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Les îles des Antilles néerlandaises sont situées au large des côtes du Venezuela. Curaçao est la plus grande et la plus peuplée de toutes. Ce sont des néo-colonies, les Pays-Bas contrôlent la défense et la politique étrangère. Le département d'État des États-Unis les classe dans la « troisième frontière des États-Unis » et les considère comme une extension du SOUTHCOM des États-Unis. Elles sont également liées à l'OTAN en raison de l'appartenance des Pays-Bas à cette alliance. Les États-Unis ont une importante base militaire stratégique à Curaçao, qu'ils utilisent pour mener des missions d'espionnage, de reconnaissance et de surveillance dans la région. Décrit comme un « site de sécurité coopérative » (anciennement connu sous le nom de FOL), cette base est située à l'aéroport international de Hato, également appelé aéroport international de Curaçao. Elle héberge un système de contrôle et d'alerte aéroporté et un avion de transport près de la base aéronavale royale néerlandaise. L'aéroport possède la troisième plus longue piste commerciale de la région des Caraïbes. Les vols d'espionnage américains au-dessus des bases militaires vénézuéliennes à partir de Curaçao sont un exemple de l'utilisation de cette base. Ces vols ont débuté en 2005 et ont montré que le rôle du FOL dans la lutte contre le trafic de drogue n'était qu'un stratagème. En 2006, l'opération militaire massive « Lion des Caraïbes » menée par les Pays-Bas s'y est déroulée, avec la participation des Forces canadiennes. En 2007, le « Partenariat des Amériques 2007 » a été lancé - une mission navale de six mois dans toute l'Amérique latine et les Caraïbes d'une force opérationnelle américaine.[2] Plus récemment, l'amiral Craig Faller, le
nouveau commandant du
SOUTHCOM, s'est rendu à Curaçao du 13 au 14
février, après des
discussions avec l'état-major militaire du Brésil
en
février.[3]
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Des marines britanniques au Belize
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Sur les photos ci-contre on voit les marines effectuant des exercices de combat, y compris l'évacuation des blessés. Les marines du 40e Commando ont été parmi les premières troupes britanniques à débarquer en Irak lors de l'invasion de 2003.
Ils sont actuellement accompagnés de sapeurs du 59e escadron de génie du Royal Engineers, qui fournissent un « appui technique en combat rapproché », ainsi que de membres de Condor Troop, une unité normalement basée en Écosse.
Les forces aériennes de Grande-Bretagne sont également actives dans la région.
Les données de vol montrent qu'un avion de transport de la RAF en provenance de Brize Norton a atterri à Belize le 23 janvier à la nuit tombée. Le 2 février, la RAF a publié des photos aériennes de la côte du Belize et dit que son personnel soutenait des « exercices militaires en Amérique centrale ».
Le Belize fait lui-même partie de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), qui s'oppose fermement à l'ingérence étrangère au Venezuela.
Il semble donc qu'un siège collectif est en cours, mené par des alliés des États-Unis au sein de l'OTAN, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et la France, qui a des bases en Guyane française, tous désireux de se tailler une place dans un nouveau repartage impérialiste du Venezuela et des Amériques. Les experts consultés par Prensa Latina, en plus de rappeler le danger que comportent ces mouvements, soulignent qu'ils visent en premier lieu à intimider les dirigeants vénézuéliens, mais que si cet objectif n'est pas atteint, ils pourraient être utilisés lors d'incursions directes contre cette nation sud-américaine.
En fait, de telles forces n'auraient pas besoin de se rapprocher beaucoup plus du territoire vénézuélien pour préparer des attaques avec leurs moyens aériens et leurs missiles, car elles sont en mesure de le faire à des distances relativement grandes, soulignent les experts.
1. Le Plan « Masterstroke » du Commandement Sud des États-Unis. Selon les objectifs du plan, les États-Unis vont « continuer de mettre le feu aux poudres à la frontière commune avec la Colombie, multiplier le trafic d’essence et d’autres produits, alimenter les incursions armées et le trafic de stupéfiants, provoquer les conflits armés avec les forces de sécurité de la frontière vénézuélienne ». Selon le plan, ils vont recruter « des paramilitaires, en particulier dans les camps de réfugiés à Cucuta, La Guajira et au nord de Santander, ces régions où habite une population importante de citoyens colombiens qui ont émigré au Venezuela et qui maintenant retournent dans leur pays pour fuir le régime et contribuer aux activités de déstabilisation à la frontière commune entre les deux pays. Aussi, les États-Unis veulent profiter de l’espace vacant laissé par le FARC, de la belligérance du EBN et des activités du cartel du Golfe dans cette région. » Ils terminent en affirmant qu’il faut « préparer l’engagement des forces alliées en appui aux officiers de l’armée vénézuélienne ou pour contrôler la crise interne advenant que ceux-ci tardent à agir, fixer un échéancier rigide pour empêcher le dictateur de continuer à gagner du terrain sur la scène internationale. Si nécessaire, agir avant la tenue des élections qui doivent avoir lieu en avril prochain ».
Bien que ce plan secret ait été préparé en fonction de l’élection présidentielle de l’an dernier au Venezuela, il a été adapté aux tentatives désespérées d’aujourd’hui de prendre le contrôle du Venezuela
2. En 2013, Helmin Wiels, le chef afro-curaçaon du parti Pueblo Soberano (Peuple souverain) a été assassiné. Helmin Wiels exigeait l'indépendance totale, la fin de la corruption légalisée, la fermeture de la base militaire américaine et que l'île ne soit pas utilisée contre le Venezuela.
3. Les généraux brésiliens chargés de « l'aide humanitaire » pour le Venezuela ont le sang du peuple haïtien sur les mains. Le général brésilien qui est maintenant ministre de la Défense de Jair Bolsonaro, le général à la retraite, Fernando Azevedo e Silva, était chef des opérations de la Mission des Nations unies pour la (dé)stabilisation d'Haïti (MINUSTAH)- la soi-disant force de maintien de la paix de l'ONU - sous le commandement du général Augusto Heleno Ribeiro Pereira, également à la retraite, de 2004 à 2005.
L'automne dernier, Bolsonaro a également nommé Augusto Heleno à la tête du bureau présidentiel pour la sécurité nationale. Il est décrit comme « le vrai pouvoir » derrière l'ancien capitaine de l'armée et membre du Congrès extrémiste Bolsonaro, qui a officiellement pris ses fonctions à la présidence le 1er janvier 2019.
Les déclarations publiques de la MINUSTAH au sujet du massacre (qui ont disparu avec son compte-rendu après-action à l'ambassade des États-Unis) décrivent une fusillade qui « a duré plus de sept heures au cours desquelles ses forces ont tiré plus de 22 000 munitions » et que 1 440 soldats ont participé à l'opération : 1 000 qui « ont sécurisé le périmètre ?5 et 440 qui ont été engagés dans le raid.
4. Tous les pays qui ont occupé militairement Haïti en participant à MINUSTAH sont aujourd’hui organisés dans le regroupement extrajudiciaire Groupe de Lima formé par le Canada en 2017. Ils approuvent l’intervention militaire au Venezuela et l’embellissent en lui prêtant un caractère humanitaire. Ces pays sont l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guatemala, le Honduras, le Paraguay, le Pérou et les États-Unis. Les forces de « maintien de la paix » ont occupé le pays après que les États-Unis, le Canada et la France aient orchestré le renversement violent du président élu d’Haïti Jean-Bertrand Aristide et y ont expédié des Marines américains en 2004 ainsi que des troupes du Royal Canadian Regiment.
(Blog de Tony Seed, communiqués de presse de la Marine américaine, Maritime Herald, Naval Today, Prensa Latina, agences de presse.)
Les arguments en appui aux droits
soutiennent
la primauté du droit international
Voici le texte complet de la conférence de presse de Bruno Rodriguez Parrilla, ministre des Relations extérieures de Cuba, à la presse nationale et étrangère, au Minrex, le 19 février 2019.
* * *
Bruno Rodriguez : - Bonjour. Je vous remercie de votre présence.
Nous sommes à quelques jours du référendum constitutionnel dans notre pays, qui retient toute notre attention. La mobilisation de notre peuple et dont la couverture par les médias que vous représentez a été intense, ce dont je vous en suis reconnaissant.
Bruno Rodriguez, ministre des Relations extérieures de Cuba |
Le gouvernement de la République de Cuba n'a cessé de dénoncer le fait que le gouvernement des États-Unis d'Amérique prépare une agression militaire contre la République bolivarienne du Venezuela sous des prétextes humanitaires.
À travers les discours du Premier Secrétaire du Comité central de notre Parti, le 26 juillet 2018 et le 1er janvier 2019, et dans les discours du président du Conseil d'État et du Conseil des ministres, le camarade Miguel Diaz-Canel Bermudez, en juillet dernier, et plus récemment, nous avons été alertés des très graves conséquences économiques, politiques, sociales et humanitaires qu'une nouvelle aventure militaire des États-Unis aurait sur la paix et la sécurité régionales dans Notre Amérique.
La Déclaration du Gouvernement révolutionnaire, en date du 13 février, dans la plus grande responsabilité et avec toutes les données nécessaires, affirmait — et je le répète — que des vols de transport militaire des États-Unis ont lieu au départ d'installations militaires étasuniennes à partir desquelles opèrent des unités des forces d'opérations spéciales et des unités d'infanterie de marine, destinées à des actions clandestines, y compris contre des dirigeants ou des personnes considérées comme importantes.
La préparation d'une action militaire, sous prétexte humanitaire, se poursuit, dans l'ignorance absolue des gouvernements des territoires concernés et au mépris total de la souveraineté de ces États.
Hier dans l'après-midi [le 18 février], le président Donald Trump et d'autres hauts fonctionnaires et porte-parole du gouvernement étasunien ont répété et confirmé que l'option militaire est parmi celles qui étaient envisagées. Hier, le président Trump a déclaré : « Toutes les options sont possibles. »
Selon la presse des États-Unis elle-même, les hauts commandants militaires étasuniens, qui ne s'occupent pas — ne se sont jamais occupés — d'aide humanitaire, ont eu des réunions avec des politiciens nord-américains et d'autres pays et ont effectué des visites de lieux manifestement liés à la question qui nous occupe.
Nous assistons tous à la fabrication de prétextes humanitaires. Une date limite a été fixée pour forcer l'entrée de « l'aide humanitaire » par la force, ce qui est en soi une contradiction : il n'est pas possible que l'aide véritablement humanitaire repose sur la violence, sur la force des armes ou sur la violation du droit international. Cette seule stratégie est une violation du droit international humanitaire qui révèle la politisation de l'aide humanitaire, comme à d'autres moments où de nobles causes, reconnues universellement, ont servi de prétexte à des agressions militaires.
Il conviendrait de se demander, au vu de l'instauration d'une date limite, au vu de la déclaration selon laquelle l'aide humanitaire va pénétrer quoi qu'il en soit le jour prévu sur le territoire vénézuélien contre la volonté souveraine de son peuple et la décision de son gouvernement constitutionnel, quels sont les objectifs poursuivis ? Quels pourraient-ils être si ce n'est provoquer un incident qui mette en danger la vie des civils, provoque des violences ou des circonstances imprévisibles ?
Récemment, il a été question d'une aide humanitaire qui pourrait durer des mois, voire des années. Il a été dit « tant que durera la reconstruction ». Il faudrait demander au sénateur de la Floride de quelle reconstruction il parle. Nous parlons d'un pays qui n'est pas en guerre et qui n'a pas souffert d'une guerre, mais on sait que la guerre est une excellente affaire pour les entreprises étasuniennes du complexe militaro-industriel et ensuite la prétendue reconstruction pour les autres.
Le gouvernement des États-Unis continue d'exercer des pressions sur les États membres du Conseil de Sécurité des Nations unies pour les forcer à adopter une résolution qui serait le prélude à une « intervention humanitaire ». Dans son dispositif apparaît le diagnostic d'une situation de violation de la paix et de la sécurité dans ce pays frère et il exhorte tous les acteurs internationaux et de toute nature à prendre les mesures nécessaires.
On sait très bien à travers des précédents, y compris récents, que ce langage est généralement suivi d'un autre appel à mettre en place des zones d'exclusion aérienne, à la protection des civils, à la création de couloirs humanitaires en vertu du Chapitre VII de la Charte [des Nations unies] autorisant l'emploi de la force.
Nous avons l'espoir que le Conseil de Sécurité des Nations unies fera prévaloir sa vocation et sa responsabilité en tant que principal garant de la paix et de la sécurité internationales et qu'il ne se prêtera pas à des aventures militaires.
Nous appelons ses membres à agir conformément au droit international et à défendre la paix, précieuse pour l'humanité, pour Notre Amérique et aussi pour le peuple vénézuélien.
Le gouvernement des États-Unis a inventé, a fabriqué à Washington un coup d'État impérialiste, avec un « président » fabriqué dans cette capitale du nord, ce qui n'a pas fonctionné à l'intérieur du pays. Nous pourrions citer de nombreuses sources étasuniennes, des médias accrédités qui ont donné tous les détails sur la façon dont le coup d'État a été organisé. Les pressions exercées par le gouvernement des États-Unis contre d'autres pays, y compris en ce moment, sont brutales, lesquelles tentent de forcer la reconnaissance du soi-disant « président » désigné par Washington et autoproclamé, ou l'appel à de nouvelles élections en République bolivarienne du Venezuela, en annulant celles auxquelles son peuple a déjà participé de manière légitime et constitutionnelle.
On connaît bien les tractations de l'équipe de Sécurité nationale de la Maison-Blanche, de certains responsables du Département d'État et de certaines ambassades des États-Unis. De plus, une vaste opération politique et de communication est en cours, généralement le prélude à des actions à plus grande échelle de la part de ce gouvernement.
Des mesures économiques de coercition unilatérales, et donc illégales, sont appliquées de façon croissante contre la République soeur du Venezuela : l'embargo ou le gel des avoirs financiers dans des pays tiers ; les énormes pressions sur les gouvernements qui approvisionnent le Venezuela et l'industrie pétrolière vénézuélienne ; les pressions sur des banques de pays tiers pour empêcher les transactions financières légitimes, même en devises tierces ; la confiscation, pratiquement le vol, de la filiale PDVSA aux États-Unis, ainsi que d'autres intérêts établis dans ce pays.
Ces mesures constituent une violation flagrante du droit international, et également du droit international humanitaire, causent des privations et des dommages humains et sont totalement incompatibles avec les appels hypocrites à fournir une aide humanitaire, lancés par les responsables mêmes de la mise en oeuvre de ces mesures cruelles. Les chiffres sont obscènes. On a parlé d'une aide humanitaire d'environ 20 millions de dollars pour un pays qui est privé de plus de 30 milliards de dollars par ces mesures arbitraires, illégales et injustes.
Le Gouvernement de la République de Cuba appelle la communauté internationale à agir pour la défense de la paix, à éviter, avec l'effort conjoint de tous, sans exception, une intervention militaire contre la République bolivarienne du Venezuela.
On ne peut qu'être, en ce moment crucial où se décident le respect, la validité des principes du droit international, de la Charte des Nations unies, où la légitimité d'un gouvernement réside dans le soutien et le vote de son peuple, où se décide qu'aucune pression étrangère ne saurait remplacer l'exercice souverain de l'autodétermination, dans ces circonstances, on ne peut qu'être pour ou contre la paix, on ne peut qu'être pour ou contre la guerre.
Nous encourageons le Mécanisme de Montevideo, en particulier le gouvernement des États-Unis du Mexique, de la République orientale de l'Uruguay, les gouvernements de la Communauté des Caraïbes et l'État plurinational de Bolivie à poursuivre leurs efforts dans ces conditions d'urgence, pour promouvoir une solution fondée sur le dialogue et le respect absolu de l'indépendance et de la souveraineté du Venezuela, et la validité des principes du droit international, notamment celui de la non-intervention.
Nous appelons à une mobilisation internationale pour la paix, contre l'intervention militaire des États-Unis en Amérique latine, contre la guerre ; au-delà des différences politiques, des différences idéologiques, en faveur d'un bien suprême de l'humanité, qui est la paix, qui est le droit à la vie.
Nous lançons un appel à tous les gouvernements, parlements, forces politiques, mouvements sociaux, populaires, autochtones, organisations professionnelles et sociales, syndicats, paysans, femmes, étudiants, intellectuels et artistes, universitaires, en particulier les communicateurs et les journalistes, vous (désignant les journalistes), les organisations non gouvernementales, les représentants de la société civile.
Dans le même temps, le gouvernement de la
République de Cuba réaffirme sa solidarité
ferme
et inébranlable envers le président constitutionnel
Nicolas Maduro Moros, envers la Révolution bolivarienne et
chaviste, envers l'union civique et militaire de son peuple, et
nous
affirmons que dans la République soeur bolivarienne du
Venezuela,
nous devons défendre aujourd'hui les principes de la
Proclamation de l'Amérique latine et des Caraïbes
comme
Zone de paix. Aujourd'hui, c'est là-bas que nous devons
défendre la souveraineté de tous,
l'indépendance
de tous et l'égalité souveraine des
États.
Nous avons écouté hier après-midi avec consternation le discours du président Donald Trump. Étonnamment, il a décrété la « fin du socialisme » et il a annoncé « un jour nouveau » pour l'humanité. Il a solennellement proclamé que, pour la première fois dans l'histoire, il y aura un hémisphère sans socialisme.
Curieusement, il a parlé également de progrès dans les négociations avec un grand pays socialiste et en avait choisi un autre pour tenir un sommet important. Combien de fois des personnages aux États-Unis ont-ils décrété la fin du socialisme ou la fin de l'histoire ?
Le président Trump a rendu hommage à de « grands leaders » présents à la réunion de Floride : un gouverneur, deux sénateurs, un parlementaire, un ambassadeur, tous des républicains fondamentalistes et, cinq minutes plus tard, semble-t-il, il a été averti ou s'est rendu compte qu'il avait été profondément injuste en omettant le nom de John Bolton, également présent dans la salle.
Bolton a été un fabricant de guerres durant des décennies, le principal organisateur du coup d'État au Venezuela et un défenseur permanent de l'option militaire.
Le président des États-Unis a fait référence à la dignité humaine. Apparemment, il oublie que c'est dans le capitalisme et, en particulier, dans l'impérialisme où prévalent l'injustice, l'exploitation, la manipulation des personnes.
Il a critiqué la corruption, peut-être sans reconnaître que le système politique étasunien est corrompu par nature, que c'est là où règnent les intérêts particuliers et les contributions des entreprises, où l'argent règne en maître et maintenant les données informatiques, le big data, où les élections sont gagnées en manipulant les gens.
Il a parlé de démocratie, sans mentionner les millions de citoyens étasuniens, majoritairement noirs et hispaniques privés du droit de vote, les 40 millions de pauvres, dont la moitié sont des enfants.
Il a oublié de mentionner les plus de 500 000 sans-abris dans ce pays. Peut-être ignore-t-il que là-bas prévaut un schéma racial différencié, depuis l'application de la peine de mort, le système pénitentiaire, les sanctions judiciaires ou même de la brutalité policière qui coûte en permanence la vie à des Afro-Américains.
Il n'a pas mentionné l'absence de syndicalisation des travailleurs étasuniens, ni le fait que les femmes de ce pays n'ont pas droit à un salaire égal pour un travail égal.
Il a mentionné les migrants vénézuéliens, mais il n'a pas parlé du mur du Rio Bravo. Il n'a pas mentionné les enfants centraméricains qui sont cruellement séparés de leurs parents ou de la mort de certains autres en détention. Il n'a pas fait référence à la répression contre les migrants, ni contre les minorités, ni aux meurtres commis par la police des frontières.
Le président Trump a promis le succès aux putschistes et il a déclaré : « ...parce que les États-Unis sont derrière vous pour vous soutenir ». Il ne semble pas se rendre compte que le coup d'État n'a pas fonctionné et c'est pourquoi la menace extérieure contre le Venezuela augmente.
Il s'est présenté comme le chef d'un État épris de paix, alors que des dizaines de guerres ont été provoquées par les gouvernements successifs des États-Unis. Il se lance maintenant dans une nouvelle course aux armements, y compris une course au nucléaire.
C'est le pays où on a torturé et où on continue à torturer. C'est le pays qui appelle « dommages collatéraux » la mort de civils innocents dans des aventures guerrières. C'est le pays qui a envoyé des dizaines de milliers de jeunes Étasuniens comme chair à canon pour mourir dans les guerres impérialistes de pillage. C'est le pays qui a lancé une guerre qui a coûté la vie à plus d'un million de personnes sur la base du mensonge de la présence d'armes nucléaires en Irak. Certains des protagonistes actuels ont été parmi les responsables et ce sont eux qui mentent aujourd'hui à propos du Venezuela.
Le président a dit que le socialisme ne respecte pas les frontières. Mais c'est cet impérialisme qui a occupé Cuba militairement plus d'une fois, qui a empêché notre indépendance jusqu'à l'entrée à La Havane du commandant en chef Fidel Castro Ruz. C'est le pays qui a dépouillé le Mexique de plus de la moitié de son territoire, qui a imposé de cruelles dictatures militaires en Amérique latine et qui maintient aujourd'hui des bases militaires agressives pratiquement partout sur la planète.
Le président Trump a dit que le socialisme promet l'unité, mais provoque la haine et la division. Quel cynisme extraordinaire ! Quelle hypocrisie extraordinaire ! C'est le représentant d'un gouvernement amoral, d'un secteur rejeté, y compris par les partis traditionnels étasuniens. Un gouvernement qui applique une politique sale, qui attise la polarisation de la société par un langage de haine et de division, et que même d'importants conservateurs ont dénoncé parce qu'il manque des normes minimales en politique.
Le président a également déclaré que rien n'est moins démocratique que le socialisme.
Monsieur le président Trump, essayez une réforme constitutionnelle, organisez un référendum sur vos politiques, respectez la volonté de vos électeurs. Rappelez-vous que vous êtes le président ayant perdu le vote populaire par plus de trois millions de voix. Les accusations du président des États-Unis selon lesquelles Cuba maintient une armée privée au Venezuela sont abjectes. Je le mets au défi de présenter des preuves.
Notre gouvernement rejette cette calomnie dans les termes les plus énergiques et les plus catégoriques, tout en réaffirmant le devoir et l'engagement de continuer à fournir une modeste coopération impliquant un peu plus de 20 000 coopérants cubains, tous civils, dont 94 % sont des personnels de santé et d'autres de l'Éducation, comme il le fait dans 83 pays du monde.
Nous, les Cubains, garderons notre propre cap et nous nous préparons à un Référendum qui sera une réussite dans quelques jours seulement. Nous continuerons à travailler sereinement, avec dévouement, avec la certitude de disposer de suffisamment d'outils pour construire notre avenir.
Samedi et dimanche derniers, les coopérants cubains au Venezuela ont voté pour le Référendum. Ils l'ont fait de façon massive.
Ils font savoir à leurs familles, qui s'inquiètent logiquement pour les nouvelles qui leur parviennent, qu'en dépit des circonstances, ils vivent normalement au Venezuela, qu'il est faux qu'il y a des centaines de milliers de Vénézuéliens qui meurent de faim, comme l'affirment certains porte-parole menteurs, et ils réaffirment leur engagement à poursuivre leur tâche profondément humanitaire.
Je rejette fermement la tentative d'intimidation du président Trump contre ceux d'entre nous qui, d'une manière totalement souveraine, dans l'exercice de leur autodétermination, avons décidé de construire et de défendre le socialisme, ainsi que l'intimidation contre de nombreux partis, organisations et personnes qui, épris de justice, d'équité, de développement social et environnemental durable, adversaires de l'exploitation, du néocolonialisme, du néolibéralisme, de l'exclusion, ont adopté avec conviction les idées socialistes et révolutionnaires, avec la conviction que non seulement un monde meilleur est possible, non seulement il est indispensable, mais il est inévitable.
Comme l'ont reconnu de nombreux analystes et politiciens étasuniens, le discours prononcé hier en Floride a été très électoral. Il veut intimider non seulement les forces socialistes et communistes, mais aussi les dirigeants démocrates, les électeurs, en particulier les jeunes électeurs qui sont insatisfaits du système.
Il a proclamé hier qu'il n'y aura jamais de socialisme en « Amérique ».
Il cherche à intimider non seulement les gens, mais aussi les démocrates. Sa position est bien connue : quiconque vote pour les démocrates dans la campagne électorale, qui semble déjà avoir démarré, votera pour la construction du socialisme dans cette nation du Nord.
Le principal « apport théorique » de Trump dans son discours d'hier a été l'insertion du maccartisme dans la doctrine Monroe, en défense d'une seule puissance impérialiste, à laquelle il a ajouté un anticommunisme extrême, viscéral, démodé, essentiellement rétrograde, ancré dans la guerre froide. Il ne percevra aucun droit d'auteur. Le président Reagan et auparavant le premier ministre Churchill l'ont précédé pour traiter la question.
Il y a 71 ans, Churchill déclara : « Le socialisme est la philosophie de l'échec, le credo de l'ignorance et l'évangile de l'envie... » Il y a 36 ans, Reagan signalait : « Je pense que le communisme est un autre chapitre triste et étrange de l'histoire de l'humanité dont les dernières pages s'écrivent aujourd'hui... J'en suis persuadé, car la source de notre force dans la recherche de la liberté humaine n'est pas matérielle, mais spirituelle. »
Ce fut une déclaration maladroite et grossière de domination impérialiste sur Notre Amérique de José Marti. « Nous avons vu l'avenir de Cuba ici à Miami », a dit hier le président des États-Unis. Il se trompe, l'avenir de Cuba est ici. Avec ou sans mesures de blocus supplémentaires, nous les Cubaines et les Cubains, nous décidons de notre avenir. Nous avons fait, nous avons construit et nous défendrons une Révolution socialiste sous leur nez.
Il faut se souvenir de la défaite de la dictature de Batista, installée et soutenue par les gouvernements impérialistes. Nous sommes fiers de la victoire de Playa Giron ou baie des Cochons. De notre courage face au risque d'holocauste lors de la Crise d'octobre. De notre réponse ferme et virile au terrorisme d'État, face à l'explosion d'un avion civil en plein vol ; des actions qui ont causé 3 478 morts et laissé 2099 hommes et femmes cubains handicapés.
Nous réitérons au président Trump que notre loyauté envers Fidel et Raul sera invariable et que le processus de continuité dirigé par le président Diaz-Canel est permanent et irréversible. Nous resterons unis aux côtés de notre Parti communiste de Cuba. À nous tous, nous avons rédigé cette nouvelle Constitution et nous voterons pour elle le 24 février, pour la Patrie et le Socialisme. Ce sera aussi une réponse au discours du président Trump.
Je vous remercie.
Modérateur : Passons maintenant à une brève séance de questions-réponses. Je demande à mes collègues de la presse de s'identifier, d'identifier le média qu'ils représentent et de se servir des micros disponibles dans la salle.
Katell Abiden (AFP) : Bonjour, monsieur le ministre. J'aimerais vous poser deux questions. S'il y a une intervention militaire au Venezuela, quelle sera votre réaction ?
Par ailleurs, j'aimerais avoir votre avis sur l'application éventuelle du Titre III de la Loi Helms-Burton par les États-Unis.
Bruno Rodriguez : Oui. Votre première question est hypothétique. Notre appel est un appel à stopper une intervention militaire étasunienne au Venezuela, c'est le moment de s'unir et d'agir ensemble, à temps pour l'arrêter.
Concernant la deuxième question, comme nous l'avons déjà expliqué et comme l'ont signalé d'autres dirigeants de notre pays et les porte-paroles de notre ministère, notre pays est prêt à faire face à toute mesure visant à renforcer le blocus ou même à la mise en application de nouveaux éléments de la Loi Helms-Burton.
Nous disposons d'un programme, avec un plan économique prévisible jusqu'en 2030. L'économie cubaine a un fort ancrage international. Nos relations économiques sont diverses. Nous comptons également sur la primauté du droit international, des règles du libre-échange et de la liberté de navigation, et nous sommes convaincus que l'application sauvagement extraterritoriale du blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba suscite non seulement un énorme rejet international, mais aussi une forte résistance de nos partenaires économiques, financiers et touristiques, face aux tentatives visant à imposer des sanctions supplémentaires contre la souveraineté de leurs États, leurs intérêts nationaux et ceux de leurs entrepreneurs et citoyens.
Axel Vera (ABC-Miami) : De quelles preuves le gouvernement cubain dispose-t-il actuellement pour affirmer que les États-Unis avancent dans la voie d'une intervention militaire ? Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet, s'il vous plaît ?
Bruno Rodriguez : Oui. Merci beaucoup.
Je peux réitérer que je dispose de toutes les données me permettant d'affirmer que des vols ont lieu à partir des bases étasuniennes, où sont stationnées des unités d'opérations spéciales et d'infanterie de marine, destinées aux missions de cette nature, qui préparent des actions contre le Venezuela.
Si vous souhaitiez visiter certains aéroports, vous pourrez sans doute vérifier mes dires par vous-même. J'affirme catégoriquement qu'il ne s'agit pas de vols d'aide humanitaire.
Les gouvernements sont généralement en mesure d'obtenir ce genre d'informations, mais même sans les données sur lesquelles vous posez la question, il est clair qu'une situation internationale s'est créée dans laquelle le gouvernement des États-Unis avance vers la menace militaire.
Je ne sais pas comment vous pourriez expliquer ce que signifie la convocation de dizaines de milliers de personnes à se mobiliser à la frontière vénézuélienne pour faire entrerpar la force l'aide humanitaire. Je ne sais pas ce que votre média pense qu'il pourrait se produire dans ces circonstances. J'ignore comment vous interprétez la déclaration d'un sénateur selon laquelle le capital nord-américain sera nécessaire pour la reconstruction du Venezuela.
Lorena Canto (Agencia EFE) : Vous avez déclaré, pour en revenir au Titre III de la Loi Helms-Burton, que Cuba est prête à faire face à une intensification des sanctions et je voulais vous demander si vous espérez que des pays, surtout le Canada et d'autres partenaires commerciaux de Cuba, adoptent une position active comme celle qui a prévalu au départ lorsque cette disposition a été adoptée et qui a ralenti son application et provoqué sa suspension périodique. J'ignore si vous avez eu des contacts avec les gouvernements de ces pays, s'ils vous ont fait savoir qu'ils allaient maintenant adopter une position aussi active qu'à l'époque en 1996.
Bruno Rodriguez : Je vous remercie.
Nous sommes nécessairement discrets étant donné notre position, mais je peux vous dire que je sais qu'il y a une forte opposition de la part de nombreux États membres de l'Union européenne et d'autres nations industrialisées. Nous avons entendu certaines déclarations. Je sais également qu'il y a eu des échanges diplomatiques d'urgence et je suis convaincu que ces nations défendront non seulement la souveraineté de leur État, mais aussi leur intérêt national et l'intérêt de leurs entreprises et de leurs citoyens, et je suis sûr qu'elles trouveront inacceptable, car je sais que c'est leur position, la tentative d'établir des formes discriminatoires en faveur des entreprises étasuniennes contre leurs intérêts nationaux. Ils agissent conformément au droit international, à l'obligation d'appliquer leurs propres lois sur leur propre territoire, de promulguer des lois antidotes qui devraient également s'appliquer en fonction de leur propre système juridique et des circonstances internationales, parce que j'ai entendu des déclarations énergiques et fermes de nombreuses contreparties des États-Unis en matière de commerce et d'investissements, qui estiment que les politiques commerciales, tarifaires et autres des États-Unis sont inacceptables.
Sergio Gomez (Cubadebate) : Le président Trump s'est exprimé hier à Miami comme s'il y avait unanimité autour de la reconnaissance de Juan Guaido dans le monde entier... Cette unanimité existe-t-elle vraiment ? Qu'en pense votre ministère ?
Et dans le même sens, ce programme d'agression de John Bolton et Marco Rubio contre Cuba, repris par le président Trump, a-t-il réussi à isoler Cuba de la communauté internationale ? Parce que les dernières nouvelles que nous avons reçues à cet égard étaient plutôt un applaudissement mondial pour le rétablissement des relations entre les deux pays.
Bruno Rodriguez : L'isolement de Cuba ou des États-Unis ?
Sergio Gomez : Je veux dire, si cette politique est parvenue, à votre avis, à isoler Cuba de la communauté internationale, qui a salué le rétablissement des relations.
Bruno Rodriguez : On peut lire dans la presse de nombreuses déclarations et données. Selon ce que j'ai pu observer, moins d'un quart des États membres des Nations unies s'immiscent dans les affaires intérieures du Venezuela pour exiger des élections ou, d'une manière ou d'une autre, reconnaître le « président » inventé à Washington. Je pense donc que les données sont fiables.
Je suis également au courant d'un récent débat au Conseil de sécurité des Nations unies, où le prétendu accusateur s'est transformé en accusé face à une défense du droit international et de la souveraineté du Venezuela par de nombreux États membres des Nations unies.
Je suis aussi au courant d'une réunion du Bureau de coordination du Mouvement des pays non alignés qui s'est fermement exprimé contre une aventure militaire et en faveur de la souveraineté du Venezuela.
Je pense donc que nous devons bien faire la part entre la propagande et la réalité et empêcher les porte-paroles étasuniens, qui veulent parfois que nous confondions la réalité avec leurs désirs, et non les nôtres, de réussir.
S'il y avait le moindre doute sur la situation internationale à Cuba, il suffirait de revoir brièvement le procès-verbal, ou ce qui encore plus amusant, de visionner la vidéo sur ce qui s'est passé le 1er novembre à l'Assemblée générale des Nations unies : 10 votes, pratiquement unanimes, ont isolé le gouvernement des États-Unis, qui est toujours obsédé par un blocus génocidaire.
Ceux qui parlent aujourd'hui d'aide humanitaire et offrent généreusement 20 millions ont causé à Cuba des dommages d'environ un billion de dollars à des prix basés sur la valeur de l'or, soit plus de 130 milliards de dollars aux prix actuels. Les dégâts provoqués par le blocus, comme on l'a déjà signalé, calculés scrupuleusement et selon une méthodologie vérifiable au niveau international, montrent que, sans eux, Cuba aurait enregistré au cours des dix dernières années une croissance annuelle moyenne de 10 % par an.
Je pense qu'il est absolument clair que le gouvernement des États-Unis, dans sa tentative d'isoler Cuba, s'est retrouvé profondément isolé.
Je vous remercie.
(Traduction de la version sténographiée du Conseil d'État, Granma)
Monsieur le président,
Un tas de mensonges, de faussetés, de manipulations et de calomnies a été construit, tout un monde parallèle à la réalité, une fantaisie alternative qui sert à semer la confusion parmi des millions de personnes sur ce qui se passe au Venezuela.
Aujourd'hui, je viens ici pour toucher à la réalité et dire au monde ce qu'est notre vérité.
D'abord, j'aimerais tirer au clair cette question de quel gouvernement l'Organisation des États américains (OEA) reconnaît. Voilà la première farce, l'escroquerie, la fraude, la supercherie, la magouille, la manipulation. Ils tentent de jouer des tours. Et comme tout fonctionne rondement pour eux, ils continuent leur stratagème.
Monsieur le président,
La seule façon dont je peux quitter ce siège, en tant que représentant de l'État vénézuélien, représentant du gouvernement du président constitutionnel Nicolas Maduro Moros et membre à part entière de cette organisation avec les droits qui s'y rattachent depuis plus de 70 ans, sans violer le droit international, sans violence, sans tricherie, sans fraude, sans manipulation et sans arbitraire, c'est que vous, M. le président, receviez en main propre la résolution approuvée par l'Assemblée générale extraordinaire de l'OÉA par laquelle les 24 pays membres voteraient pour la suspension des droits de l'État vénézuélien dans cette organisation.
Monsieur le président,
Sans cette résolution de l'Assemblée générale, tout acte est nul et non avenu, et il s'ensuivrait la destruction de cette organisation. Ce que nous venons d'entendre de la bouche du secrétaire général est faux, il ment, il a recours à l'escroquerie, et il le fait devant tout le monde. C'est pourquoi les pays membres de la CARICOM s'en sont plaints à lui.
Une résolution du Conseil permanent ayant reçu 18 votes ne peut ignorer un pays membre. C'est faux, il ne s'agit que de propagande. La seule sanction que peut subir un pays, en vertu des statuts de l'organisation, est la suspension suite à une Assemblée générale de ministres des Affaires étrangères, laquelle n'a pas eu lieu. Tout le reste est faux. Tous ces mensonges se dissipent du moment que je prends mon siège. Tout le reste s'effondre, le mensonge s'émiette, et il en va de même pour toute cette fraude. Arrêtez de mentir, tentez d'obtenir les 24 votes requis à l'Assemblée et seulement à ce moment-là je quitterai cette salle légitimement.
Ils menacent sans cesse de nous retirer nos visas. Ce serait vraiment une honte de le faire. Les États-Unis laissent leur hostilité personnelle ou bilatérale envers le Venezuela influencer notre fonctionnement d'ensemble. Nous avons déjà rompu nos relations avec les États-Unis d'un point de vue bilatéral.
Nous devons défaire tout cela et faire la lumière sur le tissu des mensonges qui aveugle la majorité des peuples et l'opinion publique internationale.
Chaque État est libre de reconnaître qui il veut, mais ce qui est certain, c'est que pour nous chasser d'ici il faut se conformer à la charte. Assez de cette fraude !
Je vais maintenant aborder d'autres sujets.
Monsieur le président,
Une vague d'autoproclamations déferle sur l'hémisphère. Au Venezuela, un membre du Congrès, debout dans un square, proclame qu'il est président. À Miami, des touristes se rassemblent dans un restaurant et se proclament la Cour suprême de Justice du Venezuela. Ici même, dans cette salle, le secrétaire général se proclame le dirigeant de l'OÉA et se met à mépriser des pays et à donner des ordres sans avoir l'autorité de le faire. Il commence à recevoir des ordres au nom de ces pays. Il n'est pas le dirigeant de l'OÉA. Il parle comme s'il était le président de ces États, mais ce n'est pas ainsi que les choses fonctionnent. De grâce, essayez de comprendre quelle est la fonction de ce monsieur ici ! Lorsqu'il lance un appel à la guerre, il transgresse tout ce qu'il représente ici.
Au sein même de l'OÉA, un employé d'institutions de propagande de Washington se proclame ambassadeur du Venezuela sans que personne ne puisse comprendre comment il peut tenir ce poste. S'il n'est pas assis ici, c'est qu'il s'est proclamé lui-même ambassadeur !
Comme si la confusion n'était pas à son comble, un sénateur des États-Unis se proclame le chef de nos Forces armées bolivariennes nationales et menace nos officiers au Venezuela. Un conseiller à la Maison-Blanche se proclame le propriétaire de notre pétrole et dérobe plus de 30 milliards de dollars en l'espace d'une semaine tandis que nous nous demandions quel article de la constitution était applicable dans cette situation, et, pour faire une histoire courte, M. Trump, le dirigeant le plus haut placé de tous les individus autoproclamés tels que mentionnés, s'est à son tour proclamé le propriétaire et le lord des ressources naturelles, des territoires et des colons de la colonie qu'il appelle le Venezuela.
Nous sommes donc aux prises avec une véritable épidémie d'autoproclamations.
Monsieur le président,
Que se passe-t-il ? Comment expliquer un tel cauchemar ? Examinons la situation point par point.
Le gouvernement autoproclamé du Venezuela
a
approuvé la dépossession par le gouvernement des
États-Unis de la propriété de notre peuple
de
l'ordre de 10 millions de dollars. Il a accepté tel quel
la
nomination par un sénateur de la Floride d'un
employé
d'une compagnie de pétrole américaine comme
ambassadeur
dans ce pays. Il a aussi
dit qu'il était prêt à autoriser les troupes
étasuniennes à envahir le Venezuela, et même
un
membre du Congrès américain lui a rappelé
que
toute intervention militaire des États-Unis devait
être
autorisée par le Congrès américain. Afin de
ne pas
m'éterniser, disons que l'autoproclamé a
défendu
des mesures d'asphyxie économique contre notre
peuple pour qu'elles occasionnent assez de souffrances pour que
l'armée décide de l'appuyer au pouvoir.
Monsieur le président,
Le coup d'État est une victoire à Washington, où tout le monde célèbre le pillage de notre nation, mais pas au Venezuela, où le leader a besoin de la protection des ambassades de gouvernements étrangers même pour dormir. Il est un échec.
Au pays, un jour le fantoche de Washington exige de la Force armée nationale bolivarienne qu'elle lui obéisse, et le jour suivant il l'accuse de corruption et de meurtres et encore un autre jour il lui offre l'amnistie et le pardon et, finalement, il tente de les soudoyer. Enfin, lorsque rien ne fonctionne, il se met à la menacer d'assassinat au moyen des forces armées des États-Unis. Ce n'est pas là le comportement d'un président vénézuélien, mais bien celui d'un agent au service d'une puissance étrangère.
De toute évidence, le fantoche obéit aux ordres de l'étranger, spécifiquement de Washington. Au Venezuela, le coup d'État a été un échec et la Force armée nationale bolivarienne, de concert avec le peuple, est une garantie de paix et de liberté pour la nation. D'ici, nous vous faisons parvenir un message de fierté. Nous sommes fiers de notre Force armée parce qu'elle a résisté à une vague, à une guerre psychologique, aux pots-de-vin et aux menaces. Aujourd'hui, ils ont eu recours à de nouvelles sanctions, comme si, pour un général vénézuélien, un visa diplomatique représentait le bonheur suprême.
Je suis fier de mes diplomates ici à l'OÉA qui ont fait face à une guerre menée contre eux pour les forcer à changer de camp. On leur a offert de l'argent, des visas. Ils ont été menacés, mais ils ont résisté. Je suis fier de mes diplomates aux États-Unis qui ont été menacés et soudoyés, mais ils sont retournés dans leur patrie comme il se doit, conscients de leur devoir en tant qu'hommes et femmes qui admirent et respectent leur pays. Nous sommes des patriotes, nous ne sommes pas des traîtres !
L'échec du coup est tel qu'ils ont déjà abandonné la constitution comme justification de leurs actions. Maintenant ils invoquent juridiquement un statut transitionnel qui leur permet de rester au pouvoir indéfiniment. Ils l'ont déjà approuvé. Maintenant ils n'ont pas besoin d'élections ni ont-ils besoin de reconnaître les autres pouvoirs publics. Il s'agit d'une dictature pure et dure qui laisse tous ceux qui ont appuyé cette atrocité sans mots puisqu'ils se sont déjà battus pour une république de droit. L'objectif de cette réunion-ci où il est soulevé que des élections sont impossibles au Venezuela et qu'il faut laisser le fantoche en place pour plusieurs années, parce que le système y serait tellement terrible qu'il faudra d'abord mettre fin au chavisme et éliminer tous ces gens partout, y compris les gouverneurs — selon un super expert — avant de déclencher une élection. Selon eux, toutes les élections ont été des désastres, à l'exception de celle qui les a portés à l'Assemblée nationale. Celle-là a été merveilleuse. Ils ne se rendent même pas compte de l'ampleur de la comédie, que ce qu'ils font c'est de justifier la dictature au Venezuela. Ils ont manqué d'arguments parce que le coup a été un échec, le coup au Venezuela n'existe pas !
Le coup d'État au Venezuela est un échec parce que ses dirigeants ne paient pas un salaire à qui que ce soit, ils ne contrôlent pas une seule autopatrouille, ils n'émettent aucune carte d'identité, ni n'ouvrent-ils des écoles, ni ne produisent-ils un seul baril de pétrole. Il s'agit d'une fantaisie pathétique et surréelle, une fiction qui sert au pillage de leurs maîtres aux États-Unis.
En réalité, ce qui se passe au Venezuela n'est pas un coup d'État, c'est un projet visant à convertir le Venezuela en une colonie gouvernée par des travailleurs locaux salariés, semblable à ce qui se fait au Puerto Rico. Ces autoproclamés font en fait partie d'un bureau de représentants des États-Unis au Venezuela et non d'un gouvernement national. C'est le modèle colonial américain auquel ils ont toujours recours. Contrairement aux Européens, ils n'expédient pas des gouverneurs de la métropole, mais se servent d'employés locaux comme administrateurs. C'est une tentative de reconquérir l'Amérique latine comme cour arrière de l'empire gouvernée par l'ultime autoproclamé, Donald Trump.
Le véritable objectif de tout ce processus d'agression est le vol, le pillage et le saccage. Le plus grand vol de l'histoire du Venezuela s'est produit la semaine dernière. Le gouvernement Trump a dérobé du peuple vénézuélien au moins 30 milliards de dollars en raffineries pétrolières, en comptes de banque de la Banque centrale du Venezuela et de PDVSA, en transactions en émissions d'obligations. Je n'en dis pas davantage, faute de temps.
Monsieur le président,
Monsieur Bolton, un conseiller à la Maison-Blanche, dit qu'il est déjà en train de distribuer des concessions pétrolières au Venezuela à des entreprises des États-Unis. Lorsque nos raffineries ont été volées, la première personne qui s'est assise avec les dirigeants des entreprises n'était pas un Vénézuélien : c'était M. Bolton, le même homme qui aujourd'hui menace l'Inde et les autres pays qui achètent du pétrole du Venezuela. M. Bolton s'est proclamé lui-même administrateur colonial du pétrole vénézuélien.
C'est une expression de la doctrine Trump, qui a dit qu'il enverrait ses troupes dans d'autres pays seulement si 50 % du butin pouvait être volé. Je n'exagère pas ; des millions de personnes ont pu lire cela sur les réseaux sociaux. C'est la doctrine de la guerre pour le pétrole, de la cupidité, de la haine et de l'ambition.
D'autres pays européens se joignent à la doctrine Trump. La Banque d'Angleterre a volé au peuple vénézuélien plus de 1,2 milliard de dollars en or, uniquement parce qu'elle est capable de le faire. Elle n'a même pas besoin de s'expliquer.
Avec le retour au pillage et au saccage du colonialisme, la confiance de tous les pays du monde accordée aux dépôts bancaires dans les banques étasuniennes et britanniques est détruite. Les États-Unis et le Royaume-Uni voleraient les épargnes des peuples s'ils en avaient l'occasion. Leur pratique d'affaires est de piller et d'attaquer ceux qui croient en leurs promesses de neutralité et d'impartialité. Le droit international et tout contrat perdent leur sens quand les pièges et la cupidité sont la base morale des empires. C'est cela la doctrine Trump : le gagnant rafle tout le butin. À tout le moins 50 %.
Monsieur le président,
Et de ce plus grand pillage des peuples depuis des siècles, marqués par un vol gigantesque accompagné de la reddition la plus abjecte, nous passons à l'infâme crise humanitaire.
La machine de propagande masque les motifs de l'agression et l'étendue du vol est cachée maintenant derrière les motifs humanitaires des voleurs qui, convertis aujourd'hui en Mère Teresa de Calcutta, se sentent si préoccupés par la souffrance du peuple vénézuélien. Nous devons remercier les pillards qui nous offrent les miettes du butin qu'ils ont pris.
En détruisant les ressources économiques du pays, ils commettent une violation massive des droits humains de notre peuple, créant le chaos et le maximum de souffrance collective. Ils utilisent notre peuple comme otage afin de détruire la paix sociale et de s'en prendre à la force de la nation. C'est une guerre d'attrition.
Les agresseurs imposent un discours de sauveurs humanitaires. Ils veulent maintenant renverser un gouvernement parce qu'ils veulent sauver les affamés et les malades qu'eux-mêmes ont produits.
S'ils se soucient réellement de ceux qui sont dans le besoin, ils pourraient commencer par retourner ce qu'ils ont volé, mais tel n'est pas l'objectif. Sur les 30 milliards de dollars qui ont été volés, 30 millions sont censés être utilisés pour réduire les retombées du crime ; c'est un acte immoral et barbare et c'est ce qu'ils appellent une « aide humanitaire ».
Il s'agit d'une gigantesque opération de propagande. La solution la plus simple est d'éliminer les mesures d'extorsion étrangère contre notre peuple, mais comme l'objectif est d'imposer un gouvernement colonial, la soi-disant aide doit être fournie par des forces militaires étrangères. Dans la même veine, des messieurs de Miami qui se proclament un tribunal et qui ont déjà autorisé une invasion militaire contre leur propre pays par les États-Unis le reconnaissent. Ils l'ont dit hier dans ce même édifice.
M. le président, l'aide humanitaire véritable ne peut qu'être neutre, indépendante, universelle, non politique et livrée à la demande de l'État qui la reçoit. Elle ne peut jamais servir un objectif d'extorsion et d'agression et encore moins servir de justification à la guerre. Les organisations humanitaires sérieuses comme la Croix-Rouge internationale et les Nations unies ont clairement décelé le piège et ont refusé de participer à cette opération de propagande parce qu'elle s'attaque à l'essence de ce que représente l'humanitarisme dans le monde : la confiance, la bonne volonté et la paix.
Si on veut une preuve supplémentaire et définitive de la perversité et de l'immoralité de ce projet agressif, on n'a qu'à constater le fait que la personne responsable de l'opération étasunienne n'est nulle autre que celle qui a organisé, en 1986, l'envoi clandestin d'armes pour la guerre civile au Nicaragua dans des avions camouflés en transporteurs d'aide humanitaire, qui a envoyé des armes pour tuer les Nicaraguayens comme si c'était de l'aide humanitaire.
Il n'y a pas de plus grand cynisme que ce message qu'ils envoient au monde. Ce sont les mêmes acteurs, les mêmes trucs, la même simulation d'un intérêt pour ceux qui souffrent.
Ce sont les mêmes messages pervers par lesquels un jour on se dit préoccupé par les enfants du Venezuela et, le lendemain, qu'on est prêt à nous envahir pour nous apporter de l'aide. Ils vont nous tuer pour nous sauver. Ils vont nous bombarder pour nous nourrir. C'est un humanitarisme colonial qui nous offre de l'aide, mais en fin de compte vend une guerre de conquête.
Hier, le président Trump a déclaré un état d'urgence sécuritaire et humanitaire à sa frontière sud. Est-ce que cela veut dire qu'il va envoyer de la nourriture et des médicaments aux migrants qui s'approchent de la frontière ? Non, il va construire un mur à leur intention.
Il est impossible de croire que ceux qui mettent les enfants dans des cages aux États-Unis et construisent des murs humiliants sont sincères quand il est question des enfants vénézuéliens. Si vous voulez aider le Venezuela, ne nous faites pas de menaces de guerre. Redonnez-nous plutôt ce que vous avez volé à notre peuple.
Monsieur le président,
J'en arrive à la conclusion. Que va-t-il se passer maintenant ?
Le coup d'État qui a échoué a fait tomber le déguisement de l'invasion coloniale. Celui qui s'est autoproclamé ne possède aucune fibre nationale à laquelle le pays peut adhérer. Ils sont désespérés maintenant et utilisent des menaces plus fortes, plus arrogantes et plus assourdissantes. Embourbés dans le marais d'un plan délirant, ils peuvent seulement le sauver par des actions encore plus dangereuses et plus répugnantes.
La première est la politique de cruauté calculée. Ils vont traiter le Venezuela comme un gigantesque cobaye de privation économique, attendre que le pays explose de l'intérieur et chercher à apparaître comme des sauveurs. Ils croient que dans quelques semaines la souffrance nationale sera devenue intenable et que la population va se rendre, à l'image des villes assiégées de l'antiquité.
La deuxième est encore pire. Alors que la capacité morale, économique et militaire de résistance de la nation se détériore et que des opérations clandestines sont préparées afin de justifier une action militaire extérieure, nous savons qu'il existe en ce moment des mouvements militaires secrets et nous les avons dénoncés. Je veux lancer un avertissement sur deux questions. Ou bien l'ambassadeur des États-Unis Carlos Trujillo a utilisé des pouvoirs surnaturels de prédiction il y a plusieurs mois de cela quand il a annoncé que les forces militaires colombiennes allaient attaquer le président Maduro, utilisant l'ELN comme prétexte, comme il l'a entendu de la bouche de l'ambassadeur colombien ici même hier, avec ses pouvoirs merveilleux, ou bien il s'agit d'un plan dont il était au courant depuis plusieurs mois. Dites-moi lequel vous préférez : l'explication surnaturelle et mystique, ou le plan secret, clandestin, cruel et misérable.
Ce sont les cavaliers de l'Apocalypse : la faim, la guerre et la mort pour réaliser la conquête. Tout cela au nom d'un humanitarisme qui masque leur cruelle ambition.
Seuls des esprits tordus, des âmes empoisonnées par la haine et la cupidité peuvent concevoir des plans aussi vils et aussi bas. Ils sont l'oeuvre d'organisations criminelles et non de gouvernements responsables. Ils mènent la région à l'abysse pendant que les machines de propagande hypnotisent l'opinion publique internationale.
Il existe un dernier scénario : l'opinion publique étasunienne peut réagir et rejeter le fait que Trump, en son nom, ait recours à ses forces armées dans des guerres coloniales contre les pays de ce continent, qui s'est déjà déclaré une zone de paix.
Il est aussi possible qu'un mouvement pour la paix émerge qui empêche les trafiquants de la mort, dont le secrétaire général qui exhorte constamment à la guerre, de tromper l'humanité en son nom avec son appétit pour le pétrole et la domination.
Les pays de la région et du monde peuvent décider de défendre les principes de la Charte de l'ONU et de l'OÉA elle-même et rejeter l'aventure militaire des supporters de la doctrine de Trump, la doctrine du 50 %.
Notre peuple lui aussi comprend le danger existentiel auquel il fait face et renforce sa conscience patriotique et les femmes et les hommes, les civils et les militaires, de toutes les régions et de toutes les origines sociales, s'organisent en un puissant mouvement national pour le salut de la patrie et pour la paix. Ce geste affaiblit les forces de destruction et prive d'espace ceux qui ont lancé cette dangereuse aventure.
Nous sommes engagés dans le processus d'une deuxième libération de notre patrie et nous n'allons pas échouer dans l'accomplissement de notre devoir.
(Quinze février 2019. Traduction : LML)
Panama, Haïti et République dominicaine
L'installation de présidents pour donner l'apparence d'un gouvernement légitime n'a rien de nouveau pour les impérialistes américains et les partisans de l'apaisement, comme le Canada. Il y a 30 ans, le 20 décembre 1989, les États-Unis lançaient une invasion brutale du Panama. Le président des États-Unis, George H. W. Bush déployait 12 000 soldats armés de bombes et d'une imposante puissance de feu dans la capitale, Panama, et dans la ville de Colon.
Peu de choses ont été dites dans
les
médias monopolisés sur le nombre de morts ou sur
les
immenses dommages causés par cette invasion. Les
médias
américains se sont presque entièrement
concentrés
sur le nombre de soldats américains tués et
blessés, mais selon des agences de santé
panaméennes, entre 4 000 et 7 000 ont été
tués durant
l'invasion, dont au moins 2 000 ont été
enterrés
dans des fosses communes. La destruction a laissé au moins
10
000 Panaméens sans abri.
Après l'invasion, les troupes américaines ont déclaré et appliqué la loi martiale, agissant en tant que force de sécurité de l'État. Elles ont arrêté des milliers de personnes perçues comme opposées à l'invasion ou comme partisanes de Manuel Noriega, le président que les États-Unis avaient d'abord porté au pouvoir puis accusé de trafic de drogue lorsque cet arrangement ne correspondait plus à leurs objectifs. Selon des témoins oculaires, les soldats américains seraient allés de maison en maison et auraient détenu près de 7 000 civils dans divers camps et établissements pénitentiaires.
Pour donner une apparence de légitimité à l'invasion et à l'occupation, Guillermo Endara a été déclaré président du pays et assermenté sur une base de l'armée américaine dans le secteur du canal de Panama sous le contrôle des États-Unis.
Six ans auparavant, en 1983, le président américain Ronald Reagan, invoquant une menace présumée pesant sur des ressortissants américains vivant sur l'île de la Grenade, avait ordonné l'invasion par les marines américains. Environ 6 000 soldats américains ont été déployés dans cette petite île pour assurer la sécurité de près de 1 000 ressortissants américains, dont beaucoup étaient des étudiants de l'école de médecine de l'île. Avant l'invasion, le premier ministre grenadien Maurice Bishop a été assassiné et remplacé par son assassin. Reagan a ensuite invoqué l'opposition du peuple à ces actes comme prétexte pour envoyer les marines protéger les ressortissants américains. En un peu plus d'une semaine, le gouvernement de Grenade a été renversé et les États-Unis ont installé un gouvernement qui leur plaisait mieux. L'administration Reagan a prétendu avoir remporté une grande victoire, la qualifiant de premier « recul » de l'influence communiste depuis le début de la guerre froide.
Note du Marxiste-léniniste : L'opposition haïtienne réclame la démission du président haïtien Jovenel Moïse à cause de la destruction de l'économie et de la corruption liée au détournement de fonds par les oligarques haïtiens et leurs patrons du programme de rachat pétrolier PetroCaribe au Venezuela. Ce programme bénéficiait aux pauvres et fournissait des fonds pour le développement d'une économie autosuffisante.
Depuis l'année dernière, les Haïtiens exigent une comptabilité détaillée de l'argent provenant de PetroCaribe, qui est censé être investi dans des programmes sociaux destinés aux pauvres après le séisme qui a frappé le pays en 2010, comme le montre la photo du 17 octobre 2018 ci-dessus.
Les États-Unis ont menacé divers États membres de l'OÉA, comme Haïti, le Salvador et la République dominicaine, membres de la CARICOM, de représailles diplomatiques et financières s'ils votaient en faveur de la non-ingérence et du respect de la souveraineté du Venezuela. Le gouvernement haïtien a capitulé au diktat américain et a voté contre le Venezuela lors d'une réunion de l'OÉA en janvier, suscitant encore plus la fureur des Haïtiens.
***
Depuis plus d'une décennie, le Venezuela aide les gouvernements d'Haïti et de la République dominicaine par le biais d'un système préférentiel appelé Petrocaribe, et les peuples de ces pays ne prennent pas à la légère le soutien de leurs gouvernements au coup d'État américain au Venezuela.
Tel Judas qui a trahi le Fils de Dieu avec un baiser pour 20 pièces d'argent, les gouvernements institutionnellement corrompus de Port-au-Prince et de Saint-Domingue ont écrit un autre triste chapitre de l'histoire de leur pays.
Ironiquement, c'est le Venezuela qui a contribué au développement de l'infrastructure énergétique de l'île au cours des dernières années. La raffinerie de pétrole REFIDOMSA en République dominicaine, que le gouvernement vénézuélien a aidé à développer et dont il est en partie propriétaire, a également été utilisée pour atténuer la demande croissante et les pénuries de carburant en Haïti.
Depuis plus de dix ans, le Venezuela aide les gouvernements d'Haïti et de la République dominicaine grâce à un système préférentiel appelé Petrocaribe, qui prévoit des prix subventionnés du pétrole brut pour répondre à la demande énergétique critique du pays. L'accord pétrolier Petrocaribe permettait aux gouvernements de ne payer que 60 % des livraisons de pétrole qu'ils achetaient du Venezuela. Les 40 % restants pouvaient être financés sur 25 ans à un taux d'intérêt de 1 %, à condition que les prix du pétrole demeurent au-dessus de 40 dollars le baril. Cela a permis de réaliser d'énormes économies et de sauver de l'argent qui (selon l'accord ) était censé être utilisé à des fins sociales.
Des pays tels que le Nicaragua, la Jamaïque, Cuba et de nombreuses îles des Caraïbes orientales ont utilisé avec succès les fonds Petrocaribe et d'autres mécanismes de soutien vénézuéliens, investissant dans des infrastructures essentielles, l'éducation et la santé et utilisant ces fonds pour éviter des accords d'austérité avec le FMI et d'autres institutions financières internationales. Cependant, les politiciens corrompus de l'île d'Hispaniola dont les régimes sont étroitement alignés sur Washington, sont en revanche bien connus pour avoir volé une grande partie des fonds destinés aux besoins sociaux de leur population.
Pour cette raison, la date du 10 janvier 2019 restera gravée dans la mémoire des peuples dominicain et haïtien, un rappel ignominieux du rôle historiquement aberrant de l'Organisation des États américains (OÉA), lorsque cette organisation fut utilisée comme un front par les décideurs néo-conservateurs à Washington. C'est à cette date que les gouvernements d'Haïti et de la République dominicaine ont voté de ne plus reconnaître le président légitimement élu du Venezuela.
Les habitants des deux côtés de l'île d'Hispaniola s'éveillent. Ils commencent à comprendre comment Washington gère les ordres politiques dans leurs pays et comment les élites locales corrompues volent les fonds de solidarité envoyés par le Venezuela sans répondre aux besoins des populations locales. Haïtiens et Dominicains organisent des manifestations, se réunissent à la maison et dans les écoles pour discuter de ce qui se passe, apprennent sur les réseaux sociaux et par le biais de nouvelles diffusées sur Whats App et Facebook. La trahison du Venezuela par Hispaniola ne sera pas prise à la légère.
Les habitants d'Hispaniola ne sont pas dupes. Ils savent que ce sont les États-Unis et non le Venezuela qui ont envahi et occupé deux fois la République dominicaine ; ils connaissent les multiples coups d'État et occupations que les États-Unis ont commis en Haïti. La mémoire collective dominicaine porte encore les profondes cicatrices des plus de 2 000 Dominicains qui ont péri lors de l'invasion de Saint-Domingue par les marines américaines en avril 1965 (les historiens dominicains ont calculé que le nombre véritable de personnes tuées, y inclus les civils et les militaires, durant l'invasion et l'occupation de 1965 pourrait se situer à au-delà de 5 000). Les Haïtiens continuent de manifester chaque année pour protester contre les coups d'État de 1991 et 2004, qui ont coûté la vie à des milliers de personnes, comme l'ont confirmé de nombreuses études sur les droits humains, tel un article paru dans le Lancet Medical Journal qui révélait que jusqu'à 8 000 personnes ont été tuées suite au coup d'État de 2004 et de la violence des organisations paramilitaire pro-américaines. Dix ans plus tôt, on estimait que plus de 10 000 personnes avaient été tuées à la suite du coup d'État de 1991.
Nous devons également nous rappeler comment les États-Unis ont soutenu les dictatures impitoyables des Duvalier et de Trujillo. Nous ne devons pas oublier la première invasion et occupation d'Haïti et de la République dominicaine par les États-Unis, au début du XXe siècle, à l'époque de la diplomatie de la canonnière dans le bassin de l'Amérique centrale et des Caraïbes.
Nous sommes à nouveau confrontés à des événements tumultueux dans la région qui nous rappellent ce même contexte historique, alors que les États-Unis ont de nouveau recours à la tristement célèbre OÉA, totalement discréditée, pour donner un air de « légitimité » au récent vote disproportionné contre le Venezuela. Alors que 14 des États de la CARICOM, le Mexique, l'Italie, l'Irlande, la Grèce, l'Uruguay, Cuba, la Russie, la Turquie, la Chine, l'Iran, l'Inde, l'Afrique du Sud et presque tous les États de la mère Afrique continuent de reconnaître le gouvernement élu, les États-Unis ont reçu le soutien de leurs gouvernements alliés néolibéraux et de droite en Amérique latine, en Europe et en Israël. Étonnamment, la République dominicaine et Haïti se sont joints aux États-Unis pour dénoncer le Venezuela bolivarien.
Cela rappelle étrangement, pour certains d'entre nous assez âgés pour nous en souvenir, ces jours tumultueux dans l'hémisphère, en 1962, lorsqu'une réunion de l'OÉA a eu lieu dans une station balnéaire connue sous le nom de Punta del Este, en Uruguay, lorsque Cuba a été exclue de l'organisation. C'est lors de cette réunion de l'OÉA que le légendaire ministre des Affaires étrangères de Cuba, Raul Roa, a baptisé à jamais cette odieuse organisation du nom de « ministère des colonies yankees ».
C'est précisément en raison de ces réalités historiques qui se sont manifestées à Hispaniola et dans la région, vis-à-vis du « Colosse du Nord », que les mouvements populaires et les organisations sociales de la République dominicaine ont repris leur rôle de chefs de file nationaux en mobilisant dans tout le pays, rappelant au peuple l'héritage historique qui sert de toile de fond aux événements actuels, renforçant encore une fois la conscience collective du peuple, pour illustrer que ces derniers événements ne se déroulent pas en vase clos. Dans ce contexte, une vaste coalition de mouvements et d'organisations populaires a organisé une vigile le 5 février 2019 à Santiago, au coeur de la région nord du Cibao, composée de 13 provinces clés qui ont joué un rôle déterminant dans l'histoire de ce pays, ce qui remonte à son indépendance au milieu du XIXe siècle.
Les liens de solidarité profonds qui unissent le Venezuela à la nation dominicaine remontent à une époque, lorsque, en 1930, les premiers exilés dominicains commencèrent à arriver dans la Patrie de Bolivar, fuyant la dictature de Trujillo appuyée par les États-Unis. Le professeur Juan Bosch, une figure légendaire de l'histoire dominicaine et qui est devenu en 1962 le premier président élu démocratiquement après la chute de Trujillo, est arrivé au Venezuela dans ce premier contingent d'exilés dominicains. La patrie de Bolivar est devenue à son tour pour la diaspora dominicaine le refuge de l'activisme patriotique contre Trujillo. Ce militantisme anti-Trujillo basé au Venezuela devint si intense que le « Satrape des Caraïbes », comme on appelait parfois Trujillo, ordonna une tentative d'assassinat contre le président Betancourt du Venezuela en 1960. Le dictateur Trujillo fut finalement assassiné en 1961.
Après la chute de Trujillo et l'ascension au pouvoir en République dominicaine d'un autre laquais de l'impérialisme américain — le président Joaquin Balaguer, dont les élections en 1966 auraient été financées par le département d'État américain selon des dossiers déclassifiés —, plus de 2 000 combattants dominicains qui ont participé à la révolution constitutionnaliste de 1965 sont arrivés au Venezuela. Ensuite, lors de la réélection de Balaguer en 1971-1972, des centaines de Dominicains ont également émigré au Venezuela. La situation en RD est devenue si insoutenable pour beaucoup de Dominicains à cause de la persécution féroce de ses adversaires par Balaguer, qu'on évalue que plus de 60 000 d'entre eux ont émigré au Venezuela. Finalement, la diaspora dominicaine du Venezuela est devenue le plus important afflux de migrants des Caraïbes insulaires, jusqu'à l'ascension au pouvoir de Chavez, date à laquelle les Cubains ont commencé à arriver de plus en plus au Venezuela, composant en partie le noyau des projets « Mision Barrio Adentro » de Chavez pour la mise en place sur une vaste échelle de cliniques de santé dans les quartiers démunis du pays.
Bref, l'hospitalité et la solidarité fraternelles accordées aux Dominicains au Venezuela lors des périodes migratoires du XXe siècle, de pair avec le fait déjà mentionné de la solidarité constante du Venezuela avec la République dominicaine par le biais du généreux accord pétrolier de Petrocaribe, sont une expérience honorable qui offrent un vibrant contraste avec le vote de « baiser de Judas » de la RD contre le Venezuela du 10 janvier 2019. Ce « baiser de Judas » s'est produit au moment où le Venezuela bolivarien fait face à une guerre économique intensifiée des États-Unis et de leurs alliés, aggravée par le déclin international du prix du pétrole.
Dans le contexte où les Dominicains deviennent conscients de leur histoire et apprennent la vérité au sujet des actions de l'empire dans la région, il semble probable que, dans les mois qui viennent, le consensus au sein de l'élite sur la politique dominicaine va commencer à chanceler, [le président ] Danilo Medina faisant face à une crise de légitimité.
Une pancarte brandie lors d'une des manifestations hebdomadaires des Haïtiens contre le vol des fonds de Petrocaribe, en octobre 2018 |
Ce sont les Haïtiens qui se sont démarqués le plus dans le concert des nations colonisées des Caraïbes en tant que peuple qui a démontré sur le champ de bataille que ce que l'Europe avait de mieux pouvait être défait dans une guerre quand il a gagné son indépendance de la France en 1804. L'histoire du Venezuela et d'Haïti est aussi entrelacée par le geste de Pétion en 1816 qui a fourni armes, argent et hommes à Bolivar pour la cause de l'indépendance du Venezuela, ce qui a mené à la libération de la Colombie, de l'Équateur, du Pérou et de la Bolivie de l'Espagne impériale.
Plus récemment, pendant la deuxième présidence de Jean-Bertrand Aristide, le Venezuela est un des seuls pays qui a continué de fournir un appui financier au gouvernement haïtien qui subissait un embargo et était ébranlé par l'administration Bush. En plus, Chávez a été le premier dirigeant latino-américain à fermement dénoncer le coup d'État de 2004 contre Aristide. Après, pendant le régime de Préval et les régimes de droite de Martelly et de Moïse, le Venezuela a maintenu sa solidarité inconditionnelle avec le peuple haïtien par le biais de son accord Petrocaribe et a fourni de l'aide financière pour des projets d'infrastructure. Le Venezuela n'a jamais demandé de conditionnalités ou d'alignement politique pour son aide, contrairement aux agences supranationales et les pays du nord. Un ami véritable.
En ce qui concerne le Venezuela et Haïti, nous devons nous rappeler que pendant le mandat de Chavez et suite au tremblement de terre catastrophique de 2010 en Haïti, le chef de la Révolution bolivarienne a annoncé peu après que le Venezuela allait « annuler » la dette confidentielle d'Haïti relative au pétrole. Lors d'une réunion des ministres des affaires étrangères de l'ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques) tenue après le tremblement de terre, Chavez a dit que « ce n'est pas Haïti qui a une dette envers le Venezuela mais le Venezuela qui en a une envers ce pays ». Il a aussi mentionné qu'un don initial de 10 millions de dollars serait versé à Haïti pour ses besoins d'urgence en énergie, en plus de 100 millions de dollars pour des « démarreurs » de projets d'infrastructure. En plus, avait dit Chavez, une partie de l'aide de l'ALBA à Haïti consisterait en distribution de carburant au moyen de « stations-service mobiles » qui seraient opérationnelles en quelques semaines. Le plan d'aide de l'ALBA pour Haïti comprenait également l'appui à des secteurs comme la production agricole, l'importation et la distribution de nourriture et l'amnistie pour les migrants haïtiens vivant illégalement dans les États membres du bloc. À ce moment-là, Cuba et le Venezuela ont envoyé de l'aide et des travailleurs humanitaires à Haïti quelques jours seulement après le tremblement de terre de magnitude 7.0 qui a fait entre 150 000 et 200 000 morts et a créé plus d'un million de sans-abri.
Pour illustrer cette relation internationaliste unique entre le Venezuela et Haïti, nous devons visionner le reportage de Venezolana de Televisión sur le voyage de Chavez à Haïti en 2007, qui a donné un exemple du lien émotionnel qui existe entre ces deux pays des Caraïbes, lequel a été ravivé dans une large mesure par Chavez alors qu'il a rafraîchi sa mémoire historique en faisant du jogging avec les résidents de Cité Soleil et de Bel Air dans les rues de Port-au-Prince. Dans ce reportage, vous pouvez observer le geste incroyable de Chavez sortant de son véhicule et se joignant à la foule joyeuse de Port-au-Prince qui fait du jogging à l'unisson le long de son cortège d'automobiles. À l'opposé du spectre historique, lorsque Nixon, alors vice-président, a visité le Venezuela en 1958, c'est le contraire qui s'est produit. Au lieu de foules joyeuses attendant Nixon, ce sont des Vénézuéliens enragés qui ont assailli sa limousine et exprimé le rejet populaire de la proche collaboration des États-Unis avec la dictature brutale de Perez Jimenez, qui venait de se terminer.
Alors que le gouvernement impopulaire de Moïse est pris dans des scandales de corruption et que les plaintes grandissent contre la situation économique qui s'aggrave et le manque d'appui du gouvernement pour les pauvres, l'USPGN (les forces de sécurité personnelles de Moïse) a pris part ces derniers mois à un massacre violent de la population d'un bidonville protestant contre le gouvernement. Plus Moïse fait face à des protestations de masse, plus son gouvernement prend ses ordres de Washington.
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En ce qui concerne le vote traître récent du gouvernement de Jovenel Moïse contre le Venezuela à l'OÉA, un de ses aspects aberrants est sa position diamétralement opposée à celle de la Communauté caribéenne (CARICOM) dont Haïti est membre. La position de la CARICOM a été ouvertement contraire à la position pratiquement néocoloniale du secrétaire général de l'OÉA, Luis Almagro, qui est devenu un véritable haut-parleur de l'Oncle Sam au « ministère des colonies yankee ». La CARICOM reconnaît la légitimité du président Maduro du Venezuela tandis que le secrétaire général de l'OÉA Luis Almagro a reconnu le soi-disant président intérimaire « autoproclamé » du Venezuela, Juan Guaido.
Haïti est depuis longtemps dans la mire de l'Empire et de ses mandataires locaux. Depuis quelques années, les élites de haut niveau ont cherché à restructurer l'économie du pays et sa scène politique. Cela s'est produit après que les États-Unis et leurs alliés aient pratiquement neutralisé la souveraineté et l'indépendance du pays, influençant et installant des régimes ou appuyant des processus politiques qui s'appuyaient sur une forte suppression des votes et des années d'exclusion politique (en 2016 par exemple avec un des taux de participation des électeurs les plus bas au monde). Il s'agit du même régime impopulaire et corrompu qui a fait l'objet de protestations massives à l'échelle du pays contre son détournement des fonds de Petrocaribe du Venezuela, qui ont débuté en août 2018 et qui se sont poursuivies les mois suivants jusqu'en février 2019.
Ces protestations ont été pratiquement ignorées par les grands médias occidentaux bien que leur répression brutale ait été bien documentée par les journalistes du pays et les groupes locaux à la base.
En dépit du coup de poignard dans le dos qu'a été le vote des administrations dominicaine et haïtienne contre le Venezuela à l'OÉA, la solidarité du peuple d'Hispaniola avec le Venezuela s'est exprimée de plusieurs façons.
De grandes marches appuyées par des groupes de la base et le parti Fanmi Lavalas d'Aristide ont réclamé la fin de l'occupation étrangère et de nouvelles élections souveraines, et le petit parti de l'opposition Pitit Dessalin a organisé des manifestations en appui à la légitimité du président Maduro. Déjà, les forces paramilitaires et de police haïtiennes sont utilisées pour attaquer brutalement ces manifestations.
Pendant ce temps, de l'autre côté
d'Hispaniola, une manifestation
de masse doit avoir lieu le 17 février 2019 en appui au
Venezuela au
Parque Independencia de Saint-Domingue en République
dominicaine. Des
groupes étudiants et des cercles d'activistes se
mobilisent
à l'échelle
du pays et en viennent à comprendre la menace que
représentent
Trump et sa bande de néo-conservateurs.
À la lumière de tout ce qui précède, bien que n'étant pas expert en géopolitique et en histoire, mais étant né dans les Caraïbes et ayant observé de près leur histoire régionale depuis son enfance et pendant plusieurs décennies, j'ai conclu que cette crise récente entre le Venezuela et l'Empire (le « Colosse du Nord ») pourrait bien marquer un nouveau jalon dans la corrélation des forces dans l'hémisphère, au point où nous pourrions apercevoir la conclusion que les États-Unis ne sont peut-être plus le maître absolu de l'hémisphère de la manière qu'ils l'étaient avant la Révolution cubaine de 1959.
Nous voyons maintenant des pays clés comme le Venezuela décider de tracer une voie en faveur de leur propre peuple, mettant en oeuvre une nouvelle fondation de l'État-nation et s'éloignant de plus en plus du diktat impérial. En même temps, il est clair que l'Empire, tout en commençant à décliner, joue encore beaucoup du muscle hémisphérique, comme les votes traîtres d'Haïti et de la République dominicaine à l'OÉA l'ont démontré, en dépit de l'histoire de solidarité honorable et engagée envers ces deux nations soeurs. Informer les jeunes générations de l'histoire de l'empire étasunien dans la région, du rôle de pouvoir doux des médias, et de ce qui se passe dans la région aujourd'hui est quelque chose de vital. Il est également vital de créer de nouveaux liens et de travailler à unir les secteurs populaires pour s'opposer aux plans de Washington et de ses clients, afin de créer encore une fois des liens sud-sud et un développement régional à partir de la base.
(HaitiAnalysis.com, 11 février 2019. Traduction : LML)
Cuba
Demain, le 24 février, le peuple cubain se rendra aux urnes pour voter sur la nouvelle constitution. Les Cubains à l'étranger ont déjà voté. LML publie ci-dessous un bref résumé du journal Granma sur le processus de réforme constitutionnelle transcendantal de Cuba. Nous souhaitons au peuple cubain beaucoup de succès et de bonheur !
Par accord de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire (ANPP), lors d'une session extraordinaire tenue le 2 juin 2018, il a été convenu de lancer le processus de réforme constitutionnelle et d'approuver, dans un premier temps, la création d'une commission chargée de préparer la constitution proposée.
La Commission, présidée par le général d'armée Raúl Castro Ruz, premier secrétaire du Parti communiste de Cuba, en présence du président des Conseils d'État et des ministres, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, et du deuxième secrétaire du Parti, José Ramón Machado Ventura, a travaillé avec acharnement à la rédaction de la première version.
Après plusieurs sessions de débat, en juillet 2018 les députés ont approuvé le projet de Constitution de la République et voté en faveur de la soumission du document à une vaste consultation populaire.
Le processus de consultation populaire s'est étendu du 13 août au 15 novembre 2018 et a mobilisé l'ensemble du pays. Même les Cubains vivant à l'étranger ont eu la possibilité de participer.
La version finale du projet de constitution, discutée et analysée par les députés et enrichie de propositions émanant de la population, a été approuvée par vote par appel nominal par l'ANPP au cours de la deuxième séance de session ordinaire de la neuvième législature. Esteban Lazo Hernández, président du Parlement, a convoqué les citoyens ayant le droit de voter à un référendum le 24 février.
Les membres de la Commission électorale nationale, présidée par Alina Balseiro Gutiérrez, ont été nommés le 28 décembre 2018, tandis que les commissions électorales provinciales, municipales, de district et spéciales ont été nommées et constituées ultérieurement.
Pour mener à bien le référendum, les autorités électorales ont reçu une formation approfondie leur permettant d'expliquer, outre l'exercice de leurs responsabilités, l'importance du processus de réforme constitutionnelle ainsi que le contenu de la Magna Carta soumise à ratification.
Les autorités électorales ont qualifié le test du 17 février de satisfaisant, notant que tous les processus fonctionnaient bien.
Le référendum aura lieu le 24 février dans tout le pays. Le vote a déjà eu lieu à l'étranger et s'est déroulé comme prévu : dans la transparence et le respect total de la loi.
Miguel Diaz-Canel a déclaré, à l'issue de la deuxième session ordinaire de la neuvième législature de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire, sur l'importance de ces élections :
« À une date aussi chère que le 24 février, 124 ans après la reprise de la lutte pour l'indépendance dirigée par notre héros national José Martí, les Cubains d'aujourd'hui, fidèles à notre tradition de lutte, iront aux urnes pour approuver la Constitution, expression de la fermeté et de la fidélité envers l'héritage du commandant en chef Fidel Castro, et nous dirons par notre vote : oui à la révolution, à la souveraineté et à l'indépendance de la patrie, à l'unité. Oui au socialisme et à la fidélité envers nos héros et nos martyrs au cours de plus de 150 ans de luttes pour la liberté. »
Si la Constitution est ratifiée par le vote libre et secret du peuple, elle sera proclamée et régira, à partir de ce moment, le destin du pays.
(Granma, 22 février 2019. Traduction : LML)
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