Le Marxiste-Léniniste

Supplément

Numéro 9
                 9 mars 2019

À la défense du Venezuela dans l'arène internationale

Les tentatives de coup et les menaces d'invasion des États-Unis doivent cesser!


À l'Assemblée internationale des peuples réunie à Caracas, Venezuela, du 24 au 27 février 2019, plus de 400 délégués de 90 pays, des cinq continents, ont réaffirmé leur détermination à défendre la souveraineté et le droit à l'autodétermination du Venezuela, la Révolution bolivarienne et le président légitime et constitutionnel Nicolas Maduro.

Venezuela dénonce la campagne de propagande de Trump visant à renverser le gouvernement bolivarien

- Ministère des Relations extérieures du Pouvoir populaire du Venezuela, 25 février 2019 -

Sommet du Groupe de Lima à Bogota

- La Politica Online -


Journée internationale d'action du 23 février
«Ne touchez pas au Venezuela!»


Déclarations, lettres, commentaires
Les États-Unis et le Canada doivent cesser leurs efforts pour renverser le gouvernement vénézuélien

- Windsor Peace Coalition -

Réponse à CBC de l'ambassadrice de Cuba au
Canada, SE Josefina Vidal

La tentative méprisable de la CBC de légitimer
l'agression et la guerre

- Chapitre d'Ottawa des Mouvements sociaux de l'ALBA -

Un concert pour la Colombie

- Alfredo Serrano Mancilla -


Les sanctions contre le Venezuela
Chronologie d'une stratégie pour détruire le Venezuela

- Misión Verdad -



À la défense du Venezuela dans l'arène internationale

Les tentatives de coup et les menaces d'invasion
des États-Unis doivent cesser!


L'Assemblée populaire internationale, Caracas, Venezuela, 26 février 2019

Les dernières semaines ont vu la résistance à tous les niveaux à la menace de recours à la force de l'impérialisme américain pour renverser le gouvernement constitutionnel du Venezuela et mettre fin à la révolution populaire bolivarienne. D'importantes victoires pratiques, morales et politiques ont été remportées au cours de ces luttes, mais la menace d'une attaque militaire, qu'elle soit au nom d'une « intervention humanitaire » ou sous un autre prétexte ou d'autre chose, demeure réelle.

Les manifestations au Venezuela et
dans le monde disent non à la guerre


Manifestation à Caracas, Venezuela, le 9 mars 2019

Lors de la dernière grande manifestation, le samedi 9 mars, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Caracas pour marquer la Journée nationale anti-impérialiste du Venezuela. Cette année était le quatrième anniversaire de la signature du premier décret par Barack Obama déclarant le Venezuela « une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis », assortie d'une série de sanctions ciblées. Le rassemblement a commencé alors que le pays se remettait d'une panne d'électricité de près de 24 heures qui aurait été un acte de sabotage délibéré qui a touché la plus grande partie du pays. Samedi midi, une autre attaque a eu lieu, touchant à nouveau une grande partie du pays et obligeant les ouvriers en électricité à recommencer le processus de réparation.

L'immense rassemblement coloré était caractérisé par l'esprit de combat et la résistance du peuple, qui se montrait plus déterminé que jamais à résister et à veiller à ce que cette tentative criminelle et toutes les tentatives criminelles de les forcer à se soumettre continuaient à échouer. S'adressant à la foule, le président Nicolas Maduro a déclaré qu'ils avaient surmonté tant de défis et qu'ils réussiraient aussi à surmonter celui-ci. « Nous le ferons avec amour, résistance et courage révolutionnaire », a-t-il déclaré aux applaudissements et acclamations des manifestants.

Le 23 février 2019 et pratiquement tous les jours depuis, des milliers de personnes ont manifesté, tenu des rassemblements et sont descendues dans les rues de Caracas et d'autres villes pour déclarer « Ne touchez pas au Venezuela ! » et montrer leur soutien à leur président légitime, Nicolas Maduro, au gouvernement bolivarien et à sa politique d'union civique et militaire pour défendre la patrie. Une journée internationale de solidarité avec le Venezuela, qui a rassemblé des milliers de personnes dans les rues des villes et villages du monde entier, a également eu lieu le 23 février avec comme mot d'ordre « Ne touchez pas au Venezuela ! » et « Pas de guerre contre le Venezuela ! » (Voir les photos ci-dessous)

La provocation de l'USAID aux frontières part en fumée

La semaine qui a débuté le 23 février n'a pas été bonne pour les forces du coup. D'abord il y a eu l'échec catastrophique du plan très médiatisé des impérialistes américains et de leur « président par intérim » fantoche, Juan Guaido. Ce plan était de faire entrer au Venezuela l'aide livrée par des avions militaires américains dans la ville frontalière colombienne de Cucuta alors que la frontière avait été fermée et était gardée par la police nationale vénézuélienne.

Dans la matinée, à 8 h 30, deux gros véhicules blindés ont soudainement foncé sur une foule de personnes qui se tenaient du côté vénézuélien près d'une barrière en béton qui bloquait le pont international Simon Bolívar et le véhicule de tête a heurté plusieurs personnes avant de percuter la barrière. Une photographe chilienne, qui a failli être tuée, s'est filmée couverte de sang. Trois individus, des déserteurs de la Garde nationale du Venezuela, sont sortis des véhicules et, sans se soucier des blessés, ont fui en Colombie où ils ont été reçus à bras ouverts par les petits amis de Guaido qui les attendaient du côté colombien.

Des escarmouches ont eu lieu pendant toute la journée, mais aucune des cargaisons de l'USAID n'a pu passer au Venezuela, en dépit de tous les efforts des dirigeants et des sympathisants de l'opposition qui s'étaient massés du côté colombien pour accompagner des camions qui avançaient vers la frontière fermée.

Les hommes de main de Guaido ont essayé de convaincre par des menaces les policiers vénézuéliens qui étaient sur le pont de les laisser passer, ou mieux, de déserter. Comme ce n'est pas arrivé et qu'il était devenu évident que la cause était perdue, le coordinateur de l'opération a dit à tout le monde de quitter, ce que la plupart ont fait. Puis, sous l'oeil vigilant de la police colombienne, qui n'a rien fait pour les arrêter, une bande d'individus masqués ont commencé à préparer et à lancer des cocktails Molotov et des pierres sur la police du côté vénézuélien et ont incendié, délibérément ou accidentellement, deux camions « d'aide » garés sur le pont.

Des vidéos prises par TeleSUR le lendemain matin montrent que parmi les restes carbonisés de la cargaison « d'aide » d'un camion, il y avait des câbles métalliques, des fils de fer barbelés, des clous, des pics, des masques à gaz et des sifflets, du matériel généralement utilisé par les forces de l'opposition au Venezuela pour fomenter des « guarimbas », des protestations violentes similaires à celles qui ont eu lieu en 2014 et en 2017 dans le pays, et dresser des barrages mortels avec des câbles métalliques tendus en travers de la rue.

Ce qui s'est vraiment passé à la frontière entre la Colombie et le Venezuela le 23 février 2019

Le scénario de tout ce qui allait se passer à la frontière avait été écrit longtemps à l’avance par les responsables de l’opération; il n’était donc pas surprenant de les entendre déclarer avec certitude, malgré tous les éléments de preuve, que « Maduro » avait ordonné l'incendie des camions pour empêcher « l'aide humanitaire » d'atteindre le peuple vénézuélien.

Prenant la parole devant le Conseil de sécurité des Nations unies le 26 février, le représentant permanent de la Russie, Vassily Nebenzia, a déclaré que « l'opération d'aide » menée par les États-Unis constituait une tentative d'acheminer au Venezuela une cargaison non inspectée en se servant de civils comme bouclier humain.

Ce à quoi nous avons assisté, a-t-il déclaré, était « une tentative de violation de la frontière d'un État afin de livrer une cargaison inconnue ». Il a accusé les États-Unis de tentative de changement de régime au Venezuela en utilisant les concepts d'« intervention humanitaire » et de « responsabilité de protéger » qui ne sont pas reconnus par le droit international, et que s'ils voulaient vraiment aider le peuple du Venezuela, les États-Unis auraient agi par l'intermédiaire d'agences des Nations unies accréditées dans le pays comme d'autres le font. Une semaine plus tôt, la Russie avait envoyé sans problème 7,5 tonnes de fret médical à Caracas par l'intermédiaire de l'Organisation mondiale de la Santé, a-t-il déclaré.

USAID a une longue histoire de provocations et d'ingérence au Venezuela pour saper la révolution bolivarienne. Selon WikiLeaks, entre 2004 et 2006, l'USAID a mené diverses actions et versé 15 millions de dollars à des dizaines d'organisations civiles au Venezuela afin de faire progresser la stratégie de l'ancien ambassadeur des États-Unis au Venezuela, William Brownfield, consistant à scinder les forces bolivariennes et à susciter le mécontentement de certains partis. secteurs avec des réformes du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV).[1]

La réunion du Groupe de Lima à Bogota

Le 25 février, le vice-président des États-Unis, Mike Pence, et un représentant de l'Union européenne (UE) ont participé à la réunion du Groupe de Lima à Bogota, en Colombie. Cela ne s'est pas déroulé comme le voulaient les États-Unis ou Juan Guaido.

Certes, la déclaration faite à la fin de la réunion était pleine de venin contre Nicolas Maduro et son gouvernement concernant les événements du 23 février sur le pont et d'autres événements. Dans cette déclaration, le Groupe de Lima a également appelé à resserrer le siège économique brutal contre le pays et à intensifier les tentatives d'isolement du gouvernement bolivarien tout en appelant à « la fourniture immédiate d'aide humanitaire ». Son libellé visaait à amener le Conseil de sécurité de l'ONU à autoriser une intervention contre le Venezuela en affirmant que « le maintien de Nicolás Maduro et de son régime illégitime au pouvoir représente une menace sans précédent pour la sécurité, la paix, la liberté et la prospérité dans toute la région », mais les États-Unis n’ont pas réussi à obtenir l’approbation du recours à la force, comme Guaidó l’avait demandé par avance. La représentante de l'Union européenne s'est prononcée contre le recours à la force, comme l'a fait également le vice-président du Brésil, le général à la retraite Hamilton Mourao, qui a déclaré que les erreurs commises au cours du « terrible » XXe siècle ne doivent pas être répétées et que l'engagement de la région en faveur de la paix doit être maintenu. À la fin, Mike Pence n'a pu que rappeler que, si une « transition pacifique » n'était pas possible, pour les États-Unis toutes les options étaient sur la table.

Le journal argentin La Politica Online a rapporté qu'à cette réunion Mike Pence a reproché à Juan Guaido l'échec embarrassant de l'opération « d'aide » du 23 février, qui était censé marquer le début de la fin de Nicolas Maduro. Mike Pence a également reproché à Juan Guaido de nombreuses autres choses qui ne se sont pas déroulées comme ce dernier l'espérait, comme sa promesse que si la plupart des dirigeants du monde le reconnaissaient comme président, au moins la moitié des officiers des Forces armées nationales bolivariennes déserterait - rien de tout cela n'est arrivé.

Débat et vote aux Nations unies

Des batailles politiques importantes ont également eu lieu au Conseil de sécurité des Nations unies à New York les 26 et 28 février et au Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève le 27 février.

Le ministre des Relations extérieures du Venezuela, Jorge Arreaza, et l'ambassadeur du Venezuela auprès des Nations unies, Samuel Moncada, ont représenté leur pays avec honneur à toutes les occasions. Ils ont rectifié les faits sur bien des sujets, notamment la guerre économique au Venezuela et les programmes sociaux que le gouvernement a mis en place pour contrer ses effets néfastes sur la population et la politique d'aide internationale du Venezuela. Jorge Arreaza a également présenté des preuves photographiques des événements qui ont eu lieu à la frontière avec la Colombie pendant la fin de semaine.

Jorge Arreaza a dit clairement que le Venezuela accepte l'aide humanitaire, mais qu'elle devrait être fournie par l'entremise des Nations unies. Il a ajouté que le Venezuela est également en mesure de payer pour les biens dont il a besoin, mais que cela est rendu difficile, sinon impossible, par le blocus financier imposé par les États-Unis. L'ONU a mis au point un mécanisme pour aider le Venezuela en facilitant les paiements nécessaires, ce que l'Union européenne a récemment accepté d'utiliser pour fournir quelque 2 milliards de dollars de biens au cours de la période à venir.

De nombreux autres pays ont pris la défense de la Charte des Nations unies et ont exigé la fin de l'ingérence, des menaces d'intervention militaire contre le Venezuela et du recours à des mesures de contrainte unilatérales. Jorge Arreaza a déclaré que si les États-Unis n'excluaient pas la guerre comme option, ils ne peuvent pas être membres des Nations unies. Il a remercié tous les pays d'Amérique latine et des Caraïbes d'avoir dénoncé la menace du recours à la force en dépit de leurs positions politiques différentes et a affirmé qu'ils contribuaient à faire de la région une zone de paix.

Même si les États-Unis avaient demandé à la réunion du Conseil de sécurité de présenter une résolution pour pousser le Venezuela à accepter l'« aide » de forces hostiles à son gouvernement qui ne le reconnaissent même pas, la majorité des pays qui se sont exprimés se sont déclarés contre tout recours à la force. Beaucoup ont demandé que les Vénézuéliens puissent résoudre leurs problèmes eux-mêmes. Les pays du Groupe de Lima dont le programme est le changement de régime ont appelé à la tenue d'élections présidentielles « libres et équitables ». D'autres, qui forment la grande majorité des pays membres de l'ONU, se sont opposés à toute forme d'imposition au Venezuela, notamment la tenue d'élections injustifiées. Certains se sont fait un devoir de dénoncer le bilan sanglant des États-Unis d'invasions de pays, de renversements de gouvernements et de massacre de centaines de milliers de personnes en Amérique latine, dans les Caraïbes et ailleurs, et de menacer le Venezuela du même sort.

Au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, Jorge Arreaza a demandé à l'organisme de faire entendre son opposition aux mesures de contrainte unilatérales comme les sanctions contre tout pays, et aux violations flagrantes de la Charte des Nations unies et des principes de la coexistence civilisée entre les États. Il a répété l'invitation de son gouvernement au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, de se rendre au Venezuela pour voir la situation de ses propres yeux, ce qu'elle est prévue faire plus tard ce mois-ci.

Il a également réitéré l'intérêt du président Maduro pour l'établissement des mécanismes de dialogue non seulement avec l'opposition vénézuélienne, mais aussi avec le gouvernement Trump des États-Unis et a déclaré que l'ONU pouvait faire beaucoup pour rapprocher les parties. Les Nations unies doivent également condamner l'agression contre le Venezuela, a-t-il dit, et a ajouté qu'il ne voulait pas revenir l'année prochaine et parler des victimes d'une guerre contre son pays.

Deux projets de résolution ont été déposés au Conseil de sécurité le 28 février - l'un par les États-Unis et l'autre par la Russie. Le projet de résolution des États-Unis demandait « un accès sans entrave et l'acheminement de l'aide » ainsi que la mise en place d'un processus pour la tenue d'une nouvelle élection présidentielle. La résolution de la Russie exprimait la préoccupation de la Russie face à la menace d'utilisation de la force, appelait à une coordination de l'aide humanitaire avec le gouvernement vénézuélien et apportait son soutien « aux mécanismes visant à promouvoir la paix et le dialogue au Venezuela, dont le Mécanisme de Montevideo ».

Cette résolution exhortait également les États à respecter les principes inscrits dans la Charte des Nations unies. Comme il fallait s'y attendre, aucune résolution n'a été adoptée. La résolution des États-Unis a été appuyée par une majorité de 9 voix contre 3 et la Russie et la Chine ont opposé leur veto. Trois pays se sont abstenus. La résolution russe a été battue 7 contre 4 sans recours à un veto. Quatre pays se sont abstenus.

Après les votes, l’Ambassadeur Samuel Moncada a demandé comment le Conseil de sécurité pouvait permettre la violation ouverte de sa Charte, en donnant l’exemple de la guerre économique illégale contre le Venezuela, avec plus de 30 milliards de dollars volés à la population. Le pillage ne peut être dissimulé sous un manteau humanitaire, a-t-il déclaré. Moncada a conclu son discours en déclarant que ce que le Venezuela demandait au Conseil de sécurité était une déclaration claire de rejet du recours à la force militaire, et de demander que soient respectés tous les principes de la Charte fondatrice de l'ONU, nommant sept principes violés ouvertement par ceux-ci par l'ingérence dans les affaires du Venezuela aujourd'hui.

Les peuples du monde veulent que la Charte des Nations unies soit respectée. Ils veulent que les problèmes soient réglés par des moyens pacifiques en respectant les principes sur lesquels l'ONU est fondée et qui sont inscrits dans sa Charte. L'initiative prise ce mois-ci par 60 pays de former un nouveau groupe à l'ONU pour défendre la charte et mettre ses principes en pratique sans appliquer une politique de deux poids deux mesures, dans l'intérêt de tous les pays, grands et petits, est une étape positive vers la défaite de ceux qui prétendent que les groupes qu'ils établissent défendent « un ordre international basé sur les règles » pour cacher qu'ils ne respectent pas la primauté du droit international telle qu'inscrite dans la Charte des Nations unies.

Note

1. « The 10 Functions of USAID, the 'Humanitarian' Mega-Agency of the CIA », Nazanín Armanian, Publico.es, 2 mars 2019

Haut de page


Venezuela dénonce la campagne de propagande de Trump visant à renverser le gouvernement bolivarien


Opération sous fausse bannière sur le pont de la frontière du Venezuela et de
la Colombie le 23 février 2019

La République bolivarienne du Venezuela dénonce devant le monde entier la campagne acharnée que mène le gouvernement des États-Unis, avec un groupe de pays subordonnés, pour renverser le gouvernement du Venezuela et le président constitutionnel Nicolas Maduro Moros, en violation flagrante des principes les plus élémentaires du droit international public.

Le 23 février, l'administration de Trump a tenté de faire entrer illégalement et par la force sur le territoire vénézuélien une cargaison de soi-disant secours sans le consentement des autorités du Venezuela et portant atteinte à l'intégrité territoriale de notre pays. L'objectif évident était de créer une action de propagande sans précédent et de provoquer le chaos et la violence.

L'opération prévue sous fausse bannière déjouée le weekend dernier - enregistrée par plusieurs médias et rejetée par l'ONU et la Croix-Rouge internationale - visait à faciliter une intervention militaire étrangère des pays voisins dans le cadre du coup d'État contre les autorités légitimes de la République bolivarienne du Venezuela, à l'initiative ouverte du gouvernement étasunien.

Une fois de plus, le régime américain a essuyé un échec lamentable dans ses efforts pour mettre en oeuvre un plan militaire interventionniste, malgré les attaques continuelles menées depuis le territoire colombien contre les agents de sécurité du Venezuela qui, prudents et imperturbables, ont protégé notre souveraineté nationale. En ce sens, le Venezuela dénonce le fait que les agresseurs comptaient sur le soutien et la protection des autorités de la République de Colombie.

Aujourd'hui, le vice-président des États-Unis, en tant que dirigeant reconnu du groupe de pays cartellisés contre le Venezuela, a annoncé l'adoption prévue de nouvelles mesures coercitives unilatérales à l'encontre des gouverneurs élus du pays. Il a également tenté d'ordonner à d'autres pays de participer au pillage grossier des avoirs de la République déjà pleinement entrepris par Washington et qui comprend le vol d'avoirs de la PDVSA (Petróleos de Venezuela S.A., société d'État de gaz naturel et de pétrole) évalués à 30 milliards de dollars.

Le Venezuela appelle la communauté internationale à resserrer les rangs pour défendre les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies, car leur violation compromet la paix et la sécurité internationales. La défense du multilatéralisme et du droit international aujourd'hui sera la garantie de la paix future.

Il y a deux cents ans, le peuple du Venezuela a vaincu l'empire le plus puissant de l'époque et il contrecarrera toutes les visées impérialistes actuelles. Le Venezuela est irrévocablement libre et indépendant et exige le respect de sa souveraineté, de son autodétermination et de son intégrité.


Le 26 février 2019, le ministre des Relations extérieures du Venezuela, Jorge Arreaza, s'est adressé au Conseil de sécurité des Nations unies pour discuter de l'utilisation de fausse bannière dans le cadre d'une opération organisée par des membres de l'opposition de droite en Colombie.

Haut de page


Sommet du Groupe de Lima à Bogota


Manifestation devant le lieu de la réunion du Groupe de Lima à Bogota, Colombie, 25 février 2019

Le sommet régional de Bogota, dirigé par Mike Pence, a laissé un goût amer au vice-président de Donald Trump. L'échec de l'opération d'aide humanitaire au Venezuela, censée marquer le début de la fin du régime de Nicolas Maduro, a été la cerise sur le gâteau.

Des sources au courant de ce qui s'est passé ont confirmé à La Politica Online que Pence a présenté au président « en charge » Juan Guaido un diagnostic sévère de tout ce qui avait échoué dans l'offensive contre le régime chaviste.

Sa plus grande plainte concernait la fidélité continue des forces armées à Maduro. Jusqu'à présent, seuls 300 soldats environ ont quitté le gouvernement, sur un total de 300 000 hommes armés. Rien.

Guaido avait promis au gouvernement américain que si la plupart des dirigeants du monde le reconnaissaient comme la plus haute autorité du Venezuela, au moins la moitié des officiers feraient défaut. Cela ne s'est pas passé. Les États-Unis ont obtenu que pas moins de 50 présidents reconnaissent le président de l'Assemblée du Venezuela, mais jusqu'à présent, les forces armées sont toujours aux côtés de Maduro.

Pour cette raison, Guaido a commencé à culpabiliser les principaux commandants de l'armée vénézuélienne par le biais des médias sociaux, pour les inciter toujours à déserter. Jusqu'à présent, il n'a pas été prouvé que cette nouvelle tactique, ou l'amplification par les médias des quelques défections qui en ont résulté, ont ébranlé les fondements de l'alliance militaire vénézuélienne avec le régime chaviste.

En présence de Pence, le Groupe de Lima a rejeté une intervention militaire au Venezuela.

Freeland a tweeté cette photo d'elle en train de consoler Guaido après qu'il ait été rabroué par Pence pour ses échecs lors de la réunion du Groupe de Lima à Bogota. Rappelons qu'elle est réputée avoir accompli la tâche intimidante de réunir les factions de l'opposition divisées pour qu'elles le reconnaissent en tant que leur « président légitime ».

Dans cette discussion tendue à Bogota, des responsables américains ont également posé des questions sur une autre des hypothèses que Guaido avait transmises au début de l'offensive contre le régime : que la base sociale de Maduro s'était désintégrée. La crise a révélé que, effectivement, le soutien à son gouvernement a diminué, mais il n'a pas disparu.

En ce sens, des reproches ont été exprimés au sujet du manque d'engagement des millionnaires vénézuéliens vivant à l'étranger. Une contribution plus déterminée devait permettre de financer la défection de policiers, de militaires et de politiciens à Guaido. Jusqu'à présent, ce n'est pas arrivé. C'est pourquoi d'importants centres de décision de la communauté internationale commencent à avertir que l'opposition vénézuélienne pourrait perdre l'élan acquis avec l'émergence de Guaido.

Cela a été constaté lors de la réunion du Groupe de Lima à Bogota, qui s'est terminée sans définition importante de la marche à suivre, après l'échec de l'opération d'aide humanitaire. Guaido avait parié que Pence annoncerait le recours à la force pour destituer Maduro, mais le vice-président a refroidi ces attentes.

À la fin du dialogue entre Pence et Guaido à Bogota, une question très délicate a été abordée : comment garantir la sécurité personnelle du président « en charge », qu'ils croient très compromise s'il retourne à Caracas ?

Une possibilité examinée est que le président « en charge » prenne le contrôle d'une partie du territoire vénézuélien, où l'armée locale garantirait sa sécurité et le reconnaîtrait comme la plus haute autorité.

(27 février 2019. Traduit de l'espagnol par LML)

Haut de page


Journée internationale d'action du 23 février

«Ne touchez pas au Venezuela!»

La fin de semaine des 23 et 24 février, des rassemblements, des marches, des piquets d'information et d'autres actions ont été organisés dans plus de 150 villes du monde entier en solidarité avec le peuple du Venezuela et la révolution bolivarienne. Le cri de ralliement des actions était partout: « Ne touchez pas au Venezuela ! Pas de guerre américaine contre le Venezuela ! ».

Canada

Halifax, Nouvelle-Écosse

Montréal, Québec


Ottawa, Ontario



Toronto, Ontario



London, Ontario

Windsor, Ontario


Winnipeg, Manitoba


Edmonton, Alberta



Calgary, Alberta


Vancouver, Colombie-Britannique


Courtenay, Colombie-Britannique

International

Asie et Océanie

Jeju, Corée


Manilles, Philippines


Guinée-Bissau

Mumbai, Inde


Sydney, Australie


Brisbane, Australie

Amérique latine et Caraïbes

Bolivie, 25 février


Bolivie, 22 février


Salvador


Cordoba, Argentine


Santiago, Chili

États-Unis

Boston, Massachusetts


Baltimore, Maryland


Buffalo, New York



Syracuse, New York


New York, New York



Détroit, Michigan


Philadelphie, Pennsylvanie


Madison, Wisconsin


Milwaukee, Wisconsin


Minneapolis, Minnesota


Tuscan, Arizona


Ohio Valley, Virginie


Charlotte, Caroline du Nord


Houston, Texas


Miami, Floride


Denver, Colorado


Santa Monica, Californie

Europe

Dublin, Irlande


Cork, Irlande


Londres, Angleterre


Liverpool, Angleterre


Amsterdam, Pays-Bas


Bruxelles, Belgique


Stockholm, Suède


Berlin, Allemagne


Hambourg, Allemagne


Asturies, Espagne


Rome, Italie

(Photos: LML, D. Penner, K. Jones, P. Graham. D. Gillan, No War on Venezuela, Hands Off Venezuela, PCFS, Green Left, JJCC, La Lucha, D. Lawvere, D. Boose, I. Martinez, Frente Independente Boricao, J. Catron, A. Azikiwe, WW, New Normal Photo, W. Bopm, K. De Franco, Ohio Valley Peace, NC Greens, G. Rubac, C.V. Nananjo, Denver Peace Council, IAC, LMS, World Peace Council, Venesol, Y. Gil, ARG provincia, Hamburg Venezuelan Consulate, PCE Asturia, J. Rily)

Haut de page


Déclarations, lettres et commentaires

Les États-Unis et le Canada doivent cesser leurs efforts pour renverser le gouvernement vénézuélien


Pour qu'elle ait un caractère humanitaire, toute aide internationale offerte à un pays doit être fondée uniquement sur le principe qu'en tant qu'êtres humains nous devons nous appuyer les uns les autres lorsque dans le besoin, sans aucune arrière-pensée. En ce moment, la soi-disant aide humanitaire au Venezuela dissimule des efforts pour y inciter une guerre civile et une agression étrangère dirigée par les États-Unis.

C'est ce qui s'est produit lors des incidents du 23 février lorsque les États-Unis et le « président par intérim » autoproclamé et non élu du Venezuela, Juan Guaido, a tenté de faire entrer de force au pays des biens non autorisés à partir de la Colombie avoisinante. Les États-Unis eux-mêmes ont affirmé que leur manoeuvre à la frontière visait à mettre à l'épreuve les forces militaires vénézuéliennes. Que faut-il en déduire ? Que les États-Unis et Guaido ont eu recours au chantage et aux menaces contre les membres des forces armées vénézuéliennes pour les inciter à renier leur devoir de défendre la constitution et à mener un coup contre l'autorité exécutive légitime du pays y compris le président du Venezuela, Nicolas Maduro. Ce fut un échec. Il en fut ainsi parce que ce que les États-Unis ont organisé sur la frontière n'avait rien à voir avec les principes d'aide humanitaire, mais visait plutôt à exacerber la situation et ouvrir la porte à une invasion étrangère.

Le 23 février, plutôt que de tenter d'encourager un climat calme et pacifique pour permettre aux Vénézuéliens de résoudre leurs problèmes à l'interne, de façon éhontée le Canada s'est empressé de répéter les accusations absurdes des porte-paroles américains. Ceux-ci cherchaient à tenir le gouvernement vénézuélien responsable d'avoir incendié un camion qu'on prétend transportait de l'aide et qui était entouré de provocateurs qui lançaient des cocktails Molotov, et ce, du côté colombien du pont international et avec la permission des autorités colombiennes.

Les Nations unies et la Croix-Rouge ont refusé de participer à l'opération des États-Unis sur la base que celle-ci avait un objectif politique et non humanitaire.

Le Venezuela connaît actuellement une grave crise économique caractérisée par une forte inflation et des pénuries de médicaments et de denrées alimentaires importés, en grande partie en raison d'une asphyxie délibérée de l'économie du pays par ceux qui cherchent un changement de régime. Les pays qui ne participent pas à un blocus contre le Venezuela et son gouvernement peuvent expédier de l'aide par voie aérienne ou maritime, comme l'ont fait récemment le Mexique, la Russie, la Chine, Cuba et d'autres pays. Par exemple, Cuba a fourni de l'aide en envoyant au Venezuela plus de 18 000 travailleurs de la santé. Aussi est-il bien connu à l'échelle internationale que le Venezuela lui-même contribue au développement de pays en développement, en particulier ses nations soeurs des Caraïbes.

Le gouvernement vénézuélien a dit qu'il allait accepter l'aide livrée par les Nations unies. L'ONU a élaboré diverses façons pour que le Venezuela puisse importer des produits en contournant les sanctions imposées par les États-Unis, qui les ont conçues pour empêcher le pays d'avoir accès aux systèmes internationaux de prêts et de paiements contrôlés par les institutions financières américaines. Le fait que des pays et des entreprises transigent par le biais du système des Nations unies pour fournir ou expédier des biens au Venezuela devrait leur permettre d'éviter les risques liés aux sanctions infligées par les États-Unis aux pays qui font affaire avec le Venezuela. Cela montre bien comment les blocus imposés par les États-Unis contre Cuba et d'autres pays fonctionnent. Il s'agit d'une forme perverse de châtiment collectif dont la cible directe est le peuple du pays en question, en particulier les plus vulnérables, et dont le but est de les pousser à se soulever contre leur gouvernement. C'est non seulement une violation du droit international, mais c'est aussi profondément inhumain et n'est rien de moins qu'un acte de guerre.

Selon un point de vue humanitaire, il faut dire Arrêtez le blocus économique asphyxiant, Non au changement de régime et Non à une guerre brutale de conquête en Amérique latine. Il faut exiger des solutions politiques en commençant par la reconnaissance de la souveraineté et de l'indépendance du Venezuela et rejeter les solutions militaires basées sur le recours ou la menace du recours à la force, ce qui est illégal ! Il faut appuyer résolument toute mesure qui favorise le dialogue entre Vénézuéliens afin de résoudre leurs différends de façon pacifique et conformément à leur constitution.

(2 mars 2019)

Haut de page


Réponse à CBC de l'ambassadrice de Cuba au Canada, SE Josefina Vidal

Le dimanche 3 mars, CBC a publié un article tendancieux et manipulateur qui contenait des propos diffamatoires sur les relations entre Cuba et le Venezuela. L’ambassadrice de Cuba au Canada, SE Josefina Vidal, a adressé à Radio-Canada réponse qui suit.
* * *

Au rédacteur en chef de CBC News,

Je rejette catégoriquement l'article tendancieux et manipulateur « Le Canada en désaccord avec Cuba, un allié, sur le destin de Maduro », écrit par le journaliste Evan Dyer et publié aujourd'hui, dimanche 3 mars 2019, par CBC News.

Un bon journalisme ne spécule pas, il informe objectivement.

L'affirmation selon laquelle des milliers de Cubains seraient insérés dans les structures des forces armées et de sécurité du Venezuela et détiendraient le gouvernement du président (légitime) Nicolas Maduro est une calomnie scandaleuse. J'exige que CBC News présente une preuve, ce qu'elle n'a évidemment pas, vu qu'il n'y en a pas dans l'article.

Ce que Cuba offre au Venezuela depuis de nombreuses années est une coopération modeste, à laquelle un peu plus de 20 000 collaborateurs cubains participent, dont 94 % d'agents de la santé, d'autres du secteur de l'éducation, comme ils le font dans 83 pays.

Il est regrettable que CBC News joue le jeu du gouvernement des États-Unis, dont le président a accusé Cuba, il y a quelques jours, de maintenir une « armée privée » au Venezuela, une déclaration odieuse.

Il est regrettable que CBC News ne dénonce pas les plans d'agression militaire du gouvernement étasunien contre la République bolivarienne du Venezuela et le fait que les États-Unis déclarent ouvertement que leur objectif ultime est de renverser la révolution cubaine. À quoi d'autre peut-on s'attendre d'un personnage sinistre comme John Bolton, qui a orchestré la tentative de coup d'État contre le Venezuela en 2002, tout en accusant Cuba de développer un programme d'armes biologiques à un moment où le faux prétexte de la présence d'armes de destruction massive en Irak était fabriqué pour lancer la guerre contre ce pays ? Ce dernier mensonge a rapidement été rejeté par la communauté du renseignement américaine elle-même.

Espérons que CBC News, avec sa couverture biaisée, ne soutienne pas l'agression des États-Unis contre les peuples de notre Amérique, et s'excuse ensuite, comme l'ont fait tant d'organisations médiatiques après la guerre contre l'Irak. Nos peuples n'oublieront pas.

Comme l'a récemment déclaré le gouvernement cubain, ce qui est en jeu aujourd'hui au Venezuela, c'est « la souveraineté et la dignité de l'Amérique latine et des Caraïbes », « la survie du règne du droit international et de la Charte des Nations unies » et « si la légitimité d'un gouvernement émane de la volonté expresse et souveraine de son peuple, ou de la reconnaissance de puissances étrangères ». « L'histoire jugera sévèrement une nouvelle intervention militaire impérialiste dans la région et la complicité et l'irresponsabilité de ceux qui la soutiendraient ».

Josefina Vidal
Ambassadrice de Cuba au Canada
Ottawa, 3 mars 2019

Haut de page


La tentative méprisable de la CBC de légitimer l'agression et la guerre

Avec son récent article portant le titre « Canada at Odds with Cuban Ally Over Maduro's Fate  » (Le Canada en brouille avec son allié cubain sur le sort de Maduro), Evan Dyer poursuit la campagne de la CBC de vils mensonges et de falsifications au sujet de la lutte du peuple vénézuélien qui défend son indépendance et sa souveraineté contre l'agression étrangère.

Dire de la couverture médiatique de la CBC que c'est du journalisme jaune ne serait pas assez fort pour caractériser le sale rôle qu'elle joue pour justifier l'agression et la guerre contre le Venezuela.

Le plus récent tissu de mensonges et de calomnies publiés le 3 mars 2019 par CBC News montre à quel point la société d'État agit en symbiose avec Affaires mondiales Canada et a abandonné toute prétention de défendre la moindre intégrité journalistique.
Selon la diatribe de Dyer, qui se fie à des déclarations non fondées de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, des « milliers de Cubains sont au Venezuela », agissent en tant qu'« agents de renseignement », et « les Cubains donnent les ordres » pour maintenir le gouvernement au pouvoir.

Après l'échec lamentable de CBC News et d'Affaires mondiales Canada de fomenter un coup d'État et une invasion pour renverser le gouvernement Maduro et inciter un soulèvement de masse du peuple vénézuélien et des désertions de masse dans les forces armées vénézuéliennes, voilà qu'ils ont recours au plan B, blâmer les Cubains !

Selon le journalisme jaune pourri de Dyer, les gens devraient croire ces absurdités que Freeland et ses acolytes défendent l'autonomie du Venezuela contre la « domination cubaine ». On pourrait rire si la situation n'était pas si tragique de ces calomnies selon lesquelles Cuba aide à maintenir le gouvernement Maduro en place tout en ne soufflant pas mot sur la racaille que les États-Unis soutiennent dans ce pays.

Le nouvel homme de l'heure de l'administration Trump pour le Venezuela n'est nul autre qu'Elliott Abrams qui, en tant que principal architecte de la soi-disant guerre sale Iran-Contra, passera désormais à l'histoire pour les crimes qu'il a commis contre le peuple du Nicaragua et pour lesquels il a été condamné en 1991. Il a aussi été accusé de passer sous silence les nombreuses atrocités commises par les paramilitaires que le gouvernement américain avait lancés contre le Salvador, le Honduras et le Guatemala.

L'autre personnage central est le conseiller de la sécurité nationale John Bolton qui a récemment déclaré que les États-Unis allaient envahir le Venezuela et incarcérer son président dans le camp d'internement de Guantanamo.

M. Dyer oublie de nous informer dans son article qu'il s'agit des partenaires de travail de Chrystia Freeland qui se consacrent à « la défense de l'autonomie du Venezuela ». Désespérés dans leurs tentatives de renverser le gouvernement Maduro et de détruire la paix dans les Amériques en rendant l'invasion du Venezuela par l'impérialisme américain acceptable, ils inventent les histoires les plus farfelues pour cacher que le peuple vénézuélien est bien en contrôle de son processus révolutionnaire bolivarien.

Ce que la CBC veut faire passer pour du journalisme sont des histoires promues par la police politique impérialiste des États-Unis. Ce n'est pas par hasard que cet article arrive peu de temps après que Donald Trump ait lancé l'appel à oblitérer le socialisme et que dès qu'il aura réglé ses comptes avec le Venezuela, il va s'attaquer au Nicaragua et à Cuba.

Les Canadiens n'accepteront pas que le Canada tourne ainsi le dos au droit international. Avec cet article, la CBC a tout simplement abandonné toute intégrité journalistique. Les journalistes de la CBC et les Canadiens qui écoutent la CBC en croyant toujours en son intégrité doivent se poser des questions devant les agissements de l'agence de nouvelles officielle du Canada. Cette façon de faire de la CBC est de l'ingérence politique et celle-ci est aussi intolérable que toute ingérence politique qui sert des intérêts étroits dans le domaine judiciaire comme dans tout autre aspect de la vie. Cette haine virulente contre le peuple vénézuélien et son gouvernement n'aidera pas la cause des impérialistes américains pour renverser Maduro et prendre le contrôle du Venezuela. Les Canadiens joignent leur voix à celle des peuples de Notre Amérique et exigent que l'Amérique latine et les Caraïbes demeurent une zone de paix et que tout conflit soit réglé au moyen du dialogue et de la négociation politique, et non pas au moyen de mensonges flagrants, de provocations et de tentatives de justifier ce qui ne peut être justifié.

Pour voir l'article mensonger de CBC News, cliquer ici.

(Le 4 mars 2019)

Haut de page


Un concert pour la Colombie

Commençons d'emblée par le commencement. Selon le classement de la Commission européenne, classement préparé par le Comité permanent interagence du groupe de référence sur les risques, alertes précoces et la préparation (INFORM), la Colombie est le pays de l'Amérique latine ayant le plus haut risque de crise humanitaire, avant le Guatemala, le Mexique, le Honduras et, bien sûr, le Venezuela.

Un enfant pauvre en Colombie pourrait attendre jusqu'à 330 ans en moyenne avant de sortir de sa pauvreté, selon un rapport publié par l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). Il faudrait attendre le passage de onze générations.

Un enfant sur dix en Colombie souffre de malnutrition chronique selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (l'UNICEF). Selon un rapport du département administratif national de statistique (DANE), entre 2012 et 2016, 1562 enfants sont décédés de malnutrition sur le territoire national. Selon l'Unicef, un enfant sur trois vit dans des conditions de pauvreté multiformes et la moitié des enfants en bas de deux ans vivent dans de graves conditions de surpeuplement.

La Colombie est au troisième rang de 175 pays qui a le taux le plus élevé d'homicide infantile au monde, selon le plus récent rapport de l'ONG internationale Save the Children pour les années 2015-2017.

Durant les derniers onze mois, 162 défenseurs des droits humains et leaders sociaux dans 99 municipalités partout au pays ont été assassinés, selon les données du Bureau de l'ombudsman colombien.

Selon le plus récent rapport de Transparency International, la Colombie a baissé dans le classement de Perception of Corruption, elle qui est déjà au 99e rang des 180 pays analysés. La corruption en Colombie coûte 18 400 millions de dollars annuellement, selon le Bureau du contrôleur général de l'État, ce qui représente un peu plus de 5 % du PIB, ou 15 % du budget national.

En Colombie, les attaques contre les journalistes ont augmenté de 89 % entre 2015 et 2018, selon la Fondation pour la liberté de presse. En fait, la Colombie est — avec le Mexique et le Brésil — l'un des quatorze principaux pays au monde où le meurtre de journalistes n'est pas poursuivi devant les tribunaux, selon le classement mondial d'impunité préparé par le Comité pour la protection des journalistes.

La Colombie continue d'être le pays ayant le nombre le plus élevé de personnes déplacées dans le monde, avec 7,7 millions de personnes en 2017, selon une recherche publiée par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCNUR).

D'un point de vue économique, le classement selon l'activité industrielle a chuté de 25 % à 12 % du PIB entre 1970 et 2016, selon les chiffres de la Banque centrale de la Colombie. Et, à l'opposé, les actifs des banques ont augmenté au cours des dernières années, atteignant 48 % du PIB (alors que ce chiffre était de 23 % en 1990). 55 % des travailleurs gagnent moins que le salaire minimum.

Le Groupe d'action financière (GAF) sonne l'alarme face à une situation très problématique en Colombie. Dans son plus récent rapport, il affirme : « Les systèmes et les outils pour contrer le blanchiment d'argent ainsi que le financement du terrorisme ne sont pas entièrement conformes à l'approche d'analyse des risques et il y a d'importantes lacunes dans la supervision de ces activités ». Selon ce rapport, la Colombie a ignoré la réalité du montant total d'argent qui fait l'objet de blanchiment au pays. Dans une étude de la Banque mondiale, il est estimé que le volume d'actifs qui font l'objet de blanchiment dans l'économie colombienne représente 7,5 % du PIB.

Aussi, sur le plan démocratique, la Colombie est le pays dans la région avec le plus bas niveau de participation électorale dans toute l'Amérique latine. Entre 1994 et 2018, le nombre moyen d'abstentions à des élections présidentielles était de 54,21 %. Deux autres données additionnelles confirment la faiblesse du système démocratique de la Colombie : a) dans le vote sur les accords de paix, l'abstention était de 62,57 %, et b) le référendum populaire sur l'anticorruption organisé en 2018 a eu un taux d'abstention de 67,96 %.

En raison de tout cela et plus encore, votre Excellence le président de la République de la Colombie, M. Yvan Duque Marquez, je propose que vous convoquiez le Groupe de Lima pour tenter d'obtenir de l'aide pour votre pays qui, de toute évidence, en a de besoin si l'on se fie aux données de multiples organisations internationales. Je propose que vous alliez devant les Nations unies ou, si vous préférez, devant l'Organisation des États américains (OÉA) afin d'y trouver l'aide nécessaire pour votre pays. Et si aucune de ces démarches ne vous convient, vous pouvez toujours organiser un concert.

(CELAG, le 26 février 2019. Le texte original en espagnol traduit par LML)

Haut de page


Les sanctions contre le Venezuela

Chronologie d'une stratégie
pour détruire le Venezuela


Les sanctions contre le Venezuela sont des mécanismes réels et palpables de destruction de l'État, de son identité et, avec elle, de la société vénézuélienne. Elles font partie d'une stratégie de guerre basée sur la mise en oeuvre de diverses ressources et d'outils sophistiqués de l'hégémonie financière contre l'âme même de notre vie nationale. Bien que les bombes ne pleuvent pas sur le Venezuela et que les marines américains n'aient pas débarqué sur ses côtes, il y a amplement de signes d'agression permanente, tant nationale qu'internationale, de la part de secteurs privés et politiques.

Dans ce contexte, depuis 1999, l'antichavisme intérieur s'est manifesté tantôt sous forme de mécanismes discrets tels les boycottages ou le désinvestissement des entreprises, tantôt par des actions percutantes comme le coup d'avril 2002 ou le lockout pétrolier.

Depuis 2015, lorsque l'ancien président des États-Unis, Barack Obama, a déclaré que le Venezuela constituait « une menace inhabituelle et extraordinaire à la sécurité nationale des États-Unis », l'avant-garde politique et le leadership de l'antichavisme de l'élite transnationale qui gouverne à Washington sont devenus irréfutables et ont mis en place une série de mesures qui ont à la fois contribué à la destruction de l'économie nationale et gravement modifié la perception culturelle de la question. Cette approche est expliquée dans toutes ses dimensions dans les déclarations de Jack Lew, l'ancien secrétaire au Trésor dans l'administration Obama, qui avait déclaré que « les sanctions sont la solution parfaite de la politique étrangère des États-Unis parce qu'elles sont plus efficaces et moins coûteuses pour mater l'ennemi que le pouvoir traditionnel, parce qu'elles exercent une influence dans les marchés financiers des États-Unis, le système nerveux de l'économie mondialisée ». Ainsi, les sanctions deviennent des mesures pour assiéger les forteresses, comme à l'époque médiévale, modernisées dans cette nouvelle ère de pouvoir intelligent, technologique et mondialisé, et chaque point névralgique lié à ce pouvoir sert à mater l'ennemi, selon Lew.

2015 : les États-Unis saisissent les rênes de l'antichavisme


Ottawa, 26 mars 2016

Le blocus financier se transforme continuellement : il s'en est d'abord pris à la dette par le biais de l'isolement imposé par le système financier américain et a eu recours ensuite à des techniques d'espionnage par lesquelles les transactions vénézuéliennes sont tracées et les fonds destinés à l'importation alimentaire et médicinale sont gelés.

Depuis ce temps, le Venezuela souffre des répercussions de la chute des prix du pétrole suite à l'entente entre les États-Unis et l'Arabie saoudite d'augmenter considérablement la production de pétrole de cette dernière afin d'exercer une pression vers le bas sur les prix et d'avoir un impact négatif sur les grands pays producteurs de pétrole tels le Venezuela, la Russie et l'Iran.

En plus, l'économie a commencé à se détériorer à cause d'un manque de revenus et des activités d'une compagnie créée à Miami en 2010, le DólarToday, qui a artificiellement dévalué la devise dans le but de créer une spirale inflationniste. Le Venezuela a perdu environ 60 % de son revenu national cette année-là.

Le Décret présidentiel (13692), signé par l'administration Obama en 2015, a lancé les actions de blocus financier contre le Venezuela et, suite à cela, le gouvernement des États-Unis a rendu légale l'attaque économique contre le pays. Elle s'est basée sur la Loi d'urgence sur les pouvoirs économiques internationaux, activée au niveau constitutionnel, pour donner à l'administration les outils pour se « défendre contre la menace ».

C'est sous ce prétexte que la Maison-Blanche a placé son système financier en état d'alerte, par le biais du département d'État, en ce qui concerne les opérations financières du Venezuela.

Donnant comme prétexte la nécessité de bloquer la mobilité de comptes personnels présumés jusque là, de sept représentants vénézuéliens, cet instrument juridique a interdit le recours au système financier des États-Unis par l'État vénézuélien pour importer de la nourriture et des médicaments.

En même temps, les agences d'évaluation des risques, des agences créées par les États-Unis pour déstabiliser les pays souverains, ont publié une carte mondiale de « pays à risques ». Cela venait compléter le siège économique et financier contre les plans de relance du gouvernement du Venezuela rendus nécessaires par la chute des prix du pétrole.

L'entreprise financière française Coface a classé le Venezuela comme le pays d'Amérique latine représentant le plus grand risque, semblable aux pays d'Afrique qui vivent présentement des conflits armés. Cette « étude » a été réalisée sur la base des cotes négatives des trois agences principales de notation des États-Unis, Standard and Poor's, Fitch Rating et Moody's, qui avaient été largement responsables de l'effondrement financier mondial de 2008.

De 2015 à aujourd'hui, la variable du pays à risque a commencé à s'accroître artificiellement, afin d'entraver l'entrée du financement international et, jusqu'à la première moitié de 2018, ces trois principales agences de notation ont accru leurs attaques contre le Venezuela, omettant les paiements faits en temps sur la dette vénézuélienne, afin de pousser le pays dans une situation de défaut de paiement et de projeter une image d'insécurité en ce qui a trait à l'investissement étranger potentiel.

Dans ce contexte de siège basé sur le mécontentement social causé par la chute des prix du pétrole, la rareté, les pénuries et une vague de vandalisme, l'antichavisme a remporté la majorité à l'Assemblée nationale et a organisé un niveau plus élevé d'agression financière contre le Venezuela, cette fois par le biais de l'Assemblée.

2015 : le siège financier et le défaut de paiement
qui ne s'est jamais produit

En avril 2016, le Fonds monétaire international a publié un rapport faisant état d'une
« catastrophe économique  » au Venezuela, créant l'attente d'un effondrement, de l'inflation et de la rareté des produits pour légitimer les actions de la guerre économique menées par Fedecamaras et Consecomercio, les deux principales associations du secteur privé du Venezuela.

L'Assemblée nationale, coupable d'outrage pour son incorporation de trois députés manifestement élus de manière frauduleuse, a approuvé des documents juridiques en mai et en août, qui ont déclaré « nuls  » les contrats pétroliers, les investissements étrangers et l'émission de nouvelle dette par le pays, et a essayé d'empêcher de l'argent neuf d'entrer dans les coffres de l'État.

En 2016 et 2017, les comptes vénézuéliens aux États-Unis ont été fermés par de grandes banques privées, comme Citibank et JP Morgan, parce que le Décret présidentiel 13692 donnait au département d'État le pouvoir d'avoir recours à des mécanismes de surveillance des transactions financières vénézuéliennes aux États-Unis.

Derrière le prétexte de protéger son système financier des « représentants corrompus », se cachait l'objectif d'isoler le Venezuela du système financier des États-Unis et de faire obstruction à ses importations et au paiement de sa dette étrangère. La Commerzbank, la deuxième plus grande banque d'Allemagne s'est jointe à cette entreprise.

En juillet 2016, l'index des pays à risque, l'EMBI, créé par la banque JP Morgan, a donné au Venezuela le plus mauvais score au monde (2640 points), derrière des pays en guerre comme l'Ukraine, bien que l'État vénézuélien ait payé 6 milliards de dollars de dettes cette année-là. En septembre, la PDVSA a offert d'échanger 7,1 milliards de dollars américains en obligations afin de réduire ses paiements et les trois principales agences américaines d'évaluation des risques ont cherché à faire peur aux investisseurs en déclarant une situation de défaut s'ils acceptaient la proposition de l'entreprise pétrolière d'État vénézuélienne.

En novembre, JP Morgan a émis une fausse alerte de défaut de paiement au sujet d'un défaut allégué de la PDVSA de 404 millions de dollars sur sa dette afin de générer de la peur au sein du monde financier et d'endommager l'image de l'entreprise d'État. L'entreprise pétrolière américaine ConocoPhillips a aussi intenté une poursuite contre la PDVSA devant un tribunal du Delaware pour son opération d'échange d'obligations afin de faire peur aux participants et de faire échouer l'opération.

Dans cet environnement agressif envers l'économie du Venezuela, l'inflation causée par le DólarToday a clôturé à environ 800 %, selon des données qui ont été fuitées à des agences internationales.

2017 : Embargo, échec de la violence et déstabilisation ultérieure


Le 22 mai 2017, incendies d'autobus de transport en commun lors de l'escalade
de la violence par les forces antichavistes

En avril 2017, le président de l'Assemblée nationale élu illégalement, Julio Borges, a demandé à plus de 20 banques internationales de cesser leurs liens économiques et financiers avec le Venezuela. En mai, il a déclaré « nul » l'achat d'obligations de PDVSA d'un montant de 865 millions de dollars U.S. par la banque américaine Goldman Sachs.

Soucieux de coordonner les sanctions financières et économiques contre le Venezuela et utilisant l'Assemblée nationale comme un moyen de légitimer le blocus financier, Borges s'est entretenu avec le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, H.R. McMaster. De cette manière, le blocus financier empêchait le pays d'importer les aliments et les médicaments nécessaires à sa survie.

Avec l'appui des États-Unis et de l'Organisation des États américains (OÉA), les Vénézuéliens antichavistes ont entrepris une nouvelle escalade de chaos et de violence encore plus intense et dangereuse que celle de 2014, causant des millions de dollars de pertes au pays et laissant un lamentable bilan de 130 morts et des milliers blessé. De même, les États-Unis ont sanctionné plus de 20 responsables vénézuéliens, représentants de tous les pouvoirs publics et responsables du maintien de l'ordre intérieur, afin de nourrir le chaos provoqué par les violentes manifestations de rue (guarimbas).

À titre de mesure extrême, le président Nicolas Maduro a appelé en mai à l'élection d'une assemblée nationale constituante (ANC), dont l'élection s'est déroulée en juillet dans un climat de violence intense. Plus de 8 millions de Vénézuéliens ont participé à l'élection, mettant ainsi fin à un scénario de violence traumatisant. Le pays a retrouvé sa stabilité politique et sociale face à un cycle d'agressions visant à destituer le président Nicolas Maduro et à détruire le cadre constitutionnel actuel.


En mai 2017, des élections ont été organisées pour une assemblée constituante nationale.

2017 après l'élection de l'Assemblée nationale constituante :
une ingérence virulente

La période d'août à novembre a été la période la plus active de l'agression contre le Venezuela cette année-là. Quand les guarimbas ont échoué, l'Europe est entrée dans le jeu déstabilisateur ; en août, la banque suisse Crédit Suisse a interdit à ses clients d'effectuer des transactions financières avec le Venezuela, comme l'avait demandé Julio Borges en avril.

Dans un décret, Trump a interdit l'achat de la dette vénézuélienne et le rapatriement des dividendes de CITGO, filiale américaine de PDVSA, fermant ainsi deux canaux de financement essentiels pour un Venezuela dévasté par les guarimbas.

Les États-Unis ont alors commencé à appliquer un embargo non déclaré sur le pétrole. Les banques privées américaines, sous la pression du département du Trésor, ont refusé d'émettre des lettres de crédit pour l'achat de pétrole brut vénézuélien, affectant ainsi négativement les revenus du pays.

PBF Energy, l'une des plus grandes raffineries du Venezuela, a dû renoncer à ses liens économiques avec le pays à la suite des sanctions.

En septembre, le département du Trésor, via son réseau de contrôle de la criminalité financière (FINCEN), a émis une alerte appelée « drapeaux rouges » qui impose un système de surveillance et de contrôle des transactions financières du Venezuela afin d'empêcher le paiement de vivres et de médicaments. Avec les sanctions imposées par Trump en août, CITGO a commencé à avoir des difficultés à acquérir du pétrole brut pour ses raffineries et à maintenir ses opérations stables.

Dans ce contexte, quelque 300 000 doses d'insuline payées par le gouvernement vénézuélien ne sont pas parvenues dans le pays car Citibank a boycotté son achat. Au même moment, le débarquement de 18 millions de boîtes de nourriture des Comités locaux d'approvisionnement et de production (CLAP) au Venezuela a été interrompu par les obstacles imposés par le système financier américain, ses autorités ayant fermé 52 comptes bancaires vénézuéliens dans des entités telles que Wells Fargo, East & City, en raison des liens de leurs propriétaires avec le gouvernement vénézuélien.

Pendant ce temps, des élections régionales se sont tenues avec plus de 11 millions de voix exprimées au cours du processus. Le chavisme a remporté 19 des 23 postes de gouverneur aux élections organisées par l'ANC, auxquelles ont participé des partis politiques antichavistes tels que Acción Democrática et Voluntad Popular.

Malgré cela, même si durant ces trois dernières années le Venezuela n'a jamais cessé de respecter ses engagements internationaux, la société européenne Euroclear, créée par JP Morgan, a décidé de retenir 1 650 millions de dollars destinés à l'achat de produits alimentaires et de médicaments.

Le Comité des Amériques de l'Association internationale des échanges et produits dérivés (ISDA) a déclaré le Venezuela en défaut de paiement, ignorant le paiement d'une dette de 70 milliards de dollars au cours des deux années précédentes. Tandis que JP Morgan a encore augmenté le niveau de risque du pays qu'est le Venezuela à 2 989 points, le pire chiffre depuis 2014, alors qu'il se situait à 1 458 points.

L'agence de notation Standard and Poor's a déclaré le Venezuela en « défaut sélectif », faute de pouvoir honorer ses engagements, les sanctions limitant les transactions financières du pays dans le système de paiement américain. Avec ces manoeuvres, ils ont tenté d'ouvrir la porte à la confiscation des avoirs de PDVSA.

Le même mois de novembre, le gestionnaire américain de titres obligataires Wilmington Trust accusait Corpoelec (compagnie nationale d'électricité du Venezuela) de ne pas annuler les intérêts de sa dette de l'ordre de 27 millions de dollars, alors que le pays connaissait un blocus total des moyens de paiement dans le système financier américain.

À tel point qu'un envoi de Primaquina, un médicament utilisé pour traiter le paludisme, n'est pas entré dans le pays en raison du blocus du laboratoire colombien BSN Medical, et que 23 opérations du système financier international ont été restituées ce qui représente un total de 39 millions de dollars en nourriture, fournitures de base et médicaments.

En décembre, 19 banques américaines ont fermé arbitrairement 19 autres comptes bancaires vénézuéliens à l'étranger, empêchant ainsi les paiements aux créanciers, tandis que l'opposition de droite du Venezuela a décidé de ne pas participer aux élections municipales après sa défaite aux élections régionales d'octobre. Les chavistes ont encore gagné par une victoire écrasante, remportant plus de 95 % des sièges de maires.

2018-2019 : une attaque colossale et multiforme

En janvier 2018, le chef actuel de la CIA et secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, a déclaré lors d'une conférence à l'American Business Institute que les sanctions financières contre le Venezuela avaient été coordonnées directement par lui avec le président Trump.

En même temps, onze obligations vénézuéliennes et du PDVSA, d'une valeur de 1,241 milliard de dollars, n'ont pu être payées à leurs créanciers en raison de l'obstacle des sanctions. L'Assemblée nationale (toujours au mépris de son mandat) a adopté une motion dans laquelle elle criminalisait la cryptomonnaie vénézuélienne Petro, confirmant ainsi sa volonté de maintenir le pays sans source de financement.

En mars, l'administration Trump a déclaré illégal, par décret, l'achat ou toute autre opération liée au Petro par des entreprises et des citoyens américains. Par cette manoeuvre, elle a légalisé l'accord de l'Assemblée nationale qui touchait la prévente initiale et les ressources qui entreraient dans le pays dans un contexte où 2 500 millions de dollars supplémentaires appartenant au Venezuela seraient retenus dans des banques américaines. Une grande partie de cet argent devait être utilisée pour payer les créanciers internationaux.

Au cours de ce mois, quinze boxeurs vénézuéliens n'ont pas pu se rendre à la qualification pour les Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes (CAC) de 2018 au Mexique en raison des sanctions financières qui ont empêché le traitement des paiements pour la logistique. Une fois cette pierre d'achoppement surmontée, le drame suivant a été que la Colombie a bloqué son espace aérien pour empêcher ces boxeurs de faire le voyage.

Le gouvernement colombien a bloqué 400 000 kilos de nourriture dans des boîtes CLAP qui entreraient dans le pays pour renforcer le programme alimentaire qui nourrit plus de 6 millions de familles dans tout le pays.


L'ancien président colombien Juan Manuel Santos a annoncé lors d'une conférence le vol de 400 tonnes de nourriture dans des boîtes CLAP. (Casa de Nariño)

En avril, les États-Unis et la Colombie ont créé un groupe de renseignement financier chargé de bloquer l'importation de produits alimentaires et de médicaments, donnant une dimension internationale à l'asphyxie financière. Et en mai, la société pétrolière américaine ConocoPhillips a mis en place une série d'embargos sur les actifs de PDVSA en raison d'un jugement obtenu par sentence arbitrale sur une somme de 2,4 milliards de dollars réclamée par la Chambre de commerce internationale.

Cette manoeuvre a non seulement affecté sa capacité existante sur la scène internationale, mais a également limité les revenus du pays provenant de la vente de pétrole brut, intensifiant ainsi les dommages causés au coeur de l'économie nationale et cherchant à dissoudre davantage le tissu social qui contribue au maintien d'une part de la stabilité.

S'est jointe à eux la société minière canadienne Rusoro qui a intenté une action en justice visant à joindre les actifs de CITGO et une partie de PDVSA en échange d'une somme de 1 200 millions de dollars, le tribut obtenu par un arbitre. L'entrepreneur canadien SNC-Lavalin a également poursuivi PDVSA devant un tribunal de New York pour plus de 25 millions de dollars pour non-paiement de dette.

Ainsi, les États-Unis ont renforcé leur politique d'asphyxie financière et de séquestration des ressources vénézuéliennes en limitant à la fois la vente d'actifs pétroliers vénézuéliens sur le sol américain et le règlement des créances, en représailles du triomphe présidentiel du chavisme le 20 mai.

À leur tour, les pays du groupe de Lima ont convenu, conformément à la politique de Trump, d'utiliser les renseignements financiers de leurs États respectifs pour poursuivre les transactions, les comptes et les opérations financières du Venezuela. Le résultat de tout cela a été une chute brutale des importations, passant de 60 milliards de dollars par an entre 2011 et 2013 à un total de 12 milliards en 2017.

L'un des points culminants de cette phase d'agression est sans aucun doute l'embargo de la société PDVSA sur le territoire américain, CITGO, annoncé par le directeur du Conseil de sécurité nationale, John Bolton, conformément à l'imposition d'un embargo sur le pétrole provenant du Venezuela.

Cela vise à nuire davantage à la capacité d'obtenir un financement pour le Venezuela et donc de payer les importations, étant donné que cet embargo virtuel a, selon le New York Times, des effets immédiatement « atroces », étant donné que durant la première semaine de son imposition, les ventes de pétrole vénézuélien aux États-Unis ont diminué de 40 %.

Ainsi, le scénario de « crise humanitaire » planifié et mis en place sert les prétentions interventionnistes qui sous-tendent « la présidence intérimaire » de Juan Guaido dans le cadre d'une stratégie définitive visant à attaquer nos ressources et notre dignité nationale.

Disloquer le pays est l'objectif fondamental

Les données historiques montrent que le blocus financier a ouvert la voie à l'intervention et à la reconnaissance internationale d'un gouvernement parallèle (cas de la Libye), a créé des incitations économiques pour les mouvements de mercenaires stimulés par la CIA (cas de la Yougoslavie), affaibli les forces armées d'un gouvernement non aligné avec Washington et renforcé la puissance de feu des groupes paramilitaires (cas de la Syrie), créé des dissensions au sein du haut commandement politico-militaire en utilisant la précarité de la population comme moyen de pression politique (cas de Cuba) et affecté l'industrie pétrolière et les conditions internes pour faire obstacle au développement de l'énergie en tant qu'arme politique (cas de l'Iran).

Le blocus financier contre le Venezuela poursuit la destruction massive de l'économie nationale, le démantèlement des acquis sociaux de l'ère Chávez et touche la population la plus pauvre qui, depuis 1998, s'est révélée être la base politique la plus solide du chavisme et, surtout, cherche à miner la confiance nationale dans le fait que le potentiel interne du pays (sa population et ses ressources stratégiques) peut fournir les ressources nécessaires pour retrouver la stabilité.

Autrement dit, nier totalement le droit d'une nation de décider elle-même de ses propres solutions face aux difficultés et de décider de son avenir au-delà des décisions prises dans quelques bureaux éloignés du pays.

(21 février 2019. Traduction: LML)

Haut de page


Lisez Le Marxiste-Léniniste
Site web:  www.pccml.ca   Courriel: redaction@cpcml.ca