Les îles des Antilles néerlandaises sont situées au large des côtes du Venezuela. Curaçao est la plus grande et la plus peuplée de toutes. Ce sont des néo-colonies, les Pays-Bas contrôlent la défense et la politique étrangère. Le département d'État des États-Unis les classe dans la « troisième frontière des États-Unis » et les considère comme une extension du SOUTHCOM des États-Unis. Elles sont également liées à l'OTAN en raison de l'appartenance des Pays-Bas à cette alliance. Les États-Unis ont une importante base militaire stratégique à Curaçao, qu'ils utilisent pour mener des missions d'espionnage, de reconnaissance et de surveillance dans la région. Décrit comme un « site de sécurité coopérative » (anciennement connu sous le nom de FOL), cette base est située à l'aéroport international de Hato, également appelé aéroport international de Curaçao. Elle héberge un système de contrôle et d'alerte aéroporté et un avion de transport près de la base aéronavale royale néerlandaise. L'aéroport possède la troisième plus longue piste commerciale de la région des Caraïbes. Les vols d'espionnage américains au-dessus des bases militaires vénézuéliennes à partir de Curaçao sont un exemple de l'utilisation de cette base. Ces vols ont débuté en 2005 et ont montré que le rôle du FOL dans la lutte contre le trafic de drogue n'était qu'un stratagème. En 2006, l'opération militaire massive « Lion des Caraïbes » menée par les Pays-Bas s'y est déroulée, avec la participation des Forces canadiennes. En 2007, le « Partenariat des Amériques 2007 » a été lancé - une mission navale de six mois dans toute l'Amérique latine et les Caraïbes d'une force opérationnelle américaine.[2] Plus récemment, l'amiral Craig Faller, le
nouveau commandant du
SOUTHCOM, s'est rendu à Curaçao du 13 au 14
février, après des
discussions avec l'état-major militaire du Brésil
en
février.[3]
Cette visite au Brésil est significative, car en août 2018 le secrétaire de la Défense des États-Unis, James Mattis, avait choisi le Brésil pour sa première tournée en Amérique du Sud. Parmi les sujets abordés lors de cette visite figurait la participation des États-Unis à la base d'Alcântara, qui a une grande importance stratégique en raison de sa proximité du Venezuela et de l'Afrique occidentale. L'accès à cette base que les États-Unis avait auparavant été révoqué par les gouvernements de Luiz Inácio Lula da Silva (2003-2011) et Dilma Rousseff (2011-2016), décision qui a été renversée par un coup d'État mené par les États-Unis. Cet accès ne pouvait être rétabli qu'après le 1er janvier 2019, date de l'entrée en fonction du président réactionnaire Jair Bolsonaro. L'organisation d'un « centre humanitaire
»
à la frontière sud du
Venezuela était le sujet des réunions du commandant
de
SOUTHCOM,
l'amiral Craig Faller, avec des généraux
brésiliens les 11 et 12
février. Les généraux américains et
brésiliens ont désigné deux centres
au Brésil comme centre d'opérations. Pacaraima se
trouve
à la frontière
et
possède un « aéroport régional
».
L'automne dernier, des dizaines de
réfugiés vénézuéliens
innocents ont
été battus à cet endroit et la
frontière a été fermée - par le
Brésil. Le deuxième centre, Boa Vista,
se trouve à 216 km au sud de Pacaraima et dispose d'un
aéroport
international. Une grande autoroute à péage
nord-sud,
Troncal No 10,
relie
Pacaraima, la ville de Guyana (603 km) à Caracas.
Par ailleurs, le général Mark Stammer, commandant de l'armée Sud, est arrivé le 4 février à Bogotá, en Colombie, pour rencontrer les responsables de l'armée et de la police et « examiner les questions relatives à la frontière ». L'armée Sud fait partie du SOUTHCOM et a été créée pour mener des opérations en Amérique latine. Elle est responsable de 31 États et de 15 territoires d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud et des Caraïbes.[4]
Les activités militaires britanniques dans
la
région
|
Des marines britanniques au Belize
|
Sur les photos ci-contre on voit les marines effectuant des exercices de combat, y compris l'évacuation des blessés. Les marines du 40e Commando ont été parmi les premières troupes britanniques à débarquer en Irak lors de l'invasion de 2003.
Ils sont actuellement accompagnés de sapeurs du 59e escadron de génie du Royal Engineers, qui fournissent un « appui technique en combat rapproché », ainsi que de membres de Condor Troop, une unité normalement basée en Écosse.
Les forces aériennes de Grande-Bretagne sont également actives dans la région.
Les données de vol montrent qu'un avion de transport de la RAF en provenance de Brize Norton a atterri à Belize le 23 janvier à la nuit tombée. Le 2 février, la RAF a publié des photos aériennes de la côte du Belize et dit que son personnel soutenait des « exercices militaires en Amérique centrale ».
Le Belize fait lui-même partie de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), qui s'oppose fermement à l'ingérence étrangère au Venezuela.
Il semble donc qu'un siège collectif est en cours, mené par des alliés des États-Unis au sein de l'OTAN, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et la France, qui a des bases en Guyane française, tous désireux de se tailler une place dans un nouveau repartage impérialiste du Venezuela et des Amériques. Les experts consultés par Prensa Latina, en plus de rappeler le danger que comportent ces mouvements, soulignent qu'ils visent en premier lieu à intimider les dirigeants vénézuéliens, mais que si cet objectif n'est pas atteint, ils pourraient être utilisés lors d'incursions directes contre cette nation sud-américaine.
En fait, de telles forces n'auraient pas besoin de se rapprocher beaucoup plus du territoire vénézuélien pour préparer des attaques avec leurs moyens aériens et leurs missiles, car elles sont en mesure de le faire à des distances relativement grandes, soulignent les experts.
1. Le Plan « Masterstroke » du Commandement Sud des États-Unis. Selon les objectifs du plan, les États-Unis vont « continuer de mettre le feu aux poudres à la frontière commune avec la Colombie, multiplier le trafic d’essence et d’autres produits, alimenter les incursions armées et le trafic de stupéfiants, provoquer les conflits armés avec les forces de sécurité de la frontière vénézuélienne ». Selon le plan, ils vont recruter « des paramilitaires, en particulier dans les camps de réfugiés à Cucuta, La Guajira et au nord de Santander, ces régions où habite une population importante de citoyens colombiens qui ont émigré au Venezuela et qui maintenant retournent dans leur pays pour fuir le régime et contribuer aux activités de déstabilisation à la frontière commune entre les deux pays. Aussi, les États-Unis veulent profiter de l’espace vacant laissé par le FARC, de la belligérance du EBN et des activités du cartel du Golfe dans cette région. » Ils terminent en affirmant qu’il faut « préparer l’engagement des forces alliées en appui aux officiers de l’armée vénézuélienne ou pour contrôler la crise interne advenant que ceux-ci tardent à agir, fixer un échéancier rigide pour empêcher le dictateur de continuer à gagner du terrain sur la scène internationale. Si nécessaire, agir avant la tenue des élections qui doivent avoir lieu en avril prochain ».
Bien que ce plan secret ait été préparé en fonction de l’élection présidentielle de l’an dernier au Venezuela, il a été adapté aux tentatives désespérées d’aujourd’hui de prendre le contrôle du Venezuela
2. En 2013, Helmin Wiels, le chef afro-curaçaon du parti Pueblo Soberano (Peuple souverain) a été assassiné. Helmin Wiels exigeait l'indépendance totale, la fin de la corruption légalisée, la fermeture de la base militaire américaine et que l'île ne soit pas utilisée contre le Venezuela.
3. Les généraux brésiliens chargés de « l'aide humanitaire » pour le Venezuela ont le sang du peuple haïtien sur les mains. Le général brésilien qui est maintenant ministre de la Défense de Jair Bolsonaro, le général à la retraite, Fernando Azevedo e Silva, était chef des opérations de la Mission des Nations unies pour la (dé)stabilisation d'Haïti (MINUSTAH)- la soi-disant force de maintien de la paix de l'ONU - sous le commandement du général Augusto Heleno Ribeiro Pereira, également à la retraite, de 2004 à 2005.
L'automne dernier, Bolsonaro a également nommé Augusto Heleno à la tête du bureau présidentiel pour la sécurité nationale. Il est décrit comme « le vrai pouvoir » derrière l'ancien capitaine de l'armée et membre du Congrès extrémiste Bolsonaro, qui a officiellement pris ses fonctions à la présidence le 1er janvier 2019.
Les déclarations publiques de la MINUSTAH au sujet du massacre (qui ont disparu avec son compte-rendu après-action à l'ambassade des États-Unis) décrivent une fusillade qui « a duré plus de sept heures au cours desquelles ses forces ont tiré plus de 22 000 munitions » et que 1 440 soldats ont participé à l'opération : 1 000 qui « ont sécurisé le périmètre ?5 et 440 qui ont été engagés dans le raid.
4. Tous les pays qui ont occupé militairement Haïti en participant à MINUSTAH sont aujourd’hui organisés dans le regroupement extrajudiciaire Groupe de Lima formé par le Canada en 2017. Ils approuvent l’intervention militaire au Venezuela et l’embellissent en lui prêtant un caractère humanitaire. Ces pays sont l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guatemala, le Honduras, le Paraguay, le Pérou et les États-Unis. Les forces de « maintien de la paix » ont occupé le pays après que les États-Unis, le Canada et la France aient orchestré le renversement violent du président élu d’Haïti Jean-Bertrand Aristide et y ont expédié des Marines américains en 2004 ainsi que des troupes du Royal Canadian Regiment.
(Blog de Tony Seed, communiqués de presse de la Marine américaine, Maritime Herald, Naval Today, Prensa Latina, agences de presse.)
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 6 - 23 février
2019
Lien de l'article:
Les déploiements militaires
en
Amérique latine et dans les Caraïbes: Le groupement tactique
prêt à attaquer
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