Numéro 9 - 9 mars 2019
Journée
internationale des femmes 2019
Soutenons
nos
femmes et nos filles
qui se battent pour leurs droits et
les droits de toutes et tous!
• L'histoire
de la Journée internationale des femmes
- Janice Murray -
Marche des femmes de janvier 2019
• Au Canada
et aux États-Unis, les femmes parlent en leur nom à
la
défense des droits de tous et toutes
Des sujets de préoccupation pour le corps politique:
Le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain
• La
récidive prévisible de l'Office national de
l'énergie
• La fraude
impérialiste de l'équilibre
- K.C. Adams -
Audiences en comité sénatorial sur le projet de loi
C-69
• Des
faussetés sur la nouvelle loi d'évaluation
d'impact
- Peggy Morton -
À titre d'information
• L'office national de
l'énergie
recommande une fois de plus l'approbation du projet d'expansion
de
Trans Mountain
Les stratagèmes du gouvernement albertain pour payer les
riches
• Les
défis posés aux travailleurs par une
économie
qu'ils ne contrôlent pas
• Dire oui
ou dire non à des propositions faites par d'autres
• Arrêtez
de
payer
les
riches
--
Augmentez
les
investissements
dans
les
programmes
sociaux
À titre d'information
• Deux autres stratagèmes
pour payer
les riches
• Des fonds publics pour une
compagnie privée de raffinage partiel
En appui à Cuba révolutionnaire
• La CBC est
utilisée pour justifier les objectifs bellicistes des
États-Unis auprès des Canadiens
- Margaret Villamizar
-
• Cuba a dit
OUI haut et clair
- Granma -
• La
commission électorale cubaine est satisfaite
des résultats du référendum
• Le jour J,
le jour V et ainsi de suite
- Iroel Sanchez -
La Loi Helms-Burton
• Déclaration
dénonçant
la nouvelle escalade
d'agressivité des États-Unis
- Ministère des
Relations
extérieures de Cuba -
Supplément
À la défense du Venezuela dans l'arène
internationale
• Les
tentatives de coup et les menaces d'invasion
des États-Unis doivent cesser!
Journée internationale des
femmes 2019
Marche commémorative des femmes à Vancouver le 14
février 2019, la 28e marche annuelle pour
commémorer la
vie des femmes et filles autochtones disparues ou
assassinées
À l'occasion de la Journée
internationale
des femmes, au nom du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste), j'adresse mes salutations militantes
et
mes meilleurs voeux à toutes les femmes combattantes dans
les
rangs du Parti et aux femmes du Canada et du monde.
Partout dans le monde, les femmes portent le
fardeau
de l'offensive antisociale néolibérale mondiale et
des
sanctions, de l'agression et de la guerre impérialistes
qui
l'accompagnent en résistant et en s'efforçant de
changer
la situation en faveur de leur peuple. Au cours de la
dernière
année, les femmes ont montré ce dont elles sont
faites en
défendant leur conscience et en assumant la
responsabilité sociale. La lutte des femmes pour se donner
un
pouvoir, pour affirmer leurs droits et surtout leur conscience a
eu un
impact énorme sur les revendications de toutes et tous en
matière de justice économique et sociale et de
paix. Leur
détermination à faire valoir la justesse de leur
cause
durant l'année écoulée confirme que les
femmes ont
repris leur marche pour s'investir du pouvoir avec un nouvel
élan.
Félicitations à toutes ! Nos
prises
de position collectives font de nous une force formidable !
Continuons d'aller de l'avant et réalisons nos
revendications !
Avec mes meilleurs voeux de succès continu
dans
nos efforts communs,
Anna Di Carlo
Dirigeante nationale
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
- Janice Murray -
Lieu historique à Copenhague, au Danemark,
où les femmes du monde entier se sont
réunies pour
la
deuxième Conférence internationale des femmes
socialistes
en 1910
et
ont adopté la résolution établissant la
Journée internationale des femmes.
En 1910, il y a 109 ans, une
résolution était adoptée par la
deuxième Conférence internationale des femmes
socialistes
à Copenhague,
au Danemark, créant la Journée internationale des
femmes.
Parmi les 100
femmes déléguées provenant de 17 pays
participants se trouvaient les
trois premières femmes élues au
Parlement de la Finlande. La résolution fut
présentée par la communiste
allemande Clara Zetkin, qui avait d'abord proposé
l'idée
d'une
manifestation annuelle en appui aux travailleuses et aux droits
des
femmes à la première Conférence
internationale des
femmes socialistes à
Stuttgart, en Allemagne en 1907.
Cette deuxième Conférence
internationale
des femmes socialistes
réaffirma les principes adoptés à la
première conférence sur le
suffrage féminin. Ces principes établirent le cadre
de la
résolution
visant à créer une Journée internationale
des
femmes qui portait sur la
question des droits politiques des femmes.
Le document indique en partie :
La communiste allemande Clara Zetkin (1857-1933)
est
l'auteur de la
proposition initiale de la Journée internationale de la
femme
en 1910.
Elle était active dans le Parti social-démocrate
d'Allemagne
jusqu'en 1916, lorsqu'elle a cofondé la Ligue
Spartacus du
Parti.
En 1919, elle s'est jointe au Parti communiste
d'Allemagne, qu'elle a représenté au Reichstag
de 1920 à 1933.
|
« Le mouvement des femmes socialistes de
tous les
pays répudie le
droit de vote limité des femmes comme une falsification et
une
insulte
au principe de l'égalité politique du sexe
féminin. Il lutte pour la
seule expression vivante concrète de ce principe : le
suffrage
universel de la femme ouvert à tous les adultes et
lié
par aucune
condition de la propriété, du paiement des
impôts,
du niveau
d'éducation ou toutes autres qualifications, qui excluent
les
membres
de la classe ouvrière de la jouissance de ce droit. Elles
continuent
leur lutte, pas en alliance avec les réformistes du droit
bourgeois des
femmes, mais en alliance avec les partis socialistes et elles
luttent
pour le suffrage
de la femme comme une des exigences qui, du point de vue du
principe et
de la pratique, est la plus importante pour la
démocratisation
du
suffrage. »
Déclarant que les partis socialistes dans
tous
les pays sont «
tenus de se battre avec énergie pour l'introduction du
vote des
femmes », il affirme que le mouvement des femmes
socialistes
doit
prendre part aux luttes organisées par les partis
socialistes
pour la
démocratisation du suffrage, tout en s'assurant que dans
ce
combat, «
il faut
insister sur la question du suffrage universel des femmes
à
cause de
son importance d'un point de vue des principes et de la
pratique ».
La résolution visant à créer
la
Journée internationale de la femme déclare
que :
« Afin de faire progresser
l'émancipation
politique des femmes, il
est du devoir des femmes socialistes de tous les pays d'agiter
infatigablement selon les principes ci-dessus mentionnés
au sein
des
masses laborieuses ; de les éclairer par des discours
et la
littérature
sur la nécessité sociale et l'importance de
l'émancipation politique du
sexe féminin et utiliser donc toutes les occasions de le
faire.
En
menant cette propagande, elles doivent tirer le meilleur parti en
particulier des élections à toutes sortes
d'institutions
politiques et
publiques ».
Les déléguées ont
résolu
que :
« En accord avec les organisations
politiques et
syndicales du
prolétariat, qui sont animées d'une conscience de
classe
dans leur
pays, les femmes socialistes de toutes nationalités ont
à
organiser une
Journée de la femme spéciale qui, en
première
ligne, doit promouvoir la
propagande pour le suffrage des femmes. Cette demande doit
être
discutée en relation avec toute la question de la femme
selon la
conception socialiste des choses sociales. »
L'année précédente, une
«
Journée de la femme » avait été
organisée
aux États-Unis, le dernier dimanche de
février 1909,
par le Comité
national des femmes du Parti socialiste américain. Elle
fut
marquée par
des manifestations pour les droits des femmes, notamment pour le
suffrage des femmes ainsi que les droits des
travailleuses, notamment dans l'industrie du vêtement.
Cette
journée de
la femme a honoré les milliers de femmes impliquées
dans
les nombreuses
grèves dans les premières années du XXe
siècle dans plusieurs villes,
dont Montréal, Chicago, Philadelphie et New-York. Ce fut
une
période où
les femmes se sont jointes à la population active par
milliers et ont lutté aux côtés des hommes
pour
s'organiser
collectivement et améliorer leurs conditions brutales de
travail.
Plus tard, en 1909, les travailleurs de
l'industrie du vêtement à
New-York - dont 80 % étaient des femmes - ont
quitté leur travail et
ont marché pour les droits syndicaux, des salaires
décents et des
conditions de travail dans ce qu'on a appelé le «
soulèvement
des 20 000 ». L'arrêt de travail avait
été
appelé « grève du mouvement des
femmes »
et s'est poursuivi du 22
novembre 1909 jusqu'au 15 février 1910. La
Ligue
syndicale des femmes a
fourni le cautionnement pour les grévistes
arrêtés
et d'importantes
sommes pour les fonds de grève durant l'arrêt de
travail.
Premières célébrations de
la
Journée internationale de la femme
Le 19 mars 1911 était la date
fixée pour la première Journée
internationale de la femme par la deuxième
Conférence
internationale
des femmes socialistes et, mettant en pratique leur
résolution,
des
rassemblements organisés ce jour-là en Autriche, au
Danemark, en
Allemagne et en Suisse furent suivis par plus d'un million de
femmes et d'hommes. « Le vote pour les femmes unira notre
force
dans la
lutte pour le socialisme » était l'appel de ces
rassemblements. En plus
de la revendication du droit d'élire et d'être
élues, elles réclamaient
le droit au travail et à la formation professionnelle et
la fin
de la
discrimination au travail. Une femme socialiste écrivait
à
l'époque :
« La première Journée internationale de la
femme a
eu
lieu en 1911. Son succès a dépassé
toutes les
attentes. Lors de la
Journée de la femme travailleuse, l'Allemagne et
l'Autriche ont
été
témoin du bouillonnement d'une mer houleuse de femmes. Des
réunions ont
été organisées partout - dans les petites
villes
et même
dans les villages, les salles étaient si bondées
qu'elles
ont dû
demander aux travailleurs masculins de céder leur place
aux
femmes.
« Ce fut certainement la première
démonstration du militantisme des
travailleuses. Pour faire changement, les hommes sont
restés
à la
maison avec les enfants et les épouses, les
ménagères en captivité,
sont allées aux réunions. Pendant les plus grandes
manifestations de
rue, dans lesquelles 30 000 femmes prenaient part, la
police
a
décidé de retirer les bannières des
manifestantes,
les travailleuses
ont pris position et résisté. Dans la bagarre qui a
suivi, un bain de
sang a été évité grâce à
l'intervention des députés socialistes au
Parlement. »
L'année suivante, les femmes en France,
aux
Pays-Bas et en Suède
prirent part à des actions pour marquer la Journée
internationale de la
femme. Dans la période précédant la
déclaration de la Première Guerre
mondiale, la célébration de la Journée
internationale de la femme
s'opposa à la guerre impérialiste et exprima la
solidarité entre les
travailleuses de pays différents en opposition à
l'hystérie chauvine
nationale des cercles dirigeants. En Europe par exemple, la
Journée
internationale de la femme était l'occasion d'envoyer des
conférencières d'un pays dans un autre pour offrir
leurs
salutations.
Les femmes russes
célébrèrent leur
première Journée internationale
de la femme le dernier dimanche de février 1913 (dans
le
calendrier
julien, ce qui correspondait au 8 mars dans le calendrier
grégorien en
usage ailleurs), sous les conditions brutales de la
réaction
tsariste.
Il n'y avait aucune possibilité que des femmes organisent
des manifestations ouvertes mais, dirigées par les femmes
communistes,
elles ont trouvé des façons de
célébrer
cette journée. Des articles sur
la Journée internationale de la femme furent
publiés dans
les deux
journaux légaux des travailleurs de l'époque, y
compris
les salutations
de Clara Zetkin et autres.
Un essai écrit en 1920 par une
militante
communiste de l'époque décrit la
célébration de 1913 :
« Durant ces années sombres, les
réunions étaient interdites. Mais
à Petrograd, à la Bourse Kalashaikovsky, ces
travailleuses qui
appartenaient au Parti ont organisé un forum public sur
«
La question
féminine ». Le prix d'entrée
était de
cinq kopecks. C'était une réunion
illégale mais la salle était remplie. Des membres
du
Parti ont pris la
parole. Mais cette réunion animée 'fermée'
était à peine terminée que
la police, alarmée au sujet de la tenue d'une telle
réunion, est
intervenue et a arrêté plusieurs oratrices.
« C'était d'une grande importance
pour les
travailleurs du monde
que les femmes de Russie, qui vivaient sous la répression
tsariste,
devraient y participer et en quelque sorte reconnaître par
des
actions
la Journée internationale de la femme. C'était un
signe
encourageant
que la Russie se réveille et que les prisons et potences
tsaristes
soient
impuissantes à vaincre l'esprit de lutte et de
protestation des
travailleurs. »
Les femmes en Russie continuèrent de
célébrer la Journée
internationale de la femme de diverses manières au cours
des
années
suivantes. Beaucoup de celles engagées dans l'organisation
se
retrouvèrent dans les prisons tsaristes alors que le
slogan
« pour le
vote aux travailleuses » devenait un appel ouvert pour
le
renversement
de
l'autocratie tsariste.
Le premier numéro de Femme
ouvrière
(Rabotnitsa), une
revue pour les femmes de la classe ouvrière, fut
publié
en 1914. La
même année, le Comité central bolchevik
décida de créer un comité
spécial chargé d'organiser des réunions pour
la
Journée internationale
de la femme. Ces réunions eurent lieu dans les usines et
lieux publics pour discuter des questions liées à
l'oppression des
femmes et pour élire les représentantes parmi
celles qui
participèrent
à ces discussions et adoptèrent des propositions
pour
travailler sur le
nouveau comité.
Journée internationale de la femme
de 1917
en Russie
Manifestation de la Journée internationale
des
femmes à la fabrique Putilov à Petrograd en
1917
En Russie, en 1917, la Journée
internationale de la femme était un
moment de lutte intense contre le régime tsariste. Les
travailleurs, y
compris les travailleuses des industries du textile et de la
métallurgie, étaient en grève dans la
capitale et
l'opposition à la
participation de la Russie à la guerre impérialiste
qui
faisait rage en
Europe
grandissait. Le 8 mars (23 février dans le calendrier
julien), des
milliers de femmes descendirent dans les rues de
Saint-Pétersbourg dans
une grève pour le pain et la paix. Les ouvrières
d'usine,
rejointes par
les épouses de soldats et d'autres femmes,
exigèrent
« Du pain pour nos
enfants » et « Le retour de nos maris des
tranchées ». Cette journée a
marqué le
début de la Révolution de
Février, qui a conduit à l'abdication du tsar et
à
la mise en place
d'un gouvernement provisoire.
Le gouvernement provisoire décréta le suffrage
universel
et reconnut
des droits égaux pour les femmes. Suite à la
Révolution d'Octobre 1917,
le gouvernement
bolchevique mit en oeuvre une législation plus
avancée
qui garantissait
dans les lieux de travail le droit des femmes de participer
directement
à l'activité sociale et politique. Celle-ci
éliminait tous les
obstacles formels et concrets qui, auparavant, auraient
signifié
la
subordination de leur activité sociale et politique, ainsi
que
leur
soumission aux
hommes. Une nouvelle législation sur l'assurance
maternité et la santé
fut proposée et approuvée en
décembre 1917.
Un fonds public d'assurance
fut créé, sans aucune retenue sur les salaires des
travailleurs, qui
bénéficiait à la fois aux travailleuses et
aux
épouses des
travailleurs. Cela signifiait que les femmes étaient
maintenant
traitées à part
égale alors que ni elles ni leurs enfants n'étaient
dépendants des
conjoints et des pères pour leur bien-être.
Après 1917
Le 8 mars, en tant que Journée
internationale de la femme, est
devenue officiel en 1921 lorsque les femmes bulgares
participant
au
Secrétariat des femmes de l'Internationale communiste
proposèrent une
motion qu'elle soit célébrée de
manière
uniforme dans le monde ce
jour-là. Le 8 mars fut choisi afin de souligner le
rôle
joué par les femmes russes dans la révolution dans
leur
pays, et à
travers leurs actions, dans la lutte des femmes pour leur
émancipation
à l'échelle internationale.
Le premier rassemblement de la Journée internationale de
la
femme en
Australie a eu lieu en 1928. Il a été
organisé par
les femmes
communistes là-bas et a exigé une journée de
huit
heures, un salaire égal pour un travail égal, les
congés payés annuels
et un revenu décent pour les chômeurs.
Les femmes espagnoles ont manifesté contre
les
forces fascistes du
général Francisco Franco pour
célébrer la
Journée internationale de la
femme en 1937. Les femmes italiennes ont
célébré en 1943 la Journée
internationale de la femme par des manifestations militantes
contre le
dictateur fasciste Benito Mussolini qui envoyait leurs
fils mourir durant la Deuxième Guerre mondiale.
De cette façon, depuis 1917, la
Journée internationale de la femme
a été à la fois une journée de
célébration de la lutte des femmes pour
se donner un pouvoir d'agir et une journée pour
réaffirmer la lutte
pour les droits des femmes qui se poursuit jusqu'à ce jour
et en
opposition à la guerre impérialiste et à
l'agression. Son esprit a
toujours été que pour gagner les droits des femmes
et la
lutte pour la
sécurité et la paix, les femmes doivent se mettre
au
premier rang du
combat et des gouvernements qui représentent ces
demandes.
La
marche
des femmes de janvier 2019
Toronto, 19 janvier 2019
La
Journée
internationale
des
femmes
est
célébrée
en
Amérique
du
Nord dans le contexte où les droits des femmes ont
été mis au centre des préoccupations depuis
le
début de l'année, lorsque des milliers de femmes au
Canada et aux États-Unis sont descendues dans la rue le 19
janvier pour rejeter la vaste offensive antisociale contre leurs
droits
et les droits de toutes et tous.
Les
marches,
marquant
le
deuxième
anniversaire
de
la Marche des
femmes à Washington, tenue en 2017 à l'occasion de
l'assermentation du président Donald Trump, ont
confirmé
la position de premier plan des femmes face à l'escalade
de
l'offensive antisociale régressive que représente
la
présidence de Trump.
Plusieurs
des
marches
qui
ont
eu
lieu
au Canada ont mis au premier plan la
revendication de la fin de la violence contre les femmes et les
filles
autochtones et la demande de justice pour celles qui ont
été assassinées ou sont disparues. Des
marches se
sont tenues sous le thème « Nous ne reviendrons pas
en
arrière ! » pour exprimer la détermination
des
femmes de ne pas se laisser enlever les droits qui ont
été remportés par leur lutte plus que
centenaire.
Une action commune Windsor-Détroit a honoré les
femmes
assassinées et disparues et exigé la fin de la
violence
reposant sur le genre.
Les
marches
organisées
aux
États-Unis
ont
exprimé
la
détermination des femmes à avoir leur mot à
dire
et un contrôle sur leur personne et leur refus de se faire
dire
quoi faire et quoi dire par l'État. La
marche
de 2019 a été particulièrement vigoureuse,
juste
après les élections de mi-mandat de 2018 au cours
desquelles un nombre record de femmes, y compris des jeunes
femmes et
des femmes de tous les milieux, ont été
élues au
116 Congrès, soit 127 comparé à 110 dans le
Congrès précédent. Il s'agit d'un
développement positif.
Dans
plusieurs
endroits,
les
marches
ont
mis
de l'avant la revendication que
l'emprisonnement des enfants migrants et leur séparation
d'avec
leurs parents doivent cesser, et elles ont demandé
l'arrêt
de la construction du mur frontalier et exprimé leur
solidarité avec les travailleurs du secteur public
touchés par la fermeture du gouvernement. Des marches
organisées aux États-Unis ont aussi
réclamé
la fin de l'assassinat et de l'enlèvement des femmes
autochtones. Des oratrices dans divers autres
événements
ont aussi parlé de questions
locales
comme la grève des enseignants de Los Angeles. Ces marches
sont
une affirmation vigoureuse des demandes du mouvement pour les
droits
aux États-Unis dans lequel les femmes sont aux premiers
rangs.
Canada
Saint John, Nouveau-Brunswick
Montréal, Québec
Ottawa, Ontario
Toronto, Ontario
Kitchener, Ontario
Windsor, Ontario
Sudbury, Ontario
Owen Sound, Ontario
Sault Ste. Marie, Ontario
Régina, Saskatchewan
Edmonton, Alberta
Calgary, Alberta
Nelson, Colombie-Britannique
Vancouver, Colombie-Britannique
Powell River, Colombie-Britannique
Victoria, Colombie-Britannique
États-Unis
Washington, DC
New York, New York
Portland, Maine
Montpelier, Vermont
Jacksonville, Floride
Phoenix, Arizona
West River, Dakota du Sud
Oklahoma City, Oklahoma
Dallas, Texas
Albuquerque, Nouveau-Mexique
Los Angeles, Californie
San Francisco, Californie
Seattle, Washington
Homer, Alaska
Des sujets de préoccupation
pour
le corps politique
– Le projet d'expansion de l'oléoduc Trans
Mountain
Manifestation à Vancouver contre la décision de
l'Office
national de l'énergie d'approuver le projet
d'oléoduc
Trans Mountain, 22 février 2019
L'Office national de l'énergie (ONÉ)
a de
nouveau approuvé le projet d'expansion de l'oléoduc
Trans
Mountain. En raison d'une contestation judiciaire de
l'approbation
initiale, l'ONÉ devait examiner les effets de
l'augmentation du
trafic de pétroliers dans la mer des Salish et elle a
réitéré sa décision initiale.
Le premier ministre Justin Trudeau prétend
depuis longtemps que le projet est dans l'intérêt
national
et un facteur important de création d'emplois, et a
déclaré catégoriquement : « Il
sera construit ! » Son gouvernement a depuis
longtemps
exprimé son enthousiasme pour le projet et a même
acheté l'ancien pipeline et les
projets de construction d'un nouveau pipeline des
propriétaires
américains qui semblaient maintenant pressés de les
abandonner.
L'affaire SNC-Lavalin
a
permis de voir que lorsque le cabinet du premier ministre
déclare que quelque chose est important pour l'emploi,
pour
l'intérêt national et pour les intérêts
partisans du Parti libéral qui ambitionne d'être
réélu, aucun organisme semi-indépendant du
gouvernement ni aucun politicien ou politicienne n'est
autorisé
à
remettre en question ou à entraver les projets du
gouvernement
au service de certains oligarques.
D'autres événements ont
révélé pourquoi l'élite dirigeante se
sent
obligée de demander un pipeline supplémentaire pour
transporter du pétrole brut lourd de l'Alberta au Lower
Mainland
de la Colombie-Britannique. L'armée américaine a
besoin
du brut lourd car une fois raffiné, il alimente bon nombre
de
ses avions, navires et véhicules.
L'oléoduc Trans Mountain actuel est connecté
à un
autre oléoduc qui transporte une partie du pétrole
brut
directement dans
l'État de Washington, tandis que les pétroliers
peuvent
également faire le plein à Burnaby et effectuer un
trajet
relativement court vers Washington et la Californie, où la
demande des raffineries conçues pour traiter le
pétrole
lourd est
insatiable.
Le besoin de pétrole brut lourd provenant
des
sables bitumineux est d'autant plus grand à la
lumière
des sanctions, du blocus, de l'ingérence et des menaces de
guerre des États-Unis et du Canada pour un changement de
régime au Venezuela. Le pétrole brut lourd de
l'Alberta
est semblable à celui du Venezuela. Le pétrole de
l'Alberta est en
partie utilisé pour réduire les achats de
pétrole
du Venezuela par les États-Unis et l'empêcher
d'être
acheminé ailleurs. Cela signifie que le pétrole
albertain
est soumis à un contrôle encore plus serré
des
impérialistes américains dans leurs campagnes et
leurs
guerres pour la domination du monde.
Les développements montrent que
l'augmentation
des expéditions de pétrole lourd vers l'Asie n'a
jamais
été l'intention du jumelage de l'oléoduc
Trans
Mountain au Lower Mainland. D'après les documents des
audiences
initiales de l'ONÉ, beaucoup d'intervenants ont
indiqué
que presque tous les acheteurs confirmés de brut de Trans
Mountain étaient des raffineries américaines ou
leurs
mandataires. En bateau, Vancouver est beaucoup plus
éloignée de l'Asie de l'Est que les ports de Prince
Rupert et Kitimat, plus au nord. Dans cette optique, la
décision
des libéraux de Trudeau d'annuler le projet d'Enbridge
Northern
Gateway de construire un pipeline double reliant Bruderheim,
en Alberta, à Kitimat, en Colombie-Britannique,
apparaît
suspecte. En 2014, le gouvernement fédéral de
Stephen Harper avait approuvé le projet Gateway qui, selon
beaucoup d'observateurs, faciliterait le transbordement vers
l'Asie.
En plus de bloquer le pipeline Northern Gateway,
le
gouvernement Trudeau a accru les pressions en faveur de
l'expansion du
pipeline Trans Mountain vers Vancouver lorsqu'il a adopté
le
projet de loi
C-48, Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers,
en 2018. En effet, celle-ci interdit la circulation des
pétroliers au large de Prince Rupert
et de Kitimat, sans toutefois interdire les navires-citernes
transportant du gaz naturel liquéfié ou les navires
transportant d'autres cargaisons, y compris certaines
marchandises
désignées comme dangereuses. Ironiquement,
l'escalade de
la campagne des États-Unis et du Canada pour un changement
de
régime au Venezuela pourrait amener les libéraux de
Trudeau à relancer le projet Northern Gateway et à
abroger la Loi C-48 pour permettre aux impérialistes
américains de faire pression sur les Asiatiques pour
qu'ils
achètent du pétrole brut provenant de Vancouver et
de
Kitimat plutôt que le pétrole lourd
vénézuélien. Des rapports indiquent que la
Chine
et la Corée du sud ont récemment acheté
plusieurs pétroliers du terminal de Westridge à
prix
réduit.[1]
Dans son rapport réitérant
l'approbation
de l'oléoduc Trans Mountain, l'ONÉ note l'impact
négatif de l'augmentation du trafic de pétroliers
au
large de la côte sud de la Colombie-Britannique, mais
rejette
toute préoccupation en faveur de l'approbation du projet.
« En dépit du fait que ces effets aient pesé
lourd
dans son réexamen du transport
maritime connexe au projet, lit-on dans le rapport, l'Office
recommande
au gouvernement du Canada de considérer qu'ils peuvent
être justifiés dans les circonstances, vu les
avantages
considérables du projet et les mesures proposées
pour
réduire au minimum les incidences. »
De nombreux habitants du Lower Mainland ont fait
part
de leurs inquiétudes face à l'intensification des
transports maritimes dans la baie de Burrard, qui menace entre
autres
l'industrie touristique de Vancouver, les nombreuses plages, les
randonnées sur des digues, la navigation de plaisance et
la vie
marine. Avec l'expansion de l'oléoduc, le
nombre de navires-citernes se rendant au terminal maritime
Westridge
à Burnaby passera de cinq à trente-huit
navires-citernes
par
mois et les navires seront beaucoup plus gros.
L'approbation de Trans Mountain par l'ONÉ
est
maintenant entre les mains du cabinet fédéral, qui
a bien
entendu déjà acheté le pipeline pour en
faire une
société d'État et qui en fait constamment
les
louanges. De nombreux observateurs estiment que pour des raisons
partisanes, Trudeau attendra après les élections
fédérales d'octobre avant
d'approuver le projet.
L'opposition au projet Trans Mountain n'a pas du
tout
diminué, les nations autochtones et d'autres
résidents de
la Colombie-Britannique, en particulier du Lower Mainland, s'y
opposant
avec véhémence et refusant de donner leur
consentement.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a
examiné les arguments économiques,
politiques,
sociaux et environnementaux du projet
et les a jugés insuffisants.[2] Le projet
est
destiné
à alimenter l'économie de guerre des
États-Unis et
à répondre à leur demande insatiable de
pétrole dans leurs opérations militaires pour
l'hégémonie mondiale et le changement de
régime
là où ils veulent, ce qui représente un
grave
danger pour l'humanité tout entière. Les Canadiens
veulent une
alternative à l'intégration au système
d'États et à l'économie de guerre
impérialistes américains. Un aspect important de la
recherche d'une alternative est l'opposition à la
direction
actuelle.
Notes
1. De S & P Global
Platts :
« Trois cargaisons de fret brut
chargées
de Vancouver en novembre ont été achetées
par des
sociétés chinoises. La première cargaison,
le 10 novembre, a été prise par la China
National
Offshore Oil Corporation, ou CNOOC, a indiqué une source
connaissant bien l'affaire.
« La CNOOC avait également
affrété un pétrolier Aframax, le
Nordtulip,
pour
expédier
le
brut
du
terminal
Westridge
à
Vancouver
chargé
le 13 octobre à destination de la
Chine,
à un taux forfaitaire de 1,2 million de dollars, a
indiqué la source.
« Les négociants chinois ont
indiqué que la CNOOC aurait pu acheter le pétrole
lourd
sulfureux de Cold Lake ou celui de Western Canadian
Select, mais un responsable de la société a
refusé
de commenter l'achat de pétrole lourd sulfureux
canadien.
« La dernière série d'achats
de
brut canadien a suivi le déclin rapide de la production
australienne de brut lourd non sulfureux, de pair avec un net
ralentissement des importations chinoises de brut lourd en
provenance
du Venezuela.
« ChemChina est généralement
en
tête des achats de brut lourd australien par le secteur
indépendant, mais c'est une tendance qui se termine [en
raison
de la disponibilité limitée] ... 'Il n'est pas
surprenant
de voir la Chine chercher du pétrole brut lourd jusqu'au
Canada', de dire un négociant du brut non sulfureux de
Beijing.
« En plus des utilisateurs finaux chinois,
les
raffineurs sud-coréens avaient également
récupéré quelques cargaisons de Cold Lake
Blend
plus tôt cette année.
« Les sanctions imposées par les
États-Unis à la PDVSA, une entreprise publique du
Venezuela, pourraient bloquer les exportations en janvier
d'environ 500 000 b/j de brut
vénézuélien à destination des
raffineries
américaines de la côte du Golfe. Pour les acheteurs
asiatiques, cela signifierait que les livraisons de brut d'Arabie
saoudite et d'Iraq qui seraient normalement acheminées
dans la
région seraient détournées vers les
États-Unis. »
2. LML a publié de nombreux
rapports sur
le projet d'oléoduc Trans Mountain et sur
l'intégration
du secteur énergétique canadien à
l'économie de guerre des États-Unis. Plusieurs de
ces
articles sont énumérés ci-dessous par ordre
chronologique :
- «
Le
débat sur la question des pipelines : Une nouvelle
direction de l'économie s'impose » - Peggy
Morton, LML 2
février
2016
- «
Les
jugements au sujet des oléoducs Northern Gateway et Trans
Mountain Pipelines : À qui doit appartenir la
souveraineté dans une nation moderne ? » -
Peggy
Morton, LML 10
août 2016
- «
L'approbation du projet de Kinder Morgan et de la
canalisation 3
d'Enbridge : L'émergence de deux Canadas très
distincts et différents
» -
Philip Fernandez, LML 10
décembre 2016
- «
Le
tapage au sujet des oléoducs
»
-
Peggy Morton, LML 4 mars
2017
- «
Opposition à l'expansion illégale du gazoduc sur le
territoire traditionnel de Kanien'kehá :ka
», LML 3
octobre
2017
- «
Dispute entre la Colombie-Britannique et l'Alberta au sujet de
l'oléoduc Trans Mountain : Diviser le corps politique
pour
servir les intérêts privés qui rivalisent
entre eux
», LML 24
février 2018
- «
La
controverse sur l'oléoduc Trans Mountain continue :
Conflit
d'intérêts entre les monopoles de l'énergie
et les
travailleurs
» -
Peggy Morton, LML 10
mars 2018
- «
Marche et rassemblement à Burnaby contre le prolongement
de
l'oléoduc Kinder Morgan : Des milliers de personnes
déclarent : Pas de consentement ! Pas
d'oléoduc !
», LML 17 mars
2018
- «
Opposition au projet d'oléoduc Trans Mountain de Kinder
Morgan : Pas de consentement, pas
d'oléoduc !
» -
K.C. Adams, LML 21 avril
2018
- «
Un
élément majeur des négociations de
l'ALÉNA : L'alimentation de la machine de guerre des
États-Unis
»
-
K.C.
Adams, LML 26 mai
2018
- «
Le
gouvernement Trudeau achète le pipeline Trans Mountain
dans un
stratagème à grande échelle pour payer les
riches
», LML 2 juin
2018
- «
La
Cour d'appel fédérale annule l'approbation de
l'expansion
du pipeline Trans Mountain
» -
Peggy Morton, LML 8
septembre
2018
- «
La
définition du gouvernement Trudeau de « bien faire
les
choses » - Peggy Morton, LML 13 octobre 2018
- «
Encore un effondrement des prix du pétrole en Alberta: Le
besoin
de la politique et de la vision moderne de la classe
ouvrière
» - Dougal MacDonald, LML
1er décembre 2018
- K.C. Adams -
La prétention de viser un équilibre
supposé entre deux phénomènes
différents,
mais reliés est une fraude impérialiste commune qui
sert
à promouvoir des intérêts privés
étroits. L'exemple le plus courant est celui d'un
équilibre entre l'économie et les
préoccupations
environnementales pour empêcher qu'on expose et qu'on pense
à l'absence
de politique de responsabilité sociale.
Cette pratique impérialiste
détourne
l'attention de la nécessité de trouver des
solutions
autant
aux problèmes économiques qu'aux problèmes
environnementaux. Ces problèmes ont leurs
particularités
qu'il faut étudier et résoudre par des
investissements
tout en tenant compte de leur relation avec d'autres
phénomènes.
La pratique consistant à chercher
un
équilibre concocté au lieu de solutions
réelles
à des problèmes réels révèle
la
réticence des impérialistes à
reconnaître et
à résoudre les problèmes tels qu'ils se
posent de
manière objective, à la fois dans l'économie
et
dans l'environnement. Les impérialistes invoquent la
fraude de
l'équilibre pour éviter
d'analyser, de discuter et d'enquêter sur des
problèmes
concrets et de trouver des solutions nécessitant
l'investissement de la valeur ajoutée qu'ils veulent
exproprier
à titre de profit privé.
Dans ce refus d'entreprendre l'analyse
concrète
de conditions concrètes et de trouver de vraies solutions
à de vrais problèmes se trouve le mobile de la
production, soit de faire le plus d'argent possible dans les
meilleurs
délais. Ce mobile de la classe impérialiste au
pouvoir
empêche la résolution des problèmes qui se
posent
à la fois dans
l'économie et dans l'environnement du fait du
développement des forces productives modernes de la grande
production industrielle. La motivation des riches les oblige
à
retirer de l'argent de l'économie au lieu de le
réinvestir dans l'économie pour résoudre les
problèmes qui surgissent inévitablement lorsque les
forces productives deviennent
plus complexes et plus vastes, tels que celui de l'extraction du
pétrole par la fracturation hydraulique.
Cela est particulièrement évident
avec
les problèmes de l'environnement, où la recherche
de
solutions à la détérioration de
l'environnement ne
permet pas de générer des profits immédiats.
Elle
nécessite au contraire qu'on y consacre une valeur
ajoutée et c'est la même chose pour les
problèmes
plus vastes tels que les changements climatiques. La
motivation des riches est trop étroite pour s'attaquer aux
problèmes tels qu'ils se présentent. Les
considérations pragmatiques du profit immédiat
empêchent l'application de principes et d'une planification
scientifique à long terme dans le respect des forces
productives
modernes et de la responsabilité sociale.
Le développement de l'énergie
nucléaire et le refus des impérialistes de trouver
des
solutions au problème des déchets radioactifs en
sont un
exemple flagrant. Un autre exemple est l'abandon de mines, de
plateformes pétrolières, de sites de forage, etc.,
et
la nécessité de nettoyer des sites industriels tels
que
les usines de pâtes et papiers qui
ont déversé du mercure dans les lacs et les
rivières du nord, des zones telles que les terrains de
l'aciérie centenaire de Stelco à Hamilton et
d'autres
installations industrielles qui ont dépassé leur
durée de vie ou qui, pour une raison ou une autre, ne sont
plus
en mesure
de générer un profit maximal pour les
intérêts privés dans leur état actuel
et
sont recherchées pour d'autres fins.
L'investissement dans la dépollution
environnementale peut engloutir des profits privés et cela
viole
la loi de la production impérialiste. En règle
générale, les entreprises se délestent de
leurs
avoirs non souhaités en recourant à la protection
de la
loi sur
la faillite ou en exigeant des fonds publics pour réparer
les
dommages avant de s'engager à quoi que ce
soit. L'absence de politique de responsabilité sociale est
clairement liée au mobile et au contrôle
impérialistes de la production et à la proclamation
que
la propriété privée a
préséance sur
les droits humains.
En ce qui concerne
l'examen
du projet d'oléoduc Trans Mountain, le rapport de l'Office
national de l'énergie (ONÉ) indique : «
L'Office a mené le réexamen conformément aux
exigences de la Loi sur l'Office national de
l'énergie
[en vertu de laquelle il doit] soupeser les avantages et les
inconvénients globaux du
projet. »
Après avoir soupesé les avantages
et les
inconvénients du projet, « l'Office recommande au
gouvernement du Canada de considérer qu'il peut être
justifié dans les circonstances, vu les avantages
considérables du projet et les mesures proposées
pour
réduire au minimum les incidences. »
C'est une fraude dans la mesure où le
projet
doit lui-même prévoir des solutions aux
problèmes
posés par le développement et non s'en
désintéresser de manière aussi
cavalière.
Le projet ne peut pas être justifié s'il viole les
droits
des résidents ou si l'on refuse de reconnaître et de
résoudre les problèmes posés par
l'environnement
dans le
présent et le futur. Les droits humains ne peuvent
être
minimisés, ignorés ou marginalisés, car ils
appartiennent à chacun du fait qu'il soit humain et ne
peuvent
être violés pour des raisons pragmatiques et
certainement
pas pour des raisons fausses.
Les solutions au problème de garantir les
droits
de tous, y compris ceux des peuples autochtones, et aux «
inconvénients » pour l'environnement doivent
devenir
partie intégrante de la valeur globale d'un projet. Cette
valeur
globale augmenterait nécessairement le prix de production
et le
prix de marché du produit en question, le pétrole
lourd. L'augmentation du prix de production irait en partie
à la
dépollution de l'environnement ou à la
résolution
des problèmes que pose la grande production industrielle.
Cela
réduirait nécessairement le taux de profit de
l'entreprise, la valeur ajoutée allant à
l'humanisation
de l'environnement social et naturel et à la garantie des
droits
de tous
plutôt qu'à l'enrichissement des oligarques mondiaux
dont
les coffres sont déjà pleins à craquer.
C'est un rappel que l'économie moderne
comprend
la lutte pour la production, l'expérimentation
scientifique et
la lutte des classes. L'aspect principal de la période
actuelle
de l'histoire est la lutte des classes, qui consiste
essentiellement
à rendre les relations entre les acteurs de
l'économie, y
compris la classe sociale qui domine et son principal mobile de
production, conformes au niveau et au caractère des forces
productives socialisées modernes.
La relation dialectique antagoniste entre
employeur et
employé est en contradiction avec les forces productives
socialisées et doit être résolue, et non
équilibrée, pour qu'une nouvelle synthèse
représentant les producteurs véritables puisse se
réaliser et affirmer son contrôle et établir
un
nouveau mobile de la production, soit de garantir les droits, la
sécurité et le bien-être de tous et humaniser
l'environnement social et naturel.
Audiences en comité
sénatorial sur le projet de loi C-69
- Peggy Morton -
Le Comité du Sénat sur
l'énergie,
l'environnement et les ressources naturelles a
débuté ses
audiences sur le projet de loi C-69 le 5 février. Ce
projet
de loi est un projet de loi omnibus qui remplacera l'Office
national
de l'énergie par la Régie canadienne de
l'énergie
et créera l'Agence canadienne d'évaluation d'impact
en
tant
qu'agence responsable des évaluations d'impact sur des
projets
comme les oléoducs, les lignes de transmission
électriques et les mines.[1]
Le comité entreprend maintenant une
tournée dans neuf villes et soumettra son rapport final
d'ici
le 9 mai, à la suite de quoi le projet de loi ira en
troisième lecture au Sénat.
Le titre entier du projet de loi C-69 est Loi
édictant la Loi sur l'évaluation d'impact et la Loi
sur
la Régie canadienne de l'énergie, modifiant la Loi
sur la
protection de la navigation et apportant des modifications
corrélatives à d'autres lois. Il crée
l'Agence
canadienne d'évaluation d'impact en tant
qu'autorité
responsable des
évaluations d'impact. Selon le projet de loi, son objectif
est
de prévoir « un processus d'évaluation des
effets
environnementaux, sanitaires, sociaux et économiques des
projets
désignés en vue de la prévention de certains
effets négatifs et de favoriser la
durabilité ».
Les oligarques de l'énergie et les
médias
monopolisés ont dépeint le projet de loi C-69 comme
une
monstrueuse attaque contre l'industrie de l'énergie,
peut-être même son arrêt de mort. La
journaliste du Calgary
Herald, Licia Corbell, écrit : « Si vous
croyez
qu'il est déjà difficile de faire construire un
projet
significatif en
matière de ressources au Canada, vous n'avez encore rien
vu. Le
gouvernement fédéral de Justin Trudeau a
conçu un
projet de loi si destructeur qu'il va vraisemblablement
reléguer
aux oubliettes même le Programme énergétique
national désastreux et sinistre de son
célèbre
père. » Le journaliste Don Braid écrit
aussi
dans le Herald
que le projet de loi représente « un sérieux
danger
pour l'oléoduc de Trans Mountain. Ce monstre doit
être
abattu ».
Martha Hall Findlay, la présidente de la
Canada
West Foundation et ancienne députée libérale
fédérale, dit que si le projet de loi C-69 est
adopté, « on peut dire adieu à notre climat
d'investissement. Les investisseurs - domestiques,
étrangers,
actuels et potentiels - sont unanimes. 'Si c'est adopté,
nous
partons d'ici', disent-ils. »
En ce qui concerne le gouvernement Trudeau, il a
dépeint le projet de loi C-69 comme étant une
amélioration
substantielle par rapport à la loi actuelle adoptée
en 2012 par le gouvernement Harper, alors qu'il lui
ressemble
beaucoup. Il dit que les améliorations comprennent un
processus
de planification qui tiendra compte de l'impact sur les
droits des peuples autochtones au Canada et mettra un accent plus
prononcé sur la considération des impacts des
projets sur
les droits des autochtones. Deuxièmement, les
règles
concernant qui peut obtenir un statut d'intervenant seraient
ramenées à ce qu'elles étaient
avant 2012. La
loi de 2012 du gouvernement Harper avait réservé le
statut d'intervenant à ceux qui sont directement
affectés
par un projet (l'oléoduc devait traverser votre
territoire).
Troisièmement, la loi ajoute un certain nombre de
considérations à celles dont le Bureau de
l'évaluation des impacts doit tenir compte.
Tout ceci est frauduleux et aucune de ces
prétentions n'est
fondée. Au-delà de toutes ces hyperboles, il reste
que
l'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP)
déclare maintenant qu'elle ne veut pas que le projet de
loi soit
tué. Tuer ce projet de loi « éliminerait des
années de travail et ne donnerait pas plus de certitude
à
l'industrie », a dit Tim McMillan, président de
l'ACPP. Le sénateur Grant Mitchell, qui parraine le projet
de
loi au Sénat, se dit ouvert aux amendements, et il en est
de
même du premier ministre et du ministre de l'Environnement,
ce
qui montre que les dés sont pipés. Pour satisfaire
leurs
revendications actuelles, les oligarques de l'énergie
ne veulent pas préserver la loi telle qu'adoptée
par le
gouvernement Harper, mais saper encore plus le processus
réglementaire. L'ACPP, dans les « objectifs à
atteindre » de sa « plateforme
électorale » en Alberta, demande que la
période totale pour l'approbation d'un projet soit
réduite de moitié et que des limites soient
placées à
l'autorité du Cabinet d'« arrêter le
chronomètre » lors d'une étude de
projet.
L'association demande que le coût pour l'industrie soit
réduit et que les mécanismes déjà
substantiels pour payer les riches soient encore
augmentés. Elle
demande aussi que l'on continue à nier un statut
d'intervenant
aux
citoyens concernés et notamment aux
scientifiques lors des audiences d'évaluation
d'impact.
Tout ceci se produit dans le contexte d'une
concurrence
frénétique pour le contrôle des ressources et
des
marchés et des plans grandioses des oligarques de
l'énergie des sables bitumineux de déplacer leurs
«
concurrents », en particulier sur les marchés
de la
côte du Golfe des États-Unis et en Californie. On
parle
beaucoup des marchés
asiatiques afin de faire oublier la réalité de la
dépendance accrue sur les exportations vers les
États-Unis.
Ce qui est à l'oeuvre dans la situation
actuelle
est le même vieux cycle d'expansion et de récession
et de
contraction et la
« relance » sans emplois. Les ressources du
Canada et
le temps de travail des Canadiens sont utilisés dans la
concurrence violente que se font les cartels internationaux et
pour
servir la machine et l'économie de guerre des
États-Unis. Cela mène nécessairement
à la
destruction et à l'insécurité par la guerre,
les
sanctions, le « changement de régime » et
d'autres moyens. L'environnement social et naturel, le besoin de
mesures pour faire face au changement climatique et les droits
des
peuples autochtones sont tous censés être
sacrifiés
au profit de
l'enrichissement de la minorité riche. C'est une direction
qui
est contraire à la celle requise pour bâtir une
économie qui subvienne à ses besoins et repose sur
la
satisfaction des besoins du peuple et sur le commerce pour
l'avantage
réciproque.
L'obsession des gouvernements à servir les
oligarques de l'énergie et les grandes banques, et les
arrangements étatiques qui sont faits pour servir les
intérêts privés démontrent l'ampleur
de la
crise à laquelle les partis cartellisés et les
cercles
dirigeants font face. C'est très clair. Ce n'est pas
très
joli comme spectacle, mais plus il est évident que
les partis cartellisés et l'appareil d'État servent
les
riches et préservent leur privilège de classe, plus
le
besoin du renouveau de la démocratie devient
évident lui
aussi. La question de qui décide est devenue la question
clé et un grand défi se pose à la classe
ouvrière, celui de former ses politiciens ouvriers et de
bâtir l'Opposition ouvrière au
Parlement.
Note
1. Voir à ce sujet «
Les
amendements au processus d'évaluation d'impact
environnemental
sont de la poudre aux yeux », LML 29
septembre 2018
À
titre d'information
Voici quelques
extraits du communiqué de presse et du rapport de l'Office
national de l'énergie (ONÉ) [1]
publiés le 22 février. [2]
***
L'Office national de l'énergie a remis
aujourd'hui son Rapport de réexamen au gouvernement du
Canada
dont la recommandation globale est que le projet d'agrandissement
du
réseau de Trans Mountain soit dans l'intérêt
public
canadien et qu'il devrait être approuvé.
Le projet, s'il est approuvé [par le
Cabinet
fédéral], agrandirait le réseau pipelinier
de
Trans Mountain actuel d'Edmonton, en Alberta, à Burnaby,
en
Colombie-Britannique et triplerait presque sa capacité de
transport de pétrole, pour la faire passer
de 300 000
à 890 000 barils par jour [...]. Le projet
prévoit la
construction d'un nouveau pipeline de quelque 987
kilomètres,
l'ajout et la modification d'installations, telles que des
stations de
pompage et des réservoirs, ainsi que la remise en service
d'un
pipeline long de 193 kilomètres. Le terminal maritime
Westridge serait aussi agrandi, où le pétrole
serait
chargé à bord de navires-citernes pour être
exporté vers les États de Washington et de la
Californie,
et de l'Asie. [L'oléoduc Trans Mountain se raccorde
à
l'oléoduc Puget Sound de Trans Mountain à
Abbotsford,
dans les basses terres de la Colombie-Britannique, avant sa
destination
finale de Burnaby. L'oléoduc Puget Sound amène du
brut
lourd de l'Alberta directement aux raffineries de
l'État de Washington d'Anacortes, Cherry Point et Ferndale
—
Note de LML.]
Les raisons de la reconsidération de
l'approbation originelle :
En mai 2016, au terme d'un examen
réglementaire de presque deux ans, l'Office a rendu public
son
rapport dans lequel il recommandait l'approbation du projet au
gouverneur en conseil.
Le 30 août 2018, la Cour d'appel
fédérale dans l'affaire Tsleil-Waututh Nation c.
Canada (Procureur général) a infirmé le
décret, en partie, selon elle, parce que l'Office avait
exclu de
façon injustifiable le transport maritime connexe au
projet de
la portée du « projet
désigné ».
Le 20 septembre 2018, le gouverneur en
conseil a donné instruction à l'Office de
procéder
à un réexamen de son rapport en tenant compte des
effets
environnementaux du transport maritime associé au projet
[...]
ainsi que des effets nocifs de ce transport sur les
espèces en
péril.
L'Office a mené le réexamen
conformément aux exigences de la Loi sur l'Office
national
de l'énergie [...] et en se guidant sur
l'intérêt public canadien.
La détermination de l'intérêt
public qu'exige la Loi sur l'Office national de l'énergie
n'est
pas un exercice rigide ou mécanique. Elle nécessite
un
examen complexe, souple et aux facettes multiples qui oblige
l'Office
à [...] soupeser les avantages et les inconvénients
globaux du projet ; et à tirer des conclusions. Cette
analyse des
avantages et des inconvénients guide aussi la
recommandation
qu'il formule [...] sur la question de savoir si les effets
environnementaux négatifs importants peuvent être
justifiés dans les circonstances.
[...] L'Office juge aussi que le projet et le
transport
maritime s'y rattachant comportent des risques, au nombre
desquels
figurent des effets environnementaux négatifs importants
qui
sont susceptibles d'être causés à
l'épaulard
résident du sud ainsi qu'à l'utilisation culturelle
de
cette ressource par les Autochtones.
L'Office a aussi conclu que les émissions
de gaz
à effet de serre découlant de ce transport seraient
vraisemblablement importantes.
En dépit du fait que ces effets aient
pesé lourd dans son réexamen du transport maritime
connexe au projet, l'Office recommande au gouvernement du Canada
de
considérer qu'ils peuvent être justifiés dans
les
circonstances, vu les avantages considérables du projet et
les
mesures proposées pour réduire au minimum les
incidences.
Les avantages considérables du projet
comprennent :
- l'accès à de nouveaux
marchés
pour le pétrole canadien ;
- la création d'emplois partout au pays ;
- le renforcement des capacités à
l'échelle des personnes, des collectivités et des
entreprises, locales et autochtones ;
- les dépenses directes engagées au Canada
à
l'achat des matériaux nécessaires pour le
pipeline;
- les recettes fiscales considérables pour les
divers ordres de
gouvernement.
Notes
1. L'Office national de
l'énergie est un organisme fédéral
indépendant qui réglemente plusieurs aspects du
secteur
énergétique au Canada. Il réglemente les
pipelines, la mise en valeur des ressources
énergétiques
et le commerce de l'énergie, dans l'intérêt
public
en plaçant la sécurité au
coeur de ses préoccupations.
2. Le rapport de 689 pages de l'office est
disponible ici.
Les stratagèmes du
gouvernement
albertain pour payer les riches
Les manifestations en Alberta depuis octobre et
novembre de l'année dernière et l'important convoi
de
camions de l'Alberta qui a atteint Ottawa le 19
février et
le rassemblement des camionneurs sur la colline du Parlement ont
soulevé la question cruciale : existe-t-il une
alternative
à la direction actuelle de
l'économie ?
Le peuple albertain a
connu
de nombreuses difficultés au cours de la dernière
décennie. La crise économique mondiale de 2009
a
entraîné une baisse importante de la demande de
produits
énergétiques. La chute de la demande s'est
accompagnée d'une forte augmentation de l'offre des
producteurs
américains de pétrole brut léger utilisant
la technique de la fracturation hydraulique. Il en a
résulté une chute abrupte du prix du marché
mondial en 2014 de toutes les qualités de
pétrole.
Évidemment, lorsque le secteur le plus important de
l'économie albertaine entre en récession, cela
touche
tous les secteurs, car les emplois disparaissent et la
circulation de
la richesse sociale ralentit
de plus en plus.
Les travailleurs ont été abasourdis
par
le caractère soudain, profond et persistant du
ralentissement
économique. De nombreuses villes et régions
fortement
dépendantes du secteur de l'énergie ont connu un
déclin qui s'est quelque peu modéré, mais
s'est
essentiellement poursuivi jusqu'à maintenant. À
cela
s'ajoutent les inondations
catastrophiques de 2013 à Calgary et dans la
région
environnante, et trois ans plus tard, les incendies de
forêt qui
ont ravagé une grande partie du nord de l'Alberta,
entraînant l'évacuation et la destruction importante
de la
ville de Fort McMurray et endommageant une grande partie de
l'infrastructure de la région, dont celle liée aux
hydrocarbures.
La crise dans le secteur de l'énergie qui
sévit depuis une dizaine d'années n'est pas une
première, mais celle-ci est pire encore car il y a encore
plus
en jeu. Pour répondre aux besoins de main-d'oeuvre
liés
à la croissance du secteur, la population de l'Alberta a
connu
une croissance régulière, passant d'un million de
personnes en 1953
à 4,3 millions aujourd'hui. D'importants
investissements
ont été réalisés dans les sables
bitumineux où des projets qui existent maintenant font
paraître si petits ceux du passé. Pour desservir
cette
production, une vaste infrastructure de travail a
été
créée : routes, ponts, voies ferrées,
pipelines et lignes de transport d'électricité.
Rien ne
se passe sans la présence des travailleurs. Les
écoles,
les hôpitaux, les logements, les commerces de détail
et
d'autres infrastructures sociales et services publics ont donc
été construits dans le souci de soutenir le secteur
de
l'énergie et d'en tirer la richesse sociale
nécessaire
à l'échange des biens et des services dans leur
ensemble.
Les pancartes et affiches sur les camions prenant part au convoi
présentent les revendications au gouvernement pour qu'il
garantisse le
bien-être des travailleurs et des communautés, en
particulier en
Alberta, dont le moyen de subsistance dépend de
l'industrie
pétrolière
et gazière.
Cela ne veut pas dire que les Albertains
travaillent
uniquement dans le secteur de l'énergie, loin de
là, mais
la position dominante de ce secteur et le nombre de personnes qui
y
sont directement et indirectement connectées sont si
énormes que le ralentissement économique ressenti
est
particulièrement sévère, durable et sans
solution
véritable en
vue. L'appel par certains d'avoir plus de pipelines alors que
d'autres
réclament une taxe sur le carbone détournent
l'attention,
car ce qui est requis est plus substantiel que cela. En fait,
l'aspect
le plus frustrant est peut-être l'absence de discussion sur
une
alternative, notamment un plan fondé sur des principes
pour
mettre
en place une économie
diversifiée et indépendante, à l'abri des
problèmes, pressions et vols issus d'une économie
de
guerre impérialiste à l'échelle mondiale,
une
économie qui joue un rôle positif en montrant
comment
lutter contre le réchauffement climatique de
manière
à ne pas nuire à l'économie et aux
travailleurs.
Le cerveau et le travail des êtres humains qui ont
donné lieu aux développements actuels sont tout
à
fait capables de trouver des solutions pour mettre l'Alberta et
le
Canada sur une voie durable et socialement responsable.
Trouver la voie à suivre avec une
alternative
viable est la partie difficile lorsque les travailleurs ne
contrôlent pas la désinformation des médias
ou
celle des gouvernements et des partis politiques au pouvoir qui
se
disputent les élections pour former le prochain
gouvernement.
Plus important encore, ils ne contrôlent pas
l'économie,
en particulier
le secteur de l'énergie. Trouver et élaborer une
alternative signifie prendre en main la politique
indépendante
de la classe ouvrière et mettre fin au contrôle du
secteur
par l'oligarchie financière mondiale. Réinvestir
dans
l'économie la valeur sociale accumulée du secteur
de
l'énergie dans le but de la diversifier et de
l'élargir
créerait un rempart sous
le contrôle des Albertains qui pourrait plier lorsque les
crises
internationales éclatent, mais ne romprait pas son
engagement
à garantir les moyens de subsistance, la
sécurité
et le bien-être de tous. Le contrôle exercé en
Alberta permettrait de consacrer une partie importante de la
richesse
sociale produite par les travailleurs du secteur de
l'énergie au
développement d'une économie indépendante
à
aspects multiples, dans laquelle le secteur de l'énergie
jouerait un rôle important sans pour autant passer de la
surchauffe à la contraction comme c'est le cas
aujourd'hui. Cela
signifie également utiliser les ressources et la valeur
que les
travailleurs produisent comme capital de départ pour
trouver des
solutions à la dégradation de l'environnement et
aux
émissions de carbone et les maîtriser de
manière
scientifique planifiée.
De nombreux Albertains se grattent la tête
et se
demandent comment une si grande quantité de richesse
sociale,
produite au fil des ans, a engendré si peu de
stabilité
et de sécurité. Comment se fait-il qu'une baisse du
prix
mondial du pétrole et du prix que d'autres sont
disposés
à payer pour le pétrole albertain puisse avoir un
effet
si
dévastateur sur l'ensemble de l'économie et de la
province après toutes ces années de production
d'une
richesse sociale prodigieuse ? Un problème majeur
dont les
travailleurs doivent tenir compte est que les
intérêts
privés qui contrôlent ce que produisent les
Albertains
n'ont absolument aucune préoccupation ni même aucun
lien
avec les
personnes qui vivent ici et ont dilapidé une grande partie
de la
richesse produite.
Cela se voit particulièrement dans l'ordre
du
jour simpliste que l'élite dirigeante propose comme
solution
à la crise. L'ordre du jour peut se résumer
à
« toujours la même chose ». Le «
toujours
la même chose » peut changer un peu dans sa
forme
pratique, mais l'essentiel reste le même : plus de
production
d'énergie sous
une forme ou une autre pour la vente à l'extérieur
de
l'Alberta à des prix et selon la demande
contrôlées
par l'oligarchie financière mondiale. Dans le contexte
actuel,
l'ordre du jour est axé sur la question du transport du
pétrole, en particulier du bitume, par des pipelines vers
l'est,
le sud et l'ouest jusqu'à des ports maritimes.
C'est l'élite dirigeante, en particulier
les
oligarques mondiaux qui contrôlent le secteur de
l'énergie
et leurs représentants au gouvernement, qui a
établi cet
ordre du jour du « toujours la même chose », ce
que beaucoup qualifient de forme de maladie mentale
appelée
persévération. Les travailleurs devraient
être
satisfaits de ce
programme de « toujours la même chose » et
sont
encouragés à prendre position et à miser
même leur avenir en le soutenant. Après tout, le
pétrole est là ; allons l'extraire le plus
rapidement possible, car la seule chose sensée et
pragmatique
à faire est de mettre de l'argent dans nos poches
maintenant
sans aucune notion de l'avenir qui
nous attend ni des dangers encourus lorsqu'on avance comme un
maniaque,
sans principes et sans plan scientifique à long terme.
Manifestation de près de 200 personnes au coin des
rues
Wellington et
Metcalfe près du Parlement le 20
février 2019
qui a empêché le convoi
et ses orateurs d'utiliser un levier de levage hydraulique pour
s'adresser à la foule comme prévu. Les manifestants
ont
rejeté
l'utilisation de préoccupations économiques pour
justifier
les déclarations racistes et misogynes de certains membres
du
convoi.
Ils ont aussi affirmé le droit des peuples autochtones au
consentement
éclairé sur les oléoducs qui passent sur
leurs
territoires, y compris
le droit de dire non.
Ceux qui déclarent que l'ordre du jour des
oligarques de « toujours la même chose »
est
simpliste et sans aucun principe directeur et qui veulent quelque
chose
de
plus réfléchi à discuter sont
qualifiés de
parias et détracteurs qui s'opposent à l'industrie
pétrolière et veulent très probablement des
taxes
sur le carbone et souhaitent secrètement
revenir à une économie artisanale de petite
échelle. De même, ceux qui se préoccupent de
leur
moyen de subsistance et qui pensent qu'ils peuvent l'assurer en
construisant des oléoducs sont qualifiés de «
rednecks », d'anti-immigrants et plus encore. Les
oligarques
qui contrôlent le secteur de l'énergie ont recours
à ces étiquettes et à cette façon
d'humilier pour détourner l'attention du fait qu'ils sont
responsables de la crise économique et qu'ils ne veulent
pas en
être tenus responsables. Ce sont eux qui font que
l'économie est contrôlée de
l'extérieur,
laissant les Albertains vulnérables et sans aucun
contrôle
sur leur propre économie, leur avenir et leur
sécurité. Les oligarques mondiaux ne
veulent céder aucun de leur contrôle aux Albertains
et le
moyen le plus efficace de le faire est de déclarer avec
autorité et conviction appuyés par le pouvoir de
police : « Il n'y a pas d'alternative à la
direction
actuelle ! »
Pas d'alternative signifie pas de discussion, pas
d'enquête, pas de droit de parole, pas de réflexion,
pas
de rassemblement pour discuter des possibilités qui
existent
dans une économie indépendante à multiples
aspects
qui utilise les grandes ressources naturelles existantes pour le
bien-être du peuple. Il existe une alternative qui
mène
à la
stabilité et à la prospérité sous le
contrôle des Albertains et qui défend les principes
de
garantir le bien-être de tous et d'humaniser
l'environnement
naturel et social. Pour y arriver, il est nécessaire de
briser
la persévération de l'élite dirigeante qui
vise
à perpétuer son contrôle et ses
privilèges
de classe. En affirmant clairement qu'il existe une
alternative et en unissant le peuple dans l'action pour la
trouver, le
contrôle de l'élite dirigeante sur l'économie
et
les affaires de l'État peut être repris en main en
faveur
du peuple.
Récemment, la crise économique en
Alberta
et la réaction à cette crise ont fait la une de
l'actualité. Des élections provinciales devraient
avoir
lieu bientôt, en avril ou mai de cette année. La
crise et
les mesures à prendre, de même que le programme du
gouvernement Notley, occupent une place
prépondérante
dans la couverture et l'analyse
de l'actualité, dont l'objectif principal est d'offrir aux
Albertains un choix entre dire oui ou dire non à ce qui
leur est
proposé. Les riches et ceux qui les servent au
gouvernement,
ainsi que les médias, ont défini cet ordre du
jour :
pour ou contre les pipelines, pour ou contre l'accès du
pétrole aux ports maritimes, pour ou contre les
pétroliers,
pour ou contre les énergies fossiles, pour ou contre les
taxes
sur le carbone, pour ou contre l'expédition de
pétrole
par chemin de fer ; l'Alberta aime le pétrole,
d'autres
provinces le détestent ; des consultations avec les
nations
autochtones, mais pas de droit de veto ni d'entière
participation à la planification et à la mise en
valeur
de
leurs territoires en utilisant les ressources qui s'y trouvent ou
l'infrastructure qui les traverse.
Dans tout ce va-et-vient du pour ou contre, la
discussion collective sur une direction et un ordre du jour
alternatifs
pour une économie prosociale à aspects multiples,
indépendante des demandes des impérialistes
américains, de leur machine de guerre et des barons
mondiaux du
pétrole est supprimée. Un ordre du jour du peuple
disparaît ou ne
voit jamais le jour, car ceux qui sont en position
d'autorité et
dans les médias de masse utilisent tout leur pouvoir, y
compris
les pouvoirs de police, pour bloquer le développement
d'une
alternative et la discussion collective nécessaire pour y
arriver.
Néanmoins, l'Alberta fait partie d'une
région qui possède de vastes ressources humaines et
naturelles. Elle compte 4,3 millions d'habitants. Il y en a
un
autre million qui vit à côté en Saskatchewan
et
un autre million au Manitoba, tous interconnectés avec les
Prairies et les territoires du Nord. Toute cette vaste
région du
pays possède
de grandes ressources agricoles, pétrolières,
gazières, du charbon à coke pour l'acier, de
l'uranium,
du bois, des diamants, de la potasse, du vent et du soleil
à
profusion et plus encore, elle possède en son sein une
classe
ouvrière expérimentée. Alors pourquoi les
crises
économiques récurrentes ? Qui ou qu'est-ce qui
bloque le développement
du nouveau et pourquoi ?
Les possibilités sont infinies pour la
région de développer une économie
diversifiée indépendante avec l'extraction des
ressources, la production industrielle, les programmes sociaux,
les
services publics et les infrastructures modernes, une
économie
ayant pour raison d'être de garantir le bien-être et
la
sécurité du peuple et l'humanisation de
l'environnement social et naturel.
Le gouvernement de l'Alberta a
annoncé
une série de nouveaux stratagèmes pour payer les
riches.
Les annonces les plus récentes incluent :
- la location par le gouvernement de
l'Alberta de 4 400 wagons de chemin de fer pour
expédier
du bitume à la côte du golfe du Mexique au prix
de 3,7
milliards de dollars pour le trésor public sur une
période de trois ans ;
- 1 milliard de dollars aux
intérêts
privés pour construire des préraffineries ;
et
- 80 millions de dollars pour la
construction
d'une usine privée de méthanol.
Au total, ces stratagèmes pour payer les
riches
du gouvernement Notley représentent 6,7 milliards de
dollars. Cette somme provient de la richesse sociale produite par
les
travailleurs, qui a ensuite été
réclamée
par le gouvernement en tant que fonds publics. Certains montants
peuvent également être empruntés à des
prêteurs privés. Le
gouvernement remet maintenant ces fonds publics à
l'oligarchie
financière pour défendre leurs
intérêts
privés plutôt que de les utiliser pour financer des
programmes sociaux et des services publics ou même de
nouvelles
entreprises publiques où les profits des entreprises
reviendraient au trésor public. Ces transactions et
pratiques
pour payer les
riches sont des exemples d'extorsion de fonds et de vol de la
richesse
sociale qui appartient de plein droit aux travailleurs, laquelle
devrait servir à renforcer l'intérêt public
en
faveur du peuple plutôt que les intérêts
privés, le contrôle et les privilèges de
classe des
riches.
Pour mettre ce montant en perspective, le montant
de 6,7 milliards de dollars est supérieur aux revenus
du
gouvernement provenant des redevances versées sur des
ressources
non renouvelables (3 milliards de dollars) en plus des
impôts sur
les profits des sociétés de tous les secteurs
en 2017-18 (3,6 milliards de dollars).
Les cartels mondiaux de l'énergie ont
saisi le
contrôle des vastes ressources énergétiques
et des
autres ressources naturelles de l'Alberta et d'une grande partie
de la
capacité de travailler de ses travailleurs. Les oligarques
n'acceptent aucune responsabilité sociale envers la
protection
du territoire, l'environnement naturel et la
sécurité du
peuple.
Non seulement ils exproprient la nouvelle valeur produite par les
travailleurs qui transforment les ressources naturelles en valeur
d'usage, mais ils demandent également à être
payés par le trésor public et à utiliser
gratuitement les infrastructures construites par le secteur
public afin
de faire avancer leur contrôle et leurs
intérêts
privés étroits.
La valeur que les oligarques financiers
reçoivent des programmes et des services sociaux sous
forme de
travailleurs éduqués et en bonne santé et
d'infrastructures matérielles est énorme. Les
cartels de
l'énergie ne pourraient pas fonctionner pendant une
journée sans les services fournis par le biais de
programmes
publics. Ils exigent de recevoir
la valeur de ces services sans reconnaître ni
réaliser
dans un échange approprié la valeur qu'ils
reçoivent. Les écoles publiques, les
universités
et les établissements de santé produisent des
travailleurs en bonne santé et instruits que les grandes
entreprises emploient sans en reconnaître la valeur
publique et
sans en redonner directement aux institutions
et aux travailleurs qui les ont produits.
Les oligarques bénéficient de la
valeur
créée à même la recherche
financée
par des fonds publics dans les universités et les centres
de
recherche publics, où de nouvelles technologies sont
développées et transmises aux grandes entreprises
afin
d'accroître leur contrôle et leurs
intérêts
privés. Ils reçoivent la valeur des routes et des
ponts
publics
qu'ils utilisent, du transport en commun et des autres
infrastructures
publiques essentielles dont l'économie a besoin pour
fonctionner. Pensons aux problèmes qui pourraient
être
résolus si cette richesse sociale était
honnêtement
échangée et mise à la disposition du peuple,
de
l'économie, de la société et de
l'environnement et
que l'oligarchie
financière soit forcée d'accepter un taux de profit
moyen
et rien de plus pour ses investissements.
En ce qui concerne les investissements
privés et
les emprunts d'État, la désinformation est sans
fin. En
fait, une économie moderne ayant des ressources naturelles
abondantes et une classe ouvrière compétente,
expérimentée et instruite, telle qu'elle existe en
Alberta, n'a pas besoin de
prêts de prêteurs privés. Une
étape vers une telle direction prosociale, empreinte de
responsabilité sociale, consisterait pour l'État
à
mettre fin aux stratagèmes de payer les riches, aux
investissements et emprunts privés
incontrôlables ;
à déclarer un moratoire sur les paiements
d'intérêts sur la dette en souffrance de la province
jusqu'à ce que sa légitimité puisse
être
déterminée et à placer sous
l'autorité
publique tout le commerce en gros interne et extérieur des
moyens de production, dont ceux liés au pétrole et
au gaz
naturel.
Une nouvelle direction insisterait sur le fait
que tous
les investissements privés dans les grands projets doivent
être réalisés à un taux de profit
moyen
convenu, et rien de plus, avec une autorité
publique qui détermine le prix de production et le prix du
marché de manière ouverte et scientifique.
Les Albertains en ont assez des abus des cartels
de
l'énergie et de leurs oligarques
privilégiés. Ils
veulent qu'une conscience sociale moderne soit aux commandes des
principaux secteurs de l'économie et qu'elle guide le
développement de l'économie pour le bien de
l'humanité tout entière et pour l'environnement
social et
naturel, et non pour
les intérêts privés étroits des riches
du
monde entier.
À
titre d'information
Le 19 février, le gouvernement de
l'Alberta
a annoncé qu'il a signé des contrats avec le CN et
le CP
pour louer 4 400 wagons pour amener du bitume à
la
côte
du Golfe, à raison de 120 000 barils par jour.
Il a
annoncé qu'il achètera du pétrole brut des
producteurs albertains et les revendra sous différents
types à divers acheteurs notamment sur la côte du
Golfe
des États-Unis.
Selon le gouvernement, ce programme rapportera
5,9
milliards de dollars de revenus pendant cette
période, dont 2,2 milliards au gouvernement
provincial. Il
n'a pas expliqué comment cela sera possible compte tenu du
prix
qu'il devra payer aux oligarques pour le pétrole à
transporter et pour le prix du transport et de ce que les
oligarques accepteront de payer pour le pétrole qu'ils
recevront. Des analystes ont dit que l'objectif n'est pas de
générer des revenus, mais de garantir de l'espace
de
transport pour les petits producteurs.
Le lendemain, la première ministre Rachel
Notley
a annoncé qu'elle offrira 80 millions de dollars en
crédit de redevances à l'entreprise privée
Nauticol Energy pour entreprendre la construction d'une usine de
méthanol de 2 milliards de dollars près de
Grande
Prairie qui devrait être prête en 2020. Le
méthanol sera dérivé du
gaz naturel obtenu par fracturation hydraulique et sera
utilisé
comme antigel, comme carburant de fusées et comme solvant.
On
n'a pas dit où le méthanol sera vendu et
transformé en produits dérivés.
Le gouvernement de l'Alberta va fournir une
garantie de
prêt de 440 millions $ à l'entreprise
privée Value Creation. La compagnie veut construire une
préraffinerie traitant 77 500 barils par jour
dans le
complexe de Heartland à l'est d'Edmonton.
Le programme de préraffinage du
gouvernement
albertain comprend des incitatifs financiers d'une valeur
de 1
milliard $ pour des intérêts privés qui
vont
construire entre deux et cinq préraffineries. Value
Creation
sera la première à le faire à un prix de
construction évalué à 2 milliards de
dollars.
À l'heure actuelle, il y a environ 1
million de barils de bitume qui est préraffiné par
jour en pétrole brut synthétique léger en
Alberta,
et le reste est expédié aux raffineries des
États-Unis sous forme de dilbit. Le bitume
préraffiné représente environ 40 %
du
bitume produit en Alberta. Le reste est dilué avec du
condensat,
d'où le nom de dilbit, et vendu à des raffineries
à l'extérieur de l'Alberta sans
préraffinage.
Le préraffinage du bitume en
pétrole
brut synthétique est considéré comme
désuet
parce que les États-Unis sont saturés de
pétrole
léger produit par fracturation de dépôts de
schistes bitumineux.
Les développements technologiques ont rendu non
nécessaires ce genre de préraffineries qui
produisent du
brut léger sur le site même ou dans
des sites à proximité des mines ou des sites de
forage.[1]
Le pétrole lourd est utilisé comme
source
de carburant d'avions, de diesel et d'autres produits essentiels
à l'industrie de guerre et aux opérations
militaires
actives. Cela crée une demande pour le pétrole
lourd de
l'Alberta sur la côte du Golfe qui est le centre du
raffinage aux
États-Unis, de même qu'en Californie et dans
l'État
de Washington.
Le jumelage de l'oléoduc de Trans Mountain d'Edmonton
à
Vancouver répond à la demande des raffineries de la
côte ouest des États-Unis et des forces
armées
américaines qui veulent du pétrole lourd pour
alimenter
l'économie de guerre des États-Unis, la culture de
l'automobile en Californie et le transport aérien des
États-Unis.
Le raffinage partiel du bitume pour faciliter son
écoulement dans les oléoducs sans diluants est
présentement testé dans divers projets pilotes. Il
y a au
moins 10 technologies différentes dans ce nouveau
processus. Les oligopoles mondiaux de l'énergie qui
contrôlent les projets des sables bitumineux
considèrent
que cette nouvelle
technologie est importante parce qu'en rendant non
nécessaire
l'utilisation des diluants, elle augmente la capacité des
oléoducs de plus d'un tiers.
Le raffinage partiel enlève les
asphaltènes et une grande partie du souffre et des
métaux
lourds, et produit du brut moyen et du diesel à
très
faible teneur en souffre qui peut être
expédié sans
recours au solvant. Les expéditeurs n'ont plus à
payer
de frais pour le diluant dans les oléoducs, qui occupe un
tiers
du volume de l'oléoduc. Plusieurs
opinions divergentes existent sur la question du pétrole
partiellement raffiné, s'il va se vendre plus cher,
à
quel prix et si le prix sera stable.[2]
La compagnie Value Creation prétend que le
pétrole partiellement raffiné réduit les
émissions globales de gaz à effet de serre (GES),
mais
aucune preuve de cela n'a été
présentée. Le
raffinage partiel au Canada va nécessairement
accroître
les émissions globales de GES au pays.
Alors que le raffinage partiel a comme objectif
d'augmenter les exportations de bitume par oléoduc, on est
en
droit de se demander pourquoi le gouvernement de l'Alberta
considère ce développement comme une forme de
diversification de l'économie. En fait, ces manoeuvres
pour
payer les riches ne visent pas à développer une
nouvelle
direction de l'économie ou à prendre des mesures
concrètes pour réduire les émissions de gaz
à effet de serre ou l'utilisation des combustibles
à base
de carbone. Ce raffinage partiel alimente l'économie de
guerre
et les actions des forces armées qui sont les plus grands
pollueurs au monde et un danger pour l'humanité et
l'environnement.
Notes
1. La technologie qui est
utilisée maintenant dans les mines de sables bitumineux
élimine presque entièrement l'eau et les solides
fins qui
étaient très présents dans les
procédés précédents. La
présence de
l'eau et des solides fins rendait nécessaire la
présence
d'une préraffinerie sur le site même
ou très près de la mine en raison des
problèmes
d'érosion et de corrosion.
2. Selon le Oil Sands Magazine, le prix ne
va
pas nécessairement augmenter tandis que selon
l'École de
Politique publique de l'Université de Calgary, le prix
devrait
augmenter de 13 à 19 $ le baril.
En appui à Cuba
révolutionnaire
- Margaret Villamizar -
Dans un article mensonger publié le 3
mars 2019 intitulé « Le Canada en
désaccord
avec Cuba, un allié, sur le destin de Maduro »,
Evan
Dyer, de la CBC, semble vouloir pousser les Canadiens à
accepter
une nouvelle série d'activités illégitimes
du
gouvernement Trudeau - en composant cette fois-ci avec les
impérialistes
américains qui pointent leurs armes sur Cuba et sur le
Venezuela.
À la suite de l'échec des
États-Unis et
de leur agent Juan Guaido à provoquer une scission dans
les
forces armées bolivariennes du Venezuela en utilisant leur
arnaque de « l'aide » et suite à leur
échec
à trouver un prétexte convaincant pour une
invasion, ils
ont maintenant commencé à se tourner vers Cuba,
parce que c'est Cuba qui maintiendrait Nicolas Maduro au pouvoir
et
qu'il faudrait faire quelque chose à ce sujet.
Evan Dyer commence son article en écrivant
que
les tensions s'aggravent entre le Canada et Cuba, une information
qui
lui a été communiquée par un directeur
d'Affaires
mondiales Canada pour les Amériques et la ministre
Chrystia
Freeland. La raison de
cette
tension, dit-il, est que le Canada s'inquiète que Nicolas
Maduro
« s'appuie de plus
en
plus sur les Cubains pour le garder au
pouvoir alors que les Vénézuéliens se
retournent
contre lui ». Il voudrait nous faire croire que les
Vénézuéliens organisés qui se sont
mobilisés par dizaines de milliers lors de rassemblements
partout dans
le
pays pour exiger que cessent les menaces et l'agression
américaines et en appui à leur gouvernement et
à
la révolution bolivarienne ne comptent
pour rien.
La soi-disant «
analyse » de
Dyer
n'est en réalité qu'un recueil d'allégations
calomnieuses et de faussetés répandues par des
sources
contre-révolutionnaires, lesquelles
seraient selon lui des «
activistes
de la démocratie et des droits de l'homme »,
ainsi
que quelques déserteurs de l'armée. Une des sources
qu'il
cite qui, nous dit-on, est un invité fréquent du
comité parlementaire sur le Venezuela et aurait
été consulté par le gouvernement canadien
avant la
rencontre du Groupe de Lima le mois dernier à Bogota, est
un
agent au
Canada d'un « observatoire des droits de
l'homme »
douteux financé par les États-Unis et l'Union
européenne dont la seule mission semble être de
militer
pour le changement de régime et une intervention
internationale
au Venezuela.[1]
Parlant d'un gouvenrment enfoncé jusqu'aux oreilles dans
l'ingérence dans les affaires du Venezuela, la
personne en
question a dit
qu'elle
trouvait irritant que le Canada n'en ait pas plus à dire
sur
l'ingérence de Cuba au Venezuela !
Chrystia Freeland a informé Dyer que
« la
question du rôle de Cuba » au Venezuela a
été
discutée lors de la dernière réunion du
Groupe de
Lima. Ce n'est guère une surprise puisque cette
réunion a
essentiellement servi de plateforme au vice-président des
États-Unis,
Mike Pence, pour imposer les positions de l'administration Trump
et
pour reprocher
à
d'autres l'échec de la tentative de coup d'État.
Freeland
a fait savoir qu'elle n'était pas non plus contre
l'utilisation
de Cuba comme bouc émissaire. Elle a dit que le Canada
demandait
à Cuba de « permettre » au peuple
vénézuélien de faire respecter sa
constitution et
d'avoir une «
transition pacifique vers la démocratie ».
La tentative de la CBC de désinformer les
Canadiens ne se limite pas à rapporter ce que le camp du
changement de régime avait à dire. Des sous-titres
comme
« Deux dictatures en une », « Les Cubains
en
contrôle », « Assiégé par
les
Cubains » sont là dans ce but, tout comme un
mème odieux de style nazi qui circulerait
sur les médias sociaux avec comme titre «
Déclaration de guerre contre les Cubains »,
«
Identifiez-les ! », appelant tous ceux qui
reçoivent le message de « rendre la vie impossible
à tous les Cubains qui occupent notre bien-aimé
Venezuela » en révélant leur lieu de
travail
et en les qualifiant d'« envahisseurs » qui
doivent être traités comme tels.
L'internationalisme profondément
humanitaire de
Cuba, le fondement des missions médicales et autres
missions
sociales cubaines qui oeuvrent dans 83 pays, est bien connu.
Le
ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno
Rodriguez,
ainsi que l'ambassadrice de Cuba au Canada, Josefina Vidal, ont
récemment évoqué des mensonges sur
le « contrôle » du Venezuela par des
Cubains.
Les deux ont confirmé que l'aide fournie par Cuba est
fournie
au Venezuela par un peu plus de 20 000 civils,
dont 94 %
travaillent dans le secteur de la santé et les autres
principalement dans le secteur de l'éducation.
Alors que manigancent Dyer et la CBC en
répétant simplement les mensonges de Trump
rapportés par leurs sources sur les relations entre Cuba
et le
Venezuela ? Pourquoi ne font-ils pas enquête sur les
relations entre le Canada et les États-Unis, où ils
pourraient trouver des faits concrets et non des
allégations
sans fondement sur la
situation d'un pays contrôlé par une puissance
étrangère et dépendant d'elle ? Au lieu
de
cela, il semble que plus les activités illégitimes
et les
violations de l'état de droit au pays et à
l'étranger des libéraux d'aujourd'hui sont
démasquées, comme l'ont été celles
des
conservateurs avant eux, plus ils ont besoin de trouver des
scribouillards
pour les faire passer pour légitimes et corrects.
Mais les Canadiens connaissent bien Cuba et
respectent
ce que Cuba fait et représente pour le monde. Ils
connaissent
bien les objectifs de l'impérialisme américain et
son
mode d'opération. Un article sensationnaliste ne les
convaincra
pas d'accepter que les nombreuses années de bonnes
relations
entre
le Canada et Cuba soient trahies par des
gouvernements dirigés par ceux qui ne voient leur avenir
que
dans la conciliation avec les impérialistes
américains et
leur projet de domination du monde.
Note
1. Alessandra (Alessa) Polga
est
directrice de la section canadienne du Centre d'études
latino-américaines (CASLA) pour les droits
de l'homme en Amérique latine.
Le CASLA est basé à Prague, en
République tchèque. Il est l'une des 16
organisations membres de l'Association pour l'aide à la
démocratie et les droits de l'homme (DEMAS),
également
basée à Prague. DEMAS et ses membres
reçoivent un
financement
du
National Endowment for Democracy (NED) des
États-Unis, ainsi que de l'Union européenne, de la
Commission européenne, de donateurs privés et
d'autres
subventions et fonds gouvernementaux. Sa mission serait de
créer
des liens et de soutenir le travail d'« ONG »
aux vues
similaires dans différents pays, mettant à profit
«
l'expérience et le savoir-faire tchécoslovaques
dans la
transition à la démocratie ». Le CASLA serait
le
bras de
DEMAS
en Amérique latine. En plus du
Venezuela, il
est actif au Nicaragua et en Bolivie, selon une entrevue
accordée à Radio Cabildeo en Bolivie par l'un de
ses
directeurs.
La directrice générale de
l'Observatoire
des
droits de l'homme du CASLA est une
Vénézuélienne
qui réside en République tchèque et qui
travaillait auparavant pour l'organisation
vénézuélienne Foro Penal. À ce titre,
elle
a
collaboré étroitement avec le secrétaire
général de l'Organisation des États
américains (OÉA), Luis Almagro, et l'ancien
député canadien Irwin Cotler; elle a
témoigné à des audiences au siège de
l'OÉA à Washington et a préparé des
rapports visant à obtenir l'inculpation de Nicolas Maduro
devant
la Cour pénale internationale pour crimes contre
l'humanité.
Le profil Linkedin d'Alessa Polga indique qu'elle
est
également administratrice de la Fondation d'Engagement
canadien-vénézuelien, dirigée par Orlando
Viera-Blanco, récemment nommé par Juan Guaido comme
son
représentant au Canada. Son profil indique
également
qu'en 2013, elle était la coordonnatrice des
bénévoles de Voluntad
Popular Canada. Voluntad Popular (Volonté populaire) est
le
parti politique lié aux États-Unis auquel
appartiennent
Juan Guido et son mentor Leopoldo López, qui a mené
des
actions de rue violentes pour « sortir » le
président Nicolas Maduro en 2014 et en 2017.
- Granma -
Bureau de vote à La Havane, 24 février 2019
Les 86,85 % des électeurs qui se
sont rendus aux urnes le dimanche 24 février —
date
anniversaire de la reprise de nos guerres d'indépendance
— ont
dit OUI à la nouvelle Constitution et, par ce
scrutin, 6 816 169 Cubains ont
réaffirmé
leur soutien à un projet de pays qui mise sur le
socialisme, le
respect des droits et l'inclusion, c'est-à-dire la
pleine dignité de ses habitants.
Ce soutien indéniablement massif à
un
processus de nature populaire, qui a fait de chaque habitant un
constituant, acquiert une plus grande importance dans une
conjoncture
internationale extrêmement adverse où les
impérialistes battent les tambours de guerre et annoncent
la fin
de toute utopie.
Mais cette Île, qui compte 150 ans de
luttes
derrière elle, n'est pas prête à se plier aux
desseins des « maîtres du monde » et parie
sur
la souveraineté, en dépit des pressions qui se
manifestent sous la forme d'un blocus économique,
financier et
commercial, de fausses nouvelles, de menaces directes ou de
projets subversifs.
Le référendum constitutionnel, la large
participation des
électeurs et les résultats en
témoignent.
Unité, conscience citoyenne, culture
juridique,
réaffirmation révolutionnaire... sont des valeurs
du
processus de réforme constitutionnelle ; une
expérience qui ne se terminera pas pour la nation avec la
proclamation de la Constitution novatrice et d'avant-garde.
Commencera alors l'immense défi d'adapter
les
lois à leurs essences, de mettre en oeuvre, d'agir et,
surtout,
de respecter la lettre de la Constitution, qui est sacrée.
Que
chaque déclaration soit mise en pratique, tel est le
défi, celui dont Fidel nous a mis en garde et qui a
été assumé à cette occasion comme
l'axe
central de la réflexion sur la Loi fondamentale de la
République.
Avec tous et pour le bien de tous, pour chaque
citoyen
cubain, quel que soit son vote, ce sera le pays issu de ce OUI,
un pays
chaque jour meilleur, toujours en révolution, où
coexisteront la volonté de changer ce qui doit être
changé et la foi dans l'amélioration humaine.
Bureaux de vote à Santiago de Cuba (gauche) et
Varadero
La Commission électorale nationale
(CEN) a
qualifié de favorables les résultats du
référendum du 24 février, au cours
duquel
près de sept millions d'électeurs ont
ratifié le
texte constitutionnel, a assuré Alina Balseiro,
présidente de l'entité.
Selon Balseiro, les résultats
préliminaires montrent que la Constitution de la
République de Cuba a été ratifiée
par 6,8 millions d'électeurs sur un total
de 9 298 277 d'électeurs inscrits. Le
«
oui » représente 86,8 % des Cubains
qui ont
exercé leur droit de décision.
Dans le même temps, 706 400
personnes
ont voté « Non », ce qui
représente 9 % du total des votants
et 7,6 %
du nombre total de personnes inscrites disposant de ce droit.
Balseiro a précisé que la
commission
avait travaillé avec 12 635 districts
(dont 122
à l'étranger) et 25 345 bureaux de vote
(1048
à l'étranger).
Plus de 225 000 autorités et
collaborateurs (étudiants d'enseignement moyen et
supérieur) ont participé aux élections, en
plus
d'un accompagnement de plus de 200 000
élèves
du primaire qui gardaient les urnes, a déclaré le
président de la Commission.
Sur le total des bulletins de vote
déposés dans les urnes, 7 522 569,
représentant 95,8 %, étaient valables,
tandis
que 198 000, soit 2,5 %, étaient
vierges
et 127 000 100 étaient nuls,
soit 1,6 %, a indiqué la CEN.
Au total, 9 298 000 277
Cubains ont
été convoqués pour exprimer leur opinion sur
la
nouvelle Magna Carta, approuvée en décembre par
l'Assemblée nationale du pouvoir populaire (parlement),
après une discussion à l'échelle nationale
entre
voisins, étudiants, travailleurs et professionnels sur les
modifications
proposées, pour éliminer ou compléter le
texte de
la Constitution.
Le texte consacre l'irrévocabilité
du
socialisme dans l'île et le rôle dirigeant du parti
communiste dans cette société.
Cette constitution élargit les droits et
les
garanties individuels, renforce le pouvoir du peuple dans les
municipalités, encourage les investissements
étrangers,
introduit d'importants changements dans la structure de
l'État
et reconnaît plusieurs formes de propriété,
dont la
propriété socialiste du peuple, mais aussi la
propriété privée et
coopérative.
- Iroel Sanchez -
Ce 23 février a été
marqué par une pluie de fausses nouvelles : des
camions qui
ont traversé les frontières
vénézuéliennes uniquement sur Twitter et des
« manifestations massives » à La Havane
où deux crient, personne ne scande, plusieurs se mettent
à filmer et on entend : « Vive la
Révolution
cubaine »...
Le jour J des ennemis de Cuba et du Venezuela est
d'abord devenu « D » (de doute) et s'est
terminé en « D » (de défaite).
Pour
Cuba, et aussi pour le Venezuela, commençait le jour V (de
la
victoire). Pour les deux, le peuple cubain a voté
massivement en
faveur du Oui au référendum d'adoption de la
nouvelle
Constitution.
Battus de nouveau dans la dernière
étape
d'un affrontement qui dure déjà depuis 60 ans,
ceux
qui ont d'abord affirmé que le peuple ne porterait aucun
intérêt au débat sur la nouvelle
Constitution, puis
qu'il n'y aurait pas de transparence dans les résultats de
la
consultation et ensuite que les propositions du débat ne
seraient pas prises en
compte dans le projet, une fois tous ces prétextes
balayés, disent maintenant que la campagne du Oui est
écrasante et n'a pas laissé de place au Non.
La vérité est que la campagne du
Non a
commencé il y a dix ans, quand ils ont cru, Fidel ne se
présentant pas comme chef de l'État, que le moment
était venu pour la transition au capitalisme multipartite.
Un
multimillionnaire de Miami alla même jusqu'à
proposer de
financer cette « transition » et le Commandant
répondit
catégoriquement : « il veut nous acheter pour
un
morceau de pain ». L'un des collaborateurs de ce
multimillionnaire l'a récemment confirmé :
«
Nous avons consacré exactement dix ans à cet
effort ».
Une « Cuba multipartite », la
croyance
aveugle en la démocratie représentative —
où
l'oligarchie, quand elle ne peut l'emporter, lance un coup
d'État et où les médias et les puissances
économiques votent quotidiennement pour la minorité
qui
les contrôle —, la «
modération » de la
politique étrangère pour être acceptés
par
Washington, dont les ambassades sont derrière toute
conspiration
antidémocratique en Amérique latine, et « le
culte
excessif de la richesse » que José Marti
dénonçait — loin de la reconnaissance du
marché et
de la propriété privée pour la «
redistribution de plus en plus juste de la richesse »
que
proclame la Constitution que nous avons
votée —, tel est leur programme, qui a pu être
exposé en toute liberté dans les débats,
mais qui
s'est retrouvé en totale minorité, parce que le
Parti qui
a convoqué et organisé ces échanges n'a pas
été celui du sectarisme, mais le Parti de
l'unité.
Comme Fidel l'a défini :
« L'unité signifie partager le
combat, les
risques, les sacrifices, les objectifs, les idées, les
concepts
et les stratégies auxquels on parvient par des
débats et
des analyses. L'unité signifie la lutte commune contre les
annexionnistes, les bradeurs de patrie, les corrompus qui n'ont
rien
à voir avec un militant révolutionnaire. C'est
à
cette unité-là
autour de l'idée de l'indépendance et contre
l'Empire qui
marchait sur les peuples d'Amérique que je me suis
toujours
référé. »
Barack Obama a oeuvré en faveur du Non,
quand il
a qualifié de « menace inhabituelle et
extraordinaire » le Venezuela, principal allié
économique de Cuba — qui fut contraint de
réduire de
moitié ses livraisons de pétrole à La
Havane. Tout
comme Rubio et Bolton et le Brésilien Bolsonaro, en
réduisant les revenus cubains au titre de la
coopération médicale, et Mike Pompeo
annonçant —
telle une épée de Damoclès — la
réduction
à 45 jours du délai pour l'entrée en
vigueur
du Titre III de la Loi Helms-Burton.
Des millions et des
millions de dollars pour la subversion — 50 par an,
c'est le
chiffre record depuis l'époque d'Obama —
supérieur
à tout budget cubain, ont été investis dans
la
campagne pour le Non. Ils ont
été investis pour inonder l'Internet que nous
utilisons
dans l'Île, avec les difficultés aggravées de
manière significative par ces mêmes politiques
étasuniennes de blocus. À titre
d'exemple, il suffit de dire qu'une organisation basée
à
Miami, qui utilise le nom de Dieu pour semer la subversion
à
Cuba, a reçu 2 302 464 dollars du
gouvernement
nord-américain de 2009 à 2017 pour
« le
salut d'une société perdue dans l'oppression et la
persécution ». La même source — le
site
Cubamoneyproject — a publié récemment
l'annonce du
Département d'État selon laquelle il «
cherche des
idées pour lancer de nouveaux projets de promotion de la
démocratie à Cuba ». Selon l'annonce,
«
les organisations sélectionnées recevront
de 500 000 à 2 millions de dollars pour la
réalisation de leurs
projets ».
Le président du pays le plus puissant du
monde,
Donald Trump, vient de se prononcer pour le Non lorsqu'il a
promis
d'éradiquer le socialisme de l'hémisphère
occidental.
Le vote du 24 février a
confirmé le
triomphe, la veille, de la dignité de l'Amérique.
En
effet, en plus du processus extrêmement démocratique
qui a
donné naissance à la nouvelle Constitution cubaine,
il
est évident qu'au moment où l'on tente de renverser
par
tous les moyens le président Nicolas Maduro, qui a
obtenu 67 %
des voix populaires, avec moins d'abstentionnisme que ses
opposants
Trump, Macri et Piñera, nous, les Cubains, savons ce qui
arriverait si le Oui ne l'avait pas emporté, comme il l'a
fait,
de manière écrasante.
Quiconque a exprimé honnêtement son
désaccord, à partir de son point de vue personnel,
sans
s'être rallié à une campagne ennemie, ne doit
pas
se sentir vaincu. La défaite ne concerne que les ennemis
de la
Patrie et ceux qui, à cette occasion, se sont mis à
leur
solde. Les avantages, les droits, les garanties et les devoirs
consacrés par la
nouvelle Constitution cubaine s'appliquent à tous, quoi
qu'ils
pensent et quoi qu'ils aient voté. Parce que cette large
consultation populaire qui lui a donné naissance a
convoqué tout le monde et n'a exclu personne.
Peu importe que la énième
stratégie, payée par les menteurs traditionnels,
soit
déjà en cours pour masquer leur
énième
défaite. Ils se souviennent encore de cette
célèbre blague qui a tant circulé lors de la
visite du Pape Jean-Paul II à Cuba, selon laquelle Fidel
marchait sur les eaux et l'un des journaux
contre-révolutionnaires titrait : «
Castro est dans un piteux état, il ne peut même plus
nager ».
Avec notre vote, nous avons conquis le droit de
continuer à améliorer notre pays, à
travailler
pour résoudre nos problèmes, à surmonter nos
propres obstacles et affronter ceux que d'autres nous posent, de
le
faire en paix et avec tous les Cubains de bonne volonté,
qui
constituent l'immense majorité de notre peuple.
(Granma, 6
mars 2019)
La
Loi
Helms-Burton
- Ministère des Relations
extérieures de Cuba -
Le département d'État des
États-Unis a annoncé aujourd'hui la décision
d'autoriser, à compter du 19 mars et en vertu du
Titre III
de la Loi Helms-Burton, le dépôt d'actions en
justice devant les tribunaux des États-Unis, uniquement
contre
des entreprises cubaines inscrites sur la liste des entreprises
de
notre pays soumises à des
restrictions, établie par ce gouvernement en
novembre 2017
et mise à jour un an plus tard. Cette liste arbitraire et
illégitime, qui vise à renforcer le blocus et
à
étendre ses effets extraterritoriaux, interdit aux
citoyens
étasuniens d'effectuer des transactions financières
directes avec les entités précitées.
L'annonce du département d'État a
précisé également qu'il suspendrait
pour 30
jours seulement la possibilité d'engager des actions en
justice
au même titre contre d'autres entités cubaines ou
étrangères ayant des liens commerciaux ou
économiques à Cuba.
Depuis son entrée en vigueur en 1996,
la Loi
Helms-Burton s'est efforcée d'universaliser le blocus
économique à travers des pressions brutales et
illégales exercées par les États-Unis contre
des
pays tiers, leur gouvernement et leurs entreprises. Elle cherche
à asphyxier l'économie cubaine et à
promouvoir ou
accroître les pénuries
dont souffre la population dans le but d'imposer à Cuba un
gouvernement qui réponde aux intérêts des
États-Unis.
Du fait de ses prétentions
illégitimes et
contraires au droit international, la Loi Helms-Burton et
le
blocus suscitent le rejet universel, réitéré
depuis près de trois décennies au sein des plus
importants organismes régionaux et internationaux.
L'exemple le
plus récent est celui de l'Assemblée
générale des Nations unies, où ont eu lieu,
le 1er novembre dernier, dix votes consécutifs de
rejet, au
cours desquels le gouvernement des États-Unis s'est
retrouvé complètement isolé.
Le Titre II de la Loi Helms-Burton stipule
que
le renversement du gouvernement révolutionnaire, la
tutelle
postérieure du pays confiée à un intervenant
étasunien et l'établissement ultérieur d'un
gouvernement contrerévolutionnaire et subordonné
à Washington auraient pour tâche sans
équivoque la
restitution ou le paiement aux anciens
propriétaires de tous les biens qui seraient
réclamés par les anciens propriétaires ou
leurs
descendants, qu'ils aient été ou non
étasuniens au
moment des nationalisations ou qu'ils les aient
abandonnés.
Pendant toute cette période, le blocus économique
resterait en vigueur.
En conséquence, les Cubains seraient
obligés de rendre, de restituer ou de payer les
requérants des États-Unis pour la maison où
ils
vivent, les terres où sont construites leurs
communautés,
les terres agricoles qu'ils cultivent et qu'ils font valoir,
l'école fréquentée par leurs enfants,
l'hôpital ou la polyclinique où ils reçoivent
des
soins, leurs
centres de travail, où leur entreprise privée,
ainsi que
les services d'électricité, d'eau et de
communications
subventionnés, dont bénéficie la
population.
Il s'agit d'une prétention qui n'est
concevable
que dans l'esprit de ceux qui considèrent Cuba comme une
possession coloniale. Selon les dispositions de la Loi
Helms-Burton,
le
blocus
économique
ne
pourra
être levé que
lorsque cet objectif aura été atteint.
Cette loi repose sur deux mensonges
fondamentaux :
l'idée que les nationalisations effectuées peu
après le triomphe révolutionnaire ont
été
illégitimes ou abusives et que Cuba constitue une menace
pour la
sécurité nationale des États-Unis.
Les nationalisations cubaines ont
été
effectuées sous la protection de lois, dans le strict
respect de
la Constitution et conformément au droit international.
Toutes
les nationalisations envisageaient des processus d'indemnisation
juste
et adéquate que le gouvernement des États-Unis a
refusé de prendre en compte. Cuba a conclu et
honoré des
accords mondiaux d'indemnisation avec d'autres pays qui
investissent
aujourd'hui dans l'Île, comme l'Espagne, la Suisse, le
Canada, le
Royaume-Uni, l'Allemagne et la France.
La véritable menace pour la paix et la
sécurité de la région, ce sont les
déclarations et les actions irresponsables du gouvernement
des
États-Unis et les plans de déstabilisation contre
l'Amérique latine et les Caraïbes dans le but
déclaré d'imposer la doctrine Monroe.
La Loi sur la Réaffirmation de la
dignité et de la souveraineté cubaines
du 24
décembre 1996 établit que la Loi
Helms-Burton
est illégale, inapplicable et sans valeur ni effet
juridique.
Elle considère comme nulle toute action intentée en
vertu
de cette Loi, par toute personne physique ou morale.
Aux termes de cette loi, les demandes
d'indemnisation
concernant les biens nationalisés pourront faire partie
d'un
processus de négociation fondé sur la base de
l'égalité et du respect mutuel entre les
gouvernements de
Cuba et des États-Unis, « analysées
conjointement
aux indemnisations auxquelles l'État et le peuple cubains
ont
droit en
raison des dommages et des préjudices causés par le
blocus et des agressions de toute nature dont la
responsabilité
incombe au gouvernement des États-Unis ». Par
ailleurs, elle précise que sera exclu d'éventuelles
négociations futures quiconque utilisera les
procédures
et les mécanismes de la Loi Helms-Burton au
détriment de
tiers.
Le gouvernement cubain réitère aux
partenaires économiques et aux entreprises
étrangères qui opèrent à Cuba toutes
les
garanties pour les investissements étrangers et les
projets
communs. La Constitution cubaine, ratifiée à une
large
majorité par référendum le 24
février 2019, reconnaît également dans
son
article 28 ces
garanties, inscrites dans la Loi n• 118 du 29
mars 2014 sur
les investissements étrangers.
La décision d'aujourd'hui impose des
obstacles
supplémentaires à nos objectifs de
développement
et de progrès économique, mais les
États-Unis
continueront d'échouer dans leur objectif central de
soumettre
par la force la volonté souveraine des Cubains et notre
détermination à construire le socialisme. Le
sentiment
majoritaire des peuples de
Cuba et des États-Unis qui favorise l'amélioration
des
relations et le développement d'une coexistence
civilisée
et respectueuse l'emportera.
La Havane, 4
mars 2019
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