La fraude
impérialiste de l'équilibre
- K.C. Adams -
La prétention de viser un équilibre
supposé entre deux phénomènes
différents,
mais reliés est une fraude impérialiste commune qui
sert
à promouvoir des intérêts privés
étroits. L'exemple le plus courant est celui d'un
équilibre entre l'économie et les
préoccupations
environnementales pour empêcher qu'on expose et qu'on pense
à l'absence
de politique de responsabilité sociale.
Cette pratique impérialiste
détourne
l'attention de la nécessité de trouver des
solutions
autant
aux problèmes économiques qu'aux problèmes
environnementaux. Ces problèmes ont leurs
particularités
qu'il faut étudier et résoudre par des
investissements
tout en tenant compte de leur relation avec d'autres
phénomènes.
La pratique consistant à chercher
un
équilibre concocté au lieu de solutions
réelles
à des problèmes réels révèle
la
réticence des impérialistes à
reconnaître et
à résoudre les problèmes tels qu'ils se
posent de
manière objective, à la fois dans l'économie
et
dans l'environnement. Les impérialistes invoquent la
fraude de
l'équilibre pour éviter
d'analyser, de discuter et d'enquêter sur des
problèmes
concrets et de trouver des solutions nécessitant
l'investissement de la valeur ajoutée qu'ils veulent
exproprier
à titre de profit privé.
Dans ce refus d'entreprendre l'analyse
concrète
de conditions concrètes et de trouver de vraies solutions
à de vrais problèmes se trouve le mobile de la
production, soit de faire le plus d'argent possible dans les
meilleurs
délais. Ce mobile de la classe impérialiste au
pouvoir
empêche la résolution des problèmes qui se
posent
à la fois dans
l'économie et dans l'environnement du fait du
développement des forces productives modernes de la grande
production industrielle. La motivation des riches les oblige
à
retirer de l'argent de l'économie au lieu de le
réinvestir dans l'économie pour résoudre les
problèmes qui surgissent inévitablement lorsque les
forces productives deviennent
plus complexes et plus vastes, tels que celui de l'extraction du
pétrole par la fracturation hydraulique.
Cela est particulièrement évident
avec
les problèmes de l'environnement, où la recherche
de
solutions à la détérioration de
l'environnement ne
permet pas de générer des profits immédiats.
Elle
nécessite au contraire qu'on y consacre une valeur
ajoutée et c'est la même chose pour les
problèmes
plus vastes tels que les changements climatiques. La
motivation des riches est trop étroite pour s'attaquer aux
problèmes tels qu'ils se présentent. Les
considérations pragmatiques du profit immédiat
empêchent l'application de principes et d'une planification
scientifique à long terme dans le respect des forces
productives
modernes et de la responsabilité sociale.
Le développement de l'énergie
nucléaire et le refus des impérialistes de trouver
des
solutions au problème des déchets radioactifs en
sont un
exemple flagrant. Un autre exemple est l'abandon de mines, de
plateformes pétrolières, de sites de forage, etc.,
et
la nécessité de nettoyer des sites industriels tels
que
les usines de pâtes et papiers qui
ont déversé du mercure dans les lacs et les
rivières du nord, des zones telles que les terrains de
l'aciérie centenaire de Stelco à Hamilton et
d'autres
installations industrielles qui ont dépassé leur
durée de vie ou qui, pour une raison ou une autre, ne sont
plus
en mesure
de générer un profit maximal pour les
intérêts privés dans leur état actuel
et
sont recherchées pour d'autres fins.
L'investissement dans la dépollution
environnementale peut engloutir des profits privés et cela
viole
la loi de la production impérialiste. En règle
générale, les entreprises se délestent de
leurs
avoirs non souhaités en recourant à la protection
de la
loi sur
la faillite ou en exigeant des fonds publics pour réparer
les
dommages avant de s'engager à quoi que ce
soit. L'absence de politique de responsabilité sociale est
clairement liée au mobile et au contrôle
impérialistes de la production et à la proclamation
que
la propriété privée a
préséance sur
les droits humains.
En ce qui concerne
l'examen
du projet d'oléoduc Trans Mountain, le rapport de l'Office
national de l'énergie (ONÉ) indique : «
L'Office a mené le réexamen conformément aux
exigences de la Loi sur l'Office national de
l'énergie
[en vertu de laquelle il doit] soupeser les avantages et les
inconvénients globaux du
projet. »
Après avoir soupesé les avantages
et les
inconvénients du projet, « l'Office recommande au
gouvernement du Canada de considérer qu'il peut être
justifié dans les circonstances, vu les avantages
considérables du projet et les mesures proposées
pour
réduire au minimum les incidences. »
C'est une fraude dans la mesure où le
projet
doit lui-même prévoir des solutions aux
problèmes
posés par le développement et non s'en
désintéresser de manière aussi
cavalière.
Le projet ne peut pas être justifié s'il viole les
droits
des résidents ou si l'on refuse de reconnaître et de
résoudre les problèmes posés par
l'environnement
dans le
présent et le futur. Les droits humains ne peuvent
être
minimisés, ignorés ou marginalisés, car ils
appartiennent à chacun du fait qu'il soit humain et ne
peuvent
être violés pour des raisons pragmatiques et
certainement
pas pour des raisons fausses.
Les solutions au problème de garantir les
droits
de tous, y compris ceux des peuples autochtones, et aux «
inconvénients » pour l'environnement doivent
devenir
partie intégrante de la valeur globale d'un projet. Cette
valeur
globale augmenterait nécessairement le prix de production
et le
prix de marché du produit en question, le pétrole
lourd. L'augmentation du prix de production irait en partie
à la
dépollution de l'environnement ou à la
résolution
des problèmes que pose la grande production industrielle.
Cela
réduirait nécessairement le taux de profit de
l'entreprise, la valeur ajoutée allant à
l'humanisation
de l'environnement social et naturel et à la garantie des
droits
de tous
plutôt qu'à l'enrichissement des oligarques mondiaux
dont
les coffres sont déjà pleins à craquer.
C'est un rappel que l'économie moderne
comprend
la lutte pour la production, l'expérimentation
scientifique et
la lutte des classes. L'aspect principal de la période
actuelle
de l'histoire est la lutte des classes, qui consiste
essentiellement
à rendre les relations entre les acteurs de
l'économie, y
compris la classe sociale qui domine et son principal mobile de
production, conformes au niveau et au caractère des forces
productives socialisées modernes.
La relation dialectique antagoniste entre
employeur et
employé est en contradiction avec les forces productives
socialisées et doit être résolue, et non
équilibrée, pour qu'une nouvelle synthèse
représentant les producteurs véritables puisse se
réaliser et affirmer son contrôle et établir
un
nouveau mobile de la production, soit de garantir les droits, la
sécurité et le bien-être de tous et humaniser
l'environnement social et naturel.
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 9 - 9 mars 2019
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impérialiste de l'équilibre - K.C. Adams
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