L'Organisation de coopération et de développement économiques publie un rapport provisoire sur les perspectives de l'économie mondiale
L'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) a publié
le 16 septembre ses perspectives provisoires
sur l'économie mondiale. Le rapport est basé sur
une économie centrée sur le capital et accorde
toute la crédibilité aux mesures pour payer les
riches des gouvernements néolibéraux, tel que le
gouvernement Trudeau au Canada, malgré
l'expérience des travailleurs établissant que de
telles mesures ne placent pas en premier lieu le
bien-être de ceux qui produisent la richesse. Par
conséquent, le rapport de l'OCDE promeut l'idée
que les mesures de santé et de sécurité publiques
se font au détriment des performances économiques
et vice versa, qu'il faut trouver un équilibre
entre les deux et que les intérêts privés sont
alors promus comme essentiels à toute reprise, et
non le facteur humain/conscience sociale
représenté par les travailleurs.
L'OCDE indique que le produit intérieur brut
mondial diminuera de 4,5 % cette année
avant de se redresser de 5 %
en 2021. Ces projections représentent une
amélioration de 1,5 en termes de point de
pourcentage pour 2020 et une baisse
de 0,2 point de pourcentage pour l'année
prochaine, par rapport aux dernières estimations
de l'OCDE en juin.
« Ces prévisions sont moins négatives [...]
essentiellement grâce aux résultats meilleurs que
prévu enregistrés en Chine et aux États-Unis au
premier semestre de cette année et aux réponses
apportées massivement par les pouvoirs
publics », dit l'OCDE.
L'assouplissement des mesures de confinement et
la réouverture initiale des entreprises avaient
également contribué à une reprise plus rapide,
a-t-elle ajouté, notant que de nouvelles
restrictions imposées dans certains pays pour
lutter contre la résurgence du virus ralentiraient
probablement le rythme de croissance.
L'OCDE déclare que « tous les pays du G20, à
l'exception de la Chine, auront subi une récession
en 2020. Et bien qu'une reprise fragile soit
attendue l'année prochaine, dans de nombreux pays,
la production à la fin de 2021 sera encore
inférieure à son niveau de fin 2019, et bien en
deçà de ce qui était prévu avant la
pandémie. » Dans ses projections, l'OCDE
prévoit cette année une augmentation
de 1,8 % en Chine.
L'OCDE considère que les États-Unis ont un
meilleur rendement que ses projections, avec une
diminution de 3,8 % en 2020, par
rapport au changement estimé de -7,3 %.
Toutefois, « les perspectives d'une croissance
économique inclusive, résiliente et durable
dépendront de divers facteurs, notamment de la
probabilité de nouvelles vagues d'infections, de
la rigueur avec laquelle les individus
respecteront les consignes et les restrictions
sanitaires, de la confiance des consommateurs et
des entreprises, et de l'ampleur avec laquelle les
initiatives prises par les pouvoirs publics pour
préserver les emplois et aider les entreprises
réussiront à stimuler la demande », déclare
l'OCDE dans son rapport.
L'OCDE met toutefois en garde contre « une
résurgence plus forte de la pandémie ou des
mesures d'endiguement plus strictes pourraient
amputer de 2 à 3 points de pourcentage
le taux de croissance mondial en 2021, ce qui
se traduirait par un chômage encore plus élevé et
une période prolongée d'atonie de
l'investissement ».
En ce qui concerne le Canada, le rapport de
l'OCDE estime que « la production annuelle devrait
se contracter de 9,4 % en 2020 si
le virus revient et impose un nouvel arrêt de
l'activité, et de 8 % si la reprise se
poursuit sans interruption. Dans les deux
scénarios, le rebond ne sera pas suffisamment
dynamique pour que la production renoue avec son
niveau d'avant la COVID-19 d'ici la fin
de 2021. De même, le taux de chômage restera
élevé. Conséquence des nouveaux engagements de
dépenses et des pertes de recettes fiscales, les
soldes budgétaires se dégraderont fortement avant
de se rétablir quelque peu à la faveur de la
diminution des paiements de soutien et du
redressement des revenus. La faiblesse de la
demande tirera l'inflation des prix à la
consommation vers le bas. »
Dans un contexte d'incertitude élevée et
d'accélération des activités économiques selon des
schémas différents dans tous les pays, l'OCDE
appelle les gouvernements à agir davantage pour
aider à renforcer la confiance des citoyens en
apportant un soutien budgétaire, financier et
autres politiques plus souples et plus ciblés.
« Il est important que les autorités se gardent
de commettre l'erreur de resserrer la politique
budgétaire trop rapidement, comme cela s'était
passé après la dernière crise financière », a
dit la cheffe économiste de l'OCDE Laurence Boone.
« Les pouvoirs publics ont une occasion unique de
mettre en oeuvre des plans de relance
véritablement durables, visant à redémarrer
l'activité et à investir dans l'indispensable
modernisation numérique des petites et moyennes
entreprises et dans des infrastructures, des
transports et des logements verts, pour
reconstruire une économie meilleure et plus
verte », a-t-elle ajouté.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 59 - 19 septembre 2020
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