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              du Marxiste-Léniniste

Numéro 8

4 juillet 2021

Au parlement

Des projets de loi incohérents et des procédures en crise

- Anna Di Carlo -

Le gouvernement dépose un projet de loi controversé
«contre la haine»


Pour nous, la responsabilité commence chez soi

Où réside la responsabilité de l'héritage brutal du système des pensionnats du Canada
- Pauline Easton -

Quand le passé de l'État canadien raciste est aussi son présent
- Philip Fernanedez -

De nouvelles tombes anonymes découvertes en Colombie-Britannique


Un besoin urgent d'humaniser l'environnement naturel et social!

Pfizer-BioNTech exige que le Canada paie le prix fort pour les vaccins

- K.C. Adams -

Les canicules, les feux de forêt et les inondations d'une ampleur record sonnent l'alarme comme jamais auparavant
- Nick Lin -

Le premier ministre de la Colombie-Britannique déclare que les décès dus à la vague de chaleur «font partie de la vie»

Le glyphosate et la liberté d'expression

De micro-organismes et de glyphosate

- Peter Ewart -


La politique de la corde raide menée par l'impérialisme américain augmente le risque de guerre

La provocation mise en scène contre la Russie en mer Noire
- Steve Rutchinski -

Le président américain Biden lance des frappes aériennes illégales contre la Syrie et l'Irak

Les monopoles de la technologie américains rassemblent des alliés pour attaquer la Chine

Investissement dans les technologies israéliennes de cybersécurité, de renseignement et de sécurité physique



Au parlement

Des projets de loi incohérents et
des procédures en crise

Le Parlement a ajourné le mercredi 23 juin à la suite d'une session remplie de lois incohérentes et de procédures en crise. Il doit reprendre ses travaux le 20 septembre, mais rien n'est sûr car les spéculations abondent sur la possibilité que le gouvernement Trudeau déclenche des élections fédérales avant cette date. Malgré tout, une heure avant l'ajournement du parlement pour la pause estivale, les libéraux ont déposé un nouveau projet de loi dit contre le discours haineux accompagné de la menace d'une réglementation accrue des médias sociaux à venir. Ce projet de loi vise à permettre au gouvernement d'utiliser ses pouvoirs de police pour restreindre la liberté d'expression lorsqu'il s'agit du droit du peuple de s'exprimer et de communiquer ses points de vue, ses pensées et ses opinions sur des questions qui préoccupent le corps politique, tout en donnant le feu vert aux autorités à divers niveaux pour diffamer et criminaliser les personnes qui refusent de se soumettre à ce que les autorités ont sommairement déclaré être les valeurs canadiennes.

Tout au long de cette session parlementaire, le gouvernement s'est livré à de nombreuses manigances afin de faire pencher la balance en sa faveur si des élections sont déclenchées. Cela amène l'électorat à se demander sérieusement comment il devrait réagir dans son intérêt, et non dans celui du système de gouvernement de partis cartellisés dont le principal objectif est de priver le peuple du pouvoir.

Avec la récente défection organisée d'une députée du Parti vert, les libéraux ont maintenant 155 députés sur un total de 338. Il leur manque 15 députés pour obtenir la majorité, ce qui veut dire que les manoeuvres se multiplient pour recruter ce qu'ils appellent des candidats vedettes et pour s'assurer que les candidats des partis d'opposition soient écartés de la compétition électorale de diverses manières. Le gouvernement libéral minoritaire a réussi à faire adopter ses projets de loi principalement avec l'appui des 32 députés du Bloc Québécois et des 24 députés du NPD.

En même temps, pour s'assurer que les libéraux contrôlent le Sénat, Justin Trudeau a annoncé le 22 juin ses dernières nominations à la « Chambre rouge », qui sont des postes très intéressants accordés pour services rendus. Les personnes nouvellement nommées sont Hassan Yussuff, Bernadette Clement et James Quinn. Hassan Yussuff était jusqu'à trois jours avant sa nomination président du Congrès du travail du Canada et il était très apprécié pour avoir appuyé les libéraux lors des négociations de l'accord de libre-échange qui attaque de multiples façons la classe ouvrière aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Bernadette Clement est l'ancienne mairesse de Cornwall, en Ontario, une ville frontalière importante avec les États-Unis qui se trouve sur des terres autochtones. James Quinn est président-directeur général de l'Administration portuaire de Saint John. Selon son site Web, « Port Saint John, le plus grand port de l'Est canadien en termes de volume, traite en moyenne chaque année 28 millions de tonnes métriques de marchandises diversifiées, dont du vrac solide et liquide, des marchandises diverses et des conteneurs » et offre « des liaisons internationales vers plus de 500 ports dans le monde, permettant ainsi d'accéder facilement aux marchés intérieurs du centre du Canada au moyen des réseaux ferroviaires et routiers » et « facilite les échanges commerciaux et offre un point d'accès maritime aux marchés mondiaux ».

La nomination de ces trois sénateurs porte à 55 le nombre total de sénateurs nommés par les libéraux en deux mandats. Cela veut dire que les nominations du Parti libéral sont désormais majoritaires à la Chambre, même si les sénateurs libéraux sont considérés comme indépendants. Douze des 105 sièges du Sénat demeurent vacants.

Les projets de loi envoyés au Sénat avant que la Chambre ne termine sa session comprennent le projet de loi C-6 : Loi modifiant le Code criminel (thérapie de conversion); le projet de loi C-10, Loi modifiant la Loi sur la radiodiffusion; le projet de loi C-12 : Loi concernant la transparence et la responsabilité du Canada dans le cadre de ses efforts pour atteindre la carboneutralité en 2050; et le projet de loi C-30 : Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 avril 2021 et mettant en oeuvre d'autres mesures.

Les pressions sur le Sénat pour adopter ces projets de loi ont provoqué un tollé parce qu'ils ont été envoyés aux sénateurs à la dernière minute. C'est notamment le cas du projet de loi C-10, qui suscite une controverse quant à savoir si les messages publiés par les particuliers sur les médias sociaux seront désormais réglementés et contrôlés par des algorithmes que le gouvernement souhaite voir sur les plateformes de médias sociaux, au nom de la promotion de la découvrabilité du contenu canadien. L'opposition au Sénat soutient que ce projet de loi constitue une menace pour la liberté d'expression et s'oppose également à la manière dont le projet de loi a été adopté précipitamment à la chambre.

Le fait que le projet de loi C-10 soit parvenu au Sénat sans que quiconque à la Chambre ou au Sénat ait pu se prononcer de manière définitive sur son contenu ou sa portée montre à quel point les délibérations parlementaires sont tombées bas. Julie Dabrusin, secrétaire parlementaire du ministre du Patrimoine canadien, affirme que le projet de loi C-10 « exempte expressément les contenus téléchargés par les utilisateurs », alors que d'autres personnes, dont l'expert en droit de la radiodiffusion Michael Geist, insistent sur le contraire. Dans le même ordre d'idées, la sénatrice Pamela Wallin a insisté au Sénat sur le fait que « les messages Facebook, les messages YouTube et tout cela sont susceptibles d'être soumis à la découvrabilité par les grandes entreprises technologiques », ce à quoi le sénateur Dennis Dawson a répondu que ce n'était pas le cas : « Croyez-moi : cela ne s'applique pas aux particuliers. Cela s'applique aux organisations. La liberté de parole et d'expression des gens ne sera pas altérée par ce projet de loi. »

Ce qui ressort clairement de ce projet de loi complexe, c'est qu'il s'agit d'une loi qui élargit considérablement les pouvoirs réglementaires du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes et du Cabinet, avec de nombreuses dispositions qui s'en remettent simplement aux directives qui seront émises par le Cabinet quant à la façon dont le Conseil exercera ses pouvoirs réglementaires. Il s'agit d'une concentration excessive des pouvoirs décisionnels. Un autre nom de pouvoirs décisionnels excessifs est pouvoirs de police.

En fin de compte, bien que le Sénat soit dominé par les libéraux, les sénateurs ont refusé d'accélérer l'adoption du projet de loi modifiant la Loi sur la radiodiffusion et du projet de loi sur la thérapie de conversion, choisissant plutôt de les renvoyer en comité.

L'irrationalité triomphe

Une autre question qui montre l'étendue de l'irrationalité qui prévaut concerne la manière dont une élection doit être conduite si déclenchée pendant une pandémie.

En octobre 2020, le directeur général des élections, Stéphane Perrault, a demandé que des modifications soient apportées à la Loi électorale du Canada afin de répondre aux inquiétudes en matière de santé et de sécurité si une élection était déclenchée pendant la pandémie. Le projet de loi C-19, Loi modifiant la Loi électorale du Canada (réponse à la COVID-19), a été déposé en décembre 2020. Le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre (PROC) a déposé son rapport et ses amendements finaux au projet de loi C-19 deux jours avant le congé d'été prévu, mais il n'a pas été retenu comme projet de loi prioritaire par les libéraux.

La façon dont la Chambre des communes a traité ce projet de loi montre non seulement un mépris total pour la santé et la sécurité des électeurs et des travailleurs électoraux, mais aussi la facilité avec laquelle une main contredit ce que fait l'autre. En mai 2021, les députés de la Chambre des communes ont adopté à l'unanimité une motion déclarant qu'aucune élection ne devrait être déclenchée avant la fin de la pandémie. À l'unanimité, cela veut dire que cela incluait les libéraux. Certains députés ont même déclaré que la motion était excellente parce qu'elle donnerait plus de temps au PROC pour étudier le projet de loi C-19 – le projet de loi même qui établit les conditions d'une élection pendant une pandémie.

Le projet de loi C-19 montre également un mépris pour Élections Canada, puisqu'il remplace les conseils d'experts de l'organisme par des préférences de parti largement inexpliquées. S'il avait été adopté, le projet de loi C-19 aurait prolongé la durée du scrutin d'une seule journée de 12 heures, le lundi, à trois journées de 12 heures, le samedi, le dimanche et le lundi. Cela aurait été fait même si Élections Canada a demandé des journées de huit heures le samedi et le dimanche pour faire face aux difficultés d'embaucher 250 000 travailleurs électoraux pour des journées de 12 heures pendant une pandémie, la plupart étant des personnes âgées. Élections Canada a également dit que le vote en fin de semaine de deux jours aiderait à sécuriser les lieux de vote, ce qui faciliterait la distanciation physique. Même après que le directeur général d'Élections Canada ait témoigné devant le PROC une deuxième fois pour réitérer ses raisons, les membres du PROC ont maintenu leurs propres préférences.

Élections Canada n'a eu d'autre choix que d'annoncer qu'il sera prêt à mener des élections en toute sécurité, en utilisant les pouvoirs d'adaptation existants du directeur général des élections pour régler les problèmes qui surviennent en matière de santé et de sécurité des électeurs et du personnel électoral.

Coïncidence, juste après l'ajournement du parlement, les restrictions sur les rassemblements publics ont commencé à être levées et des directives compliquées ont été publiées sur ce qui est sécuritaire et ce qui ne l'est pas. Cela a alimenté les spéculations qu'une élection pourrait être déclenchée parce que les conditions de pandémie n'existeraient plus.

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Le gouvernement dépose un projet de loi controversé «contre la haine»

Le ministre de la Justice et procureur général du Canada David Lametti a déposé le projet de loi C-36, Loi modifiant le Code criminel, la Loi canadienne sur les droits de la personne et apportant des modifications connexes à une autre loi (propagande haineuse, crimes haineux et discours haineux), à la Chambre des communes le 23 juin, quelques heures avant l'ajournement pour l'été. Un communiqué de presse explique que le projet de loi vise à « combattre plus efficacement les discours et les crimes haineux, à offrir de meilleurs recours aux victimes et à tenir les personnes responsables des préjudices découlant de la haine qu'elles propagent ». Il modifie la Loi canadienne sur les droits de la personne pour y définir la « diffusion de discours haineux en ligne ». Tous les messages publiés en ligne par des particuliers sur des plateformes de médias sociaux, des blogues et des sites Web seront soumis aux lois et règlements modifiés.

Le Code criminel, qui contient déjà des interdictions contre « l'incitation publique à la haine » et « fomenter volontairement la haine » est modifié pour ajouter une définition de « la haine ». Elle est définie comme un « sentiment plus fort que l'aversion ou le dédain et comportant de la détestation ou de la diffamation; (hatred) ». Une clause citée comme étant « pour l'application du présent article » ajoute qu'« il est entendu que la communication de déclarations n'incite pas à la haine ou ne la fomente pas pour la seule raison qu'elle discrédite, humilie, blesse ou offense ». Une nouvelle infraction est ajoutée au Code criminel, intitulée « Crainte d'une infraction concernant la propagande haineuse ou les crimes haineux », selon laquelle une personne soupçonnée d'être susceptible de commettre un crime haineux ou de se livrer à de la propagande haineuse peut être inculpée. Le Code criminel établira une liste de conditions d'engagement qui peuvent être ordonnées pour une personne condamnée, comme le port d'un dispositif de surveillance électronique à distance et/ou d'un couvre-feu à domicile. La Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents est modifiée pour inclure la « crainte d'une infraction concernant la propagande haineuse ou les crimes haineux » comme une infraction traitée par le système de tribunaux pour adolescents.

Le projet de loi modifie également la Loi canadienne sur les droits de la personne pour y ajouter la « diffusion de discours haineux en ligne » comme acte pouvant faire l'objet d'une plainte. Une personne pourra déposer une plainte auprès de la Commission des droits de la personne, qui sera jugée par son tribunal. En cas de condamnation, l'accusé pourra se voir ordonner de retirer le message incriminé et éventuellement de verser une compensation à l'accusateur, ainsi qu'une amende à l'État.

Qui décide de ce qui constitue un crime haineux et suivant quels critères est devenu une question très controversée au Canada. La raison pour laquelle le gouvernement l'a glissée quelques heures avant l'ajournement de la Chambre des communes n'est pas évidente pour l'instant, mais ce n'est certainement pas pour encourager la discussion parmi les Canadiens sur les critères permettant de déterminer un crime haineux pour s'assurer que cette loi ne soit pas utilisée pour criminaliser le droit de parole. Le fait que le projet de loi ait été déposé au moment même où les plateformes de cinq médias sociaux étrangers ont été supprimées par les services de renseignement et le gouvernement américains est également alarmant. Cela nous amène à nous demander ce que feront les agences de renseignement du Canada pour priver les Canadiens de leur liberté d'expression lors des prochaines élections. Cela affecte non seulement les droits civils des Canadiens, que les gouvernements soumettent à ce qu'ils appellent des « limites raisonnables », mais aussi leurs droits humains, car sans les conditions qui permettent aux gens de s'exprimer librement, la communication est entravée, ce qui signifie que les Canadiens ne peuvent pas élaborer une voie à suivre pour eux-mêmes et pour la société dont ils font partie dans toutes leurs relations.

La disposition modifiant la loi sur les droits de la personne énonce que « le fait de communiquer ou de faire communiquer un discours haineux au moyen d'Internet ou de tout autre mode de télécommunication dans un contexte où ce discours haineux est susceptible de fomenter la détestation ou la diffamation d'un individu ou d'un groupe d'individus sur le fondement d'un motif de distinction illicite constitue un acte discriminatoire ». Le document d'information qui accompagne le projet de loi précise que les motifs de discrimination visés sont « la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, l'âge, le sexe, l'orientation sexuelle, l'identité ou l'expression de genre, l'état matrimonial, la situation de famille, les caractéristiques génétiques, la déficience ou l'état de personne graciée ».

Quant à une réglementation plus poussée des plateformes de médias sociaux, le document d'information indique que dans les prochaines semaines, les libéraux dévoileront « un cadre réglementaire afin de lutter contre le contenu préjudiciable en ligne ». On y lit que « le gouvernement du Canada mobilisera les Canadiens relativement à un document de travail technique détaillé qui exposera la proposition de rendre les exploitants de plateformes de médias sociaux plus transparents et responsables tout en luttant contre le contenu préjudiciable en ligne ».

Cela veut dire qu'au cours de la période précédant le déclenchement prévu des élections anticipées, les libéraux tenteront de détourner l'attention de l'héritage colonial raciste de l'État canadien tel qu'il est encore pratiqué aujourd'hui et de la tourner vers les gazouillis et les messages que les Canadiens s'échangent sur les médias sociaux comme prétendue source du racisme au Canada.

Les Canadiens méprisent les attaques contre toute section du peuple, ce qui inclut la pratique médiévale de diffamation des personnes par des attaques personnelles, en semant publiquement le doute sur leur personne et en utilisant le pouvoir de ses fonctions ou de sa position pour renvoyer des personnes sur la base de leurs opinions ou pour avoir mis en oeuvre des choses que les autorités n'aiment pas. En même temps, il est vérifiable que la plupart des atteintes aux droits de différents groupes de personnes sont organisées par l'État ou inspirées par l'État. Les gouvernements, à tous les niveaux, utilisent ou tolèrent la diffamation au point de terrifier les Canadiens, y compris les jeunes, en leur faisant croire que s'ils s'expriment librement sur des sujets de préoccupation, ou s'ils portent certains vêtements, dansent certaines danses ou chantent certaines chansons, ils mettent en danger la sécurité nationale, diffusent de fausses informations, se font les dupes d'une puissance étrangère, répandent la haine, se livrent à des actes de racisme, de suprématie blanche ou d'appropriation culturelle, ou qu'ils sont anti-trans, anti-femmes et bien d'autres choses encore. Cela impose un tabou sur toute discussion alors que ceux qui commettent des crimes contre le peuple ne sont pas réellement jugés pour ces crimes, mais pour leur discours. Tout cela a pour but de diviser le corps politique au nom de la défense des droits, tout en protégeant ceux qui agissent réellement contre les droits des êtres humains.

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Pour nous, la responsabilité commence chez soi

Où réside la responsabilité de l'héritage brutal du système des pensionnats du Canada

Une des nombreuses actions de la fête du Canada où les Canadiens de tous horizons se sont joints aux peuples autochtones pour demander des comptes au gouvernement fédéral

La vérité sur le système des pensionnats indiens et son héritage brutal est en train de se révéler dans ses détails les plus sordides. D'abord, le 27 mai, kukpi7 Rosanne Casimir, cheffe de la nation Tk'emlups te Secwépemc, a annoncé la découverte des restes de 215 enfants autochtones dans des tombes non marquées au pensionnat de Kamloops. Moins d'un mois plus tard, le 24 juin, le chef Cadmus Delorme de la Première Nation de Cowessess a annoncé que 751 tombes non marquées avaient été découvertes dans un cimetière de Cowessess, près de l'ancien pensionnat indien de Marieval. Cette annonce a été suivie, le 30 juin, par celle de la nation Ktunaxa, située près de Cranbrook, en Colombie-Britannique, de la découverte de 182 tombes non marquées, adjacentes à l'ancien pensionnat de la Mission Saint-Eugène.

Et ce n'est que le début. Selon l'ancien président de la Commission de vérité et de réconciliation (CVR), Murray Sinclair, il pourrait y avoir plus de 25 000 enfants qui sont morts alors qu'ils fréquentaient les 138 pensionnats que l'État colonial canadien a exploités entre 1870 et 1997; et il pourrait y avoir encore plus d'enfants autochtones qui sont morts après avoir été arrachés de force de leur foyer et de leur communauté et envoyés loin de chez eux pour fréquenter des écoles ordinaires. L'énormité du crime de la politique et de la pratique des pensionnats du Canada pour les peuples autochtones exige des réparations déterminées par les peuples autochtones eux-mêmes. Il faut commencer par fournir aux peuples autochtones les ressources dont ils ont besoin pour guérir du traumatisme causé par le système des pensionnats, comme ils l'ont déjà demandé.

On peut s'attendre à ce que le gouvernement libéral, qui s'est donné pour mission de perpétuer l'ordre constitutionnel actuel au nom de grands idéaux, refuse d'accepter la responsabilité des crimes commis au nom du Canada dans le passé. Les excuses, les expressions de sympathie sont soigneusement formulées pour s'assurer que rien n'est justiciable – que le gouvernement ne peut être tenu légalement responsable de quelque façon que ce soit. La défense de l'ordre constitutionnel que défendent les gouvernements du Canada signifie que les crimes commis sur une base raciste et anti-peuple pour défendre la propriété privée dans le passé, il y a plus de 150 ans, se poursuivent dans le présent. Il appartient au peuple de mettre fin à l'approche actuelle coloniale et raciste de la prise de décision.

Même face à ce qui est véritablement devenu une journée de deuil national le 1er juillet, au cours de laquelle des Canadiens de tous les horizons se sont joints aux peuples autochtones pour leur exprimer leurs sympathies et partager leur chagrin, le premier ministre a appelé les Canadiens à « réfléchir aux manquements historiques de notre pays » et à faire preuve d'une « ferme volonté de confronter ces vérités » pour « tracer une voie nouvelle et meilleure vers l'avenir ». Il a ajouté : « Si chacun de nous promet d'accomplir le travail nécessaire – et si nous sommes guidés par ces valeurs fondamentales que sont l'ardeur au travail, la bienveillance, la résilience et le respect – nous pouvons parvenir à la réconciliation et bâtir un Canada meilleur pour tous. »

Le premier ministre continue de tenir des propos ambigus. Il parle au nom des Canadiens d'une manière personnaliste, pour s'insinuer dans leurs sentiments intérieurs, comme si l'État canadien n'avait pas à assumer de responsabilité pour les conséquences des crimes commis dans le passé et qui continuent d'être commis dans le présent.

Il demande au pape de s'excuser pour les crimes commis dans les pensionnats et de venir le faire en sol canadien, comme si c'était cela qui allait réparer les dommages du passé et du présent ou qu'une visite du pape était ce dont les Canadiens ont besoin. C'est une tentative pitoyable de détourner l'attention du fait que les peuples autochtones demandent que les églises publient les noms et les informations dont elles disposent et cessent de détruire les archives. Le gouvernement du Canada va-t-il adopter des mesures pour les obliger à le faire ? Cela n'est même pas envisagé. Les responsables gouvernementaux, les partis cartellisés qui forment le gouvernement et l'opposition et les médias concentrent toute leur attention sur l'incendie d'églises et le renversement de statues, qu'ils n'hésitent pas à qualifier d'acte criminel.

Pendant ce temps, les médias donnent une interprétation de l'histoire qui n'inclut jamais le rôle décisif joué par les peuples pour humaniser l'environnement naturel et ouvrir la voie au progrès. Ils prétendent « qu'il y a de bonnes et de mauvaises choses qui se sont produites », ou dans ce qu'un individu comme Sir John A. Macdonald a fait, et que « nous devons prendre le mauvais avec le bon et reconnaître que dans l'ensemble c'est bon ». Cette façon d'écarter la réalité concrète du présent pour éviter d'assumer toute responsabilité est insidieuse, conçue pour perpétuer le statu quo dans lequel les peuples sont privés du pouvoir de décision.

Le premier ministre a conclu son message de la fête du Canada en reprenant le slogan de campagne du président américain Biden et de l'oligarchie financière internationale : « Reconstruire en mieux ». « En cette fête du Canada, a dit le premier ministre, réaffirmons notre engagement à être à l'écoute des autres et à apprendre les uns des autres. Ainsi, nous pourrons éliminer les obstacles qui nous divisent, rectifier les injustices de notre passé et bâtir une société plus juste et plus équitable pour tous. Ensemble, nous relèverons nos manches et nous accomplirons le dur travail nécessaire pour bâtir un Canada meilleur. » Cet emprunt au slogan de l'oligarchie financière internationale ne fait qu'exposer le cynisme de la classe dirigeante. Ce slogan est basé sur leur fausse croyance idéologique selon laquelle ils sont au-dessus de l'obligation de rendre des comptes. Il n'est pas surprenant que le premier ministre ait terminé son message en disant : « De ma famille à la vôtre, bonne fête du Canada. » Peu importe ce que ces gens disent, ce n'était pas une « bonne fête du Canada ». C'était un jour de deuil national, un jour où les gens de toutes origines se sont joints aux peuples autochtones pour s'engager ensemble à voir à ce que justice soit faite.

Duncan Campbell Scott, le surintendant adjoint des Affaires indiennes en 1920, est encore aujourd'hui célébré comme le « poète de la Confédération ». Sa poésie présentait les peuples autochtones comme « une race en voie de disparition » et il expliquait la politique de l'État anglo-canadien comme suit : « Je veux me débarrasser du problème indien. [...] Notre but est de continuer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un seul Indien au Canada qui ne soit assimilé à notre société, qu'il n'y ait plus de question indienne, ni de ministère des Indiens. »

La vérité est que cet objectif n'a pas changé. L'objectif de l'État est le même aujourd'hui qu'à l'époque : dominer la multitude, imposer à la société l'objectif des détenteurs de la propriété privée et soumettre les revendications du peuple à ces objectifs. Pour lui, rien d'autre ne peut être toléré et la persistance à se battre pour une cause juste doit être considérée comme un délit.

Ça ne passera pas !

(Avec des informations de CBC, CTV, Gouvernement du Canada, Encyclopédie canadienne)

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Quand le passé de l'État canadien raciste
est aussi son présent

Aujourd'hui, au Canada, plus de 52 % des enfants placés en famille d'accueil sont autochtones. Le taux de suicide parmi les jeunes autochtones est trois fois plus élevé que la moyenne nationale. Le taux de suicide des enfants et des jeunes inuits est 33 fois plus élevé que celui des enfants non autochtones. Près de 50 % des enfants autochtones vivent dans la pauvreté. En dépit de ces faits, le gouvernement libéral de Justin Trudeau continue de nier les droits issus de traités des enfants autochtones et de leurs familles à des services de base comme l'éducation, les soins de santé, le logement et l'eau potable dans plus de 30 communautés.

Cindy Blackstock (à droite) à Ottawa exigeant le même niveau de financement pour les programmes sociaux destinés aux enfants autochtones

Cindy Blackstock, membre de la Première Nation Gitxsan, directrice générale de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations du Canada et professeure à l'Université McGill, a dénoncé la désinformation que fait le gouvernement Trudeau lorsqu'il affirme que les crimes de l'État canadien contre les peuples autochtones appartiennent au passé. Elle souligne que le gouvernement libéral continue d'intenter des procès contre les enfants autochtones, qu'il continue de refuser aux enfants autochtones le même niveau de financement des programmes sociaux qu'aux autres enfants et qu'il refuse de se conformer à la décision du Tribunal canadien des droits de la personne de 2016 qui lui ordonne de verser 40 000 $ d'indemnisation à chacun de 50 000 enfants autochtones pour sa négligence et son refus de leur fournir des services. Elle souligne que le refus de financer adéquatement les services destinés aux enfants autochtones a directement entraîné des niveaux plus élevés de séparation des familles aujourd'hui que pendant la période des pensionnats.

Cindy a écrit un article poignant intitulé « Screaming into silence » (crier dans le silence) publié le 30 juin par le magazine Maclean's. Elle y démontre avec éloquence que les crimes commis à l'encontre des enfants et des peuples autochtones n'appartiennent pas au passé mais au présent :

« Les survivants des pensionnats indiens savaient où les enfants étaient enterrés, car certains d'entre eux avaient creusé leurs tombes. Ils ont présenté leurs vérités à la Commission de vérité et de réconciliation et ont donné au pays un plan national dans leurs 94 appels à l'action pour mettre fin aux injustices dont a été victime cette génération d'enfants des Premières Nations, Métis et Inuits, et pour s'assurer que rien de tel ne se reproduise. Certains d'entre nous les ont entendus, mais ce qu'ils ont dit était trop conflictuel pour la plupart, alors les gens ont dit qu'il s'agissait d'‘histoires' et ont détourné le regard. Les survivants ont dû avoir l'impression de crier dans le silence.

« Les enfants enterrés sont morts effrayés et seuls, loin de leur famille, dans des 'écoles' qui ressemblaient davantage à des camps de rééducation, dirigés par le gouvernement canadien et les églises chrétiennes des années 1830 à 1996. Beaucoup auraient pu survivre si la volonté du public avait forcé Ottawa à mettre en oeuvre les réformes salvatrices proposées par le Dr Peter Henderson Bryce, médecin hygiéniste en chef du ministère des Affaires indiennes en 1907. Le Dr Bryce a découvert que la tuberculose ravageait les enfants mal nourris à un taux 20 fois supérieur à celui des autres enfants, en raison de l'inégalité dramatique du financement de la santé des 'Indiens' et des mauvaises pratiques sanitaires. Comme le titrait l'Evening Citizen en 1907, il y avait 'une inattention absolue aux besoins les plus élémentaires en matière de santé' et les écoles étaient 'de véritables foyers de maladie'. D'autres journaux ont écrit que les enfants 'mouraient comme des mouches', ce qui a fait dire à l'avocat Samuel Hume Blake, en 1908, que 'dans la mesure où le Canada ne parvient pas à éviter les causes évitables de décès, il se rapproche désagréablement de l'homicide involontaire'.

« Le Canada a refusé d'appliquer les réformes de Bryce et l'a évincé de la fonction publique en 1922 pour avoir refusé de se taire. La même année, Bryce entre dans les locaux du libraire d'Ottawa James Hope & Sons avec son pamphlet intitulé The Story of a National Crime (récit d'un crime national). D'autres manchettes ont suivi, mais l'histoire s'est éteinte, tout comme les enfants. Bryce est mort en 1932 et il a été effacé de l'histoire du Canada. Sa famille dit que son plus grand chagrin était que 'le travail n'a pas été fait'. Il devait avoir l'impression de crier lui aussi dans le silence.

« Les parents des Premières Nations, des Métis et des Inuits ont souvent pris la parole mais ont été ignorés, et beaucoup ont été arrêtés pour avoir refusé d'envoyer leurs enfants dans ces pièges mortels. Pendant que les parents étaient en prison, le gouvernement prenait les enfants. Au fil des décennies, des gens de tous les horizons ont régulièrement signalé au gouvernement fédéral des cas d'abus, de négligence et de décès d'enfants dans les pensionnats. Le Canada a simplement attendu que la tempête médiatique passe et a poursuivi ses activités comme si de rien n'était. »

C'est précisément ce que le Canada espère voir se produire aujourd'hui également. S'exprimer et briser le silence est la clé pour s'assurer que l'on mette un terme au refus des gouvernements d'accomplir leur devoir et de s'en tirer à bon compte. Cindy poursuit :

« Je suis née en 1964 dans le nord de la Colombie-Britannique. J'aurais pu être dans l'une de ces écoles, mais j'ai été épargnée. Je me souviens d'avoir été la seule enfant 'indienne' de ma classe et de m'être demandée où étaient les autres enfants indiens. Les habitants de la ville avaient une réponse à cette question : les Indiens étaient trop bêtes pour apprendre, étaient des ivrognes et grandiraient pour devenir des assistés sociaux.

« J'ai commencé à entendre la vérité sur les pensionnats indiens des décennies plus tard. D'abord faiblement, puis avec de plus en plus de force lorsque les survivants ont raconté leurs vérités, avec beaucoup de douleur, afin de s'assurer que cela n'arriverait jamais à leurs petits-enfants. Tout avait un sens : pourquoi tant de gens engourdissaient la douleur par l'alcool et la drogue, pourquoi d'autres disparaissaient et mouraient dans un silence public assourdissant. Le projet colonial du gouvernement a été rendu possible en nourrissant délibérément la population d'un régime constant de distractions, de désinformation et de stéréotypes.

« Le premier ministre parle des horreurs et des injustices au passé, probablement pour éviter de rendre compte des graves préjudices que le gouvernement continue d'infliger à la génération actuelle d'enfants des Premières Nations, Métis et Inuits.

« Le Canada a utilisé la Loi sur les Indiens pour pousser les enfants dans les pensionnats, et elle est toujours en vigueur. Le pays dit que je suis une 'Indienne inscrite'. J'ai une carte qui le dit, mais elle a expiré il y a des décennies et je n'ai pas l'intention de la renouveler. Je ne veux pas faire partie du jeu raciste du Canada.

« Pourtant, je suis un joueur dans ce jeu colonial méchant, et vous aussi. La Loi sur les Indiens est toujours en vigueur malgré une commission royale qui a établi un plan de 20 ans pour s'en débarrasser en 1996, et les inégalités dans la fonction publique que Bryce a signalées il y a plus d'un siècle.

« Cent ans après le rapport de Bryce, la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations et l'Assemblée des Premières Nations ont intenté une action en justice contre le gouvernement fédéral pour atteinte aux droits humains. Le Canada a combattu l'affaire bec et ongles, en s'appuyant sur des détails techniques juridiques dépourvus de toute considération sérieuse sur la façon dont les inégalités affectaient les enfants autochtones séparés de leur famille et placés en famille d'accueil à des taux plus élevés que dans les pensionnats, subissant des dommages irrémédiables et, dans certains cas, la mort. En 2016, le Tribunal des droits de la personne a ordonné au Canada de cesser immédiatement son comportement discriminatoire. Le gouvernement a salué la décision, puis ne s'y est pas conformé. Le tribunal a été contraint d'émettre 19 autres ordonnances et a établi un lien entre la non-conformité continue du Canada et les placements inutiles en famille d'accueil de nombreux enfants et le décès de trois d'entre eux.

« J'avais l'habitude de savoir combien coûtaient les cercueils d'enfants parce que je devais si souvent recueillir des fonds pour eux.


Shannen Koostachin était une leader parmi les jeunes autochtones qui se battaient pour des écoles sûres. Les jeunes ci-dessus portent leurs revendications sur la Colline du Parlement.

« Le Canada n'a pas tué les enfants directement – il les a placés dans des situations où leur mort était beaucoup plus probable. Des enfants comme Jordan River Anderson, qui est mort à l'hôpital en 2005 à l'âge de cinq ans, sans avoir passé un seul jour dans un foyer familial, parce que le Canada et le Manitoba se disputaient le paiement de ses soins à domicile en raison de son appartenance aux Premières Nations. Ou comme Shannen Koostachin, 15 ans, une leader crie inspirante dans le domaine de l'éducation qui s'est battue toute sa vie pour des 'écoles en sécurité' pour les élèves des Premières Nations avant de mourir dans un accident de voiture en 2010, à des centaines de kilomètres de sa famille parce qu'il n'y avait pas d'école secondaire dans sa communauté. Puis il y a eu les sept jeunes des Premières Nations retrouvés dans une rivière à Thunder Bay, en Ontario, après y avoir fréquenté une école secondaire parce qu'Ottawa était trop gratte-sous pour en construire une près de leur communauté. Tous les enfants ne sont pas morts, bien sûr, mais d'autres n'ont jamais vu de l'eau propre sortir d'un robinet ou ont grandi dans des foyers d'accueil à un taux 14 fois plus élevé que les autres enfants en raison du traumatisme multigénérationnel des pensionnats et des services publics fédéraux inéquitables.

« À la mi-juin, des ministres fédéraux qui ont porté des chemises et des rubans orange ont tenu des conférences de presse sur l'autorisation des noms des Premières Nations sur les passeports canadiens et, plus concrètement, sur la transposition de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans le droit canadien. Je n'ai pas pu assister à ces conférences parce que j'étais à la Cour fédérale en train de regarder les avocats du Canada tenter d'annuler deux ordonnances de tribunaux l'obligeant à dédommager les enfants des Premières Nations qu'il avait soumis à la discrimination (et ce sont toujours des enfants) et à éviter de payer les services publics pour les enfants autochtones vivant hors réserve et sans statut au titre de la Loi sur les Indiens. J'ai également assisté à une conférence de presse avec des survivants du pensionnat de Sainte-Anne, dans le nord-est de l'Ontario, qui souhaitaient que le gouvernement fédéral abandonne sa bataille juridique contre eux. Cette école disposait d'une chaise électrique artisanale pour punir les élèves. »

Cindy conclut en écrivant : « Je crois que ces 215 et 751 petits esprits enterrés sur les terrains des pensionnats de Kamloops et de Marieval sont venus pour s'assurer que le travail soit fait. Nous devons continuer à parler aux élus de la Commission de vérité et de réconciliation, même si nous pensons qu'ils n'écoutent pas, car en fin de compte, ils nous entendront tous dans l'isoloir. »

L'appel lancé au gouvernement Trudeau pour qu'il mette fin aux crimes du gouvernement canadien contre les peuples autochtones aujourd'hui est une demande juste. Les Canadiens doivent l'exprimer haut et fort et le gouvernement doit être tenu responsable de ses crimes du présent.

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De nouvelles tombes anonymes découvertes en Colombie-Britannique

La bande de la nation Ktunaxa située près de Cranbrook, en Colombie-Britannique, a publié un communiqué de presse indiquant que 182 tombes anonymes ont été découvertes près de l'ancienne école de la mission Saint-Eugène, administrée par l'Église catholique de 1912 jusqu'au début des années 1970. Le bâtiment a depuis été converti en un complexe hôtelier et un casino, avec un parcours de golf adjacent.

La communauté a utilisé un géoradar pour fouiller le site. Les découvertes indiquent que les tombes étaient peu profondes, environ un mètre de profondeur, lit-on dans le communiqué.

« Vous ne pouvez jamais vous préparer complètement à quelque chose comme ça », a déclaré le chef Jason Louie.

Le chef Louie a déclaré que les dirigeants de la nation ont rencontré les survivants des pensionnats de la communauté avant d'annoncer la découverte et les ont mis en contact avec un soutien. Jusqu'à 100 membres du groupe ont été forcés de fréquenter l'école.

« C'est très difficile, dit-il. Cela a été un dur coup lorsque nous avons appris la nouvelle des 215 âmes qui se trouvaient à Kamloops. Et maintenant, cela devient très, très personnel. »

« Nous pensons que les restes de ces 182 âmes proviennent des bandes membres de la nation Ktunaxa, des communautés des Premières Nations voisines et de la communauté d'aq'am », indique le communiqué de presse de la bande.

« On nous a volé de futurs aînés, a déclaré le chef Jason Louie.

« Ces enfants, s'ils n'étaient pas décédés, auraient pu être des aînés et des enseignants dans nos communautés, les gardiens du savoir. C'est dévastateur. »

On trouvera les détails du pensionnat St. Eugene (ou Kootenay) sur le site Web du Centre d'histoire et de dialogue sur les pensionnats indiens. Le site Web fait état d'éclosions récurrentes d'influenza, d'oreillons, de rougeole, de varicelle et de tuberculose.

Selon le Centre national pour la vérité et la réconciliation, l'institution de St. Eugene a reçu environ 5 000 enfants. Les autorités coloniales ont forcé les enfants à quitter leur nation et leurs communautés situées dans la région de Kootenay et au-delà de la région.


Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) exprime ses plus sincères condoléances à la bande aq'am de la nation Ktunaxa, à l'ensemble de la nation et à tous les autres membres des communautés touchées.

Le Parti exprime ses plus sincères condoléances à tous ceux dont les enfants ont été volés pour ne jamais plus rentrer chez eux à cause de la politique génocidaire assimilationniste du gouvernement du Canada qui considérait les autochtones comme des non-personnes, en marge de la loi, et qui les a ainsi privés de leur nom, de leur famille, de leur matériel de pensée traditionnel et de leur droit d'être. Jusqu'à ce jour, en vertu de la Loi sur les Indiens coloniale, les affaires autochtones sont décidées par la Couronne et les peuples autochtones subissent un assaut constant et sont à la merci des pouvoirs de police qui sont exercés, depuis le premier ministre jusqu'à l'agent de police, le gardien de prison et le travailleur social du plus bas échelon qui sont liés par les mandats qu'ils reçoivent d'en haut sur la base de critères racistes. Pendant ce temps, les conditions que les gouvernements permettent sur les réserves en ce qui concerne la santé, l'éducation, la protection de l'enfance et le logement sont un réquisitoire contre les excuses, les regrets et les justifications que les gouvernments mettent de l'avant.

Les Canadiens ne relâcheront pas leurs efforts tant que chaque enfant ou adulte trouvé dans une tombe anonyme n'aura pas été nommé et rendu à sa famille, sans quoi elle ne peut faire son deuil. Le gouvernement doit assumer la responsabilité de veiller à ce que justice soit faite pour ces crimes commis contre les peuples autochtones de l'île de la Tortue, justice telle que déterminée par les peuples eux-mêmes.

Un soutien est offert à toute personne affectée pour avoir vécu dans les pensionnats ou affectée par ces reportages.

Une ligne d'écoute téléphonique nationale des pensionnats indiens offre du soutien aux anciens élèves. Jour et nuit, vous pouvez accéder à des services de soutien affectif et de référence en situation de crise en composant le : 1-866-925-4419.

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Un besoin urgent d'humaniser l'environnement naturel et social!

Pfizer-BioNTech exige que le Canada paie le prix fort pour les vaccins

La Presse canadienne rapporte que Pfizer-BioNTech a exigé des sommes supplémentaires du gouvernement canadien pour la livraison de vaccins quelques semaines plus tôt que ce qui avait été prévu. Les détails se trouvent dans des contrats copieusement caviardés avec les cartels pharmaceutiques mondiaux privés qui ont été remis en juin au comité de la santé de la Chambre des communes. Le gouvernement a conclu un contrat avec le cartel américain Pfizer et l'allemand BioNTech l'année dernière prévoyant l'achat de 20 millions de doses du vaccin pour la COVID-19. Les prix et les horaires de livraison ont été supprimés dans les copies caviardées des contrats rendues disponibles aux députés membres du comité.

Alors que la pandémie s'emparait de tout le pays l'automne dernier, la conseillère médicale en chef de Santé Canada, la docteure Supriya Sharma, a annoncé que son ministère était sur le point d'approuver le vaccin Pfizer-BioNTech pour le grand public, ce qu'elle a fait le 9 décembre. Le gouvernement a ultérieurement demandé au cartel de livrer le vaccin avant la date prévue.

La Presse canadienne écrit que le gouvernement canadien « s'est empressé de demander à Pfizer si son contrat pouvait être modifié, question de faire livrer une certaine quantité de doses plus tôt. Le 4 décembre, Canada et Pfizer ont signé un amendement permettant des livraisons, mais à grand prix. 'Attendu que l'acheteur a demandé de modifier l'horaire de livraison, Pfizer a accepté qu'un certain nombre de doses prévus au contrat soient livrées avant le 1er janvier 2021, et en vertu de cette entente, les partis ont accepté d'augmenter le prix prévu au contrat des doses qui seront livrées avant le 1er janvier 2021', selon le nouveau contrat. Tous les détails du contrat ayant trait au prix payé ont été caviardés avant que les documents ne soient publiés.

« Il est difficile de savoir quel prix précisément le Canada a payé pour les 250 millions de doses du vaccin préalablement acquises. Selon le budget 2021 publié en avril, le total serait d'approximativement 9 milliards de dollars. »

Les copies caviardées ont soulevé l'ire des membres du comité de santé parlementaire puisqu'ils avaient spécifiquement, par ordonnance, exigé des documents non caviardés. Écrivant sur Twitter, le porte-parole du NPD en matière de santé, Don Davies, a fait part de sa frustration que le gouvernement ait ignoré l'ordonnance du comité : « Après plusieurs mois de travail acharné, l'opposition a enfin obtenu les contrats canadiens liés aux vaccins. Sans surprise, les libéraux les ont publiés un vendredi en fin de journée alors qu'il restait à peine une semaine de session. Aussi sans surprise, ils les ont caviardés en violation de l'ordonnance de la Chambre. »

La ministre de l'Approvisionnement du gouvernement libéral, Anita Anand, a dit que les huit contrats avec les grandes compagnies pharmaceutiques contiennent des clauses de confidentialité l'empêchant de les publier, ajoutant qu'elle n'avait aucune intention de violer ces clauses et de risquer de mettre en danger l'approvisionnement en vaccins du Canada.

C'est tout un aveu que de prétendre que dire la vérité au sujet d'une entente entre le gouvernement et des entreprises ayant des intérêts privés pourrait « mettre en danger » la santé et la vie des Canadiens. En réalité, la vérité ne réside pas dans des pactes avec le diable, mais dans ce qui se trouve au coeur du problème. Les Canadiens ne contrôlent pas leur système de santé, ni la recherche, ni la production des fournitures et des équipements modernes dont ils ont besoin. Les oligarques mondiaux qui contrôlent le secteur perçoivent les Canadiens comme ils perçoivent tous les peuples sur cette planète – comme des consommateurs qui doivent payer pour les produits que les oligarques possèdent et contrôlent. Crachez les sous et rendez-nous riches ou subissez-en les contrecoups, voilà leur mantra mafieux.

Entre autres, la pandémie a mis en lumière l'absence d'un secteur pharmaceutique contrôlé par le Canada. Il en ressort l'absence d'un secteur pharmaceutique viable et, plus important encore, un secteur qui est contrôlé par les Canadiens en tant qu'entreprise centrée sur l'humain et vouée à servir le bien-être et la santé des Canadiens et non les profits privés des oligarques.

Un secteur pharmaceutique centré sur l'humain aurait aussi la responsabilité sociale de munir les Canadiens d'une culture scientifique, de leur inspirer confiance face aux médicaments offerts, y compris les vaccins. Présentement, les Canadiens sont sceptiques, et cela est compréhensible, face à l'industrie pharmaceutique, puisque le but de cette dernière est le profit privé maximum. Les grandes entreprises pharmaceutiques dépensent des sommes faramineuses pour imposer leurs médicaments au peuple, tels que les opioïdes, causant des préjudices criminels à la santé et au bien-être de la population. Les gouvernements sont de connivence avec les oligarques et facilitent leurs pratiques et leurs ventes. Cela doit cesser. On doit interdire aux grandes entreprises pharmaceutiques de causer des torts aux Canadiens, mais aussi d'entraver le développement d'un secteur pharmaceutique indépendant que le peuple contrôle.

En plus d'entreprises pharmaceutiques centrées sur l'humain, le gouvernement doit mettre sur pied un système d'assurance-médicaments qui distribuerait tous les médicaments au Canada selon des règlements rigoureux et les rendrait disponibles à tous ceux dans le besoin par le biais d'un système véritablement libre et universel. La pierre angulaire d'un tel système moderne d'assurance-médicaments doit être des entreprises pharmaceutiques centrées sur l'humain qui développent la recherche publique et les produits pharmaceutiques qui inspirent confiance aux Canadiens et que ceux-ci peuvent contrôler. L'argent que l'assurance-médicaments recevrait pour les médicaments permettrait aux entreprises centrées sur l'humain de faire de la recherche, développer et produire les produits pharmaceutiques nécessaires, éduquer les Canadiens en pharmacologie et prendre en compte les conditions sociales qui causent de nombreuses maladies et lésions et les actions requises pour changer ces conditions.

Advenant que les grandes entreprises pharmaceutiques voudraient vendre leurs médicaments au Canada, le gouvernement devrait obliger ces cartels mondiaux à vendre seulement par le biais de l'assurance-médicaments, dévoiler toute connaissance scientifique liée aux médicaments en question et faire en sorte qu'elle soit disponible au public. Le gouvernement devra aussi exiger les détails des coûts de production des médicaments afin de fixer un prix de marché légitime que l'assurance-médicaments pourrait payer. L'assurance-médicaments interdirait aussi aux grandes entreprises pharmaceutiques d'imposer leurs médicaments aux Canadiens, que ce soit au moyen de campagnes publicitaires ou en faisant leur promotion par le biais du système médical où elles exercent leur influence. La pandémie a clairement mis en lumière la nécessité de bâtir un secteur pharmaceutique centré sur l'humain doté d'un système d'assurance-médicaments moderne.

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Les canicules, les feux de forêt et les inondations d'une ampleur record sonnent l'alarme
comme jamais auparavant

Des vagues de chaleur qui s'aggravent font actuellement de nombreuses victimes au Canada. Non seulement les températures les plus élevées jamais enregistrées sont très alarmantes, mais l'inaction des gouvernements pour protéger la population malgré tous les moyens dont ils disposent pour le faire l'est tout autant. Pendant ce temps, tant le gouvernement du Canada que celui des États-Unis refusent d'assumer la responsabilité de l'absence d'eau potable dans de nombreuses communautés. Au Canada, plus de 30 communautés vivant sur des réserves n'ont pas d'eau potable sécuritaire. C'est le cas également de plusieurs villes américaines où la sécheresse est devenue permanente. Les conséquences des catastrophes liées à la nature touchent les peuples du monde entier, notamment en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. C'est comme si la domination de la nature par les êtres humains n'avait jamais eu lieu et était hors de portée, ce qui est un non-sens total.

Le problème sérieux est de répondre au besoin évident d'exiger des comptes des gouvernements des grandes puissances qui abritent et protègent les entreprises et les oligopoles géants qui commettent impunément des crimes contre les humains et la nature. Ces entreprises et ces oligopoles géants agissent en coalitions et en cartels pour promouvoir leurs intérêts privés étroits, quel qu'en soit le coût. Ils sont tellement cyniques qu'ils se parent de nouveaux plans « verts », eux aussi fondés sur l'obligation pour les gouvernements de se plier à leurs exigences, tandis que la réputation des scientifiques et des personnes qui s'expriment est détruite par la persécution et la privation de leurs moyens de subsistance. C'est médiéval et cela montre le tribut que la régression fait payer aux sociétés à la suite de l'offensive mondiale antisociale néolibérale. Cela révèle l'urgence de trouver des moyens d'obliger les gouvernements et ceux qui facilitent que des crimes soient commis, à rendre des comptes.

À la fin du mois de juin, un phénomène météorologique connu sous le nom de « dôme de chaleur » s'est installé sur la côte ouest des États-Unis et du Canada, provoquant des températures record. La National Oceanic and Atmospheric Administration du département américain du commerce décrit un dôme de chaleur comme un phénomène météorologique qui se produit lorsque l'atmosphère emprisonne l'air chaud de l'océan comme un couvercle ou un bouchon. On dit que cela se produit lorsqu'il y a un fort changement dans la température de l'océan. En raison de la convexion, l'air chaud s'élève au-dessus de la surface de l'océan sous la forme d'une montagne ou d'un dôme. L'air chaud est piégé par les fronts de haute pression, et lorsqu'il est repoussé vers le sol, il se réchauffe encore plus. Cette situation empêche également la formation de nuages, ce qui permet au rayonnement solaire d'atteindre le sol en plus grande quantité.

Des centaines de personnes seraient mortes de la chaleur en Colombie britannique, dans les États de Washington et de l'Oregon. Le « dôme de chaleur » se déplace vers l'est et Environnement Canada a émis des alertes à la chaleur de la Colombie-Britannique jusqu'au nord de l'Ontario. Juste avant, une canicule a touché le sud-ouest des États-Unis.

Rien qu'en Colombie-Britannique, on a enregistré 719 « décès soudains et inattendus » entre les 25 et le 1er juillet, soit plus que trois fois le nombre considéré comme normal, a dit Lisa Lapointe, coroner en chef de la Colombie-Britannique. Le village de Lytton, en Colombie-Britannique, qui a atteint une température record de 49,6 degrés Celsius le 29 juin, a brûlé dans un incendie de forêt le 1er juillet dans des conditions extrêmement chaudes et sèches. Selon le service des incendies de forêt de la Colombie-Britannique, le 1er juillet, 82 feux de forêt brûlaient dans la province, dont 52 avaient démarré dans les 48 heures précédentes. En plus des conditions chaudes et sèches, 29 000 coups de foudre ont été signalés le 1er juillet. La Colombie-Britannique est également la province qui compte le plus grand nombre d'avis d'ébullition de l'eau, soit 212 le 2 juillet, et le manque d'accès à l'eau potable pour que les gens puissent s'hydrater risquent maintenant de s'aggraver.

Aux États-Unis, la climatisation à Seattle, dans l'État de Washington, et à Portland, dans l'Oregon, serait peu courante en raison de la douceur des étés. National Public Radio (NPR) rapporte que « Seattle se classe comme la ville la moins climatisée en comparaison aux 15 principales zones métropolitaines contenues dans la plus récente enquête sur les logements américains du Bureau du recensement des États-Unis de 2019. À l'échelle nationale, environ 91 % des foyers américains disposent d'une installation de climatisation de base, selon les données de l'American Housing Survey. En comparaison, ce chiffre est de 78 % pour Portland et de seulement 44 % pour Seattle ». Le manque d'accès garanti à l'eau en tant que droit humain est également un problème aux États-Unis, où au moins deux millions de personnes n'ont pas accès à l'eau courante, soit en raison du manque d'infrastructures pour la purification ou le transport de l'eau, soit tout simplement parce qu'elles n'ont pas les moyens de payer pour ce service. Cela entraîne un plus grand nombre de décès durant une canicule.

Dans un bulletin d'information du 30 juin, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) note qu'outre les effets sur les personnes, le stress thermique touchera également « les animaux et la végétation; la qualité de l'air (polluants dus à l'air chaud et stable); le risque de feux de forêt; la possibilité de glissements de terrain causés par la fonte des glaciers en montagne; les dommages et le mauvais fonctionnement des infrastructures et des systèmes de transport non préparés à des températures aussi élevées; et de nombreux autres risques sociaux et économiques. »

L'OMM ajoute que « d'autres parties de l'hémisphère nord connaissent déjà des conditions exceptionnelles de début d'été chaud qui s'étendent de l'Afrique du Nord à la péninsule arabique, en passant par l'Europe orientale, l'Iran et le nord-ouest du continent indien. Les températures maximales quotidiennes ont dépassé 45 degrés Celsius en plusieurs endroits et ont atteint 50 degrés Celsius dans le Sahara. L'ouest de la Libye a connu des températures supérieures de plus de 10 degrés Celsius à la moyenne pour le mois de juin ».

L'ouest de la Russie et les régions situées autour de la mer Caspienne ont également connu des températures inhabituellement élevées en raison de la présence continue d'une vaste zone de haute pression, indique l'OMM. « Dans certaines parties de la région, notamment à Moscou, les températures devraient atteindre les 30 degrés Celsius en journée et rester supérieures à 20 degrés Celsius la nuit. Dans les zones proches de la mer Caspienne, les températures devraient atteindre les 40 degrés Celsius et rester supérieures à 25 degrés Celsius la nuit. Il est probable que certains records de température de tous les temps seront établis pendant cette vague de chaleur. »

« Ces conditions météorologiques chaudes du début de l'été se déroulent dans un contexte de changements climatiques induits par l'homme, les températures mondiales étant déjà supérieures de 1,2 degré Celsius aux niveaux préindustriels », rapporte l'OMM.

« Les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et plus intenses à mesure que les concentrations de gaz à effet de serre entraînent une hausse des températures mondiales. Nous constatons également qu'elles commencent plus tôt et se terminent plus tard et qu'elles ont des conséquences de plus en plus graves sur la santé humaine », a déclaré Omar Baddour, chef de la Division de la surveillance du climat et des politiques climatiques de l'OMM.

Outre les canicules qui sévissent dans le monde entier, les phénomènes météorologiques violents sous forme de tempêtes constituent également une préoccupation majeure à l'heure actuelle. L'ouragan Elsa, le premier de la saison 2021 dans l'Atlantique, devrait frapper la République dominicaine, Haïti, la Jamaïque, et l'est de Cuba avec des vents violents et des menaces d'inondations soudaines et de coulées de boue dans certaines parties de ces îles. Elsa est un ouragan de catégorie 1 avec des vents soutenus de 120 km/heure. Les conséquences sur les peuples d'Haïti et de la République dominicaine seront dévastatrices étant donné leur appauvrissement aux mains des oligarques dirigeants au service des impérialistes américains et d'autres impérialistes, tandis que le blocus de Cuba par les États-Unis constitue un crime qui frappe très durement le peuple et rend le redressement de plus en plus difficile. Il n'existe aucun doute dans l'esprit de tous sur qui endommage l'environnement naturel et provoque les conditions qui menacent des populations entières en ce moment.

Pendant ce temps, le groupe d'experts intergouvernemental des Nations unies sur l'évolution du climat a fait état de l'extinction d'espèces, de maladies plus répandues, d'une chaleur insupportable, de l'effondrement d'écosystèmes, de villes menacées par la montée des eaux. Il a déclaré que ces effets dévastateurs du climat, ainsi que d'autres, s'accélèrent et deviendront douloureusement évidents avant que les enfants nés aujourd'hui aient atteint l'âge de 30 ans.

Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, les choix que les sociétés font aujourd'hui détermineront si notre espèce prospère ou survit simplement au cours du XXIe siècle. Dans un projet de rapport, le GIEC affirme que les seuils dangereux sont plus proches qu'on ne le pensait, que des conséquences désastreuses « sont inévitables à court terme » et que « le pire est encore à venir, affectant la vie de nos enfants et petits-enfants bien plus que la nôtre ».

Il est urgent d'inverser cette tendance alarmante. L'humanité a donné naissance à d'énormes forces productives. Elles sont censées être à notre service, mais les êtres humains ne parviennent pas à les maîtriser pour les mettre au service de l'humanité. Tant que ceux qui détiennent le pouvoir politique privilégieront les intérêts privés étroits des oligarques mondiaux, et non le bien-être de l'humanité, cela continuera d'être le cas. Si l'on n'y remédie pas, le développement colossal des forces productives continuera à menacer notre existence même.

L'oligarchie financière et l'industrie des combustibles fossiles, qui se sont emparées de l'État aux États-Unis et dans d'autres pays, tirent la sonnette d'alarme pour que les gouvernements financent des stratagèmes d'« économie verte » pour payer les riches. C'est cynique et il faut y mettre fin. En même temps qu'ils tirent la sonnette d'alarme sur les dangers réels, ils continuent de commettre des crimes contre la nature et l'humanité. En avril dernier, alors même que le président américain Biden organisait son sommet des dirigeants sur le climat, son administration a simultanément donné son appui au Japon qui déverse les déchets radioactifs issus de l'effondrement de la centrale nucléaire de Fukushima, directement dans l'océan Pacifique ! Biden a déclaré que les États-Unis plaçaient le climat au centre de leur politique étrangère, alors que les États-Unis, l'OTAN et d'autres alliés impérialistes occidentaux mènent les plus grands exercices militaires de guerre depuis la Deuxième Guerre mondiale, tant en Europe qu'en Asie-Pacifique.

Notre environnement est appelé la victime silencieuse de la guerre. La guerre et les préparatifs de guerre consomment beaucoup de combustibles fossiles. Le plus grand consommateur d'énergie aux États-Unis est le département de la Défense. C'est le plus grand consommateur institutionnel de pétrole au monde. Près de 70 % de toute l'énergie est consommée par le déplacement et l'utilisation des troupes et des équipements dans le monde entier, ce qui entraîne la combustion de grandes quantités de carburant pour avions et de diesel.

Les peuples du monde s'efforcent de prendre les choses en main pour restreindre et réussir à priver les monopoles, les oligopoles et les gouvernements à leur service de leur capacité à polluer, détruire, surexploiter, et à fouler au pied les droits souverains des nations et des peuples autochtones, et à mener des guerres à des fins de domination. Ils prennent toutes sortes de mesures pour tenter de prendre le contrôle des décisions qui affectent nos vies et l'environnement humain et naturel. Les forces productives doivent être mises au service du bien-être de l'humanité. C'est l'aspiration des travailleurs à s'investir du pouvoir de décider qui unit les personnes de tous horizons pour en faire une force organisée au service de la société dans le but d'humaniser l'environnement social et naturel.

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Le premier ministre de la Colombie-Britannique déclare que les décès dus à la vague de chaleur
«font partie de la vie»

Plus les gouvernements sont irresponsables à tous les niveaux, quel que soit le parti cartel au pouvoir, plus leurs tentatives de rejeter la réalité de ce qui se passe sont irrationnelles et absurdes. Au lieu de cela, nous entendons de plus en plus souvent les autorités nous dire que nous devons nous taire parce que les morts (évitables) « font partie de la vie ».

Pendant la vague de chaleur en Colombie-Britannique, le coroner en chef de la province fait état de plus de décès que d'habitude. Les temps d'attente pour les appels au 911 et l'arrivée des ambulances dans certains cas atteignent plusieurs heures. Les ambulanciers paramédicaux rapportent qu'ils demandent depuis longtemps au gouvernement d'augmenter les investissements dans les services ambulanciers et les autres services d'urgence, car la croissance de la population et la demande de services de santé ont largement dépassé les ressources disponibles.

Aggravant les problèmes de chaleur, de nombreuses personnes en Colombie-Britannique n'ont pas de climatisation. En outre, de nombreux établissements publics sont fermés ou offrent un nombre restreint de places, tels que les bibliothèques qui ont retiré la plupart de leurs chaises pendant la pandémie.

Le premier ministre Horgan a semblé rejeter toute responsabilité sociale du gouvernement d'aider les gens, en particulier les personnes âgées, face à la vague de chaleur. Il semblait accuser les gens d'avoir causé leurs propres souffrances et leur mort en ignorant les avertissements du gouvernement et en n'assumant pas la « responsabilité personnelle » de prendre soin d'eux-mêmes.

En réponse aux histoires de personnes âgées mourant de la chaleur sans l'aide de professionnels, le premier ministre est cité dans les médias comme suit : « Le public était parfaitement conscient que nous allions dans une période de chaleur extrême. Nous faisions de notre mieux pour passer aux nouvelles afin d'encourager les gens à prendre des mesures pour se protéger. Mais il était évident pour quiconque sortait que nous étions dans une vague de chaleur sans précédent et encore une fois, il y a un niveau de responsabilité personnelle. Mais je pense que nous avons fait ce que nous pouvions pour diffuser des informations et nous comptons également sur la presse publique et les médias qui ont fait un très bon travail, à mon avis, de convaincre les gens. Les météorologues de tous les réseaux à la radio défendaient l'idée, disant aux gens de se méfier et notre présence sur Internet et les médias sociaux le font également. »

Des histoires de personnes âgées allant de maison en maison à la recherche de quelqu'un pour effectuer la réanimation cardiorespiratoire ou emmener leur proche à l'hôpital parce que les services d'urgence ne répondaient pas sont nombreuses. Les personnes interrogées rapportent que lorsqu'elles sont allées aider leurs voisins, la personne âgée ayant besoin d'aide était déjà décédée.

Le 29 juin, la police de Vancouver a déclaré que les policiers avaient répondu à plus de 65 morts subites depuis le début de la vague de chaleur le 25 juin, « avec plus de victimes signalées d'heure en heure », dont une grande majorité des décès liés à la chaleur. Les agents de Burnaby ont répondu à plus de 30 décès depuis le 28 juin, dont beaucoup de personnes âgées souffrant de chaleur qui seraient un facteur contributif dans la plupart de ces décès. La police de Surrey a répondu à 22 décès le 28 juin et au moins 13 le 29 juin.

Beaucoup dénoncent la réponse du premier ministre Horgan à la vague de chaleur comme étant insensible. Certains ont commencé à demander au reste du Canada de venir en aide aux résidents de la Colombie-Britannique parce que le gouvernement ici rejette toute responsabilité sociale, le premier ministre déclarant de la manière la plus détachée : « Les décès font partie de la vie et il y a un niveau de responsabilité personnelle. »

Le gouvernement social-démocrate de la Colombie-Britannique est guidé par la prémisse fondamentale de l'offensive antisociale néolibérale, énoncée à l'origine par Margaret Thatcher qui a déclaré qu'il n'y a pas de société, seulement des familles, et que chacun doit se débrouiller seul et cesser d'être un fardeau pour la société qui, disait-elle, n'existe pas. Sur la base de ce mantra néolibéral, les services et programmes sociaux ont été privatisés. Ils sont considérés comme des responsabilités « personnelles » ou « familiales » et chaque individu doit être tenu  responsable des conséquences. Les Canadiens sont déterminés à régler leurs comptes avec les autorités qui ne peuvent pas faire face aux besoins des sociétés d'aujourd'hui et aux réclamations que les gens sont en droit de faire à la société en raison de leur humanité.

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Le glyphosate et la liberté d'expression

Les sciences naturelles font intégralement partie des forces productives modernes de la société et jouent un rôle important dans son fonctionnement. C'est pourquoi il est primordial pour l'intérêt public que les scientifiques puissent parler en leur propre nom sur les questions ayant trait aux sphères naturelle et sociale.

Toutefois, lorsqu'ils le font, trop souvent ils sont sanctionnés par les grandes entreprises et les gouvernements à leur service. À titre d'exemple, l'herbicide glyphosate, initialement développé par la société Monsanto sous le nom de Roundup, est largement utilisé en agriculture, en foresterie et dans d'autres secteurs. Et ce malgré une inquiétude grandissante de longue date parmi les scientifiques, y compris les sylviculteurs, environnementalistes, peuples autochtones et communautés locales comme quoi cet herbicide n'est pas sécuritaire pour la santé humaine et animale ni pour l'environnement en général. Des dizaines de milliers de poursuites judiciaires ont été entamées aux États-Unis, au Canada et ailleurs, dont certaines ont mené à des ententes d'une valeur de plusieurs millions, voire plusieurs milliards de dollars, en faveur de personnes qui ont souffert d'un cancer présumément après avoir été exposées au glyphosate.

Pour toute réponse, la société Monsanto (maintenant intégrée à Bayer), ainsi que d'autres intérêts représentant les grandes entreprises en agriculture, en foresterie ainsi que certaines instances de régulation ont lancé une campagne de désinformation et de déni au sujet du glyphosate et de ses effets toxiques. De récents procès ont démontré que Monsanto avait même fabriqué des rapports scientifiques qui donnaient au glyphosate le feu vert, ainsi que financé en catimini des groupes universitaires de façade « indépendante » pour qu'ils fassent la promotion du glyphosate et discréditent les scientifiques qui parlent ouvertement des dangers posés par l'herbicide.

Il y a eu un exemple flagrant de scientifiques qui ont été sanctionnés parce qu'ils ont pris la parole au Nouveau-Brunswick. En 2015, la docteure Eilish Cleary, l'administratrice en chef de la santé publique de cette province, a été congédiée par le gouvernement libéral après avoir accepté la conclusion de l'Agence internationale pour la recherche sur le cancer que le glyphosate était sans doute carcinogène et s'être engagée, au nom de la santé publique, à mener une étude sur les impacts de l'herbicide épandu dans les forêts et les terres agricoles de la province.

Selon la docteure Cleary, le gouvernement provincial l'aurait licenciée parce que son « champ de compétences » ne répondait pas aux besoins de l'employeur, bien qu'elle ait été en poste en tant qu'administratrice en chef de la santé publique depuis huit ans et n'avait jamais été informée d'un quelconque « problème de comportement » en lien avec son mandat.

Antérieurement, en 2012, la docteure Cleary avait écrit un rapport sur les dangers sanitaires du gaz de schiste et de son développement dans la province pour la société et les communautés. À cette époque, le gouvernement libéral était dans l'opposition et accusait le gouvernement conservateur de tenter de « museler » la docteure Cleary pour avoir tenu ces propos. Lors de la campagne électorale qui a suivi, les libéraux ont exprimé à quel point ils tenaient l'administratrice en chef de la santé publique en « haute estime » et se sont engagés à ne pas prendre de décisions sans la consulter. Cependant, comme l'a fait valoir plus tard un ancien ministre conservateur de la santé, dès qu'ils sont arrivés au pouvoir, les libéraux se sont débarrassés de la docteure Cleary « de la façon la plus cavalière » sur la question de l'épandage de glyphosate.

Un exemple plus récent est celui de Rod Cumberland, un biologiste renommé de la faune qui, en juin 2020, a été congédié de son poste de professeur au Collège maritime de technologie forestière à Fredericton, financé par le gouvernement et l'industrie. Il avait travaillé pour le ministère des Ressources naturelles de la province et au collège pendant 29 ans. Selon Gerald Redmond, un ancien directeur général du collège, Cumberland a sans doute été congédié à cause de son franc-parler sur les dangers du glyphosate. Redmond a affirmé qu'antérieurement, lorsque lui-même était directeur général, il avait subi la pression du conseil d'administration pour qu'il sanctionne Cumberland parce que le gouvernement et les représentants de l'industrie forestière n'aimaient pas ce qu'il disait au sujet du glyphosate.

Dans sa lettre de congédiement, le collège a prétendu que le congédiement de Rod Cumberland n'avait rien à voir avec ses opinions sur le glyphosate, mais que l'éducateur avait « discrédité le contenu d'un séminaire sur la gestion de la végétation approuvé par le collège », avait « empêché des étudiants de participer au cours parce qu'ils étaient en retard » et avait « insisté pour qu'ils enlèvent leurs casquettes en classe ».

Selon un reportage, contrairement aux dires du collège sur Rod Cumberland, d'autres ont soutenu qu'il était « un enseignant dont le code d'éthique, la discipline et la ponctualité étaient exemplaires et qu'il était un enseignant avec une bonne éthique, sensible et attentif ».

Rod Cumberland a affirmé qu'il demandait toujours à ses étudiants de considérer l'ensemble de la science sur chaque question et les encourageait même à formuler des critiques. « Examinez ce que je dis et voyez si ce que je dis est vrai ou pas. Je crois que c'est la chose sensée à faire en toutes circonstances dans la vie. Obtenez tous les faits avant de prendre une décision. »

En outre, fidèle à sa tendance, le collège a congédié l'ancien directeur général Gerald Redmond, un jour après que celui-ci ait pris la défense de Rod Cumberland, sous prétexte qu'il avait « publié de l'information confidentielle allant en violation de son engagement envers l'école ».

En dépit de ces attaques contre la liberté d'expression, les Néo-Brunswickois continuent de prendre la parole contre l'épandage de glyphosate et d'organiser des manifestations, des rassemblements et des pétitions. Il en va de même en Colombie-Britannique et dans d'autres coins du pays. Certaines juridictions ont déjà interdit le glyphosate, comme le Québec qui a interdit son épandage sur les terres de la couronne. À l'international, plusieurs pays ont éliminé ou limité l'épandage de glyphosate.

Par contre, de puissantes mégasociétés continuent d'essayer de monopoliser intégralement l'agriculture et les industries alimentaires mondiales et se servent du modèle Monsanto qui consiste à jumeler le glyphosate avec des cultures qui ont été génétiquement modifiées pour être résistantes à l'herbicide. Les génomes de ces cultures, et même les micro-organismes qui y sont associés, sont brevetés, réduisant les agriculteurs au rôle de clients pris au piège dans un monde naturel privatisé.

Dans ce contexte, la liberté d'expression des scientifiques et de tout le monde devient un facteur encore plus important dans la défense de l'intérêt public.

(Avec des informations de CBC News et CTV News)

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De micro-organismes et de glyphosate

Chaque année, une grande partie de l'Amérique du Nord et du monde est inondée par l'herbicide glyphosate (la substance essentielle dans le Roundup). Est-ce qu'un tel épandage est sécuritaire ? Ou vivons-nous dans une immense éprouvette ?

Depuis 1974, aux États-Unis, 1,8 million de tonnes ont été épandues sur les cultures, les forêts, les accotements de routes, les voies navigables, les terrains de golf et les terrains d'écoles. À l'échelle mondiale, 9,4 millions de tonnes ont été épandues[1]. En Colombie-Britannique, l'herbicide a été pulvérisé sur des centaines de milliers d'hectares de forêts, alors que les études indiquent que le résidu peut demeurer dans certaines plantes forestières jusqu'à 12 ans[2].

Depuis les années 1990, lorsque le glyphosate a été jumelé avec les cultures ayant été génétiquement modifiées pour y résister, comme le maïs et les fèves de soya génétiquement modifiés, son utilisation a été multipliée par 15. Cela a fait en sorte que le résidu de glyphosate a été décelé dans 85 % des 10 000 aliments mis à l'essai aux États-Unis, y compris le maïs, le miel, les céréales du déjeuner, les aliments pour bébés, les craquelins, les biscuits, les champignons, les raisins et les haricots verts[3].

Ce produit chimique a initialement été fabriqué en tant que chélateur minéral pour nettoyer les chaudrons et les tuyaux, mais en 1974 la société Monsanto s'est mise à le promouvoir comme herbicide à large spectre pouvant tuer abondamment la végétation considérée comme des mauvaises herbes, et qui prétendument n'était pas nocif pour les autres formes de vie, y compris les humains et les animaux[4].

Le glyphosate agit en bloquant l'action d'un important enzyme au niveau cellulaire dans « la voie du shikimate » qui n'est présente que dans les plantes[5][6]. Cet enzyme est responsable de la synthétisation de trois acides aminés essentiels à la fabrication de protéines. Sans cet enzyme, la plante meurt affamée. Cependant, les vertébrés tels les humains n'ont pas cette voie de shikimate et, conséquemment, le raisonnement de Monsanto est que, selon les études « indépendantes », le glyphosate n'a aucun impact négatif sur la santé humaine ou animale[7]. (À noter qu'il a été prouvé que certaines de ces soi-disant études ont été fabriquées par Monsanto elle-même.)

Quoi qu'il en soit, la conclusion de Monsanto est remise en cause par de nombreuses autres études menées par les communautés scientifiques, médicales et environnementales. L'une des raisons importantes mises de l'avant est que Monsanto omet un composant essentiel. Il s'agit des mille milliards de micro-organismes qui font partie du microbiome humain et animal, actifs entre autres dans les intestins et les autres organes du corps. Contrairement aux humains et aux animaux, la plupart de ces micro-organismes ont une voie de shikimate et pourraient, par conséquent, être vulnérables au glyphosate[8].

Ces micro-organismes – bactéries, champignons, virus et archées – jouent un rôle essentiel dans la digestion des aliments dans le système digestif des humains et des animaux, sans parler du réglage du système immunitaire et d'autres fonctions vitales. Sans ces milles milliards de micro-organismes en nous, dont plusieurs ont une relation symbiotique avec notre corps, nous tomberions malades ou décéderions. Notre connaissance est encore limitée au sujet de l'interaction complexe entre les micro-organismes et notre corps, mais nous savons par contre que la dysfonction du microbiome intestinal est associée à une panoplie de maladies, y compris certains cancers, les maladies cardiovasculaires, le diabète, la maladie de Crohn, les allergies, les maladies inflammatoires des intestins et d'autres[9].

En ce moment, plus de 96 000 contentieux sont devant les tribunaux aux États-Unis, plaidés par des gens qui ont été exposés au glyphosate et qui ont eu des cancers comme le lymphome non hodgkinien et le myélome multiple, ainsi que d'autres maladies[10].

De récentes études ont aussi démontré que le glyphosate peut avoir un « impact perturbateur » sur les micro-organismes qui vivent à l'intérieur des insectes, y compris les abeilles[11], les moustiques[12] et les scarabées[13], ainsi que sur les micro-organismes et champignons qui sont essentiels à la santé même du sol. L'impact sur les abeilles domestiques est particulièrement inquiétant puisque le glyphosate peut réduire de façon dramatique « l'abondance d'espèces bactériennes bénéfiques qui contribuent au système immunitaire et à la résistance aux pathogènes »[14]. Sans oublier que les abeilles jouent un rôle économique des plus essentiels à la pollinisation des cultures et la fabrication du miel et d'autres produits.

Herb Martin de Stop the Spray BC[15] (Arrêtez l'épandage, Colombie-Britannique), qui est basé dans le centre intérieur de la Colombie-Britannique, croit que l'épandage de glyphosate peut aussi avoir des impacts négatifs sur les systèmes digestifs des orignaux, alors qu'on rapporte que des orignaux sont morts de faim quoique leurs estomacs étaient encore remplis de brindilles non digérées. À date, il n'y a pas d'études scientifiques sur le sujet. Pour Martin, en grande partie, le problème est là : le glyphosate est largement épandu sur nos terres et nos voies maritimes et, pourtant, malgré de vaillants efforts de la part d'une poignée de scientifiques, il reste énormément de recherche à faire sur les impacts sur les humains, les animaux et l'environnement. Il souligne que Monsanto prétend depuis des décennies que le glyphosate ne reste pas dans l'environnement au-delà de 30 jours après son épandage. Il a été démontré que cette prétention est complètement fausse, mais le glyphosate continue d'être largement utilisé, alors que les humains, les animaux et les insectes sont réduits, en fin de compte, au rôle de sujets de laboratoire.

Le problème du glyphosate met en lumière le problème des forces productives hors de contrôle en Amérique du Nord et dans le monde. Les développements en sciences et en technologie peuvent être et sont d'un grand bienfait pour l'humanité. Mais s'ils sont détournés par des intérêts étroits et le profit privé aux dépens de l'intérêt public, les problèmes et même les désastres surgissent. Par exemple, un produit chimique comme le glyphosate n'est pas nécessairement mauvais en soi. En ce sens, il est comme tous les autres produits chimiques puissants et toxiques qu'on découvre. Ces produits chimiques doivent être évalués pour voir s'ils peuvent jouer un rôle positif ou négatif en termes de la santé humaine et de l'environnement, plutôt que de n'être qu'un simple chiffre dans le bilan comptable d'entreprises multinationales comme Monsanto qui ont recours à des études douteuses pour promouvoir leurs produits.

En ce moment, cet herbicide est hors de contrôle dans plusieurs régions du monde. Il doit être contrôlé, ce qui comprend l'interdire intégralement (par exemple, en interdisant immédiatement tout épandage sur les forêts et terres) ou en cessant progressivement son épandage sur les cultures et autres, et en adoptant des méthodes plus sécuritaires pour éliminer les mauvaises herbes. Il faut aussi plus d'études compréhensives, indépendantes et compétentes avant que de tels produits chimiques ne soient répandus dans la nature et sur le public.

Notes

1. « Glyphosate fact sheet : Cancer and other health concerns », USRTK, 1er octobre 2020

2. N. Botten, L.J. Wood, et J.R. Werner. « Glyphosate remains in forest plant tissues for a decade or more », Forest Ecology and Management, 26 avril 2021

3. « Glyphosate fact sheet », USRTK

4. Don Huber, « Disrupting the integrity of Nature - Pesticides and genetic engineering », Pesticides and you, volume 37, numéro 2, été 2017

5. Université de Turku, « Glyphosate may affect human gut microbiota », Science Daily, 20 novembre 2020

6. Pesticide Action Network Europe, « Alternative methods in weed management to the use of glyphosate and other herbicides », 2017

7. Carey Gillam, Whitewash : The story of a weed killer, cancer, and the corruption of science, Island Press, Washington, 2017

8. Université deTurku, « Glyphosate may affect human gut microbiota »

9. « Daily News Blog », Beyond Pesticides, 30 avril 2021

10. « Glyphosate fact sheet », USRTK

11. Motta et Morana, « Impact of glyphosate on the honey bee gut microbiota », NIH, National Library of Medicine, 2020

12. « Ingredient in common weed killer impairs insect immune systems, study suggest », John Hopkins University Bloomberg School of Public Health, 13 mai 2021

13. Philip Kieffer, « The main ingredient in RoundUp doesn't just kill plants. It harms beetles, too », Popular Science, 13 mai 2021

14. Erick V.S. Motta and Nancy Morana, « Impact of glyphosate »

15. Stop the Spray BC

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La politique de la corde raide menée par l'impérialisme
américain augmente le risque de guerre

La provocation mise en scène contre
la Russie en mer Noire

Les États-Unis et leur alliance agressive de l'OTAN, dans laquelle le gouvernement de guerre de Grande-Bretagne est un important joueur, pratique la politique de la corde raide par laquelle ils hausse les possibilités d'une nouvelle guerre dévastatrice, résultat de leurs tentatives constantes de provoquer la Russie et la Chine.

Un exemple en est la provocation irréfléchie des forces de l'OTAN le 23 juin, au cours de laquelle un destroyer britannique à missiles guidés, le HMS Defender, a fait une incursion délibérée de trois miles dans les eaux territoriales russes au large de la côte de Crimée, dans la mer Noire. L'incident a eu lieu un peu plus d'une semaine après le sommet de l'OTAN à Bruxelles. À ce sommet, l'OTAN a non seulement intensifié sa rhétorique belliciste à l'encontre de la Russie et de la Chine, mais a également déclaré qu'une cyberattaque ou une attaque spatiale contre un membre de l'OTAN pourrait, au même titre qu'une attaque armée, déclencher l'article 5 de l'alliance, qui oblige les autres membres de l'OTAN à se porter à la défense d'un pays membre ainsi attaqué - ou, si l'on en croit les précédents, à attaquer conjointement un pays qui refuse de se soumettre au diktat des États-Unis et qui, de ce fait, est faussement accusé d'avoir attaqué un membre de l'OTAN, ce qu'était l'Afghanistan.

Le 23 juin, après que le destroyer britannique a d'abord ignoré les avertissements verbaux et des tirs d'avertissement des garde-côtes russes l'invitant à changer de cap, puis les tirs d'avertissement des garde-côtes, les avions de chasse russes ont largué plusieurs bombes sur la trajectoire du navire de guerre, qui a battu en retraite hors des eaux territoriales russes. La provocation s'est produit près du port de Sevastapol, où est basée la flotte de la mer Noire de la Russie. Ce genre de politique de la corde raide orchestrée par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'OTAN représente une grave menace pour la paix et une escalade des tensions internationales. De tels incidents peuvent conduire et conduisent effectivement à des confrontations armées et à la guerre.
C'est par cette provocation que les États-Unis ont choisi de donner le coup d'envoi de leur opération Sea Breeze 2021, qui se déroulera en mer Noire et dans ses environs du 28 juin au 10 juillet. Les États-Unis, dans le cadre de leur alliance agressive avec l'OTAN et de leur soi-disant « programme de partenariat pour la paix », et l'Ukraine en tant que co-hôte, ont mobilisé 5 000 soldats, 32 navires et 40 avions pour les exercices de guerre provocateurs et menaçants de cette année, dirigés contre la Russie.

Le premier jour de l'exercice militaire a été marqué par une nouvelle provocation : une frégate néerlandaise, l'Evertsen, a changé de cap et s'est dirigée vers le détroit de Kerch, une zone de la mer Noire proche de la Crimée que la Russie a expressément interdite aux navires de guerre étrangers pendant une période de six mois à compter d'avril. Des avions militaires russes ont à nouveau été envoyés pour faire changer de direction le navire de guerre et l'éloigner de ses eaux territoriales.

Ce qu'a dit la Russie

S'exprimant lors d'une conférence internationale sur la sécurité à Moscou le jour même de l'incident avec le Defender, mais avant qu'il ne se produise, le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, a qualifié la situation en Europe d'« explosive ». Il a notamment mentionné l'activité provocatrice des navires de guerre des États-Unis et de leurs alliés, affirmant qu'elle faisait monter les tensions et créait les conditions propices à la survenue d'incidents. Il a déclaré que la situation actuelle était beaucoup plus dangereuse qu'à l'époque de la guerre froide. Le ministère russe de la Défense a qualifié les actions du destroyer britannique de violation flagrante de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et a appelé la Grande-Bretagne à enquêter sur les actions de l'équipage. Il a déclaré que le Defender devrait être rebaptisé HMS Aggresseur ou HMS Provocateur.

Le président russe Vladimir Poutine a confirmé cette position le 30 juin. « Il s'agit, bien sûr, d'une provocation mise en scène non seulement par les Britanniques, mais aussi par les Américains, car le navire de guerre britannique s'est aventuré dans nos eaux territoriales dans l'après-midi alors que tôt le matin, à 7 h 30, un avion de reconnaissance stratégique américain a décollé d'un aérodrome de l'OTAN en Grèce. » Il a déclaré que l'intrusion du destroyer britannique visait à essayer de découvrir, aidé par l'avion de reconnaissance américain, quelles seraient les contre-mesures militaires de la Russie – quelles installations elle activerait, où elles sont situées et comment elles fonctionnent. Vladimir Poutine a déclaré que la Russie pouvait voir cela et s'est assurée que sa réponse ne révélait que ce qu'elle jugeait approprié de révéler.

Ce qu'a dit la Grande-Bretagne

Incroyablement, la Grande-Bretagne rejette l'incident comme étant totalement anodin et nie catégoriquement les déclarations faites par l'armée russe et le président de la Fédération de Russie comme étant fausses. Le premier ministre britannique, Boris Johnson a affirmé que le destroyer agissait en toute légalité, poursuivant la liberté de navigation dans les eaux situées à moins de 12 milles nautiques de la côte de Crimée, qui, selon lui, est un territoire ukrainien souverain, puisque « nous ne reconnaissons pas l'annexion de la Crimée par la Russie ».

Le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, a également tenté de dissimuler la nature dangereusement provocatrice de l'action du Defender. Il a menti au sujet de l'intrusion, affirmant que le navire de guerre effectuait un « passage anodin » dans les eaux territoriales ukrainiennes, conformément au droit international, et il a menti au sujet de la réaction de la Russie, niant que des tirs de sommation ou des bombes aient été lancés sur la trajectoire du Defender pour le faire changer de cap. Et ce, bien que la Russie ait produit des vidéos montrant les mesures défensives qu'elle a prises et des témoignages de membres d'équipage.

Les États-Unis, le Canada et l'OTAN elle-même, malgré une rhétorique quotidienne condamnant ce qu'ils appellent l'agression russe, n'ont rien dit non plus. Leur silence est plus éloquent que leur machine de relations publiques proguerre dans cette affaire.

L'organisation britannique contre la guerre Stop the War a publié une déclaration le 24 juin dans laquelle elle dénonce l'utilisation par la Grande-Bretagne de son destroyer pour soutenir la politique de la corde raide des États-Unis, la qualifiant de « complètement irresponsable » et d'« acte d'agression dangereux qui n'a rien à voir avec la défense ou la sécurité ». Stop the War a déclaré qu'il était clair que l'équipage du Defender savait que ses actions étaient susceptibles de provoquer un incident dangereux. Ils ont cité un rapport du journaliste de la BBC Jonathan Beale qui était intégré à l'équipage du navire de guerre britannique. Jonathan Beale a déclaré que le navire était effectivement harcelé par l'armée russe et que l'équipage était déjà aux postes d'action, avec tous les systèmes d'armes du navire chargés, alors qu'il approchait de la pointe sud de la Crimée.

Trente-deux pays de six continents participent à l'opération Sea Breeze[1]. Vingt-quatre membres des Forces armées canadiennes sont déployés à Odessa, en Ukraine, pour prendre part à l'exercice. La plupart des pays impliqués, dont le Canada, n'ont aucune légitimité pour prétendre que les manoeuvres militaires en mer Noire ont quelque chose à voir avec leur défense nationale. Comme la provocation du 23 juin, l'opération Sea Breeze dément les affirmations selon lesquelles les exercices de guerre de l'OTAN sont « défensifs » et visent à préserver la paix internationale. Il en va de même pour les plans récemment annoncés par l'OTAN pour s'étendre à l'Asie-Pacifique, une provocation visant la Chine et une menace pour les peuples de la région. En fait, le HMS Defender fait partie d'un groupe d'attaque de porte-avions britannique qui se dirige vers la mer de Chine méridionale pour des exercices militaires avec la marine américaine et les forces maritimes d'autodéfense japonaises. Avant d'acquérir une certaine notoriété pour avoir organisé une provocation contre la Russie, la Royal Navy a annoncé qu'elle s'était temporairement séparée du groupe pour mener à bien sa « propre série de missions » en mer Noire.

La fréquence, l'ampleur et l'esprit de provocation de ces exercices de guerre, avec des puissances nucléaires dans les camps opposés, constituent un danger réel et actuel pour la paix et la sécurité mondiales. Les Canadiens ne peuvent tolérer une telle imprudence ni le mensonge qui entoure les activités des États-Unis et de l'OTAN. Cela doit cesser. Non à l'OTAN. Le Canada hors de l'OTAN.

Note

1. La marine américaine accueille l'opération Sea Breeze, avec la marine ukrainienne comme co-hôte, depuis 1997. Pays impliqués en 2021 : Albanie, Australie, Brésil, Bulgarie, Canada, Danemark, Égypte, Émirats arabes unis, Espagne, Estonie, France, Géorgie, Grèce, Israël, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Maroc, Moldova, Norvège, Pakistan, Pologne, Roumanie, Sénégal, Corée du Sud, Suède, Tunisie, Turquie, Ukraine et Royaume-Uni. Le 2e groupe maritime permanent de l'OTAN est également un participant.

(Source : Workers' Weekly. CTV. BBC. VOA)

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Le président américain Biden lance des frappes aériennes illégales contre la Syrie et l'Irak

Le président Biden a ordonné des frappes aériennes illégales contre la Syrie et l'Irak au cours de la nuit du 27 juin. C'est le deuxième assaut aérien majeur des États-Unis contre ces pays souverains depuis son arrivée au pouvoir.

Dans une déclaration du bureau du premier ministre Mustafa-al-Kadhimi, le gouvernement irakien a écrit : « Nous condamnons la frappe aérienne par les États-Unis qui a ciblé, cette nuit, un site à la frontière entre l'Irak et la Syrie, ce qui constitue une violation flagrante et inacceptable de la souveraineté irakienne et de la sécurité nationale de l'Irak. »

L'armée irakienne a émis une déclaration semblable qui condamne les actions des États-Unis, qualifiant les frappes de « violation de la souveraineté ».

Saeed Khatibzadeh, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l'Irak, a dit que les États-Unis, par leurs attaques et leur occupation constantes de l'Irak, « perturbent la sécurité dans la région ».

Les États-Unis ont attaqué l'Irak sans arrêt depuis la première guerre du Golfe en 1990. Les agresseurs américains ont ensuite déclenché une invasion et une occupation militaires à grande échelle de l'Irak en 2003, sous prétexte d'y chercher des armes de destruction massive qui, en fin de compte, n'existaient pas. Depuis l'invasion, l'armée américaine a stationné illégalement des troupes et des avions de guerre en Irak, attaquant le peuple sans relâche par des frappes aériennes et des Forces spéciales et en s'ingérant dans les affaires économiques, politiques et sociales du pays.

Une attaque contre la Syrie

En 2014, l'armée américaine a ouvertement admis qu'elle s'était engagée dans des opérations militaires illégales en Syrie visant à renverser le gouvernement légitime de ce pays souverain. L'occupation militaire américaine de plusieurs régions de la Syrie, y compris des champs de pétrole et les attaques contre l'armée et le peuple syrien, se sont poursuivies depuis, et les frappes du 27 juin en sont une nouvelle escalade.

Le ministère des Affaires étrangères de la Syrie a condamné les plus récentes frappes aériennes des États-Unis, disant qu'elles étaient « une violation flagrante du caractère sacré des terres syriennes et irakiennes ». Il a déclaré : « La Syrie renouvelle ses appels à l'administration américaine de respecter l'unité du territoire et des peuples syriens et irakiens et de cesser immédiatement ces attaques contre l'indépendance des deux pays. »

Les États-Unis ont répété leur argument habituel pour leurs guerres sans fin et leurs autres attaques qu'elles constituent une « autodéfense » de leurs forces d'occupation militaires et de leur sécurité nationale. Une déclaration du département américain de la Défense attribuée à John Kirby, l'attaché de presse du Pentagone, se lit en partie comme suit : « Sous l'ordre du président Biden, les forces militaires américaines ont, plus tôt en soirée, mené des frappes aériennes défensives de précision contre des installations servant à des groupes de milices appuyées par l'Iran dans la région de la frontière Irak-Syrie. Comme en témoignent les frappes de ce soir, le président Biden a clairement indiqué qu'il agira pour protéger le personnel américain...En vertu du droit international, les États-Unis ont agi conformément à leur droit à l'auto-défense. Les frappes ont été à la fois nécessaires pour contrer la menace et judicieusement limitées dans leur ampleur. En vertu du droit domestique, le président a entrepris cette action, fort de son autorité en vertu de l'Article II visant à protéger le personnel américain en Irak. »

Une puissance d'occupation ne peut invoquer l'autodéfense comme prétexte pour mener des frappes contre un peuple occupé. Il n'existe aucune justification juridique internationale ni domestique pour entreprendre des opérations militaires contre un pays souverain. La justification de l'administration Biden et, avant lui, celle d'Obama, pour lancer des attaques militaires à l'étranger en vertu de l'Article II de la constitution des États-Unis a été largement dénoncée par l'opinion publique à tous les niveaux, y compris aux États-Unis.

Les envahisseurs occupants ne peuvent avoir recours à la défense violente dans les pays qu'ils ont envahis et qu'ils occupent. Si des troupes américaines sont présentement en Irak, c'est uniquement à la suite de l'invasion illégale de 2003 qui a été largement dénoncée comme ayant été perpétrée pour renverser le gouvernement légitime dirigé par le président Saddam Hussein. Leur présence en Syrie est également illégale.

L'armée américaine est entrée en Syrie en 2014 sans l'autorisation du gouvernement syrien. Elle est en Irak et en Syrie en tant qu'agresseur, comme ce fut le cas pour l'invasion et l'occupation américaines de l'Afghanistan et d'autres pays dans le monde. Dans ces circonstances, les États-Unis ne peuvent pas prétendre agir par « autodéfense ». La seule action défensive que le président Biden pourrait entreprendre serait d'ordonner le retrait immédiat des troupes américaines et de les rapatrier non seulement de la Syrie et de l'Irak, mais d'ailleurs dans le monde.

Les Canadiens condamnent le gouvernement libéral de Justin Trudeau pour son silence face aux attaques militaires des États-Unis et pour la participation du Canada à l'occupation illégale de l'Irak. Le gouvernement canadien devrait rapatrier ses troupes immédiatement et se retirer de toute opération et organisation militaire américaine, y compris l'OTAN et NORAD.

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Les monopoles de la technologie américains rassemblent des alliés pour attaquer la Chine

Les monopoles de la technologie américains forment des alliances pour restreindre la Chine dans le développement, la fabrication et la circulation des puces informatiques, de l'intelligence artificielle, des nuages et d'autres plateformes logicielles. Le PDG d'Intel, Pat Gelsinger, a réuni des dirigeants de Microsoft, IBM, Qualcomm et Cisco aux États-Unis, Samsung en Corée du sud et la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) à Taïwan dans l'espoir de former une alliance mondiale pour isoler et mener une guerre commerciale à la Chine. Intel et IBM en particulier semblent désespérés de retrouver leur ancienne gloire commerciale et leur domination mondiale, tandis que l'élite dirigeante américaine semble généralement craindre que la Chine ne surmonte la supériorité technologique de l'impérialisme américain.

Intel cherche à établir ce qu'il appelle des installations internationales de fabrication de puces informatiques pour répondre aux besoins de tous les fabricants au sein du système impérialiste d'États dominé par les États-Unis dans le cadre d'une guerre commerciale contre les entreprises chinoises. Le cartel mondial d'Intel dépensera 20 milliards de dollars, ainsi que des milliards de dons supplémentaires de gouvernements alliés, pour construire de nouvelles usines de fabrication de puces à la demande et d'instituts de recherche aux États-Unis et dans l'Union européenne.

Pat Gelsinger a déclaré que le cartel développerait « des partenariats de recherche pluriannuels avec d'anciens concurrents » et inverserait la « relation 80/20 actuelle de la production de puces haut de gamme en Asie par rapport au reste du monde ». Pour lui, Taïwan et la Corée du sud ne sont pas considérées comme « asiatiques », mais font plutôt partie de l'empire des États-Unis. Avec de nouvelles installations en Arizona et ailleurs et d'importants budgets de recherche, le cartel mondial cherche à regagner et à consolider la domination technologique des États-Unis dans les secteurs clés de « conception et fabrication de puces ; de systèmes et architectures de traitement ; télécommunications et intelligence artificielle ».

Pour atteindre cet objectif de domination, une alliance avec le fabricant taïwanais TSMC apparaît centrale, tout comme les efforts mondiaux pour bloquer et criminaliser des entreprises chinoises telles que Huawei. Pour poursuivre ce projet d'hégémonie américaine, l'entité politique de Taïwan doit rester dans le système impérialiste d'États dominé par les États-Unis et ne pas être réunie à la Chine. En outre, la Corée du sud et le Japon ne doivent pas être autorisés à se libérer de leurs alliances militaires actuelles avec les États-Unis.

Pour que tout cela se produise, Pat Gelsinger fait valoir que « les besoins de sécurité nécessaires de chacun de nos gouvernements partenaires » doivent être renforcés. Cela signifie que les forces armées américaines doivent continuer de provoquer la Chine, occuper le détroit de Taïwan avec des navires de guerre et empêcher l'opinion publique de Taïwan de faire de l'île une zone de paix et de réunion pacifique avec la Chine. De même, les États-Unis doivent empêcher la Corée du sud de se réunir pacifiquement avec la République populaire démocratique de Corée et d'expulser les troupes américaines de la péninsule, et les forces armées américaines doivent non seulement rester au Japon, mais étendre leurs opérations et leurs bases.

En ce qui concerne le soutien officiel du programme d'Intel pour un cartel technologique mondial, Reuters rapporte que « la proposition d'infrastructure expansionniste du président Biden comprend 50 milliards de dollars pour l'industrie américaine des semi-conducteurs. Les 50 milliards de dollars iront aux incitations à la production et à la recherche et la conception, disent les responsables de l'administration. »

Les stratagèmes pour payer les riches de Biden pour la « fabrication nationale et la recherche sur les puces » font partie du plan d'infrastructure de 2 000 milliards de dollars de l'administration. Reuters dit que la Maison-Blanche a invité le PDG d'Intel à assister à une réunion virtuelle le 12 avril « pour discuter des problèmes de la chaîne d'approvisionnement des semi-conducteurs qui perturbent les usines automobiles américaines, selon une personne proche du dossier. La réunion comprendra le conseiller à la sécurité nationale du président Biden, Jake Sullivan, et un conseiller économique de premier plan, Brian Deese, ainsi que des fabricants de puces et des constructeurs automobiles. »

Concernant le commentaire de Pat Gelsinger sur « les besoins de sécurité nécessaires de chacun de nos gouvernements partenaires » pour restreindre les entreprises et l'influence chinoises, Bloomberg News écrit : « En raison de problèmes de sécurité, le gouvernement des États-Unis utilisera l'offre [d'Intel] pour les contrats militaires et de défense. Les analystes s'attendent à ce qu'Intel bénéficie également des futures subventions et incitations fiscales de l'administration Biden pour la construction au pays d'usines de puces. »

Des prédictions circulent dans les médias impérialistes et les cercles officiels que des cartels sont également planifiés pour contrer et isoler la Chine sur le front de la technologie et de la fabrication des batteries et de l'approvisionnement en matières premières nécessaires, et dans le secteur de la chaîne d'approvisionnement en terres rares. Les impérialistes américains s'attendent à ce que les ressources canadiennes deviennent un important fournisseur captif pour les cartels américains des batteries et des terres rares qui sont planifiés.

Les Canadiens ne peuvent pas se permettre de devenir des pions dans la lutte de l'oligarchie américaine pour contrôler le monde. Le plan d'Intel pour un cartel mondial de la technologie pour combattre la Chine est une direction lourde de dangers qui mène à de mauvaises relations et à une guerre possible. L'économie canadienne et ses relations avec le monde ont besoin d'une nouvelle direction de coopération offrant un avantage et un développement réciproques pour toute l'humanité dans le cadre de relations pacifiques et non d'une concurrence acharnée et d'une guerre.

Un pas dans cette direction positive serait de retirer le Canada de toutes les alliances de guerre avec les États-Unis telles que l'OTAN et le NORAD et de faire du Canada une zone de paix par la formation d'un gouvernement antiguerre. Une autre étape serait de sortir l'économie canadienne de la machine de guerre américaine et de construire une économie qui suffit à ses besoins et qui soit sous le contrôle des Canadiens, pour échanger et coopérer avec tout le monde pour un avantage réciproque, sans ingérence dans les affaires souveraines des autres.

Sur la question de l'autosuffisance, la pandémie a révélé l'absence au Canada d'un secteur pharmaceutique public centré sur l'humain. Les Canadiens manquent de fournitures adéquates pour les hôpitaux et de vaccins contre la COVID-19 à des prix qui ne mettent pas le pays en faillite. Les fournitures pour les hôpitaux et les vaccins actuellement disponibles nécessitent que d'énormes sommes d'argent affluent dans les poches des grandes sociétés pharmaceutiques et d'autres monopoles. Il faut une nouvelle direction qui mette fin à cet état de choses.

(Avec des informations d'Automotive News, Financial Post et Bloomberg)

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Investissement dans les technologies israéliennes de cybersécurité, de renseignement
et de sécurité physique

AWZ Ventures se décrit comme « une société d'investissement privée canadienne qui investit dans les technologies israéliennes de cybersécurité, de renseignement et de sécurité physique ». Son siège social est situé à Toronto. Selon son site Internet, son équipe de direction et ses conseillers « incluent des professionnels du capital-risque, d'anciens directeurs et cadres supérieurs d'agences de sécurité et de renseignement israéliennes et mondiales  (Mossad, Israeli Security Agency (ISA), U.S. Central Intelligence Agency (CIA), Federal Bureau of Investigation (FBI), British Military Intelligence Section 5 (MI5), Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Forces armées canadiennes (FAC), et des experts de l'industrie de secteurs ciblés par nos sociétés en portefeuille ».

L'ancien premier ministre conservateur du Canada, Stephen Harper, a rejoint l'entreprise en 2019 et est l'un de ses partenaires et président de son comité consultatif.

Le fondateur et associé directeur d'AWZ, Yaron Ashkenazi, a été employé pendant une décennie par la division de protection des VIP de l'Agence de sécurité israélienne (ISA), dirigeant des équipes qui ont protégé plusieurs premiers ministres israéliens. Edward Sonshine, partenaire fondateur d'AWZ et président du conseil d'administration, est le fondateur de RioCan Real Estate Investment Trust, propriétaire de la tour de bureaux dans lequel il se trouve.

Parmi les autres personnalités qui composent le comité consultatif sur la sécurité et le renseignement d'AWZ, citons : Stockwell Day, ancien ministre conservateur de la Sécurité publique; Richard Fadden, ancien directeur du SCRS; R. James Woolsey, ancien directeur de la CIA des États-Unis; Oliver « Buck » Revell, ancien directeur adjoint associé du FBI; Stella Rimington, ancienne directrice générale de la section 5 du MI5; Haim Tomer, ancien chef de la division du renseignement du Mossad, de la division antiterroriste du Mossad et de la division internationale du Mossad; Gary Barnea, ancien directeur adjoint de la division des opérations spéciales du Mossad; le lieutenant-général (à la retraite) Michael Day, ancien commandant des forces d'opérations spéciales des FAC.

Selon son site Internet, la société gère un portefeuille de 130 millions de dollars et a investi dans 17 sociétés qui, selon Richard Fadden, étaient jusqu'à présent israéliennes. Interviewé par CBC, Richard Fadden a également fait le commentaire suivant : « Une grande partie de cette technologie est utile dans la lutte contre le terrorisme et c'était mon principal intérêt. » Il a ajouté : « Certaines des technologies qui ont été développées aident à développer une idée de ce qui se passe, au niveau des réseaux sociaux, afin que vous puissiez accumuler des informations. Mais c'est surtout à des fins défensives. »

Le même article de CBC note également : « Le secteur israélien de la cybertechnologie continue de croître à un rythme record malgré la pandémie, selon la Direction nationale israélienne de la cybersécurité (INCD). L'agence gouvernementale israélienne a déclaré que le secteur avait levé des fonds totalisant 2,9 milliards de dollars en 2020, soit une augmentation de plus de 70 % par rapport à la même période de l'année précédente.

« La somme des investissements dans une telle technologie en Israël a atteint 31 % de la valeur de ces investissements dans le monde, selon la INCD. »

(Sources : CBC, AWZ Ventures)

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