Déclaration de
Common Frontiers
Le 20 mai 2018, des élections
présidentielles ont eu lieu au Venezuela et le
président
sortant, Nicolas Maduro, a été réélu
pour
un deuxième mandat, recueillant 67,8 % des
votes. Une
délégation canadienne d'observateurs des
élections
étaient sur le terrain en tant que témoins
oculaires et a
corroboré ce que les
observateurs des élections internationaux ont conclu
à
l'unanimité : les élections
présidentielles
ont été équitables, transparentes et ont
été l'expression de la volonté du peuple
vénézuélien.
Le gouvernement canadien ainsi que ses
alliés du
Groupe de Lima ont systématiquement tenté de
délégitimiser le président Maduro et ont
fourni un
appui inconditionnel aux secteurs de l'extrême-droite de
l'opposition vénézuélienne. Selon le New
York
Times, l'administration Trump discute activement
stratégie
avec des officiers
militaires rebelles du Venezuela pour tenter de monter un coup
contre
le président, Nicolas Maduro.
Ces derniers jours, l'administration Trump a
intensifié ses attaques contre le Venezuela, y compris la
reconnaissance du leader autoproclamé de l'opposition,
Juan
Gerardo Guaido, comme président par intérim du
Venezuela.
Le premier ministre Justin Trudeau n'a fait que
répéter
les propos de Trump et a appelé le président
Nicolas
Maduro à
« céder le pouvoir à l'Assemblée
nationale
élue démocratiquement ». Juan Gerardo
Guaido
est une personnalité peu connue au Venezuela qui n'a aucun
mandat du peuple et dont les actes n'ont aucun fondement
constitutionnel quelconque.
Common Frontiers est très
préoccupé par ces mesures et par l'empressement du
premier ministre Justin Trudeau à suivre l'exemple de
Trump.
Nous jugeons que les actions du gouvernement canadien constituent
une
provocation qui viole la souveraineté et les normes
démocratiques du Venezuela. Ces actions sont l'expression
de
politiques
interventionnistes qui ne visent rien de moins qu'un changement
de
régime non démocratique au Venezuela.
Les actes du Canada ne peuvent servir qu'à
exacerber le conflit et la polarisation qui sévissent au
pays et
à attiser le danger d'une guerre civile ouverte entre les
camps
respectifs de Guaido et de Maduro. Selon certains
témoignages,
au moins 13 personnes ont été tuées
le 23 janvier dans le contexte de manifestations violentes
et de
barricades au cours des récents mouvements de protestation
organisés à l'appel de Guaido et de ses partisans.
Nous
rejetons toute tentative du gouvernement canadien de
s'ingérer
dans l'ordre souverain et démocratique du Venezuela ainsi
que
toute action visant un changement de régime. Le Canada ne
devrait pas appuyer des coups dirigés par les
États-Unis et se prêter à des jeux politiques
touchant à la démocratie et aux droits humains dans
la
région. Le premier ministre Justin Trudeau a
immanquablement et
avec véhémence condamné le Venezuela, mais a
fermé les yeux devant les supercheries électorales
et la
violation des droits humains bien documentées au Guatemala
et au
Honduras.
Les problèmes économiques et politiques auxquels
est
confronté le Venezuela doivent être résolus
par les
Vénézuéliens eux-mêmes par le biais
d'un
dialogue pacifique et conformément aux normes
démocratiques du pays. Le rôle du Canada et de la
communauté internationale doit être d'entretenir et
de
favoriser un climat de dialogue et de paix, et
non d'appuyer les tentatives d'imposer une solution made in
Washington à la crise au Venezuela.
Pour le rapport complet de la
délégation
d'observateurs canadiens à l'élection
présidentielle de 2018 produit par Common Frontiers (en
anglais), cliquer
ici.
Common Frontiers est une organisation
composée d'organisations de la société
civile et
de groupes syndicaux basés en Ontario.
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 2 - 26 janvier 2019
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Common Frontiers
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