Le processus de destitution se poursuit aux États-Unis

S'organiser pour que le peuple parle en son propre nom

Les audiences publiques sur la destitution de Trump, télévisées en direct, ont débuté et divers représentants y témoignent. Les médias monopolisés font des reportages qui relatent chaque détail des nombreuses heures de témoignages et des centaines de pages dépositions. Ils donnent libre cours aux spéculations à savoir si les diverses déclarations ont été bénéfiques ou nocives pour Trump et reproduisent ses nombreux gazouillis. On tente de submerger tout le monde dans le détail du moindre commentaire de chacun, du rôle que le président a joué ou n'a pas joué, ou si certains individus n'ont fait que suivre ses ordres ou pas, etc. Trump a aussi déclaré qu'il ne collaborera pas avec le Congrès aussi longtemps que le processus de destitution est en marche. Tout cela ne fait que mettre en lumière l'exacerbation des conflits dans les cercles dirigeants sur comment rétablir la confiance dans un système dysfonctionnel et préserver l'unité du pays dans un contexte de guerre entre les factions au pouvoir.

La question qui se pose au peuple, cependant, n'est pas qu'il y a des luttes de pouvoir et des conflits au sein des cercles dirigeants mais bien qu'il est confronté au besoin de s'investir lui-même du pouvoir politique. Avec ou sans destitution, le système actuel de démocratie représentative par et pour les riches ne sert pas les intérêts du peuple. C'est un fait incontournable reflété par le vaste rejet par le peuple de la direction actuelle du pays, son mécontentement vis-à-vis le processus électoral, y compris les nombreux débats des démocrates qui ne tiennent pas compte des principales préoccupations du peuple, comme les questions de guerre et de paix, l'inégalité, la pauvreté et le besoin de solutions et non de paroles pour régler les problèmes de l'environnement et garantir un avenir à la jeunesse.

Ce qu'il faut à l'heure actuelle, c'est la politique d'habilitation, la politique par et pour la classe ouvrière et le peuple. Les cercles dirigeants, y compris au moyen de la destitution, tentent de déshabiliter et de dépolitiser le peuple afin de préserver leur pouvoir. Ils veulent réduire le rôle du peuple à celui de soutenir l'un ou l'autre des individus qui témoignent, être pour ou contre le processus de destitution, se désespérer de l'« apathie » des Américains face à tout le processus, etc.

On ne résoudra pas la présente crise des institutions, leur dysfonction, leur absence de démocratie, en nous laissant submerger dans le processus de destitution et en prenant position pour ou contre ce processus. S'il y a en effet une vaste grogne contre Trump, les actions et les organisations de toutes sortes reflètent une préoccupation plus profonde vis-à-vis la démocratie elle-même, une démocratie qui fait fi de la volonté de la majorité, qui ne répond pas aux préoccupations du peuple, qui prétend agir au nom du peuple mais ne sert pas ses intérêts. Les préoccupations du peuple sont passées sous silence tandis que les crimes du gouvernement, au pays et à l'étranger, qui sont beaucoup plus graves encore que ceux qui font l'objet de cette enquête en destitution, se poursuivent impunément.

Dans la façon de faire actuelle, il n'y a pas moyen de tenir le gouvernement responsable du génocide contre les Afro-Américains et les peuples autochtones, de la colonisation de Porto Rico, de la militarisation de la frontière et de la police, des guerres agressives illégales, du châtiment collectif de pays entiers, etc. Pourquoi n'y a-t-il pas d'audiences publiques sur ces questions de préoccupation générale ? Pourquoi n'y a-t-il aucun témoignage venant du peuple ? Pourquoi n'y a-t-il aucune accusation portée contre les personnes responsables de ces crimes ? La réponse à ces questions et que cela révèlerait la nature antidémocratique du système lui-même, ce que les cercles dirigeants veulent éviter à tout prix.

Par ses nombreuses luttes, le peuple fait entendre ses préoccupations et parle en son propre nom en faisant valoir ses propres intérêts. Il faut dès maintenant intensifier le travail pour la politique d'investir le peuple du pouvoir, mettre cette question au premier plan à mesure que les nombreuses luttes pour les droits s'intensifient.

Voice of Revolution est une publication de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis.

(5 novembre 2019. Traduction : LML)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 32 - 23 novembre 2019

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