La politique de la corde raide menée par l'impérialisme
américain augmente le risque de guerre

La provocation mise en scène contre la Russie en mer Noire

Les États-Unis et leur alliance agressive de l'OTAN, dans laquelle le gouvernement de guerre de Grande-Bretagne est un important joueur, pratique la politique de la corde raide par laquelle ils hausse les possibilités d'une nouvelle guerre dévastatrice, résultat de leurs tentatives constantes de provoquer la Russie et la Chine.

Un exemple en est la provocation irréfléchie des forces de l'OTAN le 23 juin, au cours de laquelle un destroyer britannique à missiles guidés, le HMS Defender, a fait une incursion délibérée de trois miles dans les eaux territoriales russes au large de la côte de Crimée, dans la mer Noire. L'incident a eu lieu un peu plus d'une semaine après le sommet de l'OTAN à Bruxelles. À ce sommet, l'OTAN a non seulement intensifié sa rhétorique belliciste à l'encontre de la Russie et de la Chine, mais a également déclaré qu'une cyberattaque ou une attaque spatiale contre un membre de l'OTAN pourrait, au même titre qu'une attaque armée, déclencher l'article 5 de l'alliance, qui oblige les autres membres de l'OTAN à se porter à la défense d'un pays membre ainsi attaqué - ou, si l'on en croit les précédents, à attaquer conjointement un pays qui refuse de se soumettre au diktat des États-Unis et qui, de ce fait, est faussement accusé d'avoir attaqué un membre de l'OTAN, ce qu'était l'Afghanistan.

Le 23 juin, après que le destroyer britannique a d'abord ignoré les avertissements verbaux et des tirs d'avertissement des garde-côtes russes l'invitant à changer de cap, puis les tirs d'avertissement des garde-côtes, les avions de chasse russes ont largué plusieurs bombes sur la trajectoire du navire de guerre, qui a battu en retraite hors des eaux territoriales russes. La provocation s'est produit près du port de Sevastapol, où est basée la flotte de la mer Noire de la Russie. Ce genre de politique de la corde raide orchestrée par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'OTAN représente une grave menace pour la paix et une escalade des tensions internationales. De tels incidents peuvent conduire et conduisent effectivement à des confrontations armées et à la guerre.
C'est par cette provocation que les États-Unis ont choisi de donner le coup d'envoi de leur opération Sea Breeze 2021, qui se déroulera en mer Noire et dans ses environs du 28 juin au 10 juillet. Les États-Unis, dans le cadre de leur alliance agressive avec l'OTAN et de leur soi-disant « programme de partenariat pour la paix », et l'Ukraine en tant que co-hôte, ont mobilisé 5 000 soldats, 32 navires et 40 avions pour les exercices de guerre provocateurs et menaçants de cette année, dirigés contre la Russie.

Le premier jour de l'exercice militaire a été marqué par une nouvelle provocation : une frégate néerlandaise, l'Evertsen, a changé de cap et s'est dirigée vers le détroit de Kerch, une zone de la mer Noire proche de la Crimée que la Russie a expressément interdite aux navires de guerre étrangers pendant une période de six mois à compter d'avril. Des avions militaires russes ont à nouveau été envoyés pour faire changer de direction le navire de guerre et l'éloigner de ses eaux territoriales.

Ce qu'a dit la Russie

S'exprimant lors d'une conférence internationale sur la sécurité à Moscou le jour même de l'incident avec le Defender, mais avant qu'il ne se produise, le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, a qualifié la situation en Europe d'« explosive ». Il a notamment mentionné l'activité provocatrice des navires de guerre des États-Unis et de leurs alliés, affirmant qu'elle faisait monter les tensions et créait les conditions propices à la survenue d'incidents. Il a déclaré que la situation actuelle était beaucoup plus dangereuse qu'à l'époque de la guerre froide. Le ministère russe de la Défense a qualifié les actions du destroyer britannique de violation flagrante de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et a appelé la Grande-Bretagne à enquêter sur les actions de l'équipage. Il a déclaré que le Defender devrait être rebaptisé HMS Aggresseur ou HMS Provocateur.

Le président russe Vladimir Poutine a confirmé cette position le 30 juin. « Il s'agit, bien sûr, d'une provocation mise en scène non seulement par les Britanniques, mais aussi par les Américains, car le navire de guerre britannique s'est aventuré dans nos eaux territoriales dans l'après-midi alors que tôt le matin, à 7 h 30, un avion de reconnaissance stratégique américain a décollé d'un aérodrome de l'OTAN en Grèce. » Il a déclaré que l'intrusion du destroyer britannique visait à essayer de découvrir, aidé par l'avion de reconnaissance américain, quelles seraient les contre-mesures militaires de la Russie – quelles installations elle activerait, où elles sont situées et comment elles fonctionnent. Vladimir Poutine a déclaré que la Russie pouvait voir cela et s'est assurée que sa réponse ne révélait que ce qu'elle jugeait approprié de révéler.

Ce qu'a dit la Grande-Bretagne

Incroyablement, la Grande-Bretagne rejette l'incident comme étant totalement anodin et nie catégoriquement les déclarations faites par l'armée russe et le président de la Fédération de Russie comme étant fausses. Le premier ministre britannique, Boris Johnson a affirmé que le destroyer agissait en toute légalité, poursuivant la liberté de navigation dans les eaux situées à moins de 12 milles nautiques de la côte de Crimée, qui, selon lui, est un territoire ukrainien souverain, puisque « nous ne reconnaissons pas l'annexion de la Crimée par la Russie ».

Le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, a également tenté de dissimuler la nature dangereusement provocatrice de l'action du Defender. Il a menti au sujet de l'intrusion, affirmant que le navire de guerre effectuait un « passage anodin » dans les eaux territoriales ukrainiennes, conformément au droit international, et il a menti au sujet de la réaction de la Russie, niant que des tirs de sommation ou des bombes aient été lancés sur la trajectoire du Defender pour le faire changer de cap. Et ce, bien que la Russie ait produit des vidéos montrant les mesures défensives qu'elle a prises et des témoignages de membres d'équipage.

Les États-Unis, le Canada et l'OTAN elle-même, malgré une rhétorique quotidienne condamnant ce qu'ils appellent l'agression russe, n'ont rien dit non plus. Leur silence est plus éloquent que leur machine de relations publiques proguerre dans cette affaire.

L'organisation britannique contre la guerre Stop the War a publié une déclaration le 24 juin dans laquelle elle dénonce l'utilisation par la Grande-Bretagne de son destroyer pour soutenir la politique de la corde raide des États-Unis, la qualifiant de « complètement irresponsable » et d'« acte d'agression dangereux qui n'a rien à voir avec la défense ou la sécurité ». Stop the War a déclaré qu'il était clair que l'équipage du Defender savait que ses actions étaient susceptibles de provoquer un incident dangereux. Ils ont cité un rapport du journaliste de la BBC Jonathan Beale qui était intégré à l'équipage du navire de guerre britannique. Jonathan Beale a déclaré que le navire était effectivement harcelé par l'armée russe et que l'équipage était déjà aux postes d'action, avec tous les systèmes d'armes du navire chargés, alors qu'il approchait de la pointe sud de la Crimée.

Trente-deux pays de six continents participent à l'opération Sea Breeze[1]. Vingt-quatre membres des Forces armées canadiennes sont déployés à Odessa, en Ukraine, pour prendre part à l'exercice. La plupart des pays impliqués, dont le Canada, n'ont aucune légitimité pour prétendre que les manoeuvres militaires en mer Noire ont quelque chose à voir avec leur défense nationale. Comme la provocation du 23 juin, l'opération Sea Breeze dément les affirmations selon lesquelles les exercices de guerre de l'OTAN sont « défensifs » et visent à préserver la paix internationale. Il en va de même pour les plans récemment annoncés par l'OTAN pour s'étendre à l'Asie-Pacifique, une provocation visant la Chine et une menace pour les peuples de la région. En fait, le HMS Defender fait partie d'un groupe d'attaque de porte-avions britannique qui se dirige vers la mer de Chine méridionale pour des exercices militaires avec la marine américaine et les forces maritimes d'autodéfense japonaises. Avant d'acquérir une certaine notoriété pour avoir organisé une provocation contre la Russie, la Royal Navy a annoncé qu'elle s'était temporairement séparée du groupe pour mener à bien sa « propre série de missions » en mer Noire.

La fréquence, l'ampleur et l'esprit de provocation de ces exercices de guerre, avec des puissances nucléaires dans les camps opposés, constituent un danger réel et actuel pour la paix et la sécurité mondiales. Les Canadiens ne peuvent tolérer une telle imprudence ni le mensonge qui entoure les activités des États-Unis et de l'OTAN. Cela doit cesser. Non à l'OTAN. Le Canada hors de l'OTAN.

Note

1. La marine américaine accueille l'opération Sea Breeze, avec la marine ukrainienne comme co-hôte, depuis 1997. Pays impliqués en 2021 : Albanie, Australie, Brésil, Bulgarie, Canada, Danemark, Égypte, Émirats arabes unis, Espagne, Estonie, France, Géorgie, Grèce, Israël, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Maroc, Moldova, Norvège, Pakistan, Pologne, Roumanie, Sénégal, Corée du Sud, Suède, Tunisie, Turquie, Ukraine et Royaume-Uni. Le 2e groupe maritime permanent de l'OTAN est également un participant.

(Source : Workers' Weekly. CTV. BBC. VOA)


Cet article est paru dans

Volume 51 Numéro 8 - 4 juillet 2021

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