Notre sécurité est dans la lutte pour les droits de tous et toutes!

Les travailleurs disent c'est assez!
Il y a une alternative!


Partout au pays, les travailleurs sont soumis à d'énormes pressions pour ne mener que des batailles défensives et laisser d'autres qu'eux-mêmes les représenter politiquement. Mais le heurt entre les conditions, où le peuple est confronté à la pandémie du coronavirus, et une autorité qui ne partage pas les mêmes conditions que les travailleurs amène de plus en plus de contingents de travailleurs à rompre avec cette manière de faire les choses comme par le passé.

Partout au pays, les travailleurs et leurs organisations prennent des mesures pour obliger les gouvernements à rendre des comptes. Ils élaborent des programmes qui défendent leur propre santé et sécurité et le droit de tous à être protégé. Cela veut dire prendre une position audacieuse contre ce qui est inacceptable en mettant tout le poids de la force de leur nombre pour s'assurer que Non veut dire non ! Pendant ce temps, ceux qui se disent des représentants élus opèrent dans un système qui agit pour résoudre la crise en faveur d'intérêts privés qui imposent une dictature intenable au peuple. Ce diktat est la raison des catastrophes dans les maisons de retraite et les centres de soins de longue durée. Dans les hôpitaux, les résidences pour personnes âgées, les mines, les usines et les manufactures, dans les transports et l'industrie agroalimentaire, le secteur de la vente au détail comme dans tous les autres secteurs de l'économie, les travailleurs sont traités comme des biens consommables, des choses remplaçables. Cela comprend les usines de transformation de la viande et les abattoirs où est employée une main-d'oeuvre migrante à contrat.

Les conditions de la pandémie révèlent chaque jour la brutalité et l'irrationalité du diktat monopoliste. Partout, ce diktat néolibéral entraîne la destruction de l'édifice national, l'appauvrissement et des guerres d'agression et d'occupation dévastatrices.

Chaque jour, le premier ministre Justin Trudeau utilise ce qu'on appelle des points de presse pour nous submerger d'annonces de grandes dépenses du gouvernement pour des mesures de lutte contre la pandémie. Chaque fois qu'on lui demande ce que le gouvernement fait en pratique, il rappelle quelles grandes sommes sont dépensées ici et là. En fait, la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer à quoi ressemble un milliard de dollars et quel est leur rôle pour changer la situation.

Le fait est que le premier ministre semble être dans le déni, tout comme les autres membres de son cabinet et les premiers ministres provinciaux. Depuis son échec à remporter une majorité à la dernière élection, il a ajouté une apparence d'humilité plus grande que nature à ses talents de débatteur narcissique, qui semblent être sa seule vraie compétence. Il exploite entre autres son habileté à éviter de répondre aux questions en répétant la même réponse encore et encore. Mais la manoeuvre perd de plus en plus son effet devant la réalité de la pandémie.

Trudeau et d'autres refusent d'agir dans le présent d'une manière qui favorise le peuple. Malgré tout l'argent qui est jeté dans toutes les directions pour désorienter et faire croire qu'il s'occupe du problème, pendant qu'en réalité les gens sont laissés pour compte et continuent d'être obligés de se débrouiller par leurs propres moyens, que fait Trudeau pour faire une différence ? S'assure-t-il que les aînés qui présentent des symptômes de la COVID-19 sont transférés dans des hôpitaux où ils peuvent être soignés comme il faut ? Non, dans trop de cas ces derniers continuent de mourir seuls, dans la détresse, dans des résidences qui ne sont pas équipées pour faire face à la maladie et à la contagion.

Trudeau répète qu'il est prêt à envoyer l'armée à la demande des premiers ministres de l'Ontario et du Québec ou des communautés autochtones, mais rien n'est fait pour renverser la décision de ne pas autoriser le transfert des personnes affectées vers des hôpitaux où elles peuvent recevoir les soins dont elles ont besoin. Trudeau répète encore et encore qu'il y aura amplement de temps dans les mois et les années à venir pour étudier « nos lacunes et nos faiblesses ».

Des mois et des années ? Des lacunes et des faiblesses ? La mise en oeuvre d'une politique qui laisse spécifiquement les personnes âgées mourir d'une mort horrible et douloureuse pratiquement seules dans des conditions de négligence n'est pas une « lacune » ou une « faiblesse ». Ce n'est pas une « erreur ». C'est une décision criminelle prise par les gouvernements de partis cartellisés qui, à la demande d'intérêts privés, ont créé un système sur lequel personne n'exerce de contrôle. Les partis de la loyale et royale opposition affirment qu'ils tiennent le gouvernement responsable, mais tout est fait pour que nous ne tirions pas les conclusions des tragédies qui se produisent sous nos yeux.

Qu'est-il advenu des nombreuses leçons tirées dans les mois et les années qui ont suivi l'épidémie du SRAS ? Où sont les stocks de blouses, de masques, de gants et de désinfectants pour les mains qui devaient préparer le système à la prochaine urgence ? La CBC et d'autres architectes de la désinformation pointent un doigt vers la Chine et l'accusent de saboter les efforts du Canada dans sa lutte contre le virus de la COVID-19 alors que ce sont les dirigeants au Canada qui doivent être accusés de négligence criminelle pour ce qui se passe. Ils ont une infinité d'excuses pour expliquer pourquoi ils n'ont rien fait, pourquoi ils n'ont pas fait le stockage nécessaire. Les lamentations « j'aurais donc dû » à la Doug Ford et à la François Legault sont comme les larmes du crocodile qui est prêt à vous déchiqueter si vous vous en approchez trop.

La réponse toute prête, quelle que soit la question, est : Oh oui, nous y injectons plus d'argent. C'est du mépris. Et s'il faudra « des mois et des années » pour comprendre qui profite des milliards qui sont dispensés par le gouvernement, en attendant ce sont les travailleurs qui défendent de facto les droits de tous en exigeant les salaires et les conditions de travail dont ils ont besoin pour être en sécurité.

La leçon d'aujourd'hui est que le seul moyen de sortir de la situation actuelle est que la classe ouvrière ouvre la voie en exerçant un contrôle sur les décisions qui affectent sa vie. Nous appelons les travailleurs qui se battent partout au pays à utiliser la force de leur nombre et de leur organisation pour mettre cet objectif au premier plan des luttes qui sont menées.

Seule la classe ouvrière a intérêt à défendre le principe fondamental que la société a le devoir de pourvoir aux besoins de tous. Face aux attaques des monopoles et des gouvernements fédéral et provinciaux, les travailleurs se font dire que rien ne peut être fait à propos de la crise sauf l'accepter et « en partager le fardeau », volontairement ou non. Mais les métallos de Hamilton ont donné le ton en 2005 avec leur courageuse lutte de dix ans lorsque leurs pensions ont été volées. Ils ont appelé les travailleurs d'un océan à l'autre à s'opposer au défaitisme idéologique et à la passivité que les élites dominantes et leurs médias cherchaient à leur imposer et les ont appelés à suivre leur propre voie. Ils ont adopté les mots d'ordre : Les Canadiens parlent d'une seule voix pour défendre le droit public ! Oui au secteur manufacturier, non à la destruction nationale ! L'appel a depuis été repris par les travailleurs partout au pays, dans tous les secteurs de l'économie.

De cette façon, les travailleurs organisés du monde entier trouvent eux-mêmes une alternative en prenant la position militante que : Non c'est non ! Non, ils ne sont pas sacrifiables ! Non à la privatisation des services et des programmes sociaux ! Non à la politique de faire payer le peuple pour payer les riches !

Les travailleurs disent : C'est assez ! Il y a une alternative !


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 28 - 25 avril 2020

Lien de l'article:
Notre sécurité est dans la lutte pour les droits de tous et toutes!: Les travailleurs disent c'est assez! Il y a une alternative! - Pauline Easton


    

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