Numéro 59 - 19 septembre 2020

La réponse politique à donner au discours du Trône

Non à la destruction nationale !
Arrêtez de payer les riches,
augmentez les investissements dans les programmes sociaux!


À quoi s'attendre dans le discours du Trône

Quelles sont les spéculations?

- Pauline Easton -

L'illusion qu'une société juste peut être créée par la voie néolibérale
- K.C. Adams -

Les prétentions que les stratagèmes pour payer les riches s'attaquent aux inégalités et à la ploutocratie

- Anna Di Carlo -


11 septembre 2020

Hommage au peuple chilien et à sa lutte résolue
pour la justice et la paix


Rapports

Classement honteux du Canada sur le plan du bien-être des enfants

Les 20 plus grands milliardaires du Canada s'enrichissent à vue d'oeil

Les pertes du tourisme mondial s'élèvent à 450 milliards de dollars

L'Organisation de coopération et de développement économiques publie un rapport provisoire sur les perspectives de l'économie mondiale


À titre d'information
Un séminaire au parlement avec l'économiste Joseph Stiglitz

- Louis Lang -

Des arguments néolibéraux pour « assurer une économie résiliente »

Recommandations du Groupe de travail pour une
reprise économique résiliente


SUPPLÉMENT
La résistance se poursuit sans relâche aux États-Unis
Persistance des revendications de justice, d'égalité, de définancement et de contrôle de la police contre la violence policière qui continue




La réponse politique à donner au discours du Trône

Non à la destruction nationale ! Arrêtez de payer les riches, augmentez les investissements dans les programmes sociaux!

Le 17 août, le premier ministre Justin Trudeau a demandé à la gouverneure générale de proroger la première session de la 43e législature. La deuxième session s'ouvrira le 23 septembre par un discours du Trône dans lequel Trudeau veut présenter la « nouvelle approche » de son gouvernement et la Chambre des communes aura alors l'occasion de retirer ou de réitérer sa confiance dans son gouvernement.

La nouvelle approche est caractérisée par l'affirmation que le gouvernement s'attaque maintenant aux inégalités qui grandissent dans la société en se faisant le défenseur des 99 % contre le 1 % de la population. La pandémie n'existait pas au moment du dernier discours du Trône, dit Trudeau, c'est une situation nouvelle et le Canada ne peut pas revenir à l'ancien statu quo.

Comme si les inégalités et les injustices de la société n'étaient pas évidentes avant la pandémie et comme si la politique de payer les riches ne continuait pas de dominer tous les aspects de l'action du gouvernement, Trudeau a déclaré que la pandémie a « mis de l'avant les inégalités qui existent encore et nos vulnérabilités en tant que société ». La pandémie, a-t-il dit, « nous a appris d'importantes leçons » et nous avons maintenant « une occasion unique » d'établir un plan qui créera non pas le même Canada, mais un nouveau Canada.

Son plan, qui « sera dévoilé au cours des prochaines semaines » et présenté en détail dans son discours du Trône, sera « à long terme » et comblera « les lacunes fondamentales que cette pandémie a révélées », a dit le premier ministre. S'adressant aux journalistes, il a déclaré : « On doit traverser cette pandémie en donnant à chacun une chance réelle et équitable de réussir et pas seulement au 1 % le plus riche. »

Trudeau a dit en conférence de presse que le Canada et le monde « sont à la croisée des chemins ». Il a parlé de la résurgence du COVID-19 en Australie et en Nouvelle-Zélande, qui sont actuellement dans leur hiver, et dit que « le nôtre est encore à venir ». Il a appelé à la vigilance et dit que le Canada est « loin d'être sorti du bois ».

Le premier ministre a dit que les parents ne s'inquiètent pas seulement de choses comme le retour à l'école. Il y a aussi le chômage, les choix difficiles pour les femmes (entre les enfants et la carrière) et les « Canadiens racialisés et les peuples autochtones font face à des obstacles supplémentaires ». Il a parlé des jeunes qui sont « confrontés à des fardeaux inattendus alors qu'ils s'inquiètent de leur avenir ».

Trudeau a déclaré que « partout dans le monde, un consensus émerge » sur la nécessité de saisir le moment et « de réfléchir de manière audacieuse et de reconstruire encore plus fort ». Des taux d'intérêt bas signifient que le coût de la stimulation de l'économie est faible. Les pays dont la situation budgétaire est solide, comme le Canada, dit-il, doivent investir pour aider les gens à traverser la crise.

« Nos alliés du G7, que ce soit l'Allemagne ou le Royaume-Uni, nos partenaires comme l'Union européenne ou la Corée du sud : ils saisissent tous ce moment pour agir. Et on doit le saisir aussi. On a un choix à faire. On peut décider d'aller de l'avant au lieu de revenir au statu quo. On peut choisir d'adopter de nouvelles solutions audacieuses pour relever les défis auxquels on est confrontés et refuser de laisser les anciennes façons de penser freiner nos progrès. Si cette pandémie est un défi inattendu, elle constitue également une opportunité sans précédent. C'est notre chance de bâtir un Canada plus résilient : un Canada plus sain et plus sûr, plus vert et plus compétitif. Un Canada plus accueillant et plus juste. C'est le moment de changer l'avenir en mieux. »

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il prorogeait le parlement alors qu'il s'était engagé durant les élections à ne jamais le faire, Trudeau a répondu que cette prorogation était différente de celle de Harper qui l'avait utilisée pour éviter une motion de blâme. Il a dit qu'il voulait soumettre le plan rénové de son gouvernement (plutôt que la corruption de son gouvernement) à un vote de confiance et ajouté qu'il n'y avait pas de pandémie lors de l'élection de 2019.

La composition de la Chambre des communes au moment de la prorogation de la première session de la 43e législature était la suivante : 156 députés libéraux ; 121 députés conservateurs ; 32 députés du Bloc Québécois ; 24 du NPD ; 3 du Parti vert et 2 indépendants. Les libéraux ont besoin de 170 voix pour conserver la confiance de la Chambre.

Ce numéro du Marxiste-Léniniste contient plusieurs articles qui montrent en quoi consistent les stratagèmes pour payer les riches du premier ministre Trudeau et de sa ministre des Finances Chrystia Freeland.

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À quoi s'attendre dans le discours du Trône

Quelles sont les spéculations?

Il y a beaucoup de spéculations sur ce que contiendra le discours Trône du 23 septembre. Les libéraux consultent « tous les partenaires[1] », des lobbyistes aux banquiers, des représentants des grandes entreprises et des chambres de commerce aux chefs des grands syndicats dans leur giron. Les médias rapportent qu'en fin de compte, lorsqu'il sera mis en oeuvre, le « nouveau plan » du gouvernement « s'articulera autour de trois principaux axes : des mesures supplémentaires pour freiner la propagation de la COVID-19 et éviter un autre confinement à l'échelle nationale ; des mesures pour aider les Canadiens à rester à flot pendant que la pandémie continue de sévir ; et des mesures à plus long terme pour rebâtir l'économie[2] ».

Des « personnes proches du Parti libéral » ont confié à Reuters la semaine dernière que le gouvernement a fait connaître certaines de ses priorités aux lobbyistes. Ainsi, écrit Samantha Wright Allen dans le Hill Times « la plupart devraient déjà avoir une assez bonne idée de ce que sont les thèmes majeurs, comme l'écologisation de l'économie, les dépenses d'infrastructure, la réforme des services de garde d'enfants, les soins de santé (y compris les centres de soins de longue durée et l'assurance-médicaments) et la récession ‘féminine', qui fait référence au fait que la pandémie a particulièrement affecté les emplois des femmes. Le discours du Trône devrait comprendre des réformes majeures du système de sécurité sociale et un effort plus concerté pour lutter contre les changements climatiques[3]. »

Aux dires de tous, Trudeau et sa ministre des Finances Chrystia Freeland sont hantés par les inégalités d'une part et par la détermination des Canadiens à affirmer leur droit de décider d'autre part. Part une arrogance sans pareil, ils prétendent pouvoir renverser la tendance à l'enrichissement des riches et à l'appauvrissement des pauvres en créant une classe de décideurs d'élite – une « ploutocratie sociale » – constituée de bien-pensants qui savent favoriser la « classe moyenne » et qui savent mieux que quiconque ce qui est bon pour tout le monde. Quiconque ne souscrit pas à cette « défense de la classe moyenne » est dénoncé comme un dangereux extrémiste de « gauche » ou de « droite » devant être soumis à la mort civile.

La journaliste du Hill Times écrit : « Chrystia Freeland peut être une meilleure figure de proue pour un gouvernement axé sur la lutte aux inégalités que Bill Morneau, qui a été un riche dirigeant d'entreprise dont l'épouse fait partie de la famille qui contrôle l'empire canadien de 10 milliards de dollars McCain Foods Ltd.

« 'Nous vivons à une époque d'inégalités croissantes de revenus, en particulier entre ceux qui sont au sommet et tout le reste', a dit Chrystia Freeland dans un discours en 2013, environ cinq mois avant de remporter un siège à la Chambre des communes pour le Parti de Trudeau, qui était alors dans l'opposition.

« Freeland, bien que n'étant pas ultra-riche, fait partie de cette même élite globe-trotteuse depuis sa carrière en tant que rédactrice au service de presse Reuters et au Financial Times. »[4]

Le slogan que Trudeau répète selon le nouveau plan de match dressé par les oligarques financiers est « Rebâtir mieux » (« Build Back Better »), qui est également le slogan de campagne de Joe Biden, candidat à l'élection présidentielle aux États-Unis. En mettant l'accent sur des investissements massifs pour une « reprise verte », on prétend donner un nouveau souffle au capitalisme sans pour autant ni régler ni même aborder aucun des problèmes réels de l'économie ou la cause première des inégalités, qui est l'exploitation toujours plus grande de la classe ouvrière et l'oppression des peuples autochtones, des femmes, des plus vulnérables et des peuples du monde. C'est en fait ce que professent les libéraux de Trudeau depuis leur arrivée au pouvoir en 2015, lorsqu'ils ont battu le NPD au dernier tournant de la campagne électorale avec une annonce surprise de dépenses déficitaires délibérées, souvent appelées « politique économique expansionniste ».

La « politique économique expansionniste » consisterait à créer une expansion de la production de biens et de services par des dépenses massives de l'État pour stimuler la demande et faciliter l'investissement. Ses partisans disent qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter du remboursement des prêts massifs de l'État puisque l'économie finit par tout régler d'elle-même. C'est une autre façon de dire que les stratagèmes pour payer les riches sont la solution à tous les problèmes. C'est de la désinformation pour éclipser le besoin de discuter de ces choses. Même Trump aurait suivi une « politique économique expansionniste » et tous, que ce soit de la « gauche » ou de la « droite », nient que les résultats que nous avons aujourd'hui sont dus à ces politiques de payer les riches[5].

La réponse politique appropriée au programme de payer les riches est : Non à la destruction nationale ! Arrêtez de payer les riches ; augmentez les investissements dans les programmes sociaux ![6]

Notes

1. « Qu'est-ce que la 'société de partenaires' ? », LML, 7 avril 2016

2. « Trudeau amorce les consultations avec l'opposition », Presse canadienne, 17 septembre 2020

3. « Lobbyists eye ‘high stakes' throne speech as opportunity for client interests in Liberal reset », Samantha Wright Allen, Hill Times, 26 août 2020

4. Ibid.

5. Dans un article paru dans The Economist en avril, Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et, jusqu'à récemment, de la Banque d'Angleterre, exposait son point de vue sur l'économie post-COVID – surtout, sur le potentiel de réduction de l'écart entre les valeurs du marché et les valeurs des citoyens.

La crise accélérera la fragmentation de l'économie mondiale avec des déplacements limités jusqu'à ce qu'un vaccin soit trouvé et appliqué, écrit Carney. La dette inhibera la capacité de croissance des entreprises et le dynamisme privé pourrait être restreint par une relation trop profonde avec l'État. La COVID a renforcé la leçon de la crise financière de 2008 qui dit qu'il faut valoriser la résilience. Il y aura des conséquences durables pour les secteurs qui dépendent de l'emprunt agressif des ménages ou d'un marché immobilier en plein essor.

Carney conclut que nous sommes passés d'une économie de marché à une société de marché, où un actif doit se trouver sur un marché pour être valorisé (par exemple, Amazon, l'entreprise a une valeur ; Amazonie, la région, n'en a pas tant qu'elle ne sera pas exploitée).

« Le prix de tout devient la valeur de tout. La crise pourrait aider à inverser cette relation », écrit Carney, qui cite les changements climatiques comme le plus grand test de cette nouvelle hiérarchie de valeurs.

6. Voir également « À quoi s'attendre du discours du Trône : Les stratagèmes pour payer les riches en empruntant l'argent à des sources privées », LML 12 septembre 2020.

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L'illusion qu'une société juste peut être créée
par la voie néolibérale

La voie néolibérale perpétue l'inégalité sociale et le privilège de classe. La vie elle-même l'a prouvé de manière sans équivoque. Que penser alors de la nouvelle offensive qui laisse entendre que le problème de l'inégalité sociale peut être résolu par la voie néolibérale ?

Un idéal d'une vision libérale de la société est ce qu'on appelle une société juste. Bien sûr c'est précisément ce modèle de société qui est en crise profonde aux États-Unis, en Europe et dans des pays comme le Canada. Et pourtant, l'illusion est créée que si seulement le problème des inégalités peut être surmonté, alors nous pouvons réaliser le rêve d'une société juste. Comment le problème des inégalités peut-il être surmonté ? En enchâssant l'égalité des chances, du moins c'est ce qu'affirme la sagesse néolibérale.

La restructuration néolibérale de la société a intensifié la tendance à l'enrichissement des riches et à l'appauvrissement des pauvres. Lorsque ce discours est tenu par ceux qui cherchent à perpétuer la voie néolibérale, le but n'est pas de créer une société plus juste, mais de masquer l'objectif des sociétés néolibérales de payer les riches, de rendre les monopoles les plus puissants concurrentiels sur les marchés mondiaux et de politiser les intérêts privés en détruisant l'autorité publique. C'est précisément cette offensive antisociale brutale visant à éliminer toute trace d'une autorité publique en faveur du droit de monopole qui accélère la tendance à l'enrichissement des riches et à l'appauvrissement des pauvres.

Une richesse obscène s'accumule à un pôle, tandis que les rangs des pauvres grandissent, comme le montre, entre autres, l'augmentation du pourcentage de personnes vivant dans la pauvreté extrême. Loin d'être réduites, les inégalités ont atteint des niveaux sans précédent, non seulement dans les pays opprimés d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine et dans les Caraïbes où prospèrent les oligarchies possédant une richesse obscène, mais également dans les citadelles impérialistes.

D'abord, il est important de comprendre ce que l'on entend par inégalité.

L'inégalité est naturelle et sociale. Les inégalités découlent d'une part, de la grande variété des capacités naturelles des individus, et d'autre part, des privilèges de classe qui existent dans le système social capitaliste et sa division entre la classe ouvrière et les détenteurs de la richesse sociale accumulée. L'inégalité naturelle est liée aux capacités naturelles. L'inégalité sociale est liée aux privilèges de classe hérités par droit héréditaire ou acquis par droit naturel.

L'inégalité naturelle des personnes n'est pas quelque chose qu'il faut chercher à changer ou à exploiter, mais plutôt protéger afin que chacun trouve sa place dans la société et contribue au meilleur de ses capacités. Même si l'impression est créée que cela est réalisé en veillant à ce que chacun bénéficie de « l'égalité des chances », ce n'est pas le cas. La société doit garantir l'épanouissement des capacités naturelles de tous et empêcher que par les privilèges de classe elles soient refoulées ou utilisées à mauvais escient à des fins intéressées et étroites. Dans les conditions actuelles, alors que l'État n'est pas entre les mains des travailleurs, cela ne peut être fait qu'en s'attaquant aux inégalités sociales ou en restreignant les privilèges de classe et en privant l'élite dirigeante du pouvoir d'utiliser l'État et son pouvoir économique et politique pour opprimer et exploiter les autres et les priver de leurs droits et besoins.

Beaucoup d'études statistiques démontrent que l'appartenance de classe a un impact important sur l'épanouissement, la négation ou la perte des capacités naturelles. Les inégalités sociales sont un obstacle au développement général des capacités individuelles, qui pour beaucoup de gens peuvent être perdues, pour eux, pour l'intérêt général de la société et pour le bien public. La classe ouvrière et ses représentants politiques refusent ce gaspillage et luttent pour les droits de tous et le pouvoir de tous d'être maîtres de leur destin. Tous les êtres humains ont des droits du fait de leur humanité et à cet égard le droit de tous et chacun de contribuer à la société au meilleur de leurs capacités et, en retour, la garantie de leurs droits et besoins de manière harmonieuse par la société sont fondamentaux.

Lorsque des membres de la classe ouvrière parviennent, en raison de leurs capacités naturelles ou d'autres facteurs, à briser le « plafond de verre » des privilèges de classe, ils sont encouragés par la richesse et le statut à rejoindre l'élite capitaliste, à adhérer à son idéologie, à défendre sa politique et à utiliser leurs privilèges de classe nouvellement acquis pour consolider leur position et celle des autres membres de la classe dirigeante en opposition aux intérêts de la classe ouvrière.

Paradoxalement, la négation de l'inégalité sociale pour des individus choisis de la classe ouvrière renforce et consolide les inégalités sociales au sein de la société dans son ensemble. Elle nourrit une section de travailleurs dévoués à leurs privilèges de classe nouvellement acquis, qui utilisent leurs ressources considérables et leur influence nouvellement acquises et le pouvoir de l'État pour priver le collectif de l'humanité d'exercer son droit d'exister selon les capacités et besoins de chacun et les intérêts de la société. Une fois que les membres de cette section ont par le droit naturel surmonté leur inégalité sociale individuelle, ils deviennent des idéologues des inégalités sociales et des privilèges de classe, partagent le « rêve américain » ou « canadien » et défendent leurs privilèges de classe avec un zèle fanatique.

Pour s'opposer à la rébellion des travailleurs contre leur appauvrissement, le principe libéral par excellence de l'égalité des chances est présenté comme la clé de la création d'une société juste. Il faut, disent les néolibéraux, rallier ceux qui croient que dans une société juste, le dur labeur doit être récompensé.

Les néolibéraux appellent le peuple à changer l'inégalité des chances en créant l'illusion que certains individus, par droit naturel, peuvent se joindre à ceux qui ont hérité de positions de pouvoir et de privilèges de classe par droit héréditaire ou acquis leurs positions, cette richesse et ce pouvoir, par le soi-disant droit naturel. Ils disent que l'inégalité des chances nie aux gens, surtout ceux qui travaillent fort et possèdent des capacités, la possibilité de réaliser leur rêve d'ascension sociale à un statut professionnel avec des revenus élevés ou de devenir des détenteurs des richesses sociales accumulées, abandonnant la classe ouvrière, pas seulement sa position de classe, mais aussi et surtout la pensée, la conception du monde, l'idéologie et la politique de classe.

Selon cette vision du monde, l'inégalité des chances injuste cause encore plus d'inégalité et de perte d'espoir d'accéder au rêve qui, selon elle, est ce qui motive chaque individu sur la terre, soit l'acquisition de richesse sociale et du privilège de classe. La solution est « l'égalité des chances » ou la « mobilité intergénérationnelle » pour renforcer le statu quo des privilèges de classe et des inégalités collectives en entretenant le rêve qu'il est possible de surmonter les inégalités sociales en travaillant fort ou en gagnant à la loterie ou en se livrant à des activités criminelles ou la corruption.

La position néolibérale sur les inégalités nie leur réalité dans les conditions naturelles et sociales. L'inégalité naturelle n'est pas une faiblesse humaine, mais une source de grande force et de possibilités d'avancement de tous les êtres humains et des intérêts généraux de la société. L'inégalité sociale et les privilèges de classe sont des expressions de la division de la société en classes sociales antagonistes. Ils vont continuer d'être une condition de vie rétrograde tant et aussi longtemps que les classes sociales et les privilèges de classe demeureront intacts.

La classe dirigeante utilise sa richesse sociale accumulée et l'État capitaliste pour priver les travailleurs de leurs droits et les empêcher d'ouvrir la porte du progrès de la société, du renouveau démocratique et du pouvoir souverain. Elle veut les empêcher de créer les conditions de l'égalité sociale et de l'épanouissement de tous : de chacun selon leurs capacités, à chacun selon ses droits et besoins garantis par la société

La voie néolibérale perpétue l'inégalité sociale et le privilège de classe. Afin d'arrêter la lutte du peuple pour s'investir du pouvoir et l'amener à pratiquer la conciliation avec les programmes d'austérité antisociale, on crée des illusions sur le système capitaliste lui-même, en disant qu'il peut être réparé et que la seule alternative pour le faire est la voie néolibérale.

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Les prétentions que les stratagèmes pour payer les riches s'attaquent aux inégalités et à la ploutocratie

Lorsque le premier ministre Justin Trudeau a annoncé la démission du ministre des Finances, Bill Morneau, et son remplacement par Chrystia Freeland lors d'une conférence de presse le 17 août, un journaliste lui a demandé pourquoi il avait choisi Chrystia Freeland. Le journaliste a commencé sa question en disant que Chrystia Freeland était « connue pour vouloir réduire les inégalités dans la société et pour vouloir le faire en taxant les riches ». Justin Trudeau a répondu que lui et Chrystia Freeland avaient des discussions depuis plus de sept ans et qu'il connaît ses opinions [sur l'inégalité]. Elle a même écrit un livre sur le sujet, a-t-il ajouté.

Le premier ministre Trudeau a déclaré aux journalistes que cette pandémie « a mis de l'avant les inégalités qui existent encore et nos vulnérabilités en tant que société ».

« On doit traverser cette pandémie en donnant à chacun une chance réelle et équitable de réussir et pas seulement au 1 % le plus riche », a-t-il déclaré.

L'oligarchie financière a recruté Chrystia Freeland pour le Parti libéral de Trudeau entre autres parce qu'elle a écrit en 2012 le livre : Plutocrats : The Rise of the New Global Super-Rich and the Fall of Everyone Else (Ploutocrates : la montée des nouveaux super-riches et la chute de tous les autres).

Freeland répond aux préoccupations exprimées par les super-riches au Forum économique de Davos, qui prétend aborder les problèmes de l'économie mondiale créés à cause de la promotion d'économies de marché sans entraves, y compris les conséquences sociales d'un monde dans lequel les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres et la destruction de la terre mère a créé une situation intenable. Dans l'introduction de son livre, elle dit qu'il s'agit « d'une tentative de comprendre la forme changeante de l'économie mondiale en regardant ceux qui sont au sommet : qui ils sont, comment ils ont gagné leur argent, comment ils pensent et comment ils se situent par rapport au reste d'entre nous ».

Le livre adresse des remerciements aux « membres de la super-élite mondiale » comme Eric Schmidt, George Soros, Jeff Immelt et David Rubenstein. Chrystia Freeland écrit qu'« ils m'ont aidée à comprendre leur monde et certains d'entre eux sont devenus des amis[1] ».

Ce livre exprime une forme d'admiration pour les réalisations des ploutocrates dont Chrystia Freeland raconte l'histoire. Elle les décrit comme des « méritocrates » et les oppose fréquemment aux « barons voleurs » du premier âge d'or de la fin du XIXe siècle.

« Ce livre, écrit-elle, prend pour point de départ la conviction que nous avons besoin des capitalistes, parce que nous avons besoin du capitalisme – le capitalisme étant, comme la démocratie, le meilleur système que nous ayons inventé jusqu'à présent. »

Cette position de « la fin de l'histoire » sur la démocratie et le capitalisme indique que ce qui va suivre n'est pas une analyse des conditions concrètes permettant de tirer les conclusions qui s'imposent, mais une interprétation dogmatique de la manière dont le capitalisme et la démocratie, qui comme le montrent les faits favorisent le pouvoir des riches et des élites, peuvent être renouvelés. Elle poursuit :

« Mais [le livre] soutient également que les résultats comptent et que cet éloignement grandissant des ploutocrates de tous les autres est à la fois une conséquence importante de la façon dont le capitalisme fonctionne aujourd'hui et une nouvelle réalité qui façonnera l'avenir. »

L'incapacité de Chrystia Freeland à analyser conduit à une incapacité de prévoir comment la nouvelle réalité dont elle parle façonnera l'avenir. Sa préoccupation morbide de la défaite est due à son interprétation dogmatique du capitalisme et de la démocratie qui s'inscrit dans la théorie de « la fin de l'histoire », qui bloque la recherche de solutions aux vrais problèmes de l'économie et de la société. Elle ne fait qu'exprimer l'inquiétude de certains ploutocrates que s'ils ne tiennent pas compte de ce qui est en train d'arriver, ils risquent de contribuer à la disparition du système même qui leur permet de s'élever au sommet. Ses positions s'apparentent à cet égard à celles du candidat à la présidentielle américaine Joe Biden et de ses soutiens. Mais, comme Donald Trump, Freeland est également hanté par le spectre du communisme.

Écrivant sur l'impact de la révolution industrielle (par opposition à la révolution technologique actuelle), en particulier en Europe, ainsi que sur le fait que l'État-providence a été supplanté par le néolibéralisme, Freeland écrit que cette révolution a été « si douloureuse pour la société qu'elle a inspiré la première idéologie cohérente de la lutte des classes - le marxisme - et finalement un mouvement révolutionnaire violent qui allait installer des régimes communistes en Russie, en Europe de l'Est et en Chine au milieu du siècle. Les communistes victorieux ont eu une influence bien au-delà de leurs propres frontières. Le New Deal américain et les systèmes de protection sociale plus généreux de l'Europe occidentale ont été créés en partie pour répondre à la menace réelle. Il vaut mieux faire un compromis avec les 99 % que de risquer d'être renversé par eux ». (Souligné par LML.)

Chrystia Freeland aligne ensuite les simplifications historiques : « Ironiquement, la situation du prolétariat était pire dans les États où les bolcheviks avaient imposé une dictature en son nom : le bloc soviétique. Le niveau de vie était inférieur [...]. Mais aux États-Unis et en Europe occidentale, le compromis entre les ploutocrates et tous les autres a fonctionné. La croissance économique a bondi et l'inégalité des revenus n'a cessé de diminuer. »

« C'était l'âge d'or de la classe moyenne américaine, et ce n'est pas un hasard si notre culture populaire s'en souvient si bien », ajoute-t-elle.

Parlant de la disparition de cet âge d'or et du contrat social d'après-guerre, Chrystia Freeland attribue les changements de l'économie mondiale qui ont conduit aux inégalités d'aujourd'hui aux deux révolutions : la technologie et la mondialisation, ainsi qu'aux différents aspects économiques et politiques de ces deux phénomènes

Ardente partisane de l'ordre mondial globalisé néolibéral, elle roucoule : « La mondialisation fonctionne, le monde dans son ensemble s'enrichit. Mais une grande partie des coûts de cette transition sont assumés par des groupes spécifiques de travailleurs des pays occidentaux développés. »

Elle considère la situation internationale actuelle comme une nouvelle forme d'«internationalisme », car elle touche tout le monde à l'échelle mondiale.

« Nous sommes habitués à penser que la gauche a une perspective internationaliste. Les libéraux sont le genre de personnes qui s'inquiètent de la pauvreté en Afrique ou de l'éducation des filles en Inde. L'ironie aujourd'hui, c'est que les vrais internationalistes ne sont plus les libéraux au coeur sensible, mais les impitoyables titans du capital », écrit-elle.

Pour expliquer comment il en est ainsi, Chrystia Freeland cite The Growth Map : Economic Opportunity in the BRIC's and Beyond (La carte de croissance : opportunité économique dans les BRIC et au-delà) de Jim O'Neil, ancien économiste en chef de la banque Goldman Sachs :

« Nous sommes dans les premières années de ce qui est probablement l'un des plus grands changements des richesses et des disparités de revenus de l'histoire. Cela m'irrite lorsque j'entends et que je lis des histoires sans fin et mensongères sur la façon dont seuls quelques-uns profitent et augmentent leur richesse grâce aux fruits de la mondialisation, au détriment des masses marginalisées. La mondialisation peut accroître les inégalités à l'intérieur de certaines frontières nationales, mais à l'échelle mondiale, elle a été une force immense pour le bien en réduisant les inégalités entre les personnes à une échelle sans précédent. Des dizaines de millions de personnes [...] sont sorties de la pauvreté [...] De vastes pans de l'humanité ont la possibilité de profiter de certains des fruits de la création de richesses. »

Le livre de Chrystia Freeland est plein de citations et d'histoires sur les ploutocrates, les élites dirigeantes et leurs conseillers pour montrer que ce sont eux qui sont préoccupés par la situation. Larry Summers, ancien directeur du Conseil économique national des États-Unis sous le président Barack Obama et secrétaire au Trésor américain sous le président Bill Clinton avant cela, avait des remords de conscience face aux politiques d'admission élitistes à Harvard lorsqu'il en était le doyen.

Freeland raconte comment Mark Carney, alors gouverneur de la Banque du Canada, est devenu un protagoniste important de « la bataille centrale entre la ploutocratie et le reste d'entre nous » lors d'une réunion internationale privée de banquiers. Dans la même veine, elle déclare que lors d'une conversation publique avec l'ancien premier ministre Paul Martin et l'ancien président mexicain Ernesto Zedillo, tous deux « membres en règle de l'élite mondiale », ils « ressemblaient beaucoup aux jeunes qui campaient au parc Zuccotti » [lieu du campement du mouvement Occupy Wall Street à New York — note de la rédaction].

La volonté perverse d'une « ploutocratie sociale »

Quelle est donc la position de Chrystia Freeland sur la question des ploutocrates et des aberrantes inégalités des revenus qu'elle décrit ?

La « nouvelle approche » revendiquée par l'équipe Trudeau-Freeland-LeBlanc-Duclos[2] entre dans la catégorie décrite comme la « ploutocratie sociale » ou la « ploutocratie inclusive » qui, essentiellement, n'est rien d'autre qu'un autre terme pour la politique de la « troisième voie » des années 1990 de Tony Blair, Anthony Gidden, les Clinton et d'autres, y compris l'équipe Trudeau.

Une ploutocratie sociale est définie comme suit par John H. Skinner, l'un de ses défenseurs :

« Dans une ploutocratie[3] dominée par la technologie et la délocalisation, il est nécessaire d'adopter des approches innovantes pour s'adapter aux changements majeurs. La ploutocratie sociale pourrait faire partie de la solution aux problèmes économiques et sociaux créés par la ploutocratie si l'avarice était remplacée par l'altruisme. La ploutocratie sociale repose sur une société contrôlée par une minorité puissante qui se rend compte que, pour maintenir son statut, elle doit assurer la stabilité économique des masses. Une ploutocratie sociale garantit que tous les citoyens ont la possibilité de maintenir et d'améliorer leur niveau de vie. Les ploutocrates peuvent devenir un moteur des réformes nécessaires dans les domaines de la santé, de l'éducation, du marché du travail, de la fiscalité et de l'environnement. Les ploutocrates ont bénéficié de multiples façons du soutien et des largesses du gouvernement ; il est temps qu'ils aident la majorité. Les États-Unis sont face à un avenir marqué par la persistance des inégalités de revenus et les pertes d'opportunités de travail, à moins que les ploutocrates ne cherchent des solutions. Des changements peuvent être faits sans nuire aux privilégiés, tout en réduisant la menace qui pèse sur leur hégémonie. Historiquement, la formule qui produit des avantages disproportionnés a conduit à des troubles sociaux et à des désordres civils. La solution consiste à trouver un juste milieu qui ne décourage pas le système capitaliste de libre entreprise, mais qui tient compte également de la dignité de ceux qui désirent travailler, mais qui sont sans emploi sans que ce soit leur faute[4]. »

Une défense désespérée de la démocratie libérale

Dans son livre, Chrystia Freeland écrit au sujet d'un concept appelé « capture cognitive de l'État » en parlant du côté politique de la ploutocratie. Le terme aurait été inventé par William Butler, un autre membre de la « super-élite mondiale » et économiste en chef pour Citigroup depuis 2010. Chrystia Freeland dit se rappeler comment Butler le lui a expliqué : « Cela ne se fait pas par des intérêts particuliers qui achètent, font chanter ou corrompent pour obtenir le contrôle des assemblées législatives, de l'exécutif ou d'un quelconque régulateur ou organisme important [...], mais plutôt par l'intermédiaire de personnes responsables de l'entité étatique concernée qui internalisent, comme par osmose, les objectifs, l'intérêt et la perception de la réalité des intérêts qu'ils sont censés réglementer et superviser dans l'intérêt public. »

Malgré une telle « capture cognitive de l'État » de l'État de démocratie libérale par les puissants économiquement, lorsque Chrystia Freeland a reçu le prix Atlantik-Brücke en 2018[5], elle a prononcé un discours appelant désespérément à sa défense.

Chrystia Freeland a mis en garde l'auditoire contre la complaisance face au « caractère inéluctable de la démocratie libérale ». « L'idée que la démocratie pourrait vaciller, voire être renversée, là où elle était auparavant florissante, peut sembler farfelue. Mais d'autres grandes civilisations se sont élevées, puis sont tombées. Il serait prétentieux de croire à tout prix qu'il en sera autrement pour nous. » « Même au sein du club des riches démocraties occidentales, prévient-elle, nous assistons localement à une montée des mouvements antidémocratiques. Qu'ils soient néonazis, suprémacistes blancs, ‘incels', nativistes ou antimondialistes radicaux, ces mouvements cherchent à saper la démocratie de l'intérieur. »

Chrystia Freeland compare la démocratie libérale à un jardin qui doit être soigneusement entretenu et protégé des « vignes et des mauvaises herbes ». L'analogie vient de The Jungle Grows Back : America and Our Imperiled World de Robert Kagan. Elle a lu un passage du livre à l'assistance : « Si l'ordre libéral est comme un jardin, artificiel et à jamais menacé par les forces de la nature, sa préservation nécessite une lutte persistante et sans fin contre les vignes et les mauvaises herbes qui travaillent constamment à le saper de l'intérieur et à l'accabler de l'extérieur. Aujourd'hui, il y a des signes tout autour de nous indiquant que la jungle repousse. »

Chrystia Freeland partage avec Justin Trudeau cette opinion sur les « extrémistes » qui menacent la démocratie libérale, comme ce dernier l'a exprimé lorsqu'il a rejeté l'avis du Comité parlementaire sur l'adoption d'un mode de représentation proportionnelle car selon lui cela permettrait aux voix « extrémistes et activistes » d'être entendues.

Politiquement, cette thèse est empreinte de mépris pour le droit de conscience, la liberté d'expression et d'association et le droit des membres du corps politique d'apporter des solutions aux problèmes auxquels la société est confrontée. Dans son discours, « les vignes et les mauvaises herbes » sont « les prédicateurs de la haine, les populistes en colère de l'extrême droite et de la gauche » qui « dénoncent des groupes comme le nôtre ». Elle poursuit : « Ils aiment affirmer que l'ordre international fondé sur des règles et les institutions multilatérales – l'ONU, l'OMC ou l'UE – et même la démocratie libérale elle-même sont des projets d'élite conçus pour profiter à une petite minorité tout en marginalisant tout le monde. Rien ne pourrait être plus loin de la vérité. Quand la jungle repousse, les plus faibles sont les premiers à en souffrir. »

Elle recourt ensuite au mantra du mouvement Occupy Wall Street : « Mais il est également vrai qu'au cours des dernières décennies dans nos pays, le capitalisme démocratique a mieux servi le 1 % que les 99 %. Et donc, alors que nous cultivons nos propres intrigues [son choix de mots — note de la rédaction] au XXIe siècle, nous devons veiller à ce que ce soient des jardins dont les fruits sont récoltés par le plus grand nombre et pas seulement par quelques-uns. »

Chrystia Freeland révèle une fois de plus à quel point elle est hantée par le spectre du communisme. Elle cite le titre de l'oeuvre de Lénine Que faire ? (qu'elle attribue à des « socialistes russes du XIXe siècle ») et répète la bravade de tous ces vestiges des forces tsaristes qui, depuis la révolution russe, se déclarent enlisés dans le désespoir, l'impuissance et la détresse. « Voici ma réponse, tonne-t-elle : le temps est venu pour la démocratie de riposter. »

Freeland reprend le mantra de l'oligarchie financière contre les menaces politiques « extrémistes » et défend les valeurs démocratiques libérales qui ne correspondent plus à la réalité des arrangements néolibéraux actuels, elle est une porte-parole de la défense du libre-échange néolibéral et d'un « multilatéralisme fondé sur des règles » que le système impérialiste d'États doit adopter selon elle pour renouveler l'ordre mondial et le sauver du renversement.

Dans un aveu catégorique des ravages et de la destruction que le nouvel ordre mondial impérialiste a infligés au monde, elle dit :

« Ni les Canadiens ni les Allemands ne veulent vivre dans un monde où la force fait le droit, où le vol, le meurtre et l'invasion sont non seulement tolérés, mais deviennent, dans la pratique, les outils les plus efficaces de la gouvernance. Nous ne voulons pas vivre dans un monde où deux ou trois grandes puissances se partagent le butin et ne laissent aux autres d'autre choix que de choisir son camp et de se contenter des restes. »

En se faisant la défenderesse de l'intégration de l'économie canadienne à l'économie de guerre impérialiste américaine et de l'État canadien à l'État impérialiste et au gouvernement de guerre des États-Unis, c'est précisément ce qu'elle défend de facto.

Notes

1. Eric Schmidt : ancien président de Google et président exécutif d'Alphabet. Actuellement président du conseil consultatif sur l'innovation de la défense du département américain de la Défense. Sa valeur nette actuelle est de 14,7 milliards de dollars.

Georges Soros : investisseur milliardaire et philanthrope hongro-américain. En mai 2020, il avait une valeur nette de 8,3 milliards de dollars, ayant fait un don de plus de 32 milliards de dollars aux fondations Open Society.

Jeff Immelt : Partenaire de la société de capital-risque New Enterprise Associates (NEA), il siège actuellement au conseil d'administration des sociétés du portefeuille NEA Collective Health, Desktop Metal and Radiology Partners. Il a été président et chef de la direction de General Electric et avant cela directeur de la Federal Reserve Bank de New York, président du Conseil présidentiel américain sur l'emploi et la compétitivité et administrateur du collège de Dartmouth.

David Rubenstein : homme d'affaires et philanthrope ; analyste financier et avocat ; cofondateur et coprésident exécutif de la société mondiale d'investissement en capital-investissement Carlyle Group. Au 30 juin 2020, le groupe Carlyle gérait 221 milliards de dollars d'actifs dans 389 véhicules d'investissement dans le capital-investissement d'entreprise, les actifs réels, le crédit mondial et les solutions d'investissement.

2. Justin Trudeau, premier ministre ; Chrystia Freeland, ministre des Finances ; Dominic LeBlanc, ministre des Affaires intergouvernementales ; Jean-Yves Duclos, président du Conseil du trésor et ancien professeur d'économie à l'Université Laval spécialisé dans les questions d'égalité, de justice sociale, de pauvreté et ainsi de suite.

3. La ploutonomie est un terme qui désigne la science de la production et de la distribution de la richesse. Le terme est apparu pour la première fois au milieu du XIXe siècle dans les écrits de John Malcolm Forbes Ludlow. Plus récemment, les analystes de Citigroup, à commencer par Ajay Kapur en 2005, ont utilisé le terme pour décrire une économie dans laquelle les riches sont les moteurs et les principaux bénéficiaires de la croissance économique.

Les analystes de Citigroup ont conseillé à leurs clients de profiter des inégalités en construisant un portefeuille d'actions composé des articles de luxe privilégiés par les riches. Quinze ans plus tard, Kapur a proposé que l'antagonisme à la ploutonomie avait atteint un point de bascule. (investopedia.com)

4. Capitalism, Socialism, Social Plutocracy : An American Crisis, John H. Skinner, 2014

5. Atlantik-Brücke a été fondée en 1952 dans le but de faire progresser la coopération entre l'Allemagne, l'Europe et l'Amérique pour promouvoir « le multilatéralisme, des sociétés ouvertes et le libre-échange ». Ses membres, sur invitation uniquement, seraient composés de 500 « décideurs du monde des affaires, de la politique, de la science et des médias des deux côtés de l'Atlantique ».

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11 septembre 2020

Hommage au peuple chilien et à sa lutte
résolue pour la justice et la paix

Le 11 septembre était le 47e anniversaire du coup d'État des impérialistes américains au Chili, au cours duquel le régime de Pinochet a assassiné brutalement le président Salvador Guillermo Allende et assassiné, torturé et emprisonné des milliers de personnes. De nombreuses activités commémoratives ont eu lieu dans le monde pour souligner cet anniversaire, tout en gardant à l'esprit qu'aujourd'hui les États-Unis continuent d'organiser et de soutenir des coups d'État violents, comme ils l'ont fait au Honduras en 2009, et de mener des actions subversives contre les gouvernements démocratiquement élus de pays d'Amérique latine comme Cuba, le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua qui exercent le droit de choisir leur propre système politique, libres de toute ingérence des États-Unis.

Nous saluons la lutte résolue du peuple chilien pour obtenir justice pour les crimes commis par le régime Pinochet et ses commanditaires américains et la lutte qu'il poursuit aujourd'hui pour se débarrasser des vestiges de l'ère de Pinochet et se doter une nouvelle constitution.

Le Centre culturel Araucaria de Montréal a organisé l'événement traditionnel de rappel des événements du 11 septembre au Chili il y a 47 ans. L'Arbre de la Mémoire qui pousse au parc Jeanne-Mance de Montréal rassemble chaque année des Chiliens et des amis du peuple chilien.


Montréal, le 12 septembre 2020

Le samedi 12 septembre, à Montréal également, le groupe Place de la dignité a organisé un événement festif de prestations, musique, interventions et collecte de fonds en appui au peuple mapuche au Chili et pour l'envoi de matériel médical à Cuba.


Mara Bilbao Diaz, consule générale de Cuba à Montréal, s'adresse aux participants.

Le 17 septembre, des représentants du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) se sont joints à la communauté chilienne pour offrir des fleurs au pied de l'Arbre planté dans le parc Strathcona au bord du Canal Rideau à Ottawa en 2008 en mémoire du président défunt Salvador Allende.


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Rapports

Classement honteux du Canada sur le plan du bien-être des enfants

« Maintenant à sa 20e année, un récent bulletin de l'UNICEF qui fait le suivi de l'état des enfants et des jeunes âgés de moins de 18 ans dans les pays riches a classé le Canada 30e sur 38 pays développés. Il s'est classé 31e pour ce qui est de garantir un bien-être mental aux enfants, 30e pour ce qui est de la santé physique et 18e en réussite scolaire et acquisition de compétences », a rapporté le Hill Times le 17 septembre.

Selon le rapport, les pays du monde consacrent en moyenne 2,4 % de leur produit intérieur brut en soutien aux familles. Les dépenses publiques du Canada en 2015 sous forme de transferts, de services et d'allégements fiscaux pour les familles se situaient juste au-dessus ou juste en dessous de 1,5 %.

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Les 20 plus grands milliardaires du Canada s'enrichissent à vue d'oeil

Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) indique dans un nouveau rapport que les 20 plus riches milliardaires du Canada ont augmenté de 37 milliards de dollars leur richesse collective depuis mars, lorsque le confinement et les fermetures liés à la COVID ont commencé partout au pays.

Le CCPA rapporte que certains on fait mieux que d'autres, les gains les plus importants étant ceux de la famille Thomson (une augmentation en richesse estimée à 8,8 milliards de dollars), suivie de près par Tobi Lutke de Shopify (une augmentation de 6,6 milliards de dollars), ce qui est le reflet des énormes gains parmi les firmes de haute technologie comme Amazon et Apple au sud de la frontière. Le fondateur de Lululemon, Chip Wilson, s'en est exceptionnellement bien tiré avec des gains de près de 3 milliards de dollars.

En même temps que les milliardaires tels que le propriétaire de Loblaw, Galen Weston, ont vu leur richesse grimper en flèche, les travailleurs de première ligne qui remplissent les rayons et enregistrent aux caisses les produits d'épicerie dans leurs magasins ont continué de risquer leur santé et celle de leurs proches en entrant au travail chaque semaine.

« Fondamentalement, il s'agit du pouvoir de quelques riches, comme Galen Weston de Loblaws, de récupérer la paie liée à la pandémie des travailleurs de première ligne pour augmenter leurs profits, a déclaré à Ricochet le chercheur du CCPA et co-auteur du rapport, Alex Hemingway. Et leur pouvoir, dans le cadre des politiques actuelles, est d'amasser d'énormes portions de la richesse qui est en fait créée par nous tous. »

Ricochet informe que la liste « laisse de côté peut-être la personne la plus riche du monde qui détient la citoyenneté canadienne : Elon Musk. La fortune personnelle du fondateur de Tesla a plus que triplé pendant la pandémie et est estimée à plus de 120 milliards de dollars. »

Le rapport du CCPA note que « les données de la liste annuelle des milliardaires de Forbes et de leur liste des ‘milliardaires en temps réel' montrent que les 20 premiers milliardaires du Canada ont amassé en moyenne un peu moins de 2 milliards de dollars en gains de richesse au cours ces six mois parmi les plus catastrophiques sur le plan économique de l'histoire du Canada. C'est le reflet du découplage de plus en plus évident du marché boursier par rapport à l'économie réelle. »

Le milliardaire de la Colombie-Britannique Jim Pattison a également vu sa fortune bondir, en hausse de 1,7 milliard de dollars depuis mars. La chaîne d'épiceries qu'il possède a annulé la prime de risque pour les travailleurs en mai, à peine plus de deux mois après le début du décret de l'urgence de santé publique. Le CCPA rapporte que lorsque la prime a été annulée, il a dit aux journalistes qu'il « n'était pas impliqué » dans cette décision, mais que « nous possédons et finançons l'entreprise ».

En plus de préconiser un impôt sur les fortunes, le rapport du CCPA appelle à une réforme de l'impôt des sociétés et la lutte aux paradis fiscaux.

Ricochet écrit : « Pour les milliardaires dont les fortunes gonflées sont documentées dans le rapport du CCPA, quelques points de pourcentage font une grande différence. Avec un impôt sur la fortune de 1 % sur la richesse de plus de 20 milliards de dollars, les Thomson paieraient un peu plus de 500 millions de dollars. Avec une augmentation de 2 % à partir de 50 millions de dollars, ils devraient plus d'un milliard de dollars d'impôts sur la fortune, ce qui ne représenterait encore qu'une fraction des 8,8 milliards de dollars qu'ils ont amassés pendant la pandémie et leur laisserait une fortune personnelle d'un peu moins de 50 milliards de dollars. »

Pour le rapport complet du CCPA (en anglais), cliquer ici.

(ricochet.media, 17 septembre 2020)

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Les pertes du tourisme mondial s'élèvent
à 450 milliards de dollars

Le secteur mondial du tourisme a perdu environ 460 milliards de dollars au premier semestre de 2020 en raison de la baisse des voyages internationaux dans le monde, causée par la pandémie du nouveau coronavirus, a rapporté l'Organisation mondiale du tourisme des Nations unies le 15 septembre.

« La baisse massive de la demande de voyages internationaux au cours de la période de janvier à juin 2020 se traduit par une perte de 440 millions d'arrivées internationales et d'environ 460 milliards de dollars US de revenus des exportations provenant du tourisme international. C'est environ cinq fois plus que la perte de revenus du tourisme international enregistrée en 2009 au plein milieu de la crise économique et financière mondiale », déclare l'agence des Nations unies.

Selon l'organisation, les arrivées de touristes internationaux ont chuté de 65 % au cours du premier semestre de l'année, lorsque les pays ont introduit des restrictions de voyage et fermé les frontières afin de contenir l'infection.

L'Asie et le Pacifique, la première région à ressentir l'impact de la COVID-19 sur le tourisme, a été la plus durement touchée, avec une baisse de 72 % du nombre de touristes sur la période de six mois. L'Europe a été la deuxième région la plus touchée, avec une baisse de 66 %. L'Afrique et le Moyen-Orient ont tous deux subi des baisses de 57 % et les Amériques ont connu une baisse de 55 %.

L'industrie touristique canadienne a été grandement touchée par la pandémie. Bien que l'agence des Nations unies n'ait pas fourni de données spécifiques au pays, les rapports de presse fournissent certaines informations. Les arrivées d'automobiles des États-Unis au Canada ont diminué de 96 % par rapport à l'année dernière, après cinq mois de fermeture de la frontière canado-américaine aux voyages non essentiels. Les dépenses touristiques au Canada ont chuté de 14,2 %, tandis que l'emploi dans l'industrie du tourisme a diminué de 6,5 %.

(TASS, nouvelle.news)

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L'Organisation de coopération et de développement économiques publie un rapport provisoire sur les perspectives de l'économie mondiale

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié le 16 septembre ses perspectives provisoires sur l'économie mondiale. Le rapport est basé sur une économie centrée sur le capital et accorde toute la crédibilité aux mesures pour payer les riches des gouvernements néolibéraux, tel que le gouvernement Trudeau au Canada, malgré l'expérience des travailleurs établissant que de telles mesures ne placent pas en premier lieu le bien-être de ceux qui produisent la richesse. Par conséquent, le rapport de l'OCDE promeut l'idée que les mesures de santé et de sécurité publiques se font au détriment des performances économiques et vice versa, qu'il faut trouver un équilibre entre les deux et que les intérêts privés sont alors promus comme essentiels à toute reprise, et non le facteur humain/conscience sociale représenté par les travailleurs.

L'OCDE indique que le produit intérieur brut mondial diminuera de 4,5 % cette année avant de se redresser de 5 % en 2021. Ces projections représentent une amélioration de 1,5 en termes de point de pourcentage pour 2020 et une baisse de 0,2 point de pourcentage pour l'année prochaine, par rapport aux dernières estimations de l'OCDE en juin.

« Ces prévisions sont moins négatives [...] essentiellement grâce aux résultats meilleurs que prévu enregistrés en Chine et aux États-Unis au premier semestre de cette année et aux réponses apportées massivement par les pouvoirs publics », dit l'OCDE.

L'assouplissement des mesures de confinement et la réouverture initiale des entreprises avaient également contribué à une reprise plus rapide, a-t-elle ajouté, notant que de nouvelles restrictions imposées dans certains pays pour lutter contre la résurgence du virus ralentiraient probablement le rythme de croissance.

L'OCDE déclare que « tous les pays du G20, à l'exception de la Chine, auront subi une récession en 2020. Et bien qu'une reprise fragile soit attendue l'année prochaine, dans de nombreux pays, la production à la fin de 2021 sera encore inférieure à son niveau de fin 2019, et bien en deçà de ce qui était prévu avant la pandémie. » Dans ses projections, l'OCDE prévoit cette année une augmentation de 1,8 % en Chine.

L'OCDE considère que les États-Unis ont un meilleur rendement que ses projections, avec une diminution de 3,8 % en 2020, par rapport au changement estimé de -7,3 %.

Toutefois, « les perspectives d'une croissance économique inclusive, résiliente et durable dépendront de divers facteurs, notamment de la probabilité de nouvelles vagues d'infections, de la rigueur avec laquelle les individus respecteront les consignes et les restrictions sanitaires, de la confiance des consommateurs et des entreprises, et de l'ampleur avec laquelle les initiatives prises par les pouvoirs publics pour préserver les emplois et aider les entreprises réussiront à stimuler la demande », déclare l'OCDE dans son rapport.

L'OCDE met toutefois en garde contre « une résurgence plus forte de la pandémie ou des mesures d'endiguement plus strictes pourraient amputer de 2 à 3 points de pourcentage le taux de croissance mondial en 2021, ce qui se traduirait par un chômage encore plus élevé et une période prolongée d'atonie de l'investissement ».

En ce qui concerne le Canada, le rapport de l'OCDE estime que « la production annuelle devrait se contracter de 9,4 % en 2020 si le virus revient et impose un nouvel arrêt de l'activité, et de 8 % si la reprise se poursuit sans interruption. Dans les deux scénarios, le rebond ne sera pas suffisamment dynamique pour que la production renoue avec son niveau d'avant la COVID-19 d'ici la fin de 2021. De même, le taux de chômage restera élevé. Conséquence des nouveaux engagements de dépenses et des pertes de recettes fiscales, les soldes budgétaires se dégraderont fortement avant de se rétablir quelque peu à la faveur de la diminution des paiements de soutien et du redressement des revenus. La faiblesse de la demande tirera l'inflation des prix à la consommation vers le bas. »

Dans un contexte d'incertitude élevée et d'accélération des activités économiques selon des schémas différents dans tous les pays, l'OCDE appelle les gouvernements à agir davantage pour aider à renforcer la confiance des citoyens en apportant un soutien budgétaire, financier et autres politiques plus souples et plus ciblés.

« Il est important que les autorités se gardent de commettre l'erreur de resserrer la politique budgétaire trop rapidement, comme cela s'était passé après la dernière crise financière », a dit la cheffe économiste de l'OCDE Laurence Boone.

« Les pouvoirs publics ont une occasion unique de mettre en oeuvre des plans de relance véritablement durables, visant à redémarrer l'activité et à investir dans l'indispensable modernisation numérique des petites et moyennes entreprises et dans des infrastructures, des transports et des logements verts, pour reconstruire une économie meilleure et plus verte », a-t-elle ajouté.

(source : oecd.org)

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À titre d'information

Un séminaire au parlement avec
l'économiste Joseph Stiglitz

L'événement organisé pour les parlementaires le 14 septembre a donné un bon aperçu de la direction dans laquelle s'engagent les Libéraux à l'approche du discours du Trône

Dans l'annonce de la réunion dans le Hill Times, on pouvait trouver les mêmes mots-clés entendus dans la campagne de Joe Biden et dans les discours des experts qui conseillent les gouvernements sur comment bâtir une économie plus résiliente. « Rebâtir, mais mieux : pour une économie canadienne plus équitable et résiliente – Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel d'économie, et d'autres économistes de renommée internationale s'adressent aux parlementaires canadiens sur la relance. Ce premier webinaire de la série la ‘Voie vers la relance de l'économie et la protection de la santé des Canadiens', au cours duquel Cameron Hepburn de l'Université Oxford et Peter Victor de l'Université York prendront aussi la parole, comprendra également une session de questions et réponses. C'est un événement qui n'aura lieu qu'une fois et ne sera pas enregistré et pour lequel la participation est limitée. Réservé aux bureaux parlementaires et aux représentants principaux du gouvernement. Organisé et animé par Rosa Galvez (Québec), membre du Groupe de sénateurs indépendants, le 14 septembre, de 13 h à 14 h 45 HNE [...] »

L'orateur principal de cette discussion, Joseph Stiglitz, est un des principaux porte-paroles internationaux de la thèse selon laquelle le système néolibéral actuel a engendré un niveau dangereux d'inégalités qui doivent être traitées dans tout programme de relance de l'économie pendant la pandémie.

Il n'y a eu aucun rapport sur sa présentation et l'événement n'a pas été enregistré, mais le message qu'il a été invité à présenter en préparation au discours du Trône se retrouve dans son livre le plus récent People, Power and Profit ; Progressive Capitalism for an Age of Discontent (Le peuple, le pouvoir et le profit : un capitalisme progressiste à l'ère du mécontentement ), dans lequel il affirme que pour mesurer la richesse d'une nation il est important d'examiner le niveau de l'avancement de la science, le développement des sciences sociales et l'épanouissement des institutions publiques qui reflètent le niveau de coopération dans la société. Il souligne aussi qu'il n'y a aucun rapport entre le niveau de la richesse individuelle et celui de la richesse globale d'une nation puisque la richesse individuelle peut avoir été obtenue de différentes façons, comme le vol et par différentes formes d'exploitation dont certains individus tirent profit pour accumuler une richesse personnelle. Il compare aussi cette méthode à l'exploitation du « pouvoir du marché » par certaines des plus grandes entreprises pour dominer le marché pour éliminer toute véritable compétition. Il prétend qu'aux États-Unis ces pratiques ont engendré des niveaux accrus d'inégalité et que toute la croissance a été accaparée par ceux qui sont au sommet de l'échelle.

Il tient le néolibéralisme responsable de cette situation de crise, ou encore l' « économie de l'offre » de l'ère Thatcher et Reagan qui a mené à la destruction de toute réglementation limitant la croissance des monopoles. La théorie des retombées a été un échec total de sorte que dans les 40 dernières années, pour le 90 % de la population en bas de l'échelle, il n'y a eu aucune croissance. Il donne l'exemple de la Chine où il dit qu'au cours de la même période de 40 ans, 750 millions de personnes sont sorties de la pauvreté.

Il est venu plaider aux parlementaires à Ottawa qu'il faut un capitalisme progressiste. En d'autres mots, il préconise la nécessité de ressusciter la social-démocratie. Pour le marché, il faut donc un nouveau contrat social entre l'État et la société civile ainsi que l'établissement d'institutions publiques comme des coopératives, des ONG, des universités et d'autres organisations sans but lucratif qui sont nécessaires au bon fonctionnement de la société basée sur la coopération plutôt que sur l'exploitation sans merci. D'autres disent que c'est une question de rassembler les meilleurs et les plus brillants et de créer une intelligentsia éclairée qui peut décider ce qui est bon pour la société et « donner un coup de pouce » pour que tout le monde choisisse cette voie.

Il a sans doute parlé de l'inefficacité de certains programmes d'aide que le gouvernement a mis en place pendant la pandémie qui ont surtout profité aux riches entreprises et mené à une plus grande inégalité dans la société.

Selon Stiglitz, les programmes gouvernementaux ont été inefficaces à injecter de l'argent dans l'économie. Les gouvernements doivent évaluer ce qu'il appelle les « industries de l'avenir  », avec l'accent sur les industries vertes et sur les institutions d'enseignement et la réduction du fardeau qui pèse sur les étudiants.

Essentiellement, ce que Stiglitz propose c'est une façon plus efficace de payer les riches en mettant de l'argent dans les mains des gens qui doivent immédiatement le faire circuler tout en justifiant ce moyen de subsistance en prétendant qu'il vise à veiller sur tout le monde et à créer de l'égalité dans le système. C'est essentiellement ce que Chrystia Freeland et son mentor Larry Summers préconisent et que les libéraux ont adopté lors des campagnes électorales en 2015 et en 2019 sous le mot d'ordre de « veiller au bien-être de la classe moyenne ». C'est une tentative désespérée et en faillite de désinformer le corps politique pour lui faire croire que la nature du système peut changer et pour détourner l'attention des formes nouvelles qui sont inventées pour payer les riches.

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Des arguments néolibéraux pour « assurer une économie résiliente »

Richard Florizone est le président et PDG de l'Institut international du développement durable et un des dirigeants du Groupe de travail pour une reprise économique résiliente, qui se décrit comme étant « un groupe indépendant et diversifié des leaders canadiens des domaines de la finance, de la politique et de la durabilité résolus à faire en sorte que le Canada saisisse cette occasion qui s'offre ». Florizone dit qu'« assurer une reprise résiliente n'est pas seulement une question de ce qui est bon pour l'économie ou de ce qui est bon pour l'environnement. C'est maintenant une question de compétitivité nationale. »

Il a présenté ses arguments sur le sujet de la façon suivante dans un article du Ottawa Citizen du 24 août :

L'idée que les dépenses de relance doivent viser une relance verte résiliente est malheureusement devenue un enjeu partisan dans ce pays, qui semble avoir joué un rôle d'un côté dans le départ de Bill Morneau en tant que ministre des Finances et qui met en lumière le manque de leadership sur les questions climatiques de la part des conservateurs, de l'autre.

Assurer une reprise résiliente n'est pas seulement une question de ce qui est bon pour l'économie ou de ce qui est bon pour l'environnement. C'est maintenant une question de compétitivité nationale.

Les dirigeants du monde entier et de tous les horizons politiques prennent des engagements historiques pour bâtir un avenir à faibles émissions de carbone, rejetant ainsi le faux compromis entre croissance économique et action climatique. L'ampleur des investissements et des changements économiques partout dans le monde illustre qu'il y a urgence et que le Canada doit fixer son regard sur cet horizon et aller de l'avant, muni des meilleures idées canadiennes nourries des tendances mondiales en mouvement rapide.

Il est certain que nous avons besoin de plans de relance axés sur notre propre pays — prenant en compte d'abord et avant tout les besoins des Canadiens les plus affectés par la pandémie. Mais si nous, ainsi que nos dirigeants politiques, ne portons pas attention aux efforts mondiaux plus larges, nous courons le risque de prendre du retard.

La feuille de route de Chrystia Freeland, notre prochaine ministre des Finances, est claire. Elle puise à même son expérience internationale et sa perspective économique en tant qu'ancienne ministre des Affaires étrangères et du Commerce international.

Il est utile de commencer en examinant les exemples qui nous parviennent de l'Europe. En juillet, l'Union européenne a décidé qu'au moins 30 % de son budget de 1,8 billion d'euros sur plusieurs années, ainsi que le fonds de la COVID-19 auraient pour cible les objectifs climatiques. Cet engagement historique est appuyé par des investissements nationaux et régionaux, dont plus de 40 milliards d'euros en fonds de relance verte en France et en Allemagne, respectivement.

Il s'agit d'investissements massifs. Dans un contexte canadien, ils représenteraient près de 2 000 dollars par personne, ou une dépense totale de 74 milliards de dollars canadiens pour notre nation. C'est l'équivalent de près d'un quart du budget fédéral de 2019, quoique les dépenses se feront au cours d'une période de trois à sept ans.

Une grande partie des dépenses prévues sont axées sur les recherches universitaires du lauréat du prix Nobel Joseph Stiglitz et d'autres personnalités sur des mesures qui vont donner rapidement les meilleurs résultats économiques et environnementaux, comme des rénovations écoénergétiques, des infrastructures à énergie propre et des investissements dans la nature. Les gouvernements investissent aussi dans un transport plus propre et plus efficace.

Plusieurs Canadiens seront surpris d'apprendre que des gouvernements conservateurs sont les chefs de file de certains de ces programmes. Par exemple, au Royaume-Uni, le gouvernement de Boris Johnson a annoncé récemment des milliards en nouveaux investissements dans des projets de rénovation, de transport en commun et d'infrastructure pour piétons et cyclistes.

Ces investissements font suite à la décision du pays d'interdire les futures ventes de voitures de tourisme à essence et au diésel, une décision que le gouvernement conservateur a mise en mode accéléré l'année dernière, changeant la date de sa mise en oeuvre de 2040 à 2035. Cette décision fait partie d'une tendance mondiale plus large. Selon l'Agence internationale de l'Énergie, 17 autres pays ont annoncé des interdictions semblables sur les futures ventes de véhicules utilisant des combustibles fossiles, dont certaines entreront en vigueur aussitôt qu'en 2025.

Cette approche contraste énormément avec celle du Canada sur la question du climat et de la relance verte qui est hautement politisée. Tandis que nous nous chicanons sur des questions politiques domestiques, nous courons le risque de miner la compétitivité nationale du Canada, ce qui devrait préoccuper sérieusement tous les partis politiques.

Un bon exemple est l'Allemagne qui a annoncé une Stratégie nationale sur l'hydrogène, qui vise à utiliser l'hydrogène comme support de stockage pour les énergies renouvelables. Selon le Groupe Eurasie, 18 autres pays (représentant 75 % du PNB mondial) sont en train de mettre en oeuvre des stratégies similaires sur l'hydrogène. Le Canada n'arrive pas à se décider, et c'est un risque.

Pendant ce temps, aux États-Unis, advenant la victoire de Joe Biden aux prochaines élections présidentielles, notre plus grand partenaire commercial ira de l'avant avec un plan de relance verte de l'ordre de 2 billions de dollars US. Le Canada peut soit en profiter ou perdre du terrain sur le marché américain.

Comment le Canada réagira-t-il à tous ces changements mondiaux historiques ? Comment les dirigeants – de tous les horizons politiques – vont-ils garantir que nos industries de l'automobile, de l'énergie et toutes les autres survivent et se développent ?

Se contenter de prendre parti sur des questions controversées comme la taxe carbone n'est pas suffisant pour traiter de ces développements mondiaux, et le Canada en souffrira si nous continuons de rester figés dans de vieux débats qui sèment la discorde et d'ignorer les tendances mondiales.

Les Canadiens de tous les horizons politiques doivent oeuvrer à une reprise qui reconstruit d'une meilleure façon. Nous sommes face à une course mondiale pour répondre à la pandémie et assurer une reprise résiliente qui est positive pour l'économie et l'environnement. Cette reprise concerne aussi la compétitivité industrielle du Canada, le soutien des emplois, l'infrastructure et la croissance pour l'avenir. En bâtissant l'économie propre du 21e siècle, est-ce que le Canada va prendre les devants, être à la traîne ou être laissé loin derrière ?

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Recommandations du Groupe de travail pour une reprise économique résiliente

Le premier ministre a indiqué que les libéraux se concentrent sur la phase de rétablissement de la pandémie et que son gouvernement « dévoile un ambitieux programme durable ». Des indications de ce que cela comprendra peuvent être consultées sur le site Web du « Groupe de travail pour une reprise économique résiliente », où Gerald Butts s'est retiré après sa démission le 27 février 2019 en tant que conseiller principal et secrétaire principal de Trudeau au milieu du scandale SNC-Lavalin, à une époque où le plus haut fonctionnaire du Canada, le greffier du Conseil privé Michael Wernick, a également démissionné.

Le Groupe de travail a publié son rapport final le 16 septembre. Il « lance l'appel à cinq mesures audacieuses appuyé par un investissement de 55,4 milliards de dollars, pour relancer la reprise économique à long terme du Canada face à la COVID-19 ».

Les cinq mesures audacieuses sont :

1. investir dans des bâtiments résilients au climat et écoénergetiques ;
2. augmenter la production et l'adoption de véhicules zéro au Canada ;
3. accélérer la croissance des secteurs de l'énergie propre au Canada ;
4. investir dans la nature qui nous protège et pourvoit à nos besoins ; et
5. accroître la compétitivité et les emplois propres dans toute l'économie canadienne.

Le site Web du Groupe de travail pour une reprise résiliente contient les recommandations suivantes :

« Reconstruisons mieux

« Alors que le Canada sort de la crise du COVID, les gouvernements et le secteur privé se tourneront vers la construction d'une reprise économique à long terme. Rendons cette reprise résiliente en reconstruisant mieux.

« Reconstruire en mieux signifie soutenir les emplois, les infrastructures et la croissance qui maintiendront la compétitivité du Canada dans l'économie propre du XXIe siècle.

« Le Groupe de travail pour une reprise résiliente est un groupe diversifié de chefs de file canadiens dans les domaines des finances, des politiques et de la durabilité, déterminés à s'assurer que le Canada puisse saisir cette occasion. »

La « fiche d'information » du Groupe de travail dit ceci :

« Pas une récession comme les autres.

« La pandémie du coronavirus (COVID-19) a assiégé le monde entier dans ce qui sera probablement la récession mondiale la plus importante depuis les années 1930. Au Canada, elle a entraîné des pertes d'emplois records uniques en son genre non seulement par leurs portées, mais aussi par leurs ampleurs et les types d'emplois perdus. Le fardeau des ménages, des entreprises, des collectivités et des populations vulnérables du Canada a été extrême ces derniers temps et les gouvernements partout au Canada ont réagi en investissant dans des mesures de secours indispensables.

« Alors que le Canada sort de la crise du COVID, les gouvernements et le secteur privé se tourneront vers la construction d'une reprise économique à long terme.

« Le défi de la reprise consistera à remettre les Canadiens au travail rapidement tout en reconstruisant mieux. Reconstruire en mieux signifie soutenir les emplois, les infrastructures et la croissance qui maintiendront la compétitivité du Canada dans l'économie propre du XXIe siècle. Cela signifie aussi, une reprise qui pourra assurer non seulement plus d'emplois dans cinq à dix mois, mais aussi dans cinq à dix ans. Notre objectif ne devrait pas être simplement de revenir à la croissance, mais de devenir plus intelligents et plus propres pour soutenir un avenir plus résilient. La reprise économique post-COVID est une opportunité cruciale pour bâtir cet avenir et nous devons la saisir.

« Nous devons aider les gens à retourner au travail maintenant, dans tous les secteurs et toutes les régions du pays, tout en investissant dans l'avenir que les Canadiens souhaitent : propre, compétitif et résilient. »

À propos du Groupe de travail

Le Groupe de travail pour une reprise résiliente dit qu'il est « un groupe indépendant et diversifié de chefs de file canadiens dans les domaines des finances, des politiques et de la durabilité ». Il dit que ses 15 membres (voir plus bas) « sont déterminés à s'assurer que les différents paliers gouvernementaux au Canada obtiennent les meilleurs conseils pour bâtir une reprise économique résiliente. Le Groupe de travail formulera des recommandations concrètes sur la manière dont les gouvernements peuvent utiliser une gamme d'outils -y compris l'investissement public direct, la mobilisation de capitaux privés, des réductions d'impôts et des incitations fiscales ciblées, des bacs à sable réglementaires (pour permettre l'innovation) et des ‘mesures incitatives'comportementales -pour stimuler les emplois et générer une activité économique durable tout en contribuant à bâtir une économie propre et résiliente ».

Il dit que les travaux du Groupe de travail « seront informés en partie par huit conseillers experts [il y en a dix - note de la rédaction], dont la liste figure ci-dessous. Il sera également appuyé par la recherche économique menée par des institutions dont des chefs de file comme l'Institut pour l'IntelliProspérité, l'Institut international du développement durable, l'Accélérateur de transition, et leurs équipesde recherche dans diverses universités ».

Il est mentionné que le Groupe de travail « a été conçu non pas pour promouvoir un seul intérêt ou une seule opinion, mais pour recueillir les points de vue les plus fiables d'un groupe diversifié d'experts et pour élaborer un cadre stratégique détaillé qui aidera les gouvernements à rendre la reprise économique du Canada propre et résiliente. De nombreux partenaires contribuent à cet objectif ». (Voir ci-dessous la liste des partenaires et des sources de financement)

Ces « partenaires de recherche » soumettront « des recherches de base et des notes d'information, qui seront rendues publiques en même temps qu'elles sont soumises au Groupe de travail. Le Groupe de travail examinera et révisera ces contributions de recherche afin de produire un rapport final et des recommandations qui reflètent le large consensus de tous les membres. »

Il est aussi dit que « la recherche s'appuiera sur des concepts universitaires de pointe, des idées de grands penseurs et de conseillers experts du Groupe de travail et des études de cas de réussites internationales. »

Les membres du Groupe de travail :

- Andy Chisholm – Membre du conseil d'administration de la Banque Royale du Canada & Membre du groupe d'experts sur la finance durable

- Barbara Zvan – ancienne chef de la gestion des risques et de la stratégie, Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario

- Bruce Lourie – président, Fondation Ivey
- Don Forgeron – président et chef de la direction, Bureau d'assurance du Canada
- Gerald Butts – conseiller principal, Eurasia Group
- Helen Mountford – vice-présidente, climat et économie, World Resources Institute
- James Meadowcroft – professeur, École de politique publique et d'administration et Département de science politique, Université Carleton
- JP Gladu – ancien président et chef de la direction, Canadian Council for Aboriginal Business
- Merran Smith – directrice générale, Clean Energy Canada
- Michael Horgan – conseiller principal, Bennett Jones
- Mitchell Davidson – directeur général, Strategy Corp Institute of Public Policy and Economy
- Mira Oreck – directeur général, Fondation Houssian
- Philippe Dunsky – president, Dunsky Energy Consulting
- Richard Florizone – président et chef de la direction, Institut international du développement durable
- Stewart Elgie – président général, Institut pour l'IntelliProspérité

Conseillers experts :

- Kathy Bardswick – présidente et chef de la direction, Institut canadien pour des choix climatiques
- Sonia Baxendale – présidente et cheffe de la direction, Global Risk Institute
- Corinne Boone – présidente du conseil d'administration, Canadian Energy Research Institute
- Edward Greenspon – président et chef de la direction, Forum des politiques publiques
- Stephen Huddart – président-directeur général, La fondation McConnell
- Melissa Kennedy – vice-présidente générale, affaires publiques et première directrice des affaires juridiques, Sun Life
- Jeremy Kronick – directeur associé, recherche, Institut CD Howe
- Jeremy Oppenheim – fondateur et associé directeur, SYSTEMIQ
- Kyla Tienharra – professeure adjointe et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie et environnement, Queen's University
- Christian Zabbal – partenaire de gestion, Spring Lane Capita

Les partenaires fondateurs : l'Institut pour l'IntelliProspérité,l'Institut international du développement durable, le Bureau d'assurance du Canada, et la Fondation Ivey.

Le financement de l'initiative est assuré par : la Fondation Jarislowsky, la Fondation Ivey, la Fondation McConnell, la Fondation Schad, la Fondation Echo.

(RecoveryTaskForce.ca/RepriseResiliente.ca)



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