Le comportement individuel n'est pas le problème

La taxe sur les ventes du carbone est considérée comme une mesure permettant de modifier les comportements. Mais le comportement n'est pas le problème. Le comportement n'a pas causé le problème du changement climatique et les efforts pour changer le comportement ne résoudront pas le problème. Il n'en ressortira que des paroles creuses. La cause du changement climatique induit par l'homme est le système économique impérialiste, ainsi que le mobile et la conception du monde de ceux qui le contrôlent. Le motif du gain individuel maximal en concurrence avec les autres tout en exploitant les travailleurs et une conception du monde exempte de responsabilité sociale, sont en contradiction avec le caractère socialisé de l'économie. Ce caractère exige une motivation et une perspective de responsabilité sociale et de coopération pour la défense des droits et du bien-être de tous, un déploiement sur la reproduction élargie de l'économie collective, l'humanisation de l'environnement social et naturel et l'avancement des intérêts généraux de la société. Le problème ne sera résolu qu'avec une motivation et une perspective de responsabilité sociale et de coopération.

La taxe sur le carbone ne change pas la motivation et la perspective de ceux qui sont aux commandes, car les oligarques impérialistes sont par nature égoïstes à l'extrême. Tout en poursuivant le motif et la vision de l'oligarchie financière par des actes qui alourdissent les impôts des travailleurs, le gouvernement Trudeau se livre à une manoeuvre cynique pour duper les crédules.

À certains égards, la taxe sur les ventes de carbone est similaire aux taxes sur le tabac et l'alcool. Ces taxes s'attaquent aux travailleurs individuels sans s'occuper des conditions sociales à la base des problèmes de tabagisme et de l'abus de drogues et d'alcool. Certains oligarques accumulent d'énormes profits en exploitant ces problèmes, lesquels continuent de s'aggraver, comme le montre la crise des opioïdes par exemple.

En ce qui concerne les modes de transport, une taxe sur les ventes de carbone sous-entend que les Canadiens devraient changer de comportement et abandonner la conduite automobile individuelle. Mais la culture de l'automobile est créée par la motivation des oligopoles de l'industrie de l'automobile à faire de l'argent. La conception et l'infrastructure des villes, y compris le manque de transport en commun, encouragent la culture de l'automobile. Le problème est particulièrement grave dans les petites localités éloignées où une voiture est une nécessité.

Que les libéraux de Trudeau se prétendent préoccupés par le réchauffement planétaire est le comble du cynisme et de l'hypocrisie. Ils ont criminalisé l'opposition à l'envoi de bitume à Vancouver via le pipeline Trans Mountain, ils chantent les louanges d'une économie basée sur l'exportation des matières premières, en particulier des produits à base de carbone, et foulent au pied les relations de nation à nation avec les peuples autochtones, n'hésitant pas s'il le faut à déployer les forces paramilitaires de la GRC dans le nord de la Colombie-Britannique. En outre, ils sont résolus à alimenter l'économie de guerre et l'armée des États-Unis, qui est le principal contributeur aux gaz à effet de serre.[1]

Toutes les taxes individuelles telles que l'impôt sur le revenu, les taxes de vente, les taxes sur les salaires et les taxes foncières, les taxes sur le carbone et les frais d'usagers pour les programmes sociaux et les services publics, tels que les frais pour le transport en commun et des péages sur les routes et les ponts, devraient être supprimées. Le pouvoir de taxation de l'État est social et non pas individuel ou privé, d'autant plus que la grande majorité de la production est produite au sein d'une économie socialisée interdépendante.

L'abolition des taxes individuelles est un des fronts de la lutte des classes. Les réclamations de l'État pour gérer ses affaires improductives telles que l'armée devraient être faites directement aux entreprises privées et publiques à partir de la valeur que produisent les travailleurs et non aux individus. Les entreprises qui consomment de la valeur sociale provenant de l'éducation de masse, les établissements de santé et d'autres institutions devraient redonner directement la valeur sociale équivalente que leurs employés reproduisent aux institutions sociales qui ont généré cette valeur, telles que les écoles, les universités, les hôpitaux, etc.

Pour les besoins de l'appareil d'État, il faut un autre critère pour déterminer le montant que le gouvernement exproprie de la valeur que produisent les travailleurs. Cela pourrait être un taux d'imposition des entreprises ou un pourcentage de l'ancienne et de la nouvelle valeur. C'est d'ailleurs de cette façon que le profit devrait être calculé, selon une formule moderne pour déterminer le prix de production de tous les produits de base, en particulier des moyens de production.

Notes

 1. Voir : « La Cour d'appel fédérale annule l'approbation de l'expansion du pipeline Trans Mountain », Peggy Morton, LML, 8 septembre 2018

« Le gouvernement Trudeau achète le pipeline Trans Mountain dans un stratagème à grande échelle pour payer les riches », LML, 2 juin 2018

Voir aussi :

« Le projet de LNG Canada et l'environnement naturel », K.C. Adams, LML, 27 octobre 2018

« Le projet LNG Canada dans le nord de la Colombie-Britannique », K.C. Adams, LML, 13 octobre 2018


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 2 - 26 janvier 2019

Lien de l'article:
Le comportement individuel n'est pas le problème - K.C. Adams


    

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