Des congrès syndicaux au Québec et en
Ontario en novembre
Les travailleurs du Québec et de l'Ontario discuteront d'une voie vers l'avant
- Pierre Chénier -
Les militants syndicaux se réunissent en novembre pour
traiter de la situation sérieuse à laquelle les travailleurs font face.
Ils sont déterminés à s'organiser pour résister à la négation des
droits des travailleurs par l'oligarchie financière et par les
gouvernements et les agences de l'État qui sont déployés pour servir
les intérêts privés supranationaux de cette oligarchie. De nombreux
militants pensent qu'il est urgent d'intensifier la lutte à la défense
des droits de tous en opposition à l'offensive antisociale dans les
secteurs public et privé.
La
Fédération
des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) tient
son 32e Congrès dans la ville de Québec du 25 au 28
novembre sous le thème : « En action dans un monde en
changement ». La FTQ compte environ 600 000 membres des
secteurs public et privé dont les secteurs de la construction, des
mines et de la métallurgie, et de la foresterie.
La fédération du travail de l'Ontario (FTO) tient
son 14e Congrès biennal à Toronto du 25 au 29 novembre sous
le thème : « La force du nombre ». La FTO compte environ un
million de membres qui travaillent dans les secteurs public et privé et
notamment dans toutes les grandes industries.
Au Québec et en Ontario, les travailleurs et leurs
alliés dans la société font face à une autorité dans des gouvernements
qui gouvernent au nom de l'oligarchie financière internationale. Par la
fraude du système de partis cartels, ces gouvernements affirment avoir
un mandat du peuple alors qu'en fait ils représentent l'infime minorité
de riches et de puissants.
Les travailleurs, qui forment la vaste majorité, sont en
butte aux attaques constantes de la minorité au pouvoir qui refuse de
régler les problèmes sociaux, naturels, économiques et politiques
auxquels le peuple et la société font face. La minorité au pouvoir
s'affaire plutôt à transformer les forces productives en moyens de
payer les riches et s'en sert pour détruire le tissu social et les
arrangements précédents de la société civile et ce qu'on appelle les
institutions démocratiques libérales.
Les syndicats font face à une minorité au pouvoir qui
refuse de reconnaître le droit des travailleurs à leur mot à dire sur
les conditions de travail et qui refuse même régulièrement de négocier
les conditions d'emploi, ce qui était autrefois considéré comme la
norme de la négociation de bonne foi.
Mais les travailleurs forment la majorité et ont plus de
cent ans d'expérience à développer les forces productives, à défendre
leurs droits et à se battre pour ouvrir une voie vers l'avant dans des
conditions qui changent constamment. Ils sont le facteur humain
essentiel dans la production de la richesse sociale dont la société et
le peuple ont besoin pour leur existence. Les travailleurs étant un
facteur humain essentiel dans l'économie, leurs droits ne doivent pas
et ne peuvent pas être niés. Ils refusent d'accepter la situation où
une infime minorité attaque la majorité et bafoue les droits que les
membres de la société possèdent en tant qu'êtres humains.
Pour se défendre et défendre leurs droits et leur
avenir, les travailleurs ont effectivement la « force du nombre »
de leur côté. Cette force du nombre doit être organisée en vue d'une «
action dans un monde en changement » de manière à faire de la
classe sociale et de sa conscience de classe le facteur humain décisif
du renouveau démocratique, afin d'humaniser l'environnement social et
naturel, arrêter de payer les riches et augmenter les investissements
dans les programmes sociaux.
La Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec - En action dans un monde en changement
Le congrès de la FTQ a lieu à un moment où le
gouvernement du Québec, agissant pour le compte de l'oligarchie
financière internationale, intensifie ses activités contre la lutte
organisée des travailleurs. Il l'a clairement démontré avec son
intervention ouverte contre les travailleurs de l'aluminerie ABI à
Bécancour. Le gouvernement Legault a donné son plein appui au cartel
mondial Alcoa/Rio Tinto, à son long lockout contre les travailleurs et
à ses demandes de concessions.
Les travailleurs ont fait face à un lockout brutal
de 18 mois. Le gouvernement Legault a pris parti contre ses
propres travailleurs, a dit toutes sortes de bêtises sur leurs
revendications et a permis à Alcoa/Rio Tinto d'utiliser ses pouvoirs
supranationaux en toute impunité, allant même jusqu'à refuser de
négocier et à jeter des « offres finales » à la tête des
travailleurs. Le gouvernement Legault a capitulé devant le cartel
mondial en lui permettant de renier son obligation de payer sa facture
de 400 millions de dollars pour son contrat d'électricité. Il
permet aussi à Rio Tinto de renier son obligation d'investir dans ses
installations du Saguenay-Lac-Saint-Jean en échange des taux
préférentiels et des privilèges hydroélectriques que le gouvernement et
Hydro-Québec lui ont accordés.
Le
gouvernement
du Québec a donné un autre exemple du rôle traître de la
minorité riche au pouvoir en intervenant pour le compte des grandes
entreprises de la construction pour imposer de façon unilatérale des
changements à la formation des grutiers. Il l'a fait sans consulter les
travailleurs directement concernés et en opposition directe à leurs
opinions et à celles d'experts et de professionnels de l'industrie de
la construction.
Le premier ministre Legault a aussi annoncé que le
gouvernement a l'intention d'imposer des ententes sur les salaires aux
travailleurs du secteur public sans même prétendre négocier avec les
syndicats et leurs membres. Cette arrogance de la minorité au pouvoir
doit être contestée !
Être en action dans un monde en changement signifie
combattre l'abus de pouvoir et l'impunité de la minorité au pouvoir.
Cela veut dire être en action non pas pour ramener les vieilles formes
du passé mais pour défendre les droits de tous et donner naissance au
nouveau contenu et à de nouvelles formes afin de régler ses comptes à
l'arrogance et au diktat de la minorité au pouvoir dans les conditions
actuelles.
Lorsque la majorité sera organisée de manière à défendre
les droits de tous, la minorité au pouvoir ne sera plus capable
d'attaquer les travailleurs de la construction, du secteur
métallurgique et d'autres industries ou du secteur public. La pleine
mobilisation du mouvement ouvrier et de l'opinion publique peut forcer
l'élite dirigeante et ses représentants politiques à reculer !
Les travailleurs en ont plus qu'assez du privilège, du
pouvoir et de l'impunité de la minorité riche et de ses serviteurs dans
le gouvernement et dans l'État. Le Congrès de la FTQ doit assumer sa
responsabilité sociale de préparer un nouveau début de la résistance à
l'élite dirigeante et de mobiliser la majorité ouvrière dans des
actions avec analyse pour défendre les droits de tous, lutter pour le
renouveau démocratique dans un monde en changement et donner une
nouvelle direction à l'économie qui garantit sa stabilité et le
bien-être de tous.
La Fédération du travail de l'Ontario - la force du
nombre
En Ontario, le Congrès de la FTO se tient alors que le
gouvernement Ford intensifie ses attaques contre le peuple et la
société. La minorité riche a intensifié son offensive antisociale
contre ceux qui livrent les programmes sociaux et les services publics,
lesquels contribuent à élever le niveau de la société et à garantir une
vie dans la dignité pour tous, particulièrement les plus vulnérables.
Les
systèmes
de santé et d'éducation, les travailleurs accidentés, les
chômeurs et les personnes vulnérables ainsi que tout le secteur public
qui fournit les services nécessaires à une société moderne sont
attaqués. Les mesures d'austérité du gouvernement Ford comprennent
d'énormes coupures dans les programmes sociaux et les services publics.
Le gouvernement présente de façon pathétique l'offensive antisociale
comme étant nécessaire au renforcement du privilège et du pouvoir de
l'oligarchie financière internationale. En même temps qu'il ignore les
vrais problèmes auxquels les travailleurs, l'économie et la société
font face, il cherche à accroître la richesse sociale, le pouvoir et le
privilège des oligarques qui possèdent une grande partie de la dette
sécurisée par l'État, pour laquelle ils reçoivent des paiements
d'intérêts garantis pendant que leurs entreprises bénéficient de fonds
publics par le biais des manoeuvres pour payer les riches.
Les travailleurs de l'Ontario sont engagés dans une
lutte constante pour défendre leurs droits et se faire entendre contre
l'offensive antisociale de la minorité riche. Ils s'organisent pour
discuter des problèmes avec leurs pairs et trouver la façon de déployer
la force du nombre pour changer la situation à leur avantage.
Un exemple frappant de l'agissement de cette minorité
riche qui frappe sur tout ce qui bouge est la loi 124 du
gouvernement Ford qui lui donne le pouvoir d'imposer des plafonds aux
augmentation de salaires et de pensions de centaines de milliers de
travailleurs syndiqués et non syndiqués du secteur public et d'annuler
toute convention collective qui ne respecte pas ces plafonds. Le
gouvernement nie même aux travailleurs touchés le droit de contester
les plafonds imposés devant les tribunaux ou la Commission des
relations de travail.
Les membres et les alliés de la FTO savent que la lutte
pour leurs droits sera dure contre une minorité riche qui a abandonné
le contenu et les vieilles formes de la société civile et ce qu'on
appelle les institutions démocratiques. Le Centre ouvrier du Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) ne fait qu'un avec la lutte
des travailleurs pour organiser et déployer la force du nombre afin de
changer la direction de l'économie et ouvrir une voie prosociale vers
le renouveau démocratique avec un nouveau contenu et de nouvelles
formes de la politique et des rapports de production qui correspondent
au monde moderne.
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 32 - 23 novembre 2019
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Des congrès syndicaux au Québec et en
Ontario en novembre: Les travailleurs du Québec et de l'Ontario discuteront d'une voie vers l'avant - Pierre Chénier
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