Numéro 14 - 13 avril 2019
Des sujets de
préoccupation
pour le corps politique
Les élections albertaines de
2019
• Les
travailleurs luttent pour une direction
prosociale de l'Alberta
• Arrêtez de payer les riches et
augmentez le
financement des programmes sociaux
L'éducation est un droit!
• Les enseignants et les
étudiants de l'Alberta exigent des conditions de travail et
d'apprentissage par lesquelles l'éducation est garantie en tant
que
droit pour tous et toutes
- Kevan Hunter -
• Le Parti
conservateur
uni brandit un épouvantail pour attaquer la réforme du
programme
scolaire en Alberta
- Dougal MacDonald -
• La taille
des classes
compte
À la défense des services de santé et des soins
aux aînés publics
• Les syndicats de la santé prennent la
parole
• Les
travailleurs de laboratoires médicaux disent Non! à la
mise au rancart de nouvelles installations publiques
• Les
aînés de l'Alberta méritent une meilleure campagne
électorale
La protection de l'eau, un enjeu électoral
• Les résidents de Clearwater
s'organisent
pour protéger la rivière
L'opposition à l'offensive antisociale se
poursuit en Ontario
• Des
actions
militantes rejettent les attaques
du gouvernement Ford en
éducation
Ne touchez pas au Venezuela!
• Les
manoeuvres illégales et les appels impuissants des
États-Unis à soutenir un changement de régime sont
repoussés
• Vendre ou
sauver l'âme de l'OÉA
- Sir Ronald Sanders, ambassadeur
d'Antigua-et-Barbuda
auprès de l'OÉA -
• Intervention
de
l'ambassadeur
Samuel
Moncada
au Conseil de sécurité de l'ONU
Le fiasco du Brexit
• Il n'y
aura pas de solution sans que le peuple
ne parle en son propre nom
Le peuple palestinien ne reculera pas
• Les
manifestations de la Grande Marche du retour
se poursuivent alors qu'Israël cible les jeunes
Supplément
D'importants anniversaires
• 80e
anniversaire de la fin de la Guerre civile en Espagne
• 100e anniversaire du
massacre de Jallianwalla Bagh au Pendjab
Élections albertaines 2019
L'Alberta compte 4,3 millions d'habitants. La
Saskatchewan juste à côté en compte un million et
le Manitoba un autre million. Ensemble ils forment une région
naturelle interconnectée qu'on appelle les Prairies et dans
laquelle on pourrait également inclure le nord.
Imaginez les ressources humaines
et naturelles que cette région possède : une vaste
agriculture, du pétrole, du gaz naturel, du charbon à
coke pour l'acier, de l'uranium, du bois, des diamants, de la potasse,
du
vent et du soleil et combien d'autres atouts couplés à
une classe ouvrière instruite. Pourquoi alors les crises
récurrentes ? Qui
ou qu'est-ce qui bloque le développement du nouveau et
pourquoi ? Les possibilités sont infinies pour le
développement dans cette région d'une économie
diversifiée indépendante avec l'exploitation des
ressources,
une industrie manufacturière, des programmes sociaux, des
services publics et des infrastructures
modernes, une économie ayant pour motif de garantir le
bien-être et la sécurité du peuple et d'humaniser
l'environnement social et naturel.
Or, ce n'est pas l'ordre du jour de l'élection
provinciale prévue pour le mardi 16 avril. Au contraire,
l'ordre du jour est fixé par l'élite dirigeante et le
peuple est censé prendre parti pour une version ou une autre
d'un ordre du jour qu'il n'établit pas et qui ne
représente pas
ses intérêts et ses réclamations à la
société. Par exemple, l'élite
dirigeante de l'Alberta persiste dans la privatisation des services de
santé malgré une vaste opposition populaire. Elle refuse
d'augmenter les investissements publics dans la santé, ce qui
permettrait de résoudre les problèmes persistants du
temps d'attente pour les soins immédiats et de l'absence d'un
système de soin des personnes âgées qui soit
moderne et humain et doté d'un personnel suffisant.
Les travailleurs de la santé et les travailleurs
du secteur public continuent de faire face à des
gels de salaires, à la croissance de la charge de travail et au
refus de l'élite dirigeante de reconnaître que leurs
conditions de travail sont les conditions de vie des patients
et des personnes âgées dont ils s'occupent.
Les travailleurs ont
depuis longtemps fait leur réclamation à ce sujet : les
services de santé
sont un droit. Malgré des campagnes massives de
désinformation sur des budgets équilibrés, sur la
croissance du contrôle privé et de la
propriété privée des services de santé, sur
le développement de la médecine à deux vitesses et
sur la même vieille orientation qui
consiste à axer l'économie sur l'exploitation des
ressources naturelles, les cercles dirigeants n'ont pas réussi
à éliminer la revendication des travailleurs d'une
alternative prosociale. Les Albertains ont toujours
résisté aux
campagnes antisociales. Ils sont confrontés au problème
de s'investir du pouvoir politiquement pour bâtir le nouveau de
manière
décisive et sans retour.
Les Albertains exigent depuis longtemps que ceux qui
sont au gouvernement assument leur responsabilité sociale de
mobiliser les forces productives pour garantir le droit de tous
à des services de santé et des soins pour les personnes
âgées de la plus haute qualité, ainsi que le droit
à l'éducation et aux autres services publics qui les
affectent. Ils rejettent les énoncés de principe
et les plateformes électoralistes des partis de cartel. Ils
rejettent aussi l'obscurantisme au sujet de l'équilibre
budgétaire par l'austérité où ceux qui
détiennent le pouvoir décident de ce qui est
équilibré et de qui en profite.
Les Albertains maintiennent leur demande de
résultats concrets, à commencer par une augmentation des
investissements dans les programmes sociaux, ici et maintenant. Plus
généralement, ils demandent une nouvelle direction pour
l'économie, qui ne dépend plus de l'exploitation des
ressources naturelles contrôlées par des forces
extérieures qui
ne sont pas intéressées par la construction d'une
économie moderne et polyvalente basée sur la fabrication,
l'exploitation des ressources, l'agriculture, les services publics et
des programmes sociaux répondant aux besoins de tous et
garantissant leurs droits et leur bien-être.
Les Albertains demandent aux gouvernements de rendre
compte de ce qui est fait pour restreindre et éliminer le
contrôle et la propriété privés des
programmes sociaux par lesquels les profits d'entreprises et
d'intérêts privés sapent la vitalité des
secteurs de la santé et de l'éducation. Le but de la
propriété et du contrôle privés n'est pas de
voir
au bien-être de la population, mais d'enrichir de riches
intérêts et de retirer de la valeur de l'économie
pour l'utiliser ailleurs. La valeur produite en Alberta doit rester
dans l'économie et être investie de manière
à renforcer sa capacité à répondre à
ses propres besoins face à l'emprise destructrice des oligarques
mondiaux, en particulier les barons du
pétrole.
Une alternative prosociale sous nos yeux
Les partis cartellisés qui rivalisent pour le
pouvoir aux élections albertaines représentent tous,
à un degré ou à un autre, la prétention
néolibérale que le droit aux services de santé ne
peut être garanti en raison d'un « manque
d'argent ». Les plans budgétaires du NPD et du Parti
conservateur uni rejettent tous deux une augmentation des
investissements dans les programmes sociaux et les services publics.
Ils prévoient plutôt des
coupes dans les dépenses consacrées aux programmes
sociaux et aux services publics, la différence entre eux ne
portant que sur la quantité. On dit aux travailleurs que leur
seul choix est d'accepter « une austérité
bienveillante » ou d'être confrontés plus tard
à des réductions massives, un système de
santé à deux vitesses et une plus grande privatisation au
service des riches.
L'alternative de mobiliser les forces
productives modernes dans une direction prosociale nous interpelle au
premier plan. Elle se voit dans la lutte des travailleurs et des
professionnels de la
santé, des enseignants et des travailleurs de l'éducation
qui savent ce qu'il faut pour garantir la santé et
l'éducation. Ils soulèvent les vrais problèmes
auxquels
eux et l'ensemble des Albertains sont confrontés et
réfutent en pratique le jargon néolibéral des
experts qui font mystère de tout. Un des refrains courants est
que « les problèmes ne vont pas être
réglés en y jetant plus d'argent ». Bien
sûr que si vous « jetez de l'argent » pour
enrichir des intérêts privés, cela ne
résoudra pas les
problèmes.
Dans ce numéro du Marxiste-Léniniste
nous présentons plusieurs articles qui témoignent des
luttes des Albertains pour la défense des droits de tous, luttes
qui se poursuivront, peu importe qui sort vainqueur de
l'élection
du 16 avril.
Les programmes électoraux du NPD et du Parti
conservateur uni (PCU) de l'Alberta prévoient des
réductions des dépenses dans les programmes
sociaux et les services publics. Ces mesures antisociales seraient
nécessaires pour éliminer les déficits annuels du
budget provincial, équilibrer les dépenses et les revenus
et
réduire la dette provinciale. Cette discussion sur
l'équilibre budgétaire fait fureur partout au pays, avec
l'Alberta et l'Ontario en tête. C'est une farce qu'on nous joue.
Une personne peut équilibrer ou ne pas équilibrer tout ce
qu'elle veut si c'est elle qui contrôle ce qui est
équilibré. Qu'est-ce que cet équilibre des revenus
et des dépenses des
provinces a à voir avec la résolution du problème
de garantir les services de santé et l'éducation en tant
que droit pour tous ? Rien ! C'est de l'obscurantisme
médiéval de la pire espèce, une astuce pour semer
la confusion dans la classe ouvrière et l'amener à
renoncer à se battre pour ses droits.
Quel problème aura
été résolu à la fin des quatre
années des budgets proposés par le NPD et le PCU ?
Certainement pas le problème de garantir les services de
santé et l'éducation pour tous en tant que droit. Il y
aura encore un déséquilibre budgétaire, le
déficit du NPD ne sera que légèrement
supérieur à celui du PCU et la dette totale
de la province ne sera guère différente de ce qu'elle est
présentement. Le PCU réduit les revenus en
réduisant l'impôt des sociétés tout en
réduisant encore plus les dépenses consacrées aux
programmes sociaux et aux services publics. Le NPD réduit
également les dépenses consacrées aux programmes
sociaux et aux services publics, mais maintient les revenus plus ou
moins au même niveau.
Le résultat final pour les deux
partis cartellisés en termes d'équilibre sera nul, mais
les problèmes dans les secteurs de la santé et de
l'éducation resteront non résolus.[1]
L'augmentation du financement des programmes sociaux et
des services publics constitue une réponse prosociale à
un problème. Ce faisant, un programme est mis en place pour
amener les services sociaux et publics du XXI siècle
généralement en conformité avec les forces
productives socialisées. Cela ouvre la porte à la
résolution du
problème de garantir le droit de tous à
l'éducation et à la santé.
Les forces productives ont besoin de travailleurs
instruits et en santé. La valeur que les travailleurs instruits
et en santé apportent stimule les forces productives de tous les
secteurs et leur permet de produire davantage de valeur et
d'élever
le niveau de la société tout entière. La
propriété privée, dont le but est de
générer des profits d'entreprise et
d'intérêts privés, prive les systèmes de
santé et d'éducation de ressources et de revenus
indispensables à leur expansion et à leur humanisation.
Le problème créé par le fait que la
propriété privée retire une partie de la valeur
d'un secteur et même de l'économie est aggravé par
le refus d'autres secteurs de réaliser (de payer) la pleine
valeur sociale
qu'ils consomment lorsqu'ils achètent la capacité de
travail des travailleurs.
Les progrès énormes de la science et de la
technologie permettent aux gens de vivre plus longtemps et en meilleure
santé. Il y a cinquante ans, le traitement d'une crise cardiaque
était très rudimentaire : une personne sur trois en
mourait, comparé à une sur 20 aujourd'hui. La
chirurgie de remplacement de la hanche était rare
jusqu'à la fin des années 1980, avec peu
d'alternatives à la douleur et à l'invalidité.
L'augmentation des fonds alloués aux services de
santé et à l'éducation reflète ces
changements et beaucoup d'autres changements importants qui ont un
impact sur la qualité de vie et la longévité des
êtres humains. Voir ce progrès comme un drainage de la
société est la perspective la plus inhumaine et
antisociale qui soit. Augmenter le
financement des programmes sociaux et des services publics est une
direction positive pour l'économie.
Le financement de la santé et de
l'éducation
Comment financer la santé et
l'éducation ? Les solutions à ce problème
sont limitées à ce qu'offre l'ordre du jour
néolibéral et à ce qu'il considère comme
acceptable comme sujet de discussion. Ceux qui déclarent que le
financement des programmes sociaux est un problème de manque de
revenus fiscaux laissent entendre que les
travailleurs devraient être disposés à payer des
taxes et des impôts plus élevés pour
bénéficier de meilleurs programmes sociaux et à
payer des taxes sur le carbone s'ils sont préoccupés par
les changements climatiques. Une autre proposition est que l'Alberta
institue une taxe de vente provinciale, une taxe régressive qui
frappe le plus durement la classe
ouvrière et les plus pauvres.
Parmi les autres solutions
néolibérales, il y a l'idée que les
dépenses publiques consacrées aux programmes sociaux sont
excessives et doivent être réduites. Avec les
licenciements et les coupures, davantage d'argent public peut aller
directement dans les poches des riches, ce qui, dit-on, aurait ensuite
des retombées pour les travailleurs, alors
qu'en réalité la seule chose qui en découle pour
les travailleurs est l'appauvrissement et la
détérioration de leurs conditions de vie et de travail.
L'élite dirigeante estime que les formes
d'imposition apparues au vingtième siècle, telles que
l'impôt
sur le revenu des particuliers et des entreprises, l'impôt
foncier et les frais d'utilisation des services publics, sont toutes
nécessaires et ne sont pas matière à débat.
En revanche, de nombreux travailleurs considèrent que la
fiscalité générale pour
financer des programmes sociaux est une fraude pour dissimuler le refus
des oligarques d'entreprises de payer pour la valeur publique qu'ils
reçoivent des programmes sociaux et des services publics.
Le problème n'est pas le manque d'argent à
investir dans les programmes sociaux et les services publics, mais bien
le fait que d'autres secteurs de l'économie ne réalisent
pas la valeur de ces programmes et que cette valeur n'est pas
restituée aux institutions publiques qui la produisent. Dans
l'économie moderne et interconnectée de la grande
production industrielle, les différentes parties de
l'économie doivent réaliser la valeur qu'elles consomment
dans d'autres secteurs, notamment ceux des programmes sociaux et des
services publics. Le refus de l'élite dirigeante de
reconnaître et de réaliser pleinement la valeur que ses
entreprises consomment des programmes sociaux et des services publics
affaiblit considérablement l'économie.
Le refus de payer l'entière valeur sociale de la
capacité de travail des travailleurs instruits et en
santé tout au long de leur vie en est un exemple flagrant. Cela
va jusqu'au refus des grandes entreprises de payer pour la valeur
qu'elles reçoivent des transports en commun, des routes, des
autoroutes, des ponts, des aéroports, des recherches
effectuées dans les institutions publiques et de tout ce qui est
nécessaire à une société moderne et
à son économie intégrée de la grande
production industrielle.
Les oligopoles exigent que l'État leur fournisse
des travailleurs instruits, des infrastructures publiques et les
services dont ils ont besoin sans réaliser toute la valeur
sociale. C'est sans compter que de nombreux oligopoles ne paient
même pas d'impôts ou que ce qu'ils paient est bien
inférieur au taux courant en raison d'allégements fiscaux
de
toutes sortes. C'est sans compter non plus les milliards de dollars
qu'ils reçoivent par le biais de stratagèmes pour payer
les riches et par les infrastructures et les services, comme c'est
devenu pratique courante pour les grandes entreprises. Le
résultat est que l'économie est secouée par des
crises récurrentes et que les travailleurs vivent dans
l'insécurité.
Ce n'est pas le manque d'argent qui empêche
l'augmentation des investissements dans les programmes sociaux et les
services publics, mais bien le pouvoir social, économique et
politique et le contrôle que l'oligarchie financière
exerce sur l'économie pour la soumettre à ses
intérêts privés et l'absence d'une
responsabilité sociale dans la
poursuite de son but. En opposition à cela, il y a le peuple qui
veut être habilité à prendre le contrôle des
décisions qui l'affectent. Ce sont les luttes qu'il mène
à la défense des droits de tous qui font la
différence, pas les promesses électorales et les grands
énoncés de principe des partis cartellisés qui
rivalisent pour former le prochain
gouvernement.
Note
1. « À la fin de la
période budgétaire quadriennale, les déficits
projetés s'élèvent à 3,2 milliards de
dollars pour le plan budgétaire du NPD pour 2018 et
à 1,4 milliard de dollars pour le plan du PCU. La
stratégie budgétaire du PCU ne vise pas à
remédier au déficit ou à la dette,
puisque la dette de 86 milliards de dollars qu'elle prévoit
au bout de quatre ans n'est pas très différente de la
projection de 95 milliards de dollars du NPD ».
(Source : The Employment Impact of Election Promises :
Analysis of budgetary scenarios of UCP and NDP platforms,
préparé pour la Fédération du
travail de l'Alberta)
L'éducation
est
un
droit!
- Kevan Hunter -
Les enseignants saisissent l'occasion des
élections en Alberta pour intensifier leur lutte continue pour
que le droit à l'éducation soit garanti. Ils font du
nombre d'élèves par classe et des classes
intégrées une question électorale. L'Association
des enseignants de l'Alberta (AEA) intensifie sa campagne Class Size
Matters (Le nombre d'élèves par
classe compte) et fournit aussi de l'information et du matériel
sur d'autres importantes questions en éducation. L'AEA a produit
des milliers de cartes postales qui mettent en lumière
l'inacceptabilité des classes bondées.
L'AEA se veut une organisation « férocement
non partisane ». Elle ne milite ni pour ni contre aucun des
partis politiques, mais cherche à intervenir politiquement,
période électorale ou pas, à la défense de
conditions en éducation qui permettront aux étudiants
de s'épanouir et d'atteindre leur plein potentiel. Ce qui veut
dire pour elle, entre
autres, les conditions pratiques requises par les enseignants pour
réaliser leur travail en appui à leurs
élèves.
Les enseignants font du
porte-à-porte et parlent à leurs voisins au sujet de
leurs préoccupations face aux conditions actuelles dans le
système d'éducation. Le refus des gouvernements de
fournir les investissements nécessaires pour résoudre le
problème des classes surchargées va à l'encontre
des revendications non seulement des étudiants et
des enseignants, mais de tout le corps politique. Sur la base de
l'expérience du porte-à-porte jusqu'à
présent, les gens sont nettement préoccupés par
l'état de l'éducation et disent ouvertement qu'il faut
faire quelque chose.
Depuis plusieurs années, le sous-financement du
système d'éducation a mené à une
détérioration des conditions dans les écoles.
Lorsqu'on leur demande quels sont les problèmes auxquels ils
sont confrontés dans les salles de classe, les enseignants
affirment majoritairement que leur principale préoccupation est
le nombre d'élèves par classe.
Aussi, ils constatent qu'un nombre croissant d'élèves
ayant des besoins particuliers sont intégrés dans les
classes ordinaires sans le soutien nécessaire dont
ils ont besoin pour réussir. Un autre sujet de
préoccupation est le gel des salaires qui perdure depuis les six
des
sept dernières années. En 2015, il y a eu une
augmentation
d'environ 2,5 % (un chiffre qui peut varier
légèrement selon les commissions scolaires). En tenant
compte du coût de la vie, on peut en déduire que les
salaires des enseignants ont été coupés d'à
peu près 7,5 % depuis 2012.
Selon un rapport de l'AEA : « L'année
dernière, 81 % des classes du préscolaire
avaient un ratio plus élevé que les critères
établis par la Commission de l'Alberta sur l'apprentissage
(CASA) et toutes les écoles à l'exception de cinq
juridictions ont dépassé la cible fixée par la
CASA. Ces moyennes ne reflètent pas fidèlement
le grand nombre de classes dont le nombre d'élèves est
bien au-delà de la moyenne. Depuis 2002, le nombre de
classes de base avec 40 élèves ou plus a
augmenté de 600 %. »
Les actions des enseignants dans ces élections
sont une extension de la campagne entreprise l'année
dernière alors qu'ils ont fait parvenir des cartes postales aux
membres de l'Assemblée législative pour les informer des
conditions dans les salles de classe. Ils les ont aussi
propagées massivement sur les médias sociaux. L'AEA a
aussi déclaré
le 9 avril une journée « blitz » pour
contacter les candidats, incitant ainsi les enseignants à
communiquer avec les candidats pour leur demander comment ils comptent
défendre le droit à l'éducation en veillant
à ce que les écoles aient les ressources
nécessaires pour répondre aux besoins des
étudiants et des enseignants.
Une autre préoccupation sérieuse est le
fossé
qui sépare le taux général de finissants de
l'école secondaire en Alberta relativement aux finissants
autochtones. Au total, 80 % des étudiants terminent
leur école secondaire au bout de cinq ans, tandis que pour les
étudiants autochtones, le nombre est à 60 %.
Selon la politique du gouvernement
néodémocrate, celui-ci finance l'éducation en
fonction de l'augmentation de la population, ce qui veut dire que le
montant par tête pour les étudiants demeure le même.
Le
gouvernement conservateur, qui a été défait
en 2015, ne préconisait aucun financement en fonction des
augmentations de la
population. Dans le dernier budget du NPD, il y a eu des compressions
au budget consacré aux besoins éducatifs et à
l'entretien. Quant au transport scolaire, le budget est resté
à peu près le même malgré l'augmentation du
nombre d'étudiants, et il en va de même pour le budget de
gestion et d'administration. Le budget du NPD ne prévoyait aucun
financement pour répondre aux réclamations des
enseignants qui accèdent aux échelons salariaux
supérieurs et le financement pour les étudiants ayant des
besoins particuliers était de loin inférieur aux sommes
réellement dépensées par les commissions scolaires
pour ces services. Les lacunes budgétaires à tous les
niveaux ont entraîné une nouvelle
augmentation du nombre d'élèves par classe.
À titre d'exemple,
la Commission scolaire de Calgary (CSG) affirme qu'elle aurait besoin
de 21 millions de dollars additionnels uniquement pour maintenir son
niveau actuel de services, sans l'ajout de nouveaux
élèves. La CSG fait valoir que le financement
gouvernemental à tous les niveaux est insuffisant pour
répondre aux besoins. Elle
affirme que 136 millions de dollars du financement alloué
sont consacrés aux 21 000 étudiants ayant des
besoins particuliers, mais que le financement offert par le
gouvernement n'est que de 78 millions. Aussi, l'appui
accordé à l'apprentissage de l'anglais
de 29 000 élèves de la CSG est de 31
millions
de dollars, mais le gouvernement n'alloue pour ce service que 23,5
millions.
La discussion des enseignants porte sur pourquoi c'est
ainsi. Est-il vrai que le problème est un « manque
d'argent » ? Ce raisonnement ne tient pas la route
puisque l'éducation ne représente pas un coût pour
la société. L'éducation est essentielle au
fonctionnement d'une société moderne et y ajoute une
immense valeur. La jeune
génération doit acquérir les connaissances et les
compétences nécessaires pour être des citoyens
actifs. Les investissements en éducation sont
réalisés plus d'une fois sous forme de valeur
transférée dans l'économie et la
société. Cette valeur devient partie intégrante
des étudiants et est transférée aux services et
aux biens que ceux-ci produisent
lorsqu'ils travaillent.
Il y a problème lorsque les compagnies refusent
de réaliser (payer) la valeur qu'elles reçoivent des
programmes sociaux tels que l'éducation et que les gouvernements
refusent de les forcer à le faire. Le refus de réaliser
la valeur de l'éducation au sein de l'économie est
responsable du sous-financement continu en éducation. Loin de
contribuer à
une économie dynamique organisée pour répondre aux
besoins du peuple, le refus des compagnies et du
gouvernement de réaliser la valeur de l'éducation
contribue à l'approfondissement de la crise économique et
à la détérioration des conditions de vie et de
travail du peuple.
L'éducation est un droit. Ce principe au coeur
d'une
société
moderne constitue la base des réclamations des étudiants
pour que leur droit à l'éducation soit garanti et que le
droit des enseignants soit reconnu en leur accordant les outils et les
conditions pour qu'ils puissent affirmer ce droit. Les étudiants
et les enseignants obtiennent un immense appui de la classe
ouvrière pour faire en sorte que l'éducation
soit un droit pour tous. Les gens veulent pouvoir garantir un avenir
radieux aux jeunes et répondre aux besoins de la
société. Lorsque les gouvernements privent le peuple et
la société de ce droit, ils abdiquent leur
responsabilité sociale et ne sont plus aptes à gouverner.
Les enseignants n'ont pas abandonné la lutte
entreprise en 2002 pour élever leurs conditions de travail
et les conditions d'apprentissage des étudiants à un
niveau permettant de garantir l'éducation en tant que droit pour
tous au XXIe siècle. Les enseignants n'ont d'autre choix que
de consolider leur organisation et leurs revendications
indépendantes à la défense de l'éducation
publique et pour l'augmentation des investissements dans les programmes
sociaux. Les jeunes aujourd'hui ainsi que leurs enseignants et tous les
travailleurs en éducation sont déterminés à
bâtir le nouveau. Ils déclarent d'une seule voix que ces
forces politiques qui refusent de soutenir leur responsabilité
sociale envers la jeunesse et la société seront mises au
rancart pour faire place au nouveau.
- Dougal MacDonald -
Le Parti conservateur uni de l'Alberta (PCU),
dirigé par Jason Kenney, l'ancien ministre fédéral
de l'Immigration sous Harper, a publié son programme politique
pour les élections provinciales de l'Alberta. Une des
déclarations dans sa plateforme sur l'éducation se lit
comme suit : « Mettre fin à l'accent sur
l'apprentissage par la 'découverte' ou 'la méthode
d'investigation',
également appelé constructivisme. » Sans
surprise, il s'agit d'une désinformation complète, sans
parler d'un non-sens verbal. Ou bien les responsables de la plateforme
du PCU sont délibérément bornés dans la
promotion de leur ordre du jour, ou bien ils n'y connaissent rien en ce
qui a trait à
l'enseignement et l'apprentissage.
Les attaques du PCU contre
l'éducation sont faites dans le cadre du processus actuel de
réforme du programme scolaire par le gouvernement
néodémocrate. Cette réforme est un besoin urgent,
car un certain nombre de programmes ont maintenant
dépassé de beaucoup leur date de péremption. Le
programme
d'enseignement des sciences au niveau primaire, par exemple, est le
même depuis 23 ans. Le programme d'enseignement des arts au
niveau primaire a 34 ans. C'est le résultat de 44
années de gouvernements conservateurs qui ont constamment
privé l'éducation d'investissements et dirigé les
fonds publics vers des stratagèmes pour
payer les riches en faveur des grandes sociétés
d'énergie principalement sous contrôle étranger
qui continuent de dominer l'Alberta.
Pour commencer, la découverte, la méthode
d'investigation et le constructivisme sont trois choses
différentes. La découverte et la méthode
d'investigation sont des stratégies pédagogiques. Le
constructivisme est une théorie de l'apprentissage. Le PCU fait
référence à la
découverte, à la méthode d'investigation et au
constructivisme dans ses attaques contre l'éducation, comme
« épouvantail » à sa
prétention que l'éducation en Alberta est dans un
état déplorable à cause des enseignants
irresponsables
qui ne font pas leur travail correctement et que « le
remède » consiste à transformer l'enseignement
en un simple endoctrinement, ce qu'ils accusent les autres de faire.
Le terme « découverte » est
apparu dans les années 1960, alors que les programmes
scientifiques en Amérique du Nord étaient en pleine
mutation à la suite du lancement du satellite Spoutnik de
l'Union
soviétique. Cela a conduit les élites dirigeantes
à craindre « d'être
dépassées ». La science de la «
découverte » est
apparue dans les années 60 en réaction à la
prédominance du behaviorisme dans la théorie de
l'apprentissage pédagogique, qui concevait les étudiants
comme des assimilateurs passifs de ce qu'ils apprenaient. Le principal
partisan de la découverte était Jérôme
Bruner, également connu sous le nom de « Dr
Discovery ».
Bruner a conçu l'apprenant comme un participant
actif à recréer le sens des choses plutôt qu'un
récepteur passif de connaissances. Il s'agissait d'un
progrès, qui fait partie de la lente transition des conceptions
basées sur le comportement à des conceptions plus
cognitives de l'apprentissage. Ce qui est devenu important n'est pas
seulement ce que
les élèves peuvent faire, mais aussi ce qu'ils pensent.
Il
est rapidement devenu évident que la science par la «
découverte » ne tenait pas suffisamment compte du
rôle de l'enseignant dans la présentation des idées
scientifiques importantes, et elle a donc été
abandonnée depuis longtemps par la plupart des enseignants en
sciences. Comme l'a
dit Charles Anderson, un éducateur en sciences: «
Laissés à eux-mêmes, les
étudiants peuvent découvrir beaucoup de choses
intéressantes sur les plantes ou la lumière, mais ils
développeront des idées scientifiques sur la
photosynthèse ou la vision aussi rapidement que la race humaine.
En d'autres termes, pas en une seule vie. »
L'investigation ou l'enquête scientifique, et non
la découverte, est présentement la principale
stratégie d'enseignement dans le domaine des sciences de
l'éducation. Elle n'est pas tombée du ciel, mais est
basée sur ce que les scientifiques en exercice font
réellement pour poursuivre des investigations scientifiques. Les
étudiants sont encouragés à
se comporter en « petits scientifiques » et à
mener des enquêtes scientifiques en utilisant des
méthodologies similaires à celles utilisées par
les scientifiques, par exemple des expériences
contrôlées. Les conclusions sur le monde de la nature
reposent autant que possible sur les conclusions des
élèves, qui sont discutées et
interprétées à l'aide
d'arguments fondés sur des preuves et la raison, souvent d'abord
en petit groupe puis en classe entière.
Encore une fois, lorsqu'ils mènent une
enquête scientifique, les élèves ne
découvrent pas tout par eux-mêmes, les enseignants jouant
un rôle actif. Les enseignants participent en organisant des
cours, en facilitant l'apprentissage des élèves, en les
familiarisant avec les connaissances scientifiques actuelles, etc. Le
slogan qui les guide n'est pas
simplement des « activités pratiques », mais
des « activités pratiques et intellectuelles ».
À l'heure actuelle, les enseignants en sciences et de nombreux
scientifiques s'entendent pour dire qu'il n'existe actuellement pas de
meilleure stratégie que la recherche scientifique pour enseigner
les sciences aux étudiants.
Le constructivisme est une théorie de
l'apprentissage qui est devenue populaire dans les
années 1980. Le constructivisme repose sur la
prémisse que les élèves donnent un sens à
ce qu'ils apprennent à la lumière de ce qu'ils savent
déjà. De nombreux enseignants incluent
désormais une phase de cours où ils sondent de
manière
formelle les idées que les étudiants entretiennent sur le
monde naturel avant l'enseignement, c'est-à-dire leurs
idées préexistantes. En effet, des recherches ont
montré que les étudiants (et les adultes) sont
susceptibles d'avoir des idées non scientifiques, ce qui peut
entraver leur apprentissage des idées scientifiques,
contrairement à la notion
comportementale voulant que l'esprit soit une ardoise vierge sur
laquelle écrire. Un exemple d'idée préexistante
pourrait être : « La gravité dans l'espace est
égale à zéro. »
Le constructivisme a ses faiblesses, mais il a conduit
à d'importantes nouvelles stratégies d'enseignement des
sciences qui tiennent compte des idées préexistantes des
étudiants, qui se sont révélées plus
efficaces que les stratégies précédentes en termes
d'amélioration de la compréhension des concepts
scientifiques. Comme l'a dit un éducateur,
cela aide les enseignants à « rendre la science plausible
dans le contexte d'une expérience enrichissante ».
La mise en oeuvre du constructivisme par les enseignants
n'a pas affaibli l'apprentissage des sciences, mais l'a
renforcé.
Il est important à cet égard de garder à l'esprit
que les idées sur l'enseignement et l'apprentissage sont un
processus d'amélioration qui se poursuit toujours. Ils sont mis
à l'essai dans la pratique et lors de leur mise en oeuvre,
ils peuvent être révisés et/ou rejetés sur
la base des preuves rassemblées lors de leur essai avec des
étudiants en classe.
À
titre d'information
Des enseignants en grève se rassemblent devant
l'Assemblée législative de l'Alberta,
Edmonton, 7 février 2002.
En février 2002, 21 000
enseignants de l'Alberta ont fait la grève pour réclamer
un financement accru de l'éducation. Ils ont exigé des
conditions dans les classes qui leur permettent de faire le meilleur
travail
possible avec les élèves. Ils ont également
présenté une demande de salaire et d'avantages qu'ils
jugent acceptable, en
particulier des demandes qui répondent aux besoins des jeunes
enseignants. Jonathan Techtmeyer a décrit la situation dans un
article récent sur le site Web de l'Association des enseignants
de l'Alberta (ATA) :
« Le 4 février 2002, la plus
grande grève des enseignants de l'histoire de l'Alberta a
commencé. Le mécontentement des enseignants
débordait après des années de compressions dans
l'éducation (réductions de financement, perte de postes
d'enseignants, ressources perdues et réductions de salaire),
suivies d'un sous-financement
persistant dans les années 1990. Les enseignants ont
cherché, par le biais de négociations collectives,
à améliorer la situation qui les préoccupe depuis
longtemps concernant les conditions de classe déficientes. Les
classes nombreuses étaient une préoccupation
majeure. »
Au lieu d'assumer ses responsabilités sociales et
de
fournir les fonds supplémentaires nécessaires à
l'éducation, le gouvernement Klein a utilisé ses pouvoirs
de police pour déclarer une « urgence »
ordonnant aux enseignants de retourner au travail 19 jours
après le début de la grève. Deux semaines plus
tard, le juge en chef de
l'Alberta a statué que le gouvernement n'avait pas
démontré l'existence d'une « urgence »
et avait déclaré nuls et non avenus l'ordre de retour au
travail et le processus d'arbitrage prévu dans le décret.
Ce qui a suivi est appelé « état de
droit » au Canada. Le gouvernement a rapidement
présenté le projet de loi 12, décrit par le
président de l'ATA d'alors, Larry Booi, comme « l'un des
textes de loi du travail les plus gratuits et les plus draconiens de
l'histoire du Canada, adopté à la hâte par
l'Assemblée législative en quelques
jours seulement ». La législation imposait un
processus d'arbitrage truqué et supprimait les clauses
existantes des conventions collectives protégeant les heures de
travail et la taille des classes, interdisait aux enseignants de faire
la grève pendant une période prolongée et
interdisait les activités pouvant être
considérées comme un moyen de
pression.
Les enseignants ont réagi en contestant la loi
devant les tribunaux, en retirant les services volontaires et en menant
une campagne vigoureuse pour informer les Albertains des enjeux.
L'indignation causée par les actions du gouvernement et le large
soutien apporté aux enseignants l'ont contraint à
modifier le processus d'arbitrage et à convenir
de créer une commission de l'apprentissage chargée de
mettre en lumière les conditions de travail dans les salles de
classe.
Le rapport final de la Commission de l'apprentissage de
l'Alberta (CDA) a été publié le 7
octobre 2003. Le rapport intitulé « Chaque enfant
apprend, chaque enfant réussit » contenait 95
recommandations pour réaliser la vision de la commission en
matière d'éducation et identifiait l'investissement
supplémentaire requis
de 600 millions de dollars. Il a établi des directives
à l'échelle de la province concernant la taille moyenne
des classes dans toutes les juridictions scolaires, mais aucune
recommandation n'obligerait les conseils scolaires à respecter
ces effectifs.
Le rapport identifiait la taille des classes comme l'un
des domaines les plus étudiés en éducation et
indiquait qu'une « profusion de recherches »
étayait les points de vue des plus petites classes :
« Le point critique de toutes les recherches examinées par
la Commission est que la taille des classes compte. » Cette
conclusion a
été renforcée par toutes les études
légitimes depuis. Elle est particulièrement vraie lorsque
la population étudiante est confrontée à la
pauvreté, à la discrimination et à la
marginalisation.
Les lignes directrices suggérées par ACOL
sont les suivantes : 17 élèves de la maternelle
à la 3e année ; 23 élèves de
la 4e à la 6e année ; 25
élèves de la 7e à la 9e
année ; 27 étudiants au niveau secondaire. La
composition des classes devrait également être prise en
compte, par exemple les classes avec des besoins spéciaux et les
apprenants de langue anglaise ou les étudiants à risque
devraient être plus petites que celles définies dans les
directives.
Où en est la taille de la classe 17 ans
après la publication du rapport de la Commission de
l'apprentissage ? Selon le vérificateur
général de l'Alberta, en 2017-2018, le nombre de
juridictions ayant atteint les objectifs était en
réalité inférieur à celui observé
lors du lancement des initiatives concernant la taille des classes. Le
bureau du vérificateur général a conclu que le
financement en fonction de la taille des classes était
essentiellement devenu un autre niveau de financement de base pour
l'instruction.
L'ATA souligne que l'utilisation de moyennes est un
moyen de masquer les conditions réelles des élèves
et des enseignants. L'analyse par l'ATA des données du
gouvernement de l'Alberta a révélé
que 80 % des classes de la division un (maternelle à
la 3e année) sont au-dessus de la recommandation d'ACOL et,
en
moyenne, les classes excédant la taille maximum dépassent
de
près de 30 % les recommandations. Au total, près
de 17 000 salles de classe de la division 1 de l'Alberta
sont surdimensionnées de plus de 20 %. Dans les
niveaux supérieurs, 11 000 classes dépassent
de 20 % les niveaux
recommandés.
Une enquête menée en 2018 par Janet
French, journaliste à l'Edmonton Journal, a obtenu des
données fiables de six juridictions scolaires de l'Alberta (deux
à Calgary, à Edmonton et à Red Deer). La
constatation : plus de 85 % des classes de la maternelle
à la 3e année de ces districts dépassaient la
taille maximum. L'enquête de French a
révélé une classe de mathématiques
de 10e année avec 45 élèves, une classe
de sciences de 11e année avec 47 élèves
et une classe d'éducation physique du premier cycle du
secondaire avec 67 élèves. À Red Deer, une
classe de 5e année comptait 37 élèves,
note
l'ATA. Edmonton Public avait 457 classes comptant entre 36
et 40 enfants et Red Deer Catholic avait trois classes de
division 1 avec 35 élèves ou plus.
L'ATA conclut : « Seize ans se sont
écoulés
depuis la plus grande grève des enseignants de l'Alberta, et le
problème le plus important de ce conflit, la taille des classes
dans les écoles de l'Alberta, est toujours aussi grave. Les
enseignants et les parents favorables ont adopté une position de
principe pour protéger la qualité de l'éducation
des
élèves de l'Alberta. Malheureusement, ces
étudiants n'ont jamais pu apprécier les petites classes
qu'on leur avait promises. Les élèves qui entraient
à la maternelle en 2002 sont maintenant
diplômés de l'université et une
génération d'enfants a manqué les avantages des
petites classes. »
Les enseignants ont été fidèles
à leurs revendications pour de meilleures conditions
d'enseignement, qui sont les conditions d'apprentissage des
élèves, et il est clair qu'ils poursuivront leur combat
dans les années à venir. En se réunissant, en
réfléchissant et en s'exprimant, ils sont assurés
de trouver un moyen d'aller de l'avant.
À la
défense des services de santé et des soins aux
aînés publics
L'association des sciences de la santé de
l'Alberta (HSAA) organise la campagne « La santé ça
compte » depuis plus d'un an. La campagne met en
lumière l'expérience et la compétence des membres
de l'association qui, aux côtés des autres travailleurs du
secteur public, sont aux premières lignes de la défense
du système de santé
public et des autres programmes sociaux et du droit des citoyens
d'avoir ces programmes dans un société moderne. Les
membres de l'association
travaillent dans les laboratoires, dans l'imagerie diagnostique, dans
la médecine d'urgence, en thérapie, dans le traitement
des dépendances et dans plusieurs autres professions.
L'Association des sciences de la santé de
l'Alberta a aussi mené une campagne pour faire augmenter le
nombre des ambulances et des paramédicaux en 2018 qui a
donné lieu à un financement accru des Services
médicaux d'urgence (EMS). Pendant la campagne, l'association a
fait remarquer que le nombre des appels aux EMS avait
augmenté de près de 20 % depuis 2010 alors que
le nombre de paramédicaux avait augmenté d'à
peine 3,4 %.
« En tant qu'experts, nous savons que les coupures
dans la santé causent des dommages immenses. Les risques
causés aux services de santé et aux Albertains sont
tels que nous ne pouvons garder le silence. Nous sommes vos experts
dignes de confiance en services de santé et nous avons
jugé essentiel de prendre la parole. L'Alberta doit
investir dans un système de santé qui est
déjà sous pression et non y faire des
coupures », écrit l'association.
« L'Alberta doit
mettre fin à la privatisation croissante de la santé pour
que chaque dollar soit dépensé pour les patients et non
détourné pour augmenter les profits des grandes
entreprises. Aucune personne ayant besoin de soins de santé ne
devrait s'inquiéter d'être en mesure de se les
offrir. »
L'Association des sciences de la santé de
l'Alberta lance l'appel à tous à faire de la santé
un enjeu électoral.
Le Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta
(SEPA) a publié un communiqué de presse le 27 mars
en
réponse à l'annonce du gouvernement du NPD qu'il
créera 2 000 lits de soins de longue durée dans
la province s'il est élu.
« On a un grand besoin de lits de soins de longue
durée en Alberta, mais ceux-ci ne peuvent plus être
financés par les contribuables et dispensés par des
entreprises privées fonctionnant à profit qui sont plus
préoccupées par les revenus que par la livraison de soins
de qualité », a dit la vice-présidente de
l'SEPA, Susan Slade.
« Le NPD sait que les espaces publics de soins de
longue durée sont ceux qui livrent les meilleurs soins possibles
aux aînés et aux résidents. C'est la raison pour
laquelle, dans sa plateforme électorale de 2015, il a
promis de créer 2 000 lits de soins de longue
durée dans le système public en 4 ans. Dans sa
plateforme,
le parti avait aussi critiqué le gouvernement
progressiste-conservateur d'alors pour ses 'expérimentations
coûteuses de privatisation' et avait demandé que des fonds
soient retournés aux services livrés publiquement.
« Malheureusement, les expériences de soins
privés de longue durée se sont poursuivies
depuis 2015 et nous voyons aujourd'hui que le mot 'public' a
complètement disparu de la promesse de 2 000 lits de
soins de longue durée du NPD », a dit Slade. Le SEPA
demande à tous les partis politiques d'appuyer et de faire
des investissements dans les soins de santé financés et
dispensés publiquement.
Les revendications des travailleurs de la santé
sont justes. Augmentez le financement pour la santé, les soins
aux aînés et les programmes sociaux !
La question de qui décide la direction de
l'économie, y compris la santé et les autres services
publics, a surgi au premier plan encore une fois lorsque le chef du
Parti conservateur uni (PCU), Jason Kenney, a annoncé qu'il
allait abandonner le projet de construire les nouveaux laboratoires
médicaux publics à Edmonton. Kenney a dit qu'un
gouvernement du PCU « économiserait » 650
millions de dollars en mettant au rebut le nouveau centre qu'il a
qualifié d'« empire bureaucratique ».
Tous les Albertains sont concernés et doivent
donc avoir leur mot à dire quand il est question de remettre un
avoir public aussi crucial à des intérêts
privés. Les travailleurs de laboratoire dévoués,
compétents et expérimentés doivent être au
centre de la prise de décision dans les affaires qui concernent
leur secteur de travail.
En 2015, les Services
de santé de l'Alberta ont annoncé qu'ils allaient signer
un contrat avec une entreprise australienne qui a débuté
comme entreprise minière aux actions cotées à
quelques sous pour construire un nouveau laboratoire à Edmonton
pour desservir le nord de l'Alberta. La décision a
été prise après que le groupe chargé de
faire des recommandations ait reçu l'ordre d'exclure
un laboratoire public. Cette décision a fait l'objet d'une vaste
opposition et le gouvernement du NPD l'a renversée au profit
d'un processus qui permettait à toutes les options d'être
prises en compte.
Le président de l'Association des sciences de la
santé de l'Alberta (HSAA), Mike Parker, a expliqué que la
conclusion tirée à la fin du processus était qu'un
laboratoire provincial de propriété et de gestion
publiques était l'option la meilleure et la plus efficace.
L'association représente le personnel des laboratoires
médicaux.
« Le chef du PCU Jason Kenney a
démontré une ignorance renversante de la façon
dont fonctionne le système de santé dans sa
déclaration au sujet des services de laboratoire en Alberta, a
dit Parker. Il est difficile de croire que quelqu'un d'aussi peu
compétent veuille qu'on lui confie le fonctionnement de notre
service de santé si important.
Les plans de Kenney pour les services de laboratoire comprennent tant
d'idées fausses, d'erreurs, de déclarations trompeuses et
d'insultes aux experts en soins de santé qu'on ne sait plus par
où commencer quand on analyse ce qu'il dit... »
« Il dit que les laboratoires ne soignent pas les
gens. Qu'est-ce qu'on fait dans les laboratoires alors ? Nous
faisons les tests qui fournissent les diagnostics qui permettent aux
gens d'être traités. Les laboratoires et les experts
qualifiés en soins de santé qui y travaillent jouent un
rôle crucial dans le système de santé. Sans leurs
compétences,
les médecins travailleraient à l'aveuglette. »
Parker a ajouté que l'affirmation qu'on n'a pas besoin d'un
nouveau laboratoire est mal informée et que les laboratoires
sont utilisés au maximum et qu'ils rendus à un point de
rupture. Il va
falloir qu'un nouveau laboratoire soit construit, a-t-il dit. La seule
question est de savoir s'il sera basé sur le mobile du
profit ou s'il sera possédé et géré
publiquement.
Les faits montrent que loin de « sauver de
l'argent », Kenny propose d'accaparer une plus grande
quantité de richesse sociale pour remplir les poches des riches.
Selon l'entente qui avait été conclue avec l'entreprise
privée Sonic en 2015, la compagnie allait financer
l'acquisition du terrain et la construction du nouveau laboratoire.
On lui repaierait l'investissement fixe de richesse sociale plus
intérêt et on lui garantirait un profit du fonctionnement
de l'entreprise. Les Services de santé de l'Alberta devraient
acheter l'installation et l'équipement si le contrat
n'était pas renouvelé après 15 ans, bien que
Sonic aurait déjà empoché le remboursement de sa
richesse sociale
investie plus intérêt, sans parler du
bénéfice d'exploitation, que le public ne reverra jamais.
La mise au rancart du projet de laboratoire public
serait la première étape du retour à la manoeuvre
de la construction du laboratoire avec le profit comme objectif. Des
manoeuvres du genre devraient être reconnues pour ce qu'elles
sont, une forme de corruption, et bannies par la loi. La valeur
créée au sein des programmes sociaux et des
services publics, comme les services de laboratoire, doit demeurer dans
le système de santé public ou être utilisée
pour améliorer d'autres services publics et l'infrastructure
sociale et matérielle et pour protéger le bien-être
des travailleurs de la santé.
En mars 2019, les Amis de Medicare (ADM) et
Intérêt public Alberta (IPA) ont lancé une campagne
commune, Les aînés de l'Alberta méritent mieux,
pour mettre de l'avant des solutions aux problèmes auxquels les
aînés font face dans le système de soins continus.
La campagne revendique que le gouvernement élimine le profit du
soin aux aînés et établisse des ratios
patients/personnel qui s'attaquent à la charge de travail qui
mène au surmenage du personnel et dégrade la
qualité des soins et de l'attention pour les aînés
qui reçoivent des soins. La campagne a été
lancée par quatre vidéos et une pétition qui
demande à tous les partis de faire du renforcement des soins aux
aînés
leur première priorité.
« Les Albertains apprécient les services
publics et ceux-ci doivent être renforcés et non
coupés », a dit le directeur général de
l'IPA,
Joel French. « Nos aînés ont besoin d'un
système public robuste qui fournit des soins de haute
qualité. Certains politiciens promettent des réductions
d'impôts aux grandes entreprises et aux riches, mais notre
gouvernement doit mettre l'accent sur l'investissement dans des soins
de santé adéquats pour les aînés de
l'Alberta qui ont travaillé fort toute leur vie pour contribuer
au bien-être de notre province. »
Le vice-président du
Groupe de travail des
aînés de l'IPA, Noel Somerville, qui paraît dans une
des vidéos, a parlé de l'importance de créer un
système de soins continus qui est plus simple à utiliser.
« Il existe tant de barrières pour les familles qui
cherchent des soins adéquats pour leurs proches, le
système complexe de références par exemple.
Nous devons bâtir un système qui est facile
d'accès », a-t-il dit.
« Le personnel du système de soins aux
aînés est nettement insuffisant. Dans certains
établissements, une personne peut avoir la charge de 30
résidents », a dit Sandra Azocar, directrice
générale de l'ADM. « Les conditions de travail sont
les
conditions de la livraison des soins. Nous avons besoin de ratios
personnel/patients établis
par la loi pour garantir la qualité des soins. Nous devons aussi
chasser le mobile du profit des soins de santé aux
aînés. Les fournisseurs de soins de santé du
secteur privé mettent de plus en plus de pression sur les
aînés et leurs familles en leur faisant payer de leur
poche de plus en plus de services essentiels. Chaque dollar qui va en
profit est
perdu en ce qui concerne la qualité des soins aux
aînés. Les aînés albertains méritent
mieux », a dit Sandra Azocar.
Selon l'IPA, dans le domaine des soins aux
aînés, les aînés de l'Alberta font face
depuis longtemps à des problèmes d'accessibilité
et de privatisation accrue des soins de santé qu'on vend au
public au nom d'offrir un « choix » aux patients et
à leurs familles. « Au lieu de construire et
d'améliorer les soins de longue durée qui sont
gérés
publiquement, on tend depuis longtemps à fermer les
établissements publics de soins de longue durée en
Alberta. Cela fait de la promesse d'un « choix » une
illusion. Les gouvernements qui se sont succédé ont
transformé les soins aux aînés en une sorte
d'industrie hôtelière dans laquelle les compagnies tirent
du profit de ceux qui ont besoin
de soins. Nous sommes passés tranquillement à un
système où une portion toujours plus grande du coût
est refilée aux résidents et à leurs
familles. »
En réponse à l'annonce de la
première ministre Rachel Notley que le NPD ajoutera 2 000
nouveaux lits s'il est réélu, l'IPA
a fait remarquer qu'il n'y a aucune assurance que les lits vont
être gérés publiquement et non de manière
privée. Des 2 000 lits qui ont été
ajoutés depuis 2015, 1 700 sont de
propriété et de gestion privée.[1]
« Nous revendiquons un changement fondamental de
culture dans les soins aux aînés qui rompt avec la
corporatisation », a dit Sandra Azocar. « Nous
revendiquons des changements dans la politique provinciale qui
reflètent les valeurs des soins de santé publics afin
d'établir des normes provinciales qui vont améliorer
l'accès aux soins et
des façons d'évaluer la qualité des soins que nos
aînés reçoivent. »
On peut visionner les vidéos à www.abseniors.ca
Note
1. Un grand nombre de ces lits ont
été construits dans le cadre d'un programme dans lequel
les intérêts privés reçoivent des subsides
pour la construction d'établissements de vie autonome
assistée qui sont de propriété et de gestion
privée. Les autres sont des établissements privés
qui ne sont pas
construits par le gouvernement.
La
protection de l'eau, un enjeu électoral
Site de forage de puits près de la rivière Clearwater
Les résidents du comté de Clearwater en
Alberta mènent une lutte pour protéger la rivière
Clearwater, un affluent de la rivière Saskatchewan du Nord qui
alimente les Prairies en eau potable pour les Prairies. La
rivière
Clearwater est située près de Rocky Mountain House au
centre de l'Alberta.
En mars 2018, le géant mondial de
l'énergie Repsol Oil and Gas Inc.[1]
a sollicité un permis de 10 ans à l'Agence de
réglementation de l'Alberta (ARA) pour la dérivation de
près de 1,8 milliard de litres d'eau par année,
sans compter d'autres permis temporaires liés à la
rivière
Clearwater. L'eau doit servir à des fins de fracturation
hydraulique (fracking) et au forage de 280 puits sur 18 ans. Les
résidents font valoir que ce volume d'eau serait
supérieur au volume total de toutes les exploitations de
fracturation hydraulique au pays.
Des organisateurs du groupe formé pour
protéger l'eau
soulignent que leur
communauté n'a même pas été avisée de
la demande de la compagnie puisqu'ils n'étaient pas
perçus comme des « partenaires directs », ce
qui expose comment la notion même de l'intérêt
public est absente de la législation touchant aux agences de
réglementation et comment les autorités ont le pouvoir
arbitraire de décider quand et même
s'ils aviseront le public si une demande leur a été faite.
Deux femmes qui vivent dans la région depuis
plusieurs années ont décidé de frapper aux portes
et d'informer leurs voisins lorsqu'elles ont pris connaissance de la
demande de Repsol. Grâce à leurs efforts, plus de
cinquante résidents se sont rassemblés pour s'opposer
à la demande et pour exhorter la province à exiger de
Repsol qu'elle utilise
des eaux usées recyclées.
Les organisatrices font valoir que les gens s'unissent
dans l'action, peu importe leurs « couleurs
politiques » pour protéger un aquifère et un
important approvisionnement d'eau. Elles expliquent qu'elles ne
s'opposent pas à l'industrie du gaz et du pétrole,
puisque dans leurs rangs militent des gens qui ont travaillé
dans l'industrie toute leur
vie. « Je n'ai jamais dit que j'étais contre l'industrie
pétrolière. Tout ce que je sais c'est que nous ne pouvons
vivre sans eau potable », a dit un activiste.
L'agence de réglementation a rejeté les
préoccupations des résidents et approuvé la
demande de Repsol en janvier 2019. Environnement Alberta a
défendu la décision. Il a affirmé que « les
permis autorisant la dérivation des eaux sont accordés
aux demandeurs lorsqu'il y a suffisamment d'eau pour répondre
aux besoins de l'écosystème et
aux droits des détenteurs de permis ».
Le terme « dérivation des eaux »
prête
à confusion. L'eau potable qui sert à la fracturation
hydraulique est injectée profondément dans le sol pour
déplacer le pétrole et le gaz qui y est foré, mais
une grande partie de l'eau reste dans le roc. Selon une étude
menée par l'université de l'Alberta et
subventionnée par Ressources naturelles Canada, la plus grande
partie de l'eau qui sert à la fracturation n'est pas
récupérée. Selon l'étude : « On
a déterminé que près de 30 % de l'eau
injectée au cours de la fracturation hydraulique et qui remonte
à la surface est récupérable. L'eau qui reste est
vraisemblablement prisonnière de la
matrice rocheuse et des réseaux complexes occasionnés par
la fracturation. »[2]
Au bas mot, 70 % de l'eau potable utilisée ne sera pas
récupérée.
C'est ce qui est au coeur des préoccupations des
résidents. Non seulement l'eau est-elle retirée de la
rivière, mais elle est retirée du cycle hydrologique.[3] L'eau qui retourne à la surface
est contaminée par des produits liquides de la fracturation et
tout assainissement est très dispendieux. Cette eau
représente
un risque pour les humains si elle contamine l'eau potable. Elle
représente aussi un risque pour la flore et la faune aquatiques.
Les résidents de Clearwater poursuivent et
intensifient leur lutte et discutent avec les membres des autres
communautés de l'Alberta afin d'alerter les gens des dangers et
de la nécessité de protéger l'approvisionnement en
eau dans les Prairies. Récemment, des citoyens actifs au sein de
la Coalition de Clearwater ont fait une présentation
commanditée par le Groupe des droits de la surface de Warburg
Pembina à Warburg, une communauté au sud-ouest d'Edmonton.
La fracturation hydraulique et les séismes
Une autre préoccupation majeure liée
à la fracturation est la provocation de petits et moyens
séismes. En 2016, Repsol a fermé son exploitation
par
fracturation près de Fox Creek en raison d'un séisme
d'une magnitude de 4,6 causé par la fracturation
hydraulique près d'une faille sismique qui n'avait pas
été préalablement
identifiée. Il y a eu des centaines de petits et moyens
séismes dans la région de Fox Creek ces récentes
années depuis le début de l'exploitation par fracturation.
Selon une étude publiée dans le journal Science,
de
petits
séismes
peuvent
se
manifester
plusieurs mois
après que l'exploitation par fracturation ait pris fin, des
événements qui ne sont aucunement soulevés par les
autorités albertaines.
« Équilibrer l'économie et
l'environnement »
L'agence de
réglementation de l'énergie a déclaré pour
la nième fois qu'elle a le souci d'équilibrer
l'économie et l'environnement. En réalité, elle ne
se soucie ni de l'économie ni de la nécessité de
défendre la Terre Mère.
Cette façon de voir selon laquelle le fait de
s'occuper de la Terre Mère y compris l'eau et celui de
développer
l'économie socialisée sont naturellement en contradiction
ne tient pas la route. L'humanité fait partie de la nature, elle
n'en est pas séparée. Les êtres humains
dépendent de la nature et par leur travail transforment la
nature pour servir leurs besoins. Mais voilà que la relation
entre les humains et la nature est réduite à ce que les
oligopoles comme
Repsol ont décidé pour servir leurs intérêts
et
leur mobiles privés à la recherche du profit maximum.
C'est l'emprise des oligarques sur la prise de
décision et le mobile de production à l'affût du
profit maximum qui sont nuisibles aux humains et à la Terre
Mère. La Terre Mère et les êtres humains qui font
partie de la nature exigent une solution à ce problème.
Ce qui bloque est la domination de l'oligarchie financière et du
système capitaliste
qui fait en sorte que la Terre Mère et les êtres humains
ne sont plus que des dommages collatéraux face à
l'appât
du gain d'intérêts privés.
Le peuple doit devenir le preneur de décisions et
fixer la direction de l'économie afin de protéger
l'environnement et affirmer le droit d'être des peuples du monde
entier.
Notes
1. Repsol Oil and Gas Canada Inc.
est une filiale de la société mondiale espagnole Repsol
S. A. Portant au début le nom de B.P. Canada Ltd., la compagnie
a été rebaptisée Talisman Energy lorsque B.P. a
vendu sa participation majoritaire dans un appel public. Talisman est
devenu une des plus grandes
compagnies de gaz et de pétrole indépendantes. Plus tard,
Talisman a été acquise par Repsol pour environ 13
milliards de dollars US en 2015. Le bénéfice net de
Repsol dans la première moitié de 2018 était
de 2,310 milliards de dollars Can.
2. Comprendre le destin de
l'eau de fracturation non récupérée et la source
des
sels produits afin d'optimiser les activités de fracturation,
Université
de
l'Alberta, 2017,
Ressources
naturelles
Canada.
3. Selon le dictionnaire Merriam
Webster, le cycle hydrologique est défini ainsi : «
La séquence de conditions par lesquelles l'eau passe de
l'état de vapeur dans l'atmosphère à des
précipitations sur les surfaces terrestres et aquatiques et
retourne éventuellement dans l'atmosphère à la
suite de
l'évaporation et la
transpiration ».
L'opposition à l'offensive
antisociale se
poursuit en Ontario
Manifestation à Queen's Park, le 6 avril 2019, pour dire Non !
aux coupures à l'éducation du gouvernement Ford
Les personnes préoccupées par la direction
actuelle du système
d'éducation public ont organisé deux actions de masse
récemment.
Le 6 avril, une manifestation de masse a été
organisée par les
enseignants, les travailleurs de l'éducation et leurs supporters
à Queen's Park pour défendre le système public
d'éducation. Le 4
avril, les étudiants ont organisé une grève d'une
journée pour
dire Non ! aux changements régressifs effectués par le
gouvernement Ford de l'élémentaire au secondaire et
à l'éducation
postsecondaire.
Manifestation pour l'éducation à
Queen's Park
Le 6 avril, plus de 34 000
enseignants, travailleurs de
l'éducation, étudiants, parents, enfants et des membres
du public
ont convergé vers Queen's Park pour participer à une
manifestation pour dire
Non ! aux attaques antisociales du gouvernement Ford dans
l'éducation. D'aussi loin au nord que North Bay et au sud que
Windsor, des autobus ont envahi Toronto tandis que les Torontois
et les gens du Grand Toronto s'y sont rendus en auto ou en
transport public. On pouvait voir partout les chemises rouges
symbolisant le slogan #Rougepour l'ÉD. Comme ce fut le cas de la
grève provinciale, la manifestation était
imprégnée d'un esprit
combatif jubilant qui est créé quand les gens parlent en
leur
propre nom et démentent toute prétention que la direction
proposée par le gouvernement Ford jouit d'un appui populaire.
Selon les organisateurs, cela faisait des années qu'on n'avait
vu
autant d'autobus à Queen's Park.
Au début de la manifestation, des
représentants des étudiants
du secondaire qui avaient organisé la journée de
grève ont
démenti la déclaration provocatrice du premier ministre
Ford que
la journée avait été organisée par les
syndicats des enseignants,
qu'il a qualifiés de « voyous ». Les
étudiants ont dit que
l'action a été leur initiative et qu'ils ne
quémandent pas, mais
exigent un véritable mot à dire dans la direction du
système
d'éducation et qu'ils appuient la même chose pour tous
ceux qui
travaillent dans le système d'éducation. Des
représentants des
familles ayant des enfants autistes ont aussi exprimé leur
confiance dans le mouvement qui se bâtit et qu'ils sont aux
côtés
de tous ceux qui veulent améliorer l'éducation publique.
Les
représentants des principaux syndicats d'enseignants de
l'Ontario
ont déclaré que les conditions de travail de leurs
membres sont
les conditions d'apprentissage des étudiants et que c'est sur
cette base qu'ils appuient les étudiants. Le caucus entier du
NPD
s'est joint à l'action et la chef du NPD Andrea Horwath a dit
que
le parti va se battre jusqu'à la prochaine élection et y
défaire
les progressistes-conservateurs et former le gouvernement. Chris
Buckley de la Fédération des travailleurs de l'Ontario et
Hassan
Yussuff du Congrès du travail se sont adressés à
la foule. Ils
ont dénoncé le gouvernement Ford pour ses attaques contre
les
syndicats qu'il a qualifiés de « voyous » et dit que
le mouvement
syndical ne se laissera pas menacer ou intimider.
Les milliers de pancartes que les participants portaient
exprimaient clairement la position des Ontariens d'affirmer
l'éducation comme un droit et l'opinion moderne que
l'éducation
est un investissement et non un coût. Il est ressorti clairement
dans les esprits de tous les participants que la direction que le
gouvernement Ford entend donner à l'Ontario n'est pas acceptable
et doit être contestée. La manifestation et la
journée de grève
ont renforcé le sentiment que c'est au peuple lui-même de
rendre
les gouvernements redevables et que cela commence en disant Non
!
Grève étudiante à
l'échelle de la province
Des étudiants de tous les coins de la province
ont quitté
leurs classes en masse le 4 avril dans une expression
enthousiaste de leur détermination à se faire entendre.
De nombreux conseils scolaires de la province ont
délibérément
choisi de ne pas intimider ou menacer les étudiants pour
entraver
leur participation. Dans certains cas, les administrations des
conseils scolaires ont facilité le geste des étudiants en
établissant une période de temps pendant laquelle ils ne
seraient
pas considérés comme étant absents. Les
étudiants n'ont pas été
forcés de défier les administrations et ont
été capables de
quitter leurs cours dans une atmosphère calme et jubilante.
Reportage photo : la manifestation du 6 avril pour
l'éducation
Reportage photo: débrayage étudiant le 4
avril
Napanee
Ottawa
École publique Wellborne Ave, Kingston
École promaire VP Carswell, Trenton
Bowmanville
Whitby
École publique Codrington, Barrie
École secondaire Innisdale, Barrie
Collège Harbord, Toronto
Spadina-Fort York, Toronto
Collège Lakeshore, Etobicoke
Collège Richview, Etobicoke
Etobicoke
École secondaire Port Credit, Mississauga
Vincent Massey Secondary School, Windsor
Essex District High School
Fort Erie
Sudbury
Mattawa
Blind River
Elliot Lake
Sault-Sainte-Marie
Thunder Bay
Ne touchez pas au Venezuela!
Le président Nicolas Maduro s'adresse à un rassemblement
de masse, le 6
avril 2019, où il félicite le peuple
vénézuélien pour sa défense de la
patrie.
Face à leurs échecs
répétés à accomplir leur coup d'État
contre le gouvernement de la République bolivarienne du
Venezuela en dépit
de la sale guerre multiforme menée dans
ce but, les États-Unis font des pieds et des mains pour tenter
de légitimer leurs activités illégitimes et
mobiliser de l'appui international pour leur pathétique «
président » autoproclamé Juan
Guaido.
Le 9 avril, lors d'une session extraordinaire du
Conseil permanent de l'Organisation des États américains
(OÉA), demandée la veille par 7 membres du Groupe de
Lima dont le Canada, une résolution a été
approuvée à majorité simple de 18 votes[1] appelant l'OÉA à
accepter un
individu désigné par l'Assemblée nationale sans
pouvoir en tant que représentant permanent du Venezuela à
l'OÉA, « en attendant de nouvelles élections et la
mise en place d'un gouvernement élu
démocratiquement ». La résolution a aussi
chargé le secrétaire général de
l'OÉA de transmettre le texte qui a été
approuvé au secrétaire général
des Nations unies, conformément à l'effort
concerté des États-Unis pour amener le Conseil de
sécurité à agir contre le Venezuela.
Le représentant de la République
bolivarienne du Venezuela et d'autres qui ont voté contre la
résolution, et même certains qui se sont abstenus, ont
déclaré fermement que le Conseil permanent n'avait pas le
pouvoir, en vertu de la Charte de l'OÉA, de déterminer
qui représente n'importe lequel de ses États membres, que
cette décision
appartient à l'État membre lui-même.
Sir Ronald Sanders, l'ambassadeur d'Antigua-et-Barbuda
à l'OÉA, a dit que « selon le droit international
et la pratique internationale, qui représente un État est
déterminé par qui a la charge du pays, qui administre
ses affaires, [et] qui contrôle ses
frontières ». Compte tenu du fait qu'un «
gouvernement » parallèle fictif, dirigé
par un « président » autoproclamé sans
pouvoir réel ne saurait satisfaire à ces exigences, il a
dit que le critère essentiel du droit international avait
été ignoré et a demandé que ses remarques
soient incorporées en annexe à la résolution. La
réponse de la représentante du Venezuela, Asbina
Marín Sevilla, et celles de quelques autres qui se sont
opposés à la résolution ont aussi
été ajoutées en annexe à la
résolution qui a été publiée sur le site
web de l'OÉA. Asbina Marín Sevilla a notamment dit ce qui
suit :
« La seule mesure qui est prévue par les
règles de l'OÉA est la suspension d'un État
membre, décidée lors d'une assemblée
générale spéciale par les deux tiers des ministres
des Affaires étrangères. Il n'existe pas d'autre mesure.
Le pouvoir de retirer la reconnaissance n'existe pas, et encore moins
le pouvoir de changer les gouvernements. Toute
improvisation ou manipulation qui autorise d'autres actions pouvant
être prises par des organes inférieurs et par un vote de
moins des deux tiers est illégale. Nous faisons donc face
à deux coups d'État : un qui est commis contre tous
les principes de l'OÉA, et l'autre qui est commis au sein de
l'OÉA contre un État qui fait face à une
intervention et à qui on impose un représentant de
l'étranger. »
L'OÉA « a été
transformée en une coquille vide, sans le pouvoir de
défendre ses propres principes », a dit
Marin Sevilla, ce qui prouve que la décision de son gouvernement
de s'en
retirer était la bonne. Le Venezuela doit se retirer de
l'OÉA le 27
avril, deux ans après avoir donné avis que telle
était son intention.
L'ambassadeur du Mexique Jorge Lomonaco, qui a
voté contre la résolution, a qualifié son adoption
de « victoire à la Pyrrhus d'un groupe de pays, sans effet
réel ». Il a dit que la décision a
été prise « de manière irresponsable et sans
base juridique » et a exprimé sa préoccupation
pour ses implications. Des représentants de pays
qui se sont abstenus de voter, dont le Nicaragua et le Guyana, ont
aussi exprimé de semblables inquiétudes.
Caracas, Venezuela, 6 avril 2019
Au Conseil de sécurité de l'ONU
Le 10 avril, les États-Unis ont
transporté leur spectacle de changement de régime au
Conseil de sécurité où ils ont demandé
qu'une session d'urgence soit convoquée, soi-disant pour
examiner les « problèmes humanitaires » au
Venezuela, la troisième réunion du genre dont ils ont
forcé la tenue en moins d'un an.
La réunion a débuté par des
rapports du sous-Secrétaire général des Nations
unies pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, du
représentant spécial conjoint du Haut-Commissaire pour
les réfugiés et les migrants
vénézuéliens, Eduardo Stein[2], et
de Kathleen Page,
professeure à l'École de médecine de
l'Université John Hopkins qui a fait
rapport d'une étude menée par son université
conjointement avec l'agence financée par le gouvernement
américain Human Rights Watch. Tous ont dépeint un tableau
terrible de « situation humanitaire » au Venezuela
sans même mentionner le rôle que la guerre
économique des États-Unis a précisément
joué dans la création d'une crise dans
le pays.
Mike Pence a alors pris la
parole dans le style d'un procureur autoproclamé, qualifiant le
Venezuela d'État échoué et son gouvernement
d'« illégitime », sans oublier de dire que le
Venezuela constitue une « menace à la paix et à la
sécurité de la région », soulignant
qu'il est temps que l'ONU « agisse », une tentative
malhonnête de faire valoir la nécessité d'une
éventuelle intervention militaire, une menace
que
les États-Unis ont proférée et qui est «
toujours sur la table » comme Pence n'a pas manqué de
le rappeler. Il a annoncé que les
États-Unis ont rédigé une résolution qui
demande que les lettres de créance du gouvernement bolivarien
à l'ONU soient révoquées et assignées aux
forces putschistes qu'ils parrainent. Il a demandé à tous
les
États de l'appuyer, vraisemblablement lors d'une réunion
de l'Assemblée générale, bien que moins du tiers
de ses membres aient reconnu son fantoche Juan Guaido en tant que
président du Venezuela.
Après avoir proféré ses menaces et
ses demandes grossières au Conseil de sécurité,
Pence s'est donné en spectacle en quittant la réunion,
sans même écouter ce que le Venezuela ou d'autres membres
du Conseil de
sécurité avaient à dire. Il
s'est adressé aux journalistes en fulminant de manière
impuissante : « C'est notre voisinage et le président
a dit clairement que la Russie ou d'autres pays doivent s'en retirer.
Ils doivent cesser leurs efforts pour faire entrave à la
pression économique et diplomatique, et ils doivent cesser
d'appuyer le régime Maduro. »
Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue
après la rencontre, l'ambassadeur permanent du Venezuela
à l'ONU, Samuel Moncada, a dit que ce n'est un secret pour
personne que les États-Unis mènent une campagne de forte
pression depuis un bon moment pour faire en sorte qu'un plus grand
nombre parmi les 193 membres de l'ONU
adhèrent à leur ordre du jour de changement de
régime en reconnaissant leur fantoche Guaido comme le
président légitime du Venezuela. Si cela peut fonctionner
à l'OÉA, a-t-il dit, dont le secrétaire
général appelle ouvertement à une guerre contre le
Venezuela, il n'en est pas de même de l'ONU qui n'est pas un
simple « enclos des États-Unis et
de leurs amis ». Moncada a dit que le Venezuela s'est
engagé lui aussi dans une vigoureuse campagne auprès des
membres du Mouvement des non alignés depuis six mois pour
contrer les tentatives des États-Unis de déloger sa
délégation à l'ONU et que la campagne se poursuit.
Note
1. La résolution a
été
appuyée par l'Argentine, les Bahamas, le Brésil, le
Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l'Équateur, les
États-Unis, le Guatemala, Haïti, le Honduras, la
Jamaïque, le Panama, l'Uruguay, le Pérou, la
République dominicaine et Sainte-Lucie. Neuf pays ont
voté contre la résolution : Antigua-et-Barbuda, la
Bolivie, la Dominique, la Grenade, le Mexique,
Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Suriname, l'Uruguay et le
Venezuela. Six pays se sont abstenus : la Barbade, le Salvador,
Guyana, le Nicaragua, Saint-Kitts-et-Nevis et Trinidad-et-Tobago. Le
Belize était absent.
2. Eduardo Stein est un ancien
vice-président (2004-2008) et ministre des Affaires
étrangères (1996-2000) du Guatemala. Il siège
actuellement au conseil d'administration du Dialogue
interaméricain basé à Washington. Il est à
noter que Stein était membre de la Commission internationale
pour la souveraineté et l’intervention des États (CIISE)
créée par le Canada en 2000 après le bombardement
de la Yougoslavie par l’OTAN. La Commission a proposé « la
responsabilité de protéger » pour justifier une
intervention étrangère contre des États souverains
- une violation de la Charte des Nations unies. Dans son rapport au
secrétaire général de l'époque, Kofi Annan,
la Commission recommandait à l'ONU d'adopter cette doctrine
comme politique officielle. Stein est censé rester un partisan
de cette doctrine impérialiste que Luis Almagro et des membres
de l'opposition au Venezuela financée par les États-Unis
appellent à utiliser aujourd'hui contre le Venezuela.
- Sir Ronald Sanders, ambassadeur
d'Antigua-et-Barbuda auprès de l'OÉA -
L'Organisation des États américains
(OÉA), qui était déjà une institution
brisée, a été encore plus brisée le 9
avril lors d'une réunion de son Conseil permanent. C'est
maintenant une organisation dont les membres sont profondément
divisés et parmi lesquels prédominent la méfiance
et l'amertume.
Sir Ronald Sanders (à droite)
à la réunion de l'OÉA
|
Comment régler cet énorme problème
– s'il est possible de le faire – est le principal défi auquel
sont confrontés les 33 pays membres et demi. Je reviendrai
plus tard au demi-membre dans ce commentaire.
Rien de ce que je dis dans ce commentaire n'est un
secret. La réunion du Conseil permanent du 9 avril a
été diffusée en direct sur le site Web de
l'OÉA.
La réunion s'est tenue, après des semaines
d'efforts de la part des États-Unis et de la plupart des membres
du Groupe de Lima, pour obtenir l'adoption d'une résolution qui
destituerait la représentante du gouvernement de Nicolas Maduro
et la remplacerait par la personne désignée par Juan
Guaidó. Juan Guaidó est le « président par
intérim » autoproclamé du Venezuela, ainsi
reconnu par environ 50 des plus de 200 gouvernements dans le
monde.
Les manoeuvres de coulisses avaient un seul but, celui
d'obtenir 18 voix, soit une majorité simple des 34
États membres, pour imposer le représentant
désigné de Guaido comme représentant du
Venezuela.
Il a fallu un certain temps au groupe des 14 pays
pour obtenir l'appui de quatre autres pays, notamment parce que la
façon utilisée pour faire adopter la
résolution par le conseil permanent allait à l'encontre
du droit international, de la Charte et des règles de
l'OÉA. Les gouvernements ont dû faire de grands efforts
pour équilibrer
le mépris pour l'intégrité de l'OÉA en tant
qu'institution et le désir d'aider les pays qui étaient
déterminés à accueillir le représentant de
Guaido.
La réunion a été convoquée
pour midi le 9 avril, et toutes les délégations ont
été averties d'être à l'heure pour que la
réunion commence sans délai. Toutefois, les
délégués ont été forcés
d'attendre jusqu'après 13 heures pour commencer la
réunion parce que, à la dernière minute, la
Jamaïque — l'un des 18 fidèles — a insisté
sur une nouvelle formulation, provoquant une commotion au sein du
groupe et menaçant de faire dérailler tous ses efforts.
Même lorsque la résolution a
été présentée à la réunion du
Conseil permanent et qu'elle faisait l'objet d'un débat, on ne
savait pas exactement quel texte était examiné. Le texte
présenté à la réunion était le texte
original et ne contenait pas la formulation de la Jamaïque.
Une demande de clarification de ma part, en tant que
représentant
d'Antigua-et-Barbuda, a entraîné une interruption des
travaux de la réunion pour permettre la rédaction du
texte final de la résolution. Son objectif principal a cependant
été maintenu, celui d'accepter la nomination du «
représentant permanent désigné de
l'Assemblée nationale ».
Il y a eu beaucoup de débats solennels et
sérieux au sujet de l'ensemble des délibérations,
mais au bout du compte, les 18 pays, en utilisant leur faible
majorité, ont imposé le vote.
Certains gouvernements intéressés ont
qualifié la réunion du 9 avril de confrontation
entre ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre
les forces rivales au Venezuela. Une partie des médias ont suivi
cette ligne.
Cependant, loin de porter sur Maduro/Guaido et le
Venezuela, la réunion portait sur vendre ou sauver l'âme
de l'OÉA ; il s'agissait de passer outre les normes
internationales et le cadre institutionnel de l'organisation pour
atteindre les buts politiques à court terme de
quelques-uns ; et il s'agissait de défendre le maintien de
l'intégrité de l'OÉA.
À la fin du vote, la résolution
adoptée à la majorité simple, l'ambassadeur du
Mexique, Jorge Lomonaco Tonda, a bien résumé la
réunion. Il a dit : « Il n'y a pas de gagnants ou de
perdants, mais seulement des perdants. » De plus, le plus
grand perdant est l'OÉA elle-même.
Nulle part dans la charte de l'OÉA, ni dans ses
règlements, le Conseil permanent n'a le pouvoir de
décider de la reconnaissance d'un gouvernement. De plus, comme
cela a été mentionné à maintes reprises
lors de la réunion, la reconnaissance d'un gouvernement est le
droit souverain des États et ne peut être
déterminée ou imposée par une
organisation multilatérale. À tout le moins, étant
donné son importance politique, la question aurait dû
être examinée par une session extraordinaire de
l'Assemblée générale, l'organe suprême de
l'OÉA.
Ce que le processus précipité et
irréfléchi a réussi à faire, c'est porter
atteinte à l'OÉA en tant qu'institution, corrompre sa
structure et sa gouvernance, nuire aux relations entre ses États
membres et les rendre inaptes à tout sauf à atteindre les
objectifs d'une majorité volontaire de 18 pays.
Le vote sur la reconnaissance du représentant de
l'Assemblée nationale portait en réalité sur la
dé-reconnaissance de la représentante du gouvernement
Maduro. Cela a peut-être été fait au sein de
l'OÉA, mais cela n'a rien changé dans la
communauté internationale. Les pays qui reconnaissent Maduro ou
Guaido comme président du Venezuela
continuent de le faire.
Rien n'a changé au Venezuela non plus. Ce vote
n'a permis ni de nouvelles négociations ni de solution à
la situation humanitaire. Il n'a servi qu'à durcir les
positions des adversaires dans le conflit politique, en fermant la
porte à des solutions.
Revenons maintenant aux 33 pays membres et demi de
l'OÉA. Le représentant de l'Assemblée nationale
peut s'asseoir derrière le drapeau
vénézuélien, mais il ne peut pas parler pour le
gouvernement qui dirige le Venezuela.
Un critère essentiel de la reconnaissance d'un
gouvernement, dans le droit international et dans la pratique, est de
savoir s'il exerce un contrôle effectif sur les affaires du pays.
L'Assemblée nationale n'a pas le contrôle effectif du
Venezuela, et son représentant ne peut pas parler, à
l'OÉA, au nom du gouvernement de facto.
Il y a une autre question concernant
l'authenticité de l'accréditation du représentant
qui semble avoir été négligée,
délibérément ou autrement par le
Secrétariat de l'OÉA.
L'Assemblée nationale a nommé un
représentant « spécial » à
l'OÉA, mais cette catégorie de représentation
n'existe pas. En outre, comme l'a souligné l'ambassadeur du
Guyana, Riyad Insanally, lors de la réunion, la lettre de
Guaido au Secrétaire général, signée
« Président par intérim du Venezuela »,
désignant le représentant «
permanent », est datée du 22 janvier 2019.
Cependant, sa proclamation de « président par
intérim » a eu lieu le 23 janvier 2019.
Dans d'autres circonstances, ces irrégularités n'auraient
pas été acceptées.
L'OÉA est maintenant, à bien des
égards, une organisation tristement compromise. Le combat
du 9 avril 2019, pour vendre ou sauver son âme, la
définit maintenant et peut limiter son efficacité
à l'avenir.
Pourquoi devrions-nous nous en inquiéter ?
Parce que c'est la seule organisation hémisphérique dans
laquelle tous les pays (sauf Cuba) siègent, et qui a eu le
mandat et l'opportunité de maintenir la paix dans la
région et de poursuivre une coopération qui pourrait
faire une différence dans la vie de tous ses habitants. Tout ce
qui est
maintenant corrompu.
Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU le 10
avril 2019
Monsieur le président,
1. Le (vice-président des États-Unis) Mike
Pence,
induit les Nations unies en erreur. Hier, l'Organisation des
États américains (OÉA) n'a pas accepté la
désignation d'un nouveau représentant de la
République bolivarienne du Venezuela. Hier, ils ont
accepté la désignation d'un représentant de
l'Assemblée nationale, mais on ne sait pas
exactement ce que cette personne peut faire, car l'OÉA est une
organisation d'États, représentée par le
gouvernement national et non par les assemblées nationales.
Cette absurdité juridique découle du désir du
gouvernement de M. Pence d'organiser un coup d'État à
l'OÉA et un autre au Venezuela. Nous avons donc
suggéré que toutes les parties
soient informées de ce qui a été adopté
hier à Washington. Nous avertissons que le gouvernement de M.
Pence tentera le même stratagème ici, au sein de
l'Assemblée générale, et nous espérons que
cela échouera.
Monsieur le président,
2. La situation humanitaire au Venezuela doit être
résolue, mais si nous nous trompons dans le diagnostic, nous
ferons également erreur dans le traitement. La situation, comme
cela a été affirmé ici, est le résultat
d'actions humaines. Mais ce qui n'a pas été dit, c'est
que ces actions font partie d'un plan de destruction économique
conçu par le
gouvernement des États-Unis et son allié, le Royaume-Uni,
dans le but d'étrangler l'économie nationale, de causer
un maximum de souffrances sociales, de miner les capacités de
notre nation à se maintenir et, finalement, à provoquer
une implosion qui permettra une intervention militaire
étrangère basée sur la notion néfaste de la
responsabilité de
protéger, qui a servi d'excuse pour les invasions coloniales de
pays pétroliers.
L'ambassadeur Samuel Moncada lors d'un point de
presse à l'ONU le 10 avril 2019
|
3. Il s'agit d'une gigantesque expérience
inhumaine de guerre non conventionnelle. Une politique de
cruauté calculée qui viole les droits de l'homme à
grande échelle, allant jusqu'à commettre des crimes
contre l'humanité, le tout dans le but de justifier le pillage,
d'imposer un gouvernement local subordonné et, dans notre cas,
d'utiliser une
idéologie raciste qui est apparue il y a plus de 200 ans,
à l'époque où les États-Unis étaient
une nation à la propriété d'esclaves, qu'ils
promeuvent aujourd'hui en violation du droit international. Nous nous
référons à la tristement célèbre
doctrine de Monroe. Écoutez leurs propres mots.
a. Le 9 janvier 2018, des porte-parole du
département d'État ont déclaré :
« La campagne de pression fonctionne [...] Et ce que nous
constatons [...] est un effondrement économique total au
Venezuela. Donc, notre politique fonctionne, notre stratégie
fonctionne et nous allons la garder. »
b. Le 12 octobre 2018, William Brownfield,
ambassadeur, a déclaré : « Nous devons traiter
cela comme une agonie, une tragédie qui se poursuivra
jusqu'à la fin définitive [...] et si nous pouvons le
faire de manière à l'accélérer, nous devons
le faire, mais nous devons le faire en comprenant que cela va avoir un
impact sur
des millions de personnes qui ont déjà des
difficultés à trouver de la nourriture et des
médicaments [...] Nous ne pouvons pas faire cela et
prétendre que cela n'aura pas d'impact, nous avons cela pour
prendre une décision difficile, la fin souhaitée justifie
ce châtiment sévère. »
c. Le 7 mars 2019, le sénateur Marco
Rubio a déclaré : « Au cours des prochaines
semaines, le Venezuela va entrer dans une période de souffrance
qu'aucun pays de notre hémisphère n'a jamais connue dans
l'histoire moderne. »
d. Le 22 mars 2019, John Bolton a
déclaré : « C'est un peu comme dans Star Wars
lorsque Dark Vador contracte la gorge de quelqu'un, c'est ce que nous
faisons économiquement pour le régime. »
4. Il s'agit d'une destruction économique
délibérée ; c'est l'application
systématique de l'agression par le recours à des
instruments financiers, des pressions indues et le recours à des
positions dominantes sur le marché pour influencer le secteur
bancaire, les entreprises privées et les autres pays qui
négocient légalement avec le Venezuela,
y compris même des agences américaines. Le tout dans le
but d'isoler le pays des systèmes de commerce et de financement
internationaux. S'il était vrai que le gouvernement
vénézuélien tue sa population, pourquoi aurait-il
besoin d'une vague d'extorsion massive pour accroître la
souffrance ? L'intérêt d'une implosion sociale n'est
pas le
nôtre ; c'est de ceux qui veulent nous envahir.
5. C'est un plan dans lequel les banques, les agences
d'assurance et les navires sont utilisés avec un pouvoir de
destruction comparable aux armes de destruction massive, mais sans que
les responsables nesoient traduits en justice et sans subir les
sanctions
morales qu'ils méritent. Le 30 janvier 2019, John
Bolton a déclaré : «
Mon conseil est que vous conseilliez aux acheteurs, courtiers,
négociants, facilitateurs et autres entreprises : ne
traitez pas d'or, de pétrole ou d'autres produits
vénézuéliens », tandis que le 29
mars 2019, Elliott Abrams a déclaré : «
Nous imposons nos sanctions. Que fait le régime ? Le
gouvernement tente de
trouver d'autres moyens de les contourner. Il essaie de trouver de
nouveaux clients. Il essaie de trouver de nouvelles sources
d'importations. Alors que faisons-nous ? Nous surveillons
attentivement et nous pouvons voir les navires bouger et de nouveaux
contrats avec de nouvelles sociétés. Lorsque nous le
faisons, nous parlons aux
expéditeurs ou aux raffineurs ou nous parlons aux gouvernements
et nous disons que vous ne devriez pas le faire. C'est ce que nous
entendons.
6. Un aspect répugnant de cette politique
criminelle de destruction massive est qu'elle s'accompagne de vols et
de pillages qui ont coûté plus de 137 milliards de
dollars à notre pays. Tout en privant notre peuple de biens de
première nécessité, provoquant une souffrance
maximale, ils privent le peuple vénézuélien de
plus de cent milliards
de dollars. Les bénéfices de nos raffineries sont
utilisés pour payer des dettes à des compagnies
pétrolières respectueuses de l'administration Trump. Ses
amis avec les obligations souveraines
vénézuéliennes reçoivent des licences
spéciales pour collecter leurs bénéfices sur
l'argent volé à notre peuple. Ils ont annoncé un
plan visant à endetter le pays
de 70 milliards de dollars et à utiliser cet argent pour
payer des dettes non certifiées dans le cadre de transactions
financières suspectes. Nous ne pouvons pas oublier que la Banque
d'Angleterre, qui a volé 1,2 milliard de dollars à
notre peuple sous prétexte de ne pas reconnaître le
président Nicolas Maduro et de respecter les sanctions
imposées par Trump. La Banque d'Angleterre n'est pas une
institution indépendante, comme l'affirme son
gouvernement ; il agit plutôt comme le bras de
contrôle des politiques de conquête et de pillage des
gouvernements de Trump et de Theresa May. C'est la même politique
coloniale de l'Empire britannique d'il y a plus de 200
ans.
Monsieur le président,
7. C'est la véritable cause de la situation
vénézuélienne ; il n'y en a pas d'autres.
Certes, notre peuple souffre et notre gouvernement, ainsi que le
secrétaire général peut le certifier, collabore
étroitement avec le système des Nations unies pour
augmenter le nombre de projets de coopération ainsi que le
volume et les capacités de ces projets,
en particulier dans les domaines de la santé, de l'alimentation,
dans les secteurs de l'éducation, de l'électricité
et des
transports. Il en va de même en ce qui concerne la
coopération avec le Comité international de la
Croix-Rouge, dont le président a rencontré hier à
Caracas notre chef d'État afin de mettre en place un
mécanisme direct facilitant une véritable
aide neutre, impartiale et indépendante. On peut en dire autant
des pays amis qui ont fourni une assistance pacifique et dans le
respect de notre souveraineté.
Marche anti-impérialiste à Caracas, Venezuela, le 30 mars
2019
8. Un élément qui ne peut être
sous-estimé par ceux qui font la guerre au Venezuela est la
force de notre esprit national, qui grandit au milieu de ces
difficultés. L'expérience macabre de destruction vise
à prouver que le crime économique fonctionne, que les
peuples peuvent être brisés et se rendront face à
un pouvoir étranger oppressif.
Cependant, ils se sont trompés au Venezuela. L'organisation
croissante de notre peuple résiste aux souffrances collectives
induites. Notre forte armée nationale bolivarienne ne s'est pas
fracturée et est plus unie que jamais. Nos travailleurs
réagissent aux attaques contre notre infrastructure vitale avec
une discipline que les agresseurs n'avaient jamais
vue. Oui, il y a des problèmes, mais ils ne mènent pas
à une guerre civile. Aujourd'hui, notre peuple donne au monde un
exemple en matière de lutte pour la paix.
9. Il serait logique de penser que les efforts de notre
gouvernement visant à surmonter les difficultés
causées par l'agression seraient reconnus et soutenus par la
communauté internationale intéressée à
alléger les souffrances. Cependant, nous assistons à une
nouvelle vague d'extorsion économique qui coupe les flux
financiers de notre pays à
l'étranger et entrave l'action des agences des Nations unies,
qui n'ont pas trouvé le moyen de recevoir notre argent et de
traiter les achats nécessaires pour les besoins de notre
population.
Est-ce que vous savez pourquoi ? Parce que l'administration Trump
mène une campagne terroriste contre les agents commerciaux et
financiers qui touchent l'argent
vénézuélien. Ce que les États-Unis ont
tenté de faire jusqu'à présent n'est pas une aide
humanitaire, mais une opération secrète sans le
consentement du Venezuela, qui porte atteinte à notre
intégrité territoriale, menace constamment le recours
à la force et incite ouvertement à un soulèvement
militaire et à une guerre civile. C'est la
spécialité de M.
Abrams.
Monsieur le président,
Conformément aux dispositions des
articles 24, 34 et 39 de la Charte, ce Conseil de
sécurité a la responsabilité de maintenir la paix
et la sécurité internationales et de déterminer
l'existence de menaces à la paix ou d'actes d'agression.
À ce titre, nous lui demandons de déterminer :
a. la base juridique sur laquelle les États-Unis
et
le Royaume-Uni appliquent un programme de destruction économique
au Venezuela sans l'autorisation expresse de ce Conseil;
b. le pouvoir légal d'appliquer les sanctions
dites secondaires aux pays qui commercent légalement avec le
Venezuela;
c. la base juridique sur laquelle les États-Unis
menacent le Venezuela de recourir à la force;
d. l'autorité légale sur laquelle les
États-Unis et le Royaume-Uni peuvent s'approprier nos richesses,
en tirant des profits par extorsion de fonds, en violant massivement
les droits de l'homme de notre peuple;
e. la base juridique sur laquelle les États-Unis
peuvent intervenir dans des affaires relevant essentiellement de la
juridiction interne du Venezuela.
10. En conclusion, le diagnostic de la situation
actuelle est le résultat d'une campagne d'agression menée
par les États-Unis et le Royaume-Uni. Le traitement ne peut pas
être une nouvelle dose d'interventionnisme agressif avec une
façade humanitaire. La solution ne se trouve pas dans les dons
de ces criminels qui souhaitent se présenter
comme des sauveurs ; il ne s'agit pas de canaux d'aide humanitaire
destinés à provoquer des conflits armés ; ce
ne sont pas les conférences de donateurs qui masquent le pillage
de notre pays. Le traitement consiste à restituer l'argent
volé au Venezuela ; à la fin du blocus commercial et
financier de notre peuple ; à la fin
du sabotage de notre infrastructure par des opérations
secrètes ; à la fin des menaces d'intervention
militaire ; et à la fin des menaces contre les
Vénézuéliens qui souhaitent engager un dialogue.
Nous devons arrêter la guerre de Trump. Ce Conseil de
sécurité doit remplir sa mission, garantir au Venezuela
son droit à la paix.
Je vous remercie.
Droit de réplique à l'intervention de la
délégation de la République du Pérou sur la
question des réfugiés et migrants
vénézuéliens:
Bien qu'ils soient étonnamment ignorés par
les rapports mentionnés ici, y compris ceux
préparés par les agences des Nations unies, les sanctions
pénales unilatérales ont également
entraîné une augmentation irréfutable des flux
migratoires du Venezuela, bien que nous ne soyons pas d'accord avec les
chiffres mentionnés ici, étant donné qu'il
n'y a pas de rigueur dans les méthodes utilisées pour
saisir ces informations, ni de données opportunes et
vérifiables de statistiques migratoires par les pays
destinataires.
Nous devons nous rappeler que, heureusement, le
Venezuela n'a pas été victime de catastrophes naturelles
ou de conflits armés. La migration que nous voyons aujourd'hui
dans la région, encouragée par les discours
extrémistes et la guerre psychologique qui créent la
terreur concernant l'avenir du Venezuela dans le but d'affaiblir le
moral de
notre peuple, est de nature économique et résulte
directement de la stratégie envisagée de destruction de
notre économie.
On ne peut plus prétendre sécuriser ou
criminaliser un droit de l'homme tel que la liberté de
circulation. Sinon, ce même Conseil de sécurité
adopterait un double standard en ne convoquant pas de session pour
traiter de la crise humanitaire et de sécurité
déclarée par Trump le 15 mars 2019 à la
frontière.
Le fiasco du Brexit
Peu importe ce qu'elle fait, la première
ministre britannique Theresa May approfondit la crise politique sur la
question du Brexit. Mais la crise sous-jacente est beaucoup plus
profonde que la politique d'autodestruction, de déni et
d'irrationalité absolue de May. En d'autres mots, même si
May devait être remplacée en tant que chef du Parti
conservateur et première ministre, la crise ne sera pas
résolue pour autant, certainement pas au sein du Parti
conservateur ni de la Chambre des communes, ni même à
l'intérieur des paramètres d'un système de partis
cartels au sein duquel le peuple n'a aucun mot à dire sur les
décisions touchant à sa vie. Au contraire. Objectivement,
pour qu'il y ait
solution à la crise, le peuple doit être
véritablement investi du pouvoir d'avoir un mot à dire
sur ces décisions. Même en ce moment, les gens de toutes
les régions du pays et de tous les milieux disent ouvertement ce
qu'ils veulent, mais ceux et celles qui parlent en leur nom ne les
écoutent pas. C'est à ce niveau qu'il faut provoquer un
changement.
Manifestation à Londres le 20 octobre
2018
|
Peu importe l'option qui est adoptée, partir ou
rester, ou même les diverses variétés votées
par les députés par vote indicatif, elles ne sont pas
des solutions à la crise politique. C'était là,
dès le départ, une des composantes incontournables du
référendum. La question à laquelle était
confronté le corps politique n'en était pas une de partir
ou de rester. Le fond de la question était et est toujours que
les
travailleurs eux-mêmes doivent commencer à traiter de la
question de résoudre la crise en leur faveur en ayant leur
propre programme indépendant sur la base de leur propre point de
vue.
Dans les circonstances de cette crise, peu importe la
position adoptée par les députés sur l'Union
européenne, il est peu probable que les solutions offertes vont
régler les différends et les intérêts
conflictuels de chacun sur la question du Brexit. En effet, le fait que
l'ensemble des députés, plutôt que le gouvernement
ou l'exécutif, « prenne le
contrôle » de l'ordre du jour ou de la Chambre des
communes indique le contraire.
À mesure que les passions sont attisées et
plus particulièrement, que la frustration et la
désillusion face à l'impasse du Brexit se font ressentir,
comment la classe ouvrière va élaborer la façon
dont elle va intervenir dans la situation d'une façon qui lui
est favorable continue d'être la question essentielle à
l'aboutissement final. Theresa May a
désespérément recours à une
rhétorique irrationnelle comme lorsqu'elle déclare
qu'elle est du côté du peuple en opposition à
l'Assemblée législative. S'il est vrai qu'il s'agit
là d'un aveu certain que « le peuple » n'est
pas à l'Assemblée législative – que celle-ci n'est
pas « du peuple » - le but est de faire oublier au
peuple que le
système de Westminster est anachronique, dysfonctionnel au point
qu'il ne peut être corrigé et nécessite un
renouvellement fondamental pour que les élus rendent des comptes
au peuple plutôt qu'une relique de l'époque
médiévale. Les arrangements actuels sont le fruit de la
Guerre civile anglaise de 1642-1651 qui a créé un
État liant entre
eux les privilèges médiévaux, la définition
des droits fondés sur la propriété et la
souveraineté fondée sur la territorialité. Ces
arrangements ne sont plus propices aux conditions d'aujourd'hui qui ont
surpassé ces limites. Que représente le parlement
britannique dans cette guerre civile actuelle qui fait rage en
Grande-Bretagne ? Pourquoi la
classe ouvrière anglaise, écossaise et galloise se
rangerait-elle d'un côté ou de l'autre des
intérêts rivaux plutôt que de parler en son propre
nom et d'élaborer ses propres intérêts ?
Workers' Weekly, le quotidien du Parti communiste
révolutionnaire de Grande-Bretagne (marxiste-léniniste),
parle des options offertes au peuple. On prétend qu'«
appuyer le Brexit, c'est faire preuve de xénophobie et de
risquer le désastre économique, ou qu'appuyer le Rester
c'est d'être indifférent aux intérêts de la
classe ouvrière.
D'autre part, on prétend qu'un 'Brexit du peuple'
empêcherait les monopoles européens de dicter
l'économie britannique et d'exploiter les travailleurs migrants
bon marché, et que la révocation de l'article 50
protégerait les droits qui sont soi-disant garantis par l'Union
européenne et qui permettent aux gens de voyager librement
partout en
Europe ».
Ce dont les peuples de la Grande-Bretagne ont vraiment
besoin, fait valoir Workers' Weekly, c'est d'élaborer
leurs propres points de vue dans la situation actuelle, qui leur
permettront de s'investir du pouvoir pour établir la direction
économique et politique de la société. «
C'est la question commune à laquelle est confronté le
corps
politique dans son ensemble et qui indique dans quelle perspective
s'engager pour offrir une solution à la crise du Brexit qui soit
favorable au peuple. Cela nécessite de nouvelles formes, des
formes qui vont faire en sorte que la voix du peuple deviendra le
facteur déterminant », affirme Workers' Weekly.
« La réalité de la Grande-Bretagne,
de son élite dominante et de son rôle dans le monde doit
être prise en compte. C'est la question cruciale qui doit
prévaloir sur d'autres, par exemple à savoir si dans la
relation de l'Europe européenne avec la Grande-Bretagne, cette
première joue-t-elle le rôle de bienfaitrice ou de
dictatrice ? On
pourrait en effet soutenir que l'ordre du jour néolibéral
dans son ensemble du gouvernement de Westminster est le même que
celui des oligarques de l'Union européenne. Ce qu'il faut
reconnaître c'est que l'impérialisme britannique est
responsable d'innombrables crimes depuis l'avènement de ce stade
parasitaire du capitalisme. Avant cette période,
les colonialistes britanniques ont bâti leur empire sur lequel
'le soleil ne se couche jamais' et ont réduit à
l'esclavage et détruit les peuples de cet empire, arrachant une
richesse faramineuse des peuples et des ressources », fait
valoir Workers' Weekly.
Clairement, ce qui est en jeu est comment
contrôler et augmenter le butin de la « grande »
Bretagne. « En particulier, Londres est devenue le centre des
marchés financiers du monde entier. Il s'agit du capital
financier parasitaire à son paroxysme, un sommet que
l'élite dominante tente jalousement de préserver pour
elle-même, Brexit ou
pas », écrit Workers' Weekly.
« Les luttes intestines acharnées et
continues au sein des cercles dominants représentent aussi les
différents positionnements dans leurs rangs sur l'avenir de
l'OTAN, par exemple, sur la défense et la militarisation de
l'économie, qu'on dissimule sous des déclarations sur
l'intérêt national ou dans quelle direction
l'économie doit aller », dit Workers' Weekly.
Celui-ci rajoute : « La Grande-Bretagne a une
responsabilité envers le peuple irlandais de régler les
questions conformément aux aspirations et aux luttes du peuple
de l'Irlande. La classe dominante de l'Angleterre a dominé
l'île de l'Irlande depuis des centaines d'années. En plein
coeur de la Première Guerre impérialiste, les Irlandais
ont
combattu héroïquement pour leur indépendance et ont
été sauvagement massacrés par les Britanniques.
Mais une étincelle en a jailli et au cours de la lutte du peuple
irlandais pour l'indépendance, les Britanniques ont
magouillé pour annexer six comtés dans le nord de
l'Irlande. La Déclaration de Downing Street affirmait que le
peuple de l'île de
l'Irlande devait décider de son avenir, et l'Entente du
vendredi-saint de 1998 était en soit un
développement politique majeur qui était aussi un
traité de paix auquel s'étaient engagés les partis
britanniques et irlandais. C'est cette entente que le PUD (Parti
unioniste démocratique) s'apprête à renier et que
Theresa May est prête à jeter à la
poubelle dans la poursuite fébrile de son «
Deal ».
Des milliers de personnes marchent dans les
rues de Londres à la défense du système national
de santé le 4 mars 2017.
|
« Un autre ingrédient indispensable
à la solution de la crise politique dans laquelle les diverses
factions de l'élite dominante ont embourbé la
Grande-Bretagne, et que le référendum sur le Brexit a
gravement exacerbée, est celui de bâtir l'unité des
peuples d'Écosse, du pays de Galles et de l'Angleterre - une
classe ouvrière, un programme. Ceci
nécessite des arrangements complètement différents
entre les trois pays, sans oublier l'Irlande elle-même, sur la
base que l'Écosse et le pays de Galles ont besoin de leur propre
projet d'édification nationale, étant donné que le
projet
d'édification nationale colonialiste en Angleterre a depuis
longtemps fait son temps, et que derrière le masque de la
Mère de la démocratie parlementaire, il a laissé
un legs toxique profondément enraciné dans le
colonialisme et l'histoire. »
Workers' Weekly dénonce les tentatives
d'inciter les gens à s'entredéchirer sur la base de se
ranger d'un côté ou de l'autre du fiasco du Brexit afin de
trouver la justice et le progrès. Et il s'agit bel et bien d'un
fiasco - « quelque chose qui est un échec total,
particulièrement grotesque et humiliant ».
La classe ouvrière de l'Angleterre,
d'Écosse et du pays de Galles, où on retrouve des gens de
ces nationalités locales et de nationalités issues des
quatre coins du monde, constitue une seule classe ouvrière qui
parle en effet en son propre nom contre l'offensive antisociale et en
appui à un programme prosocial qui soutient la dignité du
travail et
place les êtres humains au centre de tout développement.
« Les deux facettes de cette revendication, en relation avec le
collectif de la classe ouvrière et aux droits et au
bien-être de toutes les sections du peuple, sont partie
intégrante de la solution globale du Brexit. L'unité du
peuple doit être défendue autant par les partisans du
Brexit que par ceux
qui s'y opposent. Le droit de conscience veut que chacun ait le droit
de préconiser ses positions sur la base de comment elles servent
à résoudre la crise. Naturellement, personne ne devrait
avoir le droit d'organiser sur la base de traiter d'autres êtres
humains comme s'ils n'étaient pas dignes d'avoir des droits. La
résolution de cette impasse est
d'affirmer qu'il est bien que chaque côté défende
ses positions et que tout le monde ait le droit de parler et
d'organiser pour gagner de l'appui, mais tout cela doit se faire sans
oublier la politique de responsabilité sociale en opposition
à la politisation irresponsable d'intérêts
personnels. »
Workers' Weekly dit qu'il ne faut pas
hésiter à demander à ceux qui défendent
telle ou telle position de tenter de répondre à la
question de comment les problèmes auxquels le peuple est
confronté peuvent être résolus et comment les
positions adoptées face au Brexit vont contribuer à cette
cause. Les solutions doivent être
justifiables.
Workers' Weekly fait valoir que dans le contexte
de cette discussion, on doit reconnaître que les arrangements
politiques sont tels que le peuple n'est pas investi du pouvoir pour
mettre en oeuvre ou même en arriver à des décisions
qui touchent à la société, et que les arrangements
économiques sont dictés par des intérêts
privés étroits.
Les transactions ont donné lieu à un grand nombre de
variations proposées, qu'il s'agisse de Quitter ou Rester, d'une
union douanière, de l'adhésion complète à
l'Union européenne, de l'abandon des règlements de
l'Organisation mondiale du commerce, ou d'autres propositions, dont
plusieurs sont basées sur des institutions et des arrangements
qui
sont eux-mêmes embourbés dans la crise et
l'irrationalité.
« Les manigances de la Chambre des communes non
seulement sont malvenues et ont contribué à abaisser le
niveau du discours politique, mais elles ne visent pas à
résoudre les problèmes créés par les
résultats du référendum de sorte à ouvrir
une voie vers l'avant ». L'arrangement d'un parti au pouvoir
et d'un parti dans l'opposition est
incapable de négocier quoi que ce soit en raison de l'absence
d'un objectif prosocial. Le gouvernement de cabinet et ses pouvoirs de
prérogative sont dysfonctionnels. Ils sont en lambeaux. Les
votes parlementaires ne veulent plus rien dire puisqu'ils sont
interprétés comme étant «
significatifs » ou « indicatifs » en
fonction de
propositions que les députés reçoivent sur leur
compte Twitter ou autres médias sociaux. Tenter même de
donner une explication rationnelle à des façons de faire
aussi irrationnelles nous plonge nous-mêmes dans
l'irrationalité. Défendre le système de pouvoir de
Westminster comme le paradigme de la démocratie et d'un monde
civilisé, c'est de
refuser de voir que le soleil s'est déjà couché,
qu'une nouvelle aube est déjà à l'horizon et qu'il
faut s'y préparer.
Workers' Weekly
attire notre attention sur le fait qu'aujourd'hui « le budget est
consacré à la production de guerre, plutôt qu'aux
hôpitaux et aux programmes sociaux, et toutes sortes de
justification sont concoctées pour promouvoir
l'austérité. Des ententes sont tramées à
huis clos. Les grandes entreprises et Londres règnent en
maîtres. »
Des délibérations rationnelles sont
nécessaires pour traiter de ces questions, fait valoir le
journal. Au contraire, les gens « sont privés des
conditions leur permettant de tirer des conclusions rationnelles et
informées et de s'unir autour d'elles. On peut affirmer avec
confiance que la question à laquelle sont confrontés la
classe ouvrière et le peuple
n'est pas la question de oui ou non au Brexit. La question ne
relève pas d'une telle fausse dichotomie. La question à
laquelle ils sont confrontés est comment activer la sagesse des
peuples du pays de Galles, d'Irlande, d'Écosse et de
l'Angleterre. »
« Il importe peu si la Grande-Bretagne reste ou
pas membre de l'Union européenne, elle-même en proie aux
crises et à l'absence d'unité entre les pays qui en font
partie et à des prises de décision pour lesquelles
personne ne rend des comptes. Il importe peu non plus à quelle
date se fera le départ. Il existe une volonté de
renverser la situation
d'une façon qui est favorable à la classe ouvrière
et au peuple, de sorte à régler les comptes avec tout ce
qui s'avère totalement pourri dans l'ancienne façon de
faire les choses. De nouveaux arrangements sont nécessaires.
Sans ces arrangements, comment pourra-t-on réaliser les
objectifs d'échanges commerciaux internationaux fondés
sur l'avantage
réciproque, de respect de la souveraineté de toutes les
nations, du règlement des questions internationales par le biais
de moyens pacifiques et de l'application de l'État de
droit ? Ce ne sera pas possible. »
« Face à une crise multilatérale,
l'alternative qui s'impose est d'investir le peuple du pouvoir pour
qu'il ait un mot décisif à dire sur toutes ces questions
qui le touchent de près », conclut Workers' Weekly.
Le peuple palestinien ne reculera pas
Lors de la Journée de la terre, le 30 mars,
des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés
à la clôture entre Israël et Gaza pour marquer le
premier anniversaire de la Grande Marche du retour. Des marches de
protestation hebdomadaires ont débuté lors de la
Journée de la Terre l'an dernier pour affirmer le droit de
retour de
tous ceux qui ont été déplacés brutalement
de leur patrie par la création d'Israël en 1948 et par
l'occupation en cours, ainsi que pour appeler à la levée
du blocus de Gaza par Israël et l'Égypte, qui dure
depuis 12
ans. La vigueur des manifestations en Cisjordanie et à Gaza
montre que les Palestiniens restent déterminés et
inébranlables.
Les manifestants ont affronté des chars et des troupes
israéliennes massés le long du périmètre
fortifié, qui les ont attaqués à balles
réelles, aux balles en caoutchouc et au gaz lacrymogène.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, trois
garçons âgés de 17 ans ont été
tués et au moins 207 personnes ont été
blessées.
« Dirigeons-nous vers la frontière
même si nous mourons », a déclaré Yusef
Ziyada, 21 ans. « Nous ne partons pas. Nous retournons sur
nos terres. » Mohammed Ridwan, 34 ans, a
déclaré à Al Jazeera que la forte participation
du 30 mars constituait « une preuve suffisante que notre
peuple ne reculera pas
jusqu'à ce qu'il obtienne ses droits
légitimes ». Bahaa Abu Shammal, un militant
âgé de 26 ans, a déclaré qu'il se
trouvait sur un site des manifestations situé «
très
loin de la barrière de séparation » mais a
presque « suffoqué à cause des gaz
lacrymogènes israéliens. » Il a
déclaré : « Nous devons briser le siège
brutal
dont nous souffrons. Nous voulons retourner sur nos terres. »
Selon des informations parues dans les médias, au
moins 49 enfants ont été tués lors des
manifestations qui ont eu lieu à la barrière de la
frontière avec Gaza depuis le début des manifestations,
l'année dernière. Selon l'ONU, plus de 6 000
enfants ont également été blessés par
balles réelles, balles en caoutchouc et gaz
lacrymogène. Selon l'Organisation mondiale de la santé
(OMS), 2 980 enfants ont été tellement
blessés qu'ils ont eu besoin de soins hospitaliers. Des milliers
de
personnes ont subi de graves blessures dont la perte de la vue, des
blessures à la tête et des amputations. Selon l'OMS, vingt
et un enfants ont été amputés des membres
supérieurs ou inférieurs à la suite de blessures
infligées par les troupes israéliennes alors qu'ils
participaient à des manifestations hebdomadaires.
Beaucoup de ceux qui ont survécu ont subi des
blessures qui ont bouleversé leur vie et se sont vu refuser ou
n'ont pas pu avoir accès à des soins médicaux
suffisants pour répondre à leurs besoins. La demande en
assistance médicale spécialisée a largement
dépassé la capacité du système de
santé de Gaza, qui a été compromise par des
années de
blocus soutenu par les États-Unis. Selon l'OMS, 80 %
des enfants blessés lors des manifestations qui avaient
demandé à quitter Gaza pour se faire soigner d'urgence en
Israël au cours de l'année écoulée ont vu
leur permis refusé ou retardé.
Selon l'ONU, les violences israéliennes lors des
manifestations de la Marche pour le retour ont entraîné
des blessures à plus de 20 000 adultes entre
le 30 mars 2018 et le 31 janvier 2019, et beaucoup
d'autres se sont produites depuis là. Le Centre palestinien pour
les droits de l'homme rapporte la mort de près
de 200 manifestants palestiniens tués par des tireurs
d'élite israéliens. En revanche, quatre soldats
israéliens auraient été blessés au cours de
la même période.
Cisjordanie, Palestine
Canada
Toronto, Ontario
Ottawa
Des actions partout dans le monde
Tel-Aviv, Israël
Amman, Jordanie
Sydney, Australie
Iwo, Nigéria
Soudan
Brésil
Syracuse, États-Unis
New York, États-Unis
Boston, États-Unis
San Francisco, États-Unis
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Londres, Angleterre
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