SUPPLÉMENT
Numéro 5919 septembre 2020
La résistance se poursuit sans relâche aux États-Unis
Persistance des revendications de justice, d'égalité, de définancement et de contrôle de la police contre la violence policière qui
continue
Les actions se poursuivent à Los Angeles le 9
septembre 2020 pour demander justice pour un autre
acte de brutalité et d'impunité policières dans la
mort de Dijon Kizzee le 31 août 2020. Les
policiers ont tiré 15 fois sur Kizzee après
l'avoir arrêté pour violation de réglements à
vélo.
• La
police militaire envisageait utiliser une arme à
« rayonnement thermique » contre les
manifestants à Washington
• Les
actes répréhensibles du gouvernement et la
condamnation
des innocents : le rôle des procureurs, de
la police et des autres
forces de l'ordre (extraits)
- Registre national des
disculpations -
• L'Université
de
l'Illinois à Chicago est en grève pour des
conditions de travail salubres et sécuritaires
• Les actions se
poursuivent partout au pays
La résistance se poursuit sans
relâche aux États-Unis
Les travailleurs et
les militants aux États-Unis continuent de
s'organiser, exigeant un contrôle sur la police et
la défense des droits, exprimant leur volonté
d'affirmation politique. Des villes comme Portland
en Oregon, Detroit au Michigan et Louisville au
Kentucky ont maintenant connu 100 jours d'actions
sans relâche malgré des attaques policières
brutales avec gaz lacrymogènes et matraques et des
milliers d'arrestations. Des actions unitaires ont
lieu le 19 septembre à Minneapolis au Minnesota,
dans le Missouri, à Chicago dans l'Illinois, à
Jacksonville en Floride et ailleurs dans un
contexte où le racisme et l'impunité de la police
continuent.
Ville après ville,
la police continue d'aggraver la situation en
recourant à la violence, y compris à la force
meurtrière. Partout, les gens répondent en
s'exprimant en leur propre nom et en persistant
dans leurs revendications.
Ces revendications comprennent le financement
intégral des programmes sociaux, comme le
logement, des écoles sécuritaires et des soins de
santé universels gratuits et une plus grande
assistance pour les personnes atteintes de maladie
mentale. La nécessité de définancer la police et
l'armée et de mettre fin à la militarisation des
villes avec leur présence policière massive, les
forces fédérales, les chars d'assaut, les clôtures
autour des bâtiments publics et plus, a été
démontrée à maintes reprises. L'appel au contrôle
sur la sûreté et la sécurité des communautés et
les revendications budgétaires montrent que le
peuple a des solutions et veut avoir le pouvoir de
décider de ces questions.
À mesure que la situation se développe, le facteur
décisif demeure le peuple lui-même, qui exige
obstinément des comptes à la police et qui affirme
son droit de gouverner et de décider, afin que de
nouveaux arrangements favorables à la population
puissent être mis en place.
Des protestations à l'audience préliminaire pour
le meurtre de George Floyd pour réclamer justice
Les organisateurs à Minneapolis persistent à
demander que cessent les morts aux mains de la
police à motif raciste et que toutes les personnes
impliquées soient tenues de rendre des comptes. La
mort de George Floyd en est un exemple et il y a
une volonté évidente de changer la façon dont la
sûreté et la sécurité sont organisées dans les
communautés afin que les citoyens aient davantage
leur mot à dire et un contrôle sur ce qui se
passe.
Les quatre policiers impliqués dans le meurtre
de George Floyd, tous licenciés, sont actuellement
traduits en justice. Les actions pour exiger
justice se poursuivent car les condamnations de
policiers sont très rares — cela fait justement
partie de l'impunité des gouvernements pour de
tels crimes.
Derek Chauvin, qui avait le genou sur le cou de
Floyd pendant près de neuf minutes avant qu'il ne
meurt asphyxié, fait face à un procès pour meurtre
au deuxième degré, meurtre au troisième degré et
homicide involontaire. Il reste en détention. Les
trois autres policiers impliqués dans la mort de
Floyd sont accusés d'avoir aidé et encouragé
Chauvin, ainsi que d'avoir aidé et encouragé
l'homicide involontaire.
L'organisation de médias indépendante Unicorn
Riot rapporte que « les audiences préliminaires
pour les officiers accusés de la mort de George
Floyd [mort aux mains de la police de Minneapolis
le 25 mai] ont commencé le matin du vendredi 11
septembre. Des centaines de manifestants se sont
rassemblés devant le palais de justice et ont
scandé des slogans durant des heures alors que
plusieurs requêtes ont été entendues au tribunal.
»
Les manifestants ont résisté à plusieurs
provocations. Cela comprend la présence de
chahuteurs et le fait que les policiers coaccusés
Thomas Lane et J. Alexander Kueng ont traversé la
ligne de manifestation après avoir quitté le
palais de justice. Cela semblait être un
stratagème pour créer un incident qui justifierait
le déplacement du procès dans une autre ville.
C'est une manoeuvre courante lorsque la police est
impliquée pour rendre la manifestation plus
difficile et obtenir un jury plus favorable à la
police. Une telle tactique est moins susceptible
de réussir aujourd'hui étant donné que des
millions de personnes soutiennent les
revendications de justice et reconnaissent la
brutalité policière comme un crime.
Unicorn Riot poursuit « Le procureur du comté de
Hennepin, Mike Freeman, et trois autres personnes
du bureau du procureur ont été disqualifiés de
l'affaire par le juge de district Peter Cahill.
Dans une déclaration, le bureau du procureur du
comté de Hennepin (HCAO) a qualifié la décision de
Cahill de ‘dénuée de sens' et a déclaré qu'un
réexamen a été accordé. Freeman est largement
opposé par les gens en ce qui a trait à la façon
dont il a traité de l'affaire et son refus
d'inculper des policiers dans des causes
précédentes.
« Un avocat qui a observé en personne l'incident
a dit en gardant l'anonymat à Unicorn Riot ce qui
s'est passé selon lui : 'C'était un stratagème
planifié par la défense pour faire réagir la foule
afin de provoquer un incident qui permettrait de
déplacer le procès.' [...]
Le rapport D'unicorn Riot ajoute « Voici un
aperçu des décisions rendues lors de l'audience
préliminaire (toutes les décisions rendues sont
susceptibles d'être modifiées par les tribunaux) :
- pas de décision sur les motions de rejet des
accusations
- pas de décision sur des procès séparés
- le procès aura probablement lieu dans le comté
de Hennepin et ne sera pas déplacé
- séquestration éventuelle du jury pour les
délibérations
- les noms des jurés seront publiés après le
procès
- disqualification du procureur du comté de
Hennepin Mike Freeman, de la procureure principale
du comté de Hennepin Amy Sweasy et du procureur
adjoint du comté de Hennepin Patrick Lofton (ils
ont obtenu un réexamen)
- l'arrestation de George Floyd en 2004 ne sera
pas permise comme preuve
- la décision d'admettre une infraction au code de
la circulation par Floyd en 2019 sera réexaminée
lors du procès et
- le juge Cahill prévoit deux semaines pour la
sélection du jury et quatre semaines pour le
procès
« La requête des accusés pour le rejet de leurs
accusations est prise en délibéré par le juge de
district Peter Cahill, qui a dit que le tribunal
prendrait probablement ses décisions au plus tard
le 15 octobre 2020. [...] »
Des développements dans la mort de Breonna
Taylor
Peinture murale à Louisville, Kentucky, en hommage
à Breonna Taylor et d'autres
personnes tuées par la police
Louisville est l'une des villes où les
manifestations se sont poursuivies sans relâche
depuis mai. Les manifestants réclament des
accusations criminelles, la fin des mandats
d'arrêt qui impliquent des invasions de maisons
par la police, ainsi que la responsabilisation de
la ville et le dédommagement à la famille pour la
mort de Breonna Taylor. Breonna était une
technicienne médicale d'urgence afro-américaine de
26 ans qui espérait devenir infirmière un jour.
Elle a été tuée par la police de Louisville dans
l'exécution d'un mandat d'arrêt le 13 mars.
Le 15 septembre, la ville de Louisville a
accepté de verser 12 millions de dollars à la
famille de Breonna Taylor et d'instituer des
réformes policières. La famille de Taylor continue
d'exiger des accusations criminelles contre toutes
les personnes impliquées dans son meurtre. Le
mandat approuvé pour l'appartement de Taylor
n'aurait pas dû être émis, car la personne
recherchée par la police était déjà en garde à vue
lorsque la police a envahi son appartement et l'a
tuée sous une pluie de balles.
« Il est temps
d'aller de l'avant avec les accusations
criminelles, car elle le mérite et bien plus », a
déclaré la mère de Taylor, Tamika Palmer.
L'organisation de défense des droits Until
Freedom, qui a été active dans l'organisation
d'événements réclamant justice pour Taylor, a
publié la déclaration suivante en réponse au
règlement :
« Aucune somme d'argent ne ramènera Breonna
Taylor. Nous considérons ce règlement hors cours
comme le strict minimum que l'on puisse donner à
une mère en deuil. Tamika Palmer, la mère de
Breonna, est une guerrière. Elle se bat toujours,
tout comme nous. La ville ne fait pas une faveur à
Mme Palmer. La vraie justice n'est pas rendue par
des règlements en espèces. Il faut que les
personnes impliquées dans sa mort soient
renvoyées, arrêtées et inculpées. Nous avons
besoin de responsabilité. Nous avons besoin de
justice. »
En grande partie en raison de la résistance
déterminée, le 9 septembre le procureur général du
Kentucky a formé un grand jury pour enquêter sur
la mort de Taylor et déterminer si des accusations
criminelles sont justifiées. Dans les accusations
de meurtre, il doit être déterminé s'il y a eu
préméditation. L'incapacité de prouver la
préméditation est une raison courante pour
laquelle la police s'en tire après avoir commis
des meurtres.
Malgré le règlement, la ville refuse d'admettre
qu'il y a eu des actes répréhensibles et aucun des
officiers impliqués dans le raid n'a été accusé
pour la mort de Taylor. La ville a accepté
d'établir un programme de crédit au logement pour
inciter les policiers à vivre dans les zones
qu'ils desservent ; utiliser des travailleurs
sociaux pour apporter un soutien lors de certaines
descentes de police ; et d'exiger des commandants
qu'ils examinent et approuvent les mandats de
perquisition avant que l'approbation judiciaire ne
soit demandée, entre autres changements.
Passager en covoiturage battu par un adjoint du
shérif dans le comté de Clayton, en Géorgie
Le 11 septembre, un Afro-américain de 26 ans,
Roderick Walker, a été battu et arrêté par les
adjoints du shérif du comté de Clayton.. Walker et
sa compagne étaient passagers dans un véhicule en
covoiturage qui a été arrêté en raison de feux
arrière défectueux. Le conducteur n'avait pas son
permis sur lui. Les adjoints du shérif ont demandé
à voir le permis de conduire de Walker même s'il
n'était pas celui qui était au volant, a déclaré
l'avocat de Walker. « Ils ont demandé à notre
client sa carte d'identité et il a répondu qu'il
ne l'avait pas et n'en avait pas besoin car il ne
conduisait pas, a déclaré l'avocat au Atlanta
Journal-Constitution. Il a demandé pourquoi
on lui demandait sa carte d'identité. Cette
réponse n'a manifestement pas plu au policier. »
Une vidéo prise par un témoin montre un policier
tenant Walker pendant qu'un autre policier
l'étrangle. Une autre vidéo montre un des
policiers qui frappe Walker à l'estomac. À un
moment donné, on peut entendre Walker dire : « Je
vais mourir, je vais mourir. je ne peux plus
respirer », mais le policier a continué à le
frapper jusqu'à ce qu'il devienne inconscient. La
vidéo montre du sang coulant sur son visage alors
que trois policiers tentent de le menotter. Walker
a été mis en détention par la police.
Les reportages indiquent que depuis le 14
septembre, le député qui aurait battu Walker a été
congédié. Cependant, les registres de la prison
montrent que Walker fait face à deux chefs
d'accusation chacun de voies de fait et
obstruction, bien que le bureau du shérif n'ait
pas dit spécifiquement de quoi il est accusé.
Un jeune autiste est abattu par la police à Salt
Lake City, en Utha
Les policiers Salt Lake City dans l'Utah ont fait
feu plusieurs fois sur Linden Cameron, 13 ans, et
l'ont grièvement blessé le 4 septembre. Il ont
fait feu sur lui dans son domicile dans le
quartier de Glendale après que sa mère ait demandé
l'aide d'une équipe d'intervention en cas de crise
. Ces équipes sont censées être formées aux
tactiques de désescalade et aux méthodes
d'approche pour les personnes atteintes de maladie
mentale. Mais dans des conditions où la violence
policière généralisée bénéficie d'une plus grande
impunité, une escalade se produit fréquemment,
comme le montrent de nombreux cas de morts aux
mains la police.
La station de nouvelles locale KUTV a rapporté
que Golda Barton a dit que son fils, qui souffre
de la maladie d'Asperger, faisait une dépression.
Elle a dit : « Voilà comment on traite les
personnes ayant des problèmes de santé mentale.
Donc, vous appelez le service d'intervention
spécialisé et ils sont censés être capables de
désamorcer une situation en utilisant la force le
moins possible. »
Le reportage continue : « Elle a expliqué au
service d'intervention tactique que son fils
faisait une dépression et devait être transporté à
l'hôpital pour y être soigné. [...] Au téléphone
avec des agents, Barton a expliqué quelle était la
meilleure façon d'approcher son fils. 'J'ai dit,
il n'est pas armé, il n'a rien, il se met juste en
colère et il se met à crier et à crier. C'est un
gamin, il essaie d'attirer l'attention, il ne sait
pas comment gérer ces situations.'
« Elle a dit qu'elle devait rester pendant que
les deux officiers franchissaient la porte
d'entrée de la maison [...] Elle a dit qu'en moins
de cinq minutes, elle a entendu crier ‘mets-toi
par terre !' et ensuite plusieurs coups de feu. »
Les blessures de Linden comprennent des dommages
à l'épaule, aux chevilles, aux intestins, à la
vessie et au côlon, ainsi que des lésions
nerveuses, a déclaré Barton à CNN. La mère demande
pourquoi deux hommes formés qui s'occupent d'un
garçon non armé ne l'ont pas tout simplement
retenu. Il n'était pas nécessaire de lui tirer
dessus.
Les attaques brutales du 1er juin contre les
manifestants au square Lafayette de la ville de
Washington par la police locale, fédérale et
militaire, appuyée par la Garde nationale, ont été
grandement publicisées.
Leur présence de ces forces était massive et
celles-ci étaient armées jusqu'aux dents,
utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades
assourdissantes et des grenades à gaz
lacrymogènes, lesquels se dispersent sur un large
rayon et servent à désorienter, temporairement
assourdir ou aveugler les personnes qui sont à
proximité. Aussi, la police militaire a envisagé
l'utilisation d'un appareil « à rayonnement
thermique » de l'armée, portant le nom de Active
Denial System (ADS).
Selon les forces militaires, le « rayonnement
thermique » peut projeter un faisceau en direction
d'un groupe, ccasionnant « une sensation de
chaleur intense à la surface de la peau. La
douleur est insupportable, poussant l'individu
ciblé à fuir immédiatement ». Selon le major Adam
DeMarco, responsable de la Garde nationale du
district de Columbia, c'est le grand prévôt de la
police militaire qui a demandé l'appareil. Parlant
comme s'il était sur un champ de bataille plutôt
que sur les lieux d'une manifestation pacifique,
le prévôt a écrit : « l'ADS peut fournir à nos
troupes une capacité qu'elles n'ont pas
présentement, la possibilité d'atteindre une
portée permettant de toucher des adversaires
potentiels à des distances impossibles pour des
armes à feu de moindre calibre- et ce, de façons
sécuritaire, efficace et non létale. »
Des manifestants, des journalistes et des
passants, y compris des enfants, présents dans des
actions partout au pays, ont été gravement blessés
par des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc
et diverses sortes de grenades – qui sont tous
qualifiés d'armes « sécuritaires ». Les
manifestants ont revendiqué que toutes ces armes
soient interdites. Ils ont souligné que les gaz
lacrymogènes sont interdits comme arme de guerre
car ils sont répertoriés en tant qu'armes
chimiques.
Le major De Marco a témoigné le 28 juillet
devant le Congrès, confirmant le recours le 1er
juin aux gaz lacrymogènes et à la force excessive
de la police et des forces militaires. En tant
qu'officier en service actif, il est maintenant
ciblé et cherche à s'en remettre à la protection
des lanceurs d'alerte.
L'ADS a aussi été envisagé pour utilisation par
les autorités frontalières pour attaquer les
immigrants. Il n'y a pas eu de rapports à l'effet
qu'il ait été utilisé, mais le fait qu'il est
envisagé pour les manifestations et sur les
frontières entre les États-Unis et le Mexique
montre le degré de militarisation qui a lieu
présentement. Ceci comprend le fait de traiter des
personnes qui n'ont commis aucun crime et qui ne
représentent aucune menace comme des « adversaires
» qu'il faut « dominer ».
Selon la Police des Parcs des États-Unis
impliquée dans les attaques du 1er juin, un canon
sonore, ou dispositif acoustique à longue portée
(LRAD) a aussi été utilisé lors de la
manifestation. Il devrait prétendument servir à
avertir de façon assourdissante les personnes de
se disperser. Mais il sert plus souvent à
désorienter quiconque est dans son rayon d'action
et il peut être terrifiant, avec un son tellement
aigu qu'il peut jeter quelqu'un par terre. Il émet
ensuite un son encore plus assourdissant et est
souvent accompagné de gaz lacrymogènes. Parfois
c'est suivi d'une autre explosion sonore qui sert
de forme d'alerte.
L'une des principales revendications en cours
des manifestants est d'interdire toute utilisation
des forces et d'équipement militaires et fédéraux
contre eux et de démilitariser également la police
locale qui, grâce au Pentagone, utilise ses chars
d'assaut et ses armes militaires.
- Registre national des
disculpations -
Voici des extraits de la préface d'une étude
publiée le 1er septembre par le Registre
national des disculpations. Cette étude
contribue au tableau d'ensemble des injustices
commises contre les Afro-Américains et les
minorités nationales par le système juridique
américain, sans compter les incidents continus
de brutalité policière.
Ce qui suit est un rapport sur le rôle que
jouent les cas officiels d'actes répréhensibles
dans la condamnation de personnes innocentes. Nous
discutons de cas qui se trouvent dans le Registre
national des disculpations, une archive en ligne
continue qui comprend toutes les disculpations
connues aux États-Unis depuis 1989 - 2 663 à ce
jour. Ce rapport décrit les actes répréhensibles
dans les premières 2 400 disculpations rapportées
dans le registre, publiées le 27 février 2019.
De façon générale, un cas répertorié de «
disculpation » est celui d'une personne accusée
d'un crime et qui est officiellement et
entièrement innocenté à la lumière de nouvelles
preuves de son innocence. [...]
Le rapport se limite aux actes répréhensibles de
représentants officiels du gouvernement qui ont
joué un rôle dans la condamnation
prononcée à tort contre des accusés qui ont
éventuellement été innocentés – des actes
répréhensibles par lesquels ont été falsifiés les
éléments de preuve servant à déterminer la
culpabilité ou l'innocence de l'accusé.
Concrètement, ce sont des actes répréhensibles où
des éléments de preuve peu fiables, voire même
trompeurs ou faux sont présentés pour établir
faussement la culpabilité de l'accusé, ou les
vrais éléments de preuve d'innocence de l'accusé
sont dissimulés, falsifiés ou minés.
Il y a trois ans, le registre a publié un
rapport – La question raciale et les
condamnations injustifiées aux États-Unis.
Nous avons trouvé, entre autres points communs,
que la probabilité qu'une personne noire condamnée
pour meurtre soit innocente était de 50 % plus
élevée que pour d'autres individus condamnés pour
meurtre, et que la probabilité que des personnes
noires innocentes soient condamnées pour des
crimes reliés à la drogue était près de 12 fois
plus élevée que pour des personnes blanches
innocentes. Certaines de ces disparités sont le
résultat des formes d'actes répréhensibles que
nous étudions ici, et d'autres, non.
Les actes répréhensibles dans l'obtention et la
présentation de preuves contribuent grandement à
la disparité raciale dans les cas de disculpation
pour meurtre, comme nous le verrons. D'autre part,
les nombreuses disparités dans les disculpations
liées à la drogue relèvent surtout d'actes
répréhensibles dont nous ne parlons pas dans ce
rapport – ceux touchant à la discrimination
raciale dans le choix des personnes qu'on arrête
et qu'on fouille pour des drogues, ce qu'on
appelle communément le « profilage racial ».
Le rapport décrit plusieurs formes d'actes
répréhensibles commis lors des enquêtes et des
procès. Certains d'entre eux sont toujours
délibérés, certains ne sont que rarement ou jamais
délibérés et d'autres peuvent être délibérés ou
pas.
Dans le rapport, les myriades de formes d'actes
répréhensibles sont regroupées en cinq catégories
générales, en gros dans l'ordre chronologique
d'une affaire pénale, de l'enquête initiale à la
condamnation : la subornation de témoin ; des
actes répréhensibles lors de l'interrogatoire des
suspects ; la fabrication de preuves ; la
dissimulation de preuves à décharge ; les actes
répréhensibles lors du procès.
La plupart des cas d'actes répréhensibles que
nous discutons ont été commis par des policiers et
des procureurs. Nous répertorions aussi les actes
répréhensibles d'analystes en science
médico-légale dans une minorité de cas, le plus
souvent des cas de viol et d'agression sexuelle,
et de travailleurs des services d'aide à l'enfance
dans près d'un quart des cas d'abus sexuel des
enfants.
Nous avons observé les tendances suivantes :
- Les actes répréhensibles de personnes en
position d'autorité ont contribué à la
condamnation injustifiée de 54 % des défendeurs
qui ont plus tard été innocentés. En général, le
taux d'actes répréhensibles est plus élevé dans
le cas des crimes plus graves.
- Il y a eu dissimulation de preuves à
décharge – la forme la plus fréquente d'acte
répréhensible – dans 44 % des disculpations.
- Les disculpés noirs étaient quelque peu plus
susceptibles que les blancs d'être victimes
d'actes répréhensibles (57 % contre 52 %), mais
cette marge est beaucoup plus grande pour les
disculpations pour meurtre (78 % contre 64 %) –
en particulier dans les cas de condamnation à
mort (87 % contre 68 %) et pour les crimes
reliés à la drogue (47 % contre 22 %).
- Des policiers ont commis des actes
répréhensibles dans 35 % des cas. Ils ont été
responsables de la plupart des cas de
subornation de témoins, d'actes répréhensibles
lors d'interrogatoires et de fabrication de
preuves – et plus particulièrement la
dissimulation de preuves pouvant innocenter
l'accusé et le parjure lors des procès.
- Des procureurs ont commis des actes
répréhensibles dans 30 % des cas. Ils ont été
responsables de la plupart des dissimulations de
preuves pouvant innocenter l'accusé et d'actes
répréhensibles lors des procès, ainsi que de
participation considérable à la subornation de
témoins.
- Dans les procès devant les tribunaux
d'États, les procureurs et la police ont commis
à peu près le même nombre d'actes
répréhensibles, mais dans les cas de
disculpation fédérale, les procureurs ont commis
deux fois plus d'actes répréhensibles que la
police. Dans les disculpations fédérales pour
crimes économiques, les procureurs ont commis
sept fois plus d'actes répréhensibles que la
police.
Nous avons aussi examiné les mesures
disciplinaires prises contre les représentants de
l'autorité ayant commis des actes répréhensibles.
Ces mesures étaient très rares pour tous les
niveaux de représentants de l'autorité et encore
plus rares pour les procureurs.
Nous avons tenté de déterminer si les actes
répréhensibles contribuant aux condamnations
prononcées à tort sont devenus plus fréquents
depuis les 15 à 20 dernières années. Pour la
plupart des formes d'actes répréhensibles, nous ne
pouvons rien prédire à long terme, mais nous
voyons déjà de fortes indications que la fréquence
de certaines formes d'actes répréhensibles est en
baisse : la violence et les autres actes
répréhensibles lors d'interrogatoires ; les
interrogatoires abusifs d'enfants dans les cas
d'abus sexuel faits aux enfants ; et la
falsification de preuves médico-légales. En
revanche, le nombre de disculpations pour crimes
économiques fédéraux impliquant les actes
répréhensibles de procureurs est à la hausse.
Dans la dernière section, nous examinons ce qui
a mené les représentants en autorité à commettre
des actes répréhensibles. Nous en concluons que
les principales causes sont des pratiques
répandues qui permettent ou récompensent les
mauvais comportements, le manque de ressources
permettant de mener de meilleures enquêtes et le
leadership défaillant des personnes aux postes de
commande. Nous discutons des différents recours
possibles, que ce soit des règlements spécifiques
ou des changements dans les pratiques, tant au
niveau des villes, des comtés, des États ou du
pays dans son ensemble. [...]
Pour lire le rapport en entier, cliquer ici
Les membres de la section locale 73 du Syndicat
international des employés de service (SEIU) qui
travaillent à l'Université de l'Illinois de
Chicago (UIC) ont débrayé afin d'exiger que les
administrateurs « nous respectent, nous protègent
et nous paient ». Les infirmières ont initialement
débrayé le 12 septembre et ont été rejoints le 14
septembre par des milliers de travailleurs de la
section locale 73. Tous réclament des conditions
de travail sûres, notamment des équipements de
protection individuelle (EPI) suffisants avec un
personnel accru et un salaire décent.
De grands rassemblements et des lignes de
piquetage animées ont marqué la semaine dernière
alors que les travailleurs ont continué à faire
pression pour leurs revendications. Les
infirmières, les professionnels, les techniciens,
les travailleurs de bureau et de services et les
travailleurs d'entretien sont tous touchés. Ils
travaillent tous au campus principal à Chicago, au
Centre des Soins spécialisés pour enfants de
l'UIC, et au Système des sciences et de la santé
de l'hôpital de l'Illinois, ce qui inclut ceux de
Peoria, de Rockford et de Champaign. Le 18
septembre, environ 1 000 travailleurs se sont
rassemblés au centre-ville de Chicago pour une
manifestation afin de gagner encore plus d'appui à
leur lutte.
L'UIC dit de ces travailleurs de première ligne
face à la pandémie qu'ils sont « essentiels » en
même temps qu'il leur paie des salaires de
crève-faim. Le manque de personnel est à un niveau
dangereux et l'équipement de protection
individuelle est inadéquat. Les travailleurs font
valoir que tout au long de la pandémie, ils ont
pris des mesures exceptionnelles, mettant souvent
leur propre santé à risque sans l'équipement de
protection individuel dont ils ont besoin pour
prendre soin des patients et des étudiants qu'ils
servent. Dans un communiqué de presse du 14
septembre le syndicat affirme : « Les travailleurs
sont en grève pour des mesures accrues de santé et
de sécurité, pour des augmentations de salaires et
pour une sécurité économique. Ainsi, lorsque la
crise sanitaire sera terminée, ils vont pouvoir
vivre décemment. Les techniciens et les
travailleurs de bureau ainsi que les ouvriers de
bâtiment et les travailleurs de l'entretien de
l'UIC– ceux qui font en sorte que l'hôpital, les
cliniques et les campus de l'UIC puissent
continuer de fonctionner – ont uni leurs efforts
pour que tous les travailleurs puissent prendre
soin de leur famille, pour que leurs voix soient
entendues et leurs droits respectés. »
En votant à 94 % en faveur de la grève le 3
septembre, les travailleurs ont souligné que «
l'administration de l'UIC a refusé de revenir avec
des propositions qui se tiennent sur les questions
qui préoccupent le plus les travailleurs comme des
conditions de travail sécuritaires, un nombre
suffisant de personnel et des augmentations
salariales. La section locale 73 du SEIU a porté
des accusations de pratique déloyale de travail
contre l'UIC en raison de ses agissements au cours
de ces négociations. Il n'y a pas eu de dénouement
suite à ces démarches et le syndicat a décidé
d'aller en grève dans le but d'en arriver à un
règlement pour les accusations de pratiques de
travail déloyales et les autres préoccupations des
travailleurs. »
Le 12 septembre, les dirigeants syndicaux de la
section locale 73 ont découvert que l'UIC faisait
entrer des briseurs de grève de l'extérieur de
l'État, faisant preuve de mépris total pour la
santé et la sécurité publiques. Les travailleurs
ont fait valoir que « ces travailleurs venant de
l'extérieur de l'État proviennent du Texas, du
Tennessee, du Nevada et du Mississippi, tous des
États qui sont présentement répertoriés comme
étant assujettis aux mesures d'urgence de la ville
de Chicago pour les voyageurs concernant la COVID.
Ce recours de l'UIC remet en cause son sérieux à
vouloir en arriver à une convention collective
juste, puisqu'il va directement à l'encontre de
l'un des principaux enjeux de cette négociation -
des protections universelles contre la COVID-19.
En ce moment, la section locale 73 du SEIU ne sait
pas si ces travailleurs provenant d'autres États
ont été testés pour le virus, et encore moins
s'ils ont respecté la période de quarantaine
obligatoire pour les États qui sont touchés par la
mesure d'urgence .
Une travailleuse de service, Monica Jones, a
affirmé : « Ces agissements de l'employeur nous
mettent, moi et mes collègues, en colère. Vous
nous dites que vous n'avez pas d'argent pour nous
? Mais vous avez des montants de 1200 à 1300
dollars par semaine pour faire entrer des
travailleurs d'un autre État qui est un des foyers
d'éclosion ? C'est une gifle en plein visage. À
quoi bon une augmentation si je ne peux pas la
dépenser parce que je vais mourir ? Vous nous
appelez des travailleurs essentiels, mais vous
mettez nos vies en danger en ne nous faisant pas
passer des tests de dépistage universels, en nous
refusant à tous les protections requises et en
faisant entrer des personnes potentiellement
infectées. »
Anchorage, Alaska
Marche le 7 septembre 2020 pour commémorer le 57e
anniversaire de la marche sur Washington. Elle
était prévue pour août mais a été retardée en
raison des restrictions sur les rassemblements.
Seattle, Washington
Action de la Fête du Travail le 7 septembre 2020
6 septembre 2020
Portland, Oregon
Manifestation de la Fête du Travail à Portland, le
7 septembre 2020. En raison des incendies de forêt
dévastateurs dans les États de l'ouest, les
manifestants ont suspendu leurs actions et mis en
place des groupes d'entraide pour aider à la
livraison de nourriture, au transport, au soutien
médical et autres.
Portland marque le 100e jour consécutif de
manifestations le 6 septembre 2020.
San Francisco, Californie
Los Angeles, Californie
14 septembre 2020
Manifestation demandant justice pour Dijon
Kizzee; installation de vélos commémoratifs et
fantômes le 9 septembre 2020 sur les lieux de sa
mort le 31 août 2020
Reno, Nevada
Saint-Louis, Missouri
Milwaukee, Wisconsin
Chicago, Illinois
Vigile et marche le 5 septembre 2020 pour Miguel
Vega, abattu par la police de Chicago
le 31 août 2020.
Détroit, Michigan
L'action du 6 septembre 2020 souligne
le 100e jour consécutif de manifestations à
Detroit
qui a commencé après la mort de George
Floyd aux mains de la police
Angola, Indiana
Columbus, Ohio
Marche commémorative le 5 septembre 2020 pour
Julius Tate, un jeune de 16 ans abattu par la
police en 2018
Nashville, Tennessee
Les barricades autour du bâtiment du Capitole du
Tennessee sont enlevées le 14 septembre 2020, à la
suite de centaines d'arrestations de manifestants
au printemps et en été.
Rochester, New York
À Rochester, New York, les manifestations
continuent d'exiger le congédiement des officiers
impliqués dans la mort de Daniel Prude; 13
septembre (en haut) et 8 septembre 2020.
New York, New York
18 septembre 2020
Les organisations de défense des droits au
logement remportent un gel temporaire empêchant
les personnes hébergées dans un hôtel d'être
déplacées vers un refuge pour sans-abri, le 14
septembre 2020.
Rassemblement pour des écoles sécuritaires le 14
septembre 2020
8 septembre 2020
Manifestation le 5 septembre 2020 demandant
justice pour Kawaski Trawick, qui a été tué dans
son appartement par la police de New York le 14
avril 2019
Lancaster, Pennsylvanie
Philadelphie, Pennsylvanie
Washington, DC
Des affiches ont repris leur place sur le parterre
de la Maison-Blanche.
Exposition artistique à l'Esplanade nationale le 6
septembre 2020
Raleigh, Caroline du Nord
Manifestation le 8 septembre 2020 devant le centre
de détention du comté d'Alamance, près de Raleigh,
un établissement utilisé par les services
d'immigration et de douane. Il y a une éclosion de
COVID-19 au centre.
Durham, Caroline du Nord
Tallahassee, Foride
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