Le Marxiste-Léniniste

Numéro 9 - 9 mars 2019

Journée internationale des femmes 2019

Soutenons nos femmes et nos filles
qui se battent pour leurs droits et
les droits de toutes et tous!

L'histoire de la Journée internationale des femmes

- Janice Murray -

Marche des femmes de janvier 2019

Au Canada et aux États-Unis, les femmes parlent en leur nom à la défense des droits de tous et toutes


Des sujets de préoccupation pour le corps politique:
Le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain

La récidive prévisible de l'Office national de l'énergie

La fraude impérialiste de l'équilibre

- K.C. Adams -


Audiences en comité sénatorial sur le projet de loi C-69

Des faussetés sur la nouvelle loi d'évaluation d'impact

- Peggy Morton -


À titre d'information
L'office national de l'énergie recommande une fois de plus l'approbation du projet d'expansion de Trans Mountain


Les stratagèmes du gouvernement albertain pour payer les riches

Les défis posés aux travailleurs par une économie
qu'ils ne contrôlent pas

Dire oui ou dire non à des propositions faites par d'autres

Arrêtez de payer les riches -- Augmentez les investissements dans les programmes sociaux


À titre d'information
Deux autres stratagèmes pour payer les riches
Des fonds publics pour une compagnie privée de raffinage partiel


En appui à Cuba révolutionnaire

La CBC est utilisée pour justifier les objectifs bellicistes des États-Unis auprès des Canadiens

- Margaret Villamizar -

Cuba a dit OUI haut et clair

- Granma -

La commission électorale cubaine est satisfaite
des résultats du référendum

Le jour J, le jour V et ainsi de suite

- Iroel Sanchez -


La Loi Helms-Burton
Déclaration dénonçant la nouvelle escalade
d'agressivité des États-Unis

- Ministère des Relations extérieures de Cuba -

Supplément
À la défense du Venezuela dans l'arène internationale

• Les tentatives de coup et les menaces d'invasion
des États-Unis doivent cesser!




Journée internationale des femmes 2019

Soutenons nos femmes et nos filles qui se battent pour leurs droits et les droits de toutes et tous!


Marche commémorative des femmes à Vancouver le 14 février 2019, la 28e marche annuelle pour commémorer la vie des femmes et filles autochtones disparues ou assassinées

À l'occasion de la Journée internationale des femmes, au nom du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), j'adresse mes salutations militantes et mes meilleurs voeux à toutes les femmes combattantes dans les rangs du Parti et aux femmes du Canada et du monde.

Partout dans le monde, les femmes portent le fardeau de l'offensive antisociale néolibérale mondiale et des sanctions, de l'agression et de la guerre impérialistes qui l'accompagnent en résistant et en s'efforçant de changer la situation en faveur de leur peuple. Au cours de la dernière année, les femmes ont montré ce dont elles sont faites en défendant leur conscience et en assumant la responsabilité sociale. La lutte des femmes pour se donner un pouvoir, pour affirmer leurs droits et surtout leur conscience a eu un impact énorme sur les revendications de toutes et tous en matière de justice économique et sociale et de paix. Leur détermination à faire valoir la justesse de leur cause durant l'année écoulée confirme que les femmes ont repris leur marche pour s'investir du pouvoir avec un nouvel élan.

Félicitations à toutes ! Nos prises de position collectives font de nous une force formidable ! Continuons d'aller de l'avant et réalisons nos revendications !

Avec mes meilleurs voeux de succès continu dans nos efforts communs,

Anna Di Carlo
Dirigeante nationale
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)

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L'histoire de la Journée internationale des femmes

Lieu historique à Copenhague, au Danemark, où les femmes du monde entier se sont
réunies pour la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes en 1910
et ont adopté la résolution établissant la Journée internationale des femmes.

En 1910, il y a 109 ans, une résolution était adoptée par la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, au Danemark, créant la Journée internationale des femmes. Parmi les 100 femmes déléguées provenant de 17 pays participants se trouvaient les trois premières femmes élues au Parlement de la Finlande. La résolution fut présentée par la communiste allemande Clara Zetkin, qui avait d'abord proposé l'idée d'une manifestation annuelle en appui aux travailleuses et aux droits des femmes à la première Conférence internationale des femmes socialistes à Stuttgart, en Allemagne en 1907.

Cette deuxième Conférence internationale des femmes socialistes réaffirma les principes adoptés à la première conférence sur le suffrage féminin. Ces principes établirent le cadre de la résolution visant à créer une Journée internationale des femmes qui portait sur la question des droits politiques des femmes.

Le document indique en partie :


La communiste allemande Clara Zetkin (1857-1933) est l'auteur de la proposition initiale de la Journée internationale de la femme en 1910. Elle était active dans le Parti social-démocrate d'Allemagne jusqu'en 1916, lorsqu'elle a cofondé la Ligue Spartacus du Parti. En 1919, elle s'est jointe au Parti communiste d'Allemagne, qu'elle a représenté au Reichstag de 1920 à 1933.

« Le mouvement des femmes socialistes de tous les pays répudie le droit de vote limité des femmes comme une falsification et une insulte au principe de l'égalité politique du sexe féminin. Il lutte pour la seule expression vivante concrète de ce principe : le suffrage universel de la femme ouvert à tous les adultes et lié par aucune condition de la propriété, du paiement des impôts, du niveau d'éducation ou toutes autres qualifications, qui excluent les membres de la classe ouvrière de la jouissance de ce droit. Elles continuent leur lutte, pas en alliance avec les réformistes du droit bourgeois des femmes, mais en alliance avec les partis socialistes et elles luttent pour le suffrage de la femme comme une des exigences qui, du point de vue du principe et de la pratique, est la plus importante pour la démocratisation du suffrage. »

Déclarant que les partis socialistes dans tous les pays sont « tenus de se battre avec énergie pour l'introduction du vote des femmes », il affirme que le mouvement des femmes socialistes doit prendre part aux luttes organisées par les partis socialistes pour la démocratisation du suffrage, tout en s'assurant que dans ce combat, « il faut insister sur la question du suffrage universel des femmes à cause de son importance d'un point de vue des principes et de la pratique ».

La résolution visant à créer la Journée internationale de la femme déclare que :

« Afin de faire progresser l'émancipation politique des femmes, il est du devoir des femmes socialistes de tous les pays d'agiter infatigablement selon les principes ci-dessus mentionnés au sein des masses laborieuses ; de les éclairer par des discours et la littérature sur la nécessité sociale et l'importance de l'émancipation politique du sexe féminin et utiliser donc toutes les occasions de le faire. En menant cette propagande, elles doivent tirer le meilleur parti en particulier des élections à toutes sortes d'institutions politiques et publiques ».

Les déléguées ont résolu que :

« En accord avec les organisations politiques et syndicales du prolétariat, qui sont animées d'une conscience de classe dans leur pays, les femmes socialistes de toutes nationalités ont à organiser une Journée de la femme spéciale qui, en première ligne, doit promouvoir la propagande pour le suffrage des femmes. Cette demande doit être discutée en relation avec toute la question de la femme selon la conception socialiste des choses sociales. »

L'année précédente, une « Journée de la femme » avait été organisée aux États-Unis, le dernier dimanche de février 1909, par le Comité national des femmes du Parti socialiste américain. Elle fut marquée par des manifestations pour les droits des femmes, notamment pour le suffrage des femmes ainsi que les droits des travailleuses, notamment dans l'industrie du vêtement. Cette journée de la femme a honoré les milliers de femmes impliquées dans les nombreuses grèves dans les premières années du XXe siècle dans plusieurs villes, dont Montréal, Chicago, Philadelphie et New-York. Ce fut une période où les femmes se sont jointes à la population active par milliers et ont lutté aux côtés des hommes pour s'organiser collectivement et améliorer leurs conditions brutales de travail.

Plus tard, en 1909, les travailleurs de l'industrie du vêtement à New-York - dont 80 % étaient des femmes - ont quitté leur travail et ont marché pour les droits syndicaux, des salaires décents et des conditions de travail dans ce qu'on a appelé le « soulèvement des 20 000 ». L'arrêt de travail avait été appelé « grève du mouvement des femmes » et s'est poursuivi du 22 novembre 1909 jusqu'au 15 février 1910. La Ligue syndicale des femmes a fourni le cautionnement pour les grévistes arrêtés et d'importantes sommes pour les fonds de grève durant l'arrêt de travail.

Premières célébrations de la Journée internationale de la femme

Le 19 mars 1911 était la date fixée pour la première Journée internationale de la femme par la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes et, mettant en pratique leur résolution, des rassemblements organisés ce jour-là en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse furent suivis par plus d'un million de femmes et d'hommes. « Le vote pour les femmes unira notre force dans la lutte pour le socialisme » était l'appel de ces rassemblements. En plus de la revendication du droit d'élire et d'être élues, elles réclamaient le droit au travail et à la formation professionnelle et la fin de la discrimination au travail. Une femme socialiste écrivait à l'époque :
« La première Journée internationale de la femme a eu lieu en 1911. Son succès a dépassé toutes les attentes. Lors de la Journée de la femme travailleuse, l'Allemagne et l'Autriche ont été témoin du bouillonnement d'une mer houleuse de femmes. Des réunions ont été organisées partout - dans les petites villes et même dans les villages, les salles étaient si bondées qu'elles ont dû demander aux travailleurs masculins de céder leur place aux femmes.

« Ce fut certainement la première démonstration du militantisme des travailleuses. Pour faire changement, les hommes sont restés à la maison avec les enfants et les épouses, les ménagères en captivité, sont allées aux réunions. Pendant les plus grandes manifestations de rue, dans lesquelles 30 000 femmes prenaient part, la police a décidé de retirer les bannières des manifestantes, les travailleuses ont pris position et résisté. Dans la bagarre qui a suivi, un bain de sang a été évité grâce à l'intervention des députés socialistes au Parlement. »

L'année suivante, les femmes en France, aux Pays-Bas et en Suède prirent part à des actions pour marquer la Journée internationale de la femme. Dans la période précédant la déclaration de la Première Guerre mondiale, la célébration de la Journée internationale de la femme s'opposa à la guerre impérialiste et exprima la solidarité entre les travailleuses de pays différents en opposition à l'hystérie chauvine nationale des cercles dirigeants. En Europe par exemple, la Journée internationale de la femme était l'occasion d'envoyer des conférencières d'un pays dans un autre pour offrir leurs salutations.

Les femmes russes célébrèrent leur première Journée internationale de la femme le dernier dimanche de février 1913 (dans le calendrier julien, ce qui correspondait au 8 mars dans le calendrier grégorien en usage ailleurs), sous les conditions brutales de la réaction tsariste. Il n'y avait aucune possibilité que des femmes organisent des manifestations ouvertes mais, dirigées par les femmes communistes, elles ont trouvé des façons de célébrer cette journée. Des articles sur la Journée internationale de la femme furent publiés dans les deux journaux légaux des travailleurs de l'époque, y compris les salutations de Clara Zetkin et autres.

Un essai écrit en 1920 par une militante communiste de l'époque décrit la célébration de 1913 :

« Durant ces années sombres, les réunions étaient interdites. Mais à Petrograd, à la Bourse Kalashaikovsky, ces travailleuses qui appartenaient au Parti ont organisé un forum public sur « La question féminine ». Le prix d'entrée était de cinq kopecks. C'était une réunion illégale mais la salle était remplie. Des membres du Parti ont pris la parole. Mais cette réunion animée 'fermée' était à peine terminée que la police, alarmée au sujet de la tenue d'une telle réunion, est intervenue et a arrêté plusieurs oratrices.

« C'était d'une grande importance pour les travailleurs du monde que les femmes de Russie, qui vivaient sous la répression tsariste, devraient y participer et en quelque sorte reconnaître par des actions la Journée internationale de la femme. C'était un signe encourageant que la Russie se réveille et que les prisons et potences tsaristes soient impuissantes à vaincre l'esprit de lutte et de protestation des travailleurs. »

Les femmes en Russie continuèrent de célébrer la Journée internationale de la femme de diverses manières au cours des années suivantes. Beaucoup de celles engagées dans l'organisation se retrouvèrent dans les prisons tsaristes alors que le slogan « pour le vote aux travailleuses » devenait un appel ouvert pour le renversement de l'autocratie tsariste.

Le premier numéro de Femme ouvrière (Rabotnitsa), une revue pour les femmes de la classe ouvrière, fut publié en 1914. La même année, le Comité central bolchevik décida de créer un comité spécial chargé d'organiser des réunions pour la Journée internationale de la femme. Ces réunions eurent lieu dans les usines et lieux publics pour discuter des questions liées à l'oppression des femmes et pour élire les représentantes parmi celles qui participèrent à ces discussions et adoptèrent des propositions pour travailler sur le nouveau comité.

Journée internationale de la femme de 1917 en Russie


Manifestation de la Journée internationale des femmes à la fabrique Putilov à Petrograd en 1917

En Russie, en 1917, la Journée internationale de la femme était un moment de lutte intense contre le régime tsariste. Les travailleurs, y compris les travailleuses des industries du textile et de la métallurgie, étaient en grève dans la capitale et l'opposition à la participation de la Russie à la guerre impérialiste qui faisait rage en Europe grandissait. Le 8 mars (23 février dans le calendrier julien), des milliers de femmes descendirent dans les rues de Saint-Pétersbourg dans une grève pour le pain et la paix. Les ouvrières d'usine, rejointes par les épouses de soldats et d'autres femmes, exigèrent « Du pain pour nos enfants » et « Le retour de nos maris des tranchées ». Cette journée a marqué le début de la Révolution de Février, qui a conduit à l'abdication du tsar et à la mise en place d'un gouvernement provisoire.
Le gouvernement provisoire décréta le suffrage universel et reconnut des droits égaux pour les femmes. Suite à la Révolution d'Octobre 1917, le gouvernement bolchevique mit en oeuvre une législation plus avancée qui garantissait dans les lieux de travail le droit des femmes de participer directement à l'activité sociale et politique. Celle-ci éliminait tous les obstacles formels et concrets qui, auparavant, auraient signifié la subordination de leur activité sociale et politique, ainsi que leur soumission aux hommes. Une nouvelle législation sur l'assurance maternité et la santé fut proposée et approuvée en décembre 1917. Un fonds public d'assurance fut créé, sans aucune retenue sur les salaires des travailleurs, qui bénéficiait à la fois aux travailleuses et aux épouses des travailleurs. Cela signifiait que les femmes étaient maintenant traitées à part égale alors que ni elles ni leurs enfants n'étaient dépendants des conjoints et des pères pour leur bien-être.

Après 1917

Le 8 mars, en tant que Journée internationale de la femme, est devenue officiel en 1921 lorsque les femmes bulgares participant au Secrétariat des femmes de l'Internationale communiste proposèrent une motion qu'elle soit célébrée de manière uniforme dans le monde ce jour-là. Le 8 mars fut choisi afin de souligner le rôle joué par les femmes russes dans la révolution dans leur pays, et à travers leurs actions, dans la lutte des femmes pour leur émancipation à l'échelle internationale.
Le premier rassemblement de la Journée internationale de la femme en Australie a eu lieu en 1928. Il a été organisé par les femmes communistes là-bas et a exigé une journée de huit heures, un salaire égal pour un travail égal, les congés payés annuels et un revenu décent pour les chômeurs.

Les femmes espagnoles ont manifesté contre les forces fascistes du général Francisco Franco pour célébrer la Journée internationale de la femme en 1937. Les femmes italiennes ont célébré en 1943 la Journée internationale de la femme par des manifestations militantes contre le dictateur fasciste Benito Mussolini qui envoyait leurs fils mourir durant la Deuxième Guerre mondiale.

De cette façon, depuis 1917, la Journée internationale de la femme a été à la fois une journée de célébration de la lutte des femmes pour se donner un pouvoir d'agir et une journée pour réaffirmer la lutte pour les droits des femmes qui se poursuit jusqu'à ce jour et en opposition à la guerre impérialiste et à l'agression. Son esprit a toujours été que pour gagner les droits des femmes et la lutte pour la sécurité et la paix, les femmes doivent se mettre au premier rang du combat et des gouvernements qui représentent ces demandes.

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La marche des femmes de janvier 2019

Au Canada et aux États-Unis, les femmes parlent en leur nom à la défense des droits de tous et toutes


Toronto, 19 janvier 2019

La Journée internationale des femmes est célébrée en Amérique du Nord dans le contexte où les droits des femmes ont été mis au centre des préoccupations depuis le début de l'année, lorsque des milliers de femmes au Canada et aux États-Unis sont descendues dans la rue le 19 janvier pour rejeter la vaste offensive antisociale contre leurs droits et les droits de toutes et tous.

Les marches, marquant le deuxième anniversaire de la Marche des femmes à Washington, tenue en 2017 à l'occasion de l'assermentation du président Donald Trump, ont confirmé la position de premier plan des femmes face à l'escalade de l'offensive antisociale régressive que représente la présidence de Trump.

Plusieurs des marches qui ont eu lieu au Canada ont mis au premier plan la revendication de la fin de la violence contre les femmes et les filles autochtones et la demande de justice pour celles qui ont été assassinées ou sont disparues. Des marches se sont tenues sous le thème « Nous ne reviendrons pas en arrière ! » pour exprimer la détermination des femmes de ne pas se laisser enlever les droits qui ont été remportés par leur lutte plus que centenaire. Une action commune Windsor-Détroit a honoré les femmes assassinées et disparues et exigé la fin de la violence reposant sur le genre.

Les marches organisées aux États-Unis ont exprimé la détermination des femmes à avoir leur mot à dire et un contrôle sur leur personne et leur refus de se faire dire quoi faire et quoi dire par l'État. La marche de 2019 a été particulièrement vigoureuse, juste après les élections de mi-mandat de 2018 au cours desquelles un nombre record de femmes, y compris des jeunes femmes et des femmes de tous les milieux, ont été élues au 116 Congrès, soit 127 comparé à 110 dans le Congrès précédent. Il s'agit d'un développement positif.

Dans plusieurs endroits, les marches ont mis de l'avant la revendication que l'emprisonnement des enfants migrants et leur séparation d'avec leurs parents doivent cesser, et elles ont demandé l'arrêt de la construction du mur frontalier et exprimé leur solidarité avec les travailleurs du secteur public touchés par la fermeture du gouvernement. Des marches organisées aux États-Unis ont aussi réclamé la fin de l'assassinat et de l'enlèvement des femmes autochtones. Des oratrices dans divers autres événements ont aussi parlé de questions locales comme la grève des enseignants de Los Angeles. Ces marches sont une affirmation vigoureuse des demandes du mouvement pour les droits aux États-Unis dans lequel les femmes sont aux premiers rangs.

Canada

Saint John, Nouveau-Brunswick

Montréal, Québec



Ottawa, Ontario



Toronto, Ontario

Kitchener, Ontario


Windsor, Ontario



Sudbury, Ontario



Owen Sound, Ontario


Sault Ste. Marie, Ontario


Régina, Saskatchewan



Edmonton, Alberta



Calgary, Alberta



Nelson, Colombie-Britannique


Vancouver, Colombie-Britannique


Powell River, Colombie-Britannique


Victoria, Colombie-Britannique

États-Unis

Washington, DC


New York, New York

Portland, Maine


Montpelier, Vermont


Jacksonville, Floride

Phoenix, Arizona


West River, Dakota du Sud


Oklahoma City, Oklahoma

Dallas, Texas


Albuquerque, Nouveau-Mexique


Los Angeles, Californie


San Francisco, Californie


Seattle, Washington


Homer, Alaska

(Photos : LML, Women's March Canada, Edmonton March on Canada, K. Tam-Wong, R. Galbraith, A. Collicott, J. Portilla, D. Parent, T. Sweet, T. Tiziana, Regina YWCA, Y. Cole, M. Qazi, S. Hughes, G. Shilling, K. Coles, Mobilis Mobili, K. Bari, Xinhua, Women's March Maine, kamcc71, T.R. Travis, Shawn, S. Gaughen, R. Vasquez, S. Nair, J.S. Newsom, M. Fleury, E. Stoller, A. Christieansen.)

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Des sujets de préoccupation pour le corps politique
– Le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain

La récidive prévisible de l'Office national de l'énergie


Manifestation à Vancouver contre la décision de l'Office national de l'énergie d'approuver le projet d'oléoduc Trans Mountain, 22 février 2019

L'Office national de l'énergie (ONÉ) a de nouveau approuvé le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain. En raison d'une contestation judiciaire de l'approbation initiale, l'ONÉ devait examiner les effets de l'augmentation du trafic de pétroliers dans la mer des Salish et elle a réitéré sa décision initiale.

Le premier ministre Justin Trudeau prétend depuis longtemps que le projet est dans l'intérêt national et un facteur important de création d'emplois, et a déclaré catégoriquement : « Il sera construit ! » Son gouvernement a depuis longtemps exprimé son enthousiasme pour le projet et a même acheté l'ancien pipeline et les projets de construction d'un nouveau pipeline des propriétaires américains qui semblaient maintenant pressés de les abandonner.

L'affaire SNC-Lavalin a permis de voir que lorsque le cabinet du premier ministre déclare que quelque chose est important pour l'emploi, pour l'intérêt national et pour les intérêts partisans du Parti libéral qui ambitionne d'être réélu, aucun organisme semi-indépendant du gouvernement ni aucun politicien ou politicienne n'est autorisé à remettre en question ou à entraver les projets du gouvernement au service de certains oligarques.

D'autres événements ont révélé pourquoi l'élite dirigeante se sent obligée de demander un pipeline supplémentaire pour transporter du pétrole brut lourd de l'Alberta au Lower Mainland de la Colombie-Britannique. L'armée américaine a besoin du brut lourd car une fois raffiné, il alimente bon nombre de ses avions, navires et véhicules. L'oléoduc Trans Mountain actuel est connecté à un autre oléoduc qui transporte une partie du pétrole brut directement dans l'État de Washington, tandis que les pétroliers peuvent également faire le plein à Burnaby et effectuer un trajet relativement court vers Washington et la Californie, où la demande des raffineries conçues pour traiter le pétrole lourd est insatiable.

Le besoin de pétrole brut lourd provenant des sables bitumineux est d'autant plus grand à la lumière des sanctions, du blocus, de l'ingérence et des menaces de guerre des États-Unis et du Canada pour un changement de régime au Venezuela. Le pétrole brut lourd de l'Alberta est semblable à celui du Venezuela. Le pétrole de l'Alberta est en partie utilisé pour réduire les achats de pétrole du Venezuela par les États-Unis et l'empêcher d'être acheminé ailleurs. Cela signifie que le pétrole albertain est soumis à un contrôle encore plus serré des impérialistes américains dans leurs campagnes et leurs guerres pour la domination du monde.

Les développements montrent que l'augmentation des expéditions de pétrole lourd vers l'Asie n'a jamais été l'intention du jumelage de l'oléoduc Trans Mountain au Lower Mainland. D'après les documents des audiences initiales de l'ONÉ, beaucoup d'intervenants ont indiqué que presque tous les acheteurs confirmés de brut de Trans Mountain étaient des raffineries américaines ou leurs mandataires. En bateau, Vancouver est beaucoup plus éloignée de l'Asie de l'Est que les ports de Prince Rupert et Kitimat, plus au nord. Dans cette optique, la décision des libéraux de Trudeau d'annuler le projet d'Enbridge Northern Gateway de construire un pipeline double reliant Bruderheim, en Alberta, à Kitimat, en Colombie-Britannique, apparaît suspecte. En 2014, le gouvernement fédéral de Stephen Harper avait approuvé le projet Gateway qui, selon beaucoup d'observateurs, faciliterait le transbordement vers l'Asie.

En plus de bloquer le pipeline Northern Gateway, le gouvernement Trudeau a accru les pressions en faveur de l'expansion du pipeline Trans Mountain vers Vancouver lorsqu'il a adopté le projet de loi C-48, Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers, en 2018. En effet, celle-ci interdit la circulation des pétroliers au large de Prince Rupert et de Kitimat, sans toutefois interdire les navires-citernes transportant du gaz naturel liquéfié ou les navires transportant d'autres cargaisons, y compris certaines marchandises désignées comme dangereuses. Ironiquement, l'escalade de la campagne des États-Unis et du Canada pour un changement de régime au Venezuela pourrait amener les libéraux de Trudeau à relancer le projet Northern Gateway et à abroger la Loi C-48 pour permettre aux impérialistes américains de faire pression sur les Asiatiques pour qu'ils achètent du pétrole brut provenant de Vancouver et de Kitimat plutôt que le pétrole lourd vénézuélien. Des rapports indiquent que la Chine et la Corée du sud ont récemment acheté plusieurs pétroliers du terminal de Westridge à prix réduit.[1]

Dans son rapport réitérant l'approbation de l'oléoduc Trans Mountain, l'ONÉ note l'impact négatif de l'augmentation du trafic de pétroliers au large de la côte sud de la Colombie-Britannique, mais rejette toute préoccupation en faveur de l'approbation du projet. « En dépit du fait que ces effets aient pesé lourd dans son réexamen du transport maritime connexe au projet, lit-on dans le rapport, l'Office recommande au gouvernement du Canada de considérer qu'ils peuvent être justifiés dans les circonstances, vu les avantages considérables du projet et les mesures proposées pour réduire au minimum les incidences. »

De nombreux habitants du Lower Mainland ont fait part de leurs inquiétudes face à l'intensification des transports maritimes dans la baie de Burrard, qui menace entre autres l'industrie touristique de Vancouver, les nombreuses plages, les randonnées sur des digues, la navigation de plaisance et la vie marine. Avec l'expansion de l'oléoduc, le nombre de navires-citernes se rendant au terminal maritime Westridge à Burnaby passera de cinq à trente-huit navires-citernes par mois et les navires seront beaucoup plus gros.

L'approbation de Trans Mountain par l'ONÉ est maintenant entre les mains du cabinet fédéral, qui a bien entendu déjà acheté le pipeline pour en faire une société d'État et qui en fait constamment les louanges. De nombreux observateurs estiment que pour des raisons partisanes, Trudeau attendra après les élections fédérales d'octobre avant d'approuver le projet.

L'opposition au projet Trans Mountain n'a pas du tout diminué, les nations autochtones et d'autres résidents de la Colombie-Britannique, en particulier du Lower Mainland, s'y opposant avec véhémence et refusant de donner leur consentement. Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a examiné les arguments économiques, politiques, sociaux et environnementaux du projet et les a jugés insuffisants.[2] Le projet est destiné à alimenter l'économie de guerre des États-Unis et à répondre à leur demande insatiable de pétrole dans leurs opérations militaires pour l'hégémonie mondiale et le changement de régime là où ils veulent, ce qui représente un grave danger pour l'humanité tout entière. Les Canadiens veulent une alternative à l'intégration au système d'États et à l'économie de guerre impérialistes américains. Un aspect important de la recherche d'une alternative est l'opposition à la direction actuelle.

Notes

1. De S & P Global Platts :

« Trois cargaisons de fret brut chargées de Vancouver en novembre ont été achetées par des sociétés chinoises. La première cargaison, le 10 novembre, a été prise par la China National Offshore Oil Corporation, ou CNOOC, a indiqué une source connaissant bien l'affaire.

« La CNOOC avait également affrété un pétrolier Aframax, le Nordtulip, pour expédier le brut du terminal Westridge à Vancouver chargé le 13 octobre à destination de la Chine, à un taux forfaitaire de 1,2 million de dollars, a indiqué la source.

« Les négociants chinois ont indiqué que la CNOOC aurait pu acheter le pétrole lourd sulfureux de Cold Lake ou celui de Western Canadian Select, mais un responsable de la société a refusé de commenter l'achat de pétrole lourd sulfureux canadien.

« La dernière série d'achats de brut canadien a suivi le déclin rapide de la production australienne de brut lourd non sulfureux, de pair avec un net ralentissement des importations chinoises de brut lourd en provenance du Venezuela.

« ChemChina est généralement en tête des achats de brut lourd australien par le secteur indépendant, mais c'est une tendance qui se termine [en raison de la disponibilité limitée] ... 'Il n'est pas surprenant de voir la Chine chercher du pétrole brut lourd jusqu'au Canada', de dire un négociant du brut non sulfureux de Beijing.

« En plus des utilisateurs finaux chinois, les raffineurs sud-coréens avaient également récupéré quelques cargaisons de Cold Lake Blend plus tôt cette année.

« Les sanctions imposées par les États-Unis à la PDVSA, une entreprise publique du Venezuela, pourraient bloquer les exportations en janvier d'environ 500 000 b/j de brut vénézuélien à destination des raffineries américaines de la côte du Golfe. Pour les acheteurs asiatiques, cela signifierait que les livraisons de brut d'Arabie saoudite et d'Iraq qui seraient normalement acheminées dans la région seraient détournées vers les États-Unis. »

2. LML a publié de nombreux rapports sur le projet d'oléoduc Trans Mountain et sur l'intégration du secteur énergétique canadien à l'économie de guerre des États-Unis. Plusieurs de ces articles sont énumérés ci-dessous par ordre chronologique :

- « Le débat sur la question des pipelines : Une nouvelle direction de l'économie s'impose » - Peggy Morton, LML 2 février 2016

- « Les jugements au sujet des oléoducs Northern Gateway et Trans Mountain Pipelines : À qui doit appartenir la souveraineté dans une nation moderne ? » - Peggy Morton, LML 10 août 2016

- « L'approbation du projet de Kinder Morgan et de la canalisation 3 d'Enbridge : L'émergence de deux Canadas très distincts et différents » - Philip Fernandez, LML 10 décembre 2016

- « Le tapage au sujet des oléoducs » - Peggy Morton, LML 4 mars 2017

- « Opposition à l'expansion illégale du gazoduc sur le territoire traditionnel de Kanien'kehá :ka », LML 3 octobre 2017

- « Dispute entre la Colombie-Britannique et l'Alberta au sujet de l'oléoduc Trans Mountain : Diviser le corps politique pour servir les intérêts privés qui rivalisent entre eux », LML 24 février 2018

- « La controverse sur l'oléoduc Trans Mountain continue : Conflit d'intérêts entre les monopoles de l'énergie et les travailleurs » - Peggy Morton, LML 10 mars 2018

- « Marche et rassemblement à Burnaby contre le prolongement de l'oléoduc Kinder Morgan : Des milliers de personnes déclarent : Pas de consentement ! Pas d'oléoduc ! », LML 17 mars 2018

- « Opposition au projet d'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan : Pas de consentement, pas d'oléoduc ! » - K.C. Adams, LML 21 avril 2018

- « Un élément majeur des négociations de l'ALÉNA : L'alimentation de la machine de guerre des États-Unis » - K.C. Adams, LML 26 mai 2018

- « Le gouvernement Trudeau achète le pipeline Trans Mountain dans un stratagème à grande échelle pour payer les riches », LML 2 juin 2018

- « La Cour d'appel fédérale annule l'approbation de l'expansion du pipeline Trans Mountain » - Peggy Morton, LML 8 septembre 2018

- « La définition du gouvernement Trudeau de « bien faire les choses » - Peggy Morton, LML 13 octobre 2018

- « Encore un effondrement des prix du pétrole en Alberta: Le besoin de la politique et de la vision moderne de la classe ouvrière » - Dougal MacDonald, LML 1er décembre 2018

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La fraude impérialiste de l'équilibre

La prétention de viser un équilibre supposé entre deux phénomènes différents, mais reliés est une fraude impérialiste commune qui sert à promouvoir des intérêts privés étroits. L'exemple le plus courant est celui d'un équilibre entre l'économie et les préoccupations environnementales pour empêcher qu'on expose et qu'on pense à l'absence de politique de responsabilité sociale.

Cette pratique impérialiste détourne l'attention de la nécessité de trouver des solutions autant aux problèmes économiques qu'aux problèmes environnementaux. Ces problèmes ont leurs particularités qu'il faut étudier et résoudre par des investissements tout en tenant compte de leur relation avec d'autres phénomènes.

La pratique consistant à chercher un équilibre concocté au lieu de solutions réelles à des problèmes réels révèle la réticence des impérialistes à reconnaître et à résoudre les problèmes tels qu'ils se posent de manière objective, à la fois dans l'économie et dans l'environnement. Les impérialistes invoquent la fraude de l'équilibre pour éviter d'analyser, de discuter et d'enquêter sur des problèmes concrets et de trouver des solutions nécessitant l'investissement de la valeur ajoutée qu'ils veulent exproprier à titre de profit privé.

Dans ce refus d'entreprendre l'analyse concrète de conditions concrètes et de trouver de vraies solutions à de vrais problèmes se trouve le mobile de la production, soit de faire le plus d'argent possible dans les meilleurs délais. Ce mobile de la classe impérialiste au pouvoir empêche la résolution des problèmes qui se posent à la fois dans l'économie et dans l'environnement du fait du développement des forces productives modernes de la grande production industrielle. La motivation des riches les oblige à retirer de l'argent de l'économie au lieu de le réinvestir dans l'économie pour résoudre les problèmes qui surgissent inévitablement lorsque les forces productives deviennent plus complexes et plus vastes, tels que celui de l'extraction du pétrole par la fracturation hydraulique.

Cela est particulièrement évident avec les problèmes de l'environnement, où la recherche de solutions à la détérioration de l'environnement ne permet pas de générer des profits immédiats. Elle nécessite au contraire qu'on y consacre une valeur ajoutée et c'est la même chose pour les problèmes plus vastes tels que les changements climatiques. La motivation des riches est trop étroite pour s'attaquer aux problèmes tels qu'ils se présentent. Les considérations pragmatiques du profit immédiat empêchent l'application de principes et d'une planification scientifique à long terme dans le respect des forces productives modernes et de la responsabilité sociale.

Le développement de l'énergie nucléaire et le refus des impérialistes de trouver des solutions au problème des déchets radioactifs en sont un exemple flagrant. Un autre exemple est l'abandon de mines, de plateformes pétrolières, de sites de forage, etc., et la nécessité de nettoyer des sites industriels tels que les usines de pâtes et papiers qui ont déversé du mercure dans les lacs et les rivières du nord, des zones telles que les terrains de l'aciérie centenaire de Stelco à Hamilton et d'autres installations industrielles qui ont dépassé leur durée de vie ou qui, pour une raison ou une autre, ne sont plus en mesure de générer un profit maximal pour les intérêts privés dans leur état actuel et sont recherchées pour d'autres fins.

L'investissement dans la dépollution environnementale peut engloutir des profits privés et cela viole la loi de la production impérialiste. En règle générale, les entreprises se délestent de leurs avoirs non souhaités en recourant à la protection de la loi sur la faillite ou en exigeant des fonds publics pour réparer les dommages avant de s'engager à quoi que ce soit. L'absence de politique de responsabilité sociale est clairement liée au mobile et au contrôle impérialistes de la production et à la proclamation que la propriété privée a préséance sur les droits humains.

En ce qui concerne l'examen du projet d'oléoduc Trans Mountain, le rapport de l'Office national de l'énergie (ONÉ) indique : « L'Office a mené le réexamen conformément aux exigences de la Loi sur l'Office national de l'énergie [en vertu de laquelle il doit] soupeser les avantages et les inconvénients globaux du projet. »

Après avoir soupesé les avantages et les inconvénients du projet, « l'Office recommande au gouvernement du Canada de considérer qu'il peut être justifié dans les circonstances, vu les avantages considérables du projet et les mesures proposées pour réduire au minimum les incidences. »

C'est une fraude dans la mesure où le projet doit lui-même prévoir des solutions aux problèmes posés par le développement et non s'en désintéresser de manière aussi cavalière. Le projet ne peut pas être justifié s'il viole les droits des résidents ou si l'on refuse de reconnaître et de résoudre les problèmes posés par l'environnement dans le présent et le futur. Les droits humains ne peuvent être minimisés, ignorés ou marginalisés, car ils appartiennent à chacun du fait qu'il soit humain et ne peuvent être violés pour des raisons pragmatiques et certainement pas pour des raisons fausses.

Les solutions au problème de garantir les droits de tous, y compris ceux des peuples autochtones, et aux « inconvénients » pour l'environnement doivent devenir partie intégrante de la valeur globale d'un projet. Cette valeur globale augmenterait nécessairement le prix de production et le prix de marché du produit en question, le pétrole lourd. L'augmentation du prix de production irait en partie à la dépollution de l'environnement ou à la résolution des problèmes que pose la grande production industrielle. Cela réduirait nécessairement le taux de profit de l'entreprise, la valeur ajoutée allant à l'humanisation de l'environnement social et naturel et à la garantie des droits de tous plutôt qu'à l'enrichissement des oligarques mondiaux dont les coffres sont déjà pleins à craquer.

C'est un rappel que l'économie moderne comprend la lutte pour la production, l'expérimentation scientifique et la lutte des classes. L'aspect principal de la période actuelle de l'histoire est la lutte des classes, qui consiste essentiellement à rendre les relations entre les acteurs de l'économie, y compris la classe sociale qui domine et son principal mobile de production, conformes au niveau et au caractère des forces productives socialisées modernes.

La relation dialectique antagoniste entre employeur et employé est en contradiction avec les forces productives socialisées et doit être résolue, et non équilibrée, pour qu'une nouvelle synthèse représentant les producteurs véritables puisse se réaliser et affirmer son contrôle et établir un nouveau mobile de la production, soit de garantir les droits, la sécurité et le bien-être de tous et humaniser l'environnement social et naturel.

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Audiences en comité sénatorial sur le projet de loi C-69

Des faussetés sur la nouvelle loi d'évaluation d'impact

Le Comité du Sénat sur l'énergie, l'environnement et les ressources naturelles a débuté ses audiences sur le projet de loi C-69 le 5 février. Ce projet de loi est un projet de loi omnibus qui remplacera l'Office national de l'énergie par la Régie canadienne de l'énergie et créera l'Agence canadienne d'évaluation d'impact en tant qu'agence responsable des évaluations d'impact sur des projets comme les oléoducs, les lignes de transmission électriques et les mines.[1]

Le comité entreprend maintenant une tournée dans neuf villes et soumettra son rapport final d'ici le 9 mai, à la suite de quoi le projet de loi ira en troisième lecture au Sénat.

Le titre entier du projet de loi C-69 est Loi édictant la Loi sur l'évaluation d'impact et la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie, modifiant la Loi sur la protection de la navigation et apportant des modifications corrélatives à d'autres lois. Il crée l'Agence canadienne d'évaluation d'impact en tant qu'autorité responsable des évaluations d'impact. Selon le projet de loi, son objectif est de prévoir « un processus d'évaluation des effets environnementaux, sanitaires, sociaux et économiques des projets désignés en vue de la prévention de certains effets négatifs et de favoriser la durabilité ».

Les oligarques de l'énergie et les médias monopolisés ont dépeint le projet de loi C-69 comme une monstrueuse attaque contre l'industrie de l'énergie, peut-être même son arrêt de mort. La journaliste du Calgary Herald, Licia Corbell, écrit : « Si vous croyez qu'il est déjà difficile de faire construire un projet significatif en matière de ressources au Canada, vous n'avez encore rien vu. Le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a conçu un projet de loi si destructeur qu'il va vraisemblablement reléguer aux oubliettes même le Programme énergétique national désastreux et sinistre de son célèbre père. » Le journaliste Don Braid écrit aussi dans le Herald que le projet de loi représente « un sérieux danger pour l'oléoduc de Trans Mountain. Ce monstre doit être abattu ».

Martha Hall Findlay, la présidente de la Canada West Foundation et ancienne députée libérale fédérale, dit que si le projet de loi C-69 est adopté, « on peut dire adieu à notre climat d'investissement. Les investisseurs - domestiques, étrangers, actuels et potentiels - sont unanimes. 'Si c'est adopté, nous partons d'ici', disent-ils. »

En ce qui concerne le gouvernement Trudeau, il a dépeint le projet de loi C-69 comme étant une amélioration substantielle par rapport à la loi actuelle adoptée en 2012 par le gouvernement Harper, alors qu'il lui ressemble beaucoup. Il dit que les améliorations comprennent un processus de planification qui tiendra compte de l'impact sur les droits des peuples autochtones au Canada et mettra un accent plus prononcé sur la considération des impacts des projets sur les droits des autochtones. Deuxièmement, les règles concernant qui peut obtenir un statut d'intervenant seraient ramenées à ce qu'elles étaient avant 2012. La loi de 2012 du gouvernement Harper avait réservé le statut d'intervenant à ceux qui sont directement affectés par un projet (l'oléoduc devait traverser votre territoire). Troisièmement, la loi ajoute un certain nombre de considérations à celles dont le Bureau de l'évaluation des impacts doit tenir compte.

Tout ceci est frauduleux et aucune de ces prétentions n'est fondée. Au-delà de toutes ces hyperboles, il reste que l'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) déclare maintenant qu'elle ne veut pas que le projet de loi soit tué. Tuer ce projet de loi « éliminerait des années de travail et ne donnerait pas plus de certitude à l'industrie », a dit Tim McMillan, président de l'ACPP. Le sénateur Grant Mitchell, qui parraine le projet de loi au Sénat, se dit ouvert aux amendements, et il en est de même du premier ministre et du ministre de l'Environnement, ce qui montre que les dés sont pipés. Pour satisfaire leurs revendications actuelles, les oligarques de l'énergie ne veulent pas préserver la loi telle qu'adoptée par le gouvernement Harper, mais saper encore plus le processus réglementaire. L'ACPP, dans les « objectifs à atteindre » de sa « plateforme électorale » en Alberta, demande que la période totale pour l'approbation d'un projet soit réduite de moitié et que des limites soient placées à l'autorité du Cabinet d'« arrêter le chronomètre » lors d'une étude de projet. L'association demande que le coût pour l'industrie soit réduit et que les mécanismes déjà substantiels pour payer les riches soient encore augmentés. Elle demande aussi que l'on continue à nier un statut d'intervenant aux citoyens concernés et notamment aux scientifiques lors des audiences d'évaluation d'impact.

Tout ceci se produit dans le contexte d'une concurrence frénétique pour le contrôle des ressources et des marchés et des plans grandioses des oligarques de l'énergie des sables bitumineux de déplacer leurs « concurrents », en particulier sur les marchés de la côte du Golfe des États-Unis et en Californie. On parle beaucoup des marchés asiatiques afin de faire oublier la réalité de la dépendance accrue sur les exportations vers les États-Unis.

Ce qui est à l'oeuvre dans la situation actuelle est le même vieux cycle d'expansion et de récession et de contraction et la « relance » sans emplois. Les ressources du Canada et le temps de travail des Canadiens sont utilisés dans la concurrence violente que se font les cartels internationaux et pour servir la machine et l'économie de guerre des États-Unis. Cela mène nécessairement à la destruction et à l'insécurité par la guerre, les sanctions, le « changement de régime » et d'autres moyens. L'environnement social et naturel, le besoin de mesures pour faire face au changement climatique et les droits des peuples autochtones sont tous censés être sacrifiés au profit de l'enrichissement de la minorité riche. C'est une direction qui est contraire à la celle requise pour bâtir une économie qui subvienne à ses besoins et repose sur la satisfaction des besoins du peuple et sur le commerce pour l'avantage réciproque.

L'obsession des gouvernements à servir les oligarques de l'énergie et les grandes banques, et les arrangements étatiques qui sont faits pour servir les intérêts privés démontrent l'ampleur de la crise à laquelle les partis cartellisés et les cercles dirigeants font face. C'est très clair. Ce n'est pas très joli comme spectacle, mais plus il est évident que les partis cartellisés et l'appareil d'État servent les riches et préservent leur privilège de classe, plus le besoin du renouveau de la démocratie devient évident lui aussi. La question de qui décide est devenue la question clé et un grand défi se pose à la classe ouvrière, celui de former ses politiciens ouvriers et de bâtir l'Opposition ouvrière au Parlement.

Note

1. Voir à ce sujet « Les amendements au processus d'évaluation d'impact environnemental sont de la poudre aux yeux », LML 29 septembre 2018

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À titre d'information

L'office national de l'énergie recommande
une fois de plus l'approbation du projet
d'expansion de Trans Mountain

Voici quelques extraits du communiqué de presse et du rapport de l'Office national de l'énergie (ONÉ) [1] publiés le 22 février. [2]

***

L'Office national de l'énergie a remis aujourd'hui son Rapport de réexamen au gouvernement du Canada dont la recommandation globale est que le projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain soit dans l'intérêt public canadien et qu'il devrait être approuvé.

Le projet, s'il est approuvé [par le Cabinet fédéral], agrandirait le réseau pipelinier de Trans Mountain actuel d'Edmonton, en Alberta, à Burnaby, en Colombie-Britannique et triplerait presque sa capacité de transport de pétrole, pour la faire passer de 300 000 à 890 000 barils par jour [...]. Le projet prévoit la construction d'un nouveau pipeline de quelque 987 kilomètres, l'ajout et la modification d'installations, telles que des stations de pompage et des réservoirs, ainsi que la remise en service d'un pipeline long de 193 kilomètres. Le terminal maritime Westridge serait aussi agrandi, où le pétrole serait chargé à bord de navires-citernes pour être exporté vers les États de Washington et de la Californie, et de l'Asie. [L'oléoduc Trans Mountain se raccorde à l'oléoduc Puget Sound de Trans Mountain à Abbotsford, dans les basses terres de la Colombie-Britannique, avant sa destination finale de Burnaby. L'oléoduc Puget Sound amène du brut lourd de l'Alberta directement aux raffineries de l'État de Washington d'Anacortes, Cherry Point et Ferndale — Note de LML.]

Les raisons de la reconsidération de l'approbation originelle :

En mai 2016, au terme d'un examen réglementaire de presque deux ans, l'Office a rendu public son rapport dans lequel il recommandait l'approbation du projet au gouverneur en conseil.

Le 30 août 2018, la Cour d'appel fédérale dans l'affaire Tsleil-Waututh Nation c. Canada (Procureur général) a infirmé le décret, en partie, selon elle, parce que l'Office avait exclu de façon injustifiable le transport maritime connexe au projet de la portée du « projet désigné ».

Le 20 septembre 2018, le gouverneur en conseil a donné instruction à l'Office de procéder à un réexamen de son rapport en tenant compte des effets environnementaux du transport maritime associé au projet [...] ainsi que des effets nocifs de ce transport sur les espèces en péril.

L'Office a mené le réexamen conformément aux exigences de la Loi sur l'Office national de l'énergie [...] et en se guidant sur l'intérêt public canadien.

La détermination de l'intérêt public qu'exige la Loi sur l'Office national de l'énergie n'est pas un exercice rigide ou mécanique. Elle nécessite un examen complexe, souple et aux facettes multiples qui oblige l'Office à [...] soupeser les avantages et les inconvénients globaux du projet ; et à tirer des conclusions. Cette analyse des avantages et des inconvénients guide aussi la recommandation qu'il formule [...] sur la question de savoir si les effets environnementaux négatifs importants peuvent être justifiés dans les circonstances.

[...] L'Office juge aussi que le projet et le transport maritime s'y rattachant comportent des risques, au nombre desquels figurent des effets environnementaux négatifs importants qui sont susceptibles d'être causés à l'épaulard résident du sud ainsi qu'à l'utilisation culturelle de cette ressource par les Autochtones.

L'Office a aussi conclu que les émissions de gaz à effet de serre découlant de ce transport seraient vraisemblablement importantes.

En dépit du fait que ces effets aient pesé lourd dans son réexamen du transport maritime connexe au projet, l'Office recommande au gouvernement du Canada de considérer qu'ils peuvent être justifiés dans les circonstances, vu les avantages considérables du projet et les mesures proposées pour réduire au minimum les incidences.

Les avantages considérables du projet comprennent :

- l'accès à de nouveaux marchés pour le pétrole canadien ;
- la création d'emplois partout au pays ;
- le renforcement des capacités à l'échelle des personnes, des collectivités et des entreprises, locales et autochtones ;
- les dépenses directes engagées au Canada à l'achat des matériaux nécessaires pour le pipeline;
- les recettes fiscales considérables pour les divers ordres de gouvernement.

Notes

1. L'Office national de l'énergie est un organisme fédéral indépendant qui réglemente plusieurs aspects du secteur énergétique au Canada. Il réglemente les pipelines, la mise en valeur des ressources énergétiques et le commerce de l'énergie, dans l'intérêt public en plaçant la sécurité au coeur de ses préoccupations.

2. Le rapport de 689 pages de l'office est disponible ici.

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Les stratagèmes du gouvernement albertain pour payer les riches

Les défis posés aux travailleurs par une économie qu'ils ne contrôlent pas

Les manifestations en Alberta depuis octobre et novembre de l'année dernière et l'important convoi de camions de l'Alberta qui a atteint Ottawa le 19 février et le rassemblement des camionneurs sur la colline du Parlement ont soulevé la question cruciale : existe-t-il une alternative à la direction actuelle de l'économie ?

Le peuple albertain a connu de nombreuses difficultés au cours de la dernière décennie. La crise économique mondiale de 2009 a entraîné une baisse importante de la demande de produits énergétiques. La chute de la demande s'est accompagnée d'une forte augmentation de l'offre des producteurs américains de pétrole brut léger utilisant la technique de la fracturation hydraulique. Il en a résulté une chute abrupte du prix du marché mondial en 2014 de toutes les qualités de pétrole. Évidemment, lorsque le secteur le plus important de l'économie albertaine entre en récession, cela touche tous les secteurs, car les emplois disparaissent et la circulation de la richesse sociale ralentit de plus en plus.

Les travailleurs ont été abasourdis par le caractère soudain, profond et persistant du ralentissement économique. De nombreuses villes et régions fortement dépendantes du secteur de l'énergie ont connu un déclin qui s'est quelque peu modéré, mais s'est essentiellement poursuivi jusqu'à maintenant. À cela s'ajoutent les inondations catastrophiques de 2013 à Calgary et dans la région environnante, et trois ans plus tard, les incendies de forêt qui ont ravagé une grande partie du nord de l'Alberta, entraînant l'évacuation et la destruction importante de la ville de Fort McMurray et endommageant une grande partie de l'infrastructure de la région, dont celle liée aux hydrocarbures.

La crise dans le secteur de l'énergie qui sévit depuis une dizaine d'années n'est pas une première, mais celle-ci est pire encore car il y a encore plus en jeu. Pour répondre aux besoins de main-d'oeuvre liés à la croissance du secteur, la population de l'Alberta a connu une croissance régulière, passant d'un million de personnes en 1953 à 4,3 millions aujourd'hui. D'importants investissements ont été réalisés dans les sables bitumineux où des projets qui existent maintenant font paraître si petits ceux du passé. Pour desservir cette production, une vaste infrastructure de travail a été créée : routes, ponts, voies ferrées, pipelines et lignes de transport d'électricité. Rien ne se passe sans la présence des travailleurs. Les écoles, les hôpitaux, les logements, les commerces de détail et d'autres infrastructures sociales et services publics ont donc été construits dans le souci de soutenir le secteur de l'énergie et d'en tirer la richesse sociale nécessaire à l'échange des biens et des services dans leur ensemble.




Les pancartes et affiches sur les camions prenant part au convoi présentent les revendications au gouvernement pour qu'il garantisse le bien-être des travailleurs et des communautés, en particulier en Alberta, dont le moyen de subsistance dépend de l'industrie pétrolière et gazière.

Cela ne veut pas dire que les Albertains travaillent uniquement dans le secteur de l'énergie, loin de là, mais la position dominante de ce secteur et le nombre de personnes qui y sont directement et indirectement connectées sont si énormes que le ralentissement économique ressenti est particulièrement sévère, durable et sans solution véritable en vue. L'appel par certains d'avoir plus de pipelines alors que d'autres réclament une taxe sur le carbone détournent l'attention, car ce qui est requis est plus substantiel que cela. En fait, l'aspect le plus frustrant est peut-être l'absence de discussion sur une alternative, notamment un plan fondé sur des principes pour mettre en place une économie diversifiée et indépendante, à l'abri des problèmes, pressions et vols issus d'une économie de guerre impérialiste à l'échelle mondiale, une économie qui joue un rôle positif en montrant comment lutter contre le réchauffement climatique de manière à ne pas nuire à l'économie et aux travailleurs. Le cerveau et le travail des êtres humains qui ont donné lieu aux développements actuels sont tout à fait capables de trouver des solutions pour mettre l'Alberta et le Canada sur une voie durable et socialement responsable.

Trouver la voie à suivre avec une alternative viable est la partie difficile lorsque les travailleurs ne contrôlent pas la désinformation des médias ou celle des gouvernements et des partis politiques au pouvoir qui se disputent les élections pour former le prochain gouvernement. Plus important encore, ils ne contrôlent pas l'économie, en particulier le secteur de l'énergie. Trouver et élaborer une alternative signifie prendre en main la politique indépendante de la classe ouvrière et mettre fin au contrôle du secteur par l'oligarchie financière mondiale. Réinvestir dans l'économie la valeur sociale accumulée du secteur de l'énergie dans le but de la diversifier et de l'élargir créerait un rempart sous le contrôle des Albertains qui pourrait plier lorsque les crises internationales éclatent, mais ne romprait pas son engagement à garantir les moyens de subsistance, la sécurité et le bien-être de tous. Le contrôle exercé en Alberta permettrait de consacrer une partie importante de la richesse sociale produite par les travailleurs du secteur de l'énergie au développement d'une économie indépendante à aspects multiples, dans laquelle le secteur de l'énergie jouerait un rôle important sans pour autant passer de la surchauffe à la contraction comme c'est le cas aujourd'hui. Cela signifie également utiliser les ressources et la valeur que les travailleurs produisent comme capital de départ pour trouver des solutions à la dégradation de l'environnement et aux émissions de carbone et les maîtriser de manière scientifique planifiée.

De nombreux Albertains se grattent la tête et se demandent comment une si grande quantité de richesse sociale, produite au fil des ans, a engendré si peu de stabilité et de sécurité. Comment se fait-il qu'une baisse du prix mondial du pétrole et du prix que d'autres sont disposés à payer pour le pétrole albertain puisse avoir un effet si dévastateur sur l'ensemble de l'économie et de la province après toutes ces années de production d'une richesse sociale prodigieuse ? Un problème majeur dont les travailleurs doivent tenir compte est que les intérêts privés qui contrôlent ce que produisent les Albertains n'ont absolument aucune préoccupation ni même aucun lien avec les personnes qui vivent ici et ont dilapidé une grande partie de la richesse produite.

Cela se voit particulièrement dans l'ordre du jour simpliste que l'élite dirigeante propose comme solution à la crise. L'ordre du jour peut se résumer à « toujours la même chose  ». Le « toujours la même chose » peut changer un peu dans sa forme pratique, mais l'essentiel reste le même : plus de production d'énergie sous une forme ou une autre pour la vente à l'extérieur de l'Alberta à des prix et selon la demande contrôlées par l'oligarchie financière mondiale. Dans le contexte actuel, l'ordre du jour est axé sur la question du transport du pétrole, en particulier du bitume, par des pipelines vers l'est, le sud et l'ouest jusqu'à des ports maritimes.

C'est l'élite dirigeante, en particulier les oligarques mondiaux qui contrôlent le secteur de l'énergie et leurs représentants au gouvernement, qui a établi cet ordre du jour du « toujours la même chose », ce que beaucoup qualifient de forme de maladie mentale appelée persévération. Les travailleurs devraient être satisfaits de ce programme de « toujours la même chose » et sont encouragés à prendre position et à miser même leur avenir en le soutenant. Après tout, le pétrole est là ; allons l'extraire le plus rapidement possible, car la seule chose sensée et pragmatique à faire est de mettre de l'argent dans nos poches maintenant sans aucune notion de l'avenir qui nous attend ni des dangers encourus lorsqu'on avance comme un maniaque, sans principes et sans plan scientifique à long terme.


Manifestation de près de 200 personnes au coin des rues Wellington et Metcalfe près du Parlement le 20 février 2019 qui a empêché le convoi et ses orateurs d'utiliser un levier de levage hydraulique pour s'adresser à la foule comme prévu. Les manifestants ont rejeté l'utilisation de préoccupations économiques pour justifier les déclarations racistes et misogynes de certains membres du convoi. Ils ont aussi affirmé le droit des peuples autochtones au consentement éclairé sur les oléoducs qui passent sur leurs territoires, y compris le droit de dire non.

Ceux qui déclarent que l'ordre du jour des oligarques de « toujours la même chose » est simpliste et sans aucun principe directeur et qui veulent quelque chose de plus réfléchi à discuter sont qualifiés de parias et détracteurs qui s'opposent à l'industrie pétrolière et veulent très probablement des taxes sur le carbone et souhaitent secrètement revenir à une économie artisanale de petite échelle. De même, ceux qui se préoccupent de leur moyen de subsistance et qui pensent qu'ils peuvent l'assurer en construisant des oléoducs sont qualifiés de « rednecks », d'anti-immigrants et plus encore. Les oligarques qui contrôlent le secteur de l'énergie ont recours à ces étiquettes et à cette façon d'humilier pour détourner l'attention du fait qu'ils sont responsables de la crise économique et qu'ils ne veulent pas en être tenus responsables. Ce sont eux qui font que l'économie est contrôlée de l'extérieur, laissant les Albertains vulnérables et sans aucun contrôle sur leur propre économie, leur avenir et leur sécurité. Les oligarques mondiaux ne veulent céder aucun de leur contrôle aux Albertains et le moyen le plus efficace de le faire est de déclarer avec autorité et conviction appuyés par le pouvoir de police : « Il n'y a pas d'alternative à la direction actuelle ! »

Pas d'alternative signifie pas de discussion, pas d'enquête, pas de droit de parole, pas de réflexion, pas de rassemblement pour discuter des possibilités qui existent dans une économie indépendante à multiples aspects qui utilise les grandes ressources naturelles existantes pour le bien-être du peuple. Il existe une alternative qui mène à la stabilité et à la prospérité sous le contrôle des Albertains et qui défend les principes de garantir le bien-être de tous et d'humaniser l'environnement naturel et social. Pour y arriver, il est nécessaire de briser la persévération de l'élite dirigeante qui vise à perpétuer son contrôle et ses privilèges de classe. En affirmant clairement qu'il existe une alternative et en unissant le peuple dans l'action pour la trouver, le contrôle de l'élite dirigeante sur l'économie et les affaires de l'État peut être repris en main en faveur du peuple.

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Dire oui ou dire non à des propositions
faites par d'autres

Récemment, la crise économique en Alberta et la réaction à cette crise ont fait la une de l'actualité. Des élections provinciales devraient avoir lieu bientôt, en avril ou mai de cette année. La crise et les mesures à prendre, de même que le programme du gouvernement Notley, occupent une place prépondérante dans la couverture et l'analyse de l'actualité, dont l'objectif principal est d'offrir aux Albertains un choix entre dire oui ou dire non à ce qui leur est proposé. Les riches et ceux qui les servent au gouvernement, ainsi que les médias, ont défini cet ordre du jour : pour ou contre les pipelines, pour ou contre l'accès du pétrole aux ports maritimes, pour ou contre les pétroliers, pour ou contre les énergies fossiles, pour ou contre les taxes sur le carbone, pour ou contre l'expédition de pétrole par chemin de fer ; l'Alberta aime le pétrole, d'autres provinces le détestent ; des consultations avec les nations autochtones, mais pas de droit de veto ni d'entière participation à la planification et à la mise en valeur de leurs territoires en utilisant les ressources qui s'y trouvent ou l'infrastructure qui les traverse.

Dans tout ce va-et-vient du pour ou contre, la discussion collective sur une direction et un ordre du jour alternatifs pour une économie prosociale à aspects multiples, indépendante des demandes des impérialistes américains, de leur machine de guerre et des barons mondiaux du pétrole est supprimée. Un ordre du jour du peuple disparaît ou ne voit jamais le jour, car ceux qui sont en position d'autorité et dans les médias de masse utilisent tout leur pouvoir, y compris les pouvoirs de police, pour bloquer le développement d'une alternative et la discussion collective nécessaire pour y arriver.

Néanmoins, l'Alberta fait partie d'une région qui possède de vastes ressources humaines et naturelles. Elle compte 4,3 millions d'habitants. Il y en a un autre million qui vit à côté en Saskatchewan et un autre million au Manitoba, tous interconnectés avec les Prairies et les territoires du Nord. Toute cette vaste région du pays possède de grandes ressources agricoles, pétrolières, gazières, du charbon à coke pour l'acier, de l'uranium, du bois, des diamants, de la potasse, du vent et du soleil à profusion et plus encore, elle possède en son sein une classe ouvrière expérimentée. Alors pourquoi les crises économiques récurrentes ? Qui ou qu'est-ce qui bloque le développement du nouveau et pourquoi ?

Les possibilités sont infinies pour la région de développer une économie diversifiée indépendante avec l'extraction des ressources, la production industrielle, les programmes sociaux, les services publics et les infrastructures modernes, une économie ayant pour raison d'être de garantir le bien-être et la sécurité du peuple et l'humanisation de l'environnement social et naturel.

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Arrêtez de payer les riches -- Augmentez les investissements dans les programmes sociaux

Le gouvernement de l'Alberta a annoncé une série de nouveaux stratagèmes pour payer les riches. Les annonces les plus récentes incluent :

- la location par le gouvernement de l'Alberta de  4 400 wagons de chemin de fer pour expédier du bitume à la côte du golfe du Mexique au prix de 3,7 milliards de dollars pour le trésor public sur une période de trois ans ;

- 1 milliard de dollars aux intérêts privés pour construire des préraffineries ; et

- 80 millions de dollars pour la construction d'une usine privée de méthanol.

Au total, ces stratagèmes pour payer les riches du gouvernement Notley représentent 6,7 milliards de dollars. Cette somme provient de la richesse sociale produite par les travailleurs, qui a ensuite été réclamée par le gouvernement en tant que fonds publics. Certains montants peuvent également être empruntés à des prêteurs privés. Le gouvernement remet maintenant ces fonds publics à l'oligarchie financière pour défendre leurs intérêts privés plutôt que de les utiliser pour financer des programmes sociaux et des services publics ou même de nouvelles entreprises publiques où les profits des entreprises reviendraient au trésor public. Ces transactions et pratiques pour payer les riches sont des exemples d'extorsion de fonds et de vol de la richesse sociale qui appartient de plein droit aux travailleurs, laquelle devrait servir à renforcer l'intérêt public en faveur du peuple plutôt que les intérêts privés, le contrôle et les privilèges de classe des riches.

Pour mettre ce montant en perspective, le montant de 6,7 milliards de dollars est supérieur aux revenus du gouvernement provenant des redevances versées sur des ressources non renouvelables (3 milliards de dollars) en plus des impôts sur les profits des sociétés de tous les secteurs en 2017-18 (3,6 milliards de dollars).

Les cartels mondiaux de l'énergie ont saisi le contrôle des vastes ressources énergétiques et des autres ressources naturelles de l'Alberta et d'une grande partie de la capacité de travailler de ses travailleurs. Les oligarques n'acceptent aucune responsabilité sociale envers la protection du territoire, l'environnement naturel et la sécurité du peuple. Non seulement ils exproprient la nouvelle valeur produite par les travailleurs qui transforment les ressources naturelles en valeur d'usage, mais ils demandent également à être payés par le trésor public et à utiliser gratuitement les infrastructures construites par le secteur public afin de faire avancer leur contrôle et leurs intérêts privés étroits.

La valeur que les oligarques financiers reçoivent des programmes et des services sociaux sous forme de travailleurs éduqués et en bonne santé et d'infrastructures matérielles est énorme. Les cartels de l'énergie ne pourraient pas fonctionner pendant une journée sans les services fournis par le biais de programmes publics. Ils exigent de recevoir la valeur de ces services sans reconnaître ni réaliser dans un échange approprié la valeur qu'ils reçoivent. Les écoles publiques, les universités et les établissements de santé produisent des travailleurs en bonne santé et instruits que les grandes entreprises emploient sans en reconnaître la valeur publique et sans en redonner directement aux institutions et aux travailleurs qui les ont produits.

Les oligarques bénéficient de la valeur créée à même la recherche financée par des fonds publics dans les universités et les centres de recherche publics, où de nouvelles technologies sont développées et transmises aux grandes entreprises afin d'accroître leur contrôle et leurs intérêts privés. Ils reçoivent la valeur des routes et des ponts publics qu'ils utilisent, du transport en commun et des autres infrastructures publiques essentielles dont l'économie a besoin pour fonctionner. Pensons aux problèmes qui pourraient être résolus si cette richesse sociale était honnêtement échangée et mise à la disposition du peuple, de l'économie, de la société et de l'environnement et que l'oligarchie financière soit forcée d'accepter un taux de profit moyen et rien de plus pour ses investissements.

En ce qui concerne les investissements privés et les emprunts d'État, la désinformation est sans fin. En fait, une économie moderne ayant des ressources naturelles abondantes et une classe ouvrière compétente, expérimentée et instruite, telle qu'elle existe en Alberta, n'a pas besoin de prêts de prêteurs privés. Une étape vers une telle direction prosociale, empreinte de responsabilité sociale, consisterait pour l'État à mettre fin aux stratagèmes de payer les riches, aux investissements et emprunts privés incontrôlables ; à déclarer un moratoire sur les paiements d'intérêts sur la dette en souffrance de la province jusqu'à ce que sa légitimité puisse être déterminée et à placer sous l'autorité publique tout le commerce en gros interne et extérieur des moyens de production, dont ceux liés au pétrole et au gaz naturel.

Une nouvelle direction insisterait sur le fait que tous les investissements privés dans les grands projets doivent être réalisés à un taux de profit moyen convenu, et rien de plus, avec une autorité publique qui détermine le prix de production et le prix du marché de manière ouverte et scientifique.

Les Albertains en ont assez des abus des cartels de l'énergie et de leurs oligarques privilégiés. Ils veulent qu'une conscience sociale moderne soit aux commandes des principaux secteurs de l'économie et qu'elle guide le développement de l'économie pour le bien de l'humanité tout entière et pour l'environnement social et naturel, et non pour les intérêts privés étroits des riches du monde entier.

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À titre d'information

Deux autres stratagèmes pour payer les riches

Le 19 février, le gouvernement de l'Alberta a annoncé qu'il a signé des contrats avec le CN et le CP pour louer 4 400 wagons pour amener du bitume à la côte du Golfe, à raison de 120 000 barils par jour. Il a annoncé qu'il achètera du pétrole brut des producteurs albertains et les revendra sous différents types à divers acheteurs notamment sur la côte du Golfe des États-Unis.

Selon le gouvernement, ce programme rapportera 5,9 milliards de dollars de revenus pendant cette période, dont 2,2 milliards au gouvernement provincial. Il n'a pas expliqué comment cela sera possible compte tenu du prix qu'il devra payer aux oligarques pour le pétrole à transporter et pour le prix du transport et de ce que les oligarques accepteront de payer pour le pétrole qu'ils recevront. Des analystes ont dit que l'objectif n'est pas de générer des revenus, mais de garantir de l'espace de transport pour les petits producteurs.

Le lendemain, la première ministre Rachel Notley a annoncé qu'elle offrira 80 millions de dollars en crédit de redevances à l'entreprise privée Nauticol Energy pour entreprendre la construction d'une usine de méthanol de 2 milliards de dollars près de Grande Prairie qui devrait être prête en 2020. Le méthanol sera dérivé du gaz naturel obtenu par fracturation hydraulique et sera utilisé comme antigel, comme carburant de fusées et comme solvant. On n'a pas dit où le méthanol sera vendu et transformé en produits dérivés.

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Des fonds publics pour une compagnie
privée de raffinage partiel

Le gouvernement de l'Alberta va fournir une garantie de prêt de 440 millions $ à l'entreprise privée Value Creation. La compagnie veut construire une préraffinerie traitant 77 500 barils par jour dans le complexe de Heartland à l'est d'Edmonton.

Le programme de préraffinage du gouvernement albertain comprend des incitatifs financiers d'une valeur de 1 milliard $ pour des intérêts privés qui vont construire entre deux et cinq préraffineries. Value Creation sera la première à le faire à un prix de construction évalué à 2 milliards de dollars.

À l'heure actuelle, il y a environ 1 million de barils de bitume qui est préraffiné par jour en pétrole brut synthétique léger en Alberta, et le reste est expédié aux raffineries des États-Unis sous forme de dilbit. Le bitume préraffiné représente environ 40 % du bitume produit en Alberta. Le reste est dilué avec du condensat, d'où le nom de dilbit, et vendu à des raffineries à l'extérieur de l'Alberta sans préraffinage.

Le préraffinage du bitume en pétrole brut synthétique est considéré comme désuet parce que les États-Unis sont saturés de pétrole léger produit par fracturation de dépôts de schistes bitumineux.
Les développements technologiques ont rendu non nécessaires ce genre de préraffineries qui produisent du brut léger sur le site même ou dans des sites à proximité des mines ou des sites de forage.[1]

Le pétrole lourd est utilisé comme source de carburant d'avions, de diesel et d'autres produits essentiels à l'industrie de guerre et aux opérations militaires actives. Cela crée une demande pour le pétrole lourd de l'Alberta sur la côte du Golfe qui est le centre du raffinage aux États-Unis, de même qu'en Californie et dans l'État de Washington. Le jumelage de l'oléoduc de Trans Mountain d'Edmonton à Vancouver répond à la demande des raffineries de la côte ouest des États-Unis et des forces armées américaines qui veulent du pétrole lourd pour alimenter l'économie de guerre des États-Unis, la culture de l'automobile en Californie et le transport aérien des États-Unis.

Le raffinage partiel du bitume pour faciliter son écoulement dans les oléoducs sans diluants est présentement testé dans divers projets pilotes. Il y a au moins 10 technologies différentes dans ce nouveau processus. Les oligopoles mondiaux de l'énergie qui contrôlent les projets des sables bitumineux considèrent que cette nouvelle technologie est importante parce qu'en rendant non nécessaire l'utilisation des diluants, elle augmente la capacité des oléoducs de plus d'un tiers.

Le raffinage partiel enlève les asphaltènes et une grande partie du souffre et des métaux lourds, et produit du brut moyen et du diesel à très faible teneur en souffre qui peut être expédié sans recours au solvant. Les expéditeurs n'ont plus à payer de frais pour le diluant dans les oléoducs, qui occupe un tiers du volume de l'oléoduc. Plusieurs opinions divergentes existent sur la question du pétrole partiellement raffiné, s'il va se vendre plus cher, à quel prix et si le prix sera stable.[2]

La compagnie Value Creation prétend que le pétrole partiellement raffiné réduit les émissions globales de gaz à effet de serre (GES), mais aucune preuve de cela n'a été présentée. Le raffinage partiel au Canada va nécessairement accroître les émissions globales de GES au pays.

Alors que le raffinage partiel a comme objectif d'augmenter les exportations de bitume par oléoduc, on est en droit de se demander pourquoi le gouvernement de l'Alberta considère ce développement comme une forme de diversification de l'économie. En fait, ces manoeuvres pour payer les riches ne visent pas à développer une nouvelle direction de l'économie ou à prendre des mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ou l'utilisation des combustibles à base de carbone. Ce raffinage partiel alimente l'économie de guerre et les actions des forces armées qui sont les plus grands pollueurs au monde et un danger pour l'humanité et l'environnement.

Notes

1. La technologie qui est utilisée maintenant dans les mines de sables bitumineux élimine presque entièrement l'eau et les solides fins qui étaient très présents dans les procédés précédents. La présence de l'eau et des solides fins rendait nécessaire la présence d'une préraffinerie sur le site même ou très près de la mine en raison des problèmes d'érosion et de corrosion.

2. Selon le Oil Sands Magazine, le prix ne va pas nécessairement augmenter tandis que selon l'École de Politique publique de l'Université de Calgary, le prix devrait augmenter de 13 à 19 $ le baril.

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En appui à Cuba révolutionnaire

La CBC est utilisée pour justifier les objectifs bellicistes des États-Unis auprès des Canadiens


Dans un article mensonger publié le 3 mars 2019 intitulé « Le Canada en désaccord avec Cuba, un allié, sur le destin de Maduro », Evan Dyer, de la CBC, semble vouloir pousser les Canadiens à accepter une nouvelle série d'activités illégitimes du gouvernement Trudeau - en composant cette fois-ci avec les impérialistes américains qui pointent leurs armes sur Cuba et sur le Venezuela.

À la suite de l'échec des États-Unis et de leur agent Juan Guaido à provoquer une scission dans les forces armées bolivariennes du Venezuela en utilisant leur arnaque de « l'aide » et suite à leur échec à trouver un prétexte convaincant pour une invasion, ils ont maintenant commencé à se tourner vers Cuba, parce que c'est Cuba qui maintiendrait Nicolas Maduro au pouvoir et qu'il faudrait faire quelque chose à ce sujet.

Evan Dyer commence son article en écrivant que les tensions s'aggravent entre le Canada et Cuba, une information qui lui a été communiquée par un directeur d'Affaires mondiales Canada pour les Amériques et la ministre Chrystia Freeland. La raison de cette tension, dit-il, est que le Canada s'inquiète que Nicolas Maduro « s'appuie de plus en plus sur les Cubains pour le garder au pouvoir alors que les Vénézuéliens se retournent contre lui ». Il voudrait nous faire croire que les Vénézuéliens organisés qui se sont mobilisés par dizaines de milliers lors de rassemblements partout dans le pays pour exiger que cessent les menaces et l'agression américaines et en appui à leur gouvernement et à la révolution bolivarienne ne comptent pour rien.

La soi-disant « analyse » de Dyer n'est en réalité qu'un recueil d'allégations calomnieuses et de faussetés répandues par des sources contre-révolutionnaires, lesquelles seraient selon lui des « activistes de la démocratie et des droits de l'homme », ainsi que quelques déserteurs de l'armée. Une des sources qu'il cite qui, nous dit-on, est un invité fréquent du comité parlementaire sur le Venezuela et aurait été consulté par le gouvernement canadien avant la rencontre du Groupe de Lima le mois dernier à Bogota, est un agent au Canada d'un « observatoire des droits de l'homme » douteux financé par les États-Unis et l'Union européenne dont la seule mission semble être de militer pour le changement de régime et une intervention internationale au Venezuela.[1] Parlant d'un gouvenrment enfoncé jusqu'aux oreilles dans l'ingérence dans les affaires du Venezuela, la  personne en question a dit qu'elle trouvait irritant que le Canada n'en ait pas plus à dire sur l'ingérence de Cuba au Venezuela !

Chrystia Freeland a informé Dyer que « la question du rôle de Cuba » au Venezuela a été discutée lors de la dernière réunion du Groupe de Lima. Ce n'est guère une surprise puisque cette réunion a essentiellement servi de plateforme au vice-président des États-Unis, Mike Pence, pour imposer les positions de l'administration Trump et pour reprocher à d'autres l'échec de la tentative de coup d'État. Freeland a fait savoir qu'elle n'était pas non plus contre l'utilisation de Cuba comme bouc émissaire. Elle a dit que le Canada demandait à Cuba de « permettre » au peuple vénézuélien de faire respecter sa constitution et d'avoir une « transition pacifique vers la démocratie ».

La tentative de la CBC de désinformer les Canadiens ne se limite pas à rapporter ce que le camp du changement de régime avait à dire. Des sous-titres comme « Deux dictatures en une », « Les Cubains en contrôle », « Assiégé par les Cubains » sont là dans ce but, tout comme un mème odieux de style nazi qui circulerait sur les médias sociaux avec comme titre « Déclaration de guerre contre les Cubains », « Identifiez-les ! », appelant tous ceux qui reçoivent le message de « rendre la vie impossible à tous les Cubains qui occupent notre bien-aimé Venezuela » en révélant leur lieu de travail et en les qualifiant d'« envahisseurs » qui doivent être traités comme tels.

L'internationalisme profondément humanitaire de Cuba, le fondement des missions médicales et autres missions sociales cubaines qui oeuvrent dans 83 pays, est bien connu. Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, ainsi que l'ambassadrice de Cuba au Canada, Josefina Vidal, ont récemment évoqué des mensonges sur le « contrôle » du Venezuela par des Cubains. Les deux ont confirmé que l'aide fournie par Cuba est fournie au Venezuela par un peu plus de 20 000 civils, dont 94 % travaillent dans le secteur de la santé et les autres principalement dans le secteur de l'éducation.

Alors que manigancent Dyer et la CBC en répétant simplement les mensonges de Trump rapportés par leurs sources sur les relations entre Cuba et le Venezuela ? Pourquoi ne font-ils pas enquête sur les relations entre le Canada et les États-Unis, où ils pourraient trouver des faits concrets et non des allégations sans fondement sur la situation d'un pays contrôlé par une puissance étrangère et dépendant d'elle ? Au lieu de cela, il semble que plus les activités illégitimes et les violations de l'état de droit au pays et à l'étranger des libéraux d'aujourd'hui sont démasquées, comme l'ont été celles des conservateurs avant eux, plus ils ont besoin de trouver des scribouillards pour les faire passer pour légitimes et corrects.

Mais les Canadiens connaissent bien Cuba et respectent ce que Cuba fait et représente pour le monde. Ils connaissent bien les objectifs de l'impérialisme américain et son mode d'opération. Un article sensationnaliste ne les convaincra pas d'accepter que les nombreuses années de bonnes relations entre le Canada et Cuba soient trahies par des gouvernements dirigés par ceux qui ne voient leur avenir que dans la conciliation avec les impérialistes américains et leur projet de domination du monde.

Note

1. Alessandra (Alessa) Polga est directrice de la section canadienne du Centre d'études latino-américaines (CASLA) pour les droits de l'homme en Amérique latine.

Le CASLA est basé à Prague, en République tchèque. Il est l'une des 16 organisations membres de l'Association pour l'aide à la démocratie et les droits de l'homme (DEMAS), également basée à Prague. DEMAS et ses membres reçoivent un financement du National Endowment for Democracy (NED) des États-Unis, ainsi que de l'Union européenne, de la Commission européenne, de donateurs privés et d'autres subventions et fonds gouvernementaux. Sa mission serait de créer des liens et de soutenir le travail d'« ONG » aux vues similaires dans différents pays, mettant à profit « l'expérience et le savoir-faire tchécoslovaques dans la transition à la démocratie ». Le CASLA serait le bras de DEMAS en Amérique latine. En plus du Venezuela, il est actif au Nicaragua et en Bolivie, selon une entrevue accordée à Radio Cabildeo en Bolivie par l'un de ses directeurs.

La directrice générale de l'Observatoire des droits de l'homme du CASLA est une Vénézuélienne qui réside en République tchèque et qui travaillait auparavant pour l'organisation vénézuélienne Foro Penal. À ce titre, elle a collaboré étroitement avec le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OÉA), Luis Almagro, et l'ancien député canadien Irwin Cotler; elle a témoigné à des audiences au siège de l'OÉA à Washington et a préparé des rapports visant à obtenir l'inculpation de Nicolas Maduro devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.

Le profil Linkedin d'Alessa Polga indique qu'elle est également administratrice de la Fondation d'Engagement canadien-vénézuelien, dirigée par Orlando Viera-Blanco, récemment nommé par Juan Guaido comme son représentant au Canada. Son profil indique également qu'en 2013, elle était la coordonnatrice des bénévoles de Voluntad Popular Canada. Voluntad Popular (Volonté populaire) est le parti politique lié aux États-Unis auquel appartiennent Juan Guido et son mentor Leopoldo López, qui a mené des actions de rue violentes pour « sortir » le président Nicolas Maduro en 2014 et en 2017.

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Cuba a dit OUI haut et clair


Bureau de vote à La Havane, 24 février 2019

Les 86,85 % des électeurs qui se sont rendus aux urnes le dimanche 24 février — date anniversaire de la reprise de nos guerres d'indépendance — ont dit OUI à la nouvelle Constitution et, par ce scrutin, 6 816 169 Cubains ont réaffirmé leur soutien à un projet de pays qui mise sur le socialisme, le respect des droits et l'inclusion, c'est-à-dire la pleine dignité de ses habitants.

Ce soutien indéniablement massif à un processus de nature populaire, qui a fait de chaque habitant un constituant, acquiert une plus grande importance dans une conjoncture internationale extrêmement adverse où les impérialistes battent les tambours de guerre et annoncent la fin de toute utopie.

Mais cette Île, qui compte 150 ans de luttes derrière elle, n'est pas prête à se plier aux desseins des « maîtres du monde » et parie sur la souveraineté, en dépit des pressions qui se manifestent sous la forme d'un blocus économique, financier et commercial, de fausses nouvelles, de menaces directes ou de projets subversifs. Le référendum constitutionnel, la large participation des électeurs et les résultats en témoignent.

Unité, conscience citoyenne, culture juridique, réaffirmation révolutionnaire... sont des valeurs du processus de réforme constitutionnelle ; une expérience qui ne se terminera pas pour la nation avec la proclamation de la Constitution novatrice et d'avant-garde.

Commencera alors l'immense défi d'adapter les lois à leurs essences, de mettre en oeuvre, d'agir et, surtout, de respecter la lettre de la Constitution, qui est sacrée. Que chaque déclaration soit mise en pratique, tel est le défi, celui dont Fidel nous a mis en garde et qui a été assumé à cette occasion comme l'axe central de la réflexion sur la Loi fondamentale de la République.

Avec tous et pour le bien de tous, pour chaque citoyen cubain, quel que soit son vote, ce sera le pays issu de ce OUI, un pays chaque jour meilleur, toujours en révolution, où coexisteront la volonté de changer ce qui doit être changé et la foi dans l'amélioration humaine.


Bureaux de vote à Santiago de Cuba (gauche) et Varadero

(1er mars 2019)

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La commission électorale cubaine est satisfaite des résultats du référendum

La Commission électorale nationale (CEN) a qualifié de favorables les résultats du référendum du 24 février, au cours duquel près de sept millions d'électeurs ont ratifié le texte constitutionnel, a assuré Alina Balseiro, présidente de l'entité.

Selon Balseiro, les résultats préliminaires montrent que la Constitution de la République de Cuba a été ratifiée par 6,8 millions d'électeurs sur un total de 9 298 277 d'électeurs inscrits. Le « oui » représente 86,8 % des Cubains qui ont exercé leur droit de décision.

Dans le même temps, 706 400 personnes ont voté « Non », ce qui représente 9 % du total des votants et 7,6 % du nombre total de personnes inscrites disposant de ce droit.

Balseiro a précisé que la commission avait travaillé avec 12 635 districts (dont 122 à l'étranger) et 25 345 bureaux de vote (1048 à l'étranger).

Plus de 225 000 autorités et collaborateurs (étudiants d'enseignement moyen et supérieur) ont participé aux élections, en plus d'un accompagnement de plus de 200 000 élèves du primaire qui gardaient les urnes, a déclaré le président de la Commission.

Sur le total des bulletins de vote déposés dans les urnes, 7 522 569, représentant 95,8 %, étaient valables, tandis que 198 000, soit 2,5 %, étaient vierges et 127 000 100 étaient nuls, soit 1,6 %, a indiqué la CEN.

Au total, 9 298 000 277 Cubains ont été convoqués pour exprimer leur opinion sur la nouvelle Magna Carta, approuvée en décembre par l'Assemblée nationale du pouvoir populaire (parlement), après une discussion à l'échelle nationale entre voisins, étudiants, travailleurs et professionnels sur les modifications proposées, pour éliminer ou compléter le texte de la Constitution.

Le texte consacre l'irrévocabilité du socialisme dans l'île et le rôle dirigeant du parti communiste dans cette société.

Cette constitution élargit les droits et les garanties individuels, renforce le pouvoir du peuple dans les municipalités, encourage les investissements étrangers, introduit d'importants changements dans la structure de l'État et reconnaît plusieurs formes de propriété, dont la propriété socialiste du peuple, mais aussi la propriété privée et coopérative.

(Prensa Latina, 25 février)

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Le jour J, le jour V et ainsi de suite


Ce 23 février a été marqué par une pluie de fausses nouvelles : des camions qui ont traversé les frontières vénézuéliennes uniquement sur Twitter et des « manifestations massives » à La Havane où deux crient, personne ne scande, plusieurs se mettent à filmer et on entend : « Vive la Révolution cubaine »...

Le jour J des ennemis de Cuba et du Venezuela est d'abord devenu « D » (de doute) et s'est terminé en « D » (de défaite). Pour Cuba, et aussi pour le Venezuela, commençait le jour V (de la victoire). Pour les deux, le peuple cubain a voté massivement en faveur du Oui au référendum d'adoption de la nouvelle Constitution.

Battus de nouveau dans la dernière étape d'un affrontement qui dure déjà depuis 60 ans, ceux qui ont d'abord affirmé que le peuple ne porterait aucun intérêt au débat sur la nouvelle Constitution, puis qu'il n'y aurait pas de transparence dans les résultats de la consultation et ensuite que les propositions du débat ne seraient pas prises en compte dans le projet, une fois tous ces prétextes balayés, disent maintenant que la campagne du Oui est écrasante et n'a pas laissé de place au Non.

La vérité est que la campagne du Non a commencé il y a dix ans, quand ils ont cru, Fidel ne se présentant pas comme chef de l'État, que le moment était venu pour la transition au capitalisme multipartite. Un multimillionnaire de Miami alla même jusqu'à proposer de financer cette « transition » et le Commandant répondit catégoriquement : « il veut nous acheter pour un morceau de pain ». L'un des collaborateurs de ce multimillionnaire l'a récemment confirmé : « Nous avons consacré exactement dix ans à cet effort ».

Une « Cuba multipartite », la croyance aveugle en la démocratie représentative — où l'oligarchie, quand elle ne peut l'emporter, lance un coup d'État et où les médias et les puissances économiques votent quotidiennement pour la minorité qui les contrôle —, la « modération » de la politique étrangère pour être acceptés par Washington, dont les ambassades sont derrière toute conspiration antidémocratique en Amérique latine, et « le culte excessif de la richesse » que José Marti dénonçait — loin de la reconnaissance du marché et de la propriété privée pour la « redistribution de plus en plus juste de la richesse » que proclame la Constitution que nous avons votée —, tel est leur programme, qui a pu être exposé en toute liberté dans les débats, mais qui s'est retrouvé en totale minorité, parce que le Parti qui a convoqué et organisé ces échanges n'a pas été celui du sectarisme, mais le Parti de l'unité. Comme Fidel l'a défini :

« L'unité signifie partager le combat, les risques, les sacrifices, les objectifs, les idées, les concepts et les stratégies auxquels on parvient par des débats et des analyses. L'unité signifie la lutte commune contre les annexionnistes, les bradeurs de patrie, les corrompus qui n'ont rien à voir avec un militant révolutionnaire. C'est à cette unité-là autour de l'idée de l'indépendance et contre l'Empire qui marchait sur les peuples d'Amérique que je me suis toujours référé. »

Barack Obama a oeuvré en faveur du Non, quand il a qualifié de « menace inhabituelle et extraordinaire » le Venezuela, principal allié économique de Cuba — qui fut contraint de réduire de moitié ses livraisons de pétrole à La Havane. Tout comme Rubio et Bolton et le Brésilien Bolsonaro, en réduisant les revenus cubains au titre de la coopération médicale, et Mike Pompeo annonçant — telle une épée de Damoclès — la réduction à 45 jours du délai pour l'entrée en vigueur du Titre III de la Loi Helms-Burton.

Des millions et des millions de dollars pour la subversion — 50 par an, c'est le chiffre record depuis l'époque d'Obama — supérieur à tout budget cubain, ont été investis dans la campagne pour le Non. Ils ont été investis pour inonder l'Internet que nous utilisons dans l'Île, avec les difficultés aggravées de manière significative par ces mêmes politiques étasuniennes de blocus. À titre d'exemple, il suffit de dire qu'une organisation basée à Miami, qui utilise le nom de Dieu pour semer la subversion à Cuba, a reçu 2 302 464 dollars du gouvernement nord-américain de 2009 à 2017 pour « le salut d'une société perdue dans l'oppression et la persécution ». La même source — le site Cubamoneyproject — a publié récemment l'annonce du Département d'État selon laquelle il « cherche des idées pour lancer de nouveaux projets de promotion de la démocratie à Cuba ». Selon l'annonce, « les organisations sélectionnées recevront de 500 000 à 2 millions de dollars pour la réalisation de leurs projets ».

Le président du pays le plus puissant du monde, Donald Trump, vient de se prononcer pour le Non lorsqu'il a promis d'éradiquer le socialisme de l'hémisphère occidental.

Le vote du 24 février a confirmé le triomphe, la veille, de la dignité de l'Amérique. En effet, en plus du processus extrêmement démocratique qui a donné naissance à la nouvelle Constitution cubaine, il est évident qu'au moment où l'on tente de renverser par tous les moyens le président Nicolas Maduro, qui a obtenu 67 % des voix populaires, avec moins d'abstentionnisme que ses opposants Trump, Macri et Piñera, nous, les Cubains, savons ce qui arriverait si le Oui ne l'avait pas emporté, comme il l'a fait, de manière écrasante.

Quiconque a exprimé honnêtement son désaccord, à partir de son point de vue personnel, sans s'être rallié à une campagne ennemie, ne doit pas se sentir vaincu. La défaite ne concerne que les ennemis de la Patrie et ceux qui, à cette occasion, se sont mis à leur solde. Les avantages, les droits, les garanties et les devoirs consacrés par la nouvelle Constitution cubaine s'appliquent à tous, quoi qu'ils pensent et quoi qu'ils aient voté. Parce que cette large consultation populaire qui lui a donné naissance a convoqué tout le monde et n'a exclu personne.

Peu importe que la énième stratégie, payée par les menteurs traditionnels, soit déjà en cours pour masquer leur énième défaite. Ils se souviennent encore de cette célèbre blague qui a tant circulé lors de la visite du Pape Jean-Paul II à Cuba, selon laquelle Fidel marchait sur les eaux et l'un des journaux contre-révolutionnaires titrait : « Castro est dans un piteux état, il ne peut même plus nager ».

Avec notre vote, nous avons conquis le droit de continuer à améliorer notre pays, à travailler pour résoudre nos problèmes, à surmonter nos propres obstacles et affronter ceux que d'autres nous posent, de le faire en paix et avec tous les Cubains de bonne volonté, qui constituent l'immense majorité de notre peuple.

(Granma, 6 mars 2019)

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La Loi Helms-Burton

Déclaration dénonçant la nouvelle escalade d'agressivité des États-Unis

Le département d'État des États-Unis a annoncé aujourd'hui la décision d'autoriser, à compter du 19 mars et en vertu du Titre III de la Loi Helms-Burton, le dépôt d'actions en justice devant les tribunaux des États-Unis, uniquement contre des entreprises cubaines inscrites sur la liste des entreprises de notre pays soumises à des restrictions, établie par ce gouvernement en novembre 2017 et mise à jour un an plus tard. Cette liste arbitraire et illégitime, qui vise à renforcer le blocus et à étendre ses effets extraterritoriaux, interdit aux citoyens étasuniens d'effectuer des transactions financières directes avec les entités précitées.

L'annonce du département d'État a précisé également qu'il suspendrait pour 30 jours seulement la possibilité d'engager des actions en justice au même titre contre d'autres entités cubaines ou étrangères ayant des liens commerciaux ou économiques à Cuba.

Depuis son entrée en vigueur en 1996, la Loi Helms-Burton s'est efforcée d'universaliser le blocus économique à travers des pressions brutales et illégales exercées par les États-Unis contre des pays tiers, leur gouvernement et leurs entreprises. Elle cherche à asphyxier l'économie cubaine et à promouvoir ou accroître les pénuries dont souffre la population dans le but d'imposer à Cuba un gouvernement qui réponde aux intérêts des États-Unis.

Du fait de ses prétentions illégitimes et contraires au droit international, la Loi Helms-Burton et le blocus suscitent le rejet universel, réitéré depuis près de trois décennies au sein des plus importants organismes régionaux et internationaux. L'exemple le plus récent est celui de l'Assemblée générale des Nations unies, où ont eu lieu, le 1er novembre dernier, dix votes consécutifs de rejet, au cours desquels le gouvernement des États-Unis s'est retrouvé complètement isolé.

Le Titre II de la Loi Helms-Burton stipule que le renversement du gouvernement révolutionnaire, la tutelle postérieure du pays confiée à un intervenant étasunien et l'établissement ultérieur d'un gouvernement contrerévolutionnaire et subordonné à Washington auraient pour tâche sans équivoque la restitution ou le paiement aux anciens propriétaires de tous les biens qui seraient réclamés par les anciens propriétaires ou leurs descendants, qu'ils aient été ou non étasuniens au moment des nationalisations ou qu'ils les aient abandonnés. Pendant toute cette période, le blocus économique resterait en vigueur.

En conséquence, les Cubains seraient obligés de rendre, de restituer ou de payer les requérants des États-Unis pour la maison où ils vivent, les terres où sont construites leurs communautés, les terres agricoles qu'ils cultivent et qu'ils font valoir, l'école fréquentée par leurs enfants, l'hôpital ou la polyclinique où ils reçoivent des soins, leurs centres de travail, où leur entreprise privée, ainsi que les services d'électricité, d'eau et de communications subventionnés, dont bénéficie la population.

Il s'agit d'une prétention qui n'est concevable que dans l'esprit de ceux qui considèrent Cuba comme une possession coloniale. Selon les dispositions de la Loi Helms-Burton, le blocus économique ne pourra être levé que lorsque cet objectif aura été atteint.

Cette loi repose sur deux mensonges fondamentaux : l'idée que les nationalisations effectuées peu après le triomphe révolutionnaire ont été illégitimes ou abusives et que Cuba constitue une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.

Les nationalisations cubaines ont été effectuées sous la protection de lois, dans le strict respect de la Constitution et conformément au droit international. Toutes les nationalisations envisageaient des processus d'indemnisation juste et adéquate que le gouvernement des États-Unis a refusé de prendre en compte. Cuba a conclu et honoré des accords mondiaux d'indemnisation avec d'autres pays qui investissent aujourd'hui dans l'Île, comme l'Espagne, la Suisse, le Canada, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France.

La véritable menace pour la paix et la sécurité de la région, ce sont les déclarations et les actions irresponsables du gouvernement des États-Unis et les plans de déstabilisation contre l'Amérique latine et les Caraïbes dans le but déclaré d'imposer la doctrine Monroe.

La Loi sur la Réaffirmation de la dignité et de la souveraineté cubaines du 24 décembre 1996 établit que la Loi Helms-Burton est illégale, inapplicable et sans valeur ni effet juridique. Elle considère comme nulle toute action intentée en vertu de cette Loi, par toute personne physique ou morale.

Aux termes de cette loi, les demandes d'indemnisation concernant les biens nationalisés pourront faire partie d'un processus de négociation fondé sur la base de l'égalité et du respect mutuel entre les gouvernements de Cuba et des États-Unis, « analysées conjointement aux indemnisations auxquelles l'État et le peuple cubains ont droit en raison des dommages et des préjudices causés par le blocus et des agressions de toute nature dont la responsabilité incombe au gouvernement des États-Unis ». Par ailleurs, elle précise que sera exclu d'éventuelles négociations futures quiconque utilisera les procédures et les mécanismes de la Loi Helms-Burton au détriment de tiers.

Le gouvernement cubain réitère aux partenaires économiques et aux entreprises étrangères qui opèrent à Cuba toutes les garanties pour les investissements étrangers et les projets communs. La Constitution cubaine, ratifiée à une large majorité par référendum le 24 février 2019, reconnaît également dans son article 28 ces garanties, inscrites dans la Loi n• 118 du 29 mars 2014 sur les investissements étrangers.

La décision d'aujourd'hui impose des obstacles supplémentaires à nos objectifs de développement et de progrès économique, mais les États-Unis continueront d'échouer dans leur objectif central de soumettre par la force la volonté souveraine des Cubains et notre détermination à construire le socialisme. Le sentiment majoritaire des peuples de Cuba et des États-Unis qui favorise l'amélioration des relations et le développement d'une coexistence civilisée et respectueuse l'emportera.

La Havane, 4 mars 2019

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