Notre sécurité est dans la lutte
pour les droits de tous et toutes!
Les travailleurs disent c'est assez!
Il y a une alternative!
- Pauline Easton -
Partout au pays, les travailleurs sont soumis à
d'énormes pressions pour ne mener que des
batailles défensives et laisser d'autres
qu'eux-mêmes les représenter politiquement. Mais
le heurt entre les conditions, où le peuple est
confronté à la pandémie du coronavirus, et une
autorité qui ne partage pas les mêmes conditions
que les travailleurs amène de plus en plus de
contingents de travailleurs à rompre avec
cette manière de faire les choses comme par le
passé.
Partout au pays, les travailleurs et leurs
organisations prennent des mesures pour obliger
les gouvernements à rendre des comptes. Ils
élaborent des programmes qui défendent leur propre
santé et sécurité et le droit de tous à être
protégé. Cela veut dire prendre une position
audacieuse contre ce qui est inacceptable en
mettant tout le poids de la force de leur nombre
pour s'assurer que Non veut dire
non ! Pendant ce temps, ceux qui se
disent des représentants élus opèrent dans un
système qui agit pour résoudre la crise en faveur
d'intérêts privés qui imposent une dictature
intenable au peuple. Ce diktat est la raison des
catastrophes dans les maisons de retraite et les
centres de soins de longue durée. Dans les
hôpitaux, les résidences pour personnes âgées, les
mines, les usines et les manufactures, dans les
transports et l'industrie agroalimentaire, le
secteur de la vente au détail comme dans tous les
autres secteurs de l'économie, les travailleurs
sont traités comme des biens consommables, des
choses remplaçables. Cela comprend les usines de
transformation de la viande et les abattoirs où
est employée une main-d'oeuvre migrante à contrat.
Les
conditions de la pandémie révèlent chaque jour la
brutalité et l'irrationalité du diktat
monopoliste. Partout, ce diktat néolibéral
entraîne la destruction de l'édifice national,
l'appauvrissement et des guerres d'agression et
d'occupation dévastatrices.
Chaque jour, le premier ministre Justin Trudeau
utilise ce qu'on appelle des points de presse pour
nous submerger d'annonces de grandes dépenses du
gouvernement pour des mesures de lutte contre la
pandémie. Chaque fois qu'on lui demande ce que le
gouvernement fait en pratique, il rappelle quelles
grandes sommes sont dépensées ici et là. En fait,
la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer à
quoi ressemble un milliard de dollars et quel est
leur rôle pour changer la situation.
Le fait est que le premier ministre semble être
dans le déni, tout comme les autres membres de son
cabinet et les premiers ministres provinciaux.
Depuis son échec à remporter une majorité à la
dernière élection, il a ajouté une apparence
d'humilité plus grande que nature à ses talents de
débatteur narcissique, qui semblent être sa seule
vraie compétence. Il exploite entre autres son
habileté à éviter de répondre aux questions en
répétant la même réponse encore et encore. Mais la
manoeuvre perd de plus en plus son effet devant la
réalité de la pandémie.
Trudeau et d'autres refusent d'agir dans le
présent d'une manière qui favorise le peuple.
Malgré tout l'argent qui est jeté dans toutes les
directions pour désorienter et faire croire qu'il
s'occupe du problème, pendant qu'en réalité les
gens sont laissés pour compte et continuent d'être
obligés de se débrouiller par leurs propres
moyens, que fait Trudeau pour faire une
différence ? S'assure-t-il que les aînés qui
présentent des symptômes de la COVID-19 sont
transférés dans des hôpitaux où ils peuvent être
soignés comme il faut ? Non, dans trop de cas
ces derniers continuent de mourir seuls, dans la
détresse, dans des résidences qui ne sont pas
équipées pour faire face à la maladie et à la
contagion.
Trudeau répète qu'il est prêt à envoyer l'armée à
la demande des premiers ministres de l'Ontario et
du Québec ou des communautés autochtones, mais
rien n'est fait pour renverser la décision de ne
pas autoriser le transfert des personnes affectées
vers des hôpitaux où elles peuvent recevoir les
soins dont elles ont besoin. Trudeau répète encore
et encore qu'il y aura amplement de temps dans les
mois et les années à venir pour étudier « nos
lacunes et nos faiblesses ».
Des mois et des années ? Des lacunes et des
faiblesses ? La mise en oeuvre d'une
politique qui laisse spécifiquement les personnes
âgées mourir d'une mort horrible et douloureuse
pratiquement seules dans des conditions de
négligence n'est pas une « lacune » ou une «
faiblesse ». Ce n'est pas une «
erreur ». C'est une décision criminelle prise
par les gouvernements de partis cartellisés qui, à
la demande d'intérêts privés, ont créé un système
sur lequel personne n'exerce de contrôle. Les
partis de la loyale et royale opposition affirment
qu'ils tiennent le gouvernement responsable, mais
tout est fait pour que nous ne tirions pas les
conclusions des tragédies qui se produisent sous
nos yeux.
Qu'est-il advenu des nombreuses leçons tirées
dans les mois et les années qui ont suivi
l'épidémie du SRAS ? Où sont les stocks de
blouses, de masques, de gants et de désinfectants
pour les mains qui devaient préparer le système à
la prochaine urgence ? La CBC et d'autres
architectes de la désinformation pointent un doigt
vers la Chine et l'accusent de saboter les efforts
du Canada dans sa lutte contre le virus de la
COVID-19 alors que ce sont les dirigeants au
Canada qui doivent être accusés de négligence
criminelle pour ce qui se passe. Ils ont une
infinité d'excuses pour expliquer pourquoi ils
n'ont rien fait, pourquoi ils n'ont pas fait le
stockage nécessaire. Les lamentations « j'aurais
donc dû » à la Doug Ford et à la François
Legault sont comme les larmes du crocodile qui est
prêt à vous déchiqueter si vous vous en approchez
trop.
La réponse toute prête, quelle que soit la
question, est : Oh oui, nous y injectons plus
d'argent. C'est du mépris. Et s'il faudra « des
mois et des années » pour comprendre qui
profite des milliards qui sont dispensés par le
gouvernement, en attendant ce sont les
travailleurs qui défendent de facto les droits de
tous en exigeant les salaires et les conditions de
travail dont ils ont besoin pour être en sécurité.
La leçon d'aujourd'hui est que le seul moyen de
sortir de la situation actuelle est que la classe
ouvrière ouvre la voie en exerçant un contrôle sur
les décisions qui affectent sa vie. Nous appelons
les travailleurs qui se battent partout au pays à
utiliser la force de leur nombre et de leur
organisation pour mettre cet objectif au premier
plan des luttes qui sont menées.
Seule la classe ouvrière a intérêt à défendre le
principe fondamental que la société a le devoir de
pourvoir aux besoins de tous. Face aux attaques
des monopoles et des gouvernements fédéral et
provinciaux, les travailleurs se font dire que
rien ne peut être fait à propos de la crise sauf
l'accepter et « en partager le fardeau »,
volontairement ou non. Mais les métallos de
Hamilton ont donné le ton en 2005 avec leur
courageuse lutte de dix ans lorsque leurs pensions
ont été volées. Ils ont appelé les travailleurs
d'un océan à l'autre à s'opposer au défaitisme
idéologique et à la passivité que les élites
dominantes et leurs médias cherchaient à leur
imposer et les ont appelés à suivre leur propre
voie. Ils ont adopté les mots d'ordre : Les
Canadiens parlent d'une seule voix pour défendre
le droit public ! Oui au secteur
manufacturier, non à la destruction
nationale ! L'appel a depuis été
repris par les travailleurs partout au pays, dans
tous les secteurs de l'économie.
De cette façon, les travailleurs organisés du
monde entier trouvent eux-mêmes une alternative en
prenant la position militante que : Non c'est
non ! Non, ils ne sont pas
sacrifiables ! Non à la privatisation des
services et des programmes sociaux ! Non à la
politique de faire payer le peuple pour payer les
riches !
Les travailleurs disent : C'est
assez ! Il y a une alternative !
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 28 - 25 avril 2020
Lien de l'article:
Notre
sécurité est dans la lutte pour les droits de tous et
toutes!: Les travailleurs disent c'est assez! Il y a une alternative! -
Pauline Easton
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