Le Marxiste-Léniniste

Numéro 2 - 26 janvier 2019

Les prétentions sur l'environnement en vue
de l'élection fédérale 2019

Le peuple ne doit pas abandonner sa propre pensée, ses intérêts et sa voix


Le comportement individuel n'est pas le problème - K.C. Adams

À titre d'information
La taxe de vente sur le carbone du gouvernement Trudeau

Offensive antisociale du gouvernement de l'Ontario
Une attaque malhonnête contre le droit à l'éducation et la liberté de parole
Mobilisations partout en Ontario

Le projet de loi 66, Loi de 2018 visant à rétablir la compétitivité de l'Ontario
Le coût humain de la campagne du gouvernement Ford contre la «paperasserie tueuse d'emplois» - Pierre Chénier

La nécessité de s'opposer à l'injustice coloniale
Coastal GasLink détruit une ligne de piégeage des Unist'ot'en par bulldozer
Les actions se poursuivent en appui aux défenseurs de la terre Wet'suwet'en

Non au «changement de régime» au Venezuela
Condamnons les tentatives d'inspiration étasunienne de renverser le gouvernement légitimement constitué de la République bolivarienne du Venezuela - Margaret Villamizar
Dangereux désarroi à l'OÉA - Sir Ronald Sanders, ambassadeur d'Antigua-et-Barbuda aux États-Unis et à l'OÉA
Les Forces armées nationales bolivariennes ratifient la légitimité de Nicolás Maduro en tant que président constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela - Ministère de la Défense du pouvoir populaire

Déclarations sur les développements au Venezuela
L'agression contre le Venezuela doit cesser - Gouvernement de la République de Cuba
Déclaration de la Communauté des Caraïbes
L'Uruguay et le Mexique exhortent les Vénézuéliens à trouver une solution pacifique à leurs différends
Déclaration du ministère des Affaires étrangères de Russie
Non à un coup d'État au Venezuela! - Chapitre d'Ottawa des Mouvements sociaux de l'ALBA
Déclaration de Common Frontiers
Déclaration du Forum de Sao Paolo


Les prétentions sur l'environnement en vue de l'élection fédérale 2019

Le peuple ne doit pas abandonner sa propre pensée, ses intérêts et sa voix


Des participants à une marche à Vancouver le 8 septembre 2018 exigent que les problèmes de l’environnement soient résolus de manière à favoriser le peuple et l'avenir de la planète.

« Les économistes aiment argumenter sur les changements climatiques, autant que sur autre chose. [...] Mais sur le problème le plus important, ils sont d'accord quelle que soit leur appartenance politique. La meilleure façon de lutter contre les changements climatiques, insistent-ils, est d'imposer une taxe mondiale sur le carbone. »
- The Economist,
 28 novembre 2015

Le premier ministre Justin Trudeau dit que ceux qui appuient la taxe sur le carbone sont pour l'environnement tandis que ceux qui la rejettent sont contre l'environnement. Le chef du Parti conservateur Andrew Scheer dit que ceux qui rejettent la taxe sur le carbone sont pour le peuple tandis que ceux qui l'appuient sont contre le peuple. Les jeux sont faits, l'enjeu de l'élection fédérale de 2019 est décidé. Que la farce électorale commence !

C'est un parfait exemple de comment l'oligarchie financière, ses représentants politiques et ses médias annoncent des choses sur un air définitif et tentent ainsi de priver tout le monde du droit de s'engager dans la politique de la responsabilité sociale ét de parler en son propre nom. En ce qui concerne le changement climatique, l'élite dominante veut que tous renoncent à leur pensée, à leurs intérêts et à leur voix et se divisent entre eux en fonction de l'acception ou du rejet de la taxe mondiale sur le carbone.

La science dit, avec des arguments convaincants, que le monde fait face à une crise environnementale à laquelle l'activité humaine a contribué. Le problème se présente comme une augmentation de la température moyenne mondiale due en partie à une accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère qui piège la chaleur. Les scientifiques disent que l'activité humaine joue un rôle dans cette hausse des températures. Des changements doivent se faire dans l'économie et le mode de vie pour limiter le réchauffement de la planète à un degré et demi au-dessus du niveau de 1850.

Le monde impérialiste n'a pas réagi avec de vraies solutions, mais avec des taxes sur le carbone, des crédits de carbone, l'échange de quotas d'émission, des subventions d'État pour des projets « verts » et d'autres stratagèmes pour payer les riches pour renforcer le statu quo et faire payer le peuple pour le problème. L'oligarchie financière dominante refuse d'assumer la responsabilité du gâchis qu'elle a créé avec sa poursuite anticonsciente du profit maximum au détriment des travailleurs et de l'environnement social et naturel. Les oligarques cherchent à rejeter le fardeau des problèmes qu'ils ont créés sur le dos des travailleurs et à garantir que le contrôle, la richesse sociale, le pouvoir et les privilèges de classe de l'élite dominante restent intacts et soient même renforcés.

Les représentants politiques de l'oligarchie financière au sein du système de partis cartellisés tentent d'imposer ces oppositions et désaccords sur l'environnement comme enjeu de l'élection fédérale de 2019. Les électeurs sont forcés de s'aligner pour ou contre la taxe de vente sur le carbone de Trudeau. Des analystes des médias ont déjà annoncé que ce sera la question qui divisera les électeurs qui voteront ou bien pour une taxe sur le carbone avec Trudeau ou bien contre avec les conservateurs d'Andrew Scheer.

Les libéraux de Trudeau et d'autres au sein du NPD et du Parti vert veulent faire passer la taxe sur les ventes de carbone pour paraître comme les défenseurs de l'environnement et capter les inquiétudes des gens concernant le réchauffement de la planète. Ils proclament que quiconque s'oppose à la taxe sur les ventes de carbone est contre l'environnement. Les conservateurs de Scheer et le Parti populaire de Maxime Bernier ont déclaré que l'enjeu des élections fédérales est en effet la taxe sur le carbone de Trudeau et qu'un vote pour eux est un vote contre l'augmentation des taxes.

Le gouvernement de la Saskatchewan et le gouvernement conservateur de l'Ontario se sont distancés du gouvernement fédéral libéral et ne veulent pas que Trudeau leur dise quoi faire. Ils contestent la validité constitutionnelle de la taxe sur le carbone de Trudeau et se sont unis au chef du Parti conservateur fédéral, Andrew Scheer, pour défaire Trudeau, le NPD et les Verts à l'élection d'octobre 2019.

Est-ce bien vrai ? Est-ce là-dessus que les électeurs doivent participer à l'élection de 2019 et s'assurer que leur vote compte ? Avec cette contrainte, cela veut-il dire que si vous êtes inquiets de l'état de l'environnement naturel, vous devez être pour une taxe de vente sur le carbone ? Et si vous craignez les conséquences pour les travailleurs de l'imposition d'encore une autre taxe de vente et que des subventions aux riches oligarques « verts » drainent le trésor public pour enrichir une minorité, cela veut-il dire que vous êtes contre toute mesure pour atténuer les changements climatiques ?

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) appelle les Canadiens à s'assurer que leur vote compte en 2019 en établissant leurs propres objectifs et leur propre ordre du jour et en intervenant dans le cours des événements de manière organisée. Cela se fait en délibérant sur les problèmes qui se posent, en tirant les conclusions qui s'imposent et en prenant des positions qui favorisent leurs intérêts plutôt que les intérêts de ceux qui ont usurpé le pouvoir par la force. Cela se fait en bâtissant l'unité politique du peuple sur la base d'une vision de société qui sert le peuple. Loin d'accepter l'état de choses imposé, le PCC(M-L) appelle les travailleurs à s'unir dans l'action, à assumer la responsabilité sociale, à parler en leur propre nom et à se représenter eux-mêmes.

L'élite dominante présente le problème de la dégradation de l'environnement et des changements climatiques de telle manière que la solution est d'en faire porter le fardeau au peuple par l'augmentation des impôts et par d'autres moyens, et de renforcer les privilèges de classe, le contrôle et la richesse sociale des oligarques. Cela reflète la vérité fondamentale : les oligarques impérialistes n'accepteront pas volontairement les mesures nécessaires pour résoudre les problèmes dans la mesure où elles limitent leur expropriation de profits tirés de la valeur produite par les travailleurs ou affaiblissent leur contrôle sur leurs empires et sur l'économie socialisée.

Le rejet de carbone dans l'atmosphère dû aux activités humaines s'est accéléré avec le développement du système moderne de la grande production industrielle. La science et l'ingéniosité qui ont donné lieu à cette avancée peuvent également trouver des solutions au problème, mais la classe sociale aux commandes doit avoir la motivation et la vision nécessaires. Cette absence de motivation et de vision pour s'attaquer au problème à la source dans le cadre des rapports sociaux, des méthodes de production et de distribution, et du mode de vie actuels, se voit dans le fait que les producteurs réels, les travailleurs, n'ont aucun contrôle sur le système politique et économique. Sans mobilisation politique de masse et sans s'organiser en une force cohérente, les travailleurs n'ont pas le pouvoir de donner une nouvelle direction à l'économie et de résoudre les problèmes.

Voilà le véritable enjeu de l'élection.

Haut de page


Le comportement individuel n'est pas le problème

La taxe sur les ventes du carbone est considérée comme une mesure permettant de modifier les comportements. Mais le comportement n'est pas le problème. Le comportement n'a pas causé le problème du changement climatique et les efforts pour changer le comportement ne résoudront pas le problème. Il n'en ressortira que des paroles creuses. La cause du changement climatique induit par l'homme est le système économique impérialiste, ainsi que le mobile et la conception du monde de ceux qui le contrôlent. Le motif du gain individuel maximal en concurrence avec les autres tout en exploitant les travailleurs et une conception du monde exempte de responsabilité sociale, sont en contradiction avec le caractère socialisé de l'économie. Ce caractère exige une motivation et une perspective de responsabilité sociale et de coopération pour la défense des droits et du bien-être de tous, un déploiement sur la reproduction élargie de l'économie collective, l'humanisation de l'environnement social et naturel et l'avancement des intérêts généraux de la société. Le problème ne sera résolu qu'avec une motivation et une perspective de responsabilité sociale et de coopération.

La taxe sur le carbone ne change pas la motivation et la perspective de ceux qui sont aux commandes, car les oligarques impérialistes sont par nature égoïstes à l'extrême. Tout en poursuivant le motif et la vision de l'oligarchie financière par des actes qui alourdissent les impôts des travailleurs, le gouvernement Trudeau se livre à une manoeuvre cynique pour duper les crédules.

À certains égards, la taxe sur les ventes de carbone est similaire aux taxes sur le tabac et l'alcool. Ces taxes s'attaquent aux travailleurs individuels sans s'occuper des conditions sociales à la base des problèmes de tabagisme et de l'abus de drogues et d'alcool. Certains oligarques accumulent d'énormes profits en exploitant ces problèmes, lesquels continuent de s'aggraver, comme le montre la crise des opioïdes par exemple.

En ce qui concerne les modes de transport, une taxe sur les ventes de carbone sous-entend que les Canadiens devraient changer de comportement et abandonner la conduite automobile individuelle. Mais la culture de l'automobile est créée par la motivation des oligopoles de l'industrie de l'automobile à faire de l'argent. La conception et l'infrastructure des villes, y compris le manque de transport en commun, encouragent la culture de l'automobile. Le problème est particulièrement grave dans les petites localités éloignées où une voiture est une nécessité.

Que les libéraux de Trudeau se prétendent préoccupés par le réchauffement planétaire est le comble du cynisme et de l'hypocrisie. Ils ont criminalisé l'opposition à l'envoi de bitume à Vancouver via le pipeline Trans Mountain, ils chantent les louanges d'une économie basée sur l'exportation des matières premières, en particulier des produits à base de carbone, et foulent au pied les relations de nation à nation avec les peuples autochtones, n'hésitant pas s'il le faut à déployer les forces paramilitaires de la GRC dans le nord de la Colombie-Britannique. En outre, ils sont résolus à alimenter l'économie de guerre et l'armée des États-Unis, qui est le principal contributeur aux gaz à effet de serre.[1]

Toutes les taxes individuelles telles que l'impôt sur le revenu, les taxes de vente, les taxes sur les salaires et les taxes foncières, les taxes sur le carbone et les frais d'usagers pour les programmes sociaux et les services publics, tels que les frais pour le transport en commun et des péages sur les routes et les ponts, devraient être supprimées. Le pouvoir de taxation de l'État est social et non pas individuel ou privé, d'autant plus que la grande majorité de la production est produite au sein d'une économie socialisée interdépendante.

L'abolition des taxes individuelles est un des fronts de la lutte des classes. Les réclamations de l'État pour gérer ses affaires improductives telles que l'armée devraient être faites directement aux entreprises privées et publiques à partir de la valeur que produisent les travailleurs et non aux individus. Les entreprises qui consomment de la valeur sociale provenant de l'éducation de masse, les établissements de santé et d'autres institutions devraient redonner directement la valeur sociale équivalente que leurs employés reproduisent aux institutions sociales qui ont généré cette valeur, telles que les écoles, les universités, les hôpitaux, etc.

Pour les besoins de l'appareil d'État, il faut un autre critère pour déterminer le montant que le gouvernement exproprie de la valeur que produisent les travailleurs. Cela pourrait être un taux d'imposition des entreprises ou un pourcentage de l'ancienne et de la nouvelle valeur. C'est d'ailleurs de cette façon que le profit devrait être calculé, selon une formule moderne pour déterminer le prix de production de tous les produits de base, en particulier des moyens de production.

Notes

 1. Voir : « La Cour d'appel fédérale annule l'approbation de l'expansion du pipeline Trans Mountain », Peggy Morton, LML, 8 septembre 2018

« Le gouvernement Trudeau achète le pipeline Trans Mountain dans un stratagème à grande échelle pour payer les riches », LML, 2 juin 2018

Voir aussi :

« Le projet de LNG Canada et l'environnement naturel », K.C. Adams, LML, 27 octobre 2018

« Le projet LNG Canada dans le nord de la Colombie-Britannique », K.C. Adams, LML, 13 octobre 2018

Haut de page


À titre d'information

La taxe de vente sur le carbone
du gouvernement Trudeau

Le gouvernement Trudeau soutient que les changements climatiques sont une affaire de sécurité nationale. Il dit que puisque les changements climatiques nous affectent tous, il est dans l'intérêt national d'agir et donc le gouvernement fédéral peut et doit imposer une taxe sur le carbone à tout le monde.

Le gouvernement de la Saskatchewan a entrepris un recours judiciaire pour contester l'autorité du gouvernement fédéral pour imposer une taxe fédérale sur le carbone puisque celle-ci empiéterait sur les compétences provinciales. Dans son mémoire adressé à la cour pour soutenir ses efforts pour imposer une taxe sur le carbone au Québec, à toutes les provinces et aux territoires, le gouvernement fédéral prétend que son pouvoir provient de « la paix, l'ordre et le bon gouvernement », l'article 91 de la Loi constitutionnelle de 1867. Les libéraux disent que cela permet au gouvernement fédéral de s'ingérer et d'intervenir à l'échelle nationale lorsque l'une des composantes d'une politique touche à l'intérêt national.

« Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont une question d'une telle importance pour l'intérêt de la nation dans son ensemble, que les émissions de GES doivent être traitées sur une base nationale », selon les documents déposés devant la cour par le gouvernement.

D'autre part, selon le document de la Saskatchewan, « le procureur général soutient que la cour ne devrait pas se laisser influencer par les argumentations sur l'importance du changement climatique dans le monde aujourd'hui... La compétence législative en vertu de notre constitution n'est pas déterminée par l'importance d'une question. »

Tyler Dawson du National Post fait valoir :

« En somme, ce qui est soulevé par ce procès est quel palier de gouvernement a la compétence de réglementer les émissions de carbone. Ou est-ce qu'il s'agit d'une compétence partagée par laquelle le gouvernement fédéral peut imposer une taxe et où les provinces sont libres elles aussi d'avoir des politiques sur le carbone ? Aussi, si la compétence revient au gouvernement fédéral, comment la constitution octroie-t-elle ce pouvoir ?

« Pourquoi les libéraux croient qu'ils ont le pouvoir d'imposer aux provinces une tarification du carbone ?

« Le gouvernement fédéral dit que ce pouvoir lui vient de la clause POBG — l'article concernant la paix, l'ordre et le bon gouvernement — de la constitution. Puisque le changement climatique nous affecte tous, c'est une question d'intérêt national et par conséquent le gouvernement fédéral peut imposer une taxe sur le carbone.

« Une approche de coopération serait préférable, mais la Saskatchewan dit que l'approche fédérale est contraire à la coopération puisqu'il n'y a pas moyen de refuser d'y participer. 'Rien de moins ne satisfera le principe que les provinces sont souveraines et autonomes dans le champ de leurs compétences et qu'aucun niveau de gouvernement n'est subordonné à un autre', dit-il.

« Évidemment, le gouvernement fédéral est en désaccord. 'La compétence fédérale de légiférer sur une question d'ordre national ne modifie pas l'équilibre du pouvoir législatif, mais procure plutôt au parlement un outil flexible qui reflète l'ampleur du problème', poursuit-il.

« Les avocats du gouvernement fédéral soutiennent que la taxe sur le carbone n'est pas une taxe. Ce serait plutôt une mesure réglementaire qui viserait à modifier les comportements en incitant les gens à utiliser moins de carbone. Ils soutiennent que pour qu'on puisse parler de taxe, il faut que le but premier de cette taxe soit d'augmenter les revenus. »

Extraits des documents du gouvernement fédéral

En octobre 2016, le premier ministre a annoncé l'Approche pancanadienne pour une tarification de la pollution par le carbone (le modèle fédéral), qui offre aux provinces et aux territoires la latitude nécessaire pour élaborer leur propre système de tarification de la pollution par le carbone, et qui présente les critères que tous les systèmes doivent respecter pour être rigoureux, équitables et rentables.

Le gouvernement fédéral s'était aussi engagé à mettre en oeuvre un système fédéral de tarification de la pollution par le carbone dans les provinces et territoires qui le demanderaient ou dans ceux qui auraient mis en place un système qui ne répond pas aux critères du modèle fédéral.

La Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, adoptée le 21 juin 2018, se divise en deux parties :

Un système d'échange pour les grandes industries, que l'on appelle le système de tarification fondé sur le rendement ;

Une redevance réglementaire sur les combustibles (redevance sur les combustibles).

Les provinces et les territoires avaient jusqu'au 1er septembre 2018 pour présenter leur plan.

Les systèmes provinciaux s'appliqueront en Colombie-Britannique, en Alberta, au Québec, en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard, à Terre-Neuve et au Labrador. Le gouvernement de ces provinces est soit déjà en train de mettre en oeuvre un système de tarification de la pollution par le carbone conforme au modèle fédéral, soit en voie de le faire.

En Ontario, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, à l'Île-du-Prince-Édouard et en Saskatchewan (partiellement), le système de tarification fédéral pour les grandes industries entrera en vigueur à compter de janvier 2019.

En Saskatchewan, en Ontario, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick, la redevance fédérale sur les combustibles entrera en vigueur à compter d'avril 2019, puisque ces gouvernements n'ont pas établi de système de tarification de la pollution par le carbone qui soit conforme au modèle fédéral.

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest prévoit mettre en oeuvre, le 1er juillet 2019, un système qui respecte le modèle fédéral. Le système fédéral de tarification de la pollution par le carbone s'appliquera au Yukon et au Nunavut. Le système fédéral s'appliquera dans les territoires à compter du 1er juillet 2019, ce qui assurera l'harmonisation entre les territoires.

Toutes les recettes directes provenant du système fédéral de tarification de la pollution par le carbone seront remises à la province ou au territoire où elles ont été générées. Les gouvernements provinciaux et territoriaux qui se sont engagés à lutter contre les changements climatiques en adoptant de manière volontaire le système fédéral recevront ces recettes directement du gouvernement fédéral et pourront décider de leur usage.

Le système fédéral de tarification de la pollution par le carbone ne vise pas à générer des recettes. Il vise plutôt à faire prendre conscience que la pollution a un prix, à donner aux Canadiens des moyens d'agir, et à favoriser une croissance plus propre et un avenir plus durable.

[Commentaire de la rédaction : Il faudra contester cette question de coût et de valeur liés à la pollution. La valeur économique objective est engendrée par le temps de travail de la classe ouvrière engagée dans le travail productif au sein de l'économie socialisée et qui transforme les ressources naturelles en valeur d'usage. Par le biais d'une taxe de vente, le gouvernement prend la valeur de l'économie pour répondre aux quelconques objectifs qu'il s'est fixés. La taxe de vente réduit le montant de valeur économique disponible pour la classe ouvrière. Le gouvernement dit que « la majeure partie des recettes directes provenant de la redevance réglementaire sur les combustibles » sera retournée directement au peuple et le reste sera consacré à l'infrastructure générale. La question qui s'impose est quel est alors l'objectif de la taxe de vente sur le carbone si, selon le gouvernement, il va redonner d'une main ce qu'il prend de l'autre. Comment cela contribue-t-il à changer la direction de l'économie pour que celle-ci n'endommage pas l'environnement ? Pour ce faire, il faut priver ceux qui contrôlent l'économie socialisée du pouvoir d'endommager l'économie.]

C'est pourquoi, dans les provinces qui n'ont pas pris d'engagement à l'égard de la tarification de la pollution par le carbone (l'Ontario, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et la Saskatchewan), le gouvernement fédéral suggère de remettre la majeure partie des recettes directes provenant de la redevance réglementaire sur les combustibles aux particuliers et aux familles de la province d'où proviennent les recettes, et ce, sous la forme de paiements de l'Incitatif à agir pour le climat.

Pour la plupart des ménages dans ces provinces, le paiement de l'Incitatif à agir pour le climat sera supérieur aux coûts supplémentaires qu'ils auront payés dans le cadre de la tarification de la pollution par le carbone. Les gens qui adoptent des pratiques à plus faibles émissions de carbone seront avantagés par cet incitatif.

Selon l'approche proposée, les particuliers recevront le paiement de l'Incitatif à agir pour le climat en un seul versement pour l'année au complet lorsqu'ils auront rempli leur déclaration de revenus (à compter du début de 2019).

Les résidents de petites collectivités rurales auront droit à un supplément de 10 % en raison de leurs besoins particuliers.

En Ontario, par exemple, le montant de base pour une famille de quatre personnes sera de 307 dollars en 2019.

Le montant du paiement de l'Incitatif à agir pour le climat augmentera chaque année en fonction de la hausse du prix de la pollution par le carbone établi dans le cadre du système fédéral de tarification de la pollution par le carbone.

Le ministre des Finances fera une annonce chaque année concernant le montant du paiement de l'Incitatif à agir pour le climat, en fonction de la hausse du prix de la pollution par le carbone et du montant à jour des recettes directes. En Ontario, par exemple, d'ici 2022, le montant de base pour une famille de quatre personnes devrait atteindre 718 dollars.

Dans chaque province qui ne s'est pas engagée à mettre un prix sur la pollution par le carbone, les recettes directes provenant de la redevance réglementaire fédérale sur les combustibles qui ne sont pas remises directement aux particuliers et aux familles sous la forme de paiements de l'Incitatif à agir pour le climat seront mises  de côté en vue d'aider les écoles, les hôpitaux, les petites et moyennes entreprises, les collèges et universités, les municipalités, les organisations sans but lucratif et les communautés autochtones dans la province.

La tarification du carbone réduit la pollution au coût le plus bas pour les entreprises et les consommateurs. Un système de tarification de la pollution par le carbone bien conçu constitue un incitatif pour l'action climatique et l'innovation propre tout en protégeant la compétitivité. La tarification du carbone est une solution efficiente et rentable parce qu'elle permet aux entreprises et aux ménages de décider par eux-mêmes de la meilleure façon de réduire la pollution, ce qui leur permettra aussi souvent de faire des économies.

La tarification de la pollution par le carbone stimule l'innovation, ce qui aide les entreprises canadiennes à être concurrentielles dans l'économie à faibles émissions de carbone en plein essor. La tarification de la pollution favorise l'innovation ainsi que la création et l'adoption de technologies et de procédés propres.

(https://www.canada.ca/fr/services/environnement/meteo/changementsclimatiques.html)

La taxe sur le carbone, selon Wikipédia (extraits)

La taxe carbone est une taxe environnementale sur les émissions de dioxyde de carbone.

Le carbone est présent dans tous les hydrocarbures (charbon, pétrole et gaz naturel) et est converti en dioxyde de carbone (CO2) et en d'autres produits lorsqu'il est brûlé. [...]

Le CO2 est un gaz à effet de serre qui retient la chaleur. [...]

Les taxes sur le carbone peuvent être une taxe régressive, en ce sens qu'elles peuvent affecter directement ou indirectement les groupes à faible revenu. [...]

La plupart des taxes liées à l'environnement ayant des incidences sur les émissions de gaz à effet de serre dans les pays de l'OCDE sont perçues sur les produits énergétiques et les véhicules à moteur, plutôt que directement sur les émissions de CO2. [...]

En 2018, les efforts du président français Emmanuel Macron pour mettre en place une taxe sur le carbone ont provoqué des manifestations massives de citoyens, obligeant le gouvernement à suspendre à nouveau la taxe. [...]

Le 4 décembre, le gouvernement français a suspendu la taxe sur le carbone car, a déclaré le premier ministre français Édouard Philippe, « aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la nation. » [...]

Haut de page


Offensive antisociale du gouvernement de l'Ontario

Une attaque malhonnête contre le droit à l'éducation et la liberté de parole

Le gouvernement de l'Ontario a publié un décret qui cible les étudiants, les professeurs et le personnel des établissements d'enseignement postsecondaire et leurs organisations de défense collective. Le décret du 17 janvier comprend trois parties :

 1) une réduction des frais de scolarité de 10 % dans l'ensemble des établissements ;

 2) des modifications apportées au programme d'aide financière aux étudiants de l'Ontario qui alourdissent le fardeau financier des élèves et de leurs familles ;

 3) l'obligation pour les administrations postsecondaires de rendre facultative l'adhésion aux associations étudiantes qui sont les organisations de défense collective de l'ensemble des étudiants.

Des attaques contre le droit des étudiants de s'organiser

Le gouvernement cherche à dissimuler et à imposer la liquidation des organisations de défense collective des étudiants. Le gouvernement considère que c'est nécessaire pour imposer de nouveaux changements antisociaux dans l'éducation. Il s'efforce de saper la résistance des jeunes et des étudiants face aux attaques du gouvernement contre leurs droits. Il veut un moyen légal pour traiter en criminels et rendre illégaux les jeunes et les étudiants qui s'organisent pour résister à la direction antisociale, antiouvrière et proguerre des gouvernements provinciaux et fédéral qui intègrent encore plus le Canada et l'Ontario à la machine de guerre américaine.

Le gouvernement Ford a annoncé que, dès l'année prochaine, chaque établissement postsecondaire sera tenu de permettre aux étudiants de se soustraire à « tous les frais non essentiels non liés aux frais de scolarité », ce qui constitue une attaque ouverte contre le droit des étudiants de s'organiser et leur droit de résister. Merrilee Fullerton, ministre de la Formation et des Collèges et Universités, a déclaré dans un communiqué de presse que « [chaque étudiant en Ontario pourra] décider de quels frais de scolarité elle ou il souhaite s'acquitter et de la façon dont cet argent sera attribué. Les frais destinés aux initiatives essentielles en matière de santé et de sécurité sur les campus continueront d'être obligatoires.

« Les frais étudiants en Ontario peuvent atteindre jusqu'à 2 000 $ par année et, trop souvent, obligent les étudiants à payer pour des services qu'ils n'utilisent pas et pour des organisations dont ils ne soutiennent pas les activités. Nous veillerons à ce que les étudiants bénéficient de la transparence et de la liberté de choix en ce qui concerne les services des campus et les organisations qui ont accès à leur argent. »

En fait, ces mesures ciblent spécifiquement l'organisation collective du mouvement étudiant puisque la clause de retrait ne s'appliquera pas aux « frais destinés à financer les principaux services et installations offerts sur l'ensemble du campus ou les frais qui contribuent à la santé et à la sécurité des étudiantes et étudiants [qui] sont considérés comme obligatoires et continueront de faire partie de la structure tarifaire. Les services essentiels sur les campus comprennent les programmes d'accompagnement à pied, les services de santé et de counselling, les sports et les loisirs ainsi que le soutien scolaire. »[1]

Le gouvernement dissimule ses véritables intentions derrière la reconnaissance de l'importance de ces programmes et infrastructures. En ciblant l'organisation collective du mouvement étudiant, il vise leur conscience collective. Même les « services » que le gouvernement dit vouloir maintenant ont été obtenus par la mobilisation des étudiants et de leurs organisations. L'objectif est d'empêcher les étudiants de prendre leurs propres décisions sur des questions qui les concernent sur les campus en rendant facultative l'adhésion aux associations étudiantes indépendantes et aux autres groupes sur les campus qui ne sont pas sous le contrôle de l'administration des universités, des collèges ou du gouvernement. Le gouvernement donnera aux étudiants la « liberté de choix » leur permettant de se soustraire à ces droits d'adhésion « non essentiels », sachant pertinemment qu'une majorité d'étudiants est à court d'argent.

Ce faisant, la prétention du gouvernement de défendre le « choix individuel » est fondée sur la fausseté que les droits collectifs nient les droits individuels. Cela suppose qu’il n’existe pas de société ayant des intérêts généraux avec lesquels les intérêts individuels et collectifs doivent être harmonisés, tandis que les intérêts individuels et collectifs doivent également être harmonisés entre eux. Loin de donner à la société un but qui réponde aux besoins de ses membres et de l’époque, les individus sont transformés en personnes aléatoires avec des préférences et des aversions individuelles que les monopoles satisferont. C'est une conception du monde profondément antisociale et des mesures destructrices qui ont des conséquences antisociales.

Réduction des frais de scolarité sans compensation par un financement accru du gouvernement

Le gouvernement dit que les frais de scolarité seront réduits de 10 %. La réduction affectera les budgets des universités et des collèges, car les fonds ne sont pas remplacés par du financement par le gouvernement. Cela va pousser les établissements d'enseignement à poursuivre leur propre restructuration pour compenser la perte de ces fonds. La réduction servira sans aucun doute à justifier une atteinte aux droits des professeurs et du personnel des campus, comme cela a été le cas par le passé.

Un autre résultat sera d'inciter ces institutions à rechercher un financement encore plus important auprès des monopoles privés en échange de recherche et de formation dispensées à leurs futurs employés. Un financement privé plus important, en dehors de toute réglementation publique, pour s'attirer des jeunes scolarisés, s'accompagne toujours d'une influence plus grande des monopoles sur les programmes dispensés et les autres aspects de l'éducation.

Les étudiants paieront moins de frais de scolarité à court terme ; cependant, d'autres mesures qui sont mises en place en font un exercice qui consiste à donner d'une main pour enlever encore plus de l'autre. Le gouvernement Ford tente délibérément de cacher ses plans et ses actions sur ce front.

Changements aux programmes de prêts étudiants

Le gouvernement impose des modifications au programme de prêts aux étudiants pour que les étudiants aient plus de difficultés à obtenir des prêts pour financer leurs études tout en remplaçant les bourses existantes par des prêts. Les mesures comprennent une réduction des bourses non remboursables et leur remplacement par des prêts. Pour ce faire, le gouvernement abaissera les seuils du revenu familial associés à l'admissibilité à la subvention ontarienne aux étudiants. Le gouvernement a également introduit l'imposition d'intérêts sur les prêts étudiants au cours de la période de grâce de six mois suivant l'obtention du diplôme avant que les étudiants commencent à rembourser leur prêt. [2]

Ces mesures sont présentées comme le déplacement de prêts vers ceux « qui en ont le plus besoin ». C'est une tentative insidieuse de diviser la jeunesse entre ceux qui en ont « le plus besoin » et ceux qui soi-disant en ont « le moins besoin », de manière à nier le droit de tous les jeunes à une éducation que la société a le devoir de fournir. Un des aspects de l'offensive antisociale néolibérale consiste à éliminer l'universalité dans les programmes sociaux sous prétexte de consacrer les fonds disponibles à ceux qui en ont le plus besoin. Cela remet en cause la définition moderne selon laquelle l'économie de la grande production industrielle est capable de garantir les droits et le bien-être de tous et que l'État est tenu de le faire.

Avec ces mesures du gouvernement Ford, les étudiants et leurs familles finiront non seulement par payer plus pour leurs études, mais ils subiront également de plus fortes pressions pour faire la demande de prêts publics et, lorsque ceux-ci ne seront pas disponibles, pour faire une demande de prêts privés à des taux d'intérêt plus élevés. Les prêts publics et privés transfèrent de plus grandes quantités de fonds des étudiants et de leurs familles à l'oligarchie financière, ce qui renforce sa richesse et son pouvoir.


Notes

 1.Au fil des ans, sur de nombreux campus, les étudiants ont voté lors de référendums pour financer des installations sur les campus, en particulier sportives et récréatives, les gouvernements ayant refusé d'investir dans les conditions nécessaires à leur éducation. Ces mesures ont permis aux gouvernements de se soustraire à leurs obligations de financer adéquatement l'éducation et de transférer plutôt des fonds publics disponibles vers des stratagèmes pour payer les riches en faveur des monopoles mondiaux. En outre, les associations étudiantes ont mis en place des programmes pour les étudiants, financés au moyen de frais afférents approuvés par référendum, tels que les régimes de soins de santé et de soins dentaires, etc. De tels programmes compensent également le refus des gouvernements successifs de fournir aux jeunes les conditions nécessaires à une vie saine. De cette façon, le gouvernement continuera de se soustraire à ses obligations grâce aux frais afférents, quelle que soit la capacité de payer de chaque étudiant.

 2. Pour l'année scolaire 2019-2020, un communiqué de presse du gouvernement indique que le Régime d'aide financière aux étudiantes et étudiants de l'Ontario (RAFEO) :

- continuera d'octroyer des bourses aux étudiantes et étudiants qui en ont le plus besoin ;

- s'assurera que les étudiants qui reçoivent l'aide du RAFEO sont des étudiants qui ont des besoins financiers manifestes et éliminera la portion non fondée sur les besoins de la Subvention ontarienne d'études ;

- fera passer la part des fonds destinés aux familles à faible revenu de 69 % à72 % ;

- garantira que 82 % des bourses seront accordées aux étudiants dont le revenu familial est inférieur à 50 000 $, comparativement à 76 % dans le cadre du régime précédent ;

- abaissera les seuils du revenu familial associés à l'admissibilité à la Subvention ontarienne d'études, accordera des prêts provinciaux aux étudiantes et étudiants à faible revenu et augmentera le plafond par semestre du Prêt étudiant de l'Ontario ;

- fondera le calcul de l'aide financière aux étudiantes et étudiants sur une contribution des étudiants qui reflète la récente augmentation du salaire minimum et augmentera les taux de contribution des parents pour les ramener au niveau de ceux de 2017-2018 ;

- fera en sorte que l'allocation destinée aux frais d'ordinateurs et d'informatique corresponde à un achat unique plutôt qu'à une dépense admissible pour chaque année d'études ;

- modifiera la définition du terme étudiant indépendant aux fins du RAFEO, à savoir une personne ayant quitté l'école secondaire depuis six ans au lieu de quatre ans actuellement pour tenir compte des préoccupations soulevées dans le récent rapport de la vérificatrice générale. Par conséquent, le revenu des parents sera pris en compte dans l'évaluation des besoins du RAFEO jusqu'à six ans après la fin des études secondaires ;

- modifiera le ratio entre les bourses ou les subventions et les prêts pour exiger que l'emprunt de l'Ontario représente un minimum de 50 % pour les étudiants qui entreprennent un deuxième diplôme (p. ex. certificats collégial postdiplôme, études supérieures, études de droit, etc.) dans les établissements financés par les fonds publics de l'Ontario ainsi que pour les étudiants inscrits dans un établissement à l'extérieur de l'Ontario ;

- maintiendra le seuil de revenu annuel actuel de 25 000 $ pour le Programme d'aide au remboursement, afin que les étudiantes et étudiants puissent avoir un répit entre la fin de leurs études et le moment où ils doivent commencer à rembourser leur prêt ;

- harmonisera les modalités de remboursement de l'Ontario avec celles du gouvernement fédéral en appliquant des intérêts durant la période de grâce de six mois, afin de réduire la complexité pour les étudiants.

Haut de page


Mobilisation partout en Ontario


Toronto, 25 janvier 2019

Partout en Ontario, des étudiants de niveau postsecondaire s’opposent à l’offensive antisociale du gouvernement Ford en matière d’éducation, notamment aux atteintes à leur droit de s’organiser collectivement au sein de leurs syndicats et associations d’étudiants. Ils ont hardiment affirmé que l'éducation est un droit et que la richesse de la société doit être mise à la disposition de ce droit en pratique, afin que leurs compétences et leurs talents s'épanouissent et qu'ils peuvent avoir un avenir prometteur et apporter leur contribution à la société. Ils refusent d'être appauvris ou criminalisés pour avoir affirmé leur droit à l'éducation.

Les étudiants organisent une journée d'action à l'échelle de la province le 4 février. Participez aux actions et soutenez les étudiants!

Toronto, 25 janvier






Windsor, 24 janvier



Brantford, 24 janvier


Ottawa, 22 janvier


London, 18 janvier


Toronto, 18 janvier

Haut de page


Le projet de loi 66, Loi de 2018 visant à rétablir la compétitivité de l'Ontario

Le coût humain de la campagne du gouvernement Ford contre la «paperasserie tueuse d'emplois»


Manifestation à Toronto le 15 octobre 2018 contre le projet 47, adopté par le gouvernement Ford en novembre, qui porte atteinte aux droits des travailleurs.

Le gouvernement ontarien de Doug Ford a déposé le projet de loi 66, la Loi de 2018 visant à rétablir la compétitivité de l'Ontario, le 6 décembre 2018, le jour où l'Assemblée législative a ajourné ses travaux jusqu'au 19 février. Le projet de loi a passé l'étape de la première lecture le même jour et le gouvernement a affiché une page de commentaires en ligne du 6 décembre 2018 au 20 janvier.

Le gouvernement de l'Ontario décrit ce projet de loi comme le « deuxième d'une série présentée dans le cadre du Plan d'action pour un Ontario ouvert aux affaires visant à stimuler l'investissement commercial, à créer de bons emplois et à rendre l'Ontario plus concurrentiel en éliminant les règlements inutiles, rigides ou désuets. »

La première de ces lois a été la Loi de 2018 pour un Ontario ouvert aux affaires, ou Loi 47, qui a reçu la sanction royale le 21 novembre dernier. Entre autres choses, la Loi 47 a annulé l'augmentation du salaire minimum de 14 $ à 15 $ qui devait entrer en vigueur le 1er janvier et a gelé le salaire minimum au taux actuel jusqu'au 1er octobre 2020. En plus de s'attaquer aux travailleurs qui touchent le salaire minimum, la Loi a notamment annulé la norme légale de deux jours de congé de maladie payés pour tous les travailleurs et la mesure qui interdisait aux employeurs d'exiger que les employés fournissent une note du médecin pour prouver qu'ils sont malades.

Le projet de loi 66 est un projet de loi omnibus qui modifie 18 lois existantes.[1] Aucune consultation n'a été tenue avec les travailleurs et le public au sujet de ces changements qui vont profondément affecter la vie des Ontariens.

Voici certains des aspects principaux du projet de loi :

Changements à la Loi de 1995 sur les relations de travail

L'annexe 9 modifie la Loi de 1995 sur les relations de travail de sorte que les municipalités et certains conseils locaux, conseils scolaires, hôpitaux, collèges, universités et organismes publics soient réputés être des employeurs extérieurs à l'industrie de la construction.

Cela veut dire que les syndicats qui représentent des employés de ces agences et institutions publiques, qui sont employés ou susceptibles d'être employés dans l'industrie de la construction, ne les représentent plus. Toute convention collective qui lie l'employeur et le syndicat cesse de s'appliquer dans la mesure où elle s'applique à l'industrie de la construction. En agissant ainsi, le gouvernement se prépare à désyndiquer sur une échelle de masse les travailleurs actuels de la construction et le travail de construction qui se fait dans les institutions publiques et à annuler des conventions collectives ayant force de loi sans le consentement ou la permission des travailleurs concernés. Il s'agit d'une attaque frontale contre les salaires et les conditions de travail des travailleurs de la construction, contre le droit de s'organiser et d'être membre d'un collectif et de travailler dans le secteur de la construction dans des conditions salubres et sécuritaires. Et cela se passe au moment où les décès et les blessures continuent d'être en hausse dans le secteur de la construction en Ontario.

Changements à la Loi de 2000 sur les normes d'emploi

Le projet de loi 66 annule la clause de la loi selon laquelle les employeurs doivent obtenir l'approbation du directeur des normes d'emploi pour conclure des ententes autorisant leurs employés à travailler plus de 48 heures dans une semaine de travail, à l'intérieur d'une limite de soixante heures de travail par semaine. Le projet de loi prévoit l'abrogation de la limite de 60 heures de travail par semaine.

Le projet de loi 66 annule aussi l'exigence selon laquelle les employeurs doivent recevoir l'autorisation du directeur des normes d'emploi pour conclure des ententes leur permettant de calculer la moyenne des heures de travail d'un employé servant à établir la rémunération des heures supplémentaires à laquelle il a droit. Les travailleurs, surtout les travailleurs non organisés, ont déjà beaucoup de difficulté à faire appliquer les clauses actuelles de la loi. Le gouvernement Ford entend contourner cyniquement cette difficulté en éliminant purement et simplement les clauses en question.

Le projet de loi annule aussi l'exigence que l'employeur doit placarder à l'endroit de travail une affiche publiée par le ministre au sujet des droits et des obligations des employeurs et des employés en vertu de la Loi sur les normes d'emploi.

Changements à la Loi sur l'aménagement du territoire


Manifestation devant les bureaux de la ministre de l'Environnement
Lisa Thompson le 24 décembre 2018

Certaines des mesures les plus régressives et dangereuses qu'introduit le projet de loi 66 se retrouvent dans les changements apportés à la Loi sur l'aménagement du territoire. Cet article du projet de loi a provoqué la colère et un mouvement d'opposition dès qu'il a été déposé. Le 23 janvier, le ministre des Affaires municipales Steve Clark a écrit sur les médias sociaux que le gouvernement conservateur « a entendu les préoccupations soulevées par les députés, les municipalités et les citoyens concernant l'annexe 10 du projet de loi 66 et lorsque l'assemblée législative reprendra ses travaux en février, nous n'allons pas poursuivre avec l'annexe 10». Reste à voir si cet annexe va effectivement être retiré du projet de loi à la reprise des travaux.

La loi sur l'aménagement établit les règles de base de la planification de l'aménagement du territoire en Ontario. L'annexe 10 du projet de loi modifie la loi en ajoutant une nouvelle clause qui permet à une municipalité d'adopter un règlement « sur l'aménagement ouvert aux affaires ». Selon le gouvernement Ford, cette mesure aurait été « un outil de développement économique » qui permet aux municipalités « de faire en sorte qu'elles peuvent agir rapidement pour attirer des entreprises qui sont à la recherche de sites de développement ».

Un règlement sur l'aménagement ouvert aux affaires va faire partie des pouvoirs de zonage d'une municipalité. Le projet de loi tel que déposé prévoit toutefois qu'avant d'adopter un tel règlement, une municipalité doit demander l'approbation du ministre des Affaires municipales et du Logement.

La demande doit comprendre une résolution du conseil et tout « critère prescrit ». Cela comprend l'« information sur l'aménagement ouvert aux affaires, y compris les détails concernant l'opportunité d'emploi proposée et [la démonstration que le règlement] va constituer une source majeure d'emplois nouveaux ». Le seuil minimum est de 50 nouveaux emplois dans des municipalités de moins de 250 000 habitants et de 100 emplois dans des municipalités qui en comprennent plus de 250 000. Le « critère prescrit » doit aussi « identifier l'usage » et l'usage « résidentiel, commercial ou de commerce de détail » ne peut pas être « l'usage premier » du projet. Le processus ne prévoit aucun avis public et aucune audience publique avant que soit adopté un règlement d'aménagement ouvert aux affaires.

Une fois que le « règlement d'aménagement ouvert aux affaires » est approuvé par le gouvernement provincial et adopté, plusieurs clauses contenues dans la Loi sur l'aménagement du territoire et dans les lois suivantes ne s'appliqueront pas à quelque « projet de développement qui sera proposé » :

la Loi de 2006 sur l'eau saine ;
la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs ;
la Loi de 2005 sur la ceinture de verdure ;
la Loi de 2008 sur la protection du lac Simcoe ;
la Loi de 2006 sur Metrolinx ;
la Loi de 2001 sur la conservation de la moraine d'Oak Ridges ;
la Loi de 1994 sur la planification et l'aménagement du territoire de l'Ontario ;
la Loi de 2005 sur les zones de croissance ;
la Loi de 2016 sur la récupération des ressources et l'économie circulaire.

Ces lois qui sont niées sont souvent chargées d'une histoire importante, qui comprend parfois des décès qui ont frappé les Ontariens et des dommages à l'environnement.

Par exemple, la Loi de 2006 sur l'eau saine a été adoptée en réponse à la tragédie de Walkerton de 2000. La contamination de l'eau potable de Walkerton, qui avait été causée par une purification et des tests de l'eau inadéquats à la suite de la privatisation du système, a causé la mort de 7 personnes et rendu des milliers d'autres très malades. À la suite de la tragédie de Walkerton, la Loi de 2006 sur l'eau saine a mis en place des plans de protection des sources d'approvisionnement en eau afin de protéger les installations d'eau potable à l'échelle de l'Ontario. Le projet de loi 66 s'attaque à ces mesures et ouvre la voie à d'autres tragédies de contamination de l'eau.

Selon le gouvernement Ford, un « emploi » ne comprend pas la protection de l'environnement pour les Ontariens, la santé et la sécurité des travailleurs, des conditions de vie et de travail adéquates ou encore le droit des travailleurs à s'organiser en collectif afin d'avoir une voix et de défendre leurs intérêts. Le gouvernement considère qu'un travailleur est un moyen de production semblable à une machine, et l'« emploi » qu'il occupe comme un simple instrument du profit privé. Tout ce qui se dresse devant cet « emploi », tel un degré de responsabilité sociale envers le bien-être du peuple et l'environnement, est condamné comme de la « paperasserie tueuse d'emplois ».

Changements à la Loi de 2014 sur la garde d'enfants et la petite enfance et à la Loi sur l'éducation

L'annexe 3 comprend une série de changements aux règles relatives à la garde d'enfants. Elle permet entre autres choses un nombre de trois enfants de moins de deux ans dans une garderie en milieu familial. La loi actuelle n'en permet que deux. Le projet de loi permet aussi à deux fournisseurs de services de garde en milieu familial de veiller sur six enfants de moins de deux ans, alors que la loi actuelle limite ce nombre à quatre. Les modifications apportées font aussi en sorte qu'une fois que leurs propres enfants atteignent l'âge de quatre ans, les fournisseurs de services de garde n'ont plus à les inclure dans le nombre total d'enfants dont ils ont la charge.

Tout ceci a été décidé derrière des portes closes, sans discussion publique ou voix au chapitre accordée pour les travailleurs de la petite enfance, aux parents et à leurs organisations, sous prétexte que c'est ainsi qu'on va créer plus de places abordables dans les services de garde d'enfants.

Le projet de loi comporte plusieurs autres modifications de nature semblable, par exemple l'abrogation de la Loi de 2009 sur la réduction des toxiques et de tous les règlements pris en vertu de la loi.

L'annexe prévoit l'abrogation de la Loi de 2009 sur la réduction des toxiques le 31 décembre 2021. L'annexe abroge aussi, le même jour, les règlements pris en vertu de la Loi. Ce changement significatif est annoncé sans un mot d'explication ou d'argument scientifique. La Loi de 2009 sur la réduction des toxiques traite de l'utilisation de substances toxiques aux endroits de travail et a comme objectif officiel de les réduire. Selon le gouvernement Ford, cette loi qui va être éliminée est un autre « coût » et un exemple de plus de « paperasserie tueuse d'emplois » qui entravent un régime d'« Ontario ouvert aux affaires ». Les travailleurs qui sont exposés en ce moment et ont été exposés à des substances toxiques et en ont souffert les conséquences diraient qu'écarter ces règlements est socialement irresponsable, surtout en l'absence de preuve scientifique et de sérieuses discussions reposant sur des arguments. Cela ne rend pas l'Ontario ouvert aux affaires socialement responsable, mais ouvert à la mort et aux maladies aux endroits de travail et dans les communautés environnantes.

Le projet de loi 66 est une usurpation de pouvoir sur la vie du peuple par des forces qui ne sont pas celles qui fournissent les services et produisent les biens dont le peuple et la société dépendent pour leur existence. Ces forces gouvernementales pernicieuses en position de contrôle sont aveuglées par leur mantra néolibéral de placer tous les avoirs de la société à la disposition des riches, peu importe les dommages que cela cause au peuple et à sa société. Cette vision arriérée et socialement irresponsable considère les conditions dans lesquelles vivent et travaillent les gens et leurs besoins comme un chiffre sur leurs livres comptables qui doit être réduit ou transformé en profit privé peu importe les conséquences.

Le projet de loi 66 est régressif et dangereux. Les travailleurs et leurs syndicats, les organisations à la défense de l'environnement et d'autres organisations sociales se sont engagées à s'opposer fermement à ce projet de loi, et des conseils de ville ont annoncé qu'ils ne vont pas mettre en oeuvre des choses comme des règlements sur l'aménagement ouvert aux affaires.

Les Ontariens organisés ne doivent pas laisser cela passer et doivent faire en sorte que le projet de loi soit retiré au moyen de la mobilisation politique de masse.

Note 

1. Le projet de loi 66 modifie les lois suivantes :

- Loi de 2002 sur la protection des employés agricoles
- Loi de 1993 sur l'inscription des entreprises agricoles et le financement des organismes agricoles
- Loi sur le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales
- Loi sur le prêt sur gages
- Loi de 2014 sur la garde d'enfants et la petite enfance
- Loi sur l'éducation
- Loi de 1998 sur la Commission de l'énergie de l'Ontario
- Loi de 2009 sur la réduction des toxiques
- Loi sur les régimes de retraite
- Loi de 2000 sur les normes techniques et la sécurité
- Loi de 2013 sur les conventions de services sans fil
- Loi de 2007 sur les foyers de soins de longue durée
- Loi de 2000 sur les normes d'emploi
- Loi de 1995 sur les relations de travail
- Loi sur l'aménagement du territoire
- Loi de 2005 sur les collèges privés d'enseignement professionnel
- Loi sur les sûretés mobilières
- Code de la route

Haut de page


La nécessité de s'opposer à l'injustice coloniale

Coastal GasLink détruit une ligne de piégeage des Unist'ot'en par bulldozer

Les défenseurs de la terre Wet'suwet'en au campagnement Unist'ot'en rapporaient le 22 janvier que des entrepreneurs de Coastal GasLink (CGL) ont conduit un bulldozer au coeur de l'une de nos lignes de piégeage. Le piégeage fait partie de la programmation de notre centre de guérison : nous retournons à la terre pour guérir du traumatisme de la colonisation. Les dommages causés aux lignes de piégeage représentent une attaque directe contre notre centre de guérison et le bien-être de notre peuple Wet'suwet'en.

« Nous avons averti les travailleurs de CGL que l'empiètement sur le piégeage licite constituait une violation de la Loi sur la faune, disent-ils. CGL affirme effectuer des travaux d'enquête préliminaires et n'a envoyé aucun de préavis de défrichage au bulldozer. Nous avons été informés en juin que certaines parties de notre terrain de piégeage pourraient être touchées en août 2020. Deux pièges situés le long du terrain de piégeage ont disparu et pourraient avoir été détruits. CGL continue de manquer de respect envers notre yintah [les droits ancestraux à leurs territoires traditionnels - NDLR], notre culture, notre peuple et nos pratiques traditionnelles. »

La Presse Canadienne rapporte que CGL a indiqué sur son site Web qu'elle avait arrêté le travail sur le projet « parce que des pièges avaient été placés à l'intérieur des limites de la construction et que des personnes entraient sur le site, ce qui posait des problèmes de sécurité ». Elle affirme que ses travaux dans le secteur ont été entièrement approuvés par les chefs élus et autorisés, ce qui va à l’encontre de l’accord conclu avec les chefs héréditaires sur les levés topographiques. Le Presse canadienne rapporte que CGL a rappelé au public que l'accès non autorisé à un chantier de construction actif où de l'équipement lourd est utilisé peut être dangereux et qu'elle collabore avec la GRC pour résoudre le problème.


(23 janvier 2019)

Haut de page


Les actions se poursuivent en appui aux
défenseurs de la terre Wet'suwet'en


CALENDRIER D'ÉVÉNEMENTS

Partout au pays, les gens continuent d'exprimer leur soutien aux défenseurs de la terre Wet'suwet'en et à l'affirmation légitime de leur souveraineté et de leurs revendications sur leurs terres ancestrales et de leur droit de dire non. Voici un reportage photo des événements du 15 au 23 janvier. Les actions se poursuivront: les Wet'suwet'en continuent de faire face à des violations de l'accord conclu le 8 janvier par les chefs héréditaires et la GRC. Pendant ce temps, l'injonction provisoire du tribunal accordée à Coast GasLink contre le centre de contrôle de Gidimt'en et appliquée par une attaque de la GRC reste en place jusqu'à ce que les accusés - ceux arrêtés le 7 janvier ainsi que les résidents et les sympathisants du campement l'Unist'ot 'en - déposent une réponse au tribunal le 31 janvier.

Conférence de presse et rassemblement des Wet'suwet'en à Smithers,
en Colombie-Britannique




Sointula, Colombie-Britannique

Tofino, Colombie-Britannique


Sunshine Coast, Colombie-Britannique


Langford, Colombie-Britannique


Vancouver, Colombie-Britannique, 16 janvier

Vancouver, Colombie-Britannique, 18 janvier


Débrayage étudiant à l'Université Simon Fraser, Burnaby, Colombie-Britannique


Calgary, Alberta


Edmonton, Alberta


Campement Spirit of the Buffalo Camp sur la ligne 3 d'Enbridge, Manitoba


Sudbury, Ontario


Windsor, Ontario


London, Ontario


Rencontre avec le premier ministre Trudeau à St. Catharines, Ontario

Peterborough, Ontario


Saint-Hyacinthe, Québec


Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard

(Photos: LML, Solidarity with All Land Defenders, UBCIC, A. Glickman, C. Kelly, J. Wong, Clayoquot Action, Extinction Rebellion, Grassroots Rendering, A. Pettman, Fight C, R. Deer, Climate Justice Edmonton, R. Bluesky, J. West, J. Tomchishen, One Dish One Mic, G. Broughton, M. Hale, c. Perry)

Haut de page


Non au «changement de régime» au Venezuela

Condamnons les tentatives d'inspiration étasunienne de renverser le gouvernement légitimement constitué de la République bolivarienne du Venezuela




Les 23 et 24 janvier, l'impérialisme américain et les forces du coup d'État qu'ils commandent ont pris de nouvelles mesures pour tenter d'imposer un changement de régime au peuple du Venezuela. Quelques minutes après s'être déclaré illégalement et inconstitutionnellement « président par intérim » du Venezuela lors d'un rassemblement de partisans de l'opposition, le député Juan Guaidó a été reconnu par le président américain Donald Trump comme le président « légitime » du pays. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré peu après que les États-Unis continueraient d'utiliser tout le poids de leur pouvoir économique et diplomatique pour imposer un changement de régime, ou ce qu'il a appelé « le rétablissement de la démocratie vénézuélienne ».

Les gouvernements du Canada et d'autres membres du soi-disant groupe de Lima ont rapidement emboîté le pas. Lors d'une conférence de presse à Davos, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, était aux côtés des présidents colombien et brésilien et du vice-président péruvien pour affirmer le soutien de leur gouvernement à la marionnette américaine qui venait de se déclarer « président par intérim du Venezuela ». Il s'avère que ces paragons de la « démocratie » complotaient dans les coulisses depuis quelque temp pour orchestrer ce qui vient de se produire, selon les reportages. Freeland, parlant « au nom du Canada », a tenté de convaincre son gouvernement de participer à une opération de changement de régime de pleine envergure en affirmant que la personne qui venait de se déclarer « président » d'un « gouvernement parallèle de transition » agissait en conformité avec la constitution du pays, ce qui est un mensonge pur et simple.

De gauche à droite lors de la conférence de presse en appui au « président par intérim » :
la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, la vice-présidente
du Pérou Mercedes Araoz, le président de la Colombie Ivan Duque et le président
du Brésil Jair Bolsonaro

Alors que l'usurpateur s'est lui-même assermenté devant un rassemblement de partisans de l'opposition et de parrains et jurait d'« assumer formellement les compétences de l'exécutif national en tant que président par intérim du Venezuela », les rues de Caracas étaient également remplies de dizaines de milliers de personnes, principalement des travailleurs, venues exprimer leur rejet de la tentative de coup d'État contre leur président Nicolás Maduro et affirmer leur fidélité à lui et à la révolution bolivarienne qui est l'héritage d'Hugo Chavez.

Le président Maduro a pris la parole et a dénoncé la tentative de coup d'État orchestrée par les États-Unis et annoncé la décision du gouvernement bolivarien de rompre tout lien avec le gouvernement américain, donnant à son personnel diplomatique 72 heures pour quitter le pays. Il a également confirmé par la suite que l'ambassade et les consulats du Venezuela aux États-Unis fermeraient également leurs portes.

Pompeo a répondu en déclarant que les États-Unis ne reconnaissaient pas le pouvoir du gouvernement Maduro de rompre les relations diplomatiques et qu'il ne retirerait donc pas son personnel. Il a ensuite lancé une menace provocante, affirmant que les États-Unis « prendraient les mesures qui s'imposent pour demander des comptes à quiconque mettrait en danger la sécurité et la sûreté de la mission américaine et de son personnel ».

Le même jour, le ministre de la Défense du Venezuela, Vladimir Padrino López, a déclaré que les Forces armées nationales bolivariennes (FANB) soutenaient pleinement le président Nicolás Maduro, affirmant qu'elles ne soutiendraient jamais un coup d'État perpétré par des forces obscures. La position des FANB a été ratifiée et précisée dans une déclaration officielle le lendemain.





Le président Maduro s'adresse à des milliers de Vénézuéliens rassemblés sur la place Mariflores à Caracas pour affirmer leur fidélité à sa présidence et à la Révolution bolivarienne, le 23 janvier 2019

Les États-Unis échouent à obtenir l'appui de l'Organisation des États américains pour une déclaration en appui à leur marionnette

Le 24 janvier, une réunion spéciale de l'Organisation des États américains (OÉA) s'est tenue à la demande des États-Unis et d'un nombre de proches collaborateurs, dont le Canada. Lors de la réunion, le secrétaire d'État américain a invité tous ceux qui le pouvaient à reconnaître le « président par intérim » fantoche, ce qui équivaut incroyablement à « s'aligner sur la démocratie » et à « respecter l'État de droit ». Il a dit que l'heure des débats était terminée et que l'OÉA doit maintenant agir.

Pompeo a également profité de l'occasion pour annoncer que les États-Unis étaient prêts à verser à sa marionnette au Venezuela la somme risible de 20 millions de dollars pour ce qu'il a appelé « l'aide humanitaire au peuple du Venezuela » et allait également aider à « reconstruire » le pays et l'économie.

Juste après que Pompeo ait terminé sa diatribe impériale sur « la restauration de la démocratie au Venezuela », Medea Benjamin du groupe américain antiguerre Code Pink s'est levée en tenant une pancarte disant OÉA, ne soutenez pas un coup d'État - un acte qui a suscité de vifs applaudissements. Avant d'être entraînée par des agents de sécurité, elle a lancé des appels aux délégués et a répété qu'un coup d'État n'est pas une transition pacifique.

Pour sa part, l'ambassadrice canadienne à l'OÉA, Jennifer Loten, a eu le culot de déclarer que les actions qui visent à renverser un gouvernement légitimement constitué respectent la démocratie et les droits de l'homme conformément à la primauté du droit.

Le Venezuela était honorablement et courageusement représenté par sa représentante, Asbina Marín Sevilla, dont la déclaration était une dénonciation puissante du complot criminel qui se trame contre son pays et son peuple. Entre autres choses, elle a dit que que certains pays de l'OÉA soutiennent un coup d'État fasciste qui vise à provoquer une guerre civile et un dictateur qui appelle ouvertement au conflit et à l'intervention étrangère pour venir tuer ses compatriotes et défendre la reddition du pays. C'est le genre de dictateur que plaît aux États-Unis.

Jamais auparavant dans l'histoire du Venezuela un gouvernement étranger n'avait agi aussi effrontément contre lui que ce gouvernement mafieux, lui-même la plus grande menace à la paix dans la région, a-t-elle dit. Jamais auparavant, a-t-elle déclaré, un ressortissant vénézuélien ne s'est prosterné devant une puissance étrangère telle que la marionnette qui s'est déclarée « président » à la manière d'un roi. Il ne reconnaît pas le chef d'État, il ne reconnaît pas la Cour suprême de justice ou le Conseil électoral national, il ne reconnaît pas le procureur général ni le ombudsman ou contrôleur général, mais il reconnaît le pouvoir des États-Unis. Elle a ajouté qu'il n'était pas nécessaire d'appuyer Nicolas Maduro pour rejeter une telle marionnette dont le patron politique est à Miami et reçoit des ordres de la Maison-Blanche, et qu'elle a tous qualifiés de trafiquants de la mort. Ils mènent une guerre économique, politique et psychologique contre le Venezuela et veulent maintenant la convertir en une guerre ouverte, a-t-elle déclaré.

Marín Sevilla a rejeté le communiqué lu par l'Argentine au nom d'un groupe d'États membres, qui n'était rien de plus qu'une propagande pour justifier un coup d'État qui ne s'applique qu'à ceux qui l'ont signé. Elle a conclu en déclarant que le Venezuela n'est pas seul, que la génération d'aujourd'hui ne va pas échouer devant ses ancêtres, encore moins ses enfants.

En fin de compte, les mensonges, les calomnies et les menaces utilisées par Pompeo pour tenter d'influencer ceux qui étaient présents n'ont pas donné les résultats escomptés par le soi-disant groupe de Lima. Dix-huit des 34 États membres de l'OÉA ont refusé de reconnaître l'usurpateur Juan Guaido. Parmi ceux qui ont pris une position ferme, les membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont joué un rôle important pour empêcher les forces du coup d'obtenir une majorité en défendant fermement les principes de non-intervention et d'autodétermination.

Plus tard dans la journée, 10 chefs d'État et deux ministres des Affaires étrangères de la CARICOM ont publié une déclaration dans laquelle ils « réaffirment leurs principes directeurs de non-ingérence et de non-intervention dans les affaires des États, du respect de la souveraineté, de l'adhésion à l'État de droit et du respect des droits humains et de la démocratie » et ont offert leurs bons offices « pour faciliter le dialogue entre toutes les parties afin de résoudre la crise qui s'aggrave ». Ils ont également appelé les forces extérieures à s'abstenir de faire quoi que ce soit qui contribue à déstabiliser la situation dans le pays et ont appelé toutes les parties à « s'éloigner du bord du gouffre ».

Bien que les États-Unis n'aient pas réussi à faire adopter leur déclaration de coup d'État à l'OÉA, Pompeo a émis des menaces au nom des États-Unis qui bafouent non seulement le droit international et toutes les normes de la diplomatie, mais continuent à fomenter des actes de violence. Il a averti « les éléments restants du régime de Maduro » de ne pas faire usage de la violence pour « réprimer » « la transition démocratique pacifique » comme il appelait le coup d'État que son gouvernement organise contre le peuple vénézuélien.

L'affirmation du gouvernement Trudeau selon laquelle il défend « la démocratie »,« les droits de la personne » et « l'État de droit » ne peut cacher le fait que de grands crimes sont en préparation contre le peuple vénézuélien au nom du Canada. Condamnons le rôle du Canada dans la tentative de renverser le gouvernement légitimement constitué de la République bolivarienne du Venezuela !

Appui des peuples du monde

Toronto


Windsor


Vancouver


Washington, États-Unis


New York et Los Angeles, États-Unis


Damas, Syrie

Beyrouth, Liban

(Photos: LML, TeleSUR, ANSWER, Workers World Party, A. Chavez)

Haut de page


Dangereux désarroi à l'OÉA



Le secrétaire général de l'OÉA Luis Almagro et le secrétaire d'État américain Mike Pompeo à la réunion de l'OÉA sur le Venezuela tenue à Washington le 24 janvier 2019

Depuis quelques jours, Luis Almagro outrepasse, et de beaucoup, son autorité en tant que secrétaire général de l'Organisation des États d'Amérique (OÉA). Si M. Almagro continue d'outrepasser son autorité, qui est clairement décrite dans la Charte de l'OÉA, l'organisation, qui est déjà mise à l'épreuve par de nombreuses divisions, pourrait s'en trouver gravement affectée.

La responsabilité du secrétaire général de toute organisation multinationale ou internationale est de représenter les décisions du collectif des membres de l'organisation suite à une directive des instances gouvernantes compétentes ou à une discussion avec elles par laquelle un consensus a été obtenu. Dès son entrée en fonction ou presque, M. Almagro a résolument fait fi de ces exigences.

Le plus récent outrepassement de M. Almagro a été de décider unilatéralement et publiquement de conférer le titre de « président par intérim » du Venezuela à Juan Guaido qui a été élu par l'Assemblée nationale — composée uniquement de représentants des partis de l'opposition — en tant que président « pour la durée d'un an ». Il a fait cette déclaration spontanée lors d'une réunion tenue le 15 janvier au Centre d'études stratégiques et internationales (CÉSI), un groupe de réflexion basé à Washington.

Aucun organe officiel de l'OÉA n'a pris une décision en ce sens ou n'en a même discuté, et aucun organe n'a autorisé M. Almagro à le faire.

Cette déclaration non autorisée sur des questions touchant au Venezuela est la plus récente d'une série de déclarations émises par Almagro et dirigées contre le gouvernement vénézuélien qui le disqualifient, lui et l'OÉA, en tant que médiateurs crédibles dans la quête de solutions aux divisions politiques qui sévissent au Venezuela depuis cinq ans.

Le secrétaire général a aussi recours aux gazouillis pour exprimer ses opinions personnelles, qu'il présente de façon trompeuse comme étant celles de l'OÉA, qui regroupe 34 pays. Dans un gazouillis du 11 janvier, Luis Almagro affirme : « Nous appuyons l'entente conclue à l'Assemblée nationale du Venezuela où Maduro est accusé d'usurpation et où est affirmée la nécessité d'appliquer l'article 233 de la constitution sur la mise en place d'un gouvernement de transition et la convocation d'élections. »

Qui est ce « nous », dont il est question dans l'affirmation d'Almagro, reste nébuleux puisqu'il ne mentionne personne. Mais ce qui est clair est qu'il ne s'agit d'aucun organe officiel de l'OÉA, ni du Conseil permanent, la plus importante instance décisionnelle représentant tous les États membres au niveau des ambassadeurs.

Il semblerait qu'Almagro travaille avec une poignée de pays qui, selon les déclarations de leurs propres gouvernements, s'opposent au gouvernement de Nicolas Maduro au point de recourir à tous les moyens pour le faire tomber. En agissant ainsi, il ne représente ni l'OÉA, ni la volonté collective des États membres. Les gouvernements sont libres de poursuivre leurs propres politiques nationales face au Venezuela. Par contre, ils n'ont aucune autorité pour imposer ces politiques à l'OÉA.

En fait, les membres de l'OÉA sont profondément divisés, non pas par rapport à l'inquiétante crise humanitaire, politique et financière qui sévit au Venezuela, mais aux réactions suscitées par cette crise.

Aucun État membre ne cautionne l'impasse politique engendrée par les partis dirigeants et dans l'opposition, ni la pénurie alimentaire et médicinale, ni les difficultés que vivent un grand nombre de Vénézuéliens, ni l'exode actuel de réfugiés vers les pays limitrophes. La source du différend est la façon dont 14 pays, qui se nomment le « Groupe de Lima », ont organisé des réunions privées pour en arriver à des décisions qu'ils tentent ensuite d'imposer par le biais du Conseil permanent de l'OÉA sur la base d'un vote majoritaire de 18.

Cette approche qui fait en sorte qu'une majorité de 18 membres puisse faire adopter une résolution ou une déclaration sans que les autres n'aient été consultés et sans qu'ils ne soient d'accord avec ces décisions laisse un goût amer aux 15 autres États membres, surtout lorsque ceux-ci apprennent que la majorité de 18 a été obtenue à force de cajolerie et de pression sur les gouvernements en question.

Il est triste qu'en Amérique les gouvernements de pays qui ont su profiter de la sagesse des pères fondateurs des États-Unis font fit de l'observation de Thomas Jefferson, un des auteurs de la constitution américaine : « Nous tous, aussi, garderons à l'esprit ce principe sacré, que bien que la volonté de la majorité dans tous les cas doit l'emporter, cette volonté doit être légitime et raisonnable ; que la minorité possède son égalité des droits que le droit égal doit protéger, et toute violation serait de l'oppression. » Outre le mépris du secrétaire général Almagro pour les organes officiels de l'OÉA, il y a sa décision de briguer un deuxième mandat, bien qu'il ait indiqué qu'il ne le ferait pas. Sa position sur le Venezuela, en particulier, aurait attiré la sympathie de ces pays membres dont les gouvernements aimeraient qu'il demeure en poste en raison du rôle important qu'il joue dans l'avancement de leurs intérêts particuliers.

Par contre, si on ne met pas un frein aux élans et aux outrepassements de M. Almagro, plusieurs pays membres ne pourront les tolérer et l'organisation subira des dommages irréparables. Les gouvernements, à l'exception des gouvernements timides et craintifs, ne resteront pas les bras croisés pendant que leurs droits sont minés et leurs voix écartées. Selon la plus récente et dangereuse déclaration émise nonchalamment lors d'une réunion du CÉSI le 15 janvier, si celui qu'il appelle le « président par intérim » du Venezuela, Juan Guaido, un des dirigeants de l'opposition, délègue des représentants à l'OÉA, Almagro acceptera leur accréditation et les fera siéger suite au possible évincement des délégués actuels.

Une telle autorité ne relève pas du secrétaire général. Aucune instance de l'OÉA ne lui accorde un tel pouvoir. Et si M. Almagro prépare le terrain pour qu'un quelconque groupe de l'OÉA avec des intérêts particuliers force l'adoption d'un tel plan par un vote majoritaire de 18, alors l'OÉA, dans sa forme actuelle, ne pourra en sortir indemne.

De toute évidence, l'objection à une telle action ne sera pas le résultat d'un appui aveugle au gouvernement Maduro au Venezuela, mais du fait que le précédent ainsi créé serait dangereux et lourd de conséquences pour tout autre pays qui serait ciblé, peu importe la raison.

Les règles des organisations internationales et du droit international doivent être respectées et défendues, ou ce sera la débâcle. Le Venezuela a besoin d'une solution négociée et durable dans l'intérêt de son peuple et de la stabilité de la région. La promotion de divisions au Venezuela et le cloisonnement de son gouvernement de facto et de la voie diplomatique ne peuvent que faire perdurer la situation difficile à laquelle le peuple fait face.

Sir Ronald Sanders est l'ambassadeur d'Antigua-et-Barbuda aux États-Unis et à l'OÉA et maître de conférences à l'Institut des Études du Commonwealth, à l'Université de London, et au collège Massey à l'Université de Toronto.

(Caribbean News Now, le 18 janvier 2019. Traduit de l'anglais par LML)

Haut de page


Les Forces armées nationales bolivariennes
ratifient la légitimité de Nicolás Maduro en tant
que président constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela

Ce jeudi 24 janvier, le vice-président sectoriel de la Souveraineté politique, de la Sécurité, de la Paix et du Pouvoir du peuple, le général en chef Vladimir Padrino López, accompagné de l'état-major supérieur élargi des Forces armées nationales bolivariennes, a pris une position inébranlable contre les actions illégales qu'un gouvernement parallèle a l'intention de prendre au Venezuela et, dans le même temps, a ratifié le plein respect des Forces armées nationales bolivariennes (FANB) de la Constitution et des lois de la République.

En outre, lors de la lecture de la déclaration officielle de son bureau à Fuerte Tiuna, le chef de l'armée a reproché les actes d'ingérence de gouvernements étrangers, qu'il a qualifiés d'« irrespectueux du droit international et du principe de l'autodétermination des peuples ».

D'autre part, le ministre de la Défense garantit la paix aux citoyens ainsi que le bon fonctionnement des institutions de l'État, affirmant que le vandalisme ou les actes terroristes ne seront pas tolérés.

Dans le même esprit, les FANB ont reconnu - une fois encore - la légitimité de Nicolás Maduro Moros comme président constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela et commandant en chef des FANB, soulignant qu'il avait été élu le 20 mai 2018 dans une élection libre au vote direct et au scrutin secret.

Dans sa déclaration, Padrino López affirme qu'« un coup d'État immoral est en cours contre le gouvernement légitimement constitué de la République bolivarienne du Venezuela par des secteurs de l'extrême droite, soutenus avec ténacité par des agents impériaux ».

À cet égard, il a dénoncé la prétention d'établir « un gouvernement parallèle de facto, dépourvu de légalité et de soutien populaire, dans le but de provoquer le chaos et l'anarchie dans notre société ».

Enfin, le général en chef a répété que l'institution militaire n'accepterait jamais un président imposé ou autoproclamé en dehors de la loi ; il ne sera jamais non plus subordonné à une puissance étrangère ou à un gouvernement non élu démocratiquement par le peuple du Venezuela.





Les détachements militaires à travers le Venezuela réaffirment leur loyauté envers le gouvernement légitime du Venezuela dirigé par le président Maduro et la révolution bolivarienne le 24 janvier 2019.

(24 janvier 2019. Photos: MPPDefensa, Prensa FANB.)

Haut de page


Déclarations sur les développements au Venezuela

L'agression contre le Venezuela doit cesser

Le Gouvernement révolutionnaire de la République de Cuba condamne et rejette fermement la tentative d'imposer, à travers un coup d'État, un gouvernement fantoche au service des États-Unis en République bolivarienne du Venezuela, et exprime sa solidarité sans faille envers le Gouvernement du président constitutionnel Nicolas Maduro Moros.

Les véritables objectifs des actions contre le Venezuela sont de prendre le contrôle des vastes ressources de ce pays frère et de détruire la valeur de son exemple, en tant que processus d'émancipation et de défense de la dignité et de l'indépendance de Notre Amérique.

Comme l'a déclaré le président Miguel Diaz-Canel Bermudez : « La souveraineté de nos peuples se décide aujourd'hui dans l'attitude adoptée face au Venezuela. Soutenir le droit légitime du pays frère à définir son destin, c'est défendre la dignité de tous. »

Nous ne saurions oublier d'autres tentatives, comme le coup d'État militaire de 2002 et le coup pétrolier de 2003, le Décret exécutif agressif des États-Unis qualifiant le Venezuela de « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère » de la superpuissance, les mesures coercitives unilatérales, l'appel au coup d'État militaire contre le Gouvernement constitutionnel du Venezuela, l'avertissement du président des États-Unis de recourir à « une éventuelle option militaire » et la tentative d'assassinat contre le président Maduro le 4 août dernier.

Les agissements d'un groupe de pays et le rôle honteux de l'OÉA constituent une nouvelle tentative désespérée de mettre en oeuvre une politique de changement de régime qui n'a pas pu être imposée en raison de la résistance inébranlable du peuple vénézuélien et de sa volonté de défendre sa souveraineté nationale.

La Havane, le 23 janvier 2019

(Granma)

Haut de page


Déclaration de la Communauté des Caraïbes

Les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) — Antigua-et-Barbuda, Barbade, Belize, Dominique, Jamaïque, Montserrat, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Trinité-et-Tobago —, et les ministres des Affaires étrangères de la Grenade et du Suriname, réunis par vidéoconférence le 24 janvier 2019, ont émis la déclaration suivante :

Les chefs de gouvernement suivent de près la situation insatisfaisante actuelle en République bolivarienne du Venezuela, pays voisin des Caraïbes. Ils se sont déclarés gravement préoccupés par le sort tragique du peuple vénézuélien et par la volatilité croissante de la situation engendrée par les événements récents qui pourraient entraîner de nouvelles violences, des affrontements, une rupture de l'ordre public et de plus grandes souffrances pour le peuple du pays.

Les chefs de gouvernement ont réaffirmé leurs principes directeurs de non-ingérence et de non-intervention dans les affaires des États, de respect de la souveraineté, d'adhésion à la règle de droit et de respect des droits de l'homme et de la démocratie.

Les chefs de gouvernement ont rappelé que la crise politique de longue date, exacerbée par les récents événements, ne peut être résolue de manière pacifique que par un dialogue constructif et la diplomatie.

À cet égard, les chefs de gouvernement ont offert leurs bons offices pour faciliter le dialogue entre toutes les parties afin de résoudre la crise qui s'aggrave.

Réaffirmant leur attachement aux principes de l'article 2 (4) de la Charte des Nations unies, qui invite les États membres à s'abstenir de la menace ou de l'emploi de la force et de l'article 21 de la Charte de l'Organisation des États américains qui parle d'inviolabilité territoriale, les chefs de gouvernement ont souligné qu'il importait que les Caraïbes restent une zone de paix.

Les chefs de gouvernement ont appelé les forces extérieures à s'abstenir de faire tout ce qui pourrait déstabiliser la situation et ont souligné la nécessité de prendre du recul et appelé tous les acteurs, internes et externes, à éviter des actions qui aggraveraient une situation déjà explosive au détriment de la population de la République bolivarienne du Venezuela et qui pourraient avoir des conséquences négatives d'une portée considérable pour la région élargie.

Les chefs de gouvernement ont convenu que le président de la Conférence, l'honorable Timothy Harris, premier ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, demandera une réunion d'urgence avec le secrétaire général des Nations unies afin de solliciter l'aide de l'ONU pour résoudre le problème.

Haut de page


L'Uruguay et le Mexique exhortent les Vénézuéliens à trouver une solution pacifique à leurs différends

Le Mexique et l'Uruguay ont réagi rapidement aux événements survenus récemment en République bolivarienne du Venezuela. Ensemble, les gouvernements de l'Uruguay et du Mexique ont appelé toutes les parties concernées, tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger, à réduire les tensions et à prévenir une escalade de la violence qui pourrait aggraver la situation.

Conformément aux principes du droit international, le Mexique et l'Uruguay exhortent tous les acteurs à trouver une solution pacifique et démocratique à la situation complexe à laquelle fait face le Venezuela. À cet effet, les deux pays proposent un nouveau processus de négociations inclusives et crédibles, dans le plein respect de la primauté du droit et des droits de l'homme.

Les gouvernements uruguayen et mexicain, conformément aux déclarations des Nations unies et de l'Union européenne, ainsi que les gouvernements espagnol et portugais, expriment leur soutien, leur engagement et leur volonté à travailler ensemble en faveur de la stabilité, de la paix et du bien-être du peuple vénézuélien.

Haut de page


Déclaration du ministère des Affaires
étrangères de Russie

Les événements au Venezuela ont atteint une phase dangereuse.

N'ayant pas réussi dans leurs tentatives de destituer Nicolas Maduro, et même de le retirer physiquement, les opposants extrémistes au gouvernement légitime du Venezuela ont choisi un scénario très conflictuel. Les États-Unis et plusieurs autres pays de la région ont reconnu le chef de l'opposition qui s'est autoproclamé président par intérim du Venezuela. Cela ne peut qu'entraîner la division sociale au Venezuela, aggraver les manifestations de rue, déstabiliser de manière dramatique la communauté politique vénézuélienne et aggraver le conflit. La création délibérée et manifestement bien orchestrée d'un double pouvoir et d'un centre de décision alternatif au Venezuela ouvre la voie au chaos et à l'érosion de l'État vénézuélien. Plusieurs personnes sont déjà mortes. Nous condamnons fermement ceux qui poussent la société vénézuélienne dans le gouffre d'une violente discorde civile.

Nous considérons les actes sans scrupule de Washington comme une preuve supplémentaire de son mépris pour les normes et principes du droit international et comme une tentative de se faire passer pour le maître de l'avenir d'un autre pays. Les États-Unis tentent délibérément de mettre en pratique au Venezuela un scénario maintes fois éprouvé de changement de régime.

Nous exhortons les politiciens vénézuéliens réfléchis qui sont opposés au gouvernement légitime de Nicolas Maduro à ne pas devenir des pions dans le jeu d'échecs d'autres joueurs.

Nous estimons qu'une activité politique n'est acceptable en autant qu'elle soit menée dans le cadre constitutionnel et dans le strict respect de la législation nationale. Bien entendu, le peuple doit pouvoir exprimer librement ses opinions, y compris lors de rassemblements, mais uniquement de manière pacifique, de manière à ne pas provoquer de violence ni, pire encore, à menacer la sécurité publique.

Seuls les Vénézuéliens ont le droit de déterminer leur avenir. Toute ingérence étrangère, en particulier lors des tensions actuelles, est inacceptable. L'incitation n'a rien de commun avec un processus démocratique : c'est un chemin direct vers l'anarchie et la violence.

La communauté internationale a pour mission de contribuer à la promotion d'une entente entre les forces d'opposition politique du Venezuela qui respectent les intérêts nationaux. Nous sommes prêts à coopérer avec tous les pays qui partagent ces points de vue.

(Le 24 janvier 2019)

Haut de page


Non à un coup d'État au Venezuela!

Appuyons le président élu démocratiquement, Nicolas Maduro

La section d'Ottawa de Mouvements sociaux ALBA partage ses profondes inquiétudes face aux actions agressives continues des États-Unis et leurs efforts pour attaquer l'ordre constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela et pour la déstabiliser. Les États-Unis ne ménagent aucun effort pour attaquer la légitimité du président Nicolas Maduro Moros, élu en vertu d'élections libres et démocratiques tenues sous la surveillance d'observateurs nationaux et internationaux. Le 20 mai 2018, le président Maduro a obtenu un deuxième mandat avec 68 % des votes.

Les dirigeants de plus de 120 pays ont félicité et appuyé l'élection du président Maduro et 90 pays ont envoyé des délégations à la cérémonie d'inauguration à Caracas le 10 janvier 2019.

En ce moment, nous assistons à une campagne brutale et odieuse de désinformation visant à fabriquer de toute pièce une crise humanitaire et un soi-disant effondrement économique pour justifier l'ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela et imposer l'objectif américain de changement de régime au mépris de la volonté du peuple vénézuélien.

Les impérialistes américains et une poignée d'États collaborateurs, dont le Canada, s'abaissent au point de déclarer que le président de l'Assemblée législative du Venezuela, Juan Gaido, devrait remplacer Maduro en tant que président. C'est une violation flagrante de la constitution du Venezuela puisque l'Assemblée nationale a été accusée d'outrage par la Cour suprême. Sous prétexte de défendre la démocratie, cette action promue par les États-Unis n'est rien de moins qu'un coup d'État alors qu'un président est imposé par le biais d'une ingérence étrangère en violation de l'ordre constitutionnel du Venezuela.

Ces derniers jours, dans un style parfaitement mafieux, le conseiller à la sécurité nationale John Bolton et le sénateur Marco Rubio ont ouvertement appelé l'armée vénézuélienne à renverser le président Maduro. Ces actes méprisables méritent d'être condamnés par tous les peuples qui défendent la démocratie et la souveraineté du Venezuela.

Le peuple vénézuélien n'acceptera pas ce diktat en violation de son choix démocratique et en violation du droit international.

En tant que président du Venezuela, Nicolas Maduro a déclaré que le gouvernement va réitérer ses appels à l'opposition à un dialogue politique pour une résolution pacifique des problèmes auxquels fait face la nation. C'est la seule voie vers l'avant pour les forces patriotiques qui défendent le droit des Vénézuéliens de décider de leur propre sort sans ingérence étrangère. La section d'Ottawa de Mouvements sociaux ALBA affirme son appui à la République bolivarienne du Venezuela, à son président élu démocratiquement, Nicolas Maduro, à sa responsabilité indéfectible et pacifique et au droit du peuple de choisir, sur la base du principe de l'autodétermination, ses autorités nationales, puisque la souveraineté réside dans le peuple vénézuélien, ce qui donne toute sa légitimité au pouvoir constitué de l'État vénézuélien.

Si l'opposition cherche une solution à la grave crise, cette solution ne peut se trouver que dans un dialogue national entre Vénézuéliens, sans ingérence étrangère ni l'imposition de fausses interprétations juridiques, et sans recours à la violence pour détruire un gouvernement élu en bonne et due forme.

Non à l'ingérence, Oui à la souveraineté !

Non à un coup, Oui à un dialogue patriotique !

Non aux supercheries juridiques, Oui aux procédures officielles !

Les lois et la constitution du Venezuela doivent être respectées !

(Le 23 janvier 2019. Traduit de l'anglais par LML)

Haut de page


Déclaration de Common Frontiers

Le 20 mai 2018, des élections présidentielles ont eu lieu au Venezuela et le président sortant, Nicolas Maduro, a été réélu pour un deuxième mandat, recueillant 67,8 % des votes. Une délégation canadienne d'observateurs des élections étaient sur le terrain en tant que témoins oculaires et a corroboré ce que les observateurs des élections internationaux ont conclu à l'unanimité : les élections présidentielles ont été équitables, transparentes et ont été l'expression de la volonté du peuple vénézuélien.

Le gouvernement canadien ainsi que ses alliés du Groupe de Lima ont systématiquement tenté de délégitimiser le président Maduro et ont fourni un appui inconditionnel aux secteurs de l'extrême-droite de l'opposition vénézuélienne. Selon le New York Times, l'administration Trump discute activement stratégie avec des officiers militaires rebelles du Venezuela pour tenter de monter un coup contre le président, Nicolas Maduro.

Ces derniers jours, l'administration Trump a intensifié ses attaques contre le Venezuela, y compris la reconnaissance du leader autoproclamé de l'opposition, Juan Gerardo Guaido, comme président par intérim du Venezuela. Le premier ministre Justin Trudeau n'a fait que répéter les propos de Trump et a appelé le président Nicolas Maduro à « céder le pouvoir à l'Assemblée nationale élue démocratiquement ». Juan Gerardo Guaido est une personnalité peu connue au Venezuela qui n'a aucun mandat du peuple et dont les actes n'ont aucun fondement constitutionnel quelconque.

Common Frontiers est très préoccupé par ces mesures et par l'empressement du premier ministre Justin Trudeau à suivre l'exemple de Trump. Nous jugeons que les actions du gouvernement canadien constituent une provocation qui viole la souveraineté et les normes démocratiques du Venezuela. Ces actions sont l'expression de politiques interventionnistes qui ne visent rien de moins qu'un changement de régime non démocratique au Venezuela.

Les actes du Canada ne peuvent servir qu'à exacerber le conflit et la polarisation qui sévissent au pays et à attiser le danger d'une guerre civile ouverte entre les camps respectifs de Guaido et de Maduro. Selon certains témoignages, au moins 13 personnes ont été tuées le 23 janvier dans le contexte de manifestations violentes et de barricades au cours des récents mouvements de protestation organisés à l'appel de Guaido et de ses partisans. Nous rejetons toute tentative du gouvernement canadien de s'ingérer dans l'ordre souverain et démocratique du Venezuela ainsi que toute action visant un changement de régime. Le Canada ne devrait pas appuyer des coups dirigés par les États-Unis et se prêter à des jeux politiques touchant à la démocratie et aux droits humains dans la région. Le premier ministre Justin Trudeau a immanquablement et avec véhémence condamné le Venezuela, mais a fermé les yeux devant les supercheries électorales et la violation des droits humains bien documentées au Guatemala et au Honduras. Les problèmes économiques et politiques auxquels est confronté le Venezuela doivent être résolus par les Vénézuéliens eux-mêmes par le biais d'un dialogue pacifique et conformément aux normes démocratiques du pays. Le rôle du Canada et de la communauté internationale doit être d'entretenir et de favoriser un climat de dialogue et de paix, et non d'appuyer les tentatives d'imposer une solution made in Washington à la crise au Venezuela.

Pour le rapport complet de la délégation d'observateurs canadiens à l'élection présidentielle de 2018 produit par Common Frontiers (en anglais), cliquer ici.

Common Frontiers est une organisation composée d'organisations de la société civile et de groupes syndicaux basés en Ontario.

(Le 23 janvier 2019. Traduit de l'anglais par LML)

Haut de page


Déclaration du Forum de Sao Paolo

Le secrétariat exécutif du Forum de Sao Paulo rejette catégoriquement la décision des gouvernements de Donald Trump, du Canada et de certains pays d'Amérique latine d'appuyer la présidence illégitime du dirigeant de l'opposition Juan Guaido au Venezuela, en opposition à la décision populaire exprimée en mai 2018 lorsque le peuple a élu démocratiquement le camarade Nicolas Maduro à la présidence du pays.

Les élections de 2018 étaient tout à fait légitimes et reconnues par divers secteurs de la société vénézuélienne, y compris l'opposition. Le système politico-électoral du Venezuela veille à ce que le peuple puisse massivement exercer son droit de vote et il est muni de mécanismes pour assurer la transparence et la vérification du système électoral. C'est un système qui s'est mérité les louanges de l'ancien président des États-Unis, Jimmy Carter, et maintenant de l'ancien président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, qui a fait partie des délégations d'observateurs électoraux internationaux.

Le groupe qui veut maintenant assumer le commandement du pays est un groupe minoritaire qui n'accepte pas la volonté populaire. Ce groupe bénéficie de l'appui du gouvernement Trump et de ses gouvernements fantoches dans la région. Trump a fait valoir à plus d'une reprise qu'il ne respecte pas la souveraineté d'autres pays ni les ententes internationales, et a en surcroît exprimé son opposition ouverte à la paix et au dialogue pour résoudre les conflits.

Nous appelons les pays du continent à respecter la décision souveraine du peuple ainsi que le principe de non-intervention.

Ensemble au sein du Forum de Sao Paulo, nous allons lutter pour les pays de l'Amérique latine et des Caraïbes afin qu'ils puissent atteindre leur pleine souveraineté et indépendance !

(Le 24 janvier 2019)

Haut de page


Lisez Le Marxiste-Léniniste
Site web:  www.pccml.ca   Courriel: redaction@cpcml.ca