Les travailleurs de laboratoires médicaux disent Non! à la mise au rancart de nouvelles installations publiques

La question de qui décide la direction de l'économie, y compris la santé et les autres services publics, a surgi au premier plan encore une fois lorsque le chef du Parti conservateur uni (PCU), Jason Kenney, a annoncé qu'il allait abandonner le projet de construire les nouveaux laboratoires médicaux publics à Edmonton. Kenney a dit qu'un gouvernement du PCU « économiserait » 650 millions de dollars en mettant au rebut le nouveau centre qu'il a qualifié d'« empire bureaucratique ».

Tous les Albertains sont concernés et doivent donc avoir leur mot à dire quand il est question de remettre un avoir public aussi crucial à des intérêts privés. Les travailleurs de laboratoire dévoués, compétents et expérimentés doivent être au centre de la prise de décision dans les affaires qui concernent leur secteur de travail.

En 2015, les Services de santé de l'Alberta ont annoncé qu'ils allaient signer un contrat avec une entreprise australienne qui a débuté comme entreprise minière aux actions cotées à quelques sous pour construire un nouveau laboratoire à Edmonton pour desservir le nord de l'Alberta. La décision a été prise après que le groupe chargé de faire des recommandations ait reçu l'ordre d'exclure un laboratoire public. Cette décision a fait l'objet d'une vaste opposition et le gouvernement du NPD l'a renversée au profit d'un processus qui permettait à toutes les options d'être prises en compte.

Le président de l'Association des sciences de la santé de l'Alberta (HSAA), Mike Parker, a expliqué que la conclusion tirée à la fin du processus était qu'un laboratoire provincial de propriété et de gestion publiques était l'option la meilleure et la plus efficace. L'association représente le personnel des laboratoires médicaux.

« Le chef du PCU Jason Kenney a démontré une ignorance renversante de la façon dont fonctionne le système de santé dans sa déclaration au sujet des services de laboratoire en Alberta, a dit Parker. Il est difficile de croire que quelqu'un d'aussi peu compétent veuille qu'on lui confie le fonctionnement de notre service de santé si important. Les plans de Kenney pour les services de laboratoire comprennent tant d'idées fausses, d'erreurs, de déclarations trompeuses et d'insultes aux experts en soins de santé qu'on ne sait plus par où commencer quand on analyse ce qu'il dit... »

« Il dit que les laboratoires ne soignent pas les gens. Qu'est-ce qu'on fait dans les laboratoires alors ? Nous faisons les tests qui fournissent les diagnostics qui permettent aux gens d'être traités. Les laboratoires et les experts qualifiés en soins de santé qui y travaillent jouent un rôle crucial dans le système de santé. Sans leurs compétences, les médecins travailleraient à l'aveuglette. » Parker a ajouté que l'affirmation qu'on n'a pas besoin d'un nouveau laboratoire est mal informée et que les laboratoires sont utilisés au maximum et qu'ils rendus à un point de rupture. Il va falloir qu'un nouveau laboratoire soit construit, a-t-il dit. La seule question est de savoir s'il sera basé sur le mobile du profit ou s'il sera possédé et géré publiquement.

Les faits montrent que loin de « sauver de l'argent », Kenny propose d'accaparer une plus grande quantité de richesse sociale pour remplir les poches des riches. Selon l'entente qui avait été conclue avec l'entreprise privée Sonic en 2015, la compagnie allait financer l'acquisition du terrain et la construction du nouveau laboratoire. On lui repaierait l'investissement fixe de richesse sociale plus intérêt et on lui garantirait un profit du fonctionnement de l'entreprise. Les Services de santé de l'Alberta devraient acheter l'installation et l'équipement si le contrat n'était pas renouvelé après 15 ans, bien que Sonic aurait déjà empoché le remboursement de sa richesse sociale investie plus intérêt, sans parler du bénéfice d'exploitation, que le public ne reverra jamais.

La mise au rancart du projet de laboratoire public serait la première étape du retour à la manoeuvre de la construction du laboratoire avec le profit comme objectif. Des manoeuvres du genre devraient être reconnues pour ce qu'elles sont, une forme de corruption, et bannies par la loi. La valeur créée au sein des programmes sociaux et des services publics, comme les services de laboratoire, doit demeurer dans le système de santé public ou être utilisée pour améliorer d'autres services publics et l'infrastructure sociale et matérielle et pour protéger le bien-être des travailleurs de la santé.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 14 - 13 avril 2019

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