Hispaniola se lève: comment le coup d'État des États- Unis au Venezuela prend racine en Haïti et en République dominicaine

Note du Marxiste-léniniste : L'opposition haïtienne réclame la démission du président haïtien Jovenel Moïse à cause de la destruction de l'économie et de la corruption liée au détournement de fonds par les oligarques haïtiens et leurs patrons du programme de rachat pétrolier PetroCaribe au Venezuela. Ce programme bénéficiait aux pauvres et fournissait des fonds pour le développement d'une économie autosuffisante.

Depuis l'année dernière, les Haïtiens exigent une comptabilité détaillée de l'argent provenant de PetroCaribe, qui est censé être investi dans des programmes sociaux destinés aux pauvres après le séisme qui a frappé le pays en 2010, comme le montre la photo du 17 octobre 2018 ci-dessus.

Les États-Unis ont menacé divers États membres de l'OÉA, comme Haïti, le Salvador et la République dominicaine, membres de la CARICOM, de représailles diplomatiques et financières s'ils votaient en faveur de la non-ingérence et du respect de la souveraineté du Venezuela. Le gouvernement haïtien a capitulé au diktat américain et a voté contre le Venezuela lors d'une réunion de l'OÉA en janvier, suscitant encore plus la fureur des Haïtiens.

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Depuis plus d'une décennie, le Venezuela aide les gouvernements d'Haïti et de la République dominicaine par le biais d'un système préférentiel appelé Petrocaribe, et les peuples de ces pays ne prennent pas à la légère le soutien de leurs gouvernements au coup d'État américain au Venezuela.

Tel Judas qui a trahi le Fils de Dieu avec un baiser pour 20 pièces d'argent, les gouvernements institutionnellement corrompus de Port-au-Prince et de Saint-Domingue ont écrit un autre triste chapitre de l'histoire de leur pays.

Ironiquement, c'est le Venezuela qui a contribué au développement de l'infrastructure énergétique de l'île au cours des dernières années. La raffinerie de pétrole REFIDOMSA en République dominicaine, que le gouvernement vénézuélien a aidé à développer et dont il est en partie propriétaire, a également été utilisée pour atténuer la demande croissante et les pénuries de carburant en Haïti.

Depuis plus de dix ans, le Venezuela aide les gouvernements d'Haïti et de la République dominicaine grâce à un système préférentiel appelé Petrocaribe, qui prévoit des prix subventionnés du pétrole brut pour répondre à la demande énergétique critique du pays. L'accord pétrolier Petrocaribe permettait aux gouvernements de ne payer que 60 % des livraisons de pétrole qu'ils achetaient du Venezuela. Les 40 % restants pouvaient être financés sur 25 ans à un taux d'intérêt de 1 %, à condition que les prix du pétrole demeurent au-dessus de 40 dollars le baril. Cela a permis de réaliser d'énormes économies et de sauver de l'argent qui (selon l'accord ) était censé être utilisé à des fins sociales.

Des pays tels que le Nicaragua, la Jamaïque, Cuba et de nombreuses îles des Caraïbes orientales ont utilisé avec succès les fonds Petrocaribe et d'autres mécanismes de soutien vénézuéliens, investissant dans des infrastructures essentielles, l'éducation et la santé et utilisant ces fonds pour éviter des accords d'austérité avec le FMI et d'autres institutions financières internationales. Cependant, les politiciens corrompus de l'île d'Hispaniola dont les régimes sont étroitement alignés sur Washington, sont en revanche bien connus pour avoir volé une grande partie des fonds destinés aux besoins sociaux de leur population.

Pour cette raison, la date du 10 janvier 2019 restera gravée dans la mémoire des peuples dominicain et haïtien, un rappel ignominieux du rôle historiquement aberrant de l'Organisation des États américains (OÉA), lorsque cette organisation fut utilisée comme un front par les décideurs néo-conservateurs à Washington. C'est à cette date que les gouvernements d'Haïti et de la République dominicaine ont voté de ne plus reconnaître le président légitimement élu du Venezuela.

Les habitants des deux côtés de l'île d'Hispaniola s'éveillent. Ils commencent à comprendre comment Washington gère les ordres politiques dans leurs pays et comment les élites locales corrompues volent les fonds de solidarité envoyés par le Venezuela sans répondre aux besoins des populations locales. Haïtiens et Dominicains organisent des manifestations, se réunissent à la maison et dans les écoles pour discuter de ce qui se passe, apprennent sur les réseaux sociaux et par le biais de nouvelles diffusées sur Whats App et Facebook. La trahison du Venezuela par Hispaniola ne sera pas prise à la légère.

Les habitants d'Hispaniola ne sont pas dupes. Ils savent que ce sont les États-Unis et non le Venezuela qui ont envahi et occupé deux fois la République dominicaine ; ils connaissent les multiples coups d'État et occupations que les États-Unis ont commis en Haïti. La mémoire collective dominicaine porte encore les profondes cicatrices des plus de 2 000 Dominicains qui ont péri lors de l'invasion de Saint-Domingue par les marines américaines en avril 1965 (les historiens dominicains ont calculé que le nombre véritable de personnes tuées, y inclus les civils et les militaires, durant l'invasion et l'occupation de 1965 pourrait se situer à au-delà de 5 000). Les Haïtiens continuent de manifester chaque année pour protester contre les coups d'État de 1991 et 2004, qui ont coûté la vie à des milliers de personnes, comme l'ont confirmé de nombreuses études sur les droits humains, tel un article paru dans le Lancet Medical Journal qui révélait que jusqu'à 8 000 personnes ont été tuées suite au coup d'État de 2004 et de la violence des organisations paramilitaire pro-américaines. Dix ans plus tôt, on estimait que plus de 10 000 personnes avaient été tuées à la suite du coup d'État de 1991.

Nous devons également nous rappeler comment les États-Unis ont soutenu les dictatures impitoyables des Duvalier et de Trujillo. Nous ne devons pas oublier la première invasion et occupation d'Haïti et de la République dominicaine par les États-Unis, au début du XXe siècle, à l'époque de la diplomatie de la canonnière dans le bassin de l'Amérique centrale et des Caraïbes.

Nous sommes à nouveau confrontés à des événements tumultueux dans la région qui nous rappellent ce même contexte historique, alors que les États-Unis ont de nouveau recours à la tristement célèbre OÉA, totalement discréditée, pour donner un air de « légitimité » au récent vote disproportionné contre le Venezuela. Alors que 14 des États de la CARICOM, le Mexique, l'Italie, l'Irlande, la Grèce, l'Uruguay, Cuba, la Russie, la Turquie, la Chine, l'Iran, l'Inde, l'Afrique du Sud et presque tous les États de la mère Afrique continuent de reconnaître le gouvernement élu, les États-Unis ont reçu le soutien de leurs gouvernements alliés néolibéraux et de droite en Amérique latine, en Europe et en Israël. Étonnamment, la République dominicaine et Haïti se sont joints aux États-Unis pour dénoncer le Venezuela bolivarien.

Cela rappelle étrangement, pour certains d'entre nous assez âgés pour nous en souvenir, ces jours tumultueux dans l'hémisphère, en 1962, lorsqu'une réunion de l'OÉA a eu lieu dans une station balnéaire connue sous le nom de Punta del Este, en Uruguay, lorsque Cuba a été exclue de l'organisation. C'est lors de cette réunion de l'OÉA que le légendaire ministre des Affaires étrangères de Cuba, Raul Roa, a baptisé à jamais cette odieuse organisation du nom de « ministère des colonies yankees ».

Les Dominicains n'accepteront pas que leur
gouvernement poignarde Caracas dans le dos

C'est précisément en raison de ces réalités historiques qui se sont manifestées à Hispaniola et dans la région, vis-à-vis du « Colosse du Nord », que les mouvements populaires et les organisations sociales de la République dominicaine ont repris leur rôle de chefs de file nationaux en mobilisant dans tout le pays, rappelant au peuple l'héritage historique qui sert de toile de fond aux événements actuels, renforçant encore une fois la conscience collective du peuple, pour illustrer que ces derniers événements ne se déroulent pas en vase clos. Dans ce contexte, une vaste coalition de mouvements et d'organisations populaires a organisé une vigile le 5 février 2019 à Santiago, au coeur de la région nord du Cibao, composée de 13 provinces clés qui ont joué un rôle déterminant dans l'histoire de ce pays, ce qui remonte à son indépendance au milieu du XIXe siècle.

Les liens de solidarité profonds qui unissent le Venezuela à la nation dominicaine remontent à une époque, lorsque, en 1930, les premiers exilés dominicains commencèrent à arriver dans la Patrie de Bolivar, fuyant la dictature de Trujillo appuyée par les États-Unis. Le professeur Juan Bosch, une figure légendaire de l'histoire dominicaine et qui est devenu en 1962 le premier président élu démocratiquement après la chute de Trujillo, est arrivé au Venezuela dans ce premier contingent d'exilés dominicains. La patrie de Bolivar est devenue à son tour pour la diaspora dominicaine le refuge de l'activisme patriotique contre Trujillo. Ce militantisme anti-Trujillo basé au Venezuela devint si intense que le « Satrape des Caraïbes », comme on appelait parfois Trujillo, ordonna une tentative d'assassinat contre le président Betancourt du Venezuela en 1960. Le dictateur Trujillo fut finalement assassiné en 1961.

Après la chute de Trujillo et l'ascension au pouvoir en République dominicaine d'un autre laquais de l'impérialisme américain — le président Joaquin Balaguer, dont les élections en 1966 auraient été financées par le département d'État américain selon des dossiers déclassifiés —, plus de 2 000 combattants dominicains qui ont participé à la révolution constitutionnaliste de 1965 sont arrivés au Venezuela. Ensuite, lors de la réélection de Balaguer en 1971-1972, des centaines de Dominicains ont également émigré au Venezuela. La situation en RD est devenue si insoutenable pour beaucoup de Dominicains à cause de la persécution féroce de ses adversaires par Balaguer, qu'on évalue que plus de 60 000 d'entre eux ont émigré au Venezuela. Finalement, la diaspora dominicaine du Venezuela est devenue le plus important afflux de migrants des Caraïbes insulaires, jusqu'à l'ascension au pouvoir de Chavez, date à laquelle les Cubains ont commencé à arriver de plus en plus au Venezuela, composant en partie le noyau des projets « Mision Barrio Adentro » de Chavez pour la mise en place sur une vaste échelle de cliniques de santé dans les quartiers démunis du pays.

Bref, l'hospitalité et la solidarité fraternelles accordées aux Dominicains au Venezuela lors des périodes migratoires du XXe siècle, de pair avec le fait déjà mentionné de la solidarité constante du Venezuela avec la République dominicaine par le biais du généreux accord pétrolier de Petrocaribe, sont une expérience honorable qui offrent un vibrant contraste avec le vote de « baiser de Judas » de la RD contre le Venezuela du 10 janvier 2019. Ce « baiser de Judas » s'est produit au moment où le Venezuela bolivarien fait face à une guerre économique intensifiée des États-Unis et de leurs alliés, aggravée par le déclin international du prix du pétrole.

Dans le contexte où les Dominicains deviennent conscients de leur histoire et apprennent la vérité au sujet des actions de l'empire dans la région, il semble probable que, dans les mois qui viennent, le consensus au sein de l'élite sur la politique dominicaine va commencer à chanceler, [le président ] Danilo Medina faisant face à une crise de légitimité.

Trahison de Jovenel Moïse et vague de fond
de résistance qui se développe

Une pancarte brandie lors d'une des manifestations hebdomadaires des Haïtiens contre le vol des fonds de Petrocaribe, en octobre 2018

Ce sont les Haïtiens qui se sont démarqués le plus dans le concert des nations colonisées des Caraïbes en tant que peuple qui a démontré sur le champ de bataille que ce que l'Europe avait de mieux pouvait être défait dans une guerre quand il a gagné son indépendance de la France en 1804. L'histoire du Venezuela et d'Haïti est aussi entrelacée par le geste de Pétion en 1816 qui a fourni armes, argent et hommes à Bolivar pour la cause de l'indépendance du Venezuela, ce qui a mené à la libération de la Colombie, de l'Équateur, du Pérou et de la Bolivie de l'Espagne impériale.

Plus récemment, pendant la deuxième présidence de Jean-Bertrand Aristide, le Venezuela est un des seuls pays qui a continué de fournir un appui financier au gouvernement haïtien qui subissait un embargo et était ébranlé par l'administration Bush. En plus, Chávez a été le premier dirigeant latino-américain à fermement dénoncer le coup d'État de 2004 contre Aristide. Après, pendant le régime de Préval et les régimes de droite de Martelly et de Moïse, le Venezuela a maintenu sa solidarité inconditionnelle avec le peuple haïtien par le biais de son accord Petrocaribe et a fourni de l'aide financière pour des projets d'infrastructure. Le Venezuela n'a jamais demandé de conditionnalités ou d'alignement politique pour son aide, contrairement aux agences supranationales et les pays du nord. Un ami véritable.

En ce qui concerne le Venezuela et Haïti, nous devons nous rappeler que pendant le mandat de Chavez et suite au tremblement de terre catastrophique de 2010 en Haïti, le chef de la Révolution bolivarienne a annoncé peu après que le Venezuela allait « annuler » la dette confidentielle d'Haïti relative au pétrole. Lors d'une réunion des ministres des affaires étrangères de l'ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques) tenue après le tremblement de terre, Chavez a dit que « ce n'est pas Haïti qui a une dette envers le Venezuela mais le Venezuela qui en a une envers ce pays ». Il a aussi mentionné qu'un don initial de 10 millions de dollars serait versé à Haïti pour ses besoins d'urgence en énergie, en plus de 100 millions de dollars pour des « démarreurs » de projets d'infrastructure. En plus, avait dit Chavez, une partie de l'aide de l'ALBA à Haïti consisterait en distribution de carburant au moyen de « stations-service mobiles » qui seraient opérationnelles en quelques semaines. Le plan d'aide de l'ALBA pour Haïti comprenait également l'appui à des secteurs comme la production agricole, l'importation et la distribution de nourriture et l'amnistie pour les migrants haïtiens vivant illégalement dans les États membres du bloc. À ce moment-là, Cuba et le Venezuela ont envoyé de l'aide et des travailleurs humanitaires à Haïti quelques jours seulement après le tremblement de terre de magnitude 7.0 qui a fait entre 150 000 et 200 000 morts et a créé plus d'un million de sans-abri.

Pour illustrer cette relation internationaliste unique entre le Venezuela et Haïti, nous devons visionner le reportage de Venezolana de Televisión sur le voyage de Chavez à Haïti en 2007, qui a donné un exemple du lien émotionnel qui existe entre ces deux pays des Caraïbes, lequel a été ravivé dans une large mesure par Chavez alors qu'il a rafraîchi sa mémoire historique en faisant du jogging avec les résidents de Cité Soleil et de Bel Air dans les rues de Port-au-Prince. Dans ce reportage, vous pouvez observer le geste incroyable de Chavez sortant de son véhicule et se joignant à la foule joyeuse de Port-au-Prince qui fait du jogging à l'unisson le long de son cortège d'automobiles. À l'opposé du spectre historique, lorsque Nixon, alors vice-président, a visité le Venezuela en 1958, c'est le contraire qui s'est produit. Au lieu de foules joyeuses attendant Nixon, ce sont des Vénézuéliens enragés qui ont assailli sa limousine et exprimé le rejet populaire de la proche collaboration des États-Unis avec la dictature brutale de Perez Jimenez, qui venait de se terminer.

Alors que le gouvernement impopulaire de Moïse est pris dans des scandales de corruption et que les plaintes grandissent contre la situation économique qui s'aggrave et le manque d'appui du gouvernement pour les pauvres, l'USPGN (les forces de sécurité personnelles de Moïse) a pris part ces derniers mois à un massacre violent de la population d'un bidonville protestant contre le gouvernement. Plus Moïse fait face à des protestations de masse, plus son gouvernement prend ses ordres de Washington.


« Pas besoin de menaces, je ne voterai pas en faveur du Venezuela ! »

En ce qui concerne le vote traître récent du gouvernement de Jovenel Moïse contre le Venezuela à l'OÉA, un de ses aspects aberrants est sa position diamétralement opposée à celle de la Communauté caribéenne (CARICOM) dont Haïti est membre. La position de la CARICOM a été ouvertement contraire à la position pratiquement néocoloniale du secrétaire général de l'OÉA, Luis Almagro, qui est devenu un véritable haut-parleur de l'Oncle Sam au « ministère des colonies yankee ». La CARICOM reconnaît la légitimité du président Maduro du Venezuela tandis que le secrétaire général de l'OÉA Luis Almagro a reconnu le soi-disant président intérimaire « autoproclamé » du Venezuela, Juan Guaido.

Haïti est depuis longtemps dans la mire de l'Empire et de ses mandataires locaux. Depuis quelques années, les élites de haut niveau ont cherché à restructurer l'économie du pays et sa scène politique. Cela s'est produit après que les États-Unis et leurs alliés aient pratiquement neutralisé la souveraineté et l'indépendance du pays, influençant et installant des régimes ou appuyant des processus politiques qui s'appuyaient sur une forte suppression des votes et des années d'exclusion politique (en 2016 par exemple avec un des taux de participation des électeurs les plus bas au monde). Il s'agit du même régime impopulaire et corrompu qui a fait l'objet de protestations massives à l'échelle du pays contre son détournement des fonds de Petrocaribe du Venezuela, qui ont débuté en août 2018 et qui se sont poursuivies les mois suivants jusqu'en février 2019.

Ces protestations ont été pratiquement ignorées par les grands médias occidentaux bien que leur répression brutale ait été bien documentée par les journalistes du pays et les groupes locaux à la base.

Hispaniola se lève

En dépit du coup de poignard dans le dos qu'a été le vote des administrations dominicaine et haïtienne contre le Venezuela à l'OÉA, la solidarité du peuple d'Hispaniola avec le Venezuela s'est exprimée de plusieurs façons.

De grandes marches appuyées par des groupes de la base et le parti Fanmi Lavalas d'Aristide ont réclamé la fin de l'occupation étrangère et de nouvelles élections souveraines, et le petit parti de l'opposition Pitit Dessalin a organisé des manifestations en appui à la légitimité du président Maduro. Déjà, les forces paramilitaires et de police haïtiennes sont utilisées pour attaquer brutalement ces manifestations.

Pendant ce temps, de l'autre côté d'Hispaniola, une manifestation de masse doit avoir lieu le 17 février 2019 en appui au Venezuela au Parque Independencia de Saint-Domingue en République dominicaine. Des groupes étudiants et des cercles d'activistes se mobilisent à l'échelle du pays et en viennent à comprendre la menace que représentent Trump et sa bande de néo-conservateurs.




Manifestation de masse en appui au président Maduro et à la révolution bolivarienne au Parque Independencia, à Saint-Domingue, le 17 février 2019

À la lumière de tout ce qui précède, bien que n'étant pas expert en géopolitique et en histoire, mais étant né dans les Caraïbes et ayant observé de près leur histoire régionale depuis son enfance et pendant plusieurs décennies, j'ai conclu que cette crise récente entre le Venezuela et l'Empire (le « Colosse du Nord ») pourrait bien marquer un nouveau jalon dans la corrélation des forces dans l'hémisphère, au point où nous pourrions apercevoir la conclusion que les États-Unis ne sont peut-être plus le maître absolu de l'hémisphère de la manière qu'ils l'étaient avant la Révolution cubaine de 1959.

Nous voyons maintenant des pays clés comme le Venezuela décider de tracer une voie en faveur de leur propre peuple, mettant en oeuvre une nouvelle fondation de l'État-nation et s'éloignant de plus en plus du diktat impérial. En même temps, il est clair que l'Empire, tout en commençant à décliner, joue encore beaucoup du muscle hémisphérique, comme les votes traîtres d'Haïti et de la République dominicaine à l'OÉA l'ont démontré, en dépit de l'histoire de solidarité honorable et engagée envers ces deux nations soeurs. Informer les jeunes générations de l'histoire de l'empire étasunien dans la région, du rôle de pouvoir doux des médias, et de ce qui se passe dans la région aujourd'hui est quelque chose de vital. Il est également vital de créer de nouveaux liens et de travailler à unir les secteurs populaires pour s'opposer aux plans de Washington et de ses clients, afin de créer encore une fois des liens sud-sud et un développement régional à partir de la base.

(HaitiAnalysis.com, 11 février 2019. Traduction : LML)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 6 - 23 février 2019

Lien de l'article:
Hispaniola se lève: comment le coup d'État des États- Unis au Venezuela prend racine en Haïti et en République dominicaine - Ariel Fornari


    

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