Venezuela
Lettre aux peuples du monde
- Nicolas Maduro Moros, président
de la République bolivarienne du Venezuela -
Le représentant de l'Assemblée constituante
nationale remet la Loi contre le blocus au
président Maduro le 9 octobre 2020 après
délibérations.
Mes frères et soeurs,
En vous saluant avec affection, je me permets de
m'adresser à vous à l'occasion de vous informer
des récentes actions du Venezuela pour faire face
et surmonter le blocus illégal que le gouvernement
des États-Unis impose à mon pays depuis près de
vingt ans, et particulièrement au cours des cinq
dernières années, entraînant de graves effets sur
l'économie vénézuélienne, avec un impact négatif
sur le bien-être de la population.
En ce sens, je tiens à vous informer de
l'approbation d'un instrument législatif très
spécial, baptisé « Loi antiblocus pour le
développement national et la garantie des droits
du peuple vénézuélien », axé sur la défense
du patrimoine, de la souveraineté et de la dignité
de notre pays, ainsi que le droit de notre peuple
à la paix, au développement et au bien-être.
C'est une réponse juridique nécessaire de l'État
vénézuélien, en parfaite harmonie avec le droit
international, qui permettra la création de
mécanismes pour améliorer les revenus de la nation
et générer des incitations rationnelles et
adéquates, sous des contrôles flexibles, pour
stimuler l'activité économique interne et la
célébration des alliances productives grâce aux
investissements étrangers, qui favorisent le
développement national.
Une assemblée ouvrière approuve la Loi contre le
blocus dans le cadre de vastes
consultations populaires.
D'autre part, dans la sphère politique, j'ai
l'honneur de réaffirmer que face à l'agression
extérieure posée par les mesures coercitives
unilatérales des États-Unis contre le Venezuela,
notre objectif est, et sera toujours, renforcer et
approfondir notre démocratie.
Malgré la pandémie du Covid-19, avancent à bon
rythme les préparatifs des élections législatives
du 6 décembre, où la population se rendra en
masse pour se conformer au mandat constitutionnel
d'élire un nouveau parlement national.
À cette élection, dont les conditions ont été
convenues avec de larges secteurs de l'opposition
démocratique de mon pays, participeront plus
de 90 % des organisations politiques
enregistrées auprès du Conseil national électoral,
pour un total de 107 partis politiques - dont
98 de l'opposition - et plus de 14 000
candidats, qui se disputent les 277 sièges
parlementaires.
Le résultat de cette compétition électorale
donnera sans aucun doute une plus grande force à
notre nation et à notre peuple, qui ont résisté à
l'agression étrangère avec dignité et fermeté et,
malgré tout, maintiennent leur esprit d'amour et
de solidarité.
Chers camarades, une fois que je vous aurai mis à
jour sur ces deux éléments de la situation réelle
au Venezuela, permettez-moi de partager avec vous
quelques informations d'intérêt pour élargir votre
champ de connaissances sur le cadre général qui
explique la réalité actuelle de mon pays.
Depuis 2014, les États-Unis ont promulgué
une loi et sept décrets ou ordres exécutifs, en
plus de 300 mesures administratives, qui
constituent ensemble une politique sophistiquée
d'agression multiforme contre le Venezuela.
En cinq ans, le blocus a réussi à couper le
financement au Venezuela, l'empêchant de disposer
des devises nécessaires pour acheter de la
nourriture, des médicaments, des pièces détachées
et des matières premières essentielles à
l'activité économique. Au cours de cette période,
le Venezuela a connu la plus forte baisse de son
revenu extérieur de son histoire, près de
99 %.
Les États-Unis ont décrété une interdiction de la
commercialisation des hydrocarbures vénézuéliens,
son principal produit d'exportation et de recettes
fiscales. Dans ce contexte, depuis le début de la
pandémie due au nouveau coronavirus, à plusieurs
reprises, les États-Unis se sont vantés
publiquement de donner l'assaut à des navires qui
apportent au Venezuela les produits nécessaires à
la production d'essence et à l'approvisionnement
du marché intérieur des carburants, aggravant
encore la situation économique.
Invoquant cette réglementation illégale, les
États-Unis ont confisqué de l'argent et des actifs
à PDVSA, la compagnie pétrolière nationale
vénézuélienne, dont plusieurs raffineries qui sont
sur le sol américain, d'une valeur de plus
de 40 milliards de dollars.
Ces instruments juridiques sont le mécanisme
d'application d'un blocus cruel contre le peuple
vénézuélien, qu'Alfred de Zayas, un expert
indépendant des Nations unies sur les Droits
humains, décrit sans équivoque comme un « crime
contre l'humanité ».
Dans ce sens, dans une enquête du Centre d'études
de politique économique des États-Unis sur le
blocus du Venezuela, l'économiste américain
Jeffrey Sachs, conseiller spécial auprès de
l'Organisation des Nations unies sur les objectifs
de développement durable, a déterminé que le
blocus contre le Venezuela est responsable d'au
moins 40 000 morts dans mon pays, dont les
sanctions doivent être considérées comme une «
punition collective contre le peuple
vénézuélien ».
Dans une déclaration officielle surprenante, en
janvier 2018, le département d'État américain
admet ses intentions illégales :
« La campagne de pression contre le Venezuela
fonctionne. Les sanctions financières que nous
avons imposées ont contraint le gouvernement à
commencer à faire défaut, tant sur la dette
souveraine que sur la dette de PDVSA, sa compagnie
pétrolière. Et ce que nous sommes en train de voir
(...) c'est un effondrement économique total au
Venezuela. Donc, notre politique fonctionne, notre
stratégie fonctionne et nous y tiendrons ».
C'est la confession d'un crime international,
d'un acte de sauvagerie économique, d'un crime
contre l'humanité, dans le seul but de nuire à mon
pays et au peuple du Venezuela.
L'application illégale de mesures coercitives
unilatérales, appelées avec l'euphémisme «
sanctions », est une politique maintes fois
rejetée par l'Assemblée générale des Nations
unies, contraire au droit international et en
violation de la Charte des Nations unies.
Pour tout ce qui précède, le 13 février, le
Venezuela s'est adressé à la Cour pénale
internationale pour dénoncer ceux qui, depuis les
États-Unis, ont commis ces crimes odieux contre
l'humanité. Je suis convaincu que, tôt ou tard, la
justice internationale examinera le Venezuela avec
objectivité et verra les dommages gigantesques que
les États-Unis ont causés à un peuple pacifique,
amoureux et travailleur.
En vous remerciant de l'attention que vous avez
portée à la révision du contenu de cette lettre,
qui, je l'espère, a été utile pour vous tenir
correctement informé de la situation réelle au
Venezuela, je saisis cette occasion de vous
remercier pour votre solidarité permanente avec
Venezuela. Ensemble nous vaincrons !
Cordialement,
Nicolas Maduro Moros
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 64 - 17 octobre 2020
Lien de l'article:
Venezuela: Lettre aux peuples du monde - Nicolas Maduro Moros, président
de la République bolivarienne du Venezuela
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