Le Forum d'Halifax sur la sécurité
internationale 2019
Le « Davos de l'industrie de la défense »
- Tony Seed -
Le 11e Forum annuel d'Halifax sur la sécurité
internationale (FHSI) a lieu du 22 au 24 novembre 2019.
L'organisation No Harbour for War appelle à un rassemblement le 23
novembre à 13 h et à une table ronde et une réunion à 18
h 30 pour exprimer l'opposition à ce rassemblement belliqueux. Le
FHSI représente des intérêts privés étroits qui sont liés aux guerres
des États-Unis et à leurs efforts de domination mondiale en association
avec des partenaires, des commanditaires et des « leaders
d'opinion » des médias que le Canada réunit à Halifax une fois par
année.
Dès sa création à partir de Washington sous le parrainage
de l'OTAN en 2009, le Forum de Halifax sur la sécurité
internationale s'est vanté d'être le « Davos de l'industrie de la
défense ». À l'époque, la politique impérialiste des États-Unis,
qui était basée sur la politique du bord de l'abîme du président Bush,
était en pleine crise. Puis, Obama a entrepris de reformuler l'ordre du
jour des États-Unis, ainsi que celui de l'OTAN qui était passée
de 16 à 28 membres à part entière, et de lui donner une nouvelle
doctrine stratégique dans le cadre de son ordre du jour impérialiste
pour justifier la position des États-Unis comme puissance mondiale
supérieure même aux Nations unies. Le FHSI, qui rassemble aujourd'hui
des représentants de 90 pays, comparé à 17 en 2009, est
devenu un outil important de cet ordre du jour. La liste de ses
commanditaires montre clairement qu'il s'agit d'un instrument composé
de monopoles et d'oligopoles géants de l'armement et de l'énergie,
ainsi que du capital financier international impliqué dans le commerce
de la guerre, le commerce le plus rentable de tous. À cette fin, il
fonctionne comme un mécanisme politique et idéologique permettant de
renforcer le contrôle des États-Unis, d'intégrer le Canada et d'autres
pays à la machine de guerre américaine et de participer à la
destruction nationale. Derrière le dos du peuple canadien, les
gouvernements du Canada, d'abord le gouvernement Harper puis maintenant
le gouvernement Trudeau, y participent pour s'ajuster aux exigences des
États-Unis et adapter davantage le processus de prise de décision du
Canada aux exigences de l'OTAN.
Le FHSI est bien camouflé dans les médias. Les
techniques de la conférence de guerre de Halifax dirigée par les
États-Unis pour vendre la guerre sont des stratégies de désinformation
bien connues des peuples du monde, connues avant et pendant l'invasion
anglo-américaine de l'Irak. C'est à ce moment que l'expression « armes
de déception massive » qui faisait référence à la désinformation
organisée par l'État sur les présumées armes de destruction massive de
l'Irak - est devenue courante.[1]
Le FHSI et les médias monopolisés s'efforcent de camoufler leurs
objectifs de guerre en les enjolivant sous des propos sur comment ces
monopoles philanthropiques soutiennent les « efforts de
collaboration » « vers la prospérité mondiale » et un «
engagement ferme, chaque jour, à construire un monde plus sûr »,
ce qui favorise les objectifs de guerre des impérialistes américains et
leur lutte pour la domination mondiale. Les membres individuels du
panel provenant de groupes de réflexion portent de faux titres
académiques tels que « agrégé supérieur de recherche
non-résident » et « chercheur adjoint auxiliaire », « experts
en droits de l'homme », etc. Les journalistes invités et triés sur
le volet sont décrits comme des « leaders d'opinion ». Leur
mission principale est de fournir des arguments pour des guerres
fondées sur des doctrines impérialistes telles que « la responsabilité
de protéger » qui appuient les impérialistes américains et leurs
alliés. L'objectif est de s'assurer que les Canadiens, et en
particulier la classe ouvrière, ne se donnent pas la peine d'examiner,
d'analyser et de discuter sérieusement les forces en cause, leurs liens
avec l'économie et sa réalité, et la voie vers l'avant pour défendre
leurs propres intérêts et leurs droits.
De l'information peut être trouvée sur
les commanditaires et les partenaires, mais aucune explication n'est
disponible sur ce qu'implique une telle commandite. Les détails des «
partenariats » sont gardés secrets. En outre, les deux tiers des
séances sont secrètes et se déroulent à huis clos. Mais les faits
parlent d'eux-mêmes. [Voir le supplément du TMLW du 23
novembre 2019]
Les Canadiens devraient exiger l'interdiction du FHSI
ainsi que le retrait du Canada de l'OTAN et du NORAD et leur
démantèlement. Aucune force étrangère ne devrait être autorisée à
opérer sur le territoire canadien et les forces canadiennes devraient
être ramenées au pays pour défendre le Canada sur la base des besoins
définis par le peuple canadien, et non par les impérialistes
américains, l'OTAN et les services secrets. Aucun navire de guerre
étranger, qu'il soit armé ou non d'armes nucléaires ou à propulsion
nucléaire, ne devrait être autorisé à utiliser nos ports. Tous les
groupes de réflexion étrangers et les institutions universitaires
canadiennes parrainées par l'OTAN devraient être démantelés. Tous les
groupes de façade et les organisations non gouvernementales qui
défendent les objectifs de la guerre impérialiste doivent être rejetés
par le peuple.
Opposons-nous à la Conférence de
guerre de Halifax et aux objectifs
guerriers du gouvernement canadien !
Pas de port pour la guerre !
Faisons du Canada une zone de paix !
Note
1. Hill+Knowlton Canada est
représenté par Peter Donolo, vice-président. Hill+Knowlton est un
monopole américain des relations publiques connu pour ses pratiques
frauduleuses et corrompues. C'est cette entreprise qui avait orchestré
la tristement célèbre « fausse nouvelle » dans laquelle une
Koweïtienne âgée de 15 ans affirmait avoir vu des soldats
irakiens, qui faisaient partie des troupes d'invasion du Koweït, sortir
des bébés koweïtiens de leurs incubateurs et les tuer en les jetant par
terre. Ce « reportage » sensationnaliste a été utilisé pour
légitimer l'invasion de l'Irak par les impérialistes américains
en 1991. Hill+Knowlton a reçu 10 millions de dollars
américains pour services rendus.
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 32 - 23 novembre 2019
Lien de l'article:
Le Forum d'Halifax sur la sécurité
internationale 2019: Le « Davos de l'industrie de la défense » - Tony Seed
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