Le discours guerrier de Trump à Miami

La doctrine perverse de Trump pave la voie à plus d'anarchie, de violence et de guerres


Manifestation à Edmonton le 16 février 2019, une des nombreuses actions tenue au Canada pour condamner les plans d'intervention militaire des États-Unis et le rôle méprisable du gouvernement Canada dans ces plans

Le 19 février, le président américain Donald Trump a prononcé un discours à l'Université internationale de Miami dans lequel il menaçait d'intervenir militairement au Venezuela et affirmait que Cuba et le Nicaragua étaient les prochains sur sa liste de changement de régime. Le discours est une élaboration de la doctrine perverse de Trump qui fait la promotion de l'immoralité, de la corruption, de l'anarchie, de la violence et de la guerre sur une grande échelle.

Axé sur une préoccupation morbide de la défaite, le discours de Trump était une diatribe contre les « horreurs » du socialisme (mentionné 29 fois) et du communisme (sept fois), les associant à tous les maux imaginables - criminalité, corruption, pauvreté, faim, persécution, élections truquées, tyrannie, cruauté et ainsi de suite. Cela montre qu'il n'a aucune justification morale et qu'il recourt à la désinformation et à la méthode des exagérations grossières reprise de la guerre froide, qui attribuent au socialisme et au communisme tout ce qui, dans l'expérience de l'humanité, caractérise le système impérialiste d'États, en particulier l'impérialisme américain.

Trump a affirmé que, par nature, le socialisme ne respecte pas les frontières, les droits souverains de ses citoyens ou de ses voisins, et qu'il « cherche toujours à se développer, à empiéter sur les autres et à les soumettre à sa volonté ». Le socialisme promet la prospérité mais engendre la pauvreté, a-t-il dit. Il « avance sous la bannière du progrès, mais à la fin, il ne livre que la corruption, l'exploitation et la dégénérescence ». Il promet l'unité, mais suscite la haine et la division, a-t-il déclaré.

Le discours contenait un certain nombre de menaces basé sur des affirmations de fin d'histoire qui prétendent que le système américain est la forme la plus élevée que la démocratie puisse atteindre et doit donc être défendu à tout prix - ce qui, selon la doctrine Trump, signifie guerre civile aux États-Unis et guerre impérialiste à l'étranger, cette fois contre le Venezuela, puis le Nicaragua et Cuba. Ces menaces étaient destinées à la classe ouvrière et au peuple américains. À « ceux qui imposeraient le socialisme aux États-Unis », il déclare que ce ne serait jamais un pays socialiste. « Nous sommes nés libres et nous le resterons, maintenant et pour toujours », a-t-il dit.

Trump a également répété les mensonges et les calomnies de Marco Rubio, John Bolton et les architectes des précédentes guerres sales anticommunistes américaines qui ont entraîné la mort, la disparition, la torture, les souffrances et les crimes contre les droits humains de centaines et de milliers de personnes dans les pays d'Amérique latine. Nicolas Maduro est une « marionnette cubaine » et le Venezuela un « État policier dirigé directement de La Havane », a dit Trump. Il a mis en garde Cuba et le Nicaragua en déclarant que les jours du socialisme et du communisme sont comptés dans ces pays, comme au Venezuela et partout ailleurs :

« Le crépuscule du socialisme est arrivé dans notre hémisphère et, franchement, dans de nombreux pays et nombreux endroits dans le monde », a-t-il déclaré.

S'agit-il d'un message adressé au Vietnam et à la République populaire démocratique de Corée, dont il rencontrera les dirigeants dans quelques jours ?

Il a passé beaucoup de temps à donner des « choix » aux Forces armées nationales bolivariennes (FANB) du Venezuela : abandonner leur devoir et soutenir le fantoche qui se fait appeler le « président par intérim » qui, selon lui, leur permettrait de vivre « en paix » avec leurs familles, ou rester fidèles à Nicolas Maduro et « tout perdre ». Ceci était accompagné d'un rappel que si une « transition pacifique » n'était pas possible, il y avait d'autres options sur la table.

Les FANB ont immédiatement donné une réponse appropriée à Trump, lui rappelant qu'elles répondaient à leur propre commandant en chef, le président Nicolas Maduro Moros, et à personne d'autre.

La dépravation du discours Trump est telle qu'il invoque la lutte contre l'esclavage pour les droits civils aux États-Unis en s'appropriant des paroles rendues célèbres par Martin Luther King pour son propre dessein infâme : « [Vous] avez prié pour le jour que nous attendions et qui est devant nous - le jour où tous les habitants de cette région seront enfin libres. »

Plus tard, dans un appel à « tous les membres du régime de Maduro », il a déclaré : « Laissez votre peuple partir. Rendez la liberté à votre pays. »

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a répondu au discours de Trump à Miami. Il a dit qu'il était rempli d'une rhétorique usée de type nazi qui prétend interdire différentes idéologies et imposer à tout le monde la « pensée unique des suprémacistes à la Maison-Blanche, a dit Maduro. Ils veulent nous asservir ; soit nous pensons comme Trump, soit nous ne sommes rien. »

Le président cubain, Miguel Díaz-Canel, a qualifié le discours de Trump d'arrogant, de cynique et d'immoral, entre autres, et a dénoncé le bellicisme de Trump contre le Venezuela et Cuba. Il a ajouté que le peuple cubain réagirait par une mobilisation en faveur de la paix et contre une intervention impériale en Amérique latine et en votant pour le oui lors du référendum de dimanche le 24 février sur la nouvelle constitution.

Partout dans le monde, des manifestations et des actions sont menées en faveur de la souveraineté du Venezuela et contre l'invasion imminente de ce pays par les États-Unis.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 6 - 23 février 2019

Lien de l'article:
Le discours guerrier de Trump à Miami: La doctrine perverse de Trump pave la voie à plus d'anarchie, de violence et de guerres


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca