Numéro 32 - 23 novembre 2019
Le Forum
d'Halifax sur la sécurité internationale 2019
Le « Davos de
l'industrie de la défense »
- Tony Seed -
• Les tentatives de recruter les femmes pour
l'agression et la guerre
Le cabinet du gouvernement libéral
est assermenté
• Un exercice
de relations publiques pour donner l'impression que le gouvernement
minoritaire est représentatif
- Peggy Morton -
Des congrès syndicaux au Québec et
en Ontario en novembre
• Les
travailleurs du Québec et de l'Ontario discuteront d'une
voie vers l'avant
- Pierre Chénier -
L'offensive antisociale du gouvernement Ford pour
payer les riches
• La
résistance se développe à l'échelle de la province
À titre d'information
• Qui a dit
quoi en opposition à la loi antisociale
L'OTAN à 70 ans
• Opposition
au sommet du 70e anniversaire de l'OTAN
durant les élections en Grande-Bretagne
• Marche
contre la machine de guerre et ses atrocités aux États-Unis
• L'OTAN en
tant que « multiplicateur unique de la force diplomatique »
- Nick Lin -
• L'Alliance
militaire agressive et les Nations unies discutent
du « renforcement de la coopération pratique »
Le processus de destitution se poursuit aux États-Unis
• S'organiser
pour
que
le peuple parle en son propre nom
- Voice of Revolution -
Le Forum d'Halifax sur la sécurité
internationale 2019
- Tony Seed -
Le 11e Forum annuel d'Halifax sur la sécurité
internationale (FHSI) a lieu du 22 au 24 novembre 2019.
L'organisation No Harbour for War appelle à un rassemblement le 23
novembre à 13 h et à une table ronde et une réunion à 18
h 30 pour exprimer l'opposition à ce rassemblement belliqueux. Le
FHSI représente des intérêts privés étroits qui sont liés aux guerres
des États-Unis et à leurs efforts de domination mondiale en association
avec des partenaires, des commanditaires et des « leaders
d'opinion » des médias que le Canada réunit à Halifax une fois par
année.
Dès sa création à partir de Washington sous le parrainage
de l'OTAN en 2009, le Forum de Halifax sur la sécurité
internationale s'est vanté d'être le « Davos de l'industrie de la
défense ». À l'époque, la politique impérialiste des États-Unis,
qui était basée sur la politique du bord de l'abîme du président Bush,
était en pleine crise. Puis, Obama a entrepris de reformuler l'ordre du
jour des États-Unis, ainsi que celui de l'OTAN qui était passée
de 16 à 28 membres à part entière, et de lui donner une nouvelle
doctrine stratégique dans le cadre de son ordre du jour impérialiste
pour justifier la position des États-Unis comme puissance mondiale
supérieure même aux Nations unies. Le FHSI, qui rassemble aujourd'hui
des représentants de 90 pays, comparé à 17 en 2009, est
devenu un outil important de cet ordre du jour. La liste de ses
commanditaires montre clairement qu'il s'agit d'un instrument composé
de monopoles et d'oligopoles géants de l'armement et de l'énergie,
ainsi que du capital financier international impliqué dans le commerce
de la guerre, le commerce le plus rentable de tous. À cette fin, il
fonctionne comme un mécanisme politique et idéologique permettant de
renforcer le contrôle des États-Unis, d'intégrer le Canada et d'autres
pays à la machine de guerre américaine et de participer à la
destruction nationale. Derrière le dos du peuple canadien, les
gouvernements du Canada, d'abord le gouvernement Harper puis maintenant
le gouvernement Trudeau, y participent pour s'ajuster aux exigences des
États-Unis et adapter davantage le processus de prise de décision du
Canada aux exigences de l'OTAN.
Le FHSI est bien camouflé dans les médias. Les
techniques de la conférence de guerre de Halifax dirigée par les
États-Unis pour vendre la guerre sont des stratégies de désinformation
bien connues des peuples du monde, connues avant et pendant l'invasion
anglo-américaine de l'Irak. C'est à ce moment que l'expression « armes
de déception massive » qui faisait référence à la désinformation
organisée par l'État sur les présumées armes de destruction massive de
l'Irak - est devenue courante.[1]
Le FHSI et les médias monopolisés s'efforcent de camoufler leurs
objectifs de guerre en les enjolivant sous des propos sur comment ces
monopoles philanthropiques soutiennent les « efforts de
collaboration » « vers la prospérité mondiale » et un «
engagement ferme, chaque jour, à construire un monde plus sûr »,
ce qui favorise les objectifs de guerre des impérialistes américains et
leur lutte pour la domination mondiale. Les membres individuels du
panel provenant de groupes de réflexion portent de faux titres
académiques tels que « agrégé supérieur de recherche
non-résident » et « chercheur adjoint auxiliaire », « experts
en droits de l'homme », etc. Les journalistes invités et triés sur
le volet sont décrits comme des « leaders d'opinion ». Leur
mission principale est de fournir des arguments pour des guerres
fondées sur des doctrines impérialistes telles que « la responsabilité
de protéger » qui appuient les impérialistes américains et leurs
alliés. L'objectif est de s'assurer que les Canadiens, et en
particulier la classe ouvrière, ne se donnent pas la peine d'examiner,
d'analyser et de discuter sérieusement les forces en cause, leurs liens
avec l'économie et sa réalité, et la voie vers l'avant pour défendre
leurs propres intérêts et leurs droits.
De l'information peut être trouvée sur
les commanditaires et les partenaires, mais aucune explication n'est
disponible sur ce qu'implique une telle commandite. Les détails des «
partenariats » sont gardés secrets. En outre, les deux tiers des
séances sont secrètes et se déroulent à huis clos. Mais les faits
parlent d'eux-mêmes. [Voir le supplément du TMLW du 23
novembre 2019]
Les Canadiens devraient exiger l'interdiction du FHSI
ainsi que le retrait du Canada de l'OTAN et du NORAD et leur
démantèlement. Aucune force étrangère ne devrait être autorisée à
opérer sur le territoire canadien et les forces canadiennes devraient
être ramenées au pays pour défendre le Canada sur la base des besoins
définis par le peuple canadien, et non par les impérialistes
américains, l'OTAN et les services secrets. Aucun navire de guerre
étranger, qu'il soit armé ou non d'armes nucléaires ou à propulsion
nucléaire, ne devrait être autorisé à utiliser nos ports. Tous les
groupes de réflexion étrangers et les institutions universitaires
canadiennes parrainées par l'OTAN devraient être démantelés. Tous les
groupes de façade et les organisations non gouvernementales qui
défendent les objectifs de la guerre impérialiste doivent être rejetés
par le peuple.
Opposons-nous à la Conférence de
guerre de Halifax et aux objectifs
guerriers du gouvernement canadien !
Pas de port pour la guerre !
Faisons du Canada une zone de paix !
Note
1. Hill+Knowlton Canada est
représenté par Peter Donolo, vice-président. Hill+Knowlton est un
monopole américain des relations publiques connu pour ses pratiques
frauduleuses et corrompues. C'est cette entreprise qui avait orchestré
la tristement célèbre « fausse nouvelle » dans laquelle une
Koweïtienne âgée de 15 ans affirmait avoir vu des soldats
irakiens, qui faisaient partie des troupes d'invasion du Koweït, sortir
des bébés koweïtiens de leurs incubateurs et les tuer en les jetant par
terre. Ce « reportage » sensationnaliste a été utilisé pour
légitimer l'invasion de l'Irak par les impérialistes américains
en 1991. Hill+Knowlton a reçu 10 millions de dollars
américains pour services rendus.
Le Forum de Halifax sur la sécurité internationale
(FHSI) fait la promotion d'un rôle des femmes dans la défense de la
paix et de la sécurité, mais le définit d'une manière qui sert les
impérialistes américains et l'alliance agressive qu'est l'OTAN. Cette
soi-disant sécurité repose sur la destruction des pays qui refusent de
se soumettre au diktat impérialiste américain. Dans le sillage du chaos
et de la violence créés par les interventions et les occupations de
l'OTAN, les premiers à souffrir sont les femmes et les enfants.
En octobre, pour la première fois depuis 2009, deux
femmes ont été nommées au conseil d'administration du FHSI : Tammy
Harris, ancienne commandante adjointe en chef de l'Aviation royale
canadienne, et Cindy McCain, responsable du McCain Institute, basé à
Washington. Le sénateur américain aujourd'hui décédé John McCain,
fauteur de guerre et défenseur de l'exceptionnalisme américain, qui a
donné son nom à l'institut, avait des liens de longue date avec le
FHSI. L'institut est financé par de nombreux monopoles de l'armement et
de l'énergie ainsi que par le gouvernement du royaume féodal d'Arabie
Saoudite.
En septembre 2018, le FHSI a créé le Programme de
bourse de paix pour les femmes. Il s'agit d'un programme
d'endoctrinement et non d'étude académique. À chaque année, des
officières militaires sont sélectionnées au sein du bloc de l'OTAN et
sont invitées à une « grande tournée » des États-Unis et du Canada
en route vers la conférence de Halifax.
Selon le communiqué de presse :
« Les participantes auront l'occasion de visiter
Washington, DC, Silicon Valley, Toronto, Waterloo et Ottawa avant la
fin du programme à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
« Les associées pourront aussi rencontrer des dirigeants
gouvernementaux, militaires et intellectuels lors de leur voyage dans
les capitales politiques et technologiques des États-Unis et du Canada
pour mieux saisir les défis stratégiques américains et canadiens et
mieux connaître les technologies de pointe et leurs effets
transformateurs sur les réalités de la sécurité nationale. »
On doit présumer que c'est ce que veut dire « rehausser
le profil des femmes à tous les niveaux au sein de l'Alliance ».
Cette stratégie de recruter des femmes a vu le jour au
FHSI de 2017, lorsque le secrétaire général de l'OTAN, Jens
Stoltenberg, a annoncé que la canadienne Clare Hutchinson deviendrait
la nouvelle Représentante spéciale de l'OTAN pour Femmes, paix et
sécurité.
Claire Hutchinson a été conseillère en matière d'égalité
des sexes au département des oprations de maintien de la paix des
Nations unies. Elle a participé au déploiement de la Force intérimaire
des Nations unies au Liban de juillet 2012 à décembre 2013 et
à la MIssion d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo
d'octobre 2004 à décembre 2007.
Selon Hutchinson et Stoltenberg, le rôle des femmes dans
l'armée est de défendre un idéal abstrait et décontextualisé de
l'affirmation des femmes, de l'égalité des sexes et de la création
d'opportunités pour les femmes. Le contenu d'une mission militaire, à
savoir quels intérêts sont servis, ou si elle est juste ou si elle
défend la paix, la souveraineté nationale et l'état de droit
international, ou s'il s'agit plutôt de crimes de guerre, sont des
sujets qui ne doivent pas être discutés.
Par exemple, lors de la cérémonie de février 2016
en l'honneur de 125 policières indiennes participant à la mission
des Nations unies au Libéria, Hutchinson a dit :
« Ce que nous faisons au sein de l'armée et de la
police, c'est de contrer la perception que c'est un domaine d'hommes et
que les femmes ne peuvent pas en faire partie. Nous savons que ce ne
sont pas les dangers qui constituent le principal obstacle ni qu'elles
ne veulent pas voyager ou laisser leurs enfants. Le principal obstacle
est qu'elles ne sont pas au courant des possibilités qui
existent. »
Stoltenberg a dit de la nomination de Hutchinson :
« L'affirmation des femmes est non seulement un devoir, c'est aussi un
choix judicieux : cela fait des pays des endroits plus
sécuritaires et stables. L'OTAN est déterminée à changer les choses, y
compris par le biais de nos programmes d'entraînement et de nos
opérations — par exemple, en déployant des conseillers en matière
d'égalité des genres dans les communautés locales d'Afghanistan. Nous
visons aussi à rehausser le profil des femmes à tous les niveaux de
l'Alliance.
« Il reste beaucoup à faire, mais pour l'OTAN, la paix
et la sécurité n'est pas le propre des hommes.
« Je remercie le Canada pour son solide engagement
envers les femmes, la paix et la sécurité, et j'ai hâte de bientôt
souhaiter la bienvenue à Mme Hutchinson aux quartiers généraux de
l'OTAN. »
De son côté, le gouvernement Trudeau,
dans le cadre de l'Initiative Elsie, s'est fixé comme tâche
déshonorable de convaincre les femmes — qui sont aux premiers rangs de
l'opposition à la guerre et à l'agression — de prendre en compte «
l'égalité des chances » offerte pour le recrutement de soldats, de
policiers ou d'espions pour l'OTAN et ses membres.
À peu près au même moment où le FHSI commençait à
faire pression pour le recrutement des femmes, le gouvernement Trudeau
a lancé son «Initiative Elsie pour la participation des femmes aux
opérations de paix» avec laquelle il s'est donné pour tâche
déshonorante de convaincre les femmes - qui sont aux premiers rangs de
l'opposition à l'agression et à la guerre - de considérer « l'égalité
des chances » offerte comme un incitatitif pour s'engager comme soldats
ou policières pour le nouveau « maintien de la paix » plus agressif qui
se déroule aujourd'hui sous les auspices de l'ONU.
La nomination de Hutchinson n'est rien de moins qu'une
tentative par l'OTAN de reconnaître le Canada et ses activités odieuses
et de rehausser ses efforts pour rendre la guerre et l'agression «
progressistes ».
Les mains du Canada sont tachées du sang des peuples —
que ce soit en Corée, en Yougoslavie, en Libye, en Ukraine, en Haïti ou
en Afghanistan, et maintenant, il déploie des troupes en Europe de
l'Est pour menacer la Russie et supprimer l'opposition au rôle agressif
de l'OTAN en Lituanie, en Ukraine et dans d'autres pays européens.
Personne n'est dupe de ces efforts du Canada pour
s'exonérer de ses crimes en se présentant comme le plus grand défenseur
des femmes et de la paix. La sécurité et l'affirmation des femmes est
dans leur lutte pour leurs propres droits et les droits de tous. Les
femmes, en particulier les femmes de la classe ouvrière, sont aux
premiers rangs de toutes les luttes pour les droits et contre
l'intervention militaire et la guerre.
La tentative de cacher ces intentions en faisant la
promotion des femmes en tant qu'instruments de l'impérialisme — que ce
soit ouvertement ou sous prétexte de différentes versions de leur ordre
du jour des « droits humains » - montre que l'affirmation de
l'être humain selon le FHSI et le gouvernement Trudeau est intimement
liée à l'agression et à la guerre. C'est d'une hypocrisie sans bornes.
(Source : Tony Seed)
Le cabinet du gouvernement libéral est
assermenté
- Peggy Morton -
Le nouveau cabinet de Justin Trudeau a été assermenté
lors d'une cérémonie le 20 novembre à Rideau Hall, présidée par la
gouverneure générale Julie Payette. Le cabinet a été élargi de 31
à 37 membres, incluant le premier ministre. Sept sont nouveaux au
cabinet. Trois anciens ministres n'ont pas été reconduits dans leur
fonction et deux n'ont pas été réélus.
Dix-sept membres viennent de l'Ontario, dix du Québec,
quatre de la Colombie-Britannique, un du Manitoba et un de chacune des
provinces de l'Atlantique. Il y a un nombre égal de femmes et d'hommes,
comme dans le premier cabinet de Trudeau.
Plusieurs membres du cabinet précédent se sont vu
attribuer de nouveaux rôles. Le changement le plus remarquable a été la
nomination de Chrystia Freeland aux postes de vice-première ministre et
de ministre des Affaires intergouvernementales, chargée de travailler
avec les provinces. Freeland demeure également responsable des
relations entre le Canada et les États-Unis, y compris l'adoption de la
nouvelle version de l'accord de l'ALÉNA par le Congrès américain. Les
médias monopolisés ont laissé entendre que le rôle de Freeland
consistait à exercer ses « compétences diplomatiques
considérables » afin de développer de meilleures relations avec
les premiers ministres des provinces, notamment Doug Ford de l'Ontario,
François Legault du Québec, Jason Kenney de l'Alberta et Scott Moe de
la Saskatchewan. Que ces « compétences diplomatiques
considérables » aient été exercées au cours de la dernière
législature au nom des oligarques mondiaux qui contrôlent l'économie
canadienne est un sujet qui ne doit pas être discuté tout comme le fait
que Freeland a rendu des services inestimables à l'impérialisme
américain en matière de guerre et de paix et qu'elle a entraîné
le Canada dans cette conspiration pour provoquer un changement de
régime illégal au Venezuela, en Bolivie et dans d'autres pays.
Des reportages dans les médias ont mis en lumière la
composition du nouveau cabinet en ce qui concerne le nombre de membres
provenant du Québec et des différentes régions du Canada, ce qui serait
fait pour veiller à ce que toutes les régions du Canada, ainsi que le
Québec, soient écoutés et représentés. Les « voies ensoleillées »
par lesquelles Trudeau a dit qu'il gouvernerait en 2015 ont fait
place à la promesse de « bien écouter » et de « réparer les pots
cassés », pour citer le National Post. Des experts des
affaires politiques font remarquer que le gouvernement Trudeau devra
faire preuve d'habileté pour négocier des questions telles que la taxe
sur le carbone et une forme d'assurance-médicaments avec les
gouvernements provinciaux. L'oléoduc Trans Mountain a été déclaré une
affaire réglée, au mépris du fait que les nations autochtones n'ont pas
donné leur consentement. On laisse entendre que si Freeland peut
conclure un accord avec le gouvernement Trump, elle peut conclure des
ententes avec les gouvernements provinciaux. En d'autres termes, les
marchandages et les ententes conclues en coulisses sont à l'ordre du
jour, à commencer par les négociations commerciales avec les États-Unis
qui ont donné aux oligarques mondiaux ce qu'ils voulaient.
La Presse canadienne cite le gouvernement Legault au
Québec et la mairesse de Montréal qui ont salué l'augmentation du
nombre de ministres québécois. « L'importance du Québec est confirmée,
a déclaré Christian Dubé, président du Conseil du Trésor du Québec. Je
pense que c'est une très bonne nouvelle pour nous tous. » La
mairesse Valérie Plante a déclaré qu'elle comptait sur les six
ministres montréalais pour que la ville ait une voix forte au sein du
cabinet sur des questions telles que la mobilité et le logement,
rapporte Radio-Canada. La mairesse dit avoir « confiance que l'ensemble
des élus saura mettre la partisanerie de côté afin de travailler
ensemble sur les dossiers prioritaires ».
Le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, a
déclaré sur tweeter : « Le gouvernement de l'Alberta espère
trouver un terrain d'entente avec le gouvernement fédéral afin de créer
des emplois et de stimuler la croissance, en partie par le
développement responsable des ressources, et d'assurer l'équité au sein
de la fédération canadienne. »
« J'ai notamment hâte de travailler avec [Jim Carr] dans
ses nouvelles fonctions de représentant spécial pour les Prairies, avec
Chrystia Freeland comme ministre des Affaires intergouvernementales [et
avec Seamus O'Regan], en tant que ministre des Ressources
naturelles », écrit Kenney.
En même temps, Kenney a donné une version du «
pare-feu » autour de l'Alberta de Stephen Harper, dont un régime
de retraite distinct pour l'Alberta, et a fait de la démagogie sur ce
qu'il appelle l'iniquité des arrangements de la péréquation négociés
par le gouvernement Harper dans lequel il a joué un rôle dirigeant.
Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a également
félicité les membres du nouveau cabinet en disant que son équipe se
réjouissait de travailler avec Ottawa pour « bâtir une Ontario et un
Canada plus forts et plus prospères ».
Jim Carr, ancien ministre de la Diversification du
commerce international et auparavant ministre des Ressources
naturelles, a été nommé « représentant spécial » de Trudeau pour
les Prairies. Carr a presque immédiatement déclaré qu'il pensait qu'il
était possible de modifier la réglementation régissant les grands
projets énergétiques et miniers.
En plus des nominations au Cabinet, Pablo Rodriguez a
été nommé leader parlementaire et Kristy Duncan leader parlementaire
adjointe, tandis que Mark Holland reste le whip en chef du
gouvernement. Les commentateurs soulignent que le rôle du leader à la
Chambre et de son équipe revêt plus d'importance dans un parlement
minoritaire, où le gouvernement a besoin du soutien des conservateurs,
du Bloc québécois ou du NPD pour faire adopter des projets de loi.
Parmi les changements au cabinet il y a la nomination de
Bill Blair, qui était ministre de la Sécurité frontalière et de la
Réduction du crime organisé, au poste de ministre de la Sécurité
publique, précédemment occupé par Ralph Goodale, qui a perdu son siège.
Le ministre de la Sécurité publique est responsable de la GRC, de
l'Agence des services frontaliers du Canada, du Service correctionnel
du Canada et du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
En tant que chef de police de Toronto, Blair a présidé lors du G20
de 2010 à une des violations les plus violentes et les plus
massives des droits de la personne perpétrées par la police au Canada,
notamment des actes répandus de violence et d'abus des droits de la
part de la police et l'arrestation illégale de quelque 1 150
personnes. Sa nomination est un autre signe inquiétant de la direction
que prend ce gouvernement.
En plus de la fraude selon laquelle les travailleurs
canadiens s'entredéchirent avec le « Québec bashing » et le «
Alberta bashing », les médias monopolisés racontent maintenant que
les gouvernements provinciaux représentent les revendications et les
aspirations du peuple et que le gouvernement fédéral s'est assagi et
est maintenant d'humeur à réparer les pots cassés. La réalité est que
le peuple est en mouvement contre ces mêmes gouvernements et qu'il
exprime son opposition résolue à leur offensive néolibérale antisociale
et à la destruction de toute autorité publique.
La fraude que le gouvernement Trudeau consultera les
Canadiens et fera les choses d'une nouvelle manière a été complètement
mise à nu. On dit maintenant qu'« écouter les Canadiens » signifie
que le gouvernement fédéral va conclure des marchandages avec les
gouvernements provinciaux. Au-delà de ce discours creux, il y a la
réalité qu'il n'y a pas de politique, mais seulement une lutte pour la
domination et le pouvoir, ainsi que le diktat de l'oligarchie
financière. Ce qui est promu, ce sont les marchandages négociés dans le
dos du peuple. C'est une preuve de plus que les « institutions
démocratiques » sont dépassées et un poids énorme sur la société.
Les Canadiens ont déjà beaucoup d'expérience avec les
libéraux et leur prétention de faire les choses autrement, de
consulter, d'écouter les Canadiens, etc., et la réalité de la
domination des intérêts privés par le recours aux pouvoirs de police.
Ils ne vont pas se croiser les bras et attendre face à ce gouvernement.
Il est temps de prendre nous-mêmes les choses en main maintenant en
continuant de parler en notre propre nom. C'est l'exigence d'une
véritable démocratie, du renouveau démocratique qui est à l'ordre du
jour.
Des congrès syndicaux au Québec et en
Ontario en novembre
- Pierre Chénier -
Les militants syndicaux se réunissent en novembre pour
traiter de la situation sérieuse à laquelle les travailleurs font face.
Ils sont déterminés à s'organiser pour résister à la négation des
droits des travailleurs par l'oligarchie financière et par les
gouvernements et les agences de l'État qui sont déployés pour servir
les intérêts privés supranationaux de cette oligarchie. De nombreux
militants pensent qu'il est urgent d'intensifier la lutte à la défense
des droits de tous en opposition à l'offensive antisociale dans les
secteurs public et privé.
La
Fédération
des
travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) tient
son 32e Congrès dans la ville de Québec du 25 au 28
novembre sous le thème : « En action dans un monde en
changement ». La FTQ compte environ 600 000 membres des
secteurs public et privé dont les secteurs de la construction, des
mines et de la métallurgie, et de la foresterie.
La fédération du travail de l'Ontario (FTO) tient
son 14e Congrès biennal à Toronto du 25 au 29 novembre sous
le thème : « La force du nombre ». La FTO compte environ un
million de membres qui travaillent dans les secteurs public et privé et
notamment dans toutes les grandes industries.
Au Québec et en Ontario, les travailleurs et leurs
alliés dans la société font face à une autorité dans des gouvernements
qui gouvernent au nom de l'oligarchie financière internationale. Par la
fraude du système de partis cartels, ces gouvernements affirment avoir
un mandat du peuple alors qu'en fait ils représentent l'infime minorité
de riches et de puissants.
Les travailleurs, qui forment la vaste majorité, sont en
butte aux attaques constantes de la minorité au pouvoir qui refuse de
régler les problèmes sociaux, naturels, économiques et politiques
auxquels le peuple et la société font face. La minorité au pouvoir
s'affaire plutôt à transformer les forces productives en moyens de
payer les riches et s'en sert pour détruire le tissu social et les
arrangements précédents de la société civile et ce qu'on appelle les
institutions démocratiques libérales.
Les syndicats font face à une minorité au pouvoir qui
refuse de reconnaître le droit des travailleurs à leur mot à dire sur
les conditions de travail et qui refuse même régulièrement de négocier
les conditions d'emploi, ce qui était autrefois considéré comme la
norme de la négociation de bonne foi.
Mais les travailleurs forment la majorité et ont plus de
cent ans d'expérience à développer les forces productives, à défendre
leurs droits et à se battre pour ouvrir une voie vers l'avant dans des
conditions qui changent constamment. Ils sont le facteur humain
essentiel dans la production de la richesse sociale dont la société et
le peuple ont besoin pour leur existence. Les travailleurs étant un
facteur humain essentiel dans l'économie, leurs droits ne doivent pas
et ne peuvent pas être niés. Ils refusent d'accepter la situation où
une infime minorité attaque la majorité et bafoue les droits que les
membres de la société possèdent en tant qu'êtres humains.
Pour se défendre et défendre leurs droits et leur
avenir, les travailleurs ont effectivement la « force du nombre »
de leur côté. Cette force du nombre doit être organisée en vue d'une «
action dans un monde en changement » de manière à faire de la
classe sociale et de sa conscience de classe le facteur humain décisif
du renouveau démocratique, afin d'humaniser l'environnement social et
naturel, arrêter de payer les riches et augmenter les investissements
dans les programmes sociaux.
La Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec - En action dans un monde en changement
Le congrès de la FTQ a lieu à un moment où le
gouvernement du Québec, agissant pour le compte de l'oligarchie
financière internationale, intensifie ses activités contre la lutte
organisée des travailleurs. Il l'a clairement démontré avec son
intervention ouverte contre les travailleurs de l'aluminerie ABI à
Bécancour. Le gouvernement Legault a donné son plein appui au cartel
mondial Alcoa/Rio Tinto, à son long lockout contre les travailleurs et
à ses demandes de concessions.
Les travailleurs ont fait face à un lockout brutal
de 18 mois. Le gouvernement Legault a pris parti contre ses
propres travailleurs, a dit toutes sortes de bêtises sur leurs
revendications et a permis à Alcoa/Rio Tinto d'utiliser ses pouvoirs
supranationaux en toute impunité, allant même jusqu'à refuser de
négocier et à jeter des « offres finales » à la tête des
travailleurs. Le gouvernement Legault a capitulé devant le cartel
mondial en lui permettant de renier son obligation de payer sa facture
de 400 millions de dollars pour son contrat d'électricité. Il
permet aussi à Rio Tinto de renier son obligation d'investir dans ses
installations du Saguenay-Lac-Saint-Jean en échange des taux
préférentiels et des privilèges hydroélectriques que le gouvernement et
Hydro-Québec lui ont accordés.
Le
gouvernement
du
Québec a donné un autre exemple du rôle traître de la
minorité riche au pouvoir en intervenant pour le compte des grandes
entreprises de la construction pour imposer de façon unilatérale des
changements à la formation des grutiers. Il l'a fait sans consulter les
travailleurs directement concernés et en opposition directe à leurs
opinions et à celles d'experts et de professionnels de l'industrie de
la construction.
Le premier ministre Legault a aussi annoncé que le
gouvernement a l'intention d'imposer des ententes sur les salaires aux
travailleurs du secteur public sans même prétendre négocier avec les
syndicats et leurs membres. Cette arrogance de la minorité au pouvoir
doit être contestée !
Être en action dans un monde en changement signifie
combattre l'abus de pouvoir et l'impunité de la minorité au pouvoir.
Cela veut dire être en action non pas pour ramener les vieilles formes
du passé mais pour défendre les droits de tous et donner naissance au
nouveau contenu et à de nouvelles formes afin de régler ses comptes à
l'arrogance et au diktat de la minorité au pouvoir dans les conditions
actuelles.
Lorsque la majorité sera organisée de manière à défendre
les droits de tous, la minorité au pouvoir ne sera plus capable
d'attaquer les travailleurs de la construction, du secteur
métallurgique et d'autres industries ou du secteur public. La pleine
mobilisation du mouvement ouvrier et de l'opinion publique peut forcer
l'élite dirigeante et ses représentants politiques à reculer !
Les travailleurs en ont plus qu'assez du privilège, du
pouvoir et de l'impunité de la minorité riche et de ses serviteurs dans
le gouvernement et dans l'État. Le Congrès de la FTQ doit assumer sa
responsabilité sociale de préparer un nouveau début de la résistance à
l'élite dirigeante et de mobiliser la majorité ouvrière dans des
actions avec analyse pour défendre les droits de tous, lutter pour le
renouveau démocratique dans un monde en changement et donner une
nouvelle direction à l'économie qui garantit sa stabilité et le
bien-être de tous.
La Fédération du travail de l'Ontario - la force du
nombre
En Ontario, le Congrès de la FTO se tient alors que le
gouvernement Ford intensifie ses attaques contre le peuple et la
société. La minorité riche a intensifié son offensive antisociale
contre ceux qui livrent les programmes sociaux et les services publics,
lesquels contribuent à élever le niveau de la société et à garantir une
vie dans la dignité pour tous, particulièrement les plus vulnérables.
Les
systèmes
de
santé et d'éducation, les travailleurs accidentés, les
chômeurs et les personnes vulnérables ainsi que tout le secteur public
qui fournit les services nécessaires à une société moderne sont
attaqués. Les mesures d'austérité du gouvernement Ford comprennent
d'énormes coupures dans les programmes sociaux et les services publics.
Le gouvernement présente de façon pathétique l'offensive antisociale
comme étant nécessaire au renforcement du privilège et du pouvoir de
l'oligarchie financière internationale. En même temps qu'il ignore les
vrais problèmes auxquels les travailleurs, l'économie et la société
font face, il cherche à accroître la richesse sociale, le pouvoir et le
privilège des oligarques qui possèdent une grande partie de la dette
sécurisée par l'État, pour laquelle ils reçoivent des paiements
d'intérêts garantis pendant que leurs entreprises bénéficient de fonds
publics par le biais des manoeuvres pour payer les riches.
Les travailleurs de l'Ontario sont engagés dans une
lutte constante pour défendre leurs droits et se faire entendre contre
l'offensive antisociale de la minorité riche. Ils s'organisent pour
discuter des problèmes avec leurs pairs et trouver la façon de déployer
la force du nombre pour changer la situation à leur avantage.
Un exemple frappant de l'agissement de cette minorité
riche qui frappe sur tout ce qui bouge est la loi 124 du
gouvernement Ford qui lui donne le pouvoir d'imposer des plafonds aux
augmentation de salaires et de pensions de centaines de milliers de
travailleurs syndiqués et non syndiqués du secteur public et d'annuler
toute convention collective qui ne respecte pas ces plafonds. Le
gouvernement nie même aux travailleurs touchés le droit de contester
les plafonds imposés devant les tribunaux ou la Commission des
relations de travail.
Les membres et les alliés de la FTO savent que la lutte
pour leurs droits sera dure contre une minorité riche qui a abandonné
le contenu et les vieilles formes de la société civile et ce qu'on
appelle les institutions démocratiques. Le Centre ouvrier du Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) ne fait qu'un avec la lutte
des travailleurs pour organiser et déployer la force du nombre afin de
changer la direction de l'économie et ouvrir une voie prosociale vers
le renouveau démocratique avec un nouveau contenu et de nouvelles
formes de la politique et des rapports de production qui correspondent
au monde moderne.
L'offensive antisociale du gouvernement
Ford pour payer les riches
Lors de la Fête du travail 2019 à Toronto
Partout dans la province, les enseignants, les
travailleurs de la santé, les travailleurs migrants, les travailleurs
accidentés et de vastes sections du peuple sont en action et renforcent
la résistance à l'offensive antisociale du gouvernement du Parti
progressiste-conservateur de Doug Ford.
Depuis son arrivée au pouvoir le 7 juin 2018,
le gouvernement Ford a procédé à des coupures massives dans les soins
de santé, l'éducation publique et les programmes sociaux, causant la
perte de milliers d'emplois et de services que livrent ces travailleurs
et d'autres compressions sont à l'ordre du jour. Toutes ces coupures
sont faites au nom de la responsabilité fiscale et de la responsabilité
envers le peuple.
Invoquant la nécessité de réduire la dette et le
déficit, le gouvernement a adopté, le 7 novembre, le projet de
loi 124, Loi de 2019 visant à préserver la viabilité du
secteur public pour les générations futures, qui s'attaque aux
travailleurs du secteur public en imposant un plafond de 1 %
sur leurs salaires pour les trois prochaines années.
Le gouvernement Ford prévoit verser 13,3 milliards
de dollars en paiements d'intérêts aux institutions financières qui
détiennent la dette de l'Ontario pour la seule année financière
2019-2020. Le document d'information sur la loi 124 indique qu'il
s'agit de « 1,5 million de dollars d'intérêts payés toutes les
heures chaque jour » et le gouvernement Ford déclare que les
oligarques financiers qui détiennent la dette de l'Ontario sont la
priorité et doivent recevoir leurs paiements d'intérêts avant qu'« un
seul dollar puisse être dépensé dans les écoles, les hôpitaux ou les
transports ».
Ce sont les représentants politiques de l'oligarchie
financière qui organisent les coupures dans les programmes sociaux et
les services publics et adoptent des lois qui bafouent les droits des
travailleurs du secteur public afin de « soutenir » la direction
actuelle de l'économie de payer les riches. Ils sont placés en position
d'autorité pour décider de la politique gouvernementale en tant que
ministres des Finances ou conseillers nommés par les gouvernements.
L'ex-ministre libéral des Finances Charles Sousa a été directeur des
Services bancaires commerciaux du Groupe financier de la Banque royale
du Canada (RBC) pendant plus de 20 ans. Don Drummond, que le
gouvernement libéral de Dalton McGuinty a nommé conseiller à la
restructuration des services publics, avec comme objectif de garantir
le maintien des paiements de la dette et du déficit, a été
vice-président principal et économiste en chef à la Banque TD
de 2000 à 2010. Ce que le gouvernement Ford fait en ce moment
provient en grande partie de la direction que Drummond a donnée à sa
Commission pour la réforme des services publics, surtout en ce qui a
trait à la restructuration des salaires et des avantages sociaux dans
l'ensemble des services publics et à l'augmentation de la taille des
classes en éducation.
Le 10 octobre 2019, des marches pour l'éducation ont été
organisées partout à Toronto et dans d'autres endroits du sud de
l'Ontario pour demander l'arrêt des coupures à l'éducation publique.
Le premier septembre, Le Marxiste-Léniniste a
souligné que les mesures prises par les conservateurs ontariens avec
cette loi équivalent en pratique « à une forme de retrait de
l'obligation légale du gouvernement d'être redevable de ses actes au
peuple et à la violation des droits des travailleurs du secteur public
en toute impunité. La loi utilise une variante de la fraude des limites
raisonnables aux droits humains et de la clause dérogatoire contenue
dans la Constitution canadienne et sa Charte des droits et libertés. »
Les travailleurs du secteur public de l'Ontario ont
clairement indiqué leur intention de contester la loi 124 en vertu
de la Charte devant la Cour suprême. Même les commentateurs bourgeois
reconnaissent que la loi va à l'encontre des décisions récentes de la
Cour suprême, mais cela n'a pas dissuadé le gouvernement Ford d'aller
de l'avant.
Les travailleurs de l'Ontario ne font pas reposer leurs
efforts sur la perspective d'une issue favorable à la suite d'une
longue procédure judiciaire. La loi 124 a été adoptée alors que
les enseignants et les travailleurs de l'éducation de l'Ontario, qui
sont une des cibles principales de la loi, sont toujours en négociation
pour une nouvelle convention collective. À l'heure actuelle, en plus de
se préparer à contester la loi 124, les syndicats d'enseignants se
préparent à prendre diverses mesures, y compris une grève, pour lutter
pour des salaires et des conditions de travail justes et pour défendre
le système d'éducation publique.
Les enseignants du primaire ont voté
à 98 % en faveur de la grève si nécessaire. Ils seront en
position légale de faire la grève le 25 novembre. À compter
du 26 novembre, ils cesseront d'assister aux réunions du personnel
et aux réunions d'écoles, de participer à toute activité liée au
ministère et d'accomplir toutes sortes d'autres tâches afin de faire
pression sur l'administration des écoles et des conseils scolaires et
sur le ministère de l'Éducation.
Les enseignants et les travailleurs de l'éducation du
secondaire représentés par la Fédération des enseignantes et des
enseignants des écoles secondaires de l'Ontario tiendront des piquets
d'information en dehors des heures de travail et entreprendront un
retrait limité de services le 26 novembre. Les enseignants et les
enseignants suppléants ont appuyé la grève à 95,5 %, tandis
que 92 % des travailleurs de l'éducation ont eux aussi voté
en appui à des moyens d'action.
Les enseignants des conseils scolaires catholiques ont
voté à 97 % en faveur de la grève mais ne sont pas encore
légalement en position de la déclencher.
Les étudiants de trois universités à Toronto défendent
également l'éducation publique contre les mesures du gouvernement Ford
en matière d'éducation postsecondaire. Le 6 novembre, ils ont
organisé une journée de débrayage pour protester contre les coupures
imposées par le gouvernement Ford à l'éducation publique, à l'aide aux
étudiants et contre le coût croissant de l'enseignement postsecondaire
dans la province.
Le SCFP-Ontario est également en action contre l'attaque
du gouvernement Ford contre les droits des travailleurs accidentés.
Sous le slogan « Des communautés pas des coupures », le
SCFP-Ontario a tenu le 14 novembre une action devant le bureau de
circonscription de Doug Ford pour protester contre le refus de la
Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les
accidents du travail (CSPAAT) de reconnaître 93 % des
demandes liées à des problèmes de santé mentale. À l'heure
actuelle, 1,7 million de travailleurs en Ontario ne sont pas
couverts par la CSPAAT et, s'ils sont blessés au travail, ils sont
obligés de se débrouiller seuls. Des organisations comme le Réseau
ontarien des groupes de travailleurs accidentés et d'autres
organisations exigent que tous les travailleurs soient couverts par la
CSPAAT et que le gouvernement Ford cesse de s'attaquer aux travailleurs
les plus vulnérables.
Ligne de piquetage le 14 novembre 2019 devant
le bureau de circonscription de Doug Ford
pour dénoncer la loi 124 et réclamer des mesures pour garantir des
conditions de travail
sécuritaires aux travailleurs temporaires
La Coalition de la santé de l'Ontario (OHC) organise
également la résistance dans toute la province contre les coupures du
gouvernement Ford dans les soins de santé publics. Les compressions
comprennent les services couverts par le Régime d'assurance-santé de
l'Ontario, la privatisation de la prestation de soins communautaires
aux aînés et autres personnes, les plans de privatisation et de
réduction des services d'ambulance dans la province, la réduction
de 35 à 10 du nombre d'unités de soins de santé publique de
l'Ontario, la réduction des services de soins de santé mentale et
encore. Des manifestations et d'autres actions ont eu lieu à Chatham et
à Toronto. D'autres manifestations sont été appelées à
Sault-Sainte-Marie le 30 novembre et à Ottawa le 7 décembre.
Les détails sont disponibles sur le site
Web
de
l'OHC.
Rassemblement régional pour la santé organisé par la Coalition de la
santé de l'Ontario le 9 novembre 2019
À titre
d'information
« La loi 124 est une attaque directe
contre les droits de négociation collective de chaque travailleur de la
province ... La Fédération du travail de l'Ontario s'est engagée à la
combattre à chaque étape et nous examinons toutes nos options – tant
politiques que juridiques -- y compris une contestation judiciaire sur
la base de la Charte. Maintenant que le projet de loi a été adopté, je
ne peux pas imaginer un scénario qui ne donne pas lieu à une
contestation sur la base de la Charte ... Les accords que les syndicats
négocient au nom de leurs membres doivent être négociés à la table des
négociations, pas à la législature. » - Chris Buckley, président,
Fédération du travail de l'Ontario, 7 novembre 2019
« Il s'agit d'une loi [124] rétrograde qui empêchera
pendant des années la majorité des 280 000 membres du SCFP
[Syndicat canadien de la fonction publique] de l'Ontario, ainsi que des
dizaines de milliers de travailleurs de première ligne qui travaillent
dur et qui appartiennent à d'autres syndicats, d'exercer leur droit
constitutionnellement protégé de négocier librement. C'est absolument
honteux ... Il n'y a pas de services sans les personnes qui font ce
travail et ce sont ces personnes qui sont touchées par cette loi
rétrograde. Toute cette spéculation sur un changement de cap des
conservateurs de Ford ne fait que jeter de la poudre aux yeux. La loi
124 prouve que leur ordre du jour consistant à réduire les services
publics et à blâmer les travailleurs de première ligne pour le déficit
n'a pas changé. » - Fred Hahn, président, SCFP-Ontario, 7 novembre
2019
« Cette législation est clairement motivée par une
idéologie et non par une politique publique judicieuse. La loi 124
dépouille le corps enseignant ontarien de droits démocratiques
fondamentaux. Tout cet exercice a été justifié sur la base d'une crise
fabriquée de toutes pièces et d'un ensemble grotesque de consultations
publiques. La coûteuse consultation a été menée par un conseiller
juridique externe et non par des fonctionnaires ou des élus. Il
s'agissait clairement d'un simulacre pour justifier une législation qui
avait presque certainement été rédigée bien avant le début des
consultations. Il est irresponsable de la part du gouvernement
d'introduire cette mesure perturbatrice dans le secteur public sans la
moindre preuve de ses prétendus impacts économiques ou autres. L'Union
des associations des professeurs des universités de l'Ontario (OCUFA)
est également profondément préoccupée par les pouvoirs considérables
conférés au président du Conseil du Trésor dans le projet de loi.
Donner aux ministres le pouvoir, à sa « seule discrétion », de
prendre des décisions concernant les conventions collectives et les
sentences arbitrales est au mieux contraire aux principes
démocratiques. » - OCUFA, le 19 juin 2019
La « Loi de 2019 visant à préserver la
viabilité du secteur public pour les générations futures »
foule aux pieds les droits de négociation collective et cible les
travailleurs du secteur public avec des mesures d'austérité injustes
pour les trois prochaines années. La législation garantit que les
indemnités versées aux éducateurs et aux autres travailleurs du secteur
public continueront de prendre du retard par rapport au taux
d'inflation. L'adoption de la loi survient juste un jour après que le
ministre des Finances s'est vanté auprès des Ontariens que l'économie
est florissante et que le gouvernement avait plus d'un milliard de
dollars d'avance sur ses objectifs de réduction du déficit.
« Les syndicats, qui sont tous présentement en
négociation avec le gouvernement pour leurs nouvelles conventions
collectives, envisagent une contestation judiciaire de la nouvelle loi,
qui viole vraisemblablement les droits de leurs membres en vertu de la
Charte. Les syndicats se sont engagés dans les négociations de bonne
foi et font tout en leur pouvoir pour faire avancer le processus.
L'adoption de ce projet de loi vient d'assombrir la perspective d'une
négociation de bonne foi. » - Déclaration conjointe de la
Fédération des enseignantes et enseignants du secondaire de l'Ontario,
de la Fédération des enseignantes et enseignants de l'élémentaire de
l'Ontario, de l'Association des enseignants catholiques anglophones de
l'Ontario et de l'Association des enseignantes et enseignants
franco-ontariens, 7 novembre 2019
« La loi 124 viole les droits
constitutionnels des travailleurs ontariens et verra les familles
accuser encore plus de retard dans leurs efforts pour faire face au
coût de la vie. [...] Le [Syndicat des Métallos], qui représente des
milliers de travailleurs du secteur public, en particulier dans le
secteur universitaire, estime que la loi de Ford sera annulée par les
tribunaux ... Les tribunaux ont à plusieurs reprises déclaré que ce
type de législation violait les droits des travailleurs garantis par la
Charte d'être capables de négocier librement et collectivement avec
leurs employeurs ... Plus récemment, le gouvernement libéral précédent
en Ontario avait imposé une loi similaire qui attaquait ces droits
fondamentaux et les tribunaux l'avaient déclarée catégoriquement
inconstitutionnelle. » - Marty Warren, directeur pour l'Ontario,
Syndicat des Métallos, 8 novembre 2019
« En tant que dirigeants élus de l'un des plus
importants syndicats du secteur public en Ontario, nous jurons de
lutter vigoureusement devant les tribunaux et l'opinion publique contre
les mesures législatives draconiennes et sexistes du gouvernement Ford
visant à réduire les salaires. Dans les deux cas, nous allons gagner.
En ciblant injustement les travailleurs du secteur public - dont la
majorité sont des femmes - la loi124 est une attaque contre les femmes.
À une époque où le gouvernement devrait s'employer activement à réduire
l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes, le gouvernement
Ford l'augmente activement. La loi 124 constitue également une
violation manifeste du droit constitutionnel des travailleurs du
secteur public à la négociation collective libre et équitable. Comment
la négociation peut-elle être libre alors qu'elle est soumise à un
plafond ? » - Warren Thomas et Eddy Almeida, respectivement
président et vice-président, Syndicat des employés de la fonction
publique de l'Ontario, 8 novembre 2019
L'OTAN à 70 ans
No to NATO! à
Londres le 2 avril 2019, lors du 70e anniversaire de la création de
l'OTAN
Les organisations britanniques antiguerre Stop the War
Coalition, Campaign for Nuclear Disarmament (CND) et No To NATO, No to
War Network organisent des actions partout en Grande-Bretagne à
l'occasion du Sommet de l'OTAN qui se tient en décembre en Angleterre.
Les organisateurs écrivent :
« Les 3 et 4 décembre, l'Organisation du
Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) fêtera ses 70 ans avec un
Sommet des chefs d'État à Londres. Avec la participation de Donald
Trump, Boris Johnson et Recep Tayyip Erdogan à ce rassemblement de la
plus grande alliance militaire armée nucléaire au monde, il est
essentiel que les mouvements pacifistes et antiguerre soient mobilisés
à pleine capacité pour s'opposer à ce que John Pilger appelle ‘une
invention américaine conçue pour imposer le pouvoir américain à
l'Europe'. En prévision des manifestations qui auront lieu le 3
décembre à l'occasion de la réception donnée par la reine aux
dirigeants de l'OTAN, nous organisons un contre-sommet au centre de
Londres. L'événement rassemblera des voix contre la guerre de toute
l'Europe et d'ailleurs pour débattre du bellicisme nucléaire de l'OTAN
et de ses guerres interventionnistes, et exposer comment la société
civile peut oeuvrer pour abolir l'OTAN et créer un monde plus pacifique.
« L'OTAN est par nature un bras puissant
de la politique étrangère américaine et de plus en plus dangereux entre
les mains de l'irresponsable Donald Trump. Nous devons agir contre
l'OTAN. Joignez-vous à nous pour dire 'non à l'OTAN' le 30
novembre. »
Les organisateurs écrivent :
« Donald Trump se rendra à Londres en décembre pour le
sommet des chefs d'État de l'OTAN. Mardi le 3 décembre, la reine
donnera une réception pour les dirigeants de l'OTAN au palais de
Buckingham. Il est crucial que nous élevions nos voix contre la plus
grande alliance militaire armée nucléaire au monde, supervisée par l'un
des présidents les plus irresponsables de l'histoire des États-Unis.
« Donald Trump est un raciste et un misogyne qui nie
l'existence des changements climatiques qui menacent ici les
communautés et déstabilisent le reste de la planète.
« L'OTAN, en tant qu'alliance nucléaire et militaire
agressive et expansionniste, joue un rôle dangereux à l'échelle
mondiale : elle est toujours en Afghanistan depuis 18 ans et
prend davantage d'expansion en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en
Amérique latine.
« Le sommet est une occasion cruciale pour notre
mouvement de s'opposer à Trump, à son bellicisme nucléaire, à son
interventionnisme et à ses politiques sociales et politiques
destructrices. Unissons-nous contre la guerre et l'agression militaire
et faisons en sorte que la visite du président Trump en Grande-Bretagne
reçoive la réponse qu'elle mérite.
« Rassemblons-nous le 3 décembre à Trafalgar Square
pour entendre de la musique et des discours avant de marcher vers
Buckingham Palace pour dire haut et fort : non à Trump, non à
l'OTAN ! »
Contre-sommet international
Samedi le 30 novembre, de 10 h30
à 17 h 30
Église Bloomsbury Central Baptist, 235 avenue Shaftesbury, Londres
WC2H 8EP
Pour
information cliquer
ici
Manifestation
3 décembre à 16 h
Rassemblement à Trafalgar Square suivie d'une marche vers Buckingham
Palace
Facebook
Le 11 novembre, la marche intitulée « Rage contre
la machine de guerre » a rassemblé divers individus et groupes qui
se sont élevé contre toutes les guerres, les atrocités et les
ingérences des États-Unis commises contre les peuples du monde entier.
Les marcheurs exigeaient la fin du financement de la guerre et
ciblaient les monopoles de guerre, l'économie de guerre et le
gouvernement de guerre. Se déroulant dans le cadre des campagnes
électorales de 2020, les marcheurs ont dénoncé tant les démocrates
que les républicains comme des partis de guerre qui refusent de donner
suive au vaste sentiment antiguerre de la majorité du pays appelant à
la fin des guerres menées par les États-Unis. En saluant les actions à
la défense de l'environnement et de l'affirmation du droit des jeunes à
un avenir radieux, les marcheurs ont souligné que le Pentagone est le
plus grand pollueur au monde et que les guerres et les armées des
États-Unis empoisonnent l'eau, le sol et les êtres humains à l'échelle
de la planète, rendant souvent la terre inhabitable. Arrêter la guerre
est essentiel pour arrêter les changements climatiques.
Commençant à la Maison-Blanche et
défilant un vendredi au cours de la journée pour sensibiliser le
public, les manifestants se sont ensuite rendus au Fonds monétaire
international (FMI), responsable d'attaques massives contre les
programmes sociaux et la souveraineté des pays du monde entier, tout en
tirant profit des guerres et des énormes dettes imposées aux peuples.
Les marcheurs se sont également rendus devant les bureaux du Conseil de
l'Atlantique, qui occupent un bâtiment non identifié, ce qui correspond
à son rôle de dissimuler son influence à promouvoir la domination et
l'emploi de la force par les États-Unis, grâce à l'Organisation du
Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Comme le soulignent les tracts
distribués, le Conseil de l'Atlantique vise spécifiquement le mouvement
antiguerre, à l'aide de la désinformation tout en, par exemple, faisant
supprimer 800 pages Facebook, dont beaucoup s'opposent aux guerres
et aux crimes commis par les États-Unis. Aucune explication n'a été
donnée pour la suppression de ces pages Certaines des pages avaient des
millions de « j'aime », y compris Police the police, Cop Block et
Free Thought Project.
L'action s'est ensuite déplacée au Washington Post,
où
a
été dénoncé le propriétaire actuel du Post et PDG d'Amazon, Jeff
Bezos, en tant que contractuel auprès de la CIA et responsable de la
mésinformation et de la désinformation généralisées du Post. Cela
incluait son échec constant à même rendre compte des manifestations
antiguerre et de nombreux autres efforts des résidents du District de
Columbia à la défense de leurs droits.
À chaque arrêt et sur tout le parcours, des tracts
contenant des informations sur le rôle des différentes forces
favorables à la guerre ont été distribués aux nombreux passants et
travailleurs. Cette sensibilisation du public était un élément
important de l'action et reflétait la nécessité pour les manifestations
d'aujourd'hui d'être dirigées vers le public et d'engager les gens dans
la discussion et à prendre publiquement une position contre la machine
de guerre et le gouvernement de guerre des États-Unis. Il est important
de mettre la question de la guerre et de la paix à l'ordre du jour
pendant les élections et de demander aux candidats d'appuyer
l'appel: « Ramenez toutes les troupes américaines au pays
maintenant ! » C'est une solution que les peuples exigent ici et à
l'étranger.
La marche a été suivie par un sommet le lendemain, au
cours duquel toutes les personnes impliquées ont pu partager leur
expérience en matière d'organisation et fournir des informations sur
les luttes en cours. Les discussions ont mentionné les efforts du
peuple syrien pour chasser les États-Unis de leur pays, les
Vénézuéliens qui défendent leur droit de décider de leur gouvernement
contre les efforts américains pour un changement de régime et qui
s'opposent au crime de châtiment collectif, dont les sanctions, contre
les peuples.
L'importance que le peuple compte sur ses propres
moyens, et non sur le gouvernement, notamment pour organiser le travail
de manière à engager et mobiliser le public de manière constante, a été
soulignée. Il en va de même pour la nécessité d'être proactif,
d'avancer un programme antiguerre pro-peuple et de ne pas se limiter à
réagir au programme défini par les dirigeants et leurs partis
favorables à la guerre.
(Voice of Revolution)
- Nick Lin -
Manifestation à Washington le 30 mars 2019 lors de la rencontre des
ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN pour marquer le
70e anniversaire de la création de l'OTAN le 4 avril 1949
Le 12 novembre, le secrétaire général de l'OTAN,
Jens Stoltenberg, s'est vu décerner le prix de « diplomate de
l'année » par la revue Foreign Policy lors d'une cérémonie
à Washington. En acceptant le prix du rédacteur-en-chef Jonathan
Tepperman, Stoltenberg a plaidé en faveur d'« une incessante diplomatie
transatlantique, appuyée par une défense transatlantique
crédible ». Il a surnommé l'OTAN « un multiplicateur unique de la
force diplomatique », et a dit que « lorsque 29 nations
parlent d'une seule voix, c'est plus puissant que toute autre voix au
monde ».
C'est une façon on ne peut plus
intéressée de dire les choses. Le terme « multiplicateur de
force » appartient au domaine du combat militaire. Le département
américain de la Défense le définit comme suit : « Une capacité
qui, ajoutée à une force de combat et utilisée par elle, augmente
considérablement le potentiel de combat de cette force et augmente
ainsi la probabilité de réussite de la mission. » C'est le
contraire de la diplomatie, où les différends sont résolus par des
moyens pacifiques. Selon le secrétaire général de l'OTAN, la menace
coercitive de la force de l'OTAN se renforce et est essentielle à
l'efficacité de la diplomatie.
Dans son discours d'acceptation, Stoltenberg explique en
détail les préparatifs de guerre de l'OTAN en invoquant pour les pays
de l'OTAN des menaces militaires où il n'en existe aucune. Il rappelle
l'encerclement agressif de la Russie où l'OTAN continue de masser des
forces militaires en Europe de l'Est, affirmant que « nos efforts
diplomatiques ne peuvent être efficaces que si nous mettons la Russie
au défi à partir d'une position de dissuasion et de défense
crédible ». Pareillement, il laisse entendre que la Chine
constitue une menace pour les pays de l'OTAN quand il dit que « la
diplomatie combinée à la puissance militaire est également importante
pour nous adapter à un rapport de forces mondial en constante
évolution. La Chine sera bientôt un élément clé. La Chine aura bientôt
la plus grande économie du monde. Et elle dispose déjà du deuxième
budget le plus important en matière de défense, investissant
massivement dans de nouvelles capacités. » La Chine n'a pas envahi
les autres pays ni procédé à des coups d'État ni à des changements de
régime, mais elle constituerait pourtant une menace pour les pays de
l'OTAN. La soi-disant diplomatie est tout simplement une façade qui
dissimule carrément l'agression qui sert les intérêts des pays de
l'OTAN, en particulier des grandes puissances.
En ce qui concerne l'OTAN qui représente « 29 pays
parlant d'une seule voix [plus] puissante que toute autre dans le
monde », cela ne reflète pas la réalité. Une scission importante
existe actuellement au sein de l'OTAN, entre les États-Unis et les
autres membres, l'administration Trump estimant que l'OTAN est
inefficace et constitue un obstacle aux objectifs des États-Unis, car
elle ne fonctionne pas sans les forces armées et le financement
américains. En outre, 29 pays sur les 200 qui existent dans
le monde représentent une petite minorité par rapport à d'autres
groupes internationaux tels que le Groupe des 77 ou le Mouvement
des pays non alignés. Puis, alors que le Groupe des 77 et le
Mouvement des pays non alignés opèrent dans le cadre des Nations unies
et de la primauté du droit international, l'OTAN ne le fait pas. C'est
une alliance militaire voyoue qui fait fi de la règle du droit
international. La majorité des peuples du monde s'opposent à ses
activités agressives et la qualifient d'« organisation terroriste de
l'Atlantique Nord ». Contrairement aux propos sophistiqués de
Stoltenberg, la réalité montre que l'OTAN sert des objectifs agressifs
étroits et s'impose aux autres conformément à la doctrine impérialiste
de « la raison du plus fort ».
Qui est la revue Foreign Policy
Il est pertinent de se demander qui est la revue Foreign
Policy qui a proclamé le secrétaire général de l'OTAN « diplomate
de l'année ».
Foreign Policy est une publication américaine,
créée en 1970 dans la tourmente de la guerre du Vietnam, dont les
fondateurs ont défendu des conceptions réactionnaires en vogue dans le
monde. Elle a été cofondée par Samuel P. Huntington et Warren Demian
Manshel. Huntingdon était un idéologue impérialiste connu pour sa
théorie du « choc des civilisations ». Manshel était un banquier
investisseur, rédacteur en chef, éditeur et diplomate. De 1954
à 1955, il a été directeur et agent administratif principal du
Congrès pour la liberté de la culture, une organisation anticommuniste
d'intellectuels américains et européens.
Foreign Policy a des liens concrets avec la
conférence belliciste annuelle du Forum d'Halifax sur la sécurité
internationale. Depuis 2017, Foreign Policy est désignée
comme « partenaire médiatique » du Forum d'Halifax. Ce statut lui
a été conféré en 2017 lorsque Jonathan Tepperman, vice-président
du Forum, est également devenu rédacteur en chef de Foreign Policy.
Cette
année-là,
elle a décerné à Chrystia Freeland son prix de «
diplomate de l'année ». Cette même année, Freeland a lancé le
Groupe de Lima, une minorité de pays au sein de l'Organisation des
États américains qui a pour mission l'intervention étrangère et le
changement de régime au Venezuela.
L'OTAN a récemment vanté sa coopération avec les
Nations unies. C'est apparemment une contradiction dans les termes,
étant donné que l'ONU a été fondée après la Seconde Guerre mondiale sur
la base de la défense de la paix internationale en défendant la
souveraineté et l'égalité de toutes les nations et en établissant les
mécanismes qui permettent de résoudre les différends par des moyens
diplomatiques. L'OTAN, pour sa part, a été fondée dans le but exprès de
saper l'ONU et d'imposer aux relations internationales une idéologie de
la guerre froide pour faire avancer les objectifs de l'impérialisme
anglo-américain.
Le 7 novembre, le Comité militaire
de l'OTAN a invité le lieutenant-général Carlos Humberto Loitey,
conseiller militaire de l'ONU, à un exposé sur ses activités. Le
maréchal et chef de l'air, Sir Stuart Peach, président du Comité
militaire de l'OTAN, a dit : « Depuis 2008, notre coopération
s'est considérablement développée. En 2018, nous avons signé une
nouvelle déclaration commune visant à renforcer notre coopération.
Aujourd'hui, nous travaillons en étroite collaboration en Afghanistan
et en Irak et les opérations de l'OTAN sont menées sous le mandat du
Conseil de sécurité des Nations unies. L'OTAN a également annoncé son
soutien aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. L'OTAN et l'ONU
peuvent encore travailler ensemble. »
Le conseiller militaire des Nations unies a fait
référence aux opérations de maintien de la paix de l'ONU en termes
d'implication des pays de l'OTAN, affirmant que les membres de l'OTAN
affectent plus de 5 000 militaires aux opérations de maintien
de la paix des Nations unies. Il a également expliqué que l'OTAN avait
aussi fourni un soutien aux opérations commanditées par l'ONU,
notamment une assistance logistique aux opérations de maintien de la
paix approuvées par l'ONU au Darfour, au Soudan et en Somalie ;
soutien aux opérations de secours en cas de catastrophe menées par
l'ONU au Pakistan ; et fourniture d'une escorte aux navires
marchands chargés de fournitures humanitaires du Programme alimentaire
mondial au large des côtes somaliennes.
Selon l'OTAN, « la coopération pratique entre l'OTAN et
l'ONU s'étend au-delà des opérations, et comprend notamment la
coopération dans la lutte contre l'utilisation abusive de technologies
par des terroristes, la lutte contre les engins explosifs improvisés,
la sécurité des frontières et l'assistance aux alliés de l'OTAN pour
l'identification et la poursuite des combattants terroristes étrangers.
et le renforcement des capacités pour faire face aux menaces posées par
les attaques terroristes par des armes chimiques, biologiques,
radiologiques ou nucléaires. »
Le Maréchal en Chef de l'Air Peach a
conclu la réunion du 7 novembre en déclarant : « Cette visite
de haut niveau est une occasion de réaffirmer l'engagement de nos
organisations et de discuter des domaines dans lesquels nous pourrions
renforcer notre coopération pratique tout en restant complémentaires et
en évitant les dédoublements. Nous pourrions tous les deux gagner à
travailler ensemble à l'évaluation et à la gestion des crises, au
partage des informations, à la formation et à l'éducation, à la lutte
contre la corruption dans le secteur de la défense, à la promotion du
rôle des femmes dans la paix et la sécurité, à la protection des
civils, y compris les enfants, dans les conflits armés, à la lutte
contre la violence sexuelle et sexiste, et le contrôle et la
non-prolifération des armes. »
Le rapport de l'OTAN sur la réunion du 7 novembre
mentionne également les résolutions du Conseil de sécurité des Nations
unies qui donnent « le mandat pour les opérations de l'OTAN dans
l'ouest des Balkans, en Afghanistan et en Libye. Elles ont également
fourni le cadre à la mission de formation de l'OTAN en Irak. ».
Plutôt que de démontrer un domaine de coopération, ces activités
montrent bien comment le Conseil de sécurité des Nations unies a été
coopté à prendre des positions bellicistes afin de fournir un vernis
juridique aux guerres d'agression injustes dans tous ces pays.
Dans l'ensemble, cette situation montre le danger
croissant que représente l'OTAN, non seulement pour ses agressions
ouvertes mais aussi par ses tentatives de donner un visage humanitaire
à ses préparatifs de guerre et de se présenter comme une organisation
légitime apte à intervenir dans les affaires sociales, politiques et
économiques. Cela ne doit pas passer.
Le processus de destitution se poursuit
aux États-Unis
- Voice of Revolution -
Les audiences publiques sur la destitution de Trump,
télévisées en direct, ont débuté et divers représentants y témoignent.
Les médias monopolisés font des reportages qui relatent chaque détail
des nombreuses heures de témoignages et des centaines de pages
dépositions. Ils donnent libre cours aux spéculations à savoir si les
diverses déclarations ont été bénéfiques ou nocives pour Trump et
reproduisent ses nombreux gazouillis. On tente de submerger tout le
monde dans le détail du moindre commentaire de chacun, du rôle que le
président a joué ou n'a pas joué, ou si certains individus n'ont fait
que suivre ses ordres ou pas, etc. Trump a aussi déclaré qu'il ne
collaborera pas avec le Congrès aussi longtemps que le processus de
destitution est en marche. Tout cela ne fait que mettre en lumière
l'exacerbation des conflits dans les cercles dirigeants sur comment
rétablir la confiance dans un système dysfonctionnel et préserver
l'unité du pays dans un contexte de guerre entre les factions au
pouvoir.
La question qui se pose au peuple,
cependant, n'est pas qu'il y a des luttes de pouvoir et des conflits au
sein des cercles dirigeants mais bien qu'il est confronté au besoin de
s'investir lui-même du pouvoir politique. Avec ou sans destitution, le
système actuel de démocratie représentative par et pour les riches ne
sert pas les intérêts du peuple. C'est un fait incontournable reflété
par le vaste rejet par le peuple de la direction actuelle du pays, son
mécontentement vis-à-vis le processus électoral, y compris les nombreux
débats des démocrates qui ne tiennent pas compte des principales
préoccupations du peuple, comme les questions de guerre et de paix,
l'inégalité, la pauvreté et le besoin de solutions et non de paroles
pour régler les problèmes de l'environnement et garantir un avenir à la
jeunesse.
Ce qu'il faut à l'heure actuelle, c'est la politique
d'habilitation, la politique par et pour la classe ouvrière et le
peuple. Les cercles dirigeants, y compris au moyen de la destitution,
tentent de déshabiliter et de dépolitiser le peuple afin de préserver
leur pouvoir. Ils veulent réduire le rôle du peuple à celui de soutenir
l'un ou l'autre des individus qui témoignent, être pour ou contre le
processus de destitution, se désespérer de l'« apathie » des
Américains face à tout le processus, etc.
On ne résoudra pas la présente crise des institutions,
leur dysfonction, leur absence de démocratie, en nous laissant
submerger dans le processus de destitution et en prenant position pour
ou contre ce processus. S'il y a en effet une vaste grogne contre
Trump, les actions et les organisations de toutes sortes reflètent une
préoccupation plus profonde vis-à-vis la démocratie elle-même, une
démocratie qui fait fi de la volonté de la majorité, qui ne répond pas
aux préoccupations du peuple, qui prétend agir au nom du peuple mais ne
sert pas ses intérêts. Les préoccupations du peuple sont passées sous
silence tandis que les crimes du gouvernement, au pays et à l'étranger,
qui sont beaucoup plus graves encore que ceux qui font l'objet de cette
enquête en destitution, se poursuivent impunément.
Dans la façon de faire actuelle, il n'y a
pas moyen de tenir le gouvernement responsable du génocide contre les
Afro-Américains et les peuples autochtones, de la colonisation de Porto
Rico, de la militarisation de la frontière et de la police, des guerres
agressives illégales, du châtiment collectif de pays entiers, etc.
Pourquoi n'y a-t-il pas d'audiences publiques sur ces questions de
préoccupation générale ? Pourquoi n'y a-t-il aucun témoignage
venant du peuple ? Pourquoi n'y a-t-il aucune accusation portée
contre les personnes responsables de ces crimes ? La réponse à ces
questions et que cela révèlerait la nature antidémocratique du système
lui-même, ce que les cercles dirigeants veulent éviter à tout prix.
Par ses nombreuses luttes, le peuple fait entendre ses
préoccupations et parle en son propre nom en faisant valoir ses propres
intérêts. Il faut dès maintenant intensifier le travail pour la
politique d'investir le peuple du pouvoir, mettre cette question au
premier plan à mesure que les nombreuses luttes pour les droits
s'intensifient.
Voice of Revolution est une publication de
l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis.
(5 novembre 2019.
Traduction : LML)
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