Le président américain Biden lance des frappes aériennes illégales contre la Syrie et l'Irak

Le président Biden a ordonné des frappes aériennes illégales contre la Syrie et l'Irak au cours de la nuit du 27 juin. C'est le deuxième assaut aérien majeur des États-Unis contre ces pays souverains depuis son arrivée au pouvoir.

Dans une déclaration du bureau du premier ministre Mustafa-al-Kadhimi, le gouvernement irakien a écrit : « Nous condamnons la frappe aérienne par les États-Unis qui a ciblé, cette nuit, un site à la frontière entre l'Irak et la Syrie, ce qui constitue une violation flagrante et inacceptable de la souveraineté irakienne et de la sécurité nationale de l'Irak. »

L'armée irakienne a émis une déclaration semblable qui condamne les actions des États-Unis, qualifiant les frappes de « violation de la souveraineté ».

Saeed Khatibzadeh, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l'Irak, a dit que les États-Unis, par leurs attaques et leur occupation constantes de l'Irak, « perturbent la sécurité dans la région ».

Les États-Unis ont attaqué l'Irak sans arrêt depuis la première guerre du Golfe en 1990. Les agresseurs américains ont ensuite déclenché une invasion et une occupation militaires à grande échelle de l'Irak en 2003, sous prétexte d'y chercher des armes de destruction massive qui, en fin de compte, n'existaient pas. Depuis l'invasion, l'armée américaine a stationné illégalement des troupes et des avions de guerre en Irak, attaquant le peuple sans relâche par des frappes aériennes et des Forces spéciales et en s'ingérant dans les affaires économiques, politiques et sociales du pays.

Une attaque contre la Syrie

En 2014, l'armée américaine a ouvertement admis qu'elle s'était engagée dans des opérations militaires illégales en Syrie visant à renverser le gouvernement légitime de ce pays souverain. L'occupation militaire américaine de plusieurs régions de la Syrie, y compris des champs de pétrole et les attaques contre l'armée et le peuple syrien, se sont poursuivies depuis, et les frappes du 27 juin en sont une nouvelle escalade.

Le ministère des Affaires étrangères de la Syrie a condamné les plus récentes frappes aériennes des États-Unis, disant qu'elles étaient « une violation flagrante du caractère sacré des terres syriennes et irakiennes ». Il a déclaré : « La Syrie renouvelle ses appels à l'administration américaine de respecter l'unité du territoire et des peuples syriens et irakiens et de cesser immédiatement ces attaques contre l'indépendance des deux pays. »

Les États-Unis ont répété leur argument habituel pour leurs guerres sans fin et leurs autres attaques qu'elles constituent une « autodéfense » de leurs forces d'occupation militaires et de leur sécurité nationale. Une déclaration du département américain de la Défense attribuée à John Kirby, l'attaché de presse du Pentagone, se lit en partie comme suit : « Sous l'ordre du président Biden, les forces militaires américaines ont, plus tôt en soirée, mené des frappes aériennes défensives de précision contre des installations servant à des groupes de milices appuyées par l'Iran dans la région de la frontière Irak-Syrie. Comme en témoignent les frappes de ce soir, le président Biden a clairement indiqué qu'il agira pour protéger le personnel américain...En vertu du droit international, les États-Unis ont agi conformément à leur droit à l'auto-défense. Les frappes ont été à la fois nécessaires pour contrer la menace et judicieusement limitées dans leur ampleur. En vertu du droit domestique, le président a entrepris cette action, fort de son autorité en vertu de l'Article II visant à protéger le personnel américain en Irak. »

Une puissance d'occupation ne peut invoquer l'autodéfense comme prétexte pour mener des frappes contre un peuple occupé. Il n'existe aucune justification juridique internationale ni domestique pour entreprendre des opérations militaires contre un pays souverain. La justification de l'administration Biden et, avant lui, celle d'Obama, pour lancer des attaques militaires à l'étranger en vertu de l'Article II de la constitution des États-Unis a été largement dénoncée par l'opinion publique à tous les niveaux, y compris aux États-Unis.

Les envahisseurs occupants ne peuvent avoir recours à la défense violente dans les pays qu'ils ont envahis et qu'ils occupent. Si des troupes américaines sont présentement en Irak, c'est uniquement à la suite de l'invasion illégale de 2003 qui a été largement dénoncée comme ayant été perpétrée pour renverser le gouvernement légitime dirigé par le président Saddam Hussein. Leur présence en Syrie est également illégale.

L'armée américaine est entrée en Syrie en 2014 sans l'autorisation du gouvernement syrien. Elle est en Irak et en Syrie en tant qu'agresseur, comme ce fut le cas pour l'invasion et l'occupation américaines de l'Afghanistan et d'autres pays dans le monde. Dans ces circonstances, les États-Unis ne peuvent pas prétendre agir par « autodéfense ». La seule action défensive que le président Biden pourrait entreprendre serait d'ordonner le retrait immédiat des troupes américaines et de les rapatrier non seulement de la Syrie et de l'Irak, mais d'ailleurs dans le monde.

Les Canadiens condamnent le gouvernement libéral de Justin Trudeau pour son silence face aux attaques militaires des États-Unis et pour la participation du Canada à l'occupation illégale de l'Irak. Le gouvernement canadien devrait rapatrier ses troupes immédiatement et se retirer de toute opération et organisation militaire américaine, y compris l'OTAN et NORAD.


Cet article est paru dans

Volume 51 Numéro 8 - 4 juillet 2021

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