Non au «changement de régime» au Venezuela

Condamnons les tentatives d'inspiration étasunienne de renverser le gouvernement légitimement constitué de la République bolivarienne du Venezuela




Les 23 et 24 janvier, l'impérialisme américain et les forces du coup d'État qu'ils commandent ont pris de nouvelles mesures pour tenter d'imposer un changement de régime au peuple du Venezuela. Quelques minutes après s'être déclaré illégalement et inconstitutionnellement « président par intérim » du Venezuela lors d'un rassemblement de partisans de l'opposition, le député Juan Guaidó a été reconnu par le président américain Donald Trump comme le président « légitime » du pays. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré peu après que les États-Unis continueraient d'utiliser tout le poids de leur pouvoir économique et diplomatique pour imposer un changement de régime, ou ce qu'il a appelé « le rétablissement de la démocratie vénézuélienne ».

Les gouvernements du Canada et d'autres membres du soi-disant groupe de Lima ont rapidement emboîté le pas. Lors d'une conférence de presse à Davos, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, était aux côtés des présidents colombien et brésilien et du vice-président péruvien pour affirmer le soutien de leur gouvernement à la marionnette américaine qui venait de se déclarer « président par intérim du Venezuela ». Il s'avère que ces paragons de la « démocratie » complotaient dans les coulisses depuis quelque temp pour orchestrer ce qui vient de se produire, selon les reportages. Freeland, parlant « au nom du Canada », a tenté de convaincre son gouvernement de participer à une opération de changement de régime de pleine envergure en affirmant que la personne qui venait de se déclarer « président » d'un « gouvernement parallèle de transition » agissait en conformité avec la constitution du pays, ce qui est un mensonge pur et simple.

De gauche à droite lors de la conférence de presse en appui au « président par intérim » :
la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, la vice-présidente
du Pérou Mercedes Araoz, le président de la Colombie Ivan Duque et le président
du Brésil Jair Bolsonaro

Alors que l'usurpateur s'est lui-même assermenté devant un rassemblement de partisans de l'opposition et de parrains et jurait d'« assumer formellement les compétences de l'exécutif national en tant que président par intérim du Venezuela », les rues de Caracas étaient également remplies de dizaines de milliers de personnes, principalement des travailleurs, venues exprimer leur rejet de la tentative de coup d'État contre leur président Nicolás Maduro et affirmer leur fidélité à lui et à la révolution bolivarienne qui est l'héritage d'Hugo Chavez.

Le président Maduro a pris la parole et a dénoncé la tentative de coup d'État orchestrée par les États-Unis et annoncé la décision du gouvernement bolivarien de rompre tout lien avec le gouvernement américain, donnant à son personnel diplomatique 72 heures pour quitter le pays. Il a également confirmé par la suite que l'ambassade et les consulats du Venezuela aux États-Unis fermeraient également leurs portes.

Pompeo a répondu en déclarant que les États-Unis ne reconnaissaient pas le pouvoir du gouvernement Maduro de rompre les relations diplomatiques et qu'il ne retirerait donc pas son personnel. Il a ensuite lancé une menace provocante, affirmant que les États-Unis « prendraient les mesures qui s'imposent pour demander des comptes à quiconque mettrait en danger la sécurité et la sûreté de la mission américaine et de son personnel ».

Le même jour, le ministre de la Défense du Venezuela, Vladimir Padrino López, a déclaré que les Forces armées nationales bolivariennes (FANB) soutenaient pleinement le président Nicolás Maduro, affirmant qu'elles ne soutiendraient jamais un coup d'État perpétré par des forces obscures. La position des FANB a été ratifiée et précisée dans une déclaration officielle le lendemain.





Le président Maduro s'adresse à des milliers de Vénézuéliens rassemblés sur la place Mariflores à Caracas pour affirmer leur fidélité à sa présidence et à la Révolution bolivarienne, le 23 janvier 2019

Les États-Unis échouent à obtenir l'appui de l'Organisation des États américains pour une déclaration en appui à leur marionnette

Le 24 janvier, une réunion spéciale de l'Organisation des États américains (OÉA) s'est tenue à la demande des États-Unis et d'un nombre de proches collaborateurs, dont le Canada. Lors de la réunion, le secrétaire d'État américain a invité tous ceux qui le pouvaient à reconnaître le « président par intérim » fantoche, ce qui équivaut incroyablement à « s'aligner sur la démocratie » et à « respecter l'État de droit ». Il a dit que l'heure des débats était terminée et que l'OÉA doit maintenant agir.

Pompeo a également profité de l'occasion pour annoncer que les États-Unis étaient prêts à verser à sa marionnette au Venezuela la somme risible de 20 millions de dollars pour ce qu'il a appelé « l'aide humanitaire au peuple du Venezuela » et allait également aider à « reconstruire » le pays et l'économie.

Juste après que Pompeo ait terminé sa diatribe impériale sur « la restauration de la démocratie au Venezuela », Medea Benjamin du groupe américain antiguerre Code Pink s'est levée en tenant une pancarte disant OÉA, ne soutenez pas un coup d'État - un acte qui a suscité de vifs applaudissements. Avant d'être entraînée par des agents de sécurité, elle a lancé des appels aux délégués et a répété qu'un coup d'État n'est pas une transition pacifique.

Pour sa part, l'ambassadrice canadienne à l'OÉA, Jennifer Loten, a eu le culot de déclarer que les actions qui visent à renverser un gouvernement légitimement constitué respectent la démocratie et les droits de l'homme conformément à la primauté du droit.

Le Venezuela était honorablement et courageusement représenté par sa représentante, Asbina Marín Sevilla, dont la déclaration était une dénonciation puissante du complot criminel qui se trame contre son pays et son peuple. Entre autres choses, elle a dit que que certains pays de l'OÉA soutiennent un coup d'État fasciste qui vise à provoquer une guerre civile et un dictateur qui appelle ouvertement au conflit et à l'intervention étrangère pour venir tuer ses compatriotes et défendre la reddition du pays. C'est le genre de dictateur que plaît aux États-Unis.

Jamais auparavant dans l'histoire du Venezuela un gouvernement étranger n'avait agi aussi effrontément contre lui que ce gouvernement mafieux, lui-même la plus grande menace à la paix dans la région, a-t-elle dit. Jamais auparavant, a-t-elle déclaré, un ressortissant vénézuélien ne s'est prosterné devant une puissance étrangère telle que la marionnette qui s'est déclarée « président » à la manière d'un roi. Il ne reconnaît pas le chef d'État, il ne reconnaît pas la Cour suprême de justice ou le Conseil électoral national, il ne reconnaît pas le procureur général ni le ombudsman ou contrôleur général, mais il reconnaît le pouvoir des États-Unis. Elle a ajouté qu'il n'était pas nécessaire d'appuyer Nicolas Maduro pour rejeter une telle marionnette dont le patron politique est à Miami et reçoit des ordres de la Maison-Blanche, et qu'elle a tous qualifiés de trafiquants de la mort. Ils mènent une guerre économique, politique et psychologique contre le Venezuela et veulent maintenant la convertir en une guerre ouverte, a-t-elle déclaré.

Marín Sevilla a rejeté le communiqué lu par l'Argentine au nom d'un groupe d'États membres, qui n'était rien de plus qu'une propagande pour justifier un coup d'État qui ne s'applique qu'à ceux qui l'ont signé. Elle a conclu en déclarant que le Venezuela n'est pas seul, que la génération d'aujourd'hui ne va pas échouer devant ses ancêtres, encore moins ses enfants.

En fin de compte, les mensonges, les calomnies et les menaces utilisées par Pompeo pour tenter d'influencer ceux qui étaient présents n'ont pas donné les résultats escomptés par le soi-disant groupe de Lima. Dix-huit des 34 États membres de l'OÉA ont refusé de reconnaître l'usurpateur Juan Guaido. Parmi ceux qui ont pris une position ferme, les membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont joué un rôle important pour empêcher les forces du coup d'obtenir une majorité en défendant fermement les principes de non-intervention et d'autodétermination.

Plus tard dans la journée, 10 chefs d'État et deux ministres des Affaires étrangères de la CARICOM ont publié une déclaration dans laquelle ils « réaffirment leurs principes directeurs de non-ingérence et de non-intervention dans les affaires des États, du respect de la souveraineté, de l'adhésion à l'État de droit et du respect des droits humains et de la démocratie » et ont offert leurs bons offices « pour faciliter le dialogue entre toutes les parties afin de résoudre la crise qui s'aggrave ». Ils ont également appelé les forces extérieures à s'abstenir de faire quoi que ce soit qui contribue à déstabiliser la situation dans le pays et ont appelé toutes les parties à « s'éloigner du bord du gouffre ».

Bien que les États-Unis n'aient pas réussi à faire adopter leur déclaration de coup d'État à l'OÉA, Pompeo a émis des menaces au nom des États-Unis qui bafouent non seulement le droit international et toutes les normes de la diplomatie, mais continuent à fomenter des actes de violence. Il a averti « les éléments restants du régime de Maduro » de ne pas faire usage de la violence pour « réprimer » « la transition démocratique pacifique » comme il appelait le coup d'État que son gouvernement organise contre le peuple vénézuélien.

L'affirmation du gouvernement Trudeau selon laquelle il défend « la démocratie »,« les droits de la personne » et « l'État de droit » ne peut cacher le fait que de grands crimes sont en préparation contre le peuple vénézuélien au nom du Canada. Condamnons le rôle du Canada dans la tentative de renverser le gouvernement légitimement constitué de la République bolivarienne du Venezuela !

Appui des peuples du monde

Toronto


Windsor


Vancouver


Washington, États-Unis


New York et Los Angeles, États-Unis


Damas, Syrie

Beyrouth, Liban

(Photos: LML, TeleSUR, ANSWER, Workers World Party, A. Chavez)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 2 - 26 janvier 2019

Lien de l'article:
Non au «changement de régime» au Venezuela: Condamnons les tentatives d'inspiration étasunienne de renverser le gouvernement légitimement constitué de la République bolivarienne du Venezuela - Margaret Villamizar


    

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