Numéro 47 - 25 juillet 2020
La nécessité de renouveler la démocratie
La lutte pour des sociétés qui défendent
les droits de tous et toutes
Les banques privées
profitent des mesures de lutte contre la pandémie
aux États-Unis et au Canada
• Payer
les grandes banques pour faire le travail du
gouvernement
• Les grandes banques
empochent des frais de gestion élevés
des programmes américains et canadiens de
lutte contre la pandémie
Le plus récent plan économique du premier ministre
de l'Alberta
• Transfert
massif de fonds publics
vers les investisseurs les plus riches
- Dougal MacDonald -
Les actions se poursuivent aux États-Unis
• Grève
pour la vie des Noirs
• Le
conseil municipal d'Asheville en Caroline du
Nord
vote en faveur de réparations
• Des
mesures de réparation sont adoptées en
Californie,
à Rhode Island et dans l'Illinois
Journée de rage contre l'annexion de la terre
palestinienne
• Actions
vigoureuses à Windsor
• Vancouver
solidaire avec la Palestine
La bataille pour la démocratie en Bolivie
• Cuba
met sa clinique de La Paz à la disposition du
peuple bolivien
- Ministère des Relations
extérieures de Cuba -
• Les forces populaires
luttent pour leurs droits démocratiques
- Margaret Villamizar -
Importants anniversaires
• «
Moncada nous a enseigné comment transformer
nos revers en victoires »
- Fidel Castro -
Les banques privées profitent des
mesures de lutte contre la pandémie
aux États-Unis et au Canada
Pendant la crise économique et même pendant les
périodes « normales », les gouvernements
paient les grandes banques pour faire des tâches
qui relèvent de la fonction publique comme si cela
allait de soi. Les banques, les autres
institutions financières et leurs riches
propriétaires profitent largement des frais
d'administration des emprunts des gouvernements et
d'autres tâches. Aucune des tâches qu'ils
effectuent pour le compte des gouvernements, y
compris leur prêter de l'argent, ne peut à juste
titre être considérée comme relevant de
l'entreprise privée. C'est une pratique corrompue
pour payer les riches, mais c'est fait «
légalement » même si c'est carrément de
nature criminelle.
Dans le
monde impérialiste, de puissants intérêts privés
ont usurpé l'État et en profitent aux dépens du
peuple. Ces puissants intérêts privés utilisent
les gouvernements pour emprunter aux riches pour
payer les riches et, ce faisant, les banques
privées des riches prennent le rôle
d'administrateurs des escroqueries pour lesquelles
ils sont grassement rémunérés par les mêmes
gouvernements qui empruntent aux riches pour payer
les riches.
Le fait que les gouvernements paient les grandes
banques privées pour effectuer des tâches qui
relèvent de la fonction publique est un grave
problème pour le peuple et la société. C'est un
appel au peuple à s'organiser pour le renouveau et
pour donner une nouvelle direction à l'économie.
Les banques privées se sont emparées depuis
longtemps des fonctions qui appartiennent au
secteur public. Elles échappent au contrôle d'une
autorité publique qui n'existe plus, notamment
quand il s'agit d'émettre de la nouvelle monnaie
et de sélectionner les projets dans lesquels
investir les fonds publics.
Les institutions financières privées exproprient
des revenus d'intérêt de l'économie, ce qui
affaiblit considérablement tout développement qui
favorise le peuple et bloque la voie à une
nouvelle direction prosociale de l'économie et de
la gouvernance. Elles retirent de l'argent de
l'économie et l'investissent à l'échelle mondiale
en fonction de leurs intérêts privés étroits.
Aucun problème d'ordre social ou naturel ne peut
être résolu lorsque les finances publiques sont
ainsi volées.
À l'époque moderne, le service bancaire devrait
être un service public organisé pour le mieux-être
de tous et servir l'édification nationale, non
pour servir l'expropriation privée parasitaire de
la richesse sociale que les travailleurs
produisent et dont ils ont besoin. Les banques et
l'investissement dans les projets de
développement, les infrastructures et les secteurs
de base devraient être sous contrôle public. De
nouvelles formes doivent être créées qui
permettent au peuple de décider de la direction de
l'économie et de participer aux prises de décision
sur les investissements majeurs et le
développement, et sur d'autres questions
importantes liées au bien-être de la population et
à l'édification nationale. Il y a aujourd'hui
nécessité de placer les finances publiques sous le
contrôle du peuple et qu'elles rendent des comptes
au public.
Le paiement de
frais par les gouvernements à des banques privées
pour administrer des programmes publics qui
servent des objectifs antisociaux privés, tout
comme dans le scandale de l'organisme de charité
UNIS et plus généralement avec l'utilisation de
fonds publics dans des stratagèmes pour payer les
riches, est un autre exemple de la prise de
contrôle des gouvernements par des intérêts privés
pour s'enrichir, eux et leurs entreprises privées.
Les ressources gouvernementales sont utilisées
pour soutenir les entreprises privées au lieu
d'investir dans des entreprises publiques pour le
bien-être, la stabilité et la sécurité de tous. Le
Canada et les États-Unis ont besoin d'une nouvelle
direction prosociale comprenant des banques
publiques sous le contrôle du peuple et tenues de
rendre compte de leurs actes.
Dans la crise actuelle, les gouvernements paient
des frais importants aux grandes banques pour
qu'elles administrent la distribution des fonds
publics liés aux mesures de lutte contre la
pandémie à des entreprises privées. Pour les
banques, les frais sont une bénédiction puisque
leurs revenus d'investissements ont diminué avec
l'augmentation des faillites et des mauvaises
créances, en particulier parmi les petites
entreprises. Outre les importants profits qu'elles
encaissent, ces frais d'administration facturés
aux gouvernements permettent aux banques privées
de payer leurs dépenses courantes, comme le loyer,
l'électricité, etc., de conserver leur personnel
et de poursuivre leurs activités privées. Ces
subventions aux entreprises privées et les frais
facturés par les banques privées sont devenus des
pratiques normales pour soutenir un système
économique qui a fait son temps et a besoin d'une
nouvelle direction.
Jusqu'à 24,6 milliards de dollars payés en
frais jusqu'à présent
De nombreuses institutions financières
canadiennes exercent leurs activités dans
l'ensemble des États-Unis des oligopoles
d'Amérique du Nord. Quatre des plus grandes
banques canadiennes profitent des frais facturés
aux gouvernements américain et canadien pour
administrer les subventions que l'État distribue
aux entreprises privées comme mesures de pandémie.
Le gouvernement américain a embauché les services
de filiales de banques canadiennes, entre autres,
pour administrer les prêts publics dans le cadre
du programme d'aide aux petites entreprises appelé
Paycheck Protection Program (PPP).
Le PPP est habilité à accorder 660 milliards
de dollars de prêts à des entreprises privées.
Plutôt que de confier le travail à un service
public, qui comprendrait des banques publiques, le
gouvernement américain verse aux grandes banques
privées des frais pouvant atteindre 5 %
du montant des prêts administrés sur une période
de deux à trois ans. Les banques américaines et
canadiennes ont collectivement administré 520
milliards de dollars de prêts dans le cadre du PPP
jusqu'à présent et facturé des frais aux
gouvernements en conséquence.
La Banque Toronto-Dominion a été la banque
canadienne la plus active. Sa filiale américaine,
TD Bank, a déjà accumulé cette année des frais de
traitement de 238 à 398 millions de
dollars jusqu'à présent. Les frais ne sont que des
estimations, car ils n'ont pas encore été
entièrement reconnus ou rendus publics. La Banque
TD a administré des prêts PPP d'une valeur d'au
moins 8,2 milliards de dollars et
jusqu'à 12,1 milliards de dollars par
l'intermédiaire de son vaste réseau de services
bancaires de détail dans l'est des États-Unis.
BMO Harris Bank, filiale de la Banque de
Montréal, a perçu entre 91 millions de
dollars et 175 millions de dollars en honoraires.
On estime que la City National Bank, propriété
exclusive de la Banque Royale du Canada, a
encaissé entre 89 et 177 millions de
dollars de frais.
CIBC Bank USA, la filiale américaine de la Banque
canadienne impériale de commerce, a perçu
de 29 millions de dollars à 64 millions
de dollars en frais.
Lorsque les fonds PPP sont décaissés aux
entreprises, les banques reçoivent des frais de
traitement de 5 % pour les prêts
inférieurs à 350 000 dollars,
de 3 % pour les prêts de 350 000
à 2 millions de dollars et de 1 %
pour les prêts de plus de 2 millions de
dollars. Les estimés des frais sont basés sur une
évaluation de l'étendue des prêts PPP puisque les
données du gouvernement américain ne donnent que
les montants exacts pour les prêts de moins
de 150 000 dollars.
Le montant des
frais payés aux grandes banques américaines qui
distribuent des fonds dans le cadre du PPP est
estimé à ce jour entre 14,3 milliards de dollars
et 24,6 milliards de dollars. Ces milliards
de dollars de frais ont suscité des critiques,
notamment pour ce qui est des trois plus grandes
banques américaines –
JPMorgan Chase & Co., Bank of America Corp. et
Wells Fargo –, bien que la TD Bank
ne soit pas loin derrière pour ce qui est du
montant perçu.
Les banques privées soutiennent qu'elles ont
besoin de facturer des frais importants pour
couvrir leurs frais d'administration et le
porte-parole de la Banque de Montréal, Paul
Gammal, va jusqu'à dire, avec le plus grand
sérieux, que les banques ont besoin de cet argent
« pour aider à soutenir nos dons de charité qui
ont augmenté et notre engagement continu envers
les entreprises appartenant à des minorités et les
quartiers mal desservis ». La multiplication
des oeuvres de bienfaisance est devenue une
poursuite intéressée et moralisatrice de
l'oligarchie impérialiste. Elle prêche l'évangile
de la philanthropie en utilisant sa propre
richesse privée et le contrôle de la richesse
collective du peuple pour supplanter les
programmes sociaux et services publics gérés par
le gouvernement. Les organismes de bienfaisance
sont à la fois une forme et une idéologie
utilisées pour bloquer toute tendance au contrôle
du peuple sur l'économie et toute revendication
d'une nouvelle direction prosociale pour arrêter
de payer les riches et augmenter les
investissements dans les programmes sociaux, les
services publics et les entreprises publiques sous
le contrôle des travailleurs.
Les frais facturés au gouvernement canadien
Au Canada, le total des frais versés jusqu'à
présent aux banques privées et aux coopératives de
crédit administrant le Compte d'urgence pour les
entreprises canadiennes (CUEC) est estimé
à 110 millions de dollars. À ce jour, le
gouvernement, par l'intermédiaire du CUEC, a
accordé des prêts d'une valeur de 27,6
milliards de dollars à des milliers d'entreprises
privées. Le CUEC permet aux entreprises
d'emprunter jusqu'à 40 000 $ sans
intérêt jusqu'à la fin de 2022, le quart à
remboursement conditionnel. Les banques reçoivent
0,4 % du solde impayé de chaque prêt par an.
Ce que les banques privées reçoivent en frais
d'administration pour les programmes publics leur
sert à soutenir leurs entreprises privées et leur
contrôle de l'économie.
Le plus récent plan économique du
premier ministre de l'Alberta
- Dougal MacDonald -
Manifestation devant le congrès du Parti
conservateur uni à Calgary le 30 novembre 2019
pour dénoncer les compressions néolibérales du
gouvernement Kenney dans les programmes sociaux
Le 29 juin, le premier ministre de
l'Alberta, Jason Kenney, a annoncé les éléments de
son dernier « plan de relance économique ».
Le plan est censé être basé sur les conclusions du
Conseil de relance économique du premier ministre,
composé de divers hommes de main d'entreprises, y
compris l'ancien premier ministre Stephen Harper.
Il n'y a rien de nouveau dans le plan ; c'est
la même vieille sottise néolibérale que le Parti
conservateur uni et des gouvernements similaires
partout dans le monde colportent depuis des
décennies. Essentiellement, il s'agit d'une
économie de « retombées », l'idée que
l'augmentation des profits des entreprises se
traduira d'une manière ou d'une autre par une plus
grande richesse qui finira par atteindre les
travailleurs ordinaires. Ce mensonge total a
depuis longtemps été exposé, mais les Kenney de ce
monde continuent de le promouvoir comme la
solution à nos maux économiques.
Assurément un plan
économique global est nécessaire en Alberta, mais
le dernier méli-mélo proposé par Kenney ne fera
tout simplement pas l'affaire. Il ne s'agit là que
d'un autre stratagème pour payer les riches qui
portera davantage préjudice à l'économie au lieu
de commencer à la reconstruire. Cela n'a rien à
voir avec une consultation auprès des résidents de
l'Alberta ou leur participation aux décisions
importantes, mais tout à voir avec l'augmentation
des profits des entreprises étrangères privées qui
contrôlent l'économie de l'Alberta et le
gouvernement Kenney. Le fait est que c'est le même
vieux plan, et on peut le voir par ses deux
composantes principales et usées à la corde : les
réductions d'impôt des entreprises et les dépenses
en infrastructure.
La partie du plan de Kenney consacrée aux
réductions d'impôt est une nouvelle réduction des
impôts des entreprises, cette fois de 10
à 8 %. Cela fait suite à la réduction
initiale de Kenney de 12 %
à 10 %. À noter que sous le conservateur
Ralph Klein, le taux était de 15,5 %,
soit presque le double de ce que Kenney a
maintenant établi ! De plus, Kenney semble
être la seule personne qui reste au monde à
toujours colporter le mythe selon lequel les
réductions d'impôt des entreprises attirent les
investissements et créent des emplois. En
revanche, le consensus général parmi les experts
financiers est que les réductions d'impôt des
entreprises rendent les entreprises plus riches en
augmentant l'énorme quantité de liquidités sur
laquelle elles s'assoient. De plus, ne vous y
trompez pas, les entreprises énergétiques ont
encore beaucoup de liquidités. Par exemple, la
société pétrolière l'Impériale rapporte qu'elle
avait un solde de trésorerie de 1,4 milliard
de dollars à la fin du premier trimestre
de 2020 et, selon ses propres termes, « de
fortes liquidités ».
L'expérience montre que les entreprises
utiliseront l'argent qu'elles épargnent grâce à la
réduction d'impôt, non pas pour créer des emplois,
mais principalement pour racheter leurs propres
actions, ce qui enrichira considérablement les
actionnaires, y compris la haute direction qui
détient souvent de grandes participations. Par
exemple, en janvier 2019, Murray Edwards, PDG
et fondateur du géant des sables bitumineux CNRL,
détenait près de 22 millions d'actions de
l'entreprise d'une valeur actuelle d'environ un
demi-milliard de dollars. L'enrichissement des
actionnaires est ce qui s'est produit aux
États-Unis après la réduction des impôts de Trump
en 2017. CNN a rapporté le 22
août 2019 que « La réduction de l'impôt sur
les sociétés de 2017 a laissé les entreprises
américaines inondées de liquidités. Les 500
plus riches entreprises selon Standard & Poors
ont réagi en récompensant en 2018 leurs
actionnaires avec des montants records de rachats,
chaque trimestre établissant un niveau
record. » Au lieu d'enrichir les
travailleurs, les réductions d'impôt sur les
sociétés ne feront qu'enrichir davantage les
propriétaires de capital.
Il est également bien connu que de nombreuses
entreprises paient déjà peu ou pas d'impôt de
toute façon grâce à des stratégies d'évasion
fiscale telles que le transfert de profits vers
des filiales étrangères, l'amortissement accéléré
et l'octroi d'options d'achat d'actions aux
employés. De plus, les entreprises profitent de
toutes les échappatoires « légales » de la
législation sur la fiscalité pour utiliser des
stratégies telles que mettre leur argent à l'abri
dans des comptes à l'étranger, comme l'ont
récemment révélé les « Panama Papers ». Selon
Revenu Canada, en 2014 (derniers chiffres
disponibles), les entreprises canadiennes ont
réussi à éviter de payer jusqu'à 11,4
milliards de dollars d'impôt qu'elles auraient dû
payer au cours de cette seule année d'imposition.
Et quand tout le reste échoue, une entreprise peut
simplement déclarer faillite et se soustraire à
toutes ses responsabilités financières, par
exemple, en refusant de payer les montants dus aux
propriétaires des terrains et en laissant les
puits orphelins dans un état lamentable.
L'autre composante principale du plus récent
stratagème de Kenney sont les dépenses en
infrastructure. Kenney se vante que cette année,
l'Alberta dépensera 10 milliards de dollars
pour de tels projets, créant soi-disant
entre 32 000 et 50 000
emplois. Aucune preuve n'est fournie pour cette
affirmation d'emplois et aucune mention n'est
faite des milliers d'emplois que le gouvernement
Kenney a déjà détruits ni du fait que les emplois
dans la construction d'infrastructures sont
temporaires. Il n'est pas non plus fait mention de
ce que signifient réellement les dépenses en
infrastructure: c'est l'oligarchie financière qui
prête de l'argent aux gouvernements et profite
ensuite des projets et des paiements du
gouvernement plusieurs fois. Une grande partie de
l'activité économique est organisée par le biais
de contrats gouvernementaux avec des cartels
mondiaux, souvent sous la forme d'accords de
partenariat public-privé (PPP) où les
gouvernements publics assument les risques et les
entreprises privées étrangères récoltent les
profits.
La Light Rapid Transit Valley Line SE d'Edmonton,
d'une valeur de 1,8 milliard de dollars, est
un excellent exemple d'un tel PPP. En 2016,
TransEd Partners a été sélectionné pour concevoir,
construire et exploiter la Valley Line SE. Les
partenaires privés de TransEd sont Bechtel
(États-Unis), EllisDon (Ontario), Bombardier
(Québec), Fengate Capital Management (Ontario),
Arup Canada (Londres, Angleterre) et IBI Group
(Ontario). Bechtel, l'entrepreneur principal, est
une énorme entreprise, notoire pour son étroite
implication avec le gouvernement américain, en
particulier le département de la Défense et la
CIA. Ses dirigeants tels que Casper Weinberger et
George Schultz ont été respectivement secrétaire à
la Défense et secrétaire d'État sous Reagan. Le
cofondateur de Bechtel, John McCone, a dirigé la
CIA de 1961 à 1965 au plus fort de la
guerre froide.
Kenney n'explique nulle part d'où proviendront
ces 10 milliards de dollars, certainement pas
de ses poches. Comme ce fut indiqué précédemment,
ils sont empruntés à l'oligarchie financière, puis
une partie est consacrée au financement de projets
d'infrastructure. Cela devient le capital de
démarrage pour débuter la construction. Les
cartels de construction privés sont financés par
l'argent emprunté par le gouvernement, qui
comprend une allocation pour un profit généreux.
Tout est garanti par le gouvernement, y compris
les prix exorbitants que les cartels de
construction privés facturent pour mener à bien
les projets. Une fois construite, les grandes
entreprises privées sont les principaux
utilisateurs de l'infrastructure, par exemple les
routes, les ponts, l'électricité, pour lesquels
elles sont facturées à des « tarifs
industriels » concoctés à des tarifs
inférieurs.
Les Albertains « sont intimidés et sommés de ne
pas s'opposer à cette orientation de l'économie,
car elle ‘crée des emplois et bâtit
l'infrastructure' dont ils ont tant besoin. Mais
une nouvelle direction est exactement ce qu'il
faut pour que l'économie soit sous le contrôle des
travailleurs, pour prévenir des crises récurrentes
et résoudre les autres problèmes sociaux. Une
nouvelle direction de l'économie interdirait au
gouvernement d'emprunter auprès d'institutions
privées. Une nouvelle direction permettrait de
bâtir, d'entretenir et de gérer les
infrastructures publiques avec des entreprises de
construction publiques permanentes. Elle
garantirait que la valeur des infrastructures est
pleinement réalisée par les entreprises publiques
et privées qui l'utilisent et la consomment et que
cette valeur est réinjectée dans l'économie et non
pas retirée par les riches et envoyée dans des
paradis fiscaux ou ailleurs[1]. »
Note
1. Lire « Des
programmes de dépenses publiques
d'infrastructure pour payer les riches et
maintenir le contrôle et les privilèges de
classe », K.C. Adams, LML, 27
juin 2020
Les actions se poursuivent aux
États-Unis
Les Teamsters à Brooklyn, New York
« Même avant que la vie de George Floyd ne
soit si horriblement prise,
le 'normal' dont tout le monde parle ne
fonctionnait pas pour nous. Que ce soient
les attaques à motivation raciste ou
l'obligation d'aller au travail sans équipement
de protection ni prime de risque au nom
de l'économie, nos vies n'ont pas été
valorisées. Nous ne pouvons pas revenir à
cela. Nous devons aller de l'avant. »
- Glen Brown, préposé aux fauteuils roulants
d'aéroport, j20strikeforblacklives.org
Le 20 juillet, plus de 60 syndicats et
organisations de justice sociale ont appelé à une
grève des travailleurs essentiels dans les villes
des États-Unis. Dans le cadre d'une « grève
nationale pour les vies des Noirs », les
travailleurs ont quitté leur emploi et sont
descendus dans la rue pour exiger que cessent le
racisme et l'impunité policière et qu'on ne
revienne plus au statu quo. Des dizaines de
milliers de personnes occupant des emplois de
première ligne dans la santé, les transports, les
services alimentaires et d'autres secteurs ont
organisé des débrayages et des manifestations tout
au long de la journée.
L'appel à l'action se lit comme suit :
« Le moment est venu de transformer notre
économie et notre démocratie, mais tant que nous
n'aurons pas démantelé le racisme et la suprématie
blanche, nous ne pourrons pas gagner la justice
économique, climatique ou migratoire.
Le 20 juillet, les travailleurs
réclament :
« 1. La
justice pour les communautés noires, avec une
déclaration sans équivoque que la vie des Noirs
compte, est une première étape nécessaire pour
obtenir justice pour tous les travailleurs. Pour
des salaires plus élevés, de meilleurs emplois et
des syndicats pour tous, nous devons veiller à ce
que les travailleurs noirs puissent se construire
un pouvoir économique. Pour gagner la santé pour
tous, nous devons remédier aux disparités en
matière d'accessibilité et de qualité des soins.
La lutte contre les changements climatiques doit
être axée sur les communautés de couleur. Les
communautés d'immigrants sont solidaires des
travailleurs noirs pour bâtir un pouvoir ensemble.
Éducation, logement et justice pénale, la réforme
doit commencer par écouter les travailleurs et les
dirigeants noirs.
« 2. Les élus et les candidats à tous les
niveaux utilisent leur pouvoir exécutif,
législatif et réglementaire pour commencer à
réécrire les règles et à réinventer notre économie
et notre démocratie afin que les communautés
noires puissent prospérer. Ils doivent garantir un
vote juste et sécuritaire en personne et par
courriel afin que chacun puisse participer
pleinement à notre démocratie. Alors que nous
continuons à lutter contre la pandémie de la
COVID-19, nous devons protéger la santé et la
sécurité de tous les travailleurs, en renvoyant
les gens au travail et dans les espaces publics
avec un plan rationnel, sécuritaire et bien géré,
conçu avec des travailleurs et des intervenants
communautaires.
« 3. Les entreprises prennent des mesures
immédiates pour démanteler le racisme, la
suprématie blanche et l'exploitation économique
partout où ils existent, y compris sur nos lieux
de travail. Cela inclut les entreprises qui
augmentent les salaires, permettent aux
travailleurs de former des syndicats, fournissent
des soins de santé, des congés de maladie et une
couverture de santé étendue aux personnes qui ne
sont pas assurées ou ont perdu leur couverture en
raison de la perte de leur emploi pendant la
pandémie, de l'aide à la garde d'enfants et plus
encore, pour perturber le cycle multigénérationnel
de pauvreté créé par leurs attaques contre les
travailleurs. Les travailleurs doivent disposer
d'un équipement de protection individuelle
suffisant (EPI) et avoir une voix dans le plan de
création de lieux de travail sécuritaires pendant
et après la pandémie.
« 4. Chaque travailleur a la possibilité de
former un syndicat, quel que soit son lieu de
travail. Chaque travailleur en Amérique doit jouir
de la liberté découlant de la sécurité économique
et de l'égalité des chances. Nous exigeons la mise
en oeuvre immédiate d'un salaire minimum
de 15 dollars de l'heure, d'une couverture de
santé entièrement financée et des congés de
maladie payés pour tous. »
En conclusion, les organisateurs déclarent :
« Partout aux États-Unis, des ouvriers
agricoles, des aides-soignants, des femmes de
ménage d'hôtel, des employés d'Uber, des livreurs,
des chauffeurs de camion et de bus, des nettoyeurs
de cabine d'avion, des employés d'entrepôt
d'Amazon, des associés de Walmart, etc., ont
quitté leur travail pour exiger la fin de la
violence policière contre les Noirs et appellent
les entreprises à aller au-delà d'un gazouillis
qui dit que la vie des Noirs compte et à prendre
des mesures concrètes pour améliorer la vie des
Noirs. »
Reportage photo
Massachusetts
Connecticut
Hartford, Connecticut
Edison, New Jersey
Trenton, New Jersey
New Jersey
New York, New York
Long Island, New York
Pittsburgh, Pennsylvanie
Toledo, Ohio
Washington, DC
Minneapolis, Minnesota
Iowa
Saint-Louis, Missouri
Chicago, Illinois
Détroit, Michigan
Durham, Caroline du Nord
Memphis, Tennessee
Houston, Texas
Oakland, Californie
Los Angeles, Californie
San Francisco, Californie
Seattle, Washington
Yakima Valley, Washington
La demande de réparations peinte sur une rue de
Richmond en Virginie en juin 2020
Le 14 juillet, le conseil municipal
d'Asheville en Caroline du Nord a adopté une
résolution présentant des excuses pour le rôle
historique de la ville dans l'esclavage et la
discrimination et la violation des droits des
Afro-Américains dans la période suivant la fin de
l'esclavage, de 1863 jusqu'à aujourd'hui[1]. Il a aussi
demandé des réparations sous forme
d'investissements dans les quartiers où les
résidents noirs font face à des inégalités (voir
la résolution intégrale ci-dessous).
« Les centaines d'années au cours desquelles le
sang des Noirs a été versé remplissent la coupe où
nous trempons les lèvres aujourd'hui », a dit
le conseiller Keith Young, un Afro-Américain et le
principal proposeur de la mesure, qui a fait
valoir que de déboulonner des statues ne suffisait
pas.
La résolution du conseil municipal d'Asheville
arrive alors que les revendications ne cessent de
se faire entendre partout aux États-Unis pour la
fin de l'injustice raciale, y compris à Asheville
même où des milliers de personnes ont manifesté,
appelant à verser aux programmes sociaux les
sommes destinées à la police.
L'indemnisation pour l'esclavage est une
revendication de longue date partout aux
États-Unis et elle a été revigorée par les
manifestations nationales à la suite de la mort de
George Floyd aux mains de la police.
Résolution en appui à des réparations
communautaires
pour les Noirs d'Asheville
Attendu que les Noirs ont été injustement réduits
à l'esclavage ;
Attendu que les Noirs ont été injustement
ségrégés ;
Attendu que les Noirs ont été injustement
incarcérés ;
Attendu que les Noirs se sont fait refuser un
logement par des pratiques racistes dans le marché
privé de l'immobilier, y compris la discrimination
économique, le refus d'accès à certains quartiers
sur une base discriminatoire, les pressions à
vendre au rabais sur la base de la venue possible
de voisins « non désirables », le refus
d'accorder une hypothèque, la
gentrification ;
Attendu que les Noirs se sont fait refuser des
logements, ont été déplacés et mal logés en raison
de politiques de logement gouvernementales telles
les pratiques discriminatoires de l'administration
fédérale du logement et des Anciens combattants,
du renouveau urbain et d'une panoplie de
programmes locaux et fédéraux de logements «
abordables » ;
Attendu que les Noirs ont été systématiquement et
grandement appauvris en raison de salaires
discriminatoires dans tous les secteurs de
l'économie locale sans égard à leurs compétences
ni à leur expérience ;
Attendu que les Noirs vivent des taux de chômage
disproportionnés et ont moins de possibilités de
pleinement participer au marché local du
travail ;
Attendu que les Noirs ont été systématiquement
exclus du développement économique privé passé et
actuel et des investissements communautaires et
que, par conséquent, les entreprises appartenant
aux Noirs n'ont pas bénéficié de ces
investissements ;
Attendu que les Noirs ont été ségrégés de
l'éducation régulière et des programmes scolaires
actuels tels les programmes de cours de base, de
placement avancé et spécialisé, et de
diplômés ;
Attendu que les étudiants noirs font face au
manque d'accès à l'éducation reflété dans les taux
d'admission, de rétention et de graduation à tous
les niveaux du système d'éducation du WNC et en
raison de pratiques disciplinaires
discriminatoires ;
Attendu que les Noirs, par le passé et
présentement, ont accès à un système de santé
inadéquat sinon nocif, comme en témoignent les
taux disproportionnés de morbidité et de mortalité
qui sont les conséquences de traumatismes
intergénérationnels dus au racisme systémique, au
traitement discriminatoire par les professionnels
médicaux et aux pratiques médicales
discriminatoires telles que les stérilisations
forcées, le manque de tests adéquats, le manque de
mesures de prévention et curatives ;
Attendu que les Noirs ont été injustement ciblés
par des mesures policières et le système de
justice, incarcérés à des taux disproportionnés et
éventuellement exclus de la participation
intégrale aux bienfaits de la citoyenneté, y
compris la participation aux élections, à
l'emploi, au logement et aux soins de santé ;
Attendu que les Noirs ont de façon
disproportionnée été forcés d'habiter dans ou près
de zones brunes ou autres sites toxiques qui ont
un impact négatif sur leur santé et leur
propriété ;
Attendu que les Noirs ont souffert de façon
disproportionnée du manque de services
alimentaires et de garderies ;
Attendu que le racisme systémique a été engendré
au cours de plusieurs siècles et qu'il ne pourra
être démantelé de sitôt ;
Attendu que les gouvernements d'États et fédéraux
ont la responsabilité d'adopter des programmes,
politiques et financements liés aux
réparations ;
Il est résolu par le conseil municipal de la
ville d'Asheville que :
Le conseil municipal de la ville
d'Asheville :
(1) s'excuse et fait amende honorable pour sa
participation et son acceptation de la mise en
esclavage de Noirs ;
(2) s'excuse et fait amende honorable pour ses
mesures de ségrégation et toutes pratiques
discriminatoires connexes ;
(3) s'excuse et fait amende honorable pour la
mise en oeuvre d'un programme de renouveau urbain
qui a détruit de nombreuses communautés noires
florissantes ;
(4) exhorte les autres organisations et
institutions d'Asheville qui se sont basées sur
l'inégalité raciale et en ont bénéficié de se
joindre à la ville pour offrir leurs excuses et
les invite à confronter le racisme au sein de
leurs propres structures et programmes et de
travailler avec la ville pour mieux et pleinement
traiter du racisme systémique ;
(5) exhorte l'État de la Caroline du Nord et le
gouvernement fédéral à développer des politiques
et à fournir le financement pour les
indemnisations au niveau de l'État et
national ;
(6) demande au directeur municipal de mettre en
place un processus dans l'année qui vient visant à
développer des recommandations à court, moyen et
long terme qui cherchent à résoudre la question du
transfert intergénérationnel de la richesse et à
rehausser la mobilité et l'opportunité économiques
dans la communauté noire ;
(7) appuie entièrement son département de
l'équité, son personnel et son travail, et
encourage le directeur municipal à se servir de
ces talents dans l'élaboration de politiques et de
programmes pour établir la création d'un transfert
intergénérationnel de richesse et pour traiter de
la question des indemnisations dans la communauté
noire tel que ci-haut mentionné ;
(8) cherche à mettre sur pied dans l'année qui
vient une nouvelle commission habilitée à faire
des recommandations à court, moyen et long terme
qui faciliteront la tâche d'établir des
réparations pour les torts dus au racisme
systémique public et privé. D'autres organisations
communautaires gouvernementales locales peuvent
aussi être invitées à être représentées au sein de
la commission. Le mandat de la Commission des
réparations communautaires est de publier un
rapport dans un délai convenable à l'intention de
la municipalité et d'autres groupes communautaires
participants pour qu'ils puissent l'intégrer dans
leurs priorités et plans respectifs à court et à
long terme. La reddition de compte dans la quête
d'équité sera contrôlée par les bureaux
appropriés. Le rapport et les priorités
budgétaires et programmatiques pourraient
comprendre, mais non exclusivement, des mesures
pour augmenter la propriété d'entreprises par les
minorités et les possibilités de carrières, les
stratégies de capital et de transfert
intergénérationnel de la richesse, permettant un
plus grand accès aux soins de santé, à
l'éducation, aux emplois et aux salaires, à la
sécurité dans les quartiers et à l'équité au sein
du système pénal ;
(9) exhorte le directeur municipal à donner
minimalement un compte-rendu semestriel au conseil
municipal sur le progrès des travaux à la suite de
cette résolution.
Lue, approuvée et adoptée en ce 14
juillet 2020
Note
1. Asheville est située
dans le comté de Buncombe. Selon le recensement
de 1860, le comté de Buncombe
avait 1 907 personnes tenues en
esclavage qui étaient la « propriété »
de 283 esclavagistes, dont 54 étaient
propriétaires de 10 ou plus de personnes
tenues en esclavage.
Le nombre de personnes tenues en esclavage en
Caroline du Nord a augmenté de 100 783
en 1790 à 351 059 en 1860,
environ le tiers de la population de cet État.
Le pourcentage de la population tenue en
esclavage variait d'un comté à l'autre. Il y
avait 19 comtés en 1860 où les
populations esclaves étaient supérieures à la
population de Blancs. Ces comtés étaient des
régions agricoles produisant du coton, du tabac,
du riz et des magasins d'approvisionnement naval
tandis que les plantations et fermes plus
importantes étaient sur les plaines côtières, le
Piedmont, et les comtés à la frontière de la
Virginie.
La ségrégation a été une pratique légale
jusqu'en 1960 pour les peuples autochtones
de la Caroline du Nord et 1970 pour la
population des Noirs.
Californie
En juin dernier, en Californie, un projet de loi
créant un groupe de travail chargé de formuler des
propositions de réparation pour les
Afro-Américains a été adopté à l'assemblée
législative de l'État et est présentement en
examen au Sénat. Le résumé du projet de loi du
conseiller législatif se lit comme suit :
« La loi en vigueur demande aux régents de
l'Université de Californie de réunir un colloque
de chercheurs pour rédiger une proposition de
recherche afin d'analyser les avantages
économiques de l'esclavage qui reviennent aux
propriétaires et aux entreprises, y compris les
compagnies d'assurance et leurs filiales, qui ont
bénéficié de ces avantages, et faire des
recommandations à l'assemblée législative à partir
de ces conclusions.
« La loi existante
oblige le commissaire aux assurances à demander et
à obtenir des informations auprès des assureurs
agréés et exerçant leurs activités dans cet État
concernant tout registre des polices d'assurance
des esclavagistes émises par leurs prédécesseurs à
l'époque de l'esclavage. La loi existante oblige
les assureurs à effectuer des recherches et à
faire rapport au commissaire sur les polices
d'assurance qui couvraient les blessures ou le
décès de personnes asservies.
« Ce projet de loi créerait le Groupe de travail
pour étudier et formuler des propositions de
réparation pour les Afro-Américains, les
Américains qui sont les descendants de personnes
asservies aux États-Unis, composé de huit membres,
nommés selon les dispositions du projet de loi. Le
projet de loi confierait au Groupe de travail la
tâche, entre autres, d'identifier, de compiler et
de synthétiser le corpus pertinent de preuves de
l'institution de l'esclavage qui existait aux
États-Unis et dans les colonies. Le projet de loi
chargerait le Groupe de travail de recommander,
entre autres, la forme de compensation devant être
octroyée, les instruments par lesquels elle doit
être accordée et qui devrait être admissible. Le
projet de loi chargerait le Groupe de travail de
soumettre un rapport écrit de ses conclusions et
recommandations à l'assemblée législative. Le
projet de loi autoriserait le remboursement des
dépenses uniquement dans la mesure où un crédit
est prévu dans la loi sur le budget. Le projet de
loi indiquerait que les réparations autorisées au
niveau de l'État en vertu de ces dispositions ne
doivent pas être considérées comme remplaçant les
réparations édictées au niveau fédéral. Le projet
de loi abrogerait ces dispositions le 1er
juillet 2023. »
Rhode Island
À Providence, à Rhode Island, le maire Jorge
Elorza a signé un décret le 15 juillet
instituant un « processus de vérité et
réparation ». Le Providence Journal
rapporte : « Le processus de Providence, a
déclaré Elorza, commencera avec des rencontres
entre les membres de son administration et un
groupe de conseillers afro-américains avec des
sociétés historiques et des chercheurs pour
formuler un plan pour établir le rôle de l'État au
fil de l'histoire dans l'institution de
l'esclavage, le génocide des peuples autochtones,
l'assimilation forcée et la saisie de leurs
terres. L'histoire pourrait être partagée par des
méthodes telles que des expositions, des
conversations communautaires et des conférenciers
invités, a-t-il dit.
« Les dirigeants de la ville examineront
également les lois municipales et étatiques dans
le cadre de ce processus, en particulier celles
qui entraînent une discrimination envers les Noirs
et les Autochtones dans les secteurs public et
privé, selon la ville.
« La ville s'engagera ensuite dans une large
conversation communautaire sur l'histoire de
l'État et la manière dont les injustices
historiques et le racisme systémique continuent
d'affecter la société aujourd'hui.
« La dernière étape du processus sera de
déterminer la forme que prendront les
réparations. »
Illinois
Dans l'Illinois, le processus de réparations a
commencé en 2019. Sur le site Web de la ville
d'Evanston, on lit :
« Le processus de planification des réparations
de la ville d'Evanston a commencé en juin 2019
après l'adoption par le conseil municipal d'une
résolution affirmant l'engagement de la ville à
mettre fin au racisme structurel et à réaliser
l'équité raciale. La Commission d'équité et
d'habilitation du conseil municipal a tenu deux
réunions communautaires pour recueillir les
commentaires du public sur les réparations en
juillet et a résumé les commentaires et les
recommandations dans un rapport au conseil
municipal. En septembre, le conseil a accepté le
rapport de la Commission d'équité et
d'habilitation et a autorisé la création d'un
sous-comité du conseil municipal pour entamer le
processus de planification.
« En novembre, un fonds de réparation a été créé
et une résolution a été adoptée dans le cadre du
budget 2020 de la ville. Le conseil municipal
s'est engagé à utiliser les recettes fiscales
provenant des ventes de cannabis récréatif pour
soutenir les réparations à Evanston.
« À la suite de l'adoption du budget 2020
par le conseil municipal, l'échevin Robin Rue
Simmons a présidé une réunion à l'hôtel de ville
sur les réparations à la First Church of God à
Evanston le 11 décembre. L'acteur, la
personnalité humanitaire et l'ambassadeur de la
Décennie internationale des personnes d'ascendance
africaine de l'ONU, Danny Glover, était le
conférencier principal. Des représentants de la
Commission nationale afro-américaine des
réparations (NAARC) y ont également
participé. »
Journée de rage contre l'annexion
de la terre palestinienne
Le 18 juillet, les jeunes et les étudiants de
Windsor ont tenu une journée de rage organisée
pour s'opposer à toutes les tentatives d'éteindre
les droits du peuple palestinien que ce soit par
l'annexion ou par ce qu'on appelle la «
négociation ».
Environ 75 personnes se sont rassemblées sur le
bord de la rivière, puis ont défilé, scandant des
slogans, à travers le centre-ville jusqu'à la
place de l'hôtel de ville pour entendre des
discours.
Quatre activistes
se sont adressés à la foule, chacun mettant
l'accent sur différents aspects de la lutte pour
les droits humains palestiniens. Un organisateur
du Groupe de solidarité palestinienne de
l'Université de Windsor a d'abord parlé en
expliquant comment les tentatives israéliennes
d'annexer unilatéralement encore plus de
territoire palestinien qu'Israël a déjà saisi
mettent fin à toute prétention qu'une solution à
deux États est possible. Il a affirmé que même si
cela ne semble pas encore évident, cela ouvre la
porte à la seule solution démocratique, qui est un
État avec des droits égaux pour tous et toutes.
Une jeune activiste a rejeté les tentatives de
criminaliser l'appui aux droits du peuple
palestinien et l'a fait dans le contexte de
l'opposition au colonialisme au Canada contre les
peuples autochtones et les minorités nationales.
Elle a également condamné la criminalité de
l'occupant israélien qui qualifie les personnes
dépossédées de leurs terres de terroristes et de
menaces. Pendant ce temps, les responsables de la
dépossession et de l'occupation prétendent agir en
légitime défense et dans l'intérêt de la «
sécurité ».
Une activiste du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) a fait remarquer que les
États israélien et canadien entretiennent depuis
longtemps des liens économiques, politiques et
liés à la sécurité et que ceux-ci doivent être
rompus pour que le Canada puisse contribuer à la
paix au Moyen-Orient. Elle a salué l'initiative de
la jeunesse d'appeler ce rassemblement en notant
qu'une nouvelle génération de jeunes
anti-impérialistes qui parlent et agissent pour
eux-mêmes est la preuve que le projet colonial de
l'État israélien ne réussira pas et que la mémoire
du peuple palestinien ne peut pas être éteinte.
Elle a appelé tout le monde à s'opposer à toute
tentative de criminaliser l'opposition à la
violence de l'État israélien en la qualifiant
d'antisémite, ce que font les gouvernements du
Canada à tous les niveaux.
Le dernier orateur, un activiste du Mouvement
étudiant révolutionnaire, a expliqué que leur
porte d'entrée à l'activisme politique a été leur
participation au travail de défense des droits
humains des Palestiniens à l'Université de
Windsor. Les membres du groupe ont remarqué que
plusieurs activistes avec lesquels ils
travaillaient et avec lesquels ils se tenaient
côte à côte étaient d'origine palestinienne, ce
qui les a incités à s'impliquer à prendre la
parole et à lutter activement contre l'injustice.
Le dimanche 12 juillet, des organisations
étudiantes de Vancouver, dont Solidarité pour les
droits humains des Palestiniens de l'Université de
la Colombie-Britannique (SPHR UBC), Voix juives
indépendantes de l'Université de la
Colombie-Britannique, l'Association des étudiants
arabes et Alliés de Vancouver ont organisé une
manifestation devant le Musée des beaux-arts de
Vancouver dans le cadre de la « Journée mondiale
de rage » contre l'annexion israélienne de la
Cisjordanie palestinienne occupée. Plusieurs
autres organisations ont participé à la
manifestation, dont le Réseau Samidoun de
solidarité avec les prisonniers politiques, Sulong
UBC (une organisation étudiante philippine
démocratique nationale), l'Association
Canada-Palestine et BDS Vancouver.
Les orateurs ont souligné la nature colonisatrice
de l'État d'Israël et du projet sioniste,
soulignant les similitudes avec le colonialisme au
Canada et le génocide des nations autochtones
ainsi que les nombreuses décennies de complicité
entre le gouvernement canadien et le colonialisme
sioniste en Palestine. Les manifestants ont fait
valoir qu'ils font partie du mouvement mondial
contre le racisme et l'oppression. Ils ont exigé
que cesse l'appui du gouvernement canadien à
l'occupation, à l'apartheid, au colonialisme et au
génocide israéliens.
Ils ont uni leurs
voix dans des chants entraînants pour la justice
et la libération de la Palestine, brandissant des
drapeaux palestiniens et des pancartes dénonçant
l'annexion.
Au nom de Sulong UBC, Lara Maestro a exprimé sa
solidarité avec les prisonniers étudiants
palestiniens dans les prisons israéliennes, et a
souligné la situation de Mays Abu Ghosh, Tareq
Mattar et Layan Kayed. Elle a parlé de la
solidarité soutenue entre les mouvements de
libération en Palestine et ceux des Philippines,
montrant les similitudes entre le régime de
Netanyahu en Israël et celui de Duterte aux
Philippines.
Les orateurs représentant SPHR UBC ont parlé de
l'identité palestinienne, des efforts
d'organisation et de résistance à l'intérieur et à
l'extérieur de la Palestine qui continuent, malgré
les 70 ans de la Nakba, sans oublier la
résistance continue. Le porte-parole d'Independent
Jewish Voices a souligné qu'Israël est un projet
colonial et a insisté sur l'appui à la résistance
palestinienne et autochtone.
Charlotte Kates, la coordonnatrice internationale
de Samidoun, a parlé plus particulièrement de la
situation des prisonniers politiques palestiniens,
y compris le recours répandu à la torture par les
interrogateurs israéliens, l'arrestation et
l'incarcération d'enfants palestiniens et le fait
de cibler les étudiants palestiniens.
Elle a fait valoir le caractère anti-impérialiste
et de portée mondiale de la lutte palestinienne et
l'importance d'être solidaires et de lutter
ensemble avec tous les mouvements qui combattent
le racisme, l'impérialisme et l'oppression. Elle a
terminé en scandant : « De la rivière à
l'océan, la Palestine sera libre ! »
Au nom de l'Association Canada-Palestine et BDS
Vancouver, Alan Roberts a souligné la complicité
continue du gouvernement canadien dans les crimes
israéliens, a exprimé sa solidarité avec le
mouvement de libération des Noirs et les luttes
autochtones et a appelé au boycottage
d'entreprises israéliennes ou liées à Israël.
L'événement s'est terminé avec des prestations
culturelles, rendant hommage à la détermination de
la résistance culturelle palestinienne. Malak
Musik a fait une prestation de chansons nationales
palestiniennes et les poètes Diana et Luay ont
fait revivre l'expérience, l'identité et la lutte
continue de la Palestine.
La manifestation a suivi l'exemple d'un piquetage
organisé le 26 juin par l'Association
Canada-Palestine et BDS Vancouver en dressant un
piquetage à l'heure de pointe à l'intersection de
Broadway et de Clark à Vancouver, brandissant de
grandes pancartes, des bannières et des drapeaux
palestiniens, scandant et dénonçant l'annexion
israélienne et exigeant justice et libération pour
la Palestine.
Le Réseau Samidoun de solidarité avec les
prisonniers politiques a appelé à la poursuite des
Journées de Résistance par des actions entre
le 7 et le 9 août dans les villes et les
communautés partout dans le monde.
La bataille pour la démocratie en
Bolivie
- Ministère des Relations
extérieures de Cuba -
Les autorités boliviennes de facto ont annoncé
publiquement dans l'après-midi du 21 juillet
que le bâtiment connu sous le nom de « Clinique
du coopérant », propriété de la République de
Cuba, qui fut violemment perquisitionnée par les
autorités policières le 15
novembre 2019, serait utilisée dans les
prochains jours pour apporter des soins aux
citoyens boliviens malades de COVID-19.
Cette décision
unilatérale présentée comme un acte humanitaire
constitue une violation des droits de la
République de Cuba en tant que propriétaire légal
des biens susmentionnés. Elle est précédée par le
mépris des normes du Droit international et la
campagne incessante de mensonges et de distorsions
contre Cuba, en particulier contre la coopération
médicale que notre pays a fournie en Bolivie,
campagne que notre ministère a dénoncée dans sa
déclaration du 25 janvier 2020.
Il convient de rappeler qu'en novembre 2019,
les autorités boliviennes, avec le concours et le
soutien de l'ambassade des États-Unis à La Paz,
avaient arrêté plusieurs coopérants cubains du
secteur de la santé sous de fausses accusations et
procédé à des perquisitions et des saisies dans
leur domicile, tout en incitant publiquement à la
violence contre notre personnel de santé. Cette
campagne s'est poursuivie et a été utilisée à des
fins électorales internes.
Les locaux occupés par la Clinique du coopérant
ont été achetés et agrandis par l'État cubain,
dans le strict respect de la législation
bolivienne. La clinique est sise au N• 163 à
l'angle des rues 22 et Enrique Herson, dans
le quartier Achumani de la ville de La Paz.
Conformément à la Résolution 0410 du 4
avril 2007 du ministère bolivien de la Santé,
en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la
Loi N• 3351 du 21 février 2006, ce
ministère a autorisé le fonctionnement du centre
de soins pour les professionnels cubains
travaillant dans les secteurs de la santé et de
l'éducation.
La clinique comprend une maison de deux étages et
un bâtiment de trois étages. Ce petit
établissement compte 13 lits d'hôpital,
dont 6 pour les patients hospitalisés, 4
pour l'observation et 3 pour les soins
intensifs. Elle a été l'un des 158
établissements de santé où, en vertu de l'Accord
de coopération scientifique et technique dans le
domaine de la santé conclu en 1985 entre les
gouvernements de Cuba et de Bolivie, et de ses
mises à jour ultérieures, 18 015
professionnels de la santé cubains ont offert au
peuple frère de ce pays 73 557 935
consultations médicales,
effectué 1 533 016 opérations
chirurgicales dont 727 138 en
ophtalmologie, et procédé à 60 792
accouchements. Grâce à cette
collaboration, 5 184 jeunes Boliviens
ont également obtenu leur diplôme de médecine dans
notre pays.
En Bolivie, notre personnel de la santé a fourni
des services dans 34 hôpitaux communautaires
intégraux, 119 centres communautaires
intégraux et 5 centres d'ophtalmologie
répartis dans les 9 départements, 28
provinces et 42 municipalités du pays.
À la suite de cette perquisition, les autorités
boliviennes ont arbitrairement empêché le
personnel de l'ambassade cubaine d'accéder à la
Clinique du coopérant.
Le gouvernement cubain a exigé la restitution
immédiate de ses droits en tant que propriétaire
légitime des biens susmentionnés, par le biais des
notes diplomatiques numéro 1079/20 et
numéro 26/20 du 18 juin 2020 du
ministère des Relations extérieures de la
République de Cuba, datées respectivement
du 13 avril 2020 et du 18
juin 2020, de l'ambassade de Cuba à La Paz,
sans avoir obtenu de réponse.
Nous avons suivi avec attention le moment
tragique que traverse le peuple frère de Bolivie,
traumatisé par les plus de soixante mille
personnes infectées et plus de deux mille morts
par le virus SARS-COV-2-COVID-19, selon les
données officielles. Le système de santé bolivien
n'a pas été en mesure de faire face efficacement à
cette pandémie, ce qui l'a placé au bord de
l'effondrement. Malheureusement, des médecins et
des travailleurs de la santé ont été infectés et
sont décédés, parmi lesquels plusieurs jeunes
diplômés boliviens de l'École latino-américaine de
médecine (ELAM) à Cuba, qui ont accompli leur
devoir avec dignité.
Dans ce contexte, de nombreuses organisations et
citoyens boliviens se sont rendus à Cuba, tant à
titre public que privé, pour demander le soutien
du personnel de santé cubain et des médicaments
qui ont prouvé leur efficacité sur les patients
infectés par le virus. Beaucoup se sont souvenus
de la contribution qu'aurait apportée la présence
de la brigade médicale cubaine qui assurait des
services en Bolivie avant le coup d'État.
Le généreux peuple cubain ne renonce nullement à
sa vocation altruiste. Conscient que la lutte
contre la pandémie de COVID-19 exige des efforts
urgents et conjoints de coopération et de
solidarité et, sans renoncer à la propriété de la
Clinique du coopérant et aux droits qui lui
appartiennent en tant que propriétaire légitime,
le gouvernement cubain met provisoirement la
clinique à la disposition du peuple frère de
Bolivie pour aider les personnes malades de la
COVID-19 tant que durera la situation de crise
générée par cette pandémie dans ce pays.
La Havane, le 23 juillet 2020
- Margaret Villamizar -
Manifestation à La Paz le 14 juillet 2020
Les travailleurs, les femmes et les peuples
autochtones et leurs organisations ainsi que
d'autres mouvements sociaux sont retournés dans la
rue pour exiger la fin de la destruction causée
par le gouvernement putschiste et le droit d'élire
un président et un gouvernement de leur choix dans
les plus brefs délais. Des manifestations ont lieu
en particulier dans les endroits où les
travailleurs ont des traditions de combat, comme
Cochabamba et El Alto, une banlieue de la capitale
La Paz.
Au cours des neuf derniers mois, le gouvernement
putschiste de la présidente autoproclamée Jeanine
Anez a été occupé à gouverner par décret, à
démanteler des projets nationaux de longue date et
des programmes sociaux publics initiés par les
gouvernements précédents du Mouvement pour le
socialisme - Instrument politique pour la
souveraineté des peuples (MAS-IPSP) dirigé par le
président Evo Morales. Il s'affaire également à
persécuter et exercer une revanche contre les
dirigeants, les membres et les partisans du
MAS-IPSP. Il a supprimé la politique étrangère
fièrement indépendante de l'État plurinational de
la Bolivie pour aligner le pays sur les objectifs
hégémoniques de ses maîtres américains sur le pays
et la région. Il a consciencieusement rejoint le
Groupe de Lima et la campagne infructueuse des
États-Unis pour faire au Venezuela ce qu'ils
venaient de faire à la Bolivie. Il s'est retiré de
l'Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre
Amérique - Traité de commerce entre les peuples
(ALBA-TCP), a expulsé la mission médicale cubaine
du pays au pire moment possible et a suspendu les
relations diplomatiques avec Cuba.
Il a été également révélé récemment que le
gouvernement putschiste avait obtenu en avril un
prêt « d'urgence » de 327 millions de
dollars du Fonds monétaire international (FMI)
censé l'aider à faire face à la COVID-19 pour
couvrir les frais médicaux et soutenir les plus
vulnérables. L'argent, distribué par l'Instrument
de financement rapide du FMI était assorti d'une
série de conditions qui engagent la Bolivie à
réduire considérablement les dépenses publiques et
à faire preuve de « flexibilité »
(c'est-à-dire dévaluer) face à la devise du
pays – un ensemble
de mesures sévères similaires à celles convenues
par le gouvernement néolibéral de Mauricio Macri
qui, en 2018, a fait dégringoler l'économie
argentine et a laissé de larges pans de la
population sans emploi et sans ressources. Le prêt
du FMI qui a déjà été déposé à la banque centrale
de la Bolivie a été obtenu illégalement, sans
l'approbation de l'Assemblée législative comme
l'exige la constitution bolivienne. Ce n'est que
maintenant, après coup, et avec l'émission de «
bons de santé » équivalents à environ 70
dollars US alloués aux membres les plus
vulnérables de la société bolivienne acculés au
pied du mur que l'Assemblée législative a été
approchée- ou plutôt a subi un chantage – pour donner sa bénédiction à
l'odieux accord. Reste à voir comment la
législature dans laquelle le MAS-IPSP détient les
deux tiers des sièges réagira. La corruption liée
à l'utilisation de ces fonds commence également à
se faire jour.
Les manifestations reprennent en Bolivie
La Paz, 8 juillet 2020
De mars à juin, ce sont principalement des
médecins et d'autres employés d'hôpitaux qui ont
manifesté dans les rues, bloquant la circulation
dans les grandes villes pour appuyer leurs
demandes que le gouvernement putschiste leur
fournisse l'équipement nécessaire pour se protéger
et pour soigner et sauver les vies du nombre
croissant de patients atteints de la COVID-19 qui
sont traités dans des hôpitaux sous-financés et en
manque d'effectifs. Associated Press a rapporté
le 8 juillet que 50 % des médecins
boliviens avaient contracté le virus.
La première grande manifestation depuis que la
pandémie a frappé a eu lieu le 8 juillet à La
Paz, où des enseignants rejoints par des élèves et
des parents ont organisé une manifestation
militante pour exiger la gratuité de l'éducation
pour tous et dénoncer le programme de
privatisation de facto de l'éducation par le
gouvernement et en particulier l'état déplorable
de l'éducation dans les régions rurales. Beaucoup
ont exprimé leur colère face au projet du
ministère de l'Éducation de continuer à dispenser
des cours en ligne pendant un certain temps
seulement, même si les familles rurales n'ont
souvent pas accès à l'Internet et aux appareils de
haute technologie coûteux nécessaires pour que
leurs enfants puissent participer à des cours
virtuels: ils seront simplement laissés pour
compte. La réponse de la dictature a été de tirer
des gaz lacrymogènes sur les manifestants.
Puis, le 14 juillet, des milliers de
travailleurs syndiqués et de membres de mouvements
sociaux ont défilé ensemble pour dénoncer la
corruption et la destruction antisociale du
gouvernement putschiste, le manque de médicaments
pour la population et pour exiger qu'il n'y ait
plus de report des élections générales prévues
pour le 6 septembre.
Des élections reportées et la guerre judiciaire
Une élection générale initialement prévue pour
le 3 mai a été reportée au 6 septembre et a
de nouveau été reportée au 18 octobre, à la
suite d'un consensus atteint par les factions
politiques du pays, selon le Tribunal électoral
suprême. Quelques heures avant l'annonce du
dernier report, Evo Morales a déclaré depuis
l'Argentine où il vit en exil qu'un autre délai
serait contraire aux intérêts du peuple,
prolongeant l'ingouvernabilité et la crise
économique qui ravage le pays alors que la
pandémie devient incontrôlable. Il a déclaré que
cela ne servirait qu'à donner plus de temps aux
forces du coup d'État pour poursuivre leur
persécution des dirigeants sociaux et des
candidats du MAS-IPSP juste au moment où le
candidat du parti à la présidence, Luis Arce, mène
dans les sondages.
Le retard donnera également au gouvernement
putschiste plus de temps pour contraindre le
tribunal électoral à accepter une autre de ses
principales revendications : que le statut
légal du MAS-IPSP soit supprimé, de sorte que ses
candidats ne puissent pas se présenter aux
élections – un moyen
d'empêcher une victoire pour son candidat à la
présidentielle qui est également accusé à tort
d'avoir violé la Loi électorale. En réponse, le
MAS-IPSP a publié le 19 juillet un communiqué
condamnant « dans les termes les plus forts
possible les tentatives de certains hommes
politiques qui veulent réaliser, par
l'interdiction de notre instrument politique, ce
qu'ils ne peuvent pas réaliser aux urnes ».
Il a annoncé que le MAS-IPSP s'était déclaré en
état d'urgence face à cette nouvelle tentative
d'interdiction du parti et de ses candidats et
qu'il intenterait une action en justice pour sa
propre défense. « Ensemble avec le peuple bolivien
et avec la vérité à l'avant-plan, nous défendrons
la démocratie, la paix et la justice
sociale », a dit le communiqué en conclusion.
Il faut s'attendre à ce que Anez et sa bande
continuent de comploter pour éviter indéfiniment
la tenue des élections et pour empêcher le
MAS-IPSP de se présenter si et quand les élections
ont lieu, afin de consolider leur coup d'État. Ils
se livrent aux mêmes sales manipulations
juridiques, souvent qualifiées de guerre
judiciaire contre les responsables, les membres et
les partisans du MAS-IPSP qui ont aussi été
utilisées contre les anciens présidents Lula da
Silva du Brésil et Rafael Correa et d'autres en
Équateur. Tous font l'objet de fausses accusations
criminelles et de diffamations virulentes,
certains étant déjà emprisonnés sans preuve pour
des crimes qu'ils n'ont pas commis. Sept anciens
ministres et fonctionnaires du MAS-IPSP auxquels
le Mexique a accordé l'asile il y a des mois ont
été contraints de passer les huit derniers mois à
l'intérieur de l'ambassade du Mexique à La Paz en
tant que prisonniers virtuels. Ils sont menacés
d'arrestation s'ils sortent à l'extérieur, ce qui
constitue une violation grossière des normes
diplomatiques et des conventions internationales
des droits humains qui exigent le passage
sécuritaire pour les demandeurs d'asile qui
quittent la mission diplomatique d'un pays leur
ayant offert l'asile, afin qu'ils puissent se
rendre dans ce pays.
Perspectives à venir
La Paz, 14 juillet 2020
Tout indique que les impérialistes américains ne
sont pas disposés à accepter que les Boliviens
élisent un président qui se présentera avec un
programme visant à renverser la direction
antinationale, antisociale et le racisme organisé
par l'État qu'ils ont jusqu'à présent réussi à
imposer en Bolivie par la fraude et la force. Si
les forces populaires et leurs candidats
remportent à nouveau les élections, pourront-ils
prendre leurs fonctions et gouverner sur la base
de ce programme ? Le tigre américain est-il
susceptible de changer ses rayures ? Qu'en
est-il aussi de l'oligarchie bolivienne raciste et
violente ? Ou encore de la police et de
l'armée commandées par des éléments non
patriotiques formés et soudoyés par l'impérialisme
américain pour servir d'instrument de répression
violente contre tous ceux qui ont résisté au coup
d'État de l'année dernière ?
Tout ce qui se passe aujourd'hui en Bolivie
confirme que le mépris de l'état de droit, des
normes diplomatiques et des droits des nations et
des peuples souverains est la marque de commerce
de l'impérialisme américain, de ses complices et
de ceux qui pratiquent l'apaisement envers lui.
Au-delà de simplement espérer gagner une élection
douteuse qui ne sera peut-être jamais autorisée à
se dérouler, le peuple bolivien est sûr de tirer
parti de son expérience et des leçons apprises
pour s'organiser afin de faire face à tout ce qui
l'attend dans la lutte pour ses droits
démocratiques et pour défendre les gains qu'il a
réalisés au cours des 14 dernières années. Il a
des traditions de combat et un riche héritage de
luttes anticoloniales, anti-impérialistes et
révolutionnaires qui remontent à des siècles pour
l'inspirer alors qu'il cherche à s'organiser pour
lutter pour sa liberté, son indépendance et ses
droits dans les conditions d'aujourd'hui, en
gardant l'initiative dans ses mains. Pour tout
cela, il mérite le plein appui de la classe
ouvrière et du peuple canadien et québécois.
Les travailleurs de toutes les industries et de
tous les secteurs continuent de manifester contre
Ánez et pour la protection des droits sociaux
créés sous le gouvernement de Morales.
Les femmes autochtones ont été à l'avant-garde
de la lutte pour restaurer
la démocratie en Bolivie.
Luis Arce, candidat présidentiel du MAS-IPSP aux
prochaines élections, et David Choquehuanca,
candidat à la vice-présidence. Ils mènent dans
tous les sondages jusqu'à présent.
Importants anniversaires
- Fidel Castro -
L'auteur de l'article qui suit est Fidel
Soldado de l'équipe de rédaction de Las
Ideas. L'article a été publié dans Cubadebate
le 20 juillet 2020.
Fidel Castro, le 26
juillet 2003 à Santiago de Cuba à
l'occasion de la commémoration du 50e
anniversaire des attaques des casernes de
Moncada.
|
Dans sept jours, 67 années du début d'une lutte
seront commémorées. « Ce n'était pas la fin, mais
le commencement », a dit une fois Fidel Castro. Le
26 juillet est et demeurera l'une des pages les
plus importantes de l'histoire cubaine. Sous la
direction de Fidel, les attaques contre les
casernes de Moncada et de Carlos Manuel de
Cespedes ont ébranlé la dictature de Batista
jusque dans ses fondements.
Ce jour-là, lorsque tout le monde était prêt, le
manifeste de Moncada, écrit par le jeune poète
Raul Gomez Garcia, suivant les conseils de Fidel,
a été lu tout haut. Gomez Garcia a lu son poème «
Nous sommes déjà au combat » et Fidel a
brièvement exhorté les participants :
« Vous pourrez vaincre dans quelques heures ou
être vaincus, mais de toute façon - écoutez bien,
camarades ! - de toute façon ce mouvement
triomphera. Si vous vainquez demain, ce à quoi
aspirait Martí se fera plus vite. Si le contraire
se passait, votre geste servira d'exemple au
peuple cubain pour prendre le drapeau et aller de
l'avant. »
La victoire allait se produire quelques années
plus tard, lorsque les Barbus, dirigés par Fidel,
sont descendus victorieux du Sierra Maestra le 1er
janvier 1959.
Cubadebate et le site web Fidel Soldado
de las Ideas proposent aujourd'hui de
retracer le parcours de cette date historique,
par la voix des discours que le Commandant en
chef a donnés lors de diverses célébrations du
26 juillet.
Fidel Castro le 26 juillet 2003 à
Santiago de Cuba à l'occasion de la commémoration
du 50e anniversaire des attaques des casernes de
Moncada
Au moment du triomphe de la révolution le 26
juillet 1959, devant un rassemblement de paysans,
Fidel a dit :
« En l'apercevant aujourd'hui, en voyant le
sommet élevé où nous avons planté notre drapeau,
j'étais si heureux que j'ai vu dans l'espace de
cette minute tous les sacrifices que nous avons
faits et tous les sacrifices que nous devrons
faire à l'avenir, récompensés. »
Un an plus tard, se rappelant cette même
journée, dans les contreforts de Mercedes de
la Sierra Maestra, il a évoqué :
« (...) le 26 juillet et Sierra Maestra ; ce
sont deux noms qui doivent éveiller de vifs
sentiments dans le coeur de chacun de nous. »
« Ainsi, ce 26 juillet a été pour nous l'instant
où quand une lutte semble se terminer, lorsque
l'effort pour entreprendre la lutte pour la
libération de notre peuple semblait atteindre son
apogée, ce n'était pas la fin, mais le
commencement. »
« Mais il n'en a pas toujours été ainsi, et en
revanche, le souvenir de ce tout premier 26
juillet nous est venu à l'esprit, cet après-midi
où tout semblait amer et douloureux, alors que la
douleur de la mort de nos camarades pesait sur nos
âmes ainsi que la douleur de la défaite qui
faisait en sorte que le pays devait attendre, le
temps de cette attente étant impossible à mesurer
à ce moment-là.
« Et notre
peuple est un de ces peuples qui n'a jamais
hésité devant le sacrifice, un de ces
peuples qui n'a jamais hésité devant le prix qu'il
était obligé de payer pour sa dignité et sa
liberté, un peuple qui n'a jamais hésité et qui
n'hésitera jamais devant le prix à payer pour son
bonheur. »
Fidel s'adresse aux résidents de Santiago
le 26 juillet 1967.
À l'occasion du 30e anniversaire de Moncada à
Santiago de Cuba le 26 juillet 1983, le
Commandant a dit :
« En une seule chose nous sommes encore tels que
nous étions le 26 juillet 1953 : nous avons la
même foi dans le destin de la patrie, la même
confiance dans les vertus de notre peuple, la même
foi dans la victoire, la même capacité de rêver que tout ce qui
fera la réalité de demain sera supérieur
aux rêves d'hier déjà réalisés. »
Il parlerait aussi des nouveaux jours, de la
révolution et de la décision de la rectifier le
26 juillet 1987 :
« Le 26 juillet 1953, rectifier voulait dire
lutter pour éradiquer l'ancien, pour ouvrir une
voie, pour faire une révolution, pour créer une
nouvelle vie ; c'est-à-dire, la nécessité de
rectifier aussi aujourd'hui. Rectifier a un
sens des plus vaste, et je suis en fait
satisfait, stimulé même par ce que je vois,
les résultats que je constate, même si nous savons
que nous sommes toujours loin d'avoir atteint
notre plein potentiel, et que beaucoup d'autres
possibilités nous attendent. »
Plus récemment, en 1998 à Santiago de Cuba,
après plusieurs années de la révolution au
pouvoir, lors de l'événement central pour le
45e anniversaire des attaques contre les
casernes de Moncada et de Carlos Manuel de
Cespedes, il a souligné :
« Nous croyons que nous avons accompli notre
devoir, toute une génération, ayant combattu sans
répit ou repos pendant 45 ans depuis ce 26 juillet
1953, debout sans broncher dans nos tranchées,
dans nos principes, avec les mêmes idées qui nous
ont inspirés ce jour-là. »
« Nous soutenons Fidel ! », La Havane, 26 juillet
1959
Au sujet de la signification de la date,
lors de la célébration du 49e anniversaire en 2002
à Ciego de Avila, il a fait valoir :
« (...) que sont-ils en ce 26 juillet ? Une voie
indestructible qui unit la pensée, l'héroïsme et
la volonté de lutte du bastion inexpugnable par
l'indépendance duquel Martí voulut empêcher et
empêcha que le voisin puissant et expansionniste
du Nord ne s'étende dans les Antilles et ne
retombe avec ce surcroît de force sur nos terres
d'Amérique. »
Fidel à Pinar del Río le 26 juillet 1976
Il a rappelé à l'occasion du 50e anniversaire
des attaques la validité des idées
révolutionnaires et son impact sur le
peuple : « Le Programme de la Moncada a été achevé
et parachevé. Voilà beau temps que nous
poursuivons des rêves bien plus élevés et
jusque-là inimaginables.
« Nous livrons aujourd'hui de grandes batailles
dans le domaine des idées et nous faisons face à
des problèmes associés à la situation mondiale,
peut-être la plus critique qu'ait vécue
l'humanité.
« Je tiens à vous dire quelque chose de
semblable à ce que j'avais dit devant le tribunal
illégal qui m'avait jugé et condamné pour la lutte
que j'avais engagée avec d'autres voilà
aujourd'hui cinquante ans, mais ce n'est pas moi
seul qui l'affirme cette fois : c'est un peuple
ayant mené à bien une Révolution profonde,
transcendante et historique et ayant su la
défendre qui vous le dit et le prédit : Condamnez-moi,
peu importe ! Les peuples auront le dernier mot
! »
Discours au Forum ouvert en souvenir du 47e
anniversaire de l'attaque des
casernes de Moncada le 26 juillet 1953,
dans le square provisoire de la Révolution à
Pinar del Rio, le 5 août 2000
À l'occasion du 11e anniversaire de l'attaque
des casernes de Moncada et Carlos M. de Cespedes
organisé dans la ville de Santiago de Cuba où le
peuple répond aux exercices anti-cubains adoptés
la veille par l'OÉA
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
PDF
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca Courriel:
redaction@cpcml.ca
|