Les arguments en appui aux droits
soutiennent
la primauté du droit international
Cuba réaffirme sa
solidarité ferme et
inébranlable envers le président constitutionnel
Nicolas
Maduro et la Révolution bolivarienne
- Conférence de presse,
Bruno
Rodriguez, ministre
des Relations extérieures de Cuba -
Le ministre des Relations extérieures de Cuba (Minrex),
Bruno
Rodriguez,
s'adresse à la presse nationale et étrangère
lors
d'une conférence de
presse au bureau du Minrex, à La Havane, le 19
février
2019.
Voici le texte complet de la conférence
de
presse de Bruno Rodriguez Parrilla, ministre des Relations
extérieures de Cuba, à la presse nationale et
étrangère, au Minrex, le 19 février
2019.
* * *
Bruno Rodriguez : - Bonjour. Je
vous remercie de votre présence.
Nous sommes à quelques jours du
référendum constitutionnel dans notre pays, qui
retient
toute notre attention. La mobilisation de notre peuple et dont la
couverture par les médias que vous représentez a
été intense, ce dont je vous en suis
reconnaissant.
Bruno Rodriguez, ministre des Relations
extérieures de Cuba
|
Le gouvernement de la République de Cuba
n'a
cessé de dénoncer le fait que le gouvernement des
États-Unis d'Amérique prépare une agression
militaire contre la République bolivarienne du Venezuela
sous
des prétextes humanitaires.
À travers les discours du Premier
Secrétaire du Comité central de notre Parti, le 26
juillet 2018 et le 1er janvier 2019, et dans les discours du
président du Conseil d'État et du Conseil des
ministres,
le camarade Miguel Diaz-Canel Bermudez, en juillet dernier, et
plus
récemment, nous avons été alertés des
très graves conséquences économiques,
politiques, sociales et humanitaires qu'une nouvelle aventure
militaire
des États-Unis aurait sur la paix et la
sécurité
régionales dans Notre Amérique.
La Déclaration du Gouvernement
révolutionnaire, en date du 13 février, dans la
plus
grande responsabilité et avec toutes les données
nécessaires, affirmait — et je le
répète — que des
vols de transport militaire des États-Unis ont lieu au
départ d'installations militaires étasuniennes
à
partir desquelles opèrent des unités des forces
d'opérations spéciales
et des unités d'infanterie de marine, destinées
à
des actions clandestines, y compris contre des dirigeants ou des
personnes considérées comme importantes.
La préparation d'une action militaire,
sous
prétexte humanitaire, se poursuit, dans l'ignorance
absolue des
gouvernements des territoires concernés et au
mépris
total de la souveraineté de ces États.
Hier dans l'après-midi [le 18
février],
le
président Donald Trump et d'autres hauts fonctionnaires et
porte-parole du gouvernement étasunien ont
répété et confirmé que l'option
militaire
est parmi celles qui étaient envisagées. Hier, le
président Trump a déclaré : « Toutes
les
options sont possibles. »
Selon la presse des États-Unis
elle-même,
les hauts commandants militaires étasuniens, qui ne
s'occupent
pas — ne se sont jamais occupés — d'aide
humanitaire, ont eu des
réunions avec des politiciens nord-américains et
d'autres
pays et ont effectué des visites de lieux manifestement
liés à la question qui nous occupe.
Nous assistons tous à la fabrication de
prétextes humanitaires. Une date limite a
été
fixée pour forcer l'entrée de « l'aide
humanitaire
» par la force, ce qui est en soi une contradiction : il
n'est
pas possible que l'aide véritablement humanitaire repose
sur la
violence, sur la force des armes ou sur la violation du droit
international. Cette seule
stratégie est une violation du droit international
humanitaire
qui révèle la politisation de l'aide humanitaire,
comme
à d'autres moments où de nobles causes, reconnues
universellement, ont servi de prétexte à des
agressions
militaires.
Il conviendrait de se demander, au vu de
l'instauration
d'une date limite, au vu de la déclaration selon laquelle
l'aide
humanitaire va pénétrer quoi qu'il en soit le jour
prévu sur le territoire vénézuélien
contre
la volonté souveraine de son peuple et la décision
de son
gouvernement constitutionnel, quels sont les objectifs poursuivis
?
Quels
pourraient-ils être si ce n'est provoquer un incident qui
mette
en danger la vie des civils, provoque des violences ou des
circonstances imprévisibles ?
Récemment, il a été question
d'une
aide humanitaire qui pourrait durer des mois, voire des
années.
Il a été dit « tant que durera la
reconstruction
». Il faudrait demander au sénateur de la Floride de
quelle reconstruction il parle. Nous parlons d'un pays qui n'est
pas en
guerre et qui n'a pas souffert d'une guerre, mais on sait que la
guerre
est
une excellente affaire pour les entreprises étasuniennes
du
complexe militaro-industriel et ensuite la prétendue
reconstruction pour les autres.
Le gouvernement des États-Unis continue
d'exercer des pressions sur les États membres du Conseil
de
Sécurité des Nations unies pour les forcer à
adopter une résolution qui serait le prélude
à une
« intervention humanitaire ». Dans son dispositif
apparaît le diagnostic d'une situation de violation de la
paix et
de la sécurité dans ce pays frère et
il exhorte tous les acteurs internationaux et de toute nature
à
prendre les mesures nécessaires.
On sait très bien à travers des
précédents, y compris récents, que ce
langage est
généralement suivi d'un autre appel à mettre
en
place des zones d'exclusion aérienne, à la
protection des
civils, à la création de couloirs humanitaires en
vertu
du Chapitre VII de la Charte [des Nations unies] autorisant
l'emploi de
la force.
Nous avons l'espoir que le Conseil de
Sécurité des Nations unies fera prévaloir sa
vocation et sa responsabilité en tant que principal garant
de la
paix et de la sécurité internationales et qu'il ne
se
prêtera pas à des aventures militaires.
Nous appelons ses membres à agir
conformément au droit international et à
défendre
la paix, précieuse pour l'humanité, pour Notre
Amérique et aussi pour le peuple
vénézuélien.
Le gouvernement des États-Unis a
inventé,
a fabriqué à Washington un coup d'État
impérialiste, avec un « président »
fabriqué dans cette capitale du nord, ce qui n'a pas
fonctionné à l'intérieur du pays. Nous
pourrions
citer de nombreuses sources étasuniennes, des
médias
accrédités qui ont donné tous les
détails
sur la façon dont le coup
d'État a été organisé. Les pressions
exercées par le gouvernement des États-Unis contre
d'autres pays, y compris en ce moment, sont brutales, lesquelles
tentent de forcer la reconnaissance du soi-disant «
président » désigné par Washington et
autoproclamé, ou l'appel à de nouvelles
élections
en République bolivarienne du Venezuela, en annulant
celles auxquelles son peuple a déjà
participé de
manière légitime et constitutionnelle.
On connaît bien les tractations de
l'équipe de Sécurité nationale de la
Maison-Blanche, de certains responsables du Département
d'État et de certaines ambassades des États-Unis.
De
plus, une vaste opération politique et de communication
est en
cours, généralement le prélude à des
actions à plus grande échelle de la part de ce
gouvernement.
Des mesures économiques de coercition
unilatérales, et donc illégales, sont
appliquées
de façon croissante contre la République soeur du
Venezuela : l'embargo ou le gel des avoirs financiers dans des
pays
tiers ; les énormes pressions sur les gouvernements qui
approvisionnent le Venezuela et l'industrie
pétrolière vénézuélienne ; les
pressions sur des banques de pays tiers pour empêcher les
transactions financières légitimes, même en
devises
tierces ; la confiscation, pratiquement le vol, de la filiale
PDVSA aux
États-Unis, ainsi que d'autres intérêts
établis dans ce pays.
Ces mesures constituent une violation flagrante
du
droit international, et également du droit international
humanitaire, causent des privations et des dommages humains et
sont
totalement incompatibles avec les appels hypocrites à
fournir
une aide humanitaire, lancés par les responsables
mêmes de
la mise en oeuvre de ces mesures cruelles. Les
chiffres sont obscènes. On a parlé d'une aide
humanitaire
d'environ 20 millions de dollars pour un pays qui est
privé de
plus de 30 milliards de dollars par ces mesures arbitraires,
illégales et injustes.
Le Gouvernement de la République de Cuba
appelle
la communauté internationale à agir pour la
défense de la paix, à éviter, avec l'effort
conjoint de tous, sans exception, une intervention militaire
contre la
République bolivarienne du Venezuela.
On ne peut qu'être, en ce moment crucial
où se décident le respect, la validité des
principes du droit international, de la Charte des Nations unies,
où la légitimité d'un gouvernement
réside
dans le soutien et le vote de son peuple, où se
décide
qu'aucune pression étrangère ne saurait remplacer
l'exercice souverain de l'autodétermination, dans
ces circonstances, on ne peut qu'être pour ou contre la
paix, on
ne peut qu'être pour ou contre la guerre.
Nous encourageons le Mécanisme de
Montevideo, en
particulier le gouvernement des États-Unis du Mexique, de
la
République orientale de l'Uruguay, les gouvernements de la
Communauté des Caraïbes et l'État
plurinational de
Bolivie à poursuivre leurs efforts dans ces conditions
d'urgence, pour promouvoir une solution fondée sur le
dialogue et le respect absolu de l'indépendance et de la
souveraineté du Venezuela, et la validité des
principes
du droit international, notamment celui de la
non-intervention.
Nous appelons à une mobilisation
internationale
pour la paix, contre l'intervention militaire des
États-Unis en
Amérique latine, contre la guerre ; au-delà des
différences politiques, des différences
idéologiques, en faveur d'un bien suprême de
l'humanité, qui est la paix, qui est le droit à la
vie.
Nous lançons un appel à tous les
gouvernements, parlements, forces politiques, mouvements sociaux,
populaires, autochtones, organisations professionnelles et
sociales,
syndicats, paysans, femmes, étudiants, intellectuels et
artistes, universitaires, en particulier les communicateurs et
les
journalistes, vous (désignant les journalistes), les
organisations non gouvernementales, les représentants de
la
société civile.
Dans le même temps, le gouvernement de la
République de Cuba réaffirme sa solidarité
ferme
et inébranlable envers le président constitutionnel
Nicolas Maduro Moros, envers la Révolution bolivarienne et
chaviste, envers l'union civique et militaire de son peuple, et
nous
affirmons que dans la République soeur bolivarienne du
Venezuela,
nous devons défendre aujourd'hui les principes de la
Proclamation de l'Amérique latine et des Caraïbes
comme
Zone de paix. Aujourd'hui, c'est là-bas que nous devons
défendre la souveraineté de tous,
l'indépendance
de tous et l'égalité souveraine des
États.
Des Cubains envoient des messages de solidarité au peuple
vénézuélien,
du 14 au 20 février 2019.
Nous avons écouté hier
après-midi
avec consternation le discours du président Donald Trump.
Étonnamment, il a décrété la «
fin du
socialisme » et il a annoncé « un jour nouveau
» pour l'humanité. Il a solennellement
proclamé
que, pour la première fois dans l'histoire, il y aura un
hémisphère sans socialisme.
Curieusement, il a parlé également
de
progrès dans les négociations avec un grand pays
socialiste et en avait choisi un autre pour tenir un sommet
important.
Combien de fois des personnages aux États-Unis ont-ils
décrété la fin du socialisme ou la fin de
l'histoire ?
Le président Trump a rendu hommage
à de
« grands leaders » présents à la
réunion de Floride : un gouverneur, deux sénateurs,
un
parlementaire, un ambassadeur, tous des républicains
fondamentalistes et, cinq minutes plus tard, semble-t-il, il a
été averti ou s'est rendu compte qu'il avait
été profondément injuste en omettant le nom
de
John
Bolton, également présent dans la salle.
Bolton a été un fabricant de
guerres
durant des décennies, le principal organisateur du coup
d'État au Venezuela et un défenseur permanent de
l'option
militaire.
Le président des États-Unis a fait
référence à la dignité humaine.
Apparemment, il oublie que c'est dans le capitalisme et, en
particulier, dans l'impérialisme où
prévalent
l'injustice, l'exploitation, la manipulation des personnes.
Il a critiqué la corruption,
peut-être
sans reconnaître que le système politique
étasunien
est corrompu par nature, que c'est là où
règnent
les
intérêts particuliers et les contributions des
entreprises, où l'argent règne en maître et
maintenant
les données informatiques, le big data, où
les
élections sont gagnées en manipulant les
gens.
Il a parlé de démocratie, sans
mentionner
les millions de citoyens étasuniens, majoritairement noirs
et
hispaniques privés du droit de vote, les 40 millions de
pauvres,
dont la moitié sont des enfants.
Il a oublié de mentionner les plus de 500
000
sans-abris dans ce pays. Peut-être ignore-t-il que
là-bas
prévaut un schéma racial différencié,
depuis l'application de la peine de mort, le système
pénitentiaire, les sanctions judiciaires ou même de
la
brutalité policière qui coûte en permanence
la vie
à des Afro-Américains.
Il n'a pas mentionné l'absence de
syndicalisation des travailleurs étasuniens, ni le fait
que les
femmes de ce pays n'ont pas droit à un salaire égal
pour
un travail égal.
Il a mentionné les migrants
vénézuéliens, mais il n'a pas parlé
du mur
du Rio Bravo. Il n'a pas mentionné les enfants
centraméricains qui sont cruellement séparés
de
leurs parents ou de la mort de certains autres en
détention. Il
n'a pas fait référence à la
répression
contre les migrants, ni contre les minorités, ni aux
meurtres
commis par la
police des frontières.
Le président Trump a promis le
succès aux
putschistes et il a déclaré : « ...parce que
les
États-Unis sont derrière vous pour vous soutenir
».
Il ne semble pas se rendre compte que le coup d'État n'a
pas
fonctionné et c'est pourquoi la menace extérieure
contre
le Venezuela augmente.
Il s'est présenté comme le chef
d'un
État épris de paix, alors que des dizaines de
guerres ont
été provoquées par les gouvernements
successifs
des États-Unis. Il se lance maintenant dans une nouvelle
course
aux armements, y compris une course au nucléaire.
C'est le pays où on a torturé et
où on continue à torturer. C'est le pays qui
appelle « dommages collatéraux » la mort de
civils
innocents dans des aventures guerrières. C'est le pays qui
a
envoyé des dizaines de milliers de jeunes
Étasuniens
comme chair à canon pour mourir dans les guerres
impérialistes de pillage. C'est le pays qui a
lancé une guerre qui a coûté la vie à
plus
d'un million de personnes sur la base du mensonge de la
présence
d'armes nucléaires en Irak. Certains des protagonistes
actuels
ont été parmi les responsables et ce sont eux qui
mentent
aujourd'hui à propos du Venezuela.
Le président a dit que le socialisme ne
respecte
pas les frontières. Mais c'est cet impérialisme qui
a
occupé Cuba militairement plus d'une fois, qui a
empêché notre indépendance jusqu'à
l'entrée à La Havane du commandant en chef Fidel
Castro
Ruz. C'est le pays qui a dépouillé le Mexique de
plus de
la moitié de son territoire, qui a imposé
de cruelles dictatures militaires en Amérique latine et
qui
maintient aujourd'hui des bases militaires agressives
pratiquement
partout sur la planète.
Le président Trump a dit que le socialisme
promet l'unité, mais provoque la haine et la division.
Quel
cynisme extraordinaire ! Quelle hypocrisie extraordinaire ! C'est
le
représentant d'un gouvernement amoral, d'un secteur
rejeté, y compris par les partis traditionnels
étasuniens. Un gouvernement qui applique une politique
sale, qui
attise la
polarisation de la société par un langage de haine
et de
division, et que même d'importants conservateurs ont
dénoncé parce qu'il manque des normes minimales en
politique.
Le président a également
déclaré que rien n'est moins démocratique
que le
socialisme.
Monsieur le président Trump, essayez une
réforme constitutionnelle, organisez un
référendum
sur vos politiques, respectez la volonté de vos
électeurs. Rappelez-vous que vous êtes le
président
ayant perdu le vote populaire par plus de trois millions de voix.
Les
accusations du président des États-Unis selon
lesquelles
Cuba maintient une armée privée
au Venezuela sont abjectes. Je le mets au défi de
présenter des preuves.
Notre gouvernement rejette cette calomnie dans
les
termes les plus énergiques et les plus
catégoriques, tout
en réaffirmant le devoir et l'engagement de continuer
à
fournir une modeste coopération impliquant un peu plus de
20 000
coopérants cubains, tous civils, dont 94 % sont des
personnels
de santé et d'autres de l'Éducation, comme il le
fait dans 83 pays du monde.
Nous, les Cubains, garderons notre propre cap et
nous
nous préparons à un Référendum qui
sera une
réussite dans quelques jours seulement. Nous continuerons
à travailler sereinement, avec dévouement, avec la
certitude de disposer de suffisamment d'outils pour construire
notre
avenir.
Samedi et dimanche derniers, les
coopérants
cubains au Venezuela ont voté pour le
Référendum.
Ils l'ont fait de façon massive.
Ils font savoir à leurs familles, qui
s'inquiètent logiquement pour les nouvelles qui leur
parviennent, qu'en dépit des circonstances, ils vivent
normalement au Venezuela, qu'il est faux qu'il y a des centaines
de
milliers de Vénézuéliens qui meurent de
faim,
comme l'affirment certains porte-parole menteurs, et ils
réaffirment leur engagement à
poursuivre leur tâche profondément humanitaire.
Je rejette fermement la tentative d'intimidation
du
président Trump contre ceux d'entre nous qui, d'une
manière totalement souveraine, dans l'exercice de leur
autodétermination, avons décidé de
construire et
de défendre le socialisme, ainsi que l'intimidation contre
de
nombreux partis, organisations et personnes qui, épris de
justice, d'équité, de
développement social et environnemental durable,
adversaires de
l'exploitation, du néocolonialisme, du
néolibéralisme, de l'exclusion, ont adopté
avec
conviction les idées socialistes et
révolutionnaires,
avec la conviction que non seulement un monde meilleur est
possible,
non seulement il est indispensable, mais il est
inévitable.
Comme l'ont reconnu de nombreux analystes et
politiciens étasuniens, le discours prononcé hier
en
Floride a été très électoral. Il veut
intimider non seulement les forces socialistes et communistes,
mais
aussi les dirigeants démocrates, les électeurs, en
particulier les jeunes électeurs qui sont insatisfaits du
système.
Il a proclamé hier qu'il n'y aura jamais
de
socialisme en « Amérique ».
Il cherche à intimider non seulement les
gens,
mais aussi les démocrates. Sa position est bien connue :
quiconque vote pour les démocrates dans la campagne
électorale, qui semble déjà avoir
démarré, votera pour la construction du socialisme
dans
cette nation du Nord.
Le principal « apport théorique
» de
Trump dans son discours d'hier a été l'insertion du
maccartisme dans la doctrine Monroe, en défense d'une
seule
puissance impérialiste, à laquelle il a
ajouté un
anticommunisme extrême, viscéral,
démodé,
essentiellement rétrograde, ancré dans la guerre
froide.
Il ne percevra aucun droit d'auteur. Le
président Reagan et auparavant le premier ministre
Churchill
l'ont précédé pour traiter la question.
Il y a 71 ans, Churchill déclara : «
Le
socialisme est la philosophie de l'échec, le credo de
l'ignorance et l'évangile de l'envie... » Il y a 36
ans,
Reagan signalait : « Je pense que le communisme est un
autre
chapitre triste et étrange de l'histoire de
l'humanité
dont les dernières pages s'écrivent aujourd'hui...
J'en
suis persuadé, car la source de
notre force dans la recherche de la liberté humaine n'est
pas
matérielle, mais spirituelle. »
Ce fut une déclaration maladroite et
grossière de domination impérialiste sur Notre
Amérique de José Marti. « Nous avons vu
l'avenir de
Cuba ici
à Miami », a dit hier le président des
États-Unis. Il se trompe, l'avenir de Cuba est ici. Avec
ou sans
mesures de blocus supplémentaires, nous les Cubaines et
les
Cubains, nous décidons de notre
avenir. Nous avons fait, nous avons construit et nous
défendrons
une Révolution socialiste sous leur nez.
Il faut se souvenir de la défaite de la
dictature de Batista, installée et soutenue par les
gouvernements impérialistes. Nous sommes fiers de la
victoire de
Playa Giron ou baie des Cochons. De notre courage face au risque
d'holocauste lors de la Crise d'octobre. De notre réponse
ferme
et virile au terrorisme d'État, face à l'explosion
d'un
avion
civil en plein vol ; des actions qui ont causé 3 478 morts
et
laissé 2099 hommes et femmes cubains
handicapés.
Nous réitérons au président
Trump
que notre loyauté envers Fidel et Raul sera invariable et
que le
processus de continuité dirigé par le
président
Diaz-Canel est permanent et irréversible. Nous resterons
unis
aux côtés de notre Parti communiste de Cuba.
À nous
tous, nous avons rédigé cette nouvelle Constitution
et
nous voterons pour elle le 24
février, pour la Patrie et le Socialisme. Ce sera aussi
une
réponse au discours du président Trump.
Je vous remercie.
Les participants à la conférence de presse le 19
février 2019
Modérateur : Passons
maintenant
à une brève séance de
questions-réponses.
Je demande à mes collègues de la presse de
s'identifier,
d'identifier le média qu'ils représentent et de se
servir
des micros disponibles dans la salle.
Katell Abiden (AFP) : Bonjour,
monsieur
le ministre. J'aimerais vous poser deux questions. S'il y a une
intervention militaire au Venezuela, quelle sera votre
réaction ?
Par ailleurs, j'aimerais avoir votre avis sur
l'application éventuelle du Titre III de la Loi
Helms-Burton par
les États-Unis.
Bruno Rodriguez : Oui. Votre
première question est hypothétique. Notre appel est
un
appel à stopper une intervention militaire
étasunienne au
Venezuela, c'est le moment de s'unir et d'agir ensemble, à
temps
pour l'arrêter.
Concernant la deuxième question, comme
nous
l'avons déjà expliqué et comme l'ont
signalé d'autres dirigeants de notre pays et les
porte-paroles
de
notre ministère, notre pays est prêt à faire
face
à toute mesure visant à renforcer le blocus ou
même
à la mise en application de nouveaux
éléments de
la Loi Helms-Burton.
Nous disposons d'un programme, avec un plan
économique prévisible jusqu'en 2030.
L'économie
cubaine a un fort ancrage international. Nos relations
économiques sont diverses. Nous comptons également
sur la
primauté du droit international, des règles du
libre-échange et de la liberté de navigation, et
nous
sommes convaincus que
l'application sauvagement extraterritoriale du blocus
économique, commercial et financier des États-Unis
contre
Cuba suscite non seulement un énorme rejet international,
mais
aussi une forte résistance de nos partenaires
économiques, financiers et touristiques, face aux
tentatives
visant à imposer des sanctions supplémentaires
contre la
souveraineté
de leurs États, leurs intérêts nationaux et
ceux de
leurs entrepreneurs et citoyens.
Axel Vera (ABC-Miami) : De quelles
preuves le gouvernement cubain dispose-t-il actuellement pour
affirmer
que les États-Unis avancent dans la voie d'une
intervention
militaire ? Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet, s'il
vous
plaît ?
Bruno Rodriguez : Oui. Merci
beaucoup.
Je peux réitérer que je dispose de
toutes
les données me permettant d'affirmer que des vols ont lieu
à partir des bases étasuniennes, où sont
stationnées des unités d'opérations
spéciales et d'infanterie de marine, destinées aux
missions de cette nature, qui préparent des actions contre
le
Venezuela.
Si vous souhaitiez visiter certains
aéroports,
vous pourrez sans doute vérifier mes dires par
vous-même.
J'affirme catégoriquement qu'il ne s'agit pas de vols
d'aide
humanitaire.
Les gouvernements sont généralement
en
mesure d'obtenir ce genre d'informations, mais même sans
les
données sur lesquelles vous posez la question, il est
clair
qu'une situation internationale s'est créée dans
laquelle
le gouvernement des États-Unis avance vers la menace
militaire.
Je ne sais pas comment vous pourriez expliquer ce
que
signifie la convocation de dizaines de milliers de personnes
à se mobiliser à la frontière
vénézuélienne pour faire entrerpar la force
l'aide humanitaire. Je ne sais pas ce que votre média
pense
qu'il pourrait se produire dans ces circonstances. J'ignore
comment
vous interprétez la
déclaration d'un sénateur selon laquelle le capital
nord-américain sera nécessaire pour la
reconstruction du
Venezuela.
Lorena Canto (Agencia EFE) : Vous
avez
déclaré, pour en revenir au Titre III de la Loi
Helms-Burton, que Cuba est prête à faire face
à une
intensification des sanctions et je voulais vous demander si vous
espérez que des pays, surtout le Canada et d'autres
partenaires
commerciaux de Cuba, adoptent une position active comme
celle qui a prévalu au départ lorsque cette
disposition a
été adoptée et qui a ralenti son application
et
provoqué sa suspension périodique. J'ignore si vous
avez
eu des contacts avec les gouvernements de ces pays, s'ils vous
ont fait
savoir qu'ils allaient maintenant adopter une position aussi
active
qu'à l'époque en 1996.
Bruno Rodriguez : Je vous
remercie.
Nous sommes nécessairement discrets
étant
donné notre position, mais je peux vous dire que je sais
qu'il y
a une forte opposition de la part de nombreux États
membres de
l'Union européenne et d'autres nations
industrialisées.
Nous avons entendu certaines déclarations. Je sais
également qu'il y a eu des échanges diplomatiques
d'urgence et je
suis convaincu que ces nations défendront non seulement la
souveraineté de leur État, mais aussi leur
intérêt national et l'intérêt de leurs
entreprises et de leurs citoyens, et je suis sûr qu'elles
trouveront inacceptable, car je sais que c'est leur position, la
tentative d'établir des formes discriminatoires en faveur
des
entreprises étasuniennes contre
leurs intérêts nationaux. Ils agissent
conformément
au droit international, à l'obligation d'appliquer leurs
propres
lois sur leur propre territoire, de promulguer des lois antidotes
qui
devraient également s'appliquer en fonction de leur propre
système juridique et des circonstances internationales,
parce
que j'ai entendu des déclarations énergiques et
fermes de nombreuses contreparties des États-Unis en
matière de commerce et d'investissements, qui estiment que
les
politiques commerciales, tarifaires et autres des
États-Unis
sont inacceptables.
Sergio Gomez (Cubadebate) : Le
président Trump s'est exprimé hier à Miami
comme
s'il y avait unanimité autour de la reconnaissance de Juan
Guaido dans le monde entier... Cette unanimité
existe-t-elle
vraiment ? Qu'en pense votre ministère ?
Et dans le même sens, ce programme
d'agression de
John Bolton et Marco Rubio contre Cuba, repris par le
président
Trump, a-t-il réussi à isoler Cuba de la
communauté internationale ? Parce que les dernières
nouvelles que nous avons reçues à cet égard
étaient plutôt un applaudissement mondial pour le
rétablissement des relations entre les
deux pays.
Bruno Rodriguez : L'isolement de
Cuba ou
des États-Unis ?
Sergio Gomez : Je veux dire, si
cette
politique est parvenue, à votre avis, à isoler Cuba
de la
communauté internationale, qui a salué le
rétablissement des relations.
Bruno Rodriguez : On peut lire dans
la
presse de nombreuses déclarations et données. Selon
ce
que j'ai pu observer, moins d'un quart des États membres
des
Nations unies s'immiscent dans les affaires intérieures du
Venezuela pour exiger des élections ou, d'une
manière ou
d'une autre, reconnaître le « président
»
inventé à
Washington. Je pense donc que les données sont
fiables.
Je suis également au courant d'un
récent
débat au Conseil de sécurité des Nations
unies,
où le prétendu accusateur s'est transformé
en
accusé face à une défense du droit
international
et de la souveraineté du Venezuela par de nombreux
États
membres des Nations unies.
Je suis aussi au courant d'une réunion du
Bureau
de coordination du Mouvement des pays non alignés qui
s'est
fermement exprimé contre une aventure militaire et en
faveur de
la souveraineté du Venezuela.
Je pense donc que nous devons bien faire la part
entre
la propagande et la réalité et empêcher les
porte-paroles étasuniens, qui veulent parfois que nous
confondions la réalité avec leurs désirs, et
non
les nôtres, de réussir.
S'il y avait le moindre doute sur la situation
internationale à Cuba, il suffirait de revoir
brièvement
le procès-verbal, ou ce qui encore plus amusant, de
visionner la vidéo sur ce qui s'est passé le 1er
novembre
à l'Assemblée générale des Nations
unies :
10 votes, pratiquement unanimes, ont isolé le gouvernement
des
États-Unis, qui est
toujours obsédé par un blocus
génocidaire.
Ceux qui parlent aujourd'hui d'aide humanitaire
et
offrent généreusement 20 millions ont causé
à Cuba des dommages d'environ un billion de dollars
à des
prix basés sur la valeur de l'or, soit plus de 130
milliards de
dollars aux prix actuels. Les dégâts
provoqués par
le blocus, comme on l'a déjà signalé,
calculés scrupuleusement et selon une
méthodologie vérifiable au niveau international,
montrent
que, sans eux, Cuba aurait enregistré au cours des dix
dernières années une croissance annuelle moyenne de
10 %
par an.
Je pense qu'il est absolument clair que le
gouvernement
des États-Unis, dans sa tentative d'isoler Cuba, s'est
retrouvé profondément isolé.
Je vous remercie.
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 6 - 23 février
2019
Lien de l'article:
Les arguments en appui aux droits
soutiennent : Cuba réaffirme sa
solidarité ferme et
inébranlable envers le président constitutionnel
Nicolas
Maduro et la Révolution bolivarienne >
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