Numéro 32 - 23 novembre 2019

Le Forum d'Halifax sur la sécurité internationale 2019

Le « Davos de l'industrie de la défense »

Pas de port pour la guerre!
Faisons du Canada une zone de paix!


CALENDRIER D'ÉVÉNEMENTS


Les tentatives de recruter les femmes pour l'agression et la guerre


Le cabinet du gouvernement libéral est assermenté

Un exercice de relations publiques pour donner l'impression que le gouvernement minoritaire est représentatif

- Peggy Morton -


Des congrès syndicaux au Québec et en Ontario en novembre

Les travailleurs du Québec et de l'Ontario discuteront d'une
voie vers l'avant
- Pierre Chénier -


L'offensive antisociale du gouvernement Ford pour
payer les riches

La résistance se développe à l'échelle de la province


À titre d'information

Qui a dit quoi en opposition à la loi antisociale


L'OTAN à 70 ans

Opposition au sommet du 70e anniversaire de l'OTAN
durant les élections en Grande-Bretagne

Marche contre la machine de guerre et ses atrocités aux États-Unis

L'OTAN en tant que « multiplicateur unique de la force diplomatique »

- Nick Lin -

L'Alliance militaire agressive et les Nations unies discutent
du « renforcement de la coopération pratique »


Le processus de destitution se poursuit aux États-Unis

S'organiser pour que le peuple parle en son propre nom

- Voice of Revolution -



Le Forum d'Halifax sur la sécurité internationale 2019

Le « Davos de l'industrie de la défense »

Le 11e Forum annuel d'Halifax sur la sécurité internationale (FHSI) a lieu du 22 au 24 novembre 2019. L'organisation No Harbour for War appelle à un rassemblement le 23 novembre à 13 h et à une table ronde et une réunion à 18 h 30 pour exprimer l'opposition à ce rassemblement belliqueux. Le FHSI représente des intérêts privés étroits qui sont liés aux guerres des États-Unis et à leurs efforts de domination mondiale en association avec des partenaires, des commanditaires et des « leaders d'opinion » des médias que le Canada réunit à Halifax une fois par année.

Dès sa création à partir de Washington sous le parrainage de l'OTAN en 2009, le Forum de Halifax sur la sécurité internationale s'est vanté d'être le « Davos de l'industrie de la défense ». À l'époque, la politique impérialiste des États-Unis, qui était basée sur la politique du bord de l'abîme du président Bush, était en pleine crise. Puis, Obama a entrepris de reformuler l'ordre du jour des États-Unis, ainsi que celui de l'OTAN qui était passée de 16 à 28 membres à part entière, et de lui donner une nouvelle doctrine stratégique dans le cadre de son ordre du jour impérialiste pour justifier la position des États-Unis comme puissance mondiale supérieure même aux Nations unies. Le FHSI, qui rassemble aujourd'hui des représentants de 90 pays, comparé à 17 en 2009, est devenu un outil important de cet ordre du jour. La liste de ses commanditaires montre clairement qu'il s'agit d'un instrument composé de monopoles et d'oligopoles géants de l'armement et de l'énergie, ainsi que du capital financier international impliqué dans le commerce de la guerre, le commerce le plus rentable de tous. À cette fin, il fonctionne comme un mécanisme politique et idéologique permettant de renforcer le contrôle des États-Unis, d'intégrer le Canada et d'autres pays à la machine de guerre américaine et de participer à la destruction nationale. Derrière le dos du peuple canadien, les gouvernements du Canada, d'abord le gouvernement Harper puis maintenant le gouvernement Trudeau, y participent pour s'ajuster aux exigences des États-Unis et adapter davantage le processus de prise de décision du Canada aux exigences de l'OTAN.

Le FHSI est bien camouflé dans les médias. Les techniques de la conférence de guerre de Halifax dirigée par les États-Unis pour vendre la guerre sont des stratégies de désinformation bien connues des peuples du monde, connues avant et pendant l'invasion anglo-américaine de l'Irak. C'est à ce moment que l'expression « armes de déception massive » qui faisait référence à la désinformation organisée par l'État sur les présumées armes de destruction massive de l'Irak - est devenue courante.[1] Le FHSI et les médias monopolisés s'efforcent de camoufler leurs objectifs de guerre en les enjolivant sous des propos sur comment ces monopoles philanthropiques soutiennent les « efforts de collaboration » « vers la prospérité mondiale » et un « engagement ferme, chaque jour, à construire un monde plus sûr », ce qui favorise les objectifs de guerre des impérialistes américains et leur lutte pour la domination mondiale. Les membres individuels du panel provenant de groupes de réflexion portent de faux titres académiques tels que « agrégé supérieur de recherche non-résident » et « chercheur adjoint auxiliaire », « experts en droits de l'homme », etc. Les journalistes invités et triés sur le volet sont décrits comme des « leaders d'opinion ». Leur mission principale est de fournir des arguments pour des guerres fondées sur des doctrines impérialistes telles que « la responsabilité de protéger » qui appuient les impérialistes américains et leurs alliés. L'objectif est de s'assurer que les Canadiens, et en particulier la classe ouvrière, ne se donnent pas la peine d'examiner, d'analyser et de discuter sérieusement les forces en cause, leurs liens avec l'économie et sa réalité, et la voie vers l'avant pour défendre leurs propres intérêts et leurs droits.

De l'information peut être trouvée sur les commanditaires et les partenaires, mais aucune explication n'est disponible sur ce qu'implique une telle commandite. Les détails des « partenariats » sont gardés secrets. En outre, les deux tiers des séances sont secrètes et se déroulent à huis clos. Mais les faits parlent d'eux-mêmes. [Voir le supplément du TMLW du 23 novembre 2019]

Les Canadiens devraient exiger l'interdiction du FHSI ainsi que le retrait du Canada de l'OTAN et du NORAD et leur démantèlement. Aucune force étrangère ne devrait être autorisée à opérer sur le territoire canadien et les forces canadiennes devraient être ramenées au pays pour défendre le Canada sur la base des besoins définis par le peuple canadien, et non par les impérialistes américains, l'OTAN et les services secrets. Aucun navire de guerre étranger, qu'il soit armé ou non d'armes nucléaires ou à propulsion nucléaire, ne devrait être autorisé à utiliser nos ports. Tous les groupes de réflexion étrangers et les institutions universitaires canadiennes parrainées par l'OTAN devraient être démantelés. Tous les groupes de façade et les organisations non gouvernementales qui défendent les objectifs de la guerre impérialiste doivent être rejetés par le peuple.

Opposons-nous à la Conférence de guerre de Halifax et aux objectifs
guerriers du gouvernement canadien !
Pas de port pour la guerre !
Faisons du Canada une zone de paix !

Note

1. Hill+Knowlton Canada est représenté par Peter Donolo, vice-président. Hill+Knowlton est un monopole américain des relations publiques connu pour ses pratiques frauduleuses et corrompues. C'est cette entreprise qui avait orchestré la tristement célèbre « fausse nouvelle » dans laquelle une Koweïtienne âgée de 15 ans affirmait avoir vu des soldats irakiens, qui faisaient partie des troupes d'invasion du Koweït, sortir des bébés koweïtiens de leurs incubateurs et les tuer en les jetant par terre. Ce « reportage » sensationnaliste a été utilisé pour légitimer l'invasion de l'Irak par les impérialistes américains en 1991. Hill+Knowlton a reçu 10 millions de dollars américains pour services rendus.

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Les tentatives de recruter les femmes
pour l'agression et la guerre

Le Forum de Halifax sur la sécurité internationale (FHSI) fait la promotion d'un rôle des femmes dans la défense de la paix et de la sécurité, mais le définit d'une manière qui sert les impérialistes américains et l'alliance agressive qu'est l'OTAN. Cette soi-disant sécurité repose sur la destruction des pays qui refusent de se soumettre au diktat impérialiste américain. Dans le sillage du chaos et de la violence créés par les interventions et les occupations de l'OTAN, les premiers à souffrir sont les femmes et les enfants.

En octobre, pour la première fois depuis 2009, deux femmes ont été nommées au conseil d'administration du FHSI : Tammy Harris, ancienne commandante adjointe en chef de l'Aviation royale canadienne, et Cindy McCain, responsable du McCain Institute, basé à Washington. Le sénateur américain aujourd'hui décédé John McCain, fauteur de guerre et défenseur de l'exceptionnalisme américain, qui a donné son nom à l'institut, avait des liens de longue date avec le FHSI. L'institut est financé par de nombreux monopoles de l'armement et de l'énergie ainsi que par le gouvernement du royaume féodal d'Arabie Saoudite.

En septembre 2018, le FHSI a créé le Programme de bourse de paix pour les femmes. Il s'agit d'un programme d'endoctrinement et non d'étude académique. À chaque année, des officières militaires sont sélectionnées au sein du bloc de l'OTAN et sont invitées à une « grande tournée » des États-Unis et du Canada en route vers la conférence de Halifax.

Selon le communiqué de presse :

« Les participantes auront l'occasion de visiter Washington, DC, Silicon Valley, Toronto, Waterloo et Ottawa avant la fin du programme à Halifax, en Nouvelle-Écosse.

« Les associées pourront aussi rencontrer des dirigeants gouvernementaux, militaires et intellectuels lors de leur voyage dans les capitales politiques et technologiques des États-Unis et du Canada pour mieux saisir les défis stratégiques américains et canadiens et mieux connaître les technologies de pointe et leurs effets transformateurs sur les réalités de la sécurité nationale. »

On doit présumer que c'est ce que veut dire « rehausser le profil des femmes à tous les niveaux au sein de l'Alliance ».

Cette stratégie de recruter des femmes a vu le jour au FHSI de 2017, lorsque le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé que la canadienne Clare Hutchinson deviendrait la nouvelle Représentante spéciale de l'OTAN pour Femmes, paix et sécurité.

Claire Hutchinson a été conseillère en matière d'égalité des sexes au département des oprations de maintien de la paix des Nations unies. Elle a participé au déploiement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban de juillet 2012 à décembre 2013 et à la MIssion d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo d'octobre 2004 à décembre 2007.

Selon Hutchinson et Stoltenberg, le rôle des femmes dans l'armée est de défendre un idéal abstrait et décontextualisé de l'affirmation des femmes, de l'égalité des sexes et de la création d'opportunités pour les femmes. Le contenu d'une mission militaire, à savoir quels intérêts sont servis, ou si elle est juste ou si elle défend la paix, la souveraineté nationale et l'état de droit international, ou s'il s'agit plutôt de crimes de guerre, sont des sujets qui ne doivent pas être discutés.

Par exemple, lors de la cérémonie de février 2016 en l'honneur de 125 policières indiennes participant à la mission des Nations unies au Libéria, Hutchinson a dit :

« Ce que nous faisons au sein de l'armée et de la police, c'est de contrer la perception que c'est un domaine d'hommes et que les femmes ne peuvent pas en faire partie. Nous savons que ce ne sont pas les dangers qui constituent le principal obstacle ni qu'elles ne veulent pas voyager ou laisser leurs enfants. Le principal obstacle est qu'elles ne sont pas au courant des possibilités qui existent. »

Stoltenberg a dit de la nomination de Hutchinson : « L'affirmation des femmes est non seulement un devoir, c'est aussi un choix judicieux : cela fait des pays des endroits plus sécuritaires et stables. L'OTAN est déterminée à changer les choses, y compris par le biais de nos programmes d'entraînement et de nos opérations — par exemple, en déployant des conseillers en matière d'égalité des genres dans les communautés locales d'Afghanistan. Nous visons aussi à rehausser le profil des femmes à tous les niveaux de l'Alliance.

« Il reste beaucoup à faire, mais pour l'OTAN, la paix et la sécurité n'est pas le propre des hommes.

« Je remercie le Canada pour son solide engagement envers les femmes, la paix et la sécurité, et j'ai hâte de bientôt souhaiter la bienvenue à Mme Hutchinson aux quartiers généraux de l'OTAN. »

De son côté, le gouvernement Trudeau, dans le cadre de l'Initiative Elsie, s'est fixé comme tâche déshonorable de convaincre les femmes — qui sont aux premiers rangs de l'opposition à la guerre et à l'agression — de prendre en compte « l'égalité des chances » offerte pour le recrutement de soldats, de policiers ou d'espions pour l'OTAN et ses membres.

À peu près au même moment où le FHSI commençait à faire pression pour le recrutement des femmes, le gouvernement Trudeau a lancé son «Initiative Elsie pour la participation des femmes aux opérations de paix» avec laquelle il s'est donné pour tâche déshonorante de convaincre les femmes - qui sont aux premiers rangs de l'opposition à l'agression et à la guerre - de considérer « l'égalité des chances » offerte comme un incitatitif pour s'engager comme soldats ou policières pour le nouveau « maintien de la paix » plus agressif qui se déroule aujourd'hui sous les auspices de l'ONU.

La nomination de Hutchinson n'est rien de moins qu'une tentative par l'OTAN de reconnaître le Canada et ses activités odieuses et de rehausser ses efforts pour rendre la guerre et l'agression « progressistes ».

Les mains du Canada sont tachées du sang des peuples — que ce soit en Corée, en Yougoslavie, en Libye, en Ukraine, en Haïti ou en Afghanistan, et maintenant, il déploie des troupes en Europe de l'Est pour menacer la Russie et supprimer l'opposition au rôle agressif de l'OTAN en Lituanie, en Ukraine et dans d'autres pays européens.

Personne n'est dupe de ces efforts du Canada pour s'exonérer de ses crimes en se présentant comme le plus grand défenseur des femmes et de la paix. La sécurité et l'affirmation des femmes est dans leur lutte pour leurs propres droits et les droits de tous. Les femmes, en particulier les femmes de la classe ouvrière, sont aux premiers rangs de toutes les luttes pour les droits et contre l'intervention militaire et la guerre.

La tentative de cacher ces intentions en faisant la promotion des femmes en tant qu'instruments de l'impérialisme — que ce soit ouvertement ou sous prétexte de différentes versions de leur ordre du jour des « droits humains » - montre que l'affirmation de l'être humain selon le FHSI et le gouvernement Trudeau est intimement liée à l'agression et à la guerre. C'est d'une hypocrisie sans bornes.

(Source : Tony Seed)

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Le cabinet du gouvernement libéral est assermenté

Un exercice de relations publiques
pour donner l'impression que le gouvernement
minoritaire est représentatif

Le nouveau cabinet de Justin Trudeau a été assermenté lors d'une cérémonie le 20 novembre à Rideau Hall, présidée par la gouverneure générale Julie Payette. Le cabinet a été élargi de 31 à 37 membres, incluant le premier ministre. Sept sont nouveaux au cabinet. Trois anciens ministres n'ont pas été reconduits dans leur fonction et deux n'ont pas été réélus.

Dix-sept membres viennent de l'Ontario, dix du Québec, quatre de la Colombie-Britannique, un du Manitoba et un de chacune des provinces de l'Atlantique. Il y a un nombre égal de femmes et d'hommes, comme dans le premier cabinet de Trudeau.

Plusieurs membres du cabinet précédent se sont vu attribuer de nouveaux rôles. Le changement le plus remarquable a été la nomination de Chrystia Freeland aux postes de vice-première ministre et de ministre des Affaires intergouvernementales, chargée de travailler avec les provinces. Freeland demeure également responsable des relations entre le Canada et les États-Unis, y compris l'adoption de la nouvelle version de l'accord de l'ALÉNA par le Congrès américain. Les médias monopolisés ont laissé entendre que le rôle de Freeland consistait à exercer ses « compétences diplomatiques considérables » afin de développer de meilleures relations avec les premiers ministres des provinces, notamment Doug Ford de l'Ontario, François Legault du Québec, Jason Kenney de l'Alberta et Scott Moe de la Saskatchewan. Que ces « compétences diplomatiques considérables » aient été exercées au cours de la dernière législature au nom des oligarques mondiaux qui contrôlent l'économie canadienne est un sujet qui ne doit pas être discuté tout comme le fait que Freeland a rendu des  services inestimables à l'impérialisme américain en matière de guerre et de paix  et qu'elle a entraîné le Canada dans cette conspiration pour provoquer un changement de régime illégal au Venezuela, en Bolivie et dans d'autres pays.

Des reportages dans les médias ont mis en lumière la composition du nouveau cabinet en ce qui concerne le nombre de membres provenant du Québec et des différentes régions du Canada, ce qui serait fait pour veiller à ce que toutes les régions du Canada, ainsi que le Québec, soient écoutés et représentés. Les « voies ensoleillées » par lesquelles Trudeau a dit qu'il gouvernerait en 2015 ont fait place à la promesse de « bien écouter » et de « réparer les pots cassés », pour citer le National Post. Des experts des affaires politiques font remarquer que le gouvernement Trudeau devra faire preuve d'habileté pour négocier des questions telles que la taxe sur le carbone et une forme d'assurance-médicaments avec les gouvernements provinciaux. L'oléoduc Trans Mountain a été déclaré une affaire réglée, au mépris du fait que les nations autochtones n'ont pas donné leur consentement. On laisse entendre que si Freeland peut conclure un accord avec le gouvernement Trump, elle peut conclure des ententes avec les gouvernements provinciaux. En d'autres termes, les marchandages et les ententes conclues en coulisses sont à l'ordre du jour, à commencer par les négociations commerciales avec les États-Unis qui ont donné aux oligarques mondiaux ce qu'ils voulaient.

La Presse canadienne cite le gouvernement Legault au Québec et la mairesse de Montréal qui ont salué l'augmentation du nombre de ministres québécois. « L'importance du Québec est confirmée, a déclaré Christian Dubé, président du Conseil du Trésor du Québec. Je pense que c'est une très bonne nouvelle pour nous tous. » La mairesse Valérie Plante a déclaré qu'elle comptait sur les six ministres montréalais pour que la ville ait une voix forte au sein du cabinet sur des questions telles que la mobilité et le logement, rapporte Radio-Canada. La mairesse dit avoir « confiance que l'ensemble des élus saura mettre la partisanerie de côté afin de travailler ensemble sur les dossiers prioritaires ».

Le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, a déclaré sur tweeter : « Le gouvernement de l'Alberta espère trouver un terrain d'entente avec le gouvernement fédéral afin de créer des emplois et de stimuler la croissance, en partie par le développement responsable des ressources, et d'assurer l'équité au sein de la fédération canadienne. »

« J'ai notamment hâte de travailler avec [Jim Carr] dans ses nouvelles fonctions de représentant spécial pour les Prairies, avec Chrystia Freeland comme ministre des Affaires intergouvernementales [et avec Seamus O'Regan], en tant que ministre des Ressources naturelles », écrit Kenney.

En même temps, Kenney a donné une version du « pare-feu » autour de l'Alberta de Stephen Harper, dont un régime de retraite distinct pour l'Alberta, et a fait de la démagogie sur ce qu'il appelle l'iniquité des arrangements de la péréquation négociés par le gouvernement Harper dans lequel il a joué un rôle dirigeant.

Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a également félicité les membres du nouveau cabinet en disant que son équipe se réjouissait de travailler avec Ottawa pour « bâtir une Ontario et un Canada plus forts et plus prospères ».

Jim Carr, ancien ministre de la Diversification du commerce international et auparavant ministre des Ressources naturelles, a été nommé « représentant spécial » de Trudeau pour les Prairies. Carr a presque immédiatement déclaré qu'il pensait qu'il était possible de modifier la réglementation régissant les grands projets énergétiques et miniers.

En plus des nominations au Cabinet, Pablo Rodriguez a été nommé leader parlementaire et Kristy Duncan leader parlementaire adjointe, tandis que Mark Holland reste le whip en chef du gouvernement. Les commentateurs soulignent que le rôle du leader à la Chambre et de son équipe revêt plus d'importance dans un parlement minoritaire, où le gouvernement a besoin du soutien des conservateurs, du Bloc québécois ou du NPD pour faire adopter des projets de loi.

Parmi les changements au cabinet il y a la nomination de Bill Blair, qui était ministre de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé, au poste de ministre de la Sécurité publique, précédemment occupé par Ralph Goodale, qui a perdu son siège. Le ministre de la Sécurité publique est responsable de la GRC, de l'Agence des services frontaliers du Canada, du Service correctionnel du Canada et du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). En tant que chef de police de Toronto, Blair a présidé lors du G20 de 2010 à une des violations les plus violentes et les plus massives des droits de la personne perpétrées par la police au Canada, notamment des actes répandus de violence et d'abus des droits de la part de la police et l'arrestation illégale de quelque 1 150 personnes. Sa nomination est un autre signe inquiétant de la direction que prend ce gouvernement.

En plus de la fraude selon laquelle les travailleurs canadiens s'entredéchirent avec le « Québec bashing » et le « Alberta bashing », les médias monopolisés racontent maintenant que les gouvernements provinciaux représentent les revendications et les aspirations du peuple et que le gouvernement fédéral s'est assagi et est maintenant d'humeur à réparer les pots cassés. La réalité est que le peuple est en mouvement contre ces mêmes gouvernements et qu'il exprime son opposition résolue à leur offensive néolibérale antisociale et à la destruction de toute autorité publique.

La fraude que le gouvernement Trudeau consultera les Canadiens et fera les choses d'une nouvelle manière a été complètement mise à nu. On dit maintenant qu'« écouter les Canadiens » signifie que le gouvernement fédéral va conclure des marchandages avec les gouvernements provinciaux. Au-delà de ce discours creux, il y a la réalité qu'il n'y a pas de politique, mais seulement une lutte pour la domination et le pouvoir, ainsi que le diktat de l'oligarchie financière. Ce qui est promu, ce sont les marchandages négociés dans le dos du peuple. C'est une preuve de plus que les « institutions démocratiques » sont dépassées et un poids énorme sur la société.

Les Canadiens ont déjà beaucoup d'expérience avec les libéraux et leur prétention de faire les choses autrement, de consulter, d'écouter les Canadiens, etc., et la réalité de la domination des intérêts privés par le recours aux pouvoirs de police. Ils ne vont pas se croiser les bras et attendre face à ce gouvernement. Il est temps de prendre nous-mêmes les choses en main maintenant en continuant de parler en notre propre nom. C'est l'exigence d'une véritable démocratie, du renouveau démocratique qui est à l'ordre du jour.

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Des congrès syndicaux au Québec et en Ontario en novembre

Les travailleurs du Québec et de l'Ontario discuteront d'une voie vers l'avant

Les militants syndicaux se réunissent en novembre pour traiter de la situation sérieuse à laquelle les travailleurs font face. Ils sont déterminés à s'organiser pour résister à la négation des droits des travailleurs par l'oligarchie financière et par les gouvernements et les agences de l'État qui sont déployés pour servir les intérêts privés supranationaux de cette oligarchie. De nombreux militants pensent qu'il est urgent d'intensifier la lutte à la défense des droits de tous en opposition à l'offensive antisociale dans les secteurs public et privé.

La Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) tient son 32e Congrès dans la ville de Québec du 25 au 28 novembre sous le thème : « En action dans un monde en changement ». La FTQ compte environ 600 000 membres des secteurs public et privé dont les secteurs de la construction, des mines et de la métallurgie, et de la foresterie.

La fédération du travail de l'Ontario (FTO) tient son 14e Congrès biennal à Toronto du 25 au 29 novembre sous le thème : « La force du nombre ». La FTO compte environ un million de membres qui travaillent dans les secteurs public et privé et notamment dans toutes les grandes industries.

Au Québec et en Ontario, les travailleurs et leurs alliés dans la société font face à une autorité dans des gouvernements qui gouvernent au nom de l'oligarchie financière internationale. Par la fraude du système de partis cartels, ces gouvernements affirment avoir un mandat du peuple alors qu'en fait ils représentent l'infime minorité de riches et de puissants.

Les travailleurs, qui forment la vaste majorité, sont en butte aux attaques constantes de la minorité au pouvoir qui refuse de régler les problèmes sociaux, naturels, économiques et politiques auxquels le peuple et la société font face. La minorité au pouvoir s'affaire plutôt à transformer les forces productives en moyens de payer les riches et s'en sert pour détruire le tissu social et les arrangements précédents de la société civile et ce qu'on appelle les institutions démocratiques libérales.

Les syndicats font face à une minorité au pouvoir qui refuse de reconnaître le droit des travailleurs à leur mot à dire sur les conditions de travail et qui refuse même régulièrement de négocier les conditions d'emploi, ce qui était autrefois considéré comme la norme de la négociation de bonne foi.

Mais les travailleurs forment la majorité et ont plus de cent ans d'expérience à développer les forces productives, à défendre leurs droits et à se battre pour ouvrir une voie vers l'avant dans des conditions qui changent constamment. Ils sont le facteur humain essentiel dans la production de la richesse sociale dont la société et le peuple ont besoin pour leur existence. Les travailleurs étant un facteur humain essentiel dans l'économie, leurs droits ne doivent pas et ne peuvent pas être niés. Ils refusent d'accepter la situation où une infime minorité attaque la majorité et bafoue les droits que les membres de la société possèdent en tant qu'êtres humains.

Pour se défendre et défendre leurs droits et leur avenir, les travailleurs ont effectivement la « force du nombre » de leur côté. Cette force du nombre doit être organisée en vue d'une « action dans un monde en changement » de manière à faire de la classe sociale et de sa conscience de classe le facteur humain décisif du renouveau démocratique, afin d'humaniser l'environnement social et naturel, arrêter de payer les riches et augmenter les investissements dans les programmes sociaux.

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec - En action dans un monde en changement

Le congrès de la FTQ a lieu à un moment où le gouvernement du Québec, agissant pour le compte de l'oligarchie financière internationale, intensifie ses activités contre la lutte organisée des travailleurs. Il l'a clairement démontré avec son intervention ouverte contre les travailleurs de l'aluminerie ABI à Bécancour. Le gouvernement Legault a donné son plein appui au cartel mondial Alcoa/Rio Tinto, à son long lockout contre les travailleurs et à ses demandes de concessions.

Les travailleurs ont fait face à un lockout brutal de 18 mois. Le gouvernement Legault a pris parti contre ses propres travailleurs, a dit toutes sortes de bêtises sur leurs revendications et a permis à Alcoa/Rio Tinto d'utiliser ses pouvoirs supranationaux en toute impunité, allant même jusqu'à refuser de négocier et à jeter des « offres finales » à la tête des travailleurs. Le gouvernement Legault a capitulé devant le cartel mondial en lui permettant de renier son obligation de payer sa facture de 400 millions de dollars pour son contrat d'électricité. Il permet aussi à Rio Tinto de renier son obligation d'investir dans ses installations du Saguenay-Lac-Saint-Jean en échange des taux préférentiels et des privilèges hydroélectriques que le gouvernement et Hydro-Québec lui ont accordés.

Le gouvernement du Québec a donné un autre exemple du rôle traître de la minorité riche au pouvoir en intervenant pour le compte des grandes entreprises de la construction pour imposer de façon unilatérale des changements à la formation des grutiers. Il l'a fait sans consulter les travailleurs directement concernés et en opposition directe à leurs opinions et à celles d'experts et de professionnels de l'industrie de la construction.

Le premier ministre Legault a aussi annoncé que le gouvernement a l'intention d'imposer des ententes sur les salaires aux travailleurs du secteur public sans même prétendre négocier avec les syndicats et leurs membres. Cette arrogance de la minorité au pouvoir doit être contestée !

Être en action dans un monde en changement signifie combattre l'abus de pouvoir et l'impunité de la minorité au pouvoir. Cela veut dire être en action non pas pour ramener les vieilles formes du passé mais pour défendre les droits de tous et donner naissance au nouveau contenu et à de nouvelles formes afin de régler ses comptes à l'arrogance et au diktat de la minorité au pouvoir dans les conditions actuelles.

Lorsque la majorité sera organisée de manière à défendre les droits de tous, la minorité au pouvoir ne sera plus capable d'attaquer les travailleurs de la construction, du secteur métallurgique et d'autres industries ou du secteur public. La pleine mobilisation du mouvement ouvrier et de l'opinion publique peut forcer l'élite dirigeante et ses représentants politiques à reculer !

Les travailleurs en ont plus qu'assez du privilège, du pouvoir et de l'impunité de la minorité riche et de ses serviteurs dans le gouvernement et dans l'État. Le Congrès de la FTQ doit assumer sa responsabilité sociale de préparer un nouveau début de la résistance à l'élite dirigeante et de mobiliser la majorité ouvrière dans des actions avec analyse pour défendre les droits de tous, lutter pour le renouveau démocratique dans un monde en changement et donner une nouvelle direction à l'économie qui garantit sa stabilité et le bien-être de tous.

La Fédération du travail de l'Ontario - la force du nombre

En Ontario, le Congrès de la FTO se tient alors que le gouvernement Ford intensifie ses attaques contre le peuple et la société. La minorité riche a intensifié son offensive antisociale contre ceux qui livrent les programmes sociaux et les services publics, lesquels contribuent à élever le niveau de la société et à garantir une vie dans la dignité pour tous, particulièrement les plus vulnérables.

Les systèmes de santé et d'éducation, les travailleurs accidentés, les chômeurs et les personnes vulnérables ainsi que tout le secteur public qui fournit les services nécessaires à une société moderne sont attaqués. Les mesures d'austérité du gouvernement Ford comprennent d'énormes coupures dans les programmes sociaux et les services publics. Le gouvernement présente de façon pathétique l'offensive antisociale comme étant nécessaire au renforcement du privilège et du pouvoir de l'oligarchie financière internationale. En même temps qu'il ignore les vrais problèmes auxquels les travailleurs, l'économie et la société font face, il cherche à accroître la richesse sociale, le pouvoir et le privilège des oligarques qui possèdent une grande partie de la dette sécurisée par l'État, pour laquelle ils reçoivent des paiements d'intérêts garantis pendant que leurs entreprises bénéficient de fonds publics par le biais des manoeuvres pour payer les riches.

Les travailleurs de l'Ontario sont engagés dans une lutte constante pour défendre leurs droits et se faire entendre contre l'offensive antisociale de la minorité riche. Ils s'organisent pour discuter des problèmes avec leurs pairs et trouver la façon de déployer la force du nombre pour changer la situation à leur avantage.

Un exemple frappant de l'agissement de cette minorité riche qui frappe sur tout ce qui bouge est la loi 124 du gouvernement Ford qui lui donne le pouvoir d'imposer des plafonds aux augmentation de salaires et de pensions de centaines de milliers de travailleurs syndiqués et non syndiqués du secteur public et d'annuler toute convention collective qui ne respecte pas ces plafonds. Le gouvernement nie même aux travailleurs touchés le droit de contester les plafonds imposés devant les tribunaux ou la Commission des relations de travail.

Les membres et les alliés de la FTO savent que la lutte pour leurs droits sera dure contre une minorité riche qui a abandonné le contenu et les vieilles formes de la société civile et ce qu'on appelle les institutions démocratiques. Le Centre ouvrier du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) ne fait qu'un avec la lutte des travailleurs pour organiser et déployer la force du nombre afin de changer la direction de l'économie et ouvrir une voie prosociale vers le renouveau démocratique avec un nouveau contenu et de nouvelles formes de la politique et des rapports de production qui correspondent au monde moderne.

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L'offensive antisociale du gouvernement Ford pour payer les riches

La résistance se développe à l'échelle de la province


Lors de la Fête du travail 2019 à Toronto

Partout dans la province, les enseignants, les travailleurs de la santé, les travailleurs migrants, les travailleurs accidentés et de vastes sections du peuple sont en action et renforcent la résistance à l'offensive antisociale du gouvernement du Parti progressiste-conservateur de Doug Ford.

Depuis son arrivée au pouvoir le 7 juin 2018, le gouvernement Ford a procédé à des coupures massives dans les soins de santé, l'éducation publique et les programmes sociaux, causant la perte de milliers d'emplois et de services que livrent ces travailleurs et d'autres compressions sont à l'ordre du jour. Toutes ces coupures sont faites au nom de la responsabilité fiscale et de la responsabilité envers le peuple.

Invoquant la nécessité de réduire la dette et le déficit, le gouvernement a adopté, le 7 novembre, le projet de loi 124, Loi de 2019 visant à préserver la viabilité du secteur public pour les générations futures, qui s'attaque aux travailleurs du secteur public en imposant un plafond de 1 % sur leurs salaires pour les trois prochaines années.

Le gouvernement Ford prévoit verser 13,3 milliards de dollars en paiements d'intérêts aux institutions financières qui détiennent la dette de l'Ontario pour la seule année financière 2019-2020. Le document d'information sur la loi 124 indique qu'il s'agit de « 1,5 million de dollars d'intérêts payés toutes les heures chaque jour » et le gouvernement Ford déclare que les oligarques financiers qui détiennent la dette de l'Ontario sont la priorité et doivent recevoir leurs paiements d'intérêts avant qu'« un seul dollar puisse être dépensé dans les écoles, les hôpitaux ou les transports ».

Ce sont les représentants politiques de l'oligarchie financière qui organisent les coupures dans les programmes sociaux et les services publics et adoptent des lois qui bafouent les droits des travailleurs du secteur public afin de « soutenir » la direction actuelle de l'économie de payer les riches. Ils sont placés en position d'autorité pour décider de la politique gouvernementale en tant que ministres des Finances ou conseillers nommés par les gouvernements. L'ex-ministre libéral des Finances Charles Sousa a été directeur des Services bancaires commerciaux du Groupe financier de la Banque royale du Canada (RBC) pendant plus de 20 ans. Don Drummond, que le gouvernement libéral de Dalton McGuinty a nommé conseiller à la restructuration des services publics, avec comme objectif de garantir le maintien des paiements de la dette et du déficit, a été vice-président principal et économiste en chef à la Banque TD de 2000 à 2010. Ce que le gouvernement Ford fait en ce moment provient en grande partie de la direction que Drummond a donnée à sa Commission pour la réforme des services publics, surtout en ce qui a trait à la restructuration des salaires et des avantages sociaux dans l'ensemble des services publics et à l'augmentation de la taille des classes en éducation.


Le 10 octobre 2019, des marches pour l'éducation ont été organisées partout à Toronto et dans d'autres endroits du sud de l'Ontario pour demander l'arrêt des coupures à l'éducation publique.

Le premier septembre, Le Marxiste-Léniniste a souligné que les mesures prises par les conservateurs ontariens avec cette loi équivalent en pratique « à une forme de retrait de l'obligation légale du gouvernement d'être redevable de ses actes au peuple et à la violation des droits des travailleurs du secteur public en toute impunité. La loi utilise une variante de la fraude des limites raisonnables aux droits humains et de la clause dérogatoire contenue dans la Constitution canadienne et sa Charte des droits et libertés. »

Les travailleurs du secteur public de l'Ontario ont clairement indiqué leur intention de contester la loi 124 en vertu de la Charte devant la Cour suprême. Même les commentateurs bourgeois reconnaissent que la loi va à l'encontre des décisions récentes de la Cour suprême, mais cela n'a pas dissuadé le gouvernement Ford d'aller de l'avant.

Les travailleurs de l'Ontario ne font pas reposer leurs efforts sur la perspective d'une issue favorable à la suite d'une longue procédure judiciaire. La loi 124 a été adoptée alors que les enseignants et les travailleurs de l'éducation de l'Ontario, qui sont une des cibles principales de la loi, sont toujours en négociation pour une nouvelle convention collective. À l'heure actuelle, en plus de se préparer à contester la loi 124, les syndicats d'enseignants se préparent à prendre diverses mesures, y compris une grève, pour lutter pour des salaires et des conditions de travail justes et pour défendre le système d'éducation publique.

Les enseignants du primaire ont voté à 98 % en faveur de la grève si nécessaire. Ils seront en position légale de faire la grève le 25 novembre. À compter du 26 novembre, ils cesseront d'assister aux réunions du personnel et aux réunions d'écoles, de participer à toute activité liée au ministère et d'accomplir toutes sortes d'autres tâches afin de faire pression sur l'administration des écoles et des conseils scolaires et sur le ministère de l'Éducation.

Les enseignants et les travailleurs de l'éducation du secondaire représentés par la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires de l'Ontario tiendront des piquets d'information en dehors des heures de travail et entreprendront un retrait limité de services le 26 novembre. Les enseignants et les enseignants suppléants ont appuyé la grève à 95,5 %, tandis que 92 % des travailleurs de l'éducation ont eux aussi voté en appui à des moyens d'action.

Les enseignants des conseils scolaires catholiques ont voté à 97 % en faveur de la grève mais ne sont pas encore légalement en position de la déclencher.

Les étudiants de trois universités à Toronto défendent également l'éducation publique contre les mesures du gouvernement Ford en matière d'éducation postsecondaire. Le 6 novembre, ils ont organisé une journée de débrayage pour protester contre les coupures imposées par le gouvernement Ford à l'éducation publique, à l'aide aux étudiants et contre le coût croissant de l'enseignement postsecondaire dans la province.

Le SCFP-Ontario est également en action contre l'attaque du gouvernement Ford contre les droits des travailleurs accidentés. Sous le slogan « Des communautés pas des coupures », le SCFP-Ontario a tenu le 14 novembre une action devant le bureau de circonscription de Doug Ford pour protester contre le refus de la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) de reconnaître 93 % des demandes liées à des problèmes de santé mentale. À l'heure actuelle, 1,7 million de travailleurs en Ontario ne sont pas couverts par la CSPAAT et, s'ils sont blessés au travail, ils sont obligés de se débrouiller seuls. Des organisations comme le Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés et d'autres organisations exigent que tous les travailleurs soient couverts par la CSPAAT et que le gouvernement Ford cesse de s'attaquer aux travailleurs les plus vulnérables.

Ligne de piquetage le 14 novembre 2019 devant le bureau de circonscription de Doug Ford
pour dénoncer la loi 124 et réclamer des mesures pour garantir des conditions de travail
sécuritaires aux travailleurs temporaires

La Coalition de la santé de l'Ontario (OHC) organise également la résistance dans toute la province contre les coupures du gouvernement Ford dans les soins de santé publics. Les compressions comprennent les services couverts par le Régime d'assurance-santé de l'Ontario, la privatisation de la prestation de soins communautaires aux aînés et autres personnes, les plans de privatisation et de réduction des services d'ambulance dans la province, la réduction de 35 à 10 du nombre d'unités de soins de santé publique de l'Ontario, la réduction des services de soins de santé mentale et encore. Des manifestations et d'autres actions ont eu lieu à Chatham et à Toronto. D'autres manifestations sont été appelées à Sault-Sainte-Marie le 30 novembre et à Ottawa le 7 décembre. Les détails sont disponibles sur le site Web de l'OHC.


Rassemblement régional pour la santé organisé par la Coalition de la santé de l'Ontario le 9 novembre 2019

(Photos : LML, SCFP, FEESO, D. Ladd)

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À titre d'information

Qui a dit quoi en opposition à la loi antisociale

« La loi 124 est une attaque directe contre les droits de négociation collective de chaque travailleur de la province ... La Fédération du travail de l'Ontario s'est engagée à la combattre à chaque étape et nous examinons toutes nos options – tant politiques que juridiques -- y compris une contestation judiciaire sur la base de la Charte. Maintenant que le projet de loi a été adopté, je ne peux pas imaginer un scénario qui ne donne pas lieu à une contestation sur la base de la Charte ... Les accords que les syndicats négocient au nom de leurs membres doivent être négociés à la table des négociations, pas à la législature. » - Chris Buckley, président, Fédération du travail de l'Ontario, 7 novembre 2019

« Il s'agit d'une loi [124] rétrograde qui empêchera pendant des années la majorité des 280 000 membres du SCFP [Syndicat canadien de la fonction publique] de l'Ontario, ainsi que des dizaines de milliers de travailleurs de première ligne qui travaillent dur et qui appartiennent à d'autres syndicats, d'exercer leur droit constitutionnellement protégé de négocier librement. C'est absolument honteux ... Il n'y a pas de services sans les personnes qui font ce travail et ce sont ces personnes qui sont touchées par cette loi rétrograde. Toute cette spéculation sur un changement de cap des conservateurs de Ford ne fait que jeter de la poudre aux yeux. La loi 124 prouve que leur ordre du jour consistant à réduire les services publics et à blâmer les travailleurs de première ligne pour le déficit n'a pas changé. » - Fred Hahn, président, SCFP-Ontario, 7 novembre 2019

« Cette législation est clairement motivée par une idéologie et non par une politique publique judicieuse. La loi 124 dépouille le corps enseignant ontarien de droits démocratiques fondamentaux. Tout cet exercice a été justifié sur la base d'une crise fabriquée de toutes pièces et d'un ensemble grotesque de consultations publiques. La coûteuse consultation a été menée par un conseiller juridique externe et non par des fonctionnaires ou des élus. Il s'agissait clairement d'un simulacre pour justifier une législation qui avait presque certainement été rédigée bien avant le début des consultations. Il est irresponsable de la part du gouvernement d'introduire cette mesure perturbatrice dans le secteur public sans la moindre preuve de ses prétendus impacts économiques ou autres. L'Union des associations des professeurs des universités de l'Ontario (OCUFA) est également profondément préoccupée par les pouvoirs considérables conférés au président du Conseil du Trésor dans le projet de loi. Donner aux ministres le pouvoir, à sa « seule discrétion », de prendre des décisions concernant les conventions collectives et les sentences arbitrales est au mieux contraire aux principes démocratiques. » - OCUFA, le 19 juin 2019

La « Loi de 2019 visant à préserver la viabilité du secteur public pour les générations futures » foule aux pieds les droits de négociation collective et cible les travailleurs du secteur public avec des mesures d'austérité injustes pour les trois prochaines années. La législation garantit que les indemnités versées aux éducateurs et aux autres travailleurs du secteur public continueront de prendre du retard par rapport au taux d'inflation. L'adoption de la loi survient juste un jour après que le ministre des Finances s'est vanté auprès des Ontariens que l'économie est florissante et que le gouvernement avait plus d'un milliard de dollars d'avance sur ses objectifs de réduction du déficit.

« Les syndicats, qui sont tous présentement en négociation avec le gouvernement pour leurs nouvelles conventions collectives, envisagent une contestation judiciaire de la nouvelle loi, qui viole vraisemblablement les droits de leurs membres en vertu de la Charte. Les syndicats se sont engagés dans les négociations de bonne foi et font tout en leur pouvoir pour faire avancer le processus. L'adoption de ce projet de loi vient d'assombrir la perspective d'une négociation de bonne foi. » - Déclaration conjointe de la Fédération des enseignantes et enseignants du secondaire de l'Ontario, de la Fédération des enseignantes et enseignants de l'élémentaire de l'Ontario, de l'Association des enseignants catholiques anglophones de l'Ontario et de l'Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens, 7 novembre 2019

« La loi 124 viole les droits constitutionnels des travailleurs ontariens et verra les familles accuser encore plus de retard dans leurs efforts pour faire face au coût de la vie. [...] Le [Syndicat des Métallos], qui représente des milliers de travailleurs du secteur public, en particulier dans le secteur universitaire, estime que la loi de Ford sera annulée par les tribunaux ... Les tribunaux ont à plusieurs reprises déclaré que ce type de législation violait les droits des travailleurs garantis par la Charte d'être capables de négocier librement et collectivement avec leurs employeurs ... Plus récemment, le gouvernement libéral précédent en Ontario avait imposé une loi similaire qui attaquait ces droits fondamentaux et les tribunaux l'avaient déclarée catégoriquement inconstitutionnelle. » - Marty Warren, directeur pour l'Ontario, Syndicat des Métallos, 8 novembre 2019

« En tant que dirigeants élus de l'un des plus importants syndicats du secteur public en Ontario, nous jurons de lutter vigoureusement devant les tribunaux et l'opinion publique contre les mesures législatives draconiennes et sexistes du gouvernement Ford visant à réduire les salaires. Dans les deux cas, nous allons gagner. En ciblant injustement les travailleurs du secteur public - dont la majorité sont des femmes - la loi124 est une attaque contre les femmes. À une époque où le gouvernement devrait s'employer activement à réduire l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes, le gouvernement Ford l'augmente activement. La loi 124 constitue également une violation manifeste du droit constitutionnel des travailleurs du secteur public à la négociation collective libre et équitable. Comment la négociation peut-elle être libre alors qu'elle est soumise à un plafond ? » - Warren Thomas et Eddy Almeida, respectivement président et vice-président, Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario, 8 novembre 2019

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L'OTAN à 70 ans

Opposition au sommet du 70e anniversaire de l'OTAN durant les élections en Grande-Bretagne


No to NATO! à Londres le 2 avril 2019, lors du 70e anniversaire de la création de l'OTAN

Les organisations britanniques antiguerre Stop the War Coalition, Campaign for Nuclear Disarmament (CND) et No To NATO, No to War Network organisent des actions partout en Grande-Bretagne à l'occasion du Sommet de l'OTAN qui se tient en décembre en Angleterre. Les organisateurs écrivent :

« Les 3 et 4 décembre, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) fêtera ses 70 ans avec un Sommet des chefs d'État à Londres. Avec la participation de Donald Trump, Boris Johnson et Recep Tayyip Erdogan à ce rassemblement de la plus grande alliance militaire armée nucléaire au monde, il est essentiel que les mouvements pacifistes et antiguerre soient mobilisés à pleine capacité pour s'opposer à ce que John Pilger appelle ‘une invention américaine conçue pour imposer le pouvoir américain à l'Europe'. En prévision des manifestations qui auront lieu le 3 décembre à l'occasion de la réception donnée par la reine aux dirigeants de l'OTAN, nous organisons un contre-sommet au centre de Londres. L'événement rassemblera des voix contre la guerre de toute l'Europe et d'ailleurs pour débattre du bellicisme nucléaire de l'OTAN et de ses guerres interventionnistes, et exposer comment la société civile peut oeuvrer pour abolir l'OTAN et créer un monde plus pacifique.

« L'OTAN est par nature un bras puissant de la politique étrangère américaine et de plus en plus dangereux entre les mains de l'irresponsable Donald Trump. Nous devons agir contre l'OTAN. Joignez-vous à nous pour dire 'non à l'OTAN' le 30 novembre. »

Les organisateurs écrivent :

« Donald Trump se rendra à Londres en décembre pour le sommet des chefs d'État de l'OTAN. Mardi le 3 décembre, la reine donnera une réception pour les dirigeants de l'OTAN au palais de Buckingham. Il est crucial que nous élevions nos voix contre la plus grande alliance militaire armée nucléaire au monde, supervisée par l'un des présidents les plus irresponsables de l'histoire des États-Unis.

« Donald Trump est un raciste et un misogyne qui nie l'existence des changements climatiques qui menacent ici les communautés et déstabilisent le reste de la planète.

« L'OTAN, en tant qu'alliance nucléaire et militaire agressive et expansionniste, joue un rôle dangereux à l'échelle mondiale : elle est toujours en Afghanistan depuis 18 ans et prend davantage d'expansion en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en Amérique latine.

« Le sommet est une occasion cruciale pour notre mouvement de s'opposer à Trump, à son bellicisme nucléaire, à son interventionnisme et à ses politiques sociales et politiques destructrices. Unissons-nous contre la guerre et l'agression militaire et faisons en sorte que la visite du président Trump en Grande-Bretagne reçoive la réponse qu'elle mérite.

« Rassemblons-nous le 3 décembre à Trafalgar Square pour entendre de la musique et des discours avant de marcher vers Buckingham Palace pour dire haut et fort : non à Trump, non à l'OTAN ! »

Contre-sommet international
Samedi le 30 novembre, de 10 h30 à 17 h 30
Église Bloomsbury Central Baptist, 235 avenue Shaftesbury, Londres WC2H 8EP
Pour information cliquer ici

Manifestation
3 décembre à 16 h
Rassemblement à Trafalgar Square suivie d'une marche vers Buckingham Palace
Facebook

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Marche contre la machine de guerre et
ses atrocités aux États-Unis

Le 11 novembre, la marche intitulée « Rage contre la machine de guerre » a rassemblé divers individus et groupes qui se sont élevé contre toutes les guerres, les atrocités et les ingérences des États-Unis commises contre les peuples du monde entier. Les marcheurs exigeaient la fin du financement de la guerre et ciblaient les monopoles de guerre, l'économie de guerre et le gouvernement de guerre. Se déroulant dans le cadre des campagnes électorales de 2020, les marcheurs ont dénoncé tant les démocrates que les républicains comme des partis de guerre qui refusent de donner suive au vaste sentiment antiguerre de la majorité du pays appelant à la fin des guerres menées par les États-Unis. En saluant les actions à la défense de l'environnement et de l'affirmation du droit des jeunes à un avenir radieux, les marcheurs ont souligné que le Pentagone est le plus grand pollueur au monde et que les guerres et les armées des États-Unis empoisonnent l'eau, le sol et les êtres humains à l'échelle de la planète, rendant souvent la terre inhabitable. Arrêter la guerre est essentiel pour arrêter les changements climatiques.

Commençant à la Maison-Blanche et défilant un vendredi au cours de la journée pour sensibiliser le public, les manifestants se sont ensuite rendus au Fonds monétaire international (FMI), responsable d'attaques massives contre les programmes sociaux et la souveraineté des pays du monde entier, tout en tirant profit des guerres et des énormes dettes imposées aux peuples. Les marcheurs se sont également rendus devant les bureaux du Conseil de l'Atlantique, qui occupent un bâtiment non identifié, ce qui correspond à son rôle de dissimuler son influence à promouvoir la domination et l'emploi de la force par les États-Unis, grâce à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Comme le soulignent les tracts distribués, le Conseil de l'Atlantique vise spécifiquement le mouvement antiguerre, à l'aide de la désinformation tout en, par exemple, faisant supprimer 800 pages Facebook, dont beaucoup s'opposent aux guerres et aux crimes commis par les États-Unis. Aucune explication n'a été donnée pour la suppression de ces pages Certaines des pages avaient des millions de « j'aime », y compris Police the police, Cop Block et Free Thought Project.

L'action s'est ensuite déplacée au Washington Post, où a été dénoncé le propriétaire actuel du Post et PDG d'Amazon, Jeff Bezos, en tant que contractuel auprès de la CIA et responsable de la mésinformation et de la désinformation généralisées du Post. Cela incluait son échec constant à même rendre compte des manifestations antiguerre et de nombreux autres efforts des résidents du District de Columbia à la défense de leurs droits.

À chaque arrêt et sur tout le parcours, des tracts contenant des informations sur le rôle des différentes forces favorables à la guerre ont été distribués aux nombreux passants et travailleurs. Cette sensibilisation du public était un élément important de l'action et reflétait la nécessité pour les manifestations d'aujourd'hui d'être dirigées vers le public et d'engager les gens dans la discussion et à prendre publiquement une position contre la machine de guerre et le gouvernement de guerre des États-Unis. Il est important de mettre la question de la guerre et de la paix à l'ordre du jour pendant les élections et de demander aux candidats d'appuyer l'appel:  « Ramenez toutes les troupes américaines au pays maintenant ! » C'est une solution que les peuples exigent ici et à l'étranger.

La marche a été suivie par un sommet le lendemain, au cours duquel toutes les personnes impliquées ont pu partager leur expérience en matière d'organisation et fournir des informations sur les luttes en cours. Les discussions ont mentionné les efforts du peuple syrien pour chasser les États-Unis de leur pays, les Vénézuéliens qui défendent leur droit de décider de leur gouvernement contre les efforts américains pour un changement de régime et qui s'opposent au crime de châtiment collectif, dont les sanctions, contre les peuples.

L'importance que le peuple compte sur ses propres moyens, et non sur le gouvernement, notamment pour organiser le travail de manière à engager et mobiliser le public de manière constante, a été soulignée. Il en va de même pour la nécessité d'être proactif, d'avancer un programme antiguerre pro-peuple et de ne pas se limiter à réagir au programme défini par les dirigeants et leurs partis favorables à la guerre.

(Voice of Revolution)

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L'OTAN en tant que « multiplicateur unique
de la force diplomatique »


Manifestation à Washington le 30 mars 2019 lors de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN pour marquer le 70e anniversaire de la création de l'OTAN le 4 avril 1949

Le 12 novembre, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, s'est vu décerner le prix de « diplomate de l'année » par la revue Foreign Policy lors d'une cérémonie à Washington. En acceptant le prix du rédacteur-en-chef Jonathan Tepperman, Stoltenberg a plaidé en faveur d'« une incessante diplomatie transatlantique, appuyée par une défense transatlantique crédible ». Il a surnommé l'OTAN « un multiplicateur unique de la force diplomatique », et a dit que « lorsque 29 nations parlent d'une seule voix, c'est plus puissant que toute autre voix au monde ».

C'est une façon on ne peut plus intéressée de dire les choses. Le terme « multiplicateur de force » appartient au domaine du combat militaire. Le département américain de la Défense le définit comme suit : « Une capacité qui, ajoutée à une force de combat et utilisée par elle, augmente considérablement le potentiel de combat de cette force et augmente ainsi la probabilité de réussite de la mission. » C'est le contraire de la diplomatie, où les différends sont résolus par des moyens pacifiques. Selon le secrétaire général de l'OTAN, la menace coercitive de la force de l'OTAN se renforce et est essentielle à l'efficacité de la diplomatie.

Dans son discours d'acceptation, Stoltenberg explique en détail les préparatifs de guerre de l'OTAN en invoquant pour les pays de l'OTAN des menaces militaires où il n'en existe aucune. Il rappelle l'encerclement agressif de la Russie où l'OTAN continue de masser des forces militaires en Europe de l'Est, affirmant que « nos efforts diplomatiques ne peuvent être efficaces que si nous mettons la Russie au défi à partir d'une position de dissuasion et de défense crédible ». Pareillement, il laisse entendre que la Chine constitue une menace pour les pays de l'OTAN quand il dit que « la diplomatie combinée à la puissance militaire est également importante pour nous adapter à un rapport de forces mondial en constante évolution. La Chine sera bientôt un élément clé. La Chine aura bientôt la plus grande économie du monde. Et elle dispose déjà du deuxième budget le plus important en matière de défense, investissant massivement dans de nouvelles capacités. » La Chine n'a pas envahi les autres pays ni procédé à des coups d'État ni à des changements de régime, mais elle constituerait pourtant une menace pour les pays de l'OTAN. La soi-disant diplomatie est tout simplement une façade qui dissimule carrément l'agression qui sert les intérêts des pays de l'OTAN, en particulier des grandes puissances.

En ce qui concerne l'OTAN qui représente « 29 pays parlant d'une seule voix [plus] puissante que toute autre dans le monde », cela ne reflète pas la réalité. Une scission importante existe actuellement au sein de l'OTAN, entre les États-Unis et les autres membres, l'administration Trump estimant que l'OTAN est inefficace et constitue un obstacle aux objectifs des États-Unis, car elle ne fonctionne pas sans les forces armées et le financement américains. En outre, 29 pays sur les 200 qui existent dans le monde représentent une petite minorité par rapport à d'autres groupes internationaux tels que le Groupe des 77 ou le Mouvement des pays non alignés. Puis, alors que le Groupe des 77 et le Mouvement des pays non alignés opèrent dans le cadre des Nations unies et de la primauté du droit international, l'OTAN ne le fait pas. C'est une alliance militaire voyoue qui fait fi de la règle du droit international. La majorité des peuples du monde s'opposent à ses activités agressives et la qualifient d'« organisation terroriste de l'Atlantique Nord ». Contrairement aux propos sophistiqués de Stoltenberg, la réalité montre que l'OTAN sert des objectifs agressifs étroits et s'impose aux autres conformément à la doctrine impérialiste de « la raison du plus fort ».

Qui est la revue Foreign Policy

Il est pertinent de se demander qui est la revue Foreign Policy qui a proclamé le secrétaire général de l'OTAN « diplomate de l'année ».

Foreign Policy est une publication américaine, créée en 1970 dans la tourmente de la guerre du Vietnam, dont les fondateurs ont défendu des conceptions réactionnaires en vogue dans le monde. Elle a été cofondée par Samuel P. Huntington et Warren Demian Manshel. Huntingdon était un idéologue impérialiste connu pour sa théorie du « choc des civilisations ». Manshel était un banquier investisseur, rédacteur en chef, éditeur et diplomate. De 1954 à 1955, il a été directeur et agent administratif principal du Congrès pour la liberté de la culture, une organisation anticommuniste d'intellectuels américains et européens.

Foreign Policy a des liens concrets avec la conférence belliciste annuelle du Forum d'Halifax sur la sécurité internationale. Depuis 2017, Foreign Policy est désignée comme « partenaire médiatique » du Forum d'Halifax. Ce statut lui a été conféré en 2017 lorsque Jonathan Tepperman, vice-président du Forum, est également devenu rédacteur en chef de Foreign Policy. Cette année-là, elle a décerné à Chrystia Freeland son prix de « diplomate de l'année ». Cette même année, Freeland a lancé le Groupe de Lima, une minorité de pays au sein de l'Organisation des États américains qui a pour mission l'intervention étrangère et le changement de régime au Venezuela.

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L'Alliance militaire agressive et les Nations unies discutent du « renforcement de la
coopération pratique »

L'OTAN a récemment vanté sa coopération avec les Nations unies. C'est apparemment une contradiction dans les termes, étant donné que l'ONU a été fondée après la Seconde Guerre mondiale sur la base de la défense de la paix internationale en défendant la souveraineté et l'égalité de toutes les nations et en établissant les mécanismes qui permettent de résoudre les différends par des moyens diplomatiques. L'OTAN, pour sa part, a été fondée dans le but exprès de saper l'ONU et d'imposer aux relations internationales une idéologie de la guerre froide pour faire avancer les objectifs de l'impérialisme anglo-américain.

Le 7 novembre, le Comité militaire de l'OTAN a invité le lieutenant-général Carlos Humberto Loitey, conseiller militaire de l'ONU, à un exposé sur ses activités. Le maréchal et chef de l'air, Sir Stuart Peach, président du Comité militaire de l'OTAN, a dit : « Depuis 2008, notre coopération s'est considérablement développée. En 2018, nous avons signé une nouvelle déclaration commune visant à renforcer notre coopération. Aujourd'hui, nous travaillons en étroite collaboration en Afghanistan et en Irak et les opérations de l'OTAN sont menées sous le mandat du Conseil de sécurité des Nations unies. L'OTAN a également annoncé son soutien aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. L'OTAN et l'ONU peuvent encore travailler ensemble. »

Le conseiller militaire des Nations unies a fait référence aux opérations de maintien de la paix de l'ONU en termes d'implication des pays de l'OTAN, affirmant que les membres de l'OTAN affectent plus de 5 000 militaires aux opérations de maintien de la paix des Nations unies. Il a également expliqué que l'OTAN avait aussi fourni un soutien aux opérations commanditées par l'ONU, notamment une assistance logistique aux opérations de maintien de la paix approuvées par l'ONU au Darfour, au Soudan et en Somalie ; soutien aux opérations de secours en cas de catastrophe menées par l'ONU au Pakistan ; et fourniture d'une escorte aux navires marchands chargés de fournitures humanitaires du Programme alimentaire mondial au large des côtes somaliennes.

Selon l'OTAN, « la coopération pratique entre l'OTAN et l'ONU s'étend au-delà des opérations, et comprend notamment la coopération dans la lutte contre l'utilisation abusive de technologies par des terroristes, la lutte contre les engins explosifs improvisés, la sécurité des frontières et l'assistance aux alliés de l'OTAN pour l'identification et la poursuite des combattants terroristes étrangers. et le renforcement des capacités pour faire face aux menaces posées par les attaques terroristes par des armes chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires. »

Le Maréchal en Chef de l'Air Peach a conclu la réunion du 7 novembre en déclarant : « Cette visite de haut niveau est une occasion de réaffirmer l'engagement de nos organisations et de discuter des domaines dans lesquels nous pourrions renforcer notre coopération pratique tout en restant complémentaires et en évitant les dédoublements. Nous pourrions tous les deux gagner à travailler ensemble à l'évaluation et à la gestion des crises, au partage des informations, à la formation et à l'éducation, à la lutte contre la corruption dans le secteur de la défense, à la promotion du rôle des femmes dans la paix et la sécurité, à la protection des civils, y compris les enfants, dans les conflits armés, à la lutte contre la violence sexuelle et sexiste, et le contrôle et la non-prolifération des armes. »

Le rapport de l'OTAN sur la réunion du 7 novembre mentionne également les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui donnent « le mandat pour les opérations de l'OTAN dans l'ouest des Balkans, en Afghanistan et en Libye. Elles ont également fourni le cadre à la mission de formation de l'OTAN en Irak. ». Plutôt que de démontrer un domaine de coopération, ces activités montrent bien comment le Conseil de sécurité des Nations unies a été coopté à prendre des positions bellicistes afin de fournir un vernis juridique aux guerres d'agression injustes dans tous ces pays.

Dans l'ensemble, cette situation montre le danger croissant que représente l'OTAN, non seulement pour ses agressions ouvertes mais aussi par ses tentatives de donner un visage humanitaire à ses préparatifs de guerre et de se présenter comme une organisation légitime apte à intervenir dans les affaires sociales, politiques et économiques. Cela ne doit pas passer.

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Le processus de destitution se poursuit aux États-Unis

S'organiser pour que le peuple parle en
son propre nom

Les audiences publiques sur la destitution de Trump, télévisées en direct, ont débuté et divers représentants y témoignent. Les médias monopolisés font des reportages qui relatent chaque détail des nombreuses heures de témoignages et des centaines de pages dépositions. Ils donnent libre cours aux spéculations à savoir si les diverses déclarations ont été bénéfiques ou nocives pour Trump et reproduisent ses nombreux gazouillis. On tente de submerger tout le monde dans le détail du moindre commentaire de chacun, du rôle que le président a joué ou n'a pas joué, ou si certains individus n'ont fait que suivre ses ordres ou pas, etc. Trump a aussi déclaré qu'il ne collaborera pas avec le Congrès aussi longtemps que le processus de destitution est en marche. Tout cela ne fait que mettre en lumière l'exacerbation des conflits dans les cercles dirigeants sur comment rétablir la confiance dans un système dysfonctionnel et préserver l'unité du pays dans un contexte de guerre entre les factions au pouvoir.

La question qui se pose au peuple, cependant, n'est pas qu'il y a des luttes de pouvoir et des conflits au sein des cercles dirigeants mais bien qu'il est confronté au besoin de s'investir lui-même du pouvoir politique. Avec ou sans destitution, le système actuel de démocratie représentative par et pour les riches ne sert pas les intérêts du peuple. C'est un fait incontournable reflété par le vaste rejet par le peuple de la direction actuelle du pays, son mécontentement vis-à-vis le processus électoral, y compris les nombreux débats des démocrates qui ne tiennent pas compte des principales préoccupations du peuple, comme les questions de guerre et de paix, l'inégalité, la pauvreté et le besoin de solutions et non de paroles pour régler les problèmes de l'environnement et garantir un avenir à la jeunesse.

Ce qu'il faut à l'heure actuelle, c'est la politique d'habilitation, la politique par et pour la classe ouvrière et le peuple. Les cercles dirigeants, y compris au moyen de la destitution, tentent de déshabiliter et de dépolitiser le peuple afin de préserver leur pouvoir. Ils veulent réduire le rôle du peuple à celui de soutenir l'un ou l'autre des individus qui témoignent, être pour ou contre le processus de destitution, se désespérer de l'« apathie » des Américains face à tout le processus, etc.

On ne résoudra pas la présente crise des institutions, leur dysfonction, leur absence de démocratie, en nous laissant submerger dans le processus de destitution et en prenant position pour ou contre ce processus. S'il y a en effet une vaste grogne contre Trump, les actions et les organisations de toutes sortes reflètent une préoccupation plus profonde vis-à-vis la démocratie elle-même, une démocratie qui fait fi de la volonté de la majorité, qui ne répond pas aux préoccupations du peuple, qui prétend agir au nom du peuple mais ne sert pas ses intérêts. Les préoccupations du peuple sont passées sous silence tandis que les crimes du gouvernement, au pays et à l'étranger, qui sont beaucoup plus graves encore que ceux qui font l'objet de cette enquête en destitution, se poursuivent impunément.

Dans la façon de faire actuelle, il n'y a pas moyen de tenir le gouvernement responsable du génocide contre les Afro-Américains et les peuples autochtones, de la colonisation de Porto Rico, de la militarisation de la frontière et de la police, des guerres agressives illégales, du châtiment collectif de pays entiers, etc. Pourquoi n'y a-t-il pas d'audiences publiques sur ces questions de préoccupation générale ? Pourquoi n'y a-t-il aucun témoignage venant du peuple ? Pourquoi n'y a-t-il aucune accusation portée contre les personnes responsables de ces crimes ? La réponse à ces questions et que cela révèlerait la nature antidémocratique du système lui-même, ce que les cercles dirigeants veulent éviter à tout prix.

Par ses nombreuses luttes, le peuple fait entendre ses préoccupations et parle en son propre nom en faisant valoir ses propres intérêts. Il faut dès maintenant intensifier le travail pour la politique d'investir le peuple du pouvoir, mettre cette question au premier plan à mesure que les nombreuses luttes pour les droits s'intensifient.

Voice of Revolution est une publication de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis.

(5 novembre 2019. Traduction : LML)

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