Numéro 64 - 17 octobre 2020
Le 50e anniversaire de la proclamation
des mesures de guerre de 1970
Honneur à tous ceux et celles
injustement emprisonnés lors de
la «crise d'Octobre» de 1970
Rassemblement de 1500 personnes à Vancouver en
octobre 1970, parmi les nombreuses
actions qui ont eu lieu partout au Canada en appui
à la lutte du peuple québécois et contre
l'imposition des mesures de guerre
• Résistance
courageuse à l'occupation militaire et à la
tentative d'isoler le Québec
- Christine Dandenault -
• Les
ordres (1974) – le film de Michel Brault
Le vol de fonds publics pour
payer les riches
• Le
gouvernement donne des millions à l'entreprise
privée américaine Ford Motor Limitée
- Centre ouvrier du PCC(M-L) -
• Le
maintien du profit privé maximum par les fonds
publics
- K.C. Adams -
• L'empire
milliardaire de la famille Ford/Firestone
• Les
programmes pour payer les riches liés aux
véhicules électriques
Alberta
• La criminalité de la
privatisation des soins de santé
- Barbara Biley -
Élections en Bolivie le 18 octobre
• Opposons-nous
à l'ingérence étrangère dans les élections
boliviennes! Laissez le peuple bolivien décider!
• Réunion
Zoom sur la situation en Bolivie
Amitié Canada-Cuba
• Une
collecte de fonds réussie en appui aux efforts
de Cuba pour combattre la COVID-19
Venezuela
• Lettre
aux peuples du monde
- Nicolas Maduro Moros,
président de la République
bolivarienne du Venezuela -
Inde
• Des
millions de personnes protestent contre la
dépossession
des petits agriculteurs
- J. Singh -
Le 50e anniversaire de la
proclamation des mesures de guerre de 1970
Des jeunes remplissent l'aréna Paul Sauvé à
Montréal pour soutenir la lutte de libération
nationale du Québec la veille de la proclamation
de la Loi sur les mesures de guerre en
octobre 1970. Plusieurs des jeunes présents
seront parmi les personnes arrêtées lors des
perquisitions qui ont suivi la proclamation de la
Loi sur les mesures de guerre.
À l'occasion du 50e anniversaire de la
proclamation de la Loi sur les mesures de
guerre par Pierre Elliott Trudeau et son
gouvernement libéral, le Parti communiste du
Canada (marxiste-léniniste) salue tous ceux et
celles qui ont été injustement emprisonnés et
persécutés à cette occasion et tous ceux et celles
qui ont combattu avec acharnement pour la défense
des droits et libertés démocratiques et qui,
encore aujourd'hui, continuent de défendre le
droit du Québec à l'autodétermination, y compris
le droit à la sécession si le peuple québécois en
décide ainsi. Tant que la fédération canadienne ne
sera pas une union libre et égale de toutes ses
composantes, y compris les peuples autochtones, où
les peuples sont souverains, l'État anglo-canadien
oppresseur au service de l'impérialisme américain
continuera à lancer des actes de violence d'État
fondés sur le racisme, l'idéologie anti-ouvrière
et l'idéologie anticommuniste, et de présenter un
danger pour les habitants de ce pays, quelles que
soient leur origine nationale, leurs croyances,
leur langue, leur genre, leur âge ou leurs
capacités. Et c'est en effet ce qu'il continue de
faire aujourd'hui.
Les victimes de la persécution sous la Loi
sur les mesures de guerre et les mesures
spéciales prises avant et après comprennent
plusieurs membres du PCC(M-L) qui ont passé des
mois en prison comme de nombreuses autres
personnes arrêtées à cette époque. Un mandat
d'Interpol a même été lancé pour l'arrestation du
dirigeant du Parti, Hardial Bains, qui a été la
cible de plusieurs tentatives d'assassinats, de
coups montés et autres actes de persécution
politique dans le cadre de l'opération Chaos de la
CIA, notamment le priver de la citoyenneté pendant
30 ans.
Dans tout le pays, le PCC(M-L) a participé
vigoureusement à l'organisation du peuple contre
le recours à la Loi sur les mesures de guerre et
aux mesures arbitraires et à la violence de
l'État. Au Québec, les membres du Parti ont
mobilisé sans relâche pour la libération des
prisonniers politiques.
Liberté de Marcel Barbeau
(cliquez pour agrandir)
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Le 16 octobre 2010, un monument
commémoratif en l'honneur des personnes
injustement emprisonnées lors de la crise
d'Octobre de1970 a été érigé à Montréal devant les
bureaux de la Société Saint-Jean-Baptiste. L'idée
du monument est simple, a déclaré René Bataille,
le président de la Fondation Octobre 70 qui a
recueilli les fonds pour le monument et présidé
son inauguration.
« Les personnes dont le nom est découpé dans
l'acier ont été emprisonnées par la Loi sur les
mesures de guerre de Trudeau. C'est pourquoi
la colonne du monument est entourée de barreaux de
prison. L'oeuvre Liberté de Marcel Barbeau
[peintre et sculpteur] s'intègre bien au concept
du monument. La liberté est emprisonnée lors de la
crise d'Octobre. L'oiseau de la sculpture
représente le Québec. Il est emprisonné.
Toutefois, il ne manque pas grand-chose pour qu'il
puisse prendre son envol et être libre. »
Mentionnons que jamais la liste des personnes
emprisonnées en vertu de la Loi des mesures de
guerre n'a été rendue publique. Les
journalistes et les historiens qui se sont penchés
sur ces événements estiment à entre 500 et 1000 le
nombre des arrestations et à entre 10 000 et 15
000 le nombre des perquisitions.
Lors de l'inauguration du monument, Bernard
Landry, ancien premier ministre du Québec, a
déclaré :
« Nous avons un devoir de mémoire et de gratitude
envers ceux et celles qui ont été victimes d'une
injustice qui a été la honte du Canada. Est-ce
qu'une démocratie envoie 500 personnes en
prison brutalement sans accusation, sans qu'elles
aient violé la loi ? Ça ne s'oublie pas et ça
ne doit pas s'oublier. Des abus de pouvoir sont
toujours possibles. »
« La meilleure façon d'honorer ceux et celles qui
ont été injustement emprisonnés, vous le savez
sûrement, c'est de mener à terme le projet de
pays », a conclu Bernard Landry.
Trois commissions d'enquête publique (Duchaîne,
Keable, Macdonald) ont constaté l'absence de toute
justification de l'adoption de ces mesures
extrêmes et sans précédent de suspension des
droits civils en temps de paix. Il faut rappeler
que les procès-verbaux des réunions du cabinet
Trudeau des 14 et 15 octobre 1970
ont plus tard révélé que le conseil fédéral des
ministres savait parfaitement que la police
arrêterait des centaines de personnes innocentes
sans pour autant s'attendre à retrouver les deux
otages du FLQ[1].
Ces commissions ont révélé les nombreuses
activités illégales et même criminelles de la
Gendarmerie royale du Canada en sol québécois[2].
Cette année, le 1er octobre, en l'honneur
du 50e anniversaire de la proclamation de la
Loi sur les mesures de guerre en 1970,
le Parti Québécois a présenté à l'Assemblée
nationale du Québec une motion exigeant des
excuses officielles du gouvernement fédéral pour
l'emprisonnement de centaines de Québécois pendant
la crise d'Octobre. Le Parti libéral du Québec a
refusé d'appuyer cette motion.
La motion présentée le même jour aux journalistes
par le chef intérimaire du Parti québécois, Pascal
Bérubé, propose :
« Que l'Assemblée nationale souligne qu'il y
a 50 ans, en octobre 1970, pas moins
de 497 Québécoises et Québécois ont été
injustement arrêtés et emprisonnés
et 36 000 personnes ont fait l'objet
d'une perquisition abusive en raison de leur
allégeance politique indépendantiste. »
« Qu'elle [l'Assemblée nationale] demande des
excuses officielles de la part du premier ministre
du Canada ainsi que l'ouverture complète des
archives de toutes les institutions fédérales
impliquées dans ces tristes événements, et ce,
afin de faire une fois pour toutes la lumière sur
cette période trouble de notre histoire. »
En point de presse, Pascal Bérubé a expliqué
qu'en ce 50e anniversaire de la crise
d'Octobre, le dépôt de cette motion est un «
devoir de mémoire et une nécessité pour toutes ces
personnes qui ont vu leurs droits bafoués dans le
cadre de la Loi sur les mesures de guerre ».
Le PCC(M-L) est d'accord. Ouvrez les archives et
réparez les torts commis à cette époque !
Honneur à tous ceux et celles qui ont été
injustement emprisonnés pendant la « crise
d'Octobre » de 1970 et à leurs
conjoints, parents, enfants, amis et collègues qui
ont été pris dans ce maelström.
Salut rouge à tous ceux et celles qui continuent
de se battre pour les droits de tous et de toutes
dans toutes les conditions et circonstances.
Notes
1. La
Presse, 31 janvier 1992
2. Supplément
du LML sur le 50e anniversaire de
la proclamation de la Loi sur les mesures
de guerre de 1970, 10
octobre 2020
(Photos : Wikipedia, CC, V.
Keremidshieff)
- Christine Dandenault -
Manifestation contre la Loi sur les mesures de
guerre à l'Université de Calgary le 27
octobre 1970
Lorsque le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau
a promulgué la Loi sur les mesures de guerre
le 16 octobre 1970, après avoir déployé
l'armée dans les rues d'Ottawa et de Montréal et
commencé les arrestations, l'opposition et la
résistance ont été immédiates partout au pays. Les
étudiants et les jeunes, les intellectuels et les
travailleurs sont descendus dans la rue par
milliers pour protester contre l'imposition de
mesures de guerre. Le compte rendu suivant est
tiré des journaux publiés par le Parti communiste
du Canada (marxiste-léniniste) et ses
organisations affiliées au moment où ces
événements avaient lieu.
La veille de l'entrée en vigueur de la Loi
sur les mesures de guerre, 3 000
jeunes et étudiants se sont rassemblés à l'aréna
Paul Sauvé de Montréal pour saluer l'esprit de
lutte sans compromis contre le fascisme du
gouvernement et soutenir le nouvel essor de la
libération nationale du Québec. Le
lendemain, 16 octobre 1970, plus
de 300 étudiants manifestent pour appuyer la
lutte du peuple pour la libération nationale et
pour dénoncer sur la place publique l'occupation
militaire. Une déclaration du Parti communiste du
Québec (marxiste-léniniste) est distribuée
largement, plus de 35 000 copies,
appelant à s'y opposer. « La classe ouvrière passe
à la scène politique et commence à mener des
actions indépendantes, lit-on dans la déclaration.
Toutes ces choses ont montré la faiblesse des
compradores canadiens et ont déjoué tous leurs
plans. Afin de réprimer la lutte montante du
peuple, ils ont maintenant lancé le fascisme
contre le peuple québécois. Ces mesures n'ont pas
fonctionné[1].
»
Rassemblement à l'Université de Montréal, octobre
1970
« À Montréal, des étudiants de l'Université
McGill, de l'Université du Québec, de l'École des
Beaux-Arts, de l'Université de Montréal et de
divers cégeps se sont levés en signe de
protestation militante. De nombreux étudiants ont
voté pour le boycott des cours et à l'Université
du Québec, les étudiants ont organisé un sit-in
pendant plusieurs jours, défiant les intimidations
fascistes des autorités », lit-on dans le Quotidien
du Canada populaire (QCP)
du 27 octobre 1970[2].
« Le 19 octobre, à Vancouver et à Regina,
des manifestations de masse ont été organisées
pour soutenir les patriotes québécois et pour
dénoncer la Loi sur les mesures de guerre
[...]. Mille étudiants ont participé au
rassemblement à Regina. Après le
rassemblement, 300 militants en colère ont
marché en direction des édifices du gouvernement
où ils ont tenu une puissante manifestation. À
Vancouver, 1500 manifestants ont entendu au
Palais de justice des orateurs déclarer leur appui
à la lutte du peuple québécois et appelant à une
opposition totale aux mesures imposées par le
régime du laquais Trudeau ». Les étudiants de
l'Université de Calgary ont fait de même. « Après
le rassemblement, 300 étudiants en colère ont
marché en direction du centre-ville de Calgary
dans un acte de défi pour exprimer leur opposition
militante aux mesures fascistes du gouvernement[3]. » À
Ottawa, le 16 octobre, une réunion de plus
de 300 étudiants francophones de l'Université
d'Ottawa a voté à majorité des deux tiers pour la
grève contre la Loi sur les mesures de guerre.
Dans un rapport paru dans Le QCP on
lit :
« Les étudiants de
tout le pays ont défendu leur droit de publier le
Manifeste du FLQ dans leurs journaux. En Alberta,
les autorités [...] de l'université de Lethbridge
ont interdit la distribution du journal The
Meliorist et ont menacé les éditeurs
d'expulsion. À Halifax, les imprimeurs commerciaux
ont refusé d'imprimer le St. Mary's Journal
parce qu'il contenait un éditorial dénonçant la
tentative du gouvernement d''institutionnaliser la
suppression de l'information au Canada'. À Guelph,
la GRC a saisi un exemplaire de la maquette d'un
numéro spécial du journal The Ontarion sur
la lutte du peuple québécois et la Loi sur les
mesures de guerre. D'autres journaux
étudiants, tels que le Varsity de
l'Université de Toronto, ont publié le Manifeste
et divers articles citant des statistiques
exposant la condition d'oppression du peuple
québécois et décrivant sa longue histoire de lutte
pour la libération nationale[4]. »
« Le vendredi 25 décembre, plus de 1000
membres et sympathisants de divers groupes
démocratiques et patriotiques de Montréal ont tenu
une manifestation devant le Centre de détention de
Parthenais à Montréal pour dénoncer
l'emprisonnement des combattants révolutionnaires
et des patriotes québécois », rapporte le QCP.
L'action était dirigée par le Comité de défense
des droits démocratiques fondé en 1968 durant
le soulèvement des travailleurs et des étudiants
contre la persécution dont ils étaient la cible[5].
Un an plus tard, à l'occasion du premier
anniversaire de la promulgation de la Loi sur
les mesures de guerre, le journal Le
Québec populaire écrivait qu'à Montréal,
le 16 octobre 1971, « plus
de 7 000 personnes ont manifesté à
l'occasion du premier anniversaire de l'imposition
de la loi fasciste des 'mesures de guerre' au
peuple québécois. La Loi fut dénoncée comme une
sale tentative d'écraser les révolutionnaires et
les patriotes et d'étouffer la lutte de libération
nationale[6]. »
Le même jour, à Toronto, « un rassemblement a eu
lieu au Nathan Philips Square, suivi d'une
manifestation le long des artères principales de
Toronto jusqu'au consulat impérialiste américain[7]. »
Les articles de la presse du Parti témoignent de
l'échec des tentatives du gouvernement Trudeau et
des forces policières d'isoler le peuple québécois
et d'écraser sa résistance. Les manifestations se
sont poursuivies partout pour exiger la libération
des prisonniers politiques et appuyer
l'affirmation des droits des travailleurs, des
étudiants, des autochtones et du peuple québécois.
Depuis,
l'histoire a continué de montrer, époque après
époque, que la lutte des Québécois et de tous les
Canadiens pour exercer un contrôle sur les prises
de décision qui les concernent ne peut être
résolue par les pouvoirs policiers et militaires.
À des problèmes politiques, il faut des solutions
politiques, ce que l'élite dirigeante refuse
d'apporter. Les arrangements en vertu desquels le
pouvoir reste dans les mains d'un petit groupe de
privilégiés ne peuvent durer parce qu'ils servent
des intérêts privés étroits qui en demandent
toujours plus. Le peuple ne peut jamais s'y
réconcilier. Aujourd'hui, aucun problème ne peut
être résolu sans que le corps politique au Québec
et au Canada ne soit au coeur des prises de
décision. Penser autrement, c'est entretenir des
illusions sur le processus politique actuel qui
est désuet et en faillite.
Aujourd'hui, en cette période de pandémie, le
problème demeure entier. Le 1er octobre, le
gouvernement du Québec a émis un décret qui impose
de nouvelles mesures de confinement en réponse aux
nombreuses éclosions de COVID-19 qui se produisent
au Québec, accompagnées de nouveaux pouvoirs de
police qui ont été annoncés par le premier
ministre François Legault et la ministre de la
Sécurité Geneviève Guilbault. Comment la réponse à
une pandémie et à tous les problèmes sociaux,
médicaux, d'éducation, de santé mentale et de
confinement peut-elle être d'accroître les
pouvoirs de police ? Cette réponse sert la
poursuite des politiques néolibérales des
gouvernements au service d'une oligarchie
financière et est en opposition aux solutions que
donnent et mettent de l'avant les milliers de
travailleurs de la santé et de l'éducation et tous
ceux qui sont au front pour résoudre la situation
en faveur du peuple.
Aujourd'hui comme avant, ces problèmes réels
peuvent être résolus uniquement par l'entière
mobilisation politique et idéologique du facteur
humain/conscience sociale, pas avec la
criminalisation des différents collectifs dont les
jeunes. Le peuple n'a jamais abandonné la lutte
pour s'investir du pouvoir de décider de toutes
les questions qui le concernent. Il l'a exprimé
avec vigueur lors des mesures de guerre et
l'affirme aujourd'hui dans ces conditions
difficiles et complexes de la COVID-19 alors qu'il
se heurte à une gouvernance qui bloque la
résolution des problèmes et qui recourt encore une
fois à la criminalisation de la dissidence.
Notes
1. « La
lutte non armée du peuple québécois va
nécessairement se transformer en lutte armée
! », Déclaration du Parti communiste du
Québec (marxiste-léniniste), Le Quotidien du
Canada populaire, 17
octobre 1970
2. «
Canadian Workers and Students Stand Firmly
Behind Quebec People », People's Canada
Daily News, 27 octobre 1970
3. « Le
mouvement de résistance développera le pouvoir
démocratique populaire », Le Quotidien du
Canada populaire, 27 octobre 1970
4. «
Canadian Workers and Students Stand Firmly
Behind Quebec People », People's Canada
Daily News, 27 octobre 1970
5. « CDDP
Leads Mass Demonstrations in Montreal », People's
Canada Daily News, 20 janvier 1971
6. « Plus
de 7000 personnes manifestent pour la lutte
de libération nationale et contre le
fascisme », Le Québec populaire, 18
octobre 1971
7. «
Manifestation à Toronto contre l'impérialisme
américain et pour appuyer la lutte de libération
nationale du peuple québécois », Le
Québec populaire, 18 octobre 1971
(Photos : LML, CC)
Image du film Les
ordres
Le film Les ordres de Michel Brault fut
réalisé quatre ans après les évènements déclenchés
par la proclamation de la Loi sur les mesures
de guerre en octobre 1970. Le film se
concentre sur les répercussions de la Loi sur
les mesures de guerre, et plus précisément
sur les arrestations arbitraires qui en découlent.
Au moment de la réalisation du film, la
frustration de la population découlant des
évènements d'octobre 1970 est encore
palpable, et ce, en raison de l'atteinte flagrante
aux libertés individuelles des citoyens. Le film
s'en prend à cette loi et à la réaction du
gouvernement de Pierre Elliott Trudeau qui fait fi
des droits et libertés des citoyens au nom de la
sécurité publique. Le message véhiculé par Michel
Brault est clair. Il explique lui-même qu'il « n'a
pas voulu faire un film sur la crise d'Octobre,
mais plutôt sur l'humiliation ».
On peut voir le film ici.
Le vol de fonds publics pour payer
les riches
- Centre ouvrier du PCC(M-L) -
Lors d'une cérémonie simultanée à Ottawa et à
Oakville le 8 octobre, le premier ministre du
Canada Justin Trudeau et le premier ministre de
l'Ontario Doug Ford ont annoncé un immense
stratagème pour payer les riches : un don
de 590 millions de dollars à l'entreprise
américaine mondiale Ford Motor Limitée. Les deux
ont vanté les mérites de cette subvention pour
payer les riches qui satisfait aux demandes de
l'oligarchie financière mondiale dominée par les
États-Unis et sans quoi elle aurait refusé de
poursuivre la production en Ontario.
L'élite politique insiste pour que tout virage de
la production de véhicules à propulsion à base
d'hydrocarbures vers des véhicules à batterie se
fasse en fonction de la direction impérialiste
actuelle de l'économie et serve ceux qui en ont le
contrôle. Elle soutient que le changement doit
s'effectuer sous le diktat des oligarques qui sont
les propriétaires des entreprises de production et
de distribution des véhicules et doit servir leurs
intérêts privés. La classe ouvrière est privée de
toute voix au chapitre et brimée dans son droit
d'intervenir et de discuter d'une direction
alternative pour arrêter de payer les riches et
bâtir des entreprises publiques de production et
de distribution de véhicules sous le contrôle des
Canadiens.
On dit à ceux qui travaillent à l'emploi de ces
oligarques mondiaux d'accepter leurs conditions
d'emploi sans négociations et d'applaudir le
pillage du trésor public par leurs employeurs. On
leur dit que s'ils obéissent et acceptent leur
position de subalterne dans les relations sociales
avec leurs employeurs, ils auront des emplois et
la sécurité, que ceux-ci dépendent de la richesse
accumulée et des entreprises privées des
oligarques mondiaux. Aucune autre direction de
l'économie n'est envisagée ou discutée.
La classe ouvrière se fait dire que son avenir ne
peut être garanti que si le pouvoir, le privilège
et la richesse de l'oligarchie mondiale sont
consolidés avec l'argent du trésor public et sans
opposition de la part de la classe ouvrière.
L'élite
dirigeante pratique l'aveuglement volontaire sur
ce que révèlent les relations sociales entre les
humains et entre les humains et la nature.
Celles-ci comprennent, mais non exclusivement, les
divisions de la société en classes et les
objectifs et intérêts opposés des impérialistes et
de la classe ouvrière. Dans le contexte du mode de
production actuel, la classe ouvrière est dans un
rapport social inéquitable avec ceux qui possèdent
et contrôlent l'économie. Les travailleurs
produisent la valeur et les propriétaires
impérialistes l'exproprient à des fins privées.
Leur position de propriétaires leur donne le
contrôle de l'économie, de ses entreprises et du
produit social, ce qui veut dire en pratique le
contrôle des producteurs et de leur sort.
Les relations révèlent aussi qu'un changement
dans la méthode de production ou dans le produit
social ne change en rien le rapport social
inéquitable entre les travailleurs et les
propriétaires impérialistes, tout comme elle ne
change en rien le mode de production ni la classe
sociale qui a le contrôle. Le but des
impérialistes, qui est de réaliser le profit privé
maximum à même l'expropriation de la valeur que
les travailleurs produisent, reste le même, que
les véhicules que les travailleurs produisent
soient à essence ou à batterie. La dictature que
les oligarques exercent sur la classe ouvrière et
la société reste la même. Les oligarques décident
de tout et les travailleurs doivent obéir.
Mais les relations sociales révèlent aussi le
désir des travailleurs d'exercer un contrôle sur
les décisions qui affectent leur vie. C'est
pourquoi l'offensive la plus brutale est la
désinformation d'État qui prône que l'obéissance
engendre des emplois et des avantages sociaux
sécurisés à condition de ne pas rouspéter et de
surtout ne pas remettre en cause les stratagèmes
pour payer les riches et la consolidation du
contrôle, du pouvoir, de la richesse et du
privilège réservés à l'oligarchie. Sinon, les
oligarques mondiaux menacent de détruire les
usines, le moyen de subsistance et l'économie
locale des travailleurs, comme ils l'ont fait en
maintes occasions, par exemple à Oshawa à l'usine
de GM et à Oakville et Windsor, où Ford menace de
fermer ses usines. Le Canada dans son ensemble a
souffert de la destruction du secteur
manufacturier lorsque les oligarques mondiaux ont
décidé de déménager la production ailleurs dans
leurs empires mondiaux.
Les gouvernements fédéral et ontarien et d'autres
promoteurs de cette entente parlent au nom des
riches et de leur ploutocratie. En fait, l'«
investissement » en question garantit les
fortunes des oligarques qui sont les propriétaires
de Ford et qui le contrôlent. Sans le travail de
la classe ouvrière, sans son rôle dans la
production, aucune valeur ne serait créée que les
propriétaires pourraient exproprier. Pour les
impérialistes, la seule raison de produire des
véhicules, qu'ils soient à l'essence ou
électriques, est de profiter de ce que les
travailleurs produisent. Pour ce qui est des
oligarques de la compagnie Ford, pendant un siècle
ils se sont enrichis avec la production de
véhicules à essence fabriqués par les travailleurs
et maintenant ils envisagent de s'enrichir avec la
production de véhicules électriques fabriqués par
les travailleurs. Pour les riches, c'est du pareil
au même, aussi longtemps que la classe ouvrière
continue de produire la valeur qu'ils peuvent
exproprier et aussi longtemps que l'État continue
de leur donner des fonds publics pour soutenir
leurs profits.
Embellir le rapport social inéquitable en parlant
de « sécurité d'emploi », c'est insulter la
classe ouvrière et le peuple du Canada. Le défi
posé aux travailleurs dans la défense de leurs
droits et de leurs réclamations et dans la
concrétisation d'une nouvelle direction et d'un
nouveau but pour l'économie sous le contrôle des
producteurs de fait est de mettre de l'avant le
mot d'ordre : Arrêtez de payer les
riches ; augmentez les investissements dans
les programmes sociaux !
Ce qu'ils ont dit
Le communiqué du gouvernement Trudeau annonçant
le stratagème pour payer les riches de Ford :
« La reconversion de l'usine de montage d'Oakville
en une usine de fabrication de véhicules
électriques à batterie (VEB) reflète bien
l'engagement du gouvernement du Canada à l'égard
de la croissance durable. Cette transition nous
permettra de faire de l'industrie automobile
innovatrice du Canada un chef de file mondial dans
la fabrication de VEB. [...]
« Le gouvernement du Canada et le gouvernement de
l'Ontario sont déterminés à travailler avec des
partenaires du secteur canadien de l'automobile,
dont Ford et Unifor, pour attirer les
investissements, notamment dans les technologies à
zéro émission, et pour faire en sorte que notre
secteur de l'automobile demeure l'un des plus
concurrentiels au monde. »
Et à cette fin, nous vous remettons, US Ford
Motor Limitée, 590 millions de dollars à même
les fonds publics.
Le premier ministre Ford a vanté les mérites de
la politique de l'Ontario de s'agenouiller devant
la dictature et la pression des impérialistes
américains en déclarant : « De concert avec
nos partenaires fédéraux, nous sommes fiers
d'investir près de 300 millions de dollars en
appui à la production de véhicules de la prochaine
génération fabriqués en Ontario et d'assurer des
milliers d'emplois bien rémunérés à travers la
province pour de nombreuses années. »
Dans un communiqué, Chrystia Freeland, la
vice-première ministre et ministre des Finances,
se porte à la défense du néolibéralisme et de la
position du Canada au sein du système impérialiste
d'États dirigé par les États-Unis : « Notre
gouvernement est déterminé à faire des
investissements qui créent de bons emplois pour la
classe moyenne et qui donnent au Canada un
avantage concurrentiel dans l'économie propre de
l'avenir. »
Navdeep Bains, le ministre de l'Innovation, des
Sciences et de l'Industrie, a dit essentiellement
la même chose : « Cet investissement établira
le Canada comme un chef de file mondial dans la
fabrication de véhicules électriques à batterie et
garantira 5 400 bons emplois verts pour
des milliers de travailleurs canadiens de la
classe moyenne dans le secteur de l'automobile.
[...] Ford du Canada Limitée fait partie
intégrante de la transition du Canada vers un
avenir fondé sur l'énergie électrique qui nous
permettra de profiter d'une croissance durable,
d'emplois sûrs et d'un leadership mondial. »
Le ministre du Développement économique de
l'Ontario Vic Fedeli a salué l'entente tripartite
sous la dictature des oligarques mondiaux en
disant : « Grâce à des partenariats
stratégiques avec le gouvernement, l'Ontario est
aujourd'hui à la fine pointe du progrès. Cette
collaboration continue entre l'industrie, le
gouvernement et les travailleurs sera essentielle
pour relever les immenses défis économiques liés à
la COVID-19 et pour bâtir l'avenir. »
Jerry Dias, le président national d'Unifor qui
était présent à la conférence de presse à Ottawa,
a dit : « Le gouvernement du Canada comprend
que l'industrie de l'automobile est essentielle à
la relance de notre économie. Le premier ministre
mérite nos félicitations pour la vision et le
leadership dont il fait preuve en réalisant cet
important investissement qui garantira des emplois
de qualité pour nos membres pour les décennies à
venir. »
(Photos : LML)
- K.C. Adams -
Qui est cette compagnie américaine Ford Motor
qui doit recevoir des fonds publics sinon elle va
fermer ses usines canadiennes ? A-t-elle
changé de nature et est-elle devenue un projet
caritatif répandant la paix, la bonté et la
lumière ? A-t-elle coupé ses racines
impérialistes et militaristes où l'ojbectif est de
servir et profiter de la guerre et de l'économie
de guerre et en profitent ? Non, rien n'a
changé. L'empire familial milliardaire
Ford/Firestone reste aux commandes et est plus
riche et plus puissant que jamais. La société
mondiale américaine Ford Motor continue
d'exploiter et de tirer profit de la classe
ouvrière et elle demande de l'argent public de
l'État partout où elle opère.
L'économie impérialiste a dégénéré au point où le
profit maximum pour l'entreprise privée est
soutenu par des fonds publics dans une économie de
guerre et le chantage qu'elle exerce contre la
classe ouvrière. Aucun investissement important
n'est effectué et aucune entreprise privée ne
fonctionne sans que ses bénéfices soient augmentés
par des fonds publics.
Tous les gouvernements font face au chantage de
devoir faire la meilleure offre de fonds publics
et de bénéfices s'ils veulent que certaines
entreprises privées investissent ou poursuivent
leurs activités. Bien entendu, si l'investissement
est fait et si le paiement aux riches est
effectué, il y a des emplois, car aucune
entreprise ne fonctionne sans travailleurs. Dans
le cas du subside récent de 590 millions de
dollars des gouvernements du Canada et de
l'Ontario à Ford, la façade utilisée pour duper
les crédules et déguiser le pillage est la
prétention d'un « virage vert » dans
l'économie et la nécessité d'être compétitif sur
le marché mondial.
Les changements dans les
forces productives et le produit social sont
constants tout au long de l'histoire et, sous
l'impérialisme, toute entreprise doit s'adapter
aux changements si elle veut rester compétitive.
La compagnie Ford Motor des États-Unis a vu le
jour en construisant des véhicules à moteur qui
ont remplacé la voiture à cheval dans l'usage
civil et militaire. Ce faisant, elle est devenue
une entreprise impérialiste mondiale dominante et
ses propriétaires oligarques milliardaires ont
accaparé un pouvoir, des privilèges et un contrôle
sans précédent.
Pendant la crise économique des années 1930, la
compagnie américaine Ford Motor a joué un rôle
déterminant dans la construction d'une économie de
guerre basée sur les stratagèmes pour payer les
riches et a soutenu son expression politique
qu'était le national-socialisme des nazis et des
fascistes créée pour contrer l'avancée
révolutionnaire du mouvement ouvrier.
Aujourd'hui, la politique du national-socialisme
ne se trouve pas dans les États-nations en ruine
du début du XXe siècle, mais dans le
néolibéralisme mondial au sein du système
impérialiste d'États dominé par les États-Unis
pour rendre les riches plus riches et plus
puissants et privilégiés. L'objectif reste de
réaliser un profit maximal grâce au pillage des
ressources et au vol des travailleurs partout dans
le monde. Pour les oligarques, la concurrence à
l'échelle mondiale nécessite des préparatifs de
guerre massifs, une guerre constante, des
sanctions, des blocus et l'ingérence dans les
affaires souveraines de pays étrangers.
Les néolibéraux ont pour slogan : « Tout le
pouvoir aux oligarques pour construire une
économie de guerre et une ploutocratie pour
vaincre nos concurrents sur le marché par la
guerre et le pillage du trésor public et pour
réprimer le mouvement de la classe ouvrière pour
ses droits, ses revendications et son
émancipation. »
Les travailleurs doivent faire le bilan de la
situation et créer leurs propres organisations
indépendantes pour défendre leurs droits et leurs
revendications dans le moment présent et se
préparer à amener l'économie et la société dans
une nouvelle direction, arrachées aux griffes de
l'oligarchie mondiale, de l'impérialisme américain
et de son économie de guerre.
Les travailleurs n'ont pas besoin et ne veulent
pas de ploutocrates et d'oligarques qui leur
dictent comment gérer leurs affaires économiques,
politiques et sociales. Pour renforcer ce
cheminement vers une nouvelle direction et
l'émancipation, les travailleurs doivent lever
résolument la bannière de la défense de leurs
droits et revendications dans le présent et exiger
des gouvernements qu'ils s'acquittent de leurs
responsabilités sociales envers le peuple et la
société ou quittent la scène de l'histoire.
Dénonçons le pillage des trésors publics fédéral
et ontarien par les oligarques de Ford et leurs
sbires politiques !
Les membres milliardaires de la famille
américaine Ford/Firestone
contrôlent 40 % des actions avec droit
de vote de la Ford Motor Company (FMC). Cela leur
permet de choisir les membres du conseil
d'administration et les principaux dirigeants. Les
actions avec droit de vote et sans droit de vote
sont pour la plupart détenues institutionnellement
par des cartels d'investissement impérialistes
tels que le Vanguard Group (5,82 %) et
Evercore Wealth Management (5,58 %).
William Clay Ford Jr. est président exécutif de
la FMC. Son père était le dernier petit-fils
survivant d'Henry Ford. Sa mère est Martha
Firestone de la Firestone Tire and Rubber Company
qui a été vendue à Bridgestone en 1988 pour
des milliards de dollars.
La FMC compte 213 000 employés
dans 90 usines et installations dans le monde
(2008), avec un revenu brut mondial de 156
milliards de dollars (2019) et un actif total
de 259 milliards de dollars (2019).
Pour son exercice financier 2018, la FMC a
répertorié les données suivantes sur le ratio de
rémunération des PDG dans sa circulaire annuelle
de sollicitation de procurations à la Commission
des valeurs mobilières :
- salaire du PDG de Ford, James P. Hackett,
en 2018
= 17 752 835 $ ;
- rémunération médiane des employés américains de
la compagnie, y compris les employés de bureau,
les superviseurs et les cadres en 2018
= 64,316 $ ;
- ratio de rémunération du PDG par rapport aux
employés = 276 : 1.
La compagnie Ford Motor emploie
environ 8 000 personnes au Canada dans
une usine d'assemblage de véhicules et deux usines
de fabrication de moteurs, deux centres de
distribution de pièces, deux sites de recherche et
développement et trois centres de connectivité et
d'innovation. Environ 18 000 personnes
travaillent également chez plus de 400
concessionnaires Ford et Ford-Lincoln à travers le
Canada.
Les trois usines Ford au Canada
Le complexe d'assemblage d'Oakville, en Ontario,
avec 3 550 employés (avec le passage à
la production de véhicules électriques, ce nombre
passera à 3 000)
L'usine de moteurs de Windsor, en Ontario,
avec 600 employés
L'usine de moteurs d'Essex, Windsor, en Ontario,
avec 780 employés.
Le gouvernement fédéral offre depuis plusieurs
années des incitatifs pour acheter des véhicules
électriques (VÉ). Le programme s'appelle
Incitatifs pour des véhicules zéro émission
(iVZÉ). Ces incitatifs, qui représentent en
moyenne 4 000 dollars par véhicule
électrique, sont des subsides directs du
gouvernement aux concessionnaires et aux
compagnies manufacturières à chaque vente ou
location d'un véhicule électrique ou hybride
admissible. Le programme, qui vise à réduire le
prix de marché pour l'acheteur, est disponible aux
individus et aux entreprises, avec une limite
de 10 unités par organisation.
Transport Canada écrit : « Le programme
Incitatifs pour l'achat de véhicules zéro émission
(iVZÉ) fournit des incitatifs aux points de vente
pour les véhicules zéro émission admissibles. Pour
ce faire, les concessionnaires participants
conviennent de réduire le prix de vente ou de
location pour les véhicules zéro émission, et de
faire une demande auprès du programme iVZÉ pour
une subvention au nom de l'acheteur ou du
locataire. »
Le gouvernement dit qu'à partir du mois d'août de
cette année, plus de 56 000 subsides ont
été remis à des compagnies par le biais du
programme iVZÉ, pour atteindre un total de plus
de 239 millions de dollars. Un grand nombre
d'entreprises mondiales de véhicules ont reçu des
paiements en vertu du programme.
Jusqu'ici, Tesla inc. a été le plus grand
bénéficiaire des subventions du gouvernement
fédéral pour les véhicules électriques, empochant
plus de 60 millions de dollars. Tesla a joué
au plus fin avec les règlements en proposant un
modèle de véhicule électrique unique au Canada
dont le prix est de 44 999 dollars, le
rendant admissible au rabais de 5 000
dollars. Transport Canada écrit que le montant
de 5 000 dollars est disponible pour «
un véhicule à six passagers ou moins, dont le
modèle de base affiche un prix de détail suggéré
par le fabricant (PDSF) inférieur
à 45 000 dollars ». Le cartel
américain Tesla n'a aucune usine de production au
Canada. Tous ses véhicules et autres produits sont
fabriqués aux États-Unis, en Europe et en Chine.
Les gouvernements du Québec, de la
Colombie-Britannique et de l'Ontario ont aussi
adopté de tels stratagèmes de payer les riches.
Le programme québécois offre un montant
complémentaire à celui du fédéral allant
jusqu'à 8 000 dollars à l'achat ou à la
location d'un nouveau véhicule électrique. Le
programme doit prendre fin à la fin de cette
année.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique a un
programme d'incitatifs « CleanBC Go Electric »
géré par la Nouvelle association des
concessionnaires automobiles de la
Colombie-Britannique. L'incitatif du gouvernement
est de l'ordre de 3 000 dollars payables au
vendeur sur le prix d'achat d'un nouveau véhicule
électrique admissible, d'un véhicule électrique
hybride rechargeable et de véhicule à pile à
hydrogène. Le subside de la Colombie-Britannique
au vendeur peut être combiné avec le programme
fédéral iVZÉ et le programme SCRAP-IT de la
Colombie-Britannique. Le programme SCRAP-IT ajoute
un 6 000 dollars au vendeur lorsqu'un véhicule à
essence plus vieux est échangé contre un nouveau
véhicule électrique, et 3 000 dollars à l'achat
d'un véhicule électrique admissible.
Depuis plusieurs années, jusqu'en
septembre 2018, l'Ontario avait un programme
semblable pour payer les riches, avec des subsides
pouvant aller jusqu'à 14 000 dollars par
véhicule. Les concessionnaires qui avaient des VÉ
en surplus lorsque le programme a cessé et qui ne
pouvaient pas attirer les acheteurs uniquement
avec l'incitatif fédéral auraient transféré tous
leurs inventaires excédentaires à des
concessionnaires du Québec.
L'infrastructure gouvernementale des véhicules
électriques
Dans chaque secteur de l'économie socialisée
moderne, l'infrastructure en tant que moyen de
production pour appuyer le secteur est
essentielle. La valeur de cette infrastructure
devrait être réalisée par les entreprises du
secteur puisqu'elles utilisent et consomment cette
infrastructure, mais généralement, ce n'est pas ce
qui arrive. Les stratagèmes gouvernementaux pour
payer les riches, il en pleut, que ce soit dans la
production d'infrastructure ou pendant son
utilisation et sa consommation.
Le gouvernement du Canada a fourni plus
de 300 millions de dollars pour établir un
réseau transcanadien de bornes de recharge rapide
de véhicules électriques et de postes de
ravitaillement de gaz naturel et d'hydrogène, et
il continue de le faire à un rythme de 75
millions de dollars par année. Le gouvernement a
aussi fourni la recherche, les essais et le
développement de technologies de recharge à la
fine pointe. Sans cette infrastructure, les
Canadiens n'achèteraient pas de véhicules zéro
émission.
Des déductions fiscales pour les entreprises
Selon Transport Canada : « Dans le
budget 2019 [du gouvernement Trudeau], le
gouvernement a proposé une déduction fiscale pour
la valeur complète du prix d'achat de véhicules
zéro émission afin de soutenir l'adoption de ce
type de véhicules par les entreprises. [...] Si
les coûts en capital pour les véhicules de
tourisme zéro émission (par ex. les voitures et
VUS) dépassent 55 000 $, la
déduction fiscale pour la valeur complète du prix
d'achat sera limitée à 55 000 $
plus les taxes de vente fédérale et provinciale
qui auraient été payées si le prix du véhicule
avait été de 55 000 $. » On ne
dit pas s'il y a une limite sur le nombre de
véhicules pour lesquels une compagnie peut
demander une déduction fiscale.
Tous ces programmes font partie de l'économie
pour payer les riches en appui au pouvoir, à la
richesse et au privilège continus des oligarques
financiers. Ces programmes siphonnent la valeur de
l'économie et même du pays comme, par exemple,
les 60 millions de dollars que le
gouvernement fédéral a donné au cartel américain
Tesla dans le cadre du stratagème iVZÉ pour payer
les riches. La classe ouvrière doit exposer et
dénoncer tous ces stratagèmes pour payer les
riches et exiger qu'on y mette fin.
Le mouvement « arrêtez de payer les riches »
est une composante essentielle du programme de la
classe ouvrière pour une nouvelle direction et un
nouvel objectif pour l'économie, qui servent le
peuple et non les intérêts privés étroits de
l'oligarchie financière.
Arrêtez de payer les
riches !
Augmentez le financement des
programmes sociaux !
Alberta
- Barbara Biley -
Le ministre de la Santé de l'Alberta, Tyler
Shandro, a annoncé, lors d'une conférence de
presse le 13 octobre, que le gouvernement
procédait au licenciement de 11000
travailleurs de la santé à la suite de la
privatisation de services, y compris les
buanderies, les laboratoires, les services
alimentaires et les services environnementaux.
L'annonce fait partie du mandat de privatisation
de la santé que les monopoles ont donné aux
gouvernements de détruire toute trace d'une
autorité publique qui reconnaît et défend la
responsabilité de l'État pour le bien-être de la
population. Cette restructuration place toute la
prise de décision et la réglementation entre les
mains des intérêts privés qui fournissent des «
services » pour un profit, et ce profit est
garanti par l'État avec des fonds publics.
L'annonce révèle encore une fois la corruption et
la criminalité de la privatisation de la santé,
parmi les programmes sociaux et fonctions d'État
qui sont privatisés.
Par l'octroi de contrats commerciaux, le
gouvernement confie les services à des entreprises
privées qui établissent des normes sur la
réduction des « coûts », notamment les
salaires, la qualité et la quantité de biens et
services et qui ne sont responsables que devant
les actionnaires et non devant le peuple qui est
l'autorité publique.
La privatisation détruit également les rapports
dans le système de soins de santé et déplace la
prise de décision de la ligne de front vers le
siège des entreprises, loin des endroits où les
soins de santé sont fournis et sans aucune idée
des besoins aux premières lignes. Lorsque les
services d'entretien ménager sont privatisés, par
exemple, le travail du nettoyeur est décidé à
partir d'un siège social. En cas d'urgence, comme
dans un service d'urgence, un médecin ou une
infirmière employé par l'autorité sanitaire ne
peut pas demander à un nettoyeur employé par une
entreprise privée de quitter une tâche de routine
pour désinfecter une zone qui est urgemment
nécessaire pour les soins des patients. Une telle
demande doit être communiquée au bureau de
l'entreprise privée où l'affectation peut ou non
être communiquée à un travailleur et certainement
pas en temps opportun. C'est l'une des plus
grandes plaintes que les travailleurs de la santé
ont avec les services privatisés, à savoir qu'ils
détruisent l'équipe de soins de santé qui est
essentielle aux soins des patients.
Le mantra de tous les partis cartellisés est que
peu importe que les soins de santé soient fournis
par une entreprise privée ou par une autorité
publique, tout ce qui compte c'est qu'ils soient
de bonne qualité. Or, c'est précisément la « bonne
qualité » des soins de santé qui est sacrifiée
pour servir un intérêt privé étroit et éliminer le
facteur humain de toute prise de décision.
Lorsque le secteur privé assure l'entretien
ménager, les conditions de travail et les salaires
des travailleurs sont inférieurs aux normes du
système public et la qualité de la formation, de
l'équipement et des fournitures est réduite. Une
conséquence des bas salaires et des mauvaises
conditions de travail est le roulement constant du
personnel, ce qui aggrave encore la pénurie de
personnel qualifié. Une étude menée par des
responsables de la santé publique en
Colombie-Britannique sur une éclosion de C.
difficile qui a coûté la vie à de nombreux
patients dans un hôpital a révélé que les normes
et la formation médiocres et le roulement constant
du personnel étaient un facteur important qui
contribue à la difficulté de l'hôpital à maîtriser
l'éclosion et aux vies perdues.
Les travailleurs savent que c'est le cas de
l'entretien ménager privatisé à tous les niveaux
et qu'il en va de même pour les autres services
sous-traités. La qualité en souffre et l'autorité
publique n'a aucun contrôle car celle-ci a été
remise à l'opérateur privé.
L'opposition du peuple à la privatisation est si
grande et l'annonce de la privatisation des
services de santé au milieu d'une pandémie est si
flagrante que le ministre de la Santé a dû
prétendre que tout cela est fait pour veiller au
bien de la population. Le gouvernement Kenney n'a
pas seulement reporté la mise en uvre de certaines
mesures sous prétexte de préparation d '«analyses
de rentabilisation» pour les services
environnementaux et alimentaires en 2022 et 2023.
En annonçant les plans du gouvernement de
privatiser davantage les services de buanderie et
de laboratoire, le ministre de la Santé a mis a
surtout parlé de l'abolition de postes de cadres,
comme si cela rendait le démantèlement de la santé
plus acceptable pour les travailleurs - qui
à la fois perdent leur emploi et doivent se
contenter d'un système restructuré sur lequel ils
n'ont aucun contrôle.
Le ministre de la Santé Shandro a déclaré que «
la pandémie a tout changé. En conséquence,
les Services de Santé de l'Alberta (SSA) ont
été avisés de procéder prudemment, en mettant les
soins des patients au-dessus de tout. Dans un
premier temps, SSA ont reçu l'ordre d'éliminer au
moins 100 postes de direction et de procéder
avec la sous-traitance annoncée précédemment.
Cette approche nous permettra de trouver le juste
équilibre entre le soutien en réponse à la COVID
-19 et la situation financière difficile de
l'Alberta. »
Le fait est que les plans qui sont actuellement
mis en oeuvre sont ceux qui ont toujours été à
l'ordre du jour du gouvernement de payer les
riches. C'est honteux de la part de Shandro de
dire que les soins aux patients sont placés
au-dessus de tout. Procéder à ce démantèlement
dans la situation actuelle, où le système de santé
est affaibli et tous les travailleurs épuisés par
des décennies de destruction néolibérale,
provoquera un chaos inimaginable et coûtera des
vies. Il est clair que le calcul est que les
restrictions imposées par la pandémie, avec les
lois déjà adoptées pour criminaliser toute
personne qui perturbe les « infrastructures
critiques », ont créé une situation propice
pour procéder à cette vaste restructuration
antisociale destructrice qui transformera de
manière irréversible le système de soins de santé.
La criminalité de
la privatisation des soins de santé est montrée
par les souffrances et les décès lors de la
première vague de la pandémie dans les
établissements de soins de longue durée où les
pires situations et les plus hauts taux de décès
se sont produits dans les établissements privés
pour le profit. C'est dans ce secteur que les
effets de la privatisation et de la destruction
d'une autorité publique qui prend la
responsabilité de fixer et de faire appliquer des
normes sont les plus évidents.
Aucune mesure n'a été prise pour corriger la
situation car les cas de COVID-19 augmentent. La
solution n'est évidemment pas de privatiser
davantage et les gouvernements de donner plus
d'argent aux opérateurs privés, ce que les
gouvernements proposent comme une «
solution », une solution exigée par les
opérateurs privés eux-mêmes.
Les travailleurs et les familles ont proposé à
maintes reprises des mesures qui changeraient la
situation dans les soins de longue durée. Ces
mesures sont toutes fondées sur le principe que
les besoins des personnes âgées et des
travailleurs qui s'occupent d'elles doivent être
reconnus et affirmés et qu'il faut mettre fin à
tous les stratagèmes pour payer les riches et
augmenter les investissements dans ce secteur et
dans tous les aspects du système de soins de
santé.
Ces plans du gouvernement de Jason Kenney
révèlent en outre la nécessité pour les
travailleurs et leurs organisations d'assumer
cette responsabilité sociale à laquelle le
gouvernement Kenney renonce, de dénoncer ces plans
et de mobiliser l'opinion publique contre les
compressions dans les services de soins de santé
et la privatisation en proposant des solutions aux
problèmes du système de santé, qui favorisent le
peuple et obligent le gouvernement à rendre des
comptes.
(Photos : LML)
Élections en Bolivie le 18
octobre
Piquets le 18 octobre
Non à toute ingérence étrangère dans
les élections en Bolivie!
Montréal
13
h à 16 h
Devant le consulat
des États-Unis, 1134, rue Sainte-Catherine Ouest
Organisé
par le Mouvement québécois pour la paix
Ottawa
14
h 30
Devant l'ambassade
des États-Unis, 490, chemin Sussex
Organisé
par les Mouvements sociaux ALBA Ottawa
Face aux manifestations massives sans répit du
peuple bolivien à la défense de son droit d'élire
un président et un gouvernement de son choix, les
élections, qui ont été reportées trois fois, vont
finalement avoir lieu le 18 octobre. Les
reports font partie des efforts des forces du coup
d'État appuyé par les États-Unis pour réprimer et
attaquer le peuple bolivien qui lutte à la défense
de ses droits démocratiques. À cette fin, les
forces putschistes ont tenté d'annuler le statut
légal du Mouvement pour le socialisme (MAS) et
lancé des mandats d'arrestation contre le
président Evo Morales et d'autres membres
dirigeants du MAS sur la base de fausses
accusations de sédition, de terrorisme et
d'instigation à des actes criminels. En plus, lors
du coup, des maires et d'autres représentants élus
au niveau local et affiliés au MAS avaient été
expulsés de leur poste et mis en prison.
Mus par l'objectif des États-Unis de dominer la
région et par l'ingérence directe de
l'Organisation des États américains (OÉA), les
groupes paramilitaires ont mis en action les
rouages du coup en enlevant et torturant des
représentants élus, en incendiant des édifices
publics, en saccageant la maison de Morales et en
attaquant ses ministres et tenant leurs familles
en otage pour forcer des démissions.
Le rôle que joue le Canada pour miner le
processus constitutionnel en Bolivie démontre une
fois de plus son hypocrisie. Alors qu'il se
proclame le plus grand défenseur des droits des
peuples autochtones et d'une gouvernance fondée
sur des règles, le gouvernement libéral a
participé directement avec les États-Unis et
d'autres pays du groupe de Lima dans les activités
d'ingérence de l'OÉA pour renverser Evo Morales,
le premier dirigeant autochtone ayant été élu
président de la Bolivie, où les peuples
autochtones constituent 80 % de la
population.
C'est un fait que le Canada a financé l'effort de
l'OÉA pour discréditer les élections
présidentielles boliviennes. Chrystia Freeland, la
ministre des Affaires étrangères à l'époque, avait
déclaré : « Le Canada salue le travail
inestimable accompli par la mission de
vérification de l'OÉA pour assurer un processus
juste et transparent, un processus que le Canada a
soutenu financièrement et par le biais de son
expertise. »
C'est un autre exemple des actions du
gouvernement libéral qui prétend être un modèle de
« démocratie » et de respect d'un « ordre
international fondé sur les règles ». En
fait, le gouvernement cible des gouvernements
indépendants pour les déstabiliser et imposer un
changement de régime.
Depuis l'expulsion du président Morales, le
régime issu du coup a à nouveau accueilli en
Bolivie l'Agence américaine pour l'aide et le
développement international, est devenu membre du
groupe de Lima anti-vénézuélien et a
expulsé 700 médecins cubains, rendant le
peuple encore plus vulnérable aux dangers de la
pandémie de la COVID-19. En raison de la
corruption du gouvernement du coup et de sa
politique raciste envers les peuples autochtones
de Bolivie, le pays connaît un manque d'équipement
sanitaire, de diagnostic et de dépistage.
Aujourd'hui, la Bolivie est parmi les pays les
plus durement touchés par la pandémie alors que le
nombre de décès a augmenté de façon dramatique.
Elle est un des cinq pays les plus touchés par les
infections et les décès dus à la COVID.
Nous appuyons de tout coeur les efforts du peuple
bolivien pour élire un président et un
gouvernement de son choix et pour se donner les
moyens de continuer à résoudre les problèmes
sociaux auxquels il est confronté dont, entre
autres, la grave situation sanitaire.
À l'occasion du 75e anniversaire de
l'adoption de la Charte de fondation des Nations
unies, nous exigeons que le gouvernement canadien
respecte ses principes et ses objectifs, dont
l'égalité de toutes les nations, grandes et
petites, et leur droit de déterminer leurs propres
affaires. Le Canada doit défendre les normes
établies par le droit international enchâssé dans
la Charte qui est toujours chère aux peuples du
monde.
Plein appui aux efforts du peuple bolivien pour
s'investir du pouvoir !
Non aux tentatives d'écraser la lutte du peuple
bolivien pour la démocratie !
Mouvements sociaux ALBA Canada, 14
octobre 2020
Mouvements sociaux Alba Canada- Chapitre d'Ottawa,
a tenu un piquet devant
l'ambassade de la Bolivie à Ottawa, le 14
octobre 2020, pour exiger qu'il n'y ait
aucune ingérence étrangère dans les élections
du 18 octobre 2020. L'organisation a
dénoncé le rôle que joue le Canada pour miner le
processus constitutionnel en Bolivie. Elle a
demandé que le droit du peuple bolivien d'élire le
gouvernement et le président de son choix soit
respecté. Après le piquet, une lettre a été remise
à l'ambassade bolivienne qui appuie pleinement le
droit du peuple bolivien de décider de son avenir.
Le 11 octobre, Mouvements sociaux ALBA Canada a
organisé une réunion sur Zoom pour discuter de la
situation en Bolivie à la veille des élections
générales. Trois présentateurs ont commencé la
réunion: Amancay Colque, l'une des fondatrices de
la Campagne de solidarité de la Bolivie à Londres,
en Angleterre; Katerina Pratt, militante solidaire
bolivienne vivant en Angleterre, et Margaret
Villamizar, journaliste du LML qui écrit
notamment sur la politique étrangère du Canada.
Une discussion animée a suivi les trois
présentations. Pour voir l'enregistrement de la
réunion, cliquez ici.
Amitié Canada-Cuba
Des membres de la brigade Henry Reeves se
préparent à quitter Cuba pour l'Afrique du Sud,
le 25 avril 2020, dans le cadre de leur
contribution à la lutte contre la COVID-19.
Le Réseau canadien pour Cuba (RCC) a informé
cette semaine de sa campagne réussie en appui à la
contribution de Cuba à la Lutte mondiale contre la
COVID-19. Le RCC rapporte qu'il a fait
parvenir 53 512 dollars à Cuba.
« Il s'agit d'une importante contribution en ces
moments d'incertitude tant au niveau national
qu'international. C'est une expression de
confiance et d'engagement envers la vision cubaine
de la santé publique et des efforts internationaux
de Cuba dans sa lutte contre la COVID-19 »,
écrit Keith Ellis, le coordonnateur de la
campagne, dans une lettre faisant part de la
campagne. Il dit :
« Cuba et deux
autres pays, la Russie et la Chine, ont annoncé
clairement que les zones où l'humanité est
économiquement défavorisée seront comptées parmi
les utilisateurs des vaccins contre la COVID-19.
Cuba collabore avec ces deux pays dans la
production, l'emballage et la distribution de
vaccins contre la COVID-19 et, fort probablement,
bénéficiera des approvisionnements venant de ces
sources. Néanmoins, les Cubains sont à l'oeuvre
pour produire leur propre vaccin, sécuritaire et
efficace, pour l'humanité et pour eux-mêmes, comme
il se doit, appuyés par une longue tradition de
recherche.
« Lorsque les rédacteurs de l'Encyclopédie Britannica
vous disent que Walter Reed était
un 'pathologiste et bactériologue de l'armée
américaine qui a mené les expériences qui ont
confirmé que la fièvre jaune était transmise par
une piqûre de moustique', ne les croyez pas, peu
importe ce qu'en dit le président Trump qui
faisait l'éloge récemment de l'hôpital portant le
nom Walter Reed. En réalité, Carlos Finlay, un
scientifique cubain, fut le premier à identifier
le moustique Aedes aegypti comme étant le vecteur
de la fièvre jaune, une maladie qui a décimé
plusieurs patriotes cubains qui ont participé à la
guerre d'indépendance contre l'Espagne. Plusieurs
soldats américains qui sont intervenus dans cette
guerre alors qu'elle était sur le point d'être
gagnée par ces patriotes sont aussi morts de la
fièvre jaune.
« L'Institut, nommé avec justesse l'Institut
Carlos Finlay, est devenu le centre de recherche
de vaccins où une équipe de scientifiques cubains,
dirigée par Conception Campa, une vraie héroïne de
la science, a inventé le vaccin à méningocoque B
qui, dans les années 1980, a stoppé une vague
de méningite qui faisait rage et risquait de
détruire la vie d'un nombre catastrophique de
jeunes Cubains et plusieurs autres. Certains en
Amérique du Nord avaient préféré se tourner vers
un vaccin venant de la Norvège, un pays partenaire
membre de l'OTAN, plutôt que le vaccin cubain
sécuritaire et efficace, mais ils ont vite changé
d'avis lorsqu'une avalanche de poursuites
judiciaires pour dommage corporel s'est abattue
sur les fabricants norvégiens.
« Le travail remarquable de la 'Brigade
médicale internationale cubaine Henry Reeves
spécialisée dans les interventions en cas de
désastre et d'importantes épidémies' depuis
l'éclosion de la COVID-19 dans le monde est une
inspiration pour plusieurs individus et
organisations à lancer et appuyer des campagnes
pour attribuer le Prix Nobel de la Paix à la
Brigade médicale internationale Henry Reeves. Nous
appuyons de tout coeur cette campagne pour la
reconnaissance qui s'impose à un groupe de fiers
porte-étendards de la vision de José Marti pour un
sage amalgame de science et de bienveillance.
« Les contributions au fonds anti-COVID-19 sont
toujours possibles et nous continuerons, en toute
reconnaissance, d'envoyer les fonds recueillis à
Cuba, mais n'oublions pas d'en mettre un peu de
côté advenant des jours plus difficiles [une
référence à l'aide pour les dommages dus aux
ouragans –
LML].
« Merci de tout coeur de votre solidarité et de
votre générosité. »
Pour contribuer à la campagne de collecte de
fonds, Appuyons la contribution de Cuba à la lutte
mondiale contre la COVID-19 : faire les
chèques au nom de « CNC », avec la note «
COVID-19 », et envoyer à :
c/o Sharon Skup
56 Riverwood Terrace
Bolton ON L7E 1S4
(Photos : J. Hernandez, Y.J.
Raig)
Venezuela
- Nicolas Maduro Moros, président
de la République bolivarienne du Venezuela -
Le représentant de l'Assemblée constituante
nationale remet la Loi contre le blocus au
président Maduro le 9 octobre 2020 après
délibérations.
Mes frères et soeurs,
En vous saluant avec affection, je me permets de
m'adresser à vous à l'occasion de vous informer
des récentes actions du Venezuela pour faire face
et surmonter le blocus illégal que le gouvernement
des États-Unis impose à mon pays depuis près de
vingt ans, et particulièrement au cours des cinq
dernières années, entraînant de graves effets sur
l'économie vénézuélienne, avec un impact négatif
sur le bien-être de la population.
En ce sens, je tiens à vous informer de
l'approbation d'un instrument législatif très
spécial, baptisé « Loi antiblocus pour le
développement national et la garantie des droits
du peuple vénézuélien », axé sur la défense
du patrimoine, de la souveraineté et de la dignité
de notre pays, ainsi que le droit de notre peuple
à la paix, au développement et au bien-être.
C'est une réponse juridique nécessaire de l'État
vénézuélien, en parfaite harmonie avec le droit
international, qui permettra la création de
mécanismes pour améliorer les revenus de la nation
et générer des incitations rationnelles et
adéquates, sous des contrôles flexibles, pour
stimuler l'activité économique interne et la
célébration des alliances productives grâce aux
investissements étrangers, qui favorisent le
développement national.
Une assemblée ouvrière approuve la Loi contre le
blocus dans le cadre de vastes
consultations populaires.
D'autre part, dans la sphère politique, j'ai
l'honneur de réaffirmer que face à l'agression
extérieure posée par les mesures coercitives
unilatérales des États-Unis contre le Venezuela,
notre objectif est, et sera toujours, renforcer et
approfondir notre démocratie.
Malgré la pandémie du Covid-19, avancent à bon
rythme les préparatifs des élections législatives
du 6 décembre, où la population se rendra en
masse pour se conformer au mandat constitutionnel
d'élire un nouveau parlement national.
À cette élection, dont les conditions ont été
convenues avec de larges secteurs de l'opposition
démocratique de mon pays, participeront plus
de 90 % des organisations politiques
enregistrées auprès du Conseil national électoral,
pour un total de 107 partis politiques - dont
98 de l'opposition - et plus de 14 000
candidats, qui se disputent les 277 sièges
parlementaires.
Le résultat de cette compétition électorale
donnera sans aucun doute une plus grande force à
notre nation et à notre peuple, qui ont résisté à
l'agression étrangère avec dignité et fermeté et,
malgré tout, maintiennent leur esprit d'amour et
de solidarité.
Chers camarades, une fois que je vous aurai mis à
jour sur ces deux éléments de la situation réelle
au Venezuela, permettez-moi de partager avec vous
quelques informations d'intérêt pour élargir votre
champ de connaissances sur le cadre général qui
explique la réalité actuelle de mon pays.
Depuis 2014, les États-Unis ont promulgué
une loi et sept décrets ou ordres exécutifs, en
plus de 300 mesures administratives, qui
constituent ensemble une politique sophistiquée
d'agression multiforme contre le Venezuela.
En cinq ans, le blocus a réussi à couper le
financement au Venezuela, l'empêchant de disposer
des devises nécessaires pour acheter de la
nourriture, des médicaments, des pièces détachées
et des matières premières essentielles à
l'activité économique. Au cours de cette période,
le Venezuela a connu la plus forte baisse de son
revenu extérieur de son histoire, près de
99 %.
Les États-Unis ont décrété une interdiction de la
commercialisation des hydrocarbures vénézuéliens,
son principal produit d'exportation et de recettes
fiscales. Dans ce contexte, depuis le début de la
pandémie due au nouveau coronavirus, à plusieurs
reprises, les États-Unis se sont vantés
publiquement de donner l'assaut à des navires qui
apportent au Venezuela les produits nécessaires à
la production d'essence et à l'approvisionnement
du marché intérieur des carburants, aggravant
encore la situation économique.
Invoquant cette réglementation illégale, les
États-Unis ont confisqué de l'argent et des actifs
à PDVSA, la compagnie pétrolière nationale
vénézuélienne, dont plusieurs raffineries qui sont
sur le sol américain, d'une valeur de plus
de 40 milliards de dollars.
Ces instruments juridiques sont le mécanisme
d'application d'un blocus cruel contre le peuple
vénézuélien, qu'Alfred de Zayas, un expert
indépendant des Nations unies sur les Droits
humains, décrit sans équivoque comme un « crime
contre l'humanité ».
Dans ce sens, dans une enquête du Centre d'études
de politique économique des États-Unis sur le
blocus du Venezuela, l'économiste américain
Jeffrey Sachs, conseiller spécial auprès de
l'Organisation des Nations unies sur les objectifs
de développement durable, a déterminé que le
blocus contre le Venezuela est responsable d'au
moins 40 000 morts dans mon pays, dont les
sanctions doivent être considérées comme une «
punition collective contre le peuple
vénézuélien ».
Dans une déclaration officielle surprenante, en
janvier 2018, le département d'État américain
admet ses intentions illégales :
« La campagne de pression contre le Venezuela
fonctionne. Les sanctions financières que nous
avons imposées ont contraint le gouvernement à
commencer à faire défaut, tant sur la dette
souveraine que sur la dette de PDVSA, sa compagnie
pétrolière. Et ce que nous sommes en train de voir
(...) c'est un effondrement économique total au
Venezuela. Donc, notre politique fonctionne, notre
stratégie fonctionne et nous y tiendrons ».
C'est la confession d'un crime international,
d'un acte de sauvagerie économique, d'un crime
contre l'humanité, dans le seul but de nuire à mon
pays et au peuple du Venezuela.
L'application illégale de mesures coercitives
unilatérales, appelées avec l'euphémisme «
sanctions », est une politique maintes fois
rejetée par l'Assemblée générale des Nations
unies, contraire au droit international et en
violation de la Charte des Nations unies.
Pour tout ce qui précède, le 13 février, le
Venezuela s'est adressé à la Cour pénale
internationale pour dénoncer ceux qui, depuis les
États-Unis, ont commis ces crimes odieux contre
l'humanité. Je suis convaincu que, tôt ou tard, la
justice internationale examinera le Venezuela avec
objectivité et verra les dommages gigantesques que
les États-Unis ont causés à un peuple pacifique,
amoureux et travailleur.
En vous remerciant de l'attention que vous avez
portée à la révision du contenu de cette lettre,
qui, je l'espère, a été utile pour vous tenir
correctement informé de la situation réelle au
Venezuela, je saisis cette occasion de vous
remercier pour votre solidarité permanente avec
Venezuela. Ensemble nous vaincrons !
Cordialement,
Nicolas Maduro Moros
Inde
- J. Singh -
Manifestation d'agriculteurs au Pendjab en
septembre 2020
Les agriculteurs de nombreuses régions de l'Inde
sont montés aux barricades de la lutte contre la
politique du gouvernement central pour les
paupériser, les forcer à s'endetter, les expulser
de leurs terres, les pousser au suicide et à céder
leurs terres aux grandes entreprises. « L'Haryana
et le Pendjab sont en ébullition », a
rapporté une chaîne d'information. Dans l'Haryana,
l'État a déchaîné sa terreur contre les
agriculteurs qui manifestaient contre la politique
du gouvernement central.
Au Pendjab, les agriculteurs ont arrêté les
trains, se sont assis sur les voies et ont
organisé des manifestations pour dénoncer leurs
conditions misérables en raison de la dette. C'est
une politique délibérée de l'élite dirigeante et
de leur État de forcer les agriculteurs à quitter
leurs terres en augmentant les prix de leurs
intrants et en réduisant les prix de leurs
produits. Les agriculteurs du Pendjab sont
endettés à hauteur de 88 000 crores de
roupies (15 844 milliards de dollars canadiens).
Il n'y a aucun moyen pour eux de payer cette
dette, c'est pourquoi les agriculteurs exigent de
chasser l'État central du Pendjab et de reprendre
le contrôle de leurs terres, eaux, céréales,
forêts et autres ressources. De plus en plus de
gens se rendent compte que l'État central est une
cause de leur misère. Tous les gouvernements du
Pendjab, quel que soit le parti, sont depuis
longtemps devenus des outils de l'État central,
qui ne sert que des intérêts privés étroits
représentés par les Adani, Ambani, Tata, Birla et
d'autres. Les agriculteurs s'organisent également
pour empêcher les employés de banque d'entrer dans
les villages pour livrer des mises en demeure aux
agriculteurs. Les jeunes et les étudiants se
joignent aux agriculteurs dans leurs luttes pour
une vie meilleure. Ils vont de village en village
pour discuter des problèmes auxquels font face les
agriculteurs.
Les Pendjabis vivant à l'étranger participent
également à ces luttes. Par exemple, ils demandent
aux agriculteurs qui ont moins de cinq acres de
terre et qui n'ont pas remboursé leurs prêts de
leur envoyer les renseignements sur leur situation
afin qu'ils puissent leur apporter une aide
temporaire. Des milliers d'agriculteurs leur ont
répondu. Les Pendjabis vivant à l'étranger
soulignent également que la solution à long terme
ne viendra que lorsqu'ils rejetteront le joug de
l'État central sur le Pendjab et renouvelleront
les rapports sociaux. Ils disent également aux
agriculteurs des autres États que c'est aussi
l'avenir auquel ils seront confrontés s'ils ne
renversent pas le pouvoir de l'élite dirigeante et
de son État central.
Une fois de plus, la bataille entre Delhi et le
Pendjab s'intensifie. Tout comme par le passé,
lorsque les agriculteurs et les personnes
marginalisées se sont soulevés contre Akbar,
Aurangzeb et les Britanniques, les Pendjabis se
soulèvent contre les nouveaux Aurangzeb au pouvoir
à Delhi depuis 1947.
Les dirigeants nagas qui ont négocié avec le
gouvernement Modi insistent sur leur propre
drapeau et leur propre constitution. Les Nagas se
battent contre l'État colonial depuis 1826,
date à laquelle ils ont été occupés par les
Britanniques et ils refusent de renoncer à leur
souveraineté depuis 1947 également. L'État
colonial indien a continué à les bombarder, à
brûler leurs villages, leurs temples et à
déclencher la terreur d'État depuis 1947.
Mais ils ont refusé de se rendre malgré
l'occupation militaire et la dure répression.
La session de la mousson du Parlement indien a
commencé avec le gouvernement répétant carrément
des mensonges sur la pandémie. Il a déclaré qu'il
ne disposait d'aucune donnée sur le nombre de
travailleurs migrants morts et sur le nombre de
médecins également morts en combattant la
COVID-19. Il a également déclaré que les millions
de jeunes travailleurs sont retournés dans leurs
villages en raison de « fausses nouvelles »
concernant la quarantaine. Comme d'habitude, ce
moulin à parole de l'élite dirigeante ne règlera
aucun problème ni aucune préoccupation du peuple.
C'est la caractéristique centrale de la démocratie
libérale. Dans ce moulin à parole, l'élite
dirigeante se querelle et ment au peuple. Le jour
de l'ouverture du Parlement, des millions de
travailleurs sont descendus dans la rue et ont
déclaré le 17 septembre Journée nationale du
chômage, tandis que le gouvernement célébrait
l'anniversaire du Premier ministre Modi.
Dans de nombreuses régions de l'Inde, un
mouvement appelé Gram Sabha Adhikar Jagrukta
Abhiyan (Campagne de sensibilisation à
l'autonomisation des villages) progresse
tranquillement au niveau des villages. Les gens
discutent de questions très importantes telles
que : quelle est notre vision pour notre
village ? Comment pouvons-nous réaliser
cela ? Quels sont les obstacles à la
réalisation de cette vision ? Des femmes, des
hommes et des enfants ordinaires discutent de ces
questions importantes et discutent de stratégies,
tactiques et mécanismes pour réaliser leur vision.
Ce travail est inspirant, car il pose les bases du
renouvellement et du renouveau.
Manifestation contre les lois du gouvernement
central sur les exploitations agricoles
le 14 septembre 2020
(Photos : SAD, S. Sehgacrl)
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
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