Un tribunal de l'Ontario statue que les établissements de soins de longue durée doivent respecter le jugement professionnel et clinique des infirmières

Un jugement de la Cour supérieure de l'Ontario rendu le 23 avril ordonne à quatre établissements de soins de longue durée de rectifier immédiatement plusieurs problèmes graves de santé et de sécurité qui ont entraîné des flambées dévastatrices de la COVID-19, écrit l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario (AIIO). Le juge E.M. Morgan a statué sur une injonction urgente présentée par l'AIIO, selon laquelle les établissements doivent se conformer aux directives de la Santé publique. Selon ces directives, les foyers de soins de longue durée doivent respecter le jugement professionnel et clinique des infirmières lorsqu'elles décident comment se protéger, et donc de protéger leurs résidents. Le juge a aussi statué que la décision concernant les équipements de protection individuelle (ÉPI) et les autres mesures de santé et de sécurité nécessaires pour dispenser des soins à un résident devait être prise par les infirmières, sur la base de leur évaluation.

Dans son jugement, le juge Morgan a cité le principe de précaution : pécher par excès de prudence et prendre toutes les mesures raisonnables pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs. Le défunt juge Archie Campbell, dans son rapport de 2003 sur le SRAS, avait aussi souligné la nécessité de faire appel au principe de précaution, rappelle l'AIIO.

Le juge Morgan a également écrit dans sa décision que les infirmières « sacrifient leurs intérêts personnels à ceux dont elles ont la charge » non seulement au profit immédiat de leurs patients, mais au profit de la société dans son ensemble. Le juge Morgan a aussi dit que la suggestion des établissements privés, selon laquelle la demande des infirmières pour des masques, de l'équipement de protection et le regroupement des patients en cohorte (en chambres partagées pour les patients infectés) servait « l'intérêt privé et étroit des infirmières », était « ironique » et « semble avoir manqué cruellement la cible ».

« Désormais, les infirmières et les professionnels de la santé auront accès aux ÉPI appropriés, les résidents seront regroupés en cohorte et des mesures appropriées de contrôle des infections seront introduites dans ces foyers », a déclaré la présidente de l'AIIO, Vicki McKenna, infirmière autorisée. « J'ai confiance que ces mesures pourraient bientôt entraîner la fin de la propagation de la COVID-19 dans ces établissements », a-t-elle ajouté.

L'AIIO est le syndicat représentant plus de 68 000 infirmières et infirmiers autorisés et professionnels paramédicaux, ainsi que 18 000 étudiants affiliés, prodiguant des soins dans les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée, les établissements de santé publique, la communauté, les cliniques et les entreprises.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 28 - 25 avril 2020

Lien de l'article:
Un tribunal de l'Ontario statue que les établissements de soins de longue durée doivent respecter le jugement professionnel et clinique des infirmières


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca