SUPPLÉMENT

Numéro 7421 novembre 2020

Forum belliciste d'Halifax sur la sécurité internationale

La conférence de guerre d'Halifax doit être interdite! Opposons-nous aux objectifs
de guerre déclarés du Canada!




Webinaire 
Le vendredi 20 novembre 
19 h 30 HNA
Webinaire et rassemblement organisé par Pas de port pour la guerre
noharbourforwar@hotmail.com
Pour participer cliquer ici
Passcode : 669926

Rassemblement 
Le samedi 21 novembre 
15 h
Parc Paix et Liberté d'Halifax
(auparavant le parc Cornwallis) intersection des rues Hollis et South
Facebook

Pour une affiche en format PDF des deux événements cliquer ici.


• Le parti de la guerre

- Poème de El Jones -

La conférence de guerre d'Halifax doit être interdite! Opposons-nous aux objectifs de guerre déclarés du Canada!

Des tentatives désespérées de mobiliser les jeunes pour la guerre et les préparatifs de guerre

• Comment le territoire et l'espace public canadien et québécois sont mis au service des intérêts d'alliances militaires agressives

- Christine Dandenault et Claude Brunelle -

Une stratégie de confrontation avec la Chine

- Tony Seed -

Un rassemblement belliciste fondé sur les préoccupations
actuelles de l'OTAN

- Nick Lin -

Les choix de Biden pour l'équipe de transition au Pentagone montrent qu'il est un fossile de la période de la guerre froide
- Voice of Revolution -

L'Australie se joint à la parade des criminels de guerre en route vers la conférence de guerre

Un autre réseau universitaire belliciste pour mobiliser les jeunes dans les préparatifs de guerre


À titre d'information

Ordre du jour, conférenciers et participants de 2020

Les partenaires et les commanditaires

Des signes d'inquiétudes au sujet de la sécurité nationale des États-Unis et d'une obsession morbide de la défaite



Le parti de la guerre

Composé à l'occasion de la 12e manifestation annuelle
contre la Conférence de guerre d'Halifax.

Pour l‘audio, cliquer ci-dessous


LML publie le poème original en anglais. La traduction en français suit.

A woman's going to send the drones
So ready the covers of your Vogues
The food bank lines are now miles long
But a woman's the one who sends the bombs
Liberal feminism can't be wrong
When a woman's the one who sends the bombs.
Can't get workers PPE
But you go girl Nancy Pelosi
All hail the bipartisan war parties
Now Trump is gone we all agree
George W. Bush has been redeemed
The war criminals are on our team
And there's a Black woman on my TV screen
And when she bombs I'll yell yasss Queen
We'll force your countries to be free
And little Black girls can finally see
Themselves in drones and F-16s
And this is MLK Jr's dream
Brought to you by Wall Street
Brought to you by the elites
We'll never ever give you peace
Fund military and police
But a woman could be commander in chief
See what can happen when you believe?
This is gender equality
So everybody take a knee
The resistance heroes hip hip hooray
The FBI and CIA
The generals and NSA
So please enjoy your new air base
We've all forgot Abu Ghraib
We all forgot Guantanamo Bay
And none of them will see the Hague
The Patriot Act's so yesterday
We‘re all in love with John McCain
Make Lockheed Martin great again
Centrist neo-liberals all the rage
Kids still living in a cage
The war party is here to stay
And let's lock Julian Assange away.
We can't let him expose the truth
We're never bringing home the troops
Obama's so cool shooting hoops
You'll all be crushed under the boot
We're plotting out another coup
Billionaires we won't prosecute
We save that for moms of truant youth
Those Timberlands were looking cute
So let the oil companies pollute
He'll put them in the cabinet
Add bankers to make up the set
We'll regulate the internet
Corporate news is all you'll get
But a woman's going to send the jets
Are Yemeni women happy yet?
This moment gives me all the feels
A woman's making weapons deals
A woman's making refugees
A woman's going to rob and steal
Last week we were environmentalists
But now wars for oil are feminist
And history will reminisce
How all the donors benefit
Orange man is out the door
Things can go back to how they were before
Biden voted for the Iraq War
How dare you ask for any more
Your kids still super predators
And his kid's on strike number four
But prison's just for you and yours
And really the crime bill's all your fault
This is the time for unity
Bow down to oil and energy
And let's be friends with GOP
And white suburban families
There's no more white supremacy
Black woman deliver us the vote
We'll still be kneeling on your throat
But a woman's going to send the drones
So volunteer to work those phones
So we can bomb some woman's home
And probably waterboard her son
They're back in fashion neo-cons
So four more years of settlements
War parties are in agreement
And let's hashtag Black excellence
Kamala is Vice President.
The ladies join the gentlemen
In sword, famine, wild beast, pestilence
The four horse persons of apocalypse
These days we call that feminist
Is this the dream of suffragists?
And I heard her bombs never miss
And don't forget to call her Ms.
Madame, her honour, she or ma'am
Get ready those detainment camps
Muster the troops line up the ranks
A woman's going to send the tanks
And all of us will give her thanks
Especially weapons manufacturers, banks
And thanks to those suburban moms
A woman's going to send the bombs
I'm glad a woman is so strong
To send our countries all those bombs.

Pour le poème en français, cliquer ici 

(19 novembre 2020)

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La conférence de guerre d'Halifax doit être interdite! Opposons-nous aux objectifs de
guerre déclarés du Canada!


Manifestation contre le premier Forum sur la sécurité d'Halifax sous le thème « Fauteurs de guerre, hors d'Halifax » le 21 novembre 2009

Le 12e Forum annuel d'Halifax sur la sécurité internationale (FHSI) se tient du 20 au 22 novembre en tant que plateforme pour le bellicisme et l'édification d'empire de l'impérialisme américain et du bloc de l'OTAN, dans lequel le gouvernement libéral Trudeau est totalement engagé. Le FHSI se tient de façon virtuelle. Pour la douzième année consécutive, les forces antiguerre d'Halifax organisent des actions pour dénoncer le forum. Le vendredi 20 novembre, Pas de port pour la guerre a organisé un webinaire antiguerre public. Le 21 novembre, un rassemblement est organisé au parc Paix et liberté d'Halifax en face du lieu où se tient le FHSI.

Les militants pour la paix d'Halifax sont rejoints par d'autres à l'échelle du pays pour dire qu'Halifax et le Canada ne doivent pas être utilisés pour accueillir cette conférence de guerre et servir de base pour les préparatifs de guerre.

Il ne s'agit pas d'un événement d'Halifax ni d'un événement canadien, mais bien d'un événement du bloc de l'OTAN qui le parraine et le dirige officiellement. Le forum virtuel est organisé à partir des quartiers généraux de l'OTAN à Washington. La majorité de ses sessions sont privées et classifiées comme étant « informelles ». Les huit « sessions plénières » sont diffusées au Canada par CPAC, propriété du monopole des télécommunications Rogers.

Le FHSI se dit « non partisan » et « indépendant » mais il est une entreprise impérialiste américaine de a à z. En tant qu'instrument de l'État américain, son credo est que « Halifax crée des opportunités pour les dirigeants d'apprendre, de générer des idées et de les mettre en action ». Le mot « sécurité » dans le nom FHSI correspond à la définition belliciste de l'OTAN, soit la protection et la promotion des intérêts politiques et économiques des impérialistes anglo-américains au détriment des peuples du monde, dont les peuples des États-Unis, du Canada et d'Europe, en plus de ceux d'Asie, d'Océanie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes. Cela est dangereux et met en péril les Canadiens et les peuples de partout.

Il n'y a rien d'honorable, d'« internationaliste » ou de « multilatéral » dans la façon dont les libéraux de Justin Trudeau financent et promeuvent cet événement en sol canadien, comme l'ont fait les conservateurs de Stephen Harper avant eux. Non seulement tout ce qui est lié aux relations étrangères est-il un pouvoir de prérogative sur lequel le peuple n'a pas son mot à dire, mais le Canada ne joue aucun rôle indépendant. En fait, son ministre de la défense et ses forces armées sont subordonnés au Commandant en chef des États-Unis par le biais des structures de commandement de l'OTAN et de NORAD.

Qui a adopté la conception du « Canada mondial » qui est mise de l'avant ? Qui est d'accord pour que le gouvernement du Canada soit organisé comme un gouvernement de guerre avec une économie de guerre ?

La « sécurité » sur laquelle cette conférence repose est une définition de la « sécurité collective » de la guerre froide qui ne répond pas aux besoins de défense du Canada ou à la demande des peuples du monde pour la paix et pour la résolution pacifique des conflits au sein des nations et entre les nations. Elle répond aux demandes des impérialistes américains par le biais de l'OTAN et aux demandes des plus grands monopoles d'armements et d'autres intérêts privés qui exigent l'augmentation des dépenses militaires, l'intensification des préparatifs de guerre et le contrôle de tous les intérêts qui s'opposent aux leurs.

Conformément à l'approche de relations publiques du gouvernement libéral, la participation du Canada au FHSI et au déclenchement de guerres est présentée comme facteur d'un « monde plus stable et pacifique » et d'un « ordre international reposant sur des règles ». Ce n'est pas le cas. La grande insécurité que ressentent les peuples du monde aujourd'hui est le résultat direct des guerres menées par les impérialistes américains qui ont dévasté et menacé des pays et des régions entières. Contre cette voie belliciste qui ne contribue en rien à la solution des graves problèmes auxquels l'humanité est confrontée en raison de la destruction néolibérale de l'environnement naturel et social, de la trahison nationale, de problèmes comme la pauvreté, la faim, la pandémie de la COVID-19 et d'autres problèmes, les forces qui prennent sérieusement position pour la paix demandent des mesures concrètes afin de faire du Canada une zone de paix en sortant le Canada de l'OTAN et de NORAD, en démilitarisant l'économie et en changeant sa direction pour la rendre prosociale pour qu'elle satisfasse les besoins du peuple.

Le FHSI attache une grande importance à son initiative visant à rassembler les grands joueurs dans les tentatives des impérialistes américains de dominer le monde. Peu importe leurs efforts pour redonner vie aux notions moribondes de vieilles théories, ils sont incapables de surmonter le dilemme de sécurité impérialiste qui a été formulé il y a aussi longtemps qu'en 1957 par nul autre qu'Henry Kissinger alors qu'il était encore professeur à l'Université Harvard.

« En ce qui concerne l'impact sur notre politique nationale, nous avons fait face à une impasse [...] depuis les explosions d'Hiroshima et de Nagasaki. Bien sûr, dans les premières années de l'après-guerre, ce n'était pas une impasse physique. Pendant près de dix ans, les États-Unis ont été pratiquement immunisés contre des représailles soviétiques. C'était une impasse néanmoins en ce sens que nous n'avons jamais réussi à transformer notre supériorité militaire en un avantage politique (notre souligné), écrit Kissinger, qui ajoute : « Notre monopole atomique a eu, tout au plus, un effet dissuasif. »

Cela décrit le problème que les impérialistes anglo-américains ont eu de tout temps – que leur supériorité militaire ne leur fournit pas un avantage politique. Il ne fait pas disparaître la politique. Les pays souverains continuent d'exister, avec leur propre droit d'être et leur droit de décider de leurs propres affaires. Trente membres de l'OTAN sur 198 pays dans le monde ne font pas un monde.

Avec la chute de l'Union soviétique et le début de l'ordre du jour néolibéral de destruction nationale, le dilemme de sécurité des impérialistes ne peut que continuer de s'aggraver dans la mesure où leur programme néolibéral ne reconnaît pas les relations internationales basées sur la territorialité et parce que les États-nations ont été usurpés par des intérêts privés très étroits qui fonctionnent internationalement comme des cartels et des coalitions rivalisant pour le contrôle. Ce qu'ils ne peuvent pas contrôler, ils cherchent à le détruire. Peu importe le choix que font les impérialistes et leurs hommes de main, en l'absence de politique, tout ce qui leur reste est la « guerre incessante », l'état d'exception et le recours à la force pour tenter de contrôler ce qu'ils ne peuvent pas contrôler par les menaces, l'anarchie et la violence associées à des tentatives de justifier ce qui ne peut pas être justifié.

En 2016, c'était le bouclier de défense antimissile pour contenir la Russie. Maintenant, c'est une stratégie globale pour contenir la Chine.

Il n'en demeure pas moins que la plus grande insécurité est que les peuples sont privés de pouvoir, que le pouvoir de prérogative ne leur donne pas leur mot à dire sur les affaires étrangères et la politique de défense. Cela rend les rencontres comme celle organisée par Pas de port pour la guerre très significatives parce que l'objectif est de fournir à ceux qui sont aux premières lignes de la lutte pour la paix de l'information et des évaluations sur les préparatifs de guerre du FHSI, du Canada et de l'OTAN. Partager l'expérience et élaborer une nouvelle direction pour le Canada est un travail important.

Les Canadiens doivent exiger que le FHSI soit banni, que le Canada sorte de l'OTAN et de NORAD et que ces alliances soient démantelées. En aucun cas les troupes étrangères doivent-elles être autorisées à mener des activités en territoire canadien et les forces canadiennes doivent être ramenées au pays et être engagées uniquement dans la défense du Canada selon la définition de ce besoin donnée par le peuple canadien et non par les impérialistes américains, l'OTAN et leurs soi-disant agences de renseignement. Aucun navire de guerre étranger, qu'il porte ou non des armes nucléaires, ne doit être autorisé à utiliser nos ports. Tous les groupes de réflexion étrangers et les instituts universitaires canadiens parrainés par l'OTAN doivent être démantelés. Tous les groupes de façade et les organisations non gouvernementales qui promeuvent les objectifs de la guerre impérialiste doivent être rejetés par le peuple.

Avec un objectif prosocial et une nouvelle direction de l'économie, on peut trouver d'autres usages pour la richesse sociale et la force productive humaine présentement engagées dans l'économie de guerre. Il va sans dire que les suggestions pour humaniser l'environnement social et naturel sont sans limites dans leur portée.

La conférence de guerre d'Halifax doit être interdite !
Opposons-nous aux objectifs de guerre du Canada !
Pas de port pour la guerre !
Faisons du Canada une zone de paix !

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Des tentatives désespérées de mobiliser les jeunes pour la guerre et les préparatifs de guerre

Le gouvernement du Canada et l'OTAN continuent de prendre des mesures pour mobiliser les jeunes dans leurs guerres impérialistes et leurs préparatifs de guerre. On lit dans un rapport récent du think tank Centre d'analyse de la politique européenne que « l'OTAN fait face à une menace existentielle s'il ne peut pas rejoindre les jeunes générations ». Le rapport souligne que « l'OTAN n'en a pas fait assez pour susciter l'intérêt des dirigeants européens plus jeunes ».

« 'Nous devons reconnaître qu'il existe toute une nouvelle génération de citoyens de l'après-guerre froide qui a grandi dans un environnement entièrement différent, qui ont déjà commencé à assumer des rôles dans les gouvernements nationaux et qui ont des priorités différentes qui correspondent davantage à des menaces pour l'avenir', a dit l'auteure du rapport, Lauren Speranza, à Defense News.

« 'Si l'OTAN ne les fait pas entrer dans le giron maintenant, nous risquons ce scénario dans lequel l'OTAN est considérée comme dépassée et n'a pas l'adhésion d'une nouvelle génération de dirigeants politiques, et risque alors de se retrouver à la retraite.' 

« Speranza a présenté trois aspects clés sur lesquels l'alliance doit concentrer ses efforts afin de faire en sorte que l'OTAN demeure pertinente pour cette cohorte de l'après-guerre froide.

« 'Le premier aspect est l'accent sur les menaces non traditionnelles qui sont bien en deçà de ce qu'on trouve à l'article 5, un aspect qui a un impact sur la vie de tous les jours des milléniaux et de la génération z, ce qu'il n'a pas sur les décideurs politiques d'aujourd'hui', selon Speranza. Un effort davantage proactif à ce sujet (que l'OTAN a commencé à faire ces dernières années) contribuerait à susciter l'intérêt d'une façon que l'article 5, qui concerne la clause de défense collective de l'alliance, n'est peut-être pas capable de faire », a-t-elle dit.

« 'Le deuxième est le besoin de développer un programme de technologie et d'innovation. L'industrie privée de la technologie est toujours en concurrence avec le secteur de la défense pour de jeunes talents, et il est souvent victorieux, mais l'OTAN traîne aussi de l'arrière par rapport au Pentagone et à l'Union européenne dans la façon dont elle recrute et offre des défis intéressants aux jeunes experts en technologie.

« 'Le troisième aspect concerne les déclarations de la direction de l'OTAN selon lesquelles elle doit déterminer ses relations avec la Chine et quel rôle l'alliance peut jouer dans le Pacifique.

« 'De nombreux dirigeants de la prochaine génération ont un intérêt pour l'Asie, et les mobiliser pour contribuer à faire comprendre comment des partenariats avec les pays asiatiques pourraient être établis favoriserait les deux parties, a dit Speranza. Il ne s'agit pas de déchirer le programme actuel de l'OTAN. Il s'agit de trouver les façons de communiquer ces priorités d'une façon qui trouve un écho chez les dirigeants de la prochaine génération.' »

Le 9 novembre, à Bruxelles, « le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a inauguré le Sommet de la jeunesse OTAN 2030 qui a duré une journée et dont l'objectif était de susciter de l'intérêt pour l'alliance parmi les milléniaux et les futurs dirigeants de la génération z », a indiqué le Defense News.

« 'Vous, les dirigeants de demain, en Amérique du Nord et en Europe, êtes les plus concernés par notre sécurité, et l'OTAN 2030 est votre occasion de vous avancer et de sauvegarder votre avenir, votre liberté, votre alliance', a dit Stoltenberg dans ses commentaires d'ouverture.

Le Centre d'analyse de la politique européenne a approuvé le sommet.

Le reportage du Defense News se poursuit ainsi :

« Le sommet de la prochaine génération est un exemple parfait des défis internes que Speranza voit pour les quartiers généraux de l'alliance. Cet effort est présenté comme un moyen d'amener des voix plus jeunes à l'OTAN à un moment où l'alliance fait un grand examen de son avenir, appelé OTAN 2030, et où elle a annoncé son plan de former un groupe de jeunes dirigeants qui agira parallèlement à l'examen – tous de bons gestes, sur papier.

« Cependant, écrit Speranza, 'dans un monde idéal, nous ferions juste incorporer des représentants de la génération future dans le groupe de réflexion principal, au lieu d'entretenir un processus parallèle.'

« 'Souvent, la génération future veut être consultée, mais elle a très peu d'occasions de l'être, et si elle l'est, c'est toujours sous cette étiquette de génération future; elle ne s'assoit pas à la table des adultes et ne travaille pas côte-à-côte avec eux. En maintenant cette division, nous rendons un mauvais service à l'alliance.' »

En fait, la nouvelle génération qui est née après la chute de l'Union soviétique et de la division du monde de la guerre froide en deux camps n'est pas infectée par les préoccupations de la guerre froide des superpuissances. « Nous ne jouons pas leur jeu. Chaque jour, nos efforts de conscientisation, d'information et de mobilisation doivent garantir que les jeunes ne vont pas être mobilisés pour la guerre impérialiste et ne vont pas servir de chair à canon pour les guerres hégémoniques des oligarques et de leurs gouvernements », a dit Alexandre Cubaynes, au nom de Jeunes pour le renouveau démocratique. « Le Canada ne doit pas participer aux préparatifs de guerre impérialiste des États-Unis et doit aussi défendre sa souveraineté d'une manière significative. Nous voulons dire que nous ne permettrons pas que les impérialistes américains exercent leur commandement et leur contrôle sur l'espace aérien et terrestre du Canada, sur ses eaux, sur le gouvernement et sur les actifs militaires du pays. Nous devons sortir de l'OTAN et de NORAD et travailler à une politique étrangère indépendante. Cela signifie retirer tous les soldats, navires et équipements canadiens de tout territoire étranger. Chose de la plus haute importance, cela veut dire se préparer à établir un gouvernement antiguerre. »

Déclarant que le slogan de la jeunesse est Pas un seul jeune pour la guerre impérialiste, Alexandre a dit : « Notre objectif est d'établir un gouvernement antiguerre pour que le Canada soit un facteur de paix et non de guerre prédatrice. Un gouvernement antiguerre retirera le Canada de l'OTAN et de NORAD et des organisations et arrangements militaires agressifs, et mettra fin à l'ingérence dans les affaires des pays souverains. Un gouvernement antiguerre oeuvrera à mettre fin au déplacement des peuples qui est le résultat des guerres d'agression et d'occupation et à fournir de l'aide humanitaire aux réfugiés et aux victimes de désastres naturels », a-t-il dit.

Pas un seul jeune pour la guerre impérialiste !

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Comment le territoire et l'espace public canadien et québécois sont mis au service des intérêts d'alliances militaires agressives


Manifestation contre la présence des navires de guerre à Montréal, le 30 octobre 2004

Le Canada est un membre fondateur de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) mise sur pied le 4 avril 1949. Il est également membre du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) depuis le 12 mai 1958. L'intégration de l'armée canadienne à l'armée des États-Unis a été une des caractéristiques de l'adhésion du Canada à ces alliances militaires. En dépit de l'opposition résolue et répétée des peuples du Québec, du Canada et des Premières Nations à toute participation du Canada au sein de ces alliances et dans les guerres d'agression et d'occupation sous la gouverne des impérialistes américains, le gouvernement canadien poursuit ses interventions contre les peuples du monde. Cela implique que le territoire, l'espace public, les fonds publics soient mis au service des intérêts de ces alliances.

La Presse indiquait le 21 octobre 2020 que le gouvernement canadien augmentera le budget fédéral alloué à ses obligations en tant que membre de l'OTAN. « Les chiffres de l'OTAN montrent que le Canada est sur le point de consacrer 1,45 % de son PIB à l'armée cette année. Il ne s'agit pas seulement d'un bond important par rapport aux 1,29 % de l'an dernier, mais de la plus grande part du PIB pour la défense depuis dix ans[1].

« Cela dépasse également le plan initial du gouvernement libéral, énoncé dans la politique de défense en 2017, qui prévoyait de consacrer 1,4 % du PIB à l'armée d'ici 2024-2025  année où les membres de l'OTAN devaient atteindre l'objectif de 2 %. [2]» 

Le prétexte de protéger les populations et de contrer
les menaces de l'étranger

Cinquante ans après la promulgation de la Loi des mesures de guerre et l'occupation militaire du Québec par le gouvernement Trudeau, les activités d'entrainement de l'armée canadienne se poursuivent au nom de protéger la population.

L'occupation militaire du Québec avait été utilisée pour écraser la lutte du peuple québécois à la fin des années 60 pour affirmer ses droits en utilisant le prétexte d'une insurrection armée imminente, ce qui fut révélé plus tard comme un montage de toutes pièces par le gouvernement. Peu avant ce 50e anniversaire le 31 octobre 2020, les forces d'opérations spéciales du Canada ont tenu un exercice militaire à la base militaire de Farnham dans la nuit du 20 et 21 octobre dernier. Des aéronefs CH-146 Griffon et CH-147 Chinook ont survolé les municipalités de Farnham, Chambly et les villes environnantes pour se rendre à l'aéroport de Saint-Hubert. On rapporte que le ciel était bondé d'hélicoptères et que des coups de feu ont été tirés. Le Commandement des Forces d'opérations spéciales du Canada (COMFOSCAN) est une organisation d'une disponibilité de déploiement rapide, à très court préavis qui viserait à protéger la population canadienne contre les menaces au pays et à l'étranger.

Ian Grant, le capitaine en charge du commandement, a précisé que : « L'entraînement contenait un grand support aérien de l'Aviation royale canadienne. Cet exercice était un entraînement régulier du commandement des Forces d'opérations spéciales du Canada qui aide à maintenir les compétences qui peuvent être requises lors de déploiements à l'étranger, et donne l'occasion de fortifier les compétences nécessaires pour protéger les Canadiens ici chez eux »[3]

En août 2020, un exercice d'entrainement militaire s'est tenu dans l'Arctique connu sous le nom d'opération Nanook, qu'on dit être un pilier des Forces armées canadiennes depuis 2007. Cet exercice a duré 3 semaines et a été mené par le Canada et, pour la première fois, par des alliés, soit les États-Unis, la France et le Danemark.

Le reportage explique l'exercice naval dans l'Arctique en disant qu'il visait à envoyer un message d'unité contre des adversaires potentiels dans le Nord qui sont définis comme étant la Russie ou la Chine. Trois navires de la marine canadienne et quatre navires étrangers ont participé à l'exercice. Les navires de guerre canadiens et alliés ont mené la plupart de leurs activités dans le détroit de Davis, entre l'île de Baffin et le Groenland, qui est considéré comme faisant partie du passage du Nord-Ouest.

« Le message est que l'Arctique a une importance stratégique, il devient de plus en plus important et c'est important pour notre sécurité nationale collective » (notre souligné), a déclaré le vice-amiral Steven Poulin, commandant de la zone atlantique de la Garde côtière américaine[4].

En juillet 2020, s'est tenu à Cold Lake en Alberta des exercices de tir aérien pendant une semaine. Le 408e Escadron tactique d'hélicoptères s'est rendu à la 4e Escadre Cold Lake, en Alberta, pour participer à Gander Gunner 2020, un exercice de tir aérien d'une semaine destiné au personnel navigant nouvellement affecté à l'escadron. Les hélicoptères ont volé au-dessus du polygone de tir aérien de Cold Lake avec des hélicoptères CH-146 Griffon équipés chacun de deux mitrailleuses C6 latérales pour acquérir de nouvelles compétences.

L'exercice Gander Gunner portait sur la précision des mitrailleurs de bord, les modèles d'attaque efficaces et les scénarios tactiques réalistes pour maintenir le haut niveau de formation de tout le personnel navigant. Lors des missions, les équipes d'assaut ont utilisé des lunettes de vision nocturne pour leur permettre d'accomplir des opérations de tir même durant les nuits les plus sombres. [5]

En octobre 2020, des soldats de l'armée canadienne ont participé à un exercice militaire au Koweit avec les forces armées américaines. Des membres des Forces armées canadiennes au Koweït se sont entraînés au maniement des armes d'opérations spéciales en octobre au complexe Udairi Range avec le Joint Special Operation Forces Support Detachment-Kuwait (JSSD-K), le détachement américain de soutien des forces d'opérations spéciales conjointes au Koweït, dirigé par le United States Central Command (CENTCOM), responsable des opérations militaires des États-Unis au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Asie du Sud. [6]

Les membres du JSSD-K ont réuni pour une journée d'entraînement sur les armes d'opérations spéciales (SOF) des soldats du 386e Escadron des Forces de sécurité expéditionnaires, du 386e Escadron expéditionnaire de génie civil, du 387e Escadron expéditionnaire aérien, du Camp Canada et du Camp Moreell. [7]

Militarisation des forces policières

Un des aspects de la vie actuelle est la faillite des institutions démocratiques et de la réponse que trouvent les gouvernements aujourd'hui pour contenir la volonté populaire qui demande à exercer un contrôle sur toutes les décisions qui le concernent. Le recours au pouvoir de police prend toutes sortes de formes dont la militarisation des forces policières. Ainsi, des armes de guerre sont maintenant achetées et mises à la disposition de la police de diverses municipalités. En février 2018, la Ville de Laval a conclu un contrat de gré à gré de 168 000 $ avec Colt pour l'achat d'armes longues et de puissantes munitions. Les fusils d'assaut ne sont pas destinés au groupe d'intervention, mais aux patrouilleurs. 

Dans le document justifiant l'appel d'offres, on peut lire : « Il est impératif pour le Service de police de Laval d'acquérir des carabines de patrouille adéquates, efficaces et précises, pour que les policiers soient en mesure de neutraliser la menace dans un minimum de temps et avec un maximum de précision. » à la disposition des patrouilleurs et placées dans le coffre des autopatrouilles pour qu'ils puissent réagir en cas d'attentat ou de tuerie. Quelle est la menace ? Elle n'est pas définie.

Le Service de police de Châteauguay a fait des démarches en 2018 pour doter ses patrouilleurs de calibres 5.56 mm. Ces armes doivent être principalement utilisées dans deux circonstances : en présence d'un tireur actif ou d'un suspect barricadé. Les patrouilleurs pourraient intervenir dans ces situations à haut risque, sans attendre l'arrivée du groupe d'intervention.

En novembre 2019, les journaux annonçaient que les membres du Groupe tactique d'intervention (GTI) du SPVM manieront bientôt des fusils d'assaut dotés d'une force de frappe encore plus forte que ceux qu'ils possèdent déjà. Le corps policier a lancé un appel d'offres pour acquérir des armes de calibre comparable au mythique AK-47, capables d'arrêter un camion bélier ou de percer un blindage léger.

La Sûreté du Québec (SQ) a reçu, en 2018, 230 carabines Colt C8 des Forces canadiennes. Cent cinquante patrouilleurs doivent être formés « au rythme des budgets ». Une centaine ont déjà suivi le cours et une quarantaine d'armes circulent déjà dans autant d'unités de patrouille à travers le Québec. En novembre 2019, la SQ a également conclu un contrat de 153 000 $ pour l'achat d'armes longues semi-automatiques et de munitions 300 Blackout à la compagnie MD Charlton.

Durant l'année 2017, la Ville de Longueuil a conclu pas moins de 11 contrats pour un total de 751 000 $. Une douzaine de fusils d'assaut ont été achetés pour les équipes tactiques, ainsi que des accessoires – silencieux, matériel optique.

Par ailleurs, des dizaines de milliers de munitions commandées serviront également aux armes longues des patrouilleurs. Ces derniers utiliseront des fusils d'assaut C8 fournis par l'armée canadienne. « Tous nos patrouilleurs qui auront recours aux armes longues ont suivi un entraînement rigoureux », a dit le Service de police de l'agglomération de Longueuil. [8]

La militarisation de la vie et de l'espace public

Encore plus récemment, dans le contexte de la pandémie, le gouvernement fédéral a eu recours aux Forces armées canadiennes pour porter « assistance » aux autorités publiques. On se rappellera entre autres du refus de la vice-première ministre Chrystia Freeland de permettre aux brigades cubaines Henry Reeve de porter assistance aux communautés Anishinabe et Dakota au Manitoba à la demande de celles-ci. Le lendemain, la vice-première ministre avait plutôt fait intervenir les forces armées canadiennes auprès d'elles.

Au Québec, plus de mille quatre-cents membres des Forces armées canadiennes (FAC) ont été mobilisés par les autorités civiles dans 47 CHSLD au Québec. L'opération LASER, l'opération déployée des membres des Forces armées canadiennes dans les résidences pour aînés du Québec et de l'Ontario au printemps pour combattre la COVID-19, s'est effectuée graduellement à partir du 22 avril. Le gouvernement Legault est même intervenu pour demander que les forces armées demeurent jusqu'en septembre, disant que c'était un service essentiel.

Le gouvernement a refusé et refuse toujours d'écouter et de mettre en pratique les propositions des travailleurs et professionnels du milieu qui ont l'expérience du terrain et savent très bien ce qu'il faut et comment sauver des vies. Au lieu de répondre aux demandes pressantes du personnel de la santé en termes d'équipement, de masques, de ressources humaines et matérielles et de mettre fin à l'offensive antisociale en investissant massivement en santé, le gouvernement se tourne vers les forces armées. La COVID-19 devient le prétexte. Dans les faits, cela sert d'exercice militaire en milieu public, en plein coeur des établissements de santé.

Ressources naturelles jugées intérêt national

Un autre volet de l'utilisation de notre territoire national pour des fins militaires et agressives de l'OTAN et du US Command est l'intérêt marqué pour nos ressources naturelles qui peuvent servir à des fins militaires. Le numéro du LML du 24 octobre 2020 précise les minéraux qui sont d'intérêt.

« Parmi les 35 minéraux critiques, de nombreux autres sont également extraits au Canada, comme le cobalt (en Ontario), le niobium, le scandium et le titane (au Québec), pour n'en nommer que quelques-uns, alors que des plans sont en place pour que d'autres soient exploités à l'avenir, comme le chrome (Cercle de feu de l'Ontario), le vanadium (des sables bitumineux de l'Alberta et du complexe du Lac Doré au Québec), le lithium (dans la région de la Baie-James, Québec) et les éléments de terres rares (dans le nord de la Saskatchewan). Dans tous ces cas, les gouvernements du Québec et des provinces du Canada fournissent toutes sortes d'aides aux riches sous forme de projets d'infrastructure (construction de routes, de voies ferrées, de lignes électriques, d'installations pour la recherche et développement) et de plans de sauvetage.

« Comme l'indique le document de 2018 de la United States Geological Survey sur les minéraux critiques, bon nombre des éléments trouvés au Canada ont des applications militaires et civiles. L'aluminium est utilisé dans de nombreuses applications civiles et militaires terrestres, marines et aérospatiales telles que les véhicules, les navires de guerre, les cellules et les fuselages d'avions et de fusées tandis que le césium et le rubidium sont des éléments indispensables dans les satellites de positionnement mondial (GPS), les systèmes de guidage des fusées, les appareils infrarouges militaires (vision nocturne), téléphones cellulaires et fibres optiques, pour n'en nommer que quelques-uns.

« L'indium est utilisé pour les parebrises d'avions, l'imagerie infrarouge militaire, les écrans plats pour les écrans d'ordinateur et de télévision et pour les applications nucléaires, parmi de nombreuses autres utilisations. Différents éléments des terres rares (ETR) sont utilisés dans les moteurs à réaction; dans les systèmes de guidage militaires, les lasers, radars et sonars et pour fabriquer des aimants permanents. Le tellure a des applications militaires dans les dispositifs infrarouges (vision nocturne) et les semi-conducteurs pour les dispositifs de télécommunication et électroniques. L'uranium a de nombreuses applications pour les missions spatiales, la propulsion nucléaire de navires militaires et les centrales nucléaires. »

Faisons du Canada une zone de paix

Dans ces activités militaires et d'occupation de l'espace public et du territoire, les peuples du Canada, du Québec, des Premières Nations, voire les peuples du monde et leur mouvement objectif de pouvoir décider de toutes les actions qui les concernent ne font pas partie de l'équation. Pourtant, la réalité est que seuls les peuples du monde dans leur lutte pour la justice, la dignité, l'émancipation, la paix et la sécurité, sont à même de gagner la paix. Les Canadiens et les Québécois ont depuis des décennies manifesté leur opposition à toute participation du Canada dans les alliances agressives qui visent à écraser et soumettre d'autres peuples et nations qui refusent de se soumettre au diktat impérialiste. Les manifestations, pétitions, prises de position publiques font partie de leur ADN. Il n'y a pas un bateau de guerre de l'OTAN qui ne peut s'installer dans un port au Québec et ailleurs au pays sans qu'il ne soit reçu par des manifestants. Le peuple canadien, québécois et les Premières Nations démontrent de manière active leur désir d'un Canada en tant que zone de paix, pour un Canada antiguerre qu'il est urgent d'établir.

Notes

1. « Le Canada augmente nettement sa part en défense, selon l'OTAN », La Presse, 21 octobre 2020

2. Ibid

3. « Des aéronefs survolent la région en plein nuit », Journal de Chambly, 21 octobre 2020

4. « Le Canada mène un exercice militaire dans l'Arctique », La Presse, 4 août 2020

5. « L'exercice Grander Gunner 2020 », Forces armées canadiennes, le 16 septembre 2020

6. « Armes d'opérations spéciales : les Canadiens s'entraînent au Koweit avec les Américains », 45e Nord, 23 octobre 2020

7. Ibid

8. « Vague d'achats de fusils d'assaut au sein des corps policiers du Québec », Radio-Canada, 15 mai 2018

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Une stratégie de confrontation avec la Chine

Les impérialistes américains et leurs alliés tels que le Canada ciblent toujours plus la Chine lors des Forum d'Halifax sur la sécurité internationale (FHSI).

Dans un communiqué de presse du 13 novembre concernant les priorités du forum cette année (HFX2020), le FHSI déclare : « La position de plus en plus antagoniste de la politique étrangère de la Chine et ce que les démocraties peuvent faire à ce sujet seront un sujet clé à HFX2020. La participation à ces discussions inclura entre autres : l'ancienne présidente du Parti démocratique de Hong Kong, Emily Lau; Ai Weiwei, militante des droits de la personne et artiste; et Dolkun Isa, président du Congrès mondial ouïghour. Le guide, Chine contre démocratie : Le plus Grand Jeu, qui décrit l'approche collective que les démocraties du monde peuvent adopter pour contrer les ambitions mondiales de Xi Jinping, sera également publié au HFX2020. »

Un développement connexe est l'augmentation des ventes d'armes à Taïwan (officiellement la République de Chine) pour provoquer la Chine, visiblement en violation de la politique d'une seule Chine. Que cela signale ou non la fin du respect de la politique d'une seule Chine, cela montre sans aucun doute que des tentatives sont faite pour détruire les arrangements conclus au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et lors de la fondation de la République populaire de Chine (RPC) sur la base de laquelle les relations internationales ont été menées.

L'initiative anti-Chine a été initialement annoncée le 22 novembre 2019, deux jours après que le secrétaire d'État américain Mike Pompeo ait réclamé la demande à la suite d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Bruxelles que les pays de l'OTAN ne peuvent ignorer les « différences et croyances fondamentales » entre eux et le Parti communiste chinois.

Dans un communiqué de presse publié lors du forum de l'année dernière, le FHSI a annoncé « une nouvelle initiative d'un an axée sur la Chine » et le président du FHSI, Peter Van Praagh, a déclaré : « Ce n'est plus un secret pour personne que la Chine de Xi Jinping travaille fort pour faire du monde un lieu sûr pour l'autoritarisme. Il est temps d'adopter une stratégie globale vis-à-vis la Chine par les États-Unis, le Canada et leurs alliés – une stratégie qui fait du monde un lieu sûr pour la démocratie.

« Au cours des 12 prochains mois, Halifax consultera des experts en la matière et des leaders d'opinion pour obtenir leur avis sur ce qui peut être fait pour faire face à cette menace croissante à notre liberté. »

Le FHSI a « consulté plus de 250 experts du monde entier, y compris des secrétaires de cabinet des administrations Clinton, Bush et Obama ». En fin de compte, ces « leaders d'opinion » ont produit un « guide » incluant « un énoncé de principe », dénué de principe, intitulé Chine contre démocratie : Le plus Grand Jeu – un guide pour les démocraties, un document de 101 pages disponible sur le site Web du FHSI[1].

Le sommaire exécutif du guide fait appel à des accusations discréditées que la RPC doit être blâmée pour la pandémie de la COVID-19 et qui sont utilisées pour appuyer ses prétentions que la Chine et ses dirigeants posent une menace existentielle à la « démocratie » à l'échelle mondiale. Le sommaire se termine par des menaces de représailles contre la Chine pour ses soi-disant méfaits.

« Il est grand temps de repenser sobrement les réponses politiques du monde démocratique au défi de la Chine. Les démocraties doivent chercher à réaliser un 'pushback' soigneusement réfléchi, mais robuste – un 'pushback' que la Chine de Xi s'est attiré. Le PCC doit revoir ses ambitions mondiales et s'abstenir de mener cette offensive continue contre les démocraties du monde.

« Ni les États-Unis ni aucune autre démocratie n'est susceptible de réussir à relever le défi en provenance de la Chine de Xi en faisant cavalier seul.

« Le déploiement effectif de la puissance, la richesse et les prouesses technologiques des États-Unis, conjointement avec leur vaste éventail d'alliés mondiaux, feront en sorte que les ambitions de la Chine puissent être maintenues sous surveillance. Alors que les États-Unis restent le leader naturel du monde libre, les alliances et les partenariats entre démocraties seront différents de ceux du XXe siècle. Le plus urgent actuellement est de réinventer des alliances démocratiques dignes du XXIe siècle. »

Le manuel ne mentionne ni Mike Pompeo ni ses ordres de marche. Il dit plutôt de sa genèse : « Ce projet a débuté sous la forme d'une série de réunions accueillies par la baronne Neville-Jones à la Chambre des Lords à Londres en 2019. Lors d'une de ces réunions, la baronne Neville-Jones, qui a été une amie et un soutien indéfectible depuis que HFX a vu le jour en 2009, a déclaré que les démocraties du monde n'avaient justement plus de stratégie commune à l'égard de la Chine, et qu'elles devraient en avoir une. Ce guide cherche effectivement à contribuer à la construction de cette stratégie commune. » Neville-Jones a été membre du groupe de Bilderberg, présidente de QinetiQ (société de recherche/services militaires privatisée au Royaume-Uni), gouverneure de la BBC, présidente du conseil consultatif sur l'assurance de l'information, présidente du comité conjoint du renseignement et directrice générale de NatWest Markets.

L'auteur principal du guide est Robin Shepherd, vice-président récemment nommé au FHSI et journaliste britannique réactionnaire chevronné, affilié à la Henry Jackson Society en Grande-Bretagne, au McCain Institute aux États-Unis et à Just Journalism, un groupe de défense israélien. Son livre, Beyond the Pale : Europe's Problem with Israel, était si extrême dans sa promotion du terrorisme d'État israélien qu'il aurait été congédié par Chatham House, l'Institut royal des affaires internationales, où il dirigeait le programme Europe.

L'« équipe de collègues et de collaborateurs » inclut Paz Magat, qui vient d'un milieu contre-révolutionnaire – sa famille a fui la révolution du pouvoir populaire en 1986 contre la dictature de Marcos aux Philippines. Auparavant, elle a travaillé avec le département d'État américain et est responsable du programme du FHSI OTAN « Peace With Women Fellowship » organisé pour entraîner les femmes dans l'agression et la guerre sous la bannière de « l'inclusion ».

Le guide crédite entre autres :

- Michael R. Auslin, de l'institution Hoover et conseiller principal du HFX pour l'Asie, responsable de la « supervision générale ». En 1959, l'ancien président américain Herbert Hoover déclarait à propos de l'American Enterprise Institute : « Le but de cette institution doit être, par ses recherches et ses publications, de démontrer les méfaits des doctrines de Karl Marx. » Il est membre du London's Policy Exchange, un groupe de réflexion conservateur qui avait des liens étroits avec David Cameron, et il est vice-président de la Wilton Park USA Foundation, la branche américaine de Wilton Park, une agence exécutive du ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth.

Auslin était auparavant directeur des études japonaises auprès de la conservatrice American Enterprise Institute for Public Policy Research, qui a joué un rôle majeur dans la création d'une opinion favorable à l'invasion américaine de l'Irak en 2003.

- l'amiral Mike Rogers (retraité), ancien directeur de l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA) et ancien chef du Commandement cybernétique américain (U.S. Cyber Command);

- John Mullen, ancien directeur adjoint de la CIA pour l'Asie de l'Est et le Pacifique et ancien directeur adjoint exécutif pour la sécurité nationale, FBI, responsable du « contre-terrorisme, contre-espionnage, ADM et efforts de renseignement dans le monde entier »;

- l'ambassadeur Kenichiro Sasae, président de l'Institut japonais des affaires internationales;

- l'ambassadeur Hemant Singh, directeur général du Delhi Policy Group (DPG), et le Brigadier Arun Sahgal (retraité), DPG Senior Fellow pour la sécurité stratégique et régionale;

- Peter Hefele, chef du département Asie et Pacifique, et David Merkle, responsable pour la Chine à la fondation allemande Konrad Adenauer-Stiftung; et

- Roland Paris, ancien conseiller principal en politique étrangère de Justin Trudeau.

Dans un tweet du 17 novembre, le FHSI écrit : « Pékin s'est donné comme priorité d'installer ses fidèles en tant que figures de proue des organisations internationales, de @ITU à @icao. HFX remercie @UNWatch & @HillelNeuer pour leur contribution au Manuel pour les démocraties et au maintien d'un contrôle sur les régimes autoritaires comme la Chine. »

Neuer est un Sud-Africain de Toronto. UN Watch est une minuscule agence basée à Genève qui s'occupe des intérêts d'Israël; il est officiellement affilié à l'American Jewish Committee, une organisation de lobby politique pro-israélienne basée à New York. UN Watch se consacre à renverser les principes les plus fondamentaux de la Charte des Nations unies au nom des droits de l'homme et à assurer un « équilibre » envers Israël, ce qui a été condamné par plus de 20 résolutions sur les droits de l'homme et plus de 70 résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies. 

UN Watch n'a rien à apprendre aux Canadiens ou aux peuples du monde sur la démocratie. Il a organisé la soi-disant lettre libyenne des droits de l'homme du 21 février 2011 simulant le dossier contre la Libye qui appelait le Conseil de sécurité de l'ONU (CSNU) à invoquer la « responsabilité de protéger » et à envahir la Libye. La lettre a été utilisée par le CSNU, Obama et l'OTAN comme prétexte pour mettre en place les « zones d'exclusion aérienne » pour couvrir l'agression sauvage des forces américano-OTAN, les bombardements par des avions de combat, les attaques de drones qui ont tué des milliers d'innocents. Un général des Forces canadiennes en est le commandant.

Dans la même veine que le manuel, le FHSI a également publié ses « Principes pour la Chine », présentés comme une sorte de serment d'allégeance devant être prêté par ceux qu'il considère comme faisant partie du « monde démocratique ». Il se lit comme suit :

« Le monde démocratique s'engage à se défendre contre les pratiques suivantes qui sapent ses valeurs et son mode de vie :

« - ignorer les tentatives de la Chine d'interférer dans les sociétés démocratiques;

« - se soumettre, collaborer ou participer à une quelconque censure ou autocensure des idées, des écrits, des entreprises artistiques ou des déclarations concernant la république populaire de Chine;

« - participer à toute pratique ou tout échange lié aux affaires ou à la technologie, qui assiste et encourage l'oppression exercée par le Parti communiste chinois (PCC) contre son propre peuple;

« - omettre de s'opposer aux tentatives par la république populaire de Chine d'établir une gouvernance mondiale de l'Internet et des normes technologiques en accord avec ses propres valeurs et ambitions autoritaires;

« - soutenir et s'engager dans toute forme de punition ou de sanction à l'encontre de quiconque pour cause de critiques à l'égard de la Chine;

« - Omettre de soutenir les personnes et les gouvernements du monde entier qui ont un esprit démocratique et qui subissent des pressions ou des intimidations de la part de la République populaire de Chine;

« - acheter ou négocier, en connaissance de cause, des produits ou des services chinois fabriqués grâce au travail forcé ou qui sont le résultat d'activités criminelles comme la contrefaçon ou le vol de propriété intellectuelle. »

Le 18 novembre, le Centre de la sécurité des télécommunications et son Centre canadien pour la cybersécurité, dont la présidente Shelly Bruce a participé au FHSI, ont publié un rapport hystérique déclarant que la Chine, la Russie, l'Iran et la République populaire démocratique de Corée constituent des « menaces stratégiques pour le Canada » par les cyberattaques, les fausses nouvelles, le vol de propriété intellectuelle, etc. Pour justifier son approche, en cause de désespoir, le Service canadien du renseignement de sécurité, dans un rapport récent, est allé jusqu'à dépeindre les Canadiens chinois comme des troupes de choc dans les stratagèmes présumés de la Chine. Selon les thèses xénophobes et racistes s'apparentant à l'hystérie sur le « péril jaune » au XIXe siècle, les Canadiens d'origine chinoise seraient des marionnettes du Parti communiste chinois qui infiltrent secrètement la société canadienne. Cela fait suite à des tentatives explicites des cercles dirigeants du Canada de qualifier la COVID-19 de « virus de Wuhan » pour blâmer la Chine et parler de négligence du système de santé publique chinois. Outre fomenter une agression contre la Chine, de telles accusations sans fondement ont pour but de détourner les peuples de l'examen du système économique, du processus politique et des conditions inhumaines qui leur sont imposées, pour qu'ils ne s'engagent pas dans la recherche de nouveaux arrangements.

Note

1. Chine contre démocratie : « le plus Grand Jeu » disponible ici (en français)

(Source : site web du FHSI, Archives du LML)

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Un rassemblement belliciste fondé sur les préoccupations actuelles de l'OTAN

Le 27 octobre, une conférence d'une journée intitulée « Préparer l'OTAN et les alliés aux défis à venir » s'est tenue à Sofia, en Bulgarie, durant laquelle le secrétaire adjoint Mircea Geoana a prononcé un discours où il a exposé les préoccupations actuelles de l'OTAN.

Le discours faisait partie de la première table ronde intitulée « L'OTAN dans la prochaine décennie : assurer la paix et la sécurité dans un environnement sécuritaire difficile ».

Geoana a dit : « La tâche principale de l'OTAN pendant la pandémie est de veiller à ce que la crise sanitaire ne se transforme pas en crise de sécurité. [...] Nous avons fait le nécessaire pour assurer la sécurité de nos forces, maintenir notre état de préparation opérationnelle et soutenir nos missions et les opérations, de notre présence ici dans la région de la mer Noire à la lutte contre le terrorisme en Irak et en Afghanistan ». Il a mentionné que les troupes des pays de l'OTAN appuient leurs réponses civiles nationales à la COVID-19.

Il a mis en lumière ce qu'il a appelé des zones d'instabilité préoccupantes pour l'alliance agressive, dont « l'Afrique du Nord et le grand Moyen-Orient », et les « Balkans de l'ouest [...], où nous voyons une confluence de menaces provenant de l'ingérence des nationalistes, des islamistes, des radicaux et des Russes ». Les activités de la Russie sur son propre territoire ont été décrites comme « une recherche de domination de ses voisins ici dans la région de la mer Noire et tout le long du flanc oriental de l'OTAN, en étendant sa présence militaire aux frontières de l'OTAN ».

Geoana a également cité l'importance de la cyberguerre et de l'intelligence artificielle pour l'avenir de l'OTAN, en disant : « Nous sommes engagés dans une nouvelle course technologique où les conflits sont de plus en plus définis par les octets, les mégadonnées et l'IA, comme l'a dit le ministre, autant que par les balles et les cuirassés. Et l'OTAN est le moteur de l'innovation. Notre organisation scientifique et technologique gère un réseau de plus de 6 000 scientifiques et ingénieurs de toute l'Alliance. Ils se consacrent à l'intégration des technologies les plus avancées dans les plateformes de l'OTAN et des alliés [...]

« Au cours des 70 ans d'histoire de l'OTAN, nous avons largement dominé la course technologique, mais cette domination est maintenant remise en question. D'autres pays comme la Russie et la Chine, des pays qui ne partagent pas les mêmes valeurs que nous, développent de nouvelles technologies : des missiles hypersoniques aux systèmes autonomes, en passant par l'intelligence artificielle et la cyberguerre. »

Il a poursuivi en disant que les établissements postsecondaires et les domaines de la science et du génie devraient être utilisés pour maintenir la domination de l'OTAN, et aussi que les jeunes devraient également être mobilisés dans « la transformation de nos sociétés et pour faire en sorte que nos économies et nos armées restent fortes ».

Il a également incité les membres de l'OTAN à se subordonner aux intérêts supranationaux de l'alliance agressive au nom de « l'interopérabilité », déclarant : « [...] nous devons nous assurer de ne pas créer un fossé technologique infranchissable entre les alliés. C'est la raison pour laquelle l'OTAN joue un rôle central, convenant de normes entre tous les alliés. Nous ne sommes donc pas 30 nations distinctes, mais une seule alliance unie ». Il n'a pas mentionné la demande de l'OTAN selon laquelle les pays membres devraient consacrer 2 % de leur PIB à l'armée, indépendamment de ce que veulent les citoyens de ces pays.

Geoana a prétendu que l'OTAN était préoccupée par les changements climatiques, citant un récent discours du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, « sur les implications très réelles et croissantes de notre climat changeant, qui exerce une pression sur les ressources de base comme la nourriture, l'eau et l'énergie, qui alimente les conflits et l'augmentation des menaces existantes ». Il a ajouté que « l'OTAN est directement touchée par le réchauffement de la planète. Par exemple, lors de notre mission de formation en Irak cet été à Bagdad, les températures ont régulièrement dépassé 50 degrés Celsius. Imaginez-vous être dans ce genre de chaleur, sans parler de porter un équipement de combat complet ». Rien n'a été dit sur le fait que l'OTAN et ses activités agressives sont collectivement l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre responsables des changements climatiques.

Geoana a dit que le secrétaire général de l'OTAN « dirige un processus appelé OTAN 2030. Il vise à regarder vers le futur afin que l'OTAN puisse continuer à protéger nos près d'un milliard de citoyens dans la décennie à venir et bien au-delà. L'OTAN 2030 consiste à maintenir l'alliance forte, littéralement, en continuant d'investir davantage dans les capacités dont nous avons besoin pour dissuader et nous défendre sur terre, en mer, dans les airs, dans l'espace et dans le cyberespace.

« Rendre également l'OTAN plus forte politiquement, en apportant à la table de l'OTAN plus de questions qui touchent notre sécurité – même si parfois, comme nous le voyons, de nos jours, les discussions peuvent ne pas être faciles.

« Et aussi, troisièmement, adopter une approche plus globale. Cela ne signifie pas une présence mondiale en soi, car l'OTAN reste une organisation régionale par définition et par traité. Mais en travaillant toujours en étroite collaboration avec nos partenaires du monde entier pour défendre nos valeurs et notre mode de vie. Et cela est primordial pour notre succès continu.

« Donc, une armée forte, une alliance politique forte est essentielle. Mais cela ne suffit pas. Nous avons également besoin de sociétés fortes capables d'empêcher, d'endurer, de s'adapter et de rebondir après tout ce qui leur arrive. Dans les années à venir, nous devons mettre beaucoup plus l'accent sur la résilience.

« Les alliés de l'OTAN ont déjà convenu de normes élevées de résilience dans des domaines tels que la continuité des gouvernements, la sécurité des transports et des communications, y compris le 5G, l'approvisionnement en énergie, en nourriture et en eau. Et nous travaillons en étroite collaboration avec l'Union européenne, avec le secteur privé et la société civile, et le milieu universitaire sur tout cela, car en fin de compte, bien que la résilience soit une responsabilité nationale, c'est aussi un effort collectif.

« Dans le cadre de l'OTAN 2030, nous voulons aller plus loin et convenir d'exigences plus strictes en matière de résilience lors de la réunion des chefs d'État et de gouvernement de l'OTAN l'année prochaine. »

Geoana a conclu en promouvant la fiction selon laquelle l'alliance agressive de l'OTAN assure la sécurité collective de ses membres, alors qu'elle menace la sécurité et le bien-être de tous ceux qui ne se soumettent pas à son ordre du jour. Le fait de rejoindre le racket de protection de l'OTAN, a-t-il prétendu, a « protégé la Bulgarie depuis 15, 16 ans maintenant. Et elle continuera de le faire pendant de nombreuses années à venir. Nos pays sont unis sur deux continents pour une seule, simple et puissante raison : nos valeurs, notre liberté, notre démocratie, nos droits de l'homme, l'État de droit ».

La première table ronde comprenait également des remarques liminaires des organisateurs et des commanditaires, ainsi que des remarques des responsables de la défense bulgares.

Il y avait trois autres tables rondes, qui ont développé les préoccupations de l'OTAN exposées dans le discours de Geoana.

La deuxième table ronde était intitulée « Tâches clés de l'OTAN dans un environnement de sécurité dynamique. Risques et menaces non militaires non traditionnels pour l'OTAN et les États membres. L'OTAN adoptera-t-elle de nouveaux rôles ? » qui a été décrit dans les documents de la conférence comme suit :

« La pandémie mondiale causée par le coronavirus a un effet dévastateur sur de nombreux pays. De nombreuses personnes ont été infectées et beaucoup ont perdu la vie. Les économies subissent de lourdes pertes. La crise a un impact sur les activités et les exercices de l'OTAN.

« À la suite du choc initial, les États membres et l'OTAN ont été en mesure de coordonner leurs efforts pour faire face à la crise, en utilisant pleinement les structures et capacités communes de l'OTAN. Quelles sont les implications de la crise de la COVID-19 sur les opérations et les capacités de l'OTAN ?

« Quelles sont les premières analyses et leçons tirées de la crise et que devons-nous faire pour être mieux préparés si des menaces similaires se produisent à l'avenir ? Quelles conclusions pour la prévision, la préparation et la coopération stratégiques de l'OTAN peuvent être tirées ? »

La troisième table ronde, intitulée « Fournir à l'OTAN de nouvelles capacités dans le nouvel environnement technologique », a été décrite par les organisateurs comme suit :

« Les nouvelles technologies peuvent considérablement améliorer les capacités de l'OTAN. En même temps, leurs vulnérabilités et leurs faiblesses doivent être connues. D'autre part, les rivaux stratégiques développent également des capacités militaires basées sur les nouvelles technologies.

« Quelles sont les approches et politiques de l'OTAN face aux technologies émergentes et perturbatrices et aux nouvelles menaces non militaires ? Comment coordonner la planification et le développement des capacités basées sur les nouvelles technologies ? Les avantages et les inconvénients des nouvelles technologies. Existe-t-il une fracture numérique au sein de l'OTAN et comment la surmonter ? Comment l'OTAN et l'UE devraient-elles mieux coordonner les approches ? »

La dernière table ronde était intitulée « Anticiper l'avenir. Comment préparer l'OTAN et les alliés à faire face aux risques et menaces futurs » et a été décrite comme suit :

« L'environnement de sécurité complexe, qui combine les risques et menaces anciens et nouveaux, nécessite une meilleure évaluation et une vision stratégique. Une meilleure compréhension de la nature de ces risques et un leadership fort sont nécessaires pour y faire face. Ceci est particulièrement pertinent pour l'utilisation des nouvelles technologies pour atteindre la supériorité des capacités et des opérations.

« Comment pouvons-nous mieux préparer l'OTAN et les États membres à faire face aux défis à venir ? Que faut-il faire au niveau national et de l'OTAN pour pouvoir évaluer les développements négatifs potentiels ou l'impact des nouvelles technologies sur les capacités de défense et la nature de la guerre dans son ensemble ? Que devons-nous faire maintenant pour être en mesure de prévoir et de répondre de manière adéquate aux crises et défis futurs ? Quels sont les politiques et mécanismes de coordination qui nous aideront à mieux nous préparer à faire face aux nouvelles crises ? »

(Sources : nato.int, cmdrcoe.org)

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Les choix de Biden pour l'équipe de transition au Pentagone montrent qu'il est un fossile de la période de la guerre froide
- Voice of Revolution -

S'étant lui-même proclamé président élu, Joe Biden a annoncé le 10 novembre une équipe de transition de 23 membres pour réviser le département de la Défense des États-Unis d'ici le 20 janvier, date à laquelle le nouveau président doit assumer ses fonctions. Les gens choisis et les institutions créées pendant la guerre froide et dont ils sont issus indiquent clairement que l'administration Biden sera aussi irrémédiablement hantée par les échecs du passé que l'ont été ses prédécesseurs. Le pragmatisme américain veut que les échecs du passé se transforment si on rebrasse le même paquet de cartes. Mais les reliques fossilisées de la guerre froide ne peuvent ouvrir une voie vers l'avant pour les États-Unis, peu importe leurs efforts.

Defense News mentionne deux membres de l'équipe dignes de mention : « L'équipe est dirigée par Kathleen Hicks, qui a été sous-secrétaire adjointe de la politique de la défense et sous-secrétaire adjointe des stratégies, plans et forces de la défense dans l'administration Obama. Elle est actuellement directrice du Programme de sécurité internationale du Centre d'Études stratégiques et internationales (CSIS).

« La liste comprend aussi Christine Wormuth, la directrice du Centre RAND pour la politique de Défense et de Sécurité internationale. Wormuth a assumé plusieurs fonctions dans l'administration Obama, dont le point culminant a été sa position de sous-secrétaire de la politique de la Défense de 2014 à 2016. Avant l'annonce d'aujourd'hui, Hicks et Wormuth étaient perçues comme candidates à des postes de haut niveau au sein du département de la Défense, peut-être même comme secrétaire adjointe à la Défense, avant l'annonce d'aujourd'hui. »

Le Centre des Études stratégiques et internationales

Le CSIS est un groupe de réflexion américain qui dit que son « objectif est de définir l'avenir de la sécurité nationale. Nous sommes guidés par un ensemble de valeurs distinctes – la non-partisanerie, une vision indépendante, une pensée innovatrice, une érudition interdisciplinaire, l'intégrité et le professionnalisme, et le développement du talent. Les valeurs du CSIS forment un ensemble qui vise à avoir un réel impact sur le monde. »

Sur son site Web, « Un bref historique » du CSIS indique que le CSIS a été fondé en 1962 « au plus fort de la guerre froide » et que, depuis ce temps, il est « aux premières lignes pour trouver des solutions aux problèmes épineux de politique étrangère et de sécurité nationale aujourd'hui. [...] En 2007, la Commission Smart Power du CSIS a prononcé un diagnostic sur le statut en déclin de l'Amérique dans le monde et a offert une série de recommandations pour l'adoption d'une approche de « pouvoir intelligent » (smart power) envers l'engagement mondial de l'Amérique [...]. Le CSIS est sollicité de façon constante par le Congrès, la branche exécutive, les médias et d'autres pour expliquer les événements du jour et offrir des recommandations pour améliorer la stratégie des États-Unis. »

Parmi les sujets qu'aborde le CSIS, il y a le changement climatique, la cybersécurité et la technologie, la défense et la sécurité, l'économie, l'énergie et le développement durable, la santé mondiale, les droits humains et le développement international.

Le Centre RAND de la sécurité internationale et de
la politique de la défense

Le Centre RAND de la sécurité internationale et de la politique de la défense (ISDP) affirme que son « travail touche aux aspects politiques, militaires et économiques liés aux défis mondiaux, se ressourçant aux meilleures données qualitatives et quantitatives et aux meilleurs instruments méthodologiques disponibles. L'ISDP aide ses clients à comprendre et à gérer les défis de la sécurité, à évaluer l'efficacité des forces et des dispositifs militaires, et à consolider la capacité des alliés et des partenaires. »

Le site Web de l'ISDP indique aussi qu'il « cible les défis les plus urgents auxquels les États-Unis et le monde sont confrontés, y compris les menaces potentielles et les opportunités posées par la Chine, la Russie, l'Iran, la Corée du Nord, le terrorisme, la guerre civile, l'espace et le changement technologique. L'ISDP a aidé des clients à développer des stratégies et des concepts opérationnels par le biais d'ateliers, de jeux vidéo, et d'autres méthodes à la fine pointe. Les sujets abordés comprennent l'interception de missiles avancés chinois, la dissuasion des agressions russes et nord-coréennes, et cibler les réseaux terroristes par des applications coordonnées de puissance forte et douce. »

L'ISDP est aussi engagé dans l'évaluation de « comment les compétiteurs américains modernisent leurs forces militaires afin de freiner la projection de puissance militaire américaine et alliée. » Il appuie aussi « les efforts des États-Unis pour consolider à la fois les gouvernements et les forces militaires des alliés et des partenaires. En mettant en oeuvre des méthodes analytiques éprouvées, l'ISDP permet d'identifier les occasions où les programmes américains peuvent améliorer la capacité des alliés et des partenaires d'opérer avec les forces militaires américaines, ou à leur place. »

L'ISDP fait partie de la Corporation RAND, qui a fait ses débuts en tant que « Projet RAND » des Forces aériennes des États-Unis (Recherche et Développement) après la Deuxième Guerre mondiale alors qu'il a dirigé la planification à long-terme du développement d'armes. En mars 1946, la compagnie Douglas Aircraft a obtenu un contrat de recherche en combat intercontinental au nom du Projet RAND. Le projet RAND a quitté Douglas le 14 mai 1948, pour devenir la Corporation RAND.

Le Centre pour une nouvelle sécurité américaine

Deux autres membres de l'équipe de transition de Joe Biden au Pentagone sont issus du Centre pour une nouvelle sécurité américaine (CNAS). Celui-ci se décrit comme étant « une organisation à but non-lucratif indépendante et bipartisane qui développe des politiques de sécurité nationale et de défense fortes, pragmatiques et de principe. Le CNAS offre aux décideurs politiques, aux experts, et au public des recherches, des idées et des analyses innovatrices, factuelles, pour façonner et élever le débat sur la sécurité nationale. Une composante clé de notre mission est d'informer et de préparer les dirigeants de la sécurité nationale d'aujourd'hui et de demain. » Son site Web laisse transparaître une préoccupation envers la rivalité des États-Unis avec la Russie et la Chine. Dans une section intitulée « Une nouvelle façon américaine de faire la guerre », il est dit : « La Stratégie de défense nationale 2018 [NDS] met pertinemment l'emphase sur la compétition, la dissuasion et, si nécessaire, la défaite de l'agression chinoise et russe. Cette rupture nette de l'ère de la guerre froide préoccupée par les menaces régionales et irrégulières exige de repenser du tout au tout comment les forces militaires américaines mènent des guerres.

« Une nouvelle façon américaine de faire la guerre commence là où les idées naissantes du NDS se sont arrêtées pour développer des approches nouvelles de mener la guerre, des nouveaux concepts opérationnels et les besoins de puissance structurale connexe. »

L'équipe de transition de Joe Biden au Pentagone

Voici la liste complète de l'équipe de transition de Biden au Pentagone :

- Susanna Blume du CNA, a été chef d'état-major adjointe pour les programmes et de la planification sous la direction de Bob Work

- Sharon Burke du groupe de réflexion de la Nouvelle Amérique, ancienne secrétaire adjointe de la Défense pour Énergie opérationnelle

- Lisa Coe de OtherSide Consulting, une consultante de l'industrie de la défense

- Melissa Dalton du CSIS, a assumé plusieurs fonctions au sein du Pentagone

- John Estrada, un vétéran du Marine Corps, avait été nommé comme ambassadeur à la République de Trinité-et-Tobago vers la fin de l'administration Obama.

- Victor Garcia de Rebellion Defense, ancien directeur d'ingénierie pour le Service numérique des États-Unis.

- Karin Gibson, une lieutenante générale de l'armée qui a pris sa retraite en mars en tant que directrice adjointe du Renseignement national pour les Partenariats pour la Sécurité nationale

- Michelle Howard, une amirale quatre-étoiles à la retraite qui a été la première femme à servir comme sous-chef d'état-major dans une branche militaire

- Andrew Hunter du Centre de Stratégies et d'Études internationales, un expert en acquisitions

- Mike McCord du Centre Stennis pour le Service public, ancien contrôleur du département de la Défense pendant l'administration Obama

- Farooq Mitha, qui a été adjoint spécial au directeur du Bureau des programmes des petites entreprises du département de la Défense et conseiller principal de l'Engagement musulman américain pour la campagne de Biden

- Frank Mora pour l'Université internationale de la Floride, un ancien secrétaire adjoint de la Défense pour l'Hémisphère occidentale sous Obama

- Michael Negron, un vétéran de la marine qui a des liens avec le chef d'état-major Rahm Emanuel qui est actuellement le directeur adjoint au département des Opportunités commerciales et économiques dans l'État d'Illinois

- Stacie Pettyjohn de la Corporation RAND, une experte en jeux de guerre qui se penche sur les questions de stratégie et de doctrine

- Ely Ratner du Centre pour une nouvelle sécurité américaine, conseiller adjoint à la Sécurité nationale sous Biden au cours de l'administration Obama

- Deborah Rosenblum de Nuclear Threat Initiative, une experte nucléaire qui a participé aux négociations avec la Corée du Nord

- Lisa Sawyer de JPMorgan Chase, qui a occupé plusieurs postes au Pentagone et au Conseil de la Sécurité nationale

- Shawn Skelly de CACI International, un vétéran de la marine, ancien commissionnaire de la Commission nationale sur le service militaire, national et public et vice-président du groupe Out in National Security

- Terri Tanielan de la Corporation RAND, qui se penche sur les questions de santé des soldats et des vétérans

- Veronica Valdez, ancienne adjointe spéciale à la direction de la Marine et de la Force aérienne, présentement avec les autorités portuaires de Seattle.

- Debra Wada, ancienne secrétaire adjointe de l'Armée (Manpower & Reserve Affairs) et employée de longue date du comité House Armed Services.

Voice of Revolution est une publication de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis

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L'Australie se joint à la parade des criminels de guerre en route vers la conférence de guerre


Le 20 mars 2020, manifestation de masse contre l'agression impérialiste des États-Unis contre l'Irak. Le peuple australien a condamné cette guerre aux côtés des peuples du monde. 

Angus Campbell, chef d'état-major de la défense impériale australienne, est présenté comme un conférencier principal par le Forum impérial d'« Halifax » sur l'insécurité, parrainé par l'OTAN et organisé par les États-Unis. Une enquête officielle vient de confirmer que des soldats australiens étaient impliqués dans le massacre illégal de dizaines de civils afghans. Elle a révélé que 25 soldats des forces spéciales avaient tué 39 civils dans des pratiques connues sous le nom de « mise en scène », où des armes dissimulables étaient placées sur les corps des personnes tuées afin de photographier des preuves pour justifier les meurtres.

Le « lanceur d'alerte », David McBride, ancien soldat, a été inculpé de cinq infractions, dont le vol de biens du Commonwealth et la divulgation non autorisée de matériel à des journalistes après avoir dévoilé des documents sur les meurtres illégaux de civils non armés en Afghanistan à l'Australian Broadcasting Corporation.

L'universitaire australien Tim Anderson, qui a commenté l'affaire, rappelle qu'« alors que nous considérons ces crimes de guerre choquants commis par les forces australiennes, n'oublions pas la participation de l'armée de l'air australienne au massacre de plus de 120 soldats syriens à Deir Ezzor en septembre 2016 afin d'aider les terroristes de l'État islamique ».

« L'OTAN et l'Australie dialoguent et coopèrent depuis 2005. L'Australie figure au nombre des pays situés hors de la zone euro-atlantique – souvent appelés 'partenaires mondiaux' – avec lesquels l'OTAN renforce ses relations. », selon le site Web de l'OTAN. En 2011, elle a accepté d'accueillir une base pour les Marines américains à Darwin dans le cadre du « pivot vers l'Asie » d'Obama. Le site Web indique en outre que l'Australie « apporte son soutien aux efforts de renforcement des capacités de défense dirigés par l'OTAN en Afghanistan, et elle s'est engagée à appuyer la nouvelle mission de l'OTAN en Irak ».

Sans même la feuille de vigne d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, l'occupation anglo-américaine de l'Afghanistan de 2001 à ce jour a établi un nouveau creux dans toutes les normes de conduite humaine qui imprègnent désormais les relations internationales. Il a été l'un des signaux les plus évidents du terrible danger auquel l'humanité est confrontée.

La guerre en Afghanistan a été officiellement lancée pour venger les attentats du 11 septembre 2001. Cependant, elle avait été préparée à l'avance. La guerre, qui devait durer deux semaines, dure depuis 19 ans. Elle est planifiée pour durer le plus longtemps possible.

Les Forces canadiennes, pour leur part, sous le commandement du général Rick Hillier auraient été impliquées dans la torture pendant leur occupation de l'Afghanistan. Hillier a qualifié les Afghans de « salauds », des propos qui, à ce jour, ont été balayés sous le tapis. Hillier est devenu chef d'état-major de la Défense, puis chancelier de l'Université Memorial à Terre-Neuve (2008-2012).

Le soi-disant Forum d'Halifax sur la sécurité internationale a été inauguré en 2009 par le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates. Lors de la séance d'ouverture, le ministre de la Défense de l'époque, Peter MacKay, agissant comme un béni-oui-oui, a déclaré : « Nous sommes très fiers de savoir que la contribution des Canadiens à la coopération transatlantique en tant qu'ami et allié fidèle et fiable est reconnue. » Gates a salué le Canada comme un « contributeur important » à la guerre en Afghanistan, pour avoir aidé à « maintenir la ligne dans le sud avant l'arrivée des renforts américains ». Cela fait suite à la célèbre mini-poussée qui a commencé dans les derniers jours de l'administration Bush, qui a ensuite été renforcée avec l'ajout par Obama de 20 000 soldats supplémentaires. Conformément au programme belliciste de la conférence, Hillier et le sénateur américain McCain ont préconisé ensemble que « le président américain Obama envoie des milliers de soldats supplémentaires pour établir la sécurité ». Hillier a évité les questions sur sa responsabilité personnelle dans la torture présumée de prisonniers sous son commandement.

Malalai Joya s'adresse au rassemblement de 2009 contre le Forum d'Halifax sur la sécurité.

Gates dans son discours a en outre appelé le gouvernement Harper à jouer un plus grand rôle dans la « sécurité hémisphérique », c'est-à-dire Forteresse Amérique. Ainsi, après un an de déclarations incendiaires sur les intentions de la Russie dans l'Arctique et dans le cadre de la conclusion d'accords secrets, MacKay et Gates ont signé le 20 novembre 2009 un accord prévoyant la participation annuelle des Marines américains aux exercices de guerre Nanook en 2010, au nom de « protéger la souveraineté canadienne dans l'Arctique » – un concept particulier de souveraineté !

Parallèlement, le Canada a commencé cette année-là à déployer des navires de guerre dans les Caraïbes dans le cadre du déploiement désormais annuel de l'« Op Caribbe » sous le contrôle de Southcom des États-Unis sous prétexte d'interdire le trafic de drogue. En 2011, le Canada a établi une base militaire en Jamaïque où il a commencé à participer à des exercices navals dirigés par les États-Unis avec le Mexique.

Malalai Joya, une ancienne parlementaire afghane et une opposante à l'occupation de son pays, a pris la parole lors du rassemblement contre la Conférence de guerre et s'est également adressée à un auditorium bondé ce soir-là. Mme Joya s'est vu refuser l'entrée au « forum de sécurité ».

Joya a dit : « La démocratie ne vient jamais par la guerre, par le feu des armes, par les bombes à fragmentation », soulignant que des milliers de civils afghans innocents ont été tués au sol par des terroristes et des seigneurs de la guerre, et par les airs, par les bombardements des forces d'occupation de l'OTAN.

« Bon nombre des armes et bombes utilisées en Afghanistan, utilisées contre mon peuple, sont fabriquées au Canada », a déclaré Joya aux cris de « honte » des manifestants. « Vous avez largué dans ma ville natale de grosses bombes de mille kilogrammes de fabrication canadienne qui ont tué plus de 150 civils, principalement des femmes et des enfants.

Les criminels de guerre ne sont pas les bienvenus au Canada !

(Source : Tony Seed)

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Un autre réseau universitaire belliciste pour mobiliser les jeunes dans les préparatifs de guerre

Le ministère de la Défense nationale du Canada a annoncé la création d'un autre réseau belliciste de 18 universités qui vise principalement à mobiliser « les meilleurs et les plus prometteurs » à adopter les objectifs bellicistes du Canada. Le Réseau d'analyse stratégique (RAS) est le fruit du programme « Mobilisation des idées nouvelles en matière de défense et de sécurité (MINDS) ». Selon le ministère de la Défense, il s'agit du tout premier réseau MINDS entièrement bilingue qui « offrira une expertise de pointe dans les deux langues officielles du Canada ». Il suffit de lire entre les lignes pour comprendre que c'est la jeunesse québécoise qui sera la principale cible.

Selon les textes de promotion :

« Notre mission première est de mobiliser l'expertise canadienne et mondiale à l'égard de trois défis stratégiques pour le Canada :

« - l'évolution du rôle des grandes puissances dans un contexte de remise en question de l'ordre mondial (piloté par Jonathan Paquin, Université Laval);

« - la coopération multilatérale en matière de sécurité internationale (piloté par Sarah-Myriam Martin Brûlé, Université Bishop's);

« - l'avenir du renforcement des capacités de défense des partenaires mondiaux (piloté par Theodore McLauchlin, Université de Montréal). »

« Dans ce cadre », le Réseau poursuit trois objectifs :

« 1. mobiliser – en français et en anglais – la recherche innovante et multidisciplinaire dans le domaine de la défense et de la sécurité de manière à développer des synergies et faire rayonner la voix des experts;

« 2. diffuser auprès du gouvernement du Canada, des organismes partenaires et du grand public les fruits de l'analyse stratégique de manière à informer les décisions politiques et éclairer le débat public;

« 3. former la prochaine génération d'experts en matière de sécurité et de défense par l'intégration des étudiants au développement et à la diffusion des connaissances et par le perfectionnement des jeunes chercheurs, avec un souci particulier accordé à l'équité, à la diversité et à l'inclusion. »

Le Réseau est codirigé par Justin Massie (UQUAM) et Stéfanie von Hlatky (Université Queen's) et prétend « rassembler » « plus de 60 chercheurs de renom et praticiens aguerris. Outre ses chercheurs répartis sur trois axes de recherche, le Réseau mobilise l'expertise de collaborateurs internationaux, d'un conseil scientifique et d'un conseil stratégique. »

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À titre d'information

Ordre du jour, conférenciers et participants de 2020

Séances plénières (enregistrées)

- Démocratie vs nous-mêmes : l'union fait la force
- Chine vs démocratie : le plus grand jeu
- Dépression économique : la récession des démocraties
- Clubs Med : la ruée vers la Terre du milieu
- Espace : contesté
- Allez le Canada ! Les puissances moyennes montrent la voie
- 75 ans plus tard : refaire l'ordre mondial démocratique
- Après 2020 : le monde avec l'Amérique

Séances plénières (non-enregistrées)

- L'Afrique compte
- La dernière pièce d'Afghanistan
- Climat : changé
- La France, la liberté, la foi
- De Moscou à Minsk : le poison de Poutine
- Point chaud en Himalaya : la friction sino-indienne
- Les nouveaux amis d'Israël
- Londres sort, Bruxelles boude
- Le Venezuela de Maduro : une bande de voyous
- Précipice postpandémie
- Justice raciale : quand ?
- Voler la PI : devenir riche vite
- Énergie marémotrice : les vagues électriques de la Baie de Fundy
- TikTok, Tick Tock : la mondialisation se remet à zéro
- Avis sans valeur : la fin des experts

L'ordre du jour 2020 du forum d'Halifax sur la sécurité internationale (FHSI) donne la place d'honneur aux conférenciers et aux criminels de guerre représentant la puissance militaire américaine : le secrétaire d'État Michael R. Pompeo à son retour d'une tournée de rencontres bellicistes en France et en Turquie, en Géorgie, en Israël, aux Émirats arabes unis, au Qatar et en Arabie saoudite; le général Mark Milley, le chef d'état-major des armées des États-Unis; le secrétaire de la Marine américaine Kenneth Braithwaite; l'amiral Philip Davidson, commandant du commandement indopacifique des États-Unis basé à Hawaï; et le général John Raymond, chef des opérations spatiales, U.S. Space Force, qui représente « un nouveau domaine opérationnel ».

Les conférenciers provenant du bloc militaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) comprennent le secrétaire général Jens Stoltenberg; Stuart Peach, président de son comité militaire; le ministre de la Défense nationale du Canada, Harjit Sajjan, lors de la session « Allez le Canada ! Les puissances moyennes montrent la voie »; Kersti Kaljulaid, président, république d'Estonie; Artis Pabriks, ministre de la Défense, Lettonie; Rajmund Andrzejczak, chef de la défense, Pologne; Rob Bauer, chef de la défense, Forces armées néerlandaises; Liam Fox, ancien secrétaire britannique à la défense et au commerce international jusqu'à son limogeage en juin 2019; Radmila Shekerinska, ministre de la Défense, Macédoine du nord; et Angus Campbell, chef de la défense, Australie. La plupart de ces pays partagent une frontière avec la Russie et sont occupés par des brigades de combat et des systèmes de missiles de l'OTAN, des États-Unis et du Canada; la Macédoine du nord est en train de devenir un centre névralgique pour déstabiliser davantage les Balkans et diviser ses peuples sur des bases ethniques; et l'Australie, partenaire « hors zone », est de plus en plus impliquée dans l'OTAN, et devrait y adhérer en 2026.

Quelque 300 personnes devraient participer au FHSI cette année, en personne ou virtuellement.

La délégation du Congrès américain comprend deux sénateurs impliqués dans la présidence de Biden : le sénateur Chris Coons (Delaware) et Jeanne Shaheen (New Hampshire), respectivement membres des commissions sénatoriales des relations étrangères et des forces armées.

Coons, qui a hérité du siège de Biden au Sénat et est membre de la Commission des relations étrangères, serait candidat au poste de secrétaire d'État américain. Coons est également membre du Sous-comité des affaires du Proche-Orient et de l'Asie du Sud et centrale. En 2019, selon Kaiser Health News qui a publié « Pharma Cash To Congress », un outil de suivi des contributions à la campagne, Coons avait reçu 549 000 $ depuis 2007 de la part des grandes sociétés pharmaceutiques.

Shaheen, une ancienne gouverneure du New Hampshire, a été considérée comme candidate potentielle à la vice-présidence de Biden. Elle est membre de trois sous-comités du Comité des services armés, dont le Sous-comité sur Seapower, qui exerce la juridiction du Congrès sur l'ensemble de la marine américaine, le Corps des Marines, y compris les programmes aériens non tactiques, et les Forces de réserve navales. En 2018, Shaheen et le sénateur Thom Tillis (R-NC) ont réformé le groupe d'observateurs du Sénat de l'OTAN, dont ils sont coprésidents. Il « a pour mission élargie de surveiller de près et d'informer les sénateurs en dehors des comités de sécurité nationale des engagements de dépenses de défense des membres de l'Alliance, du processus de moderniser les capacités militaires, la capacité de lutter contre le terrorisme de l'alliance, de l'élargissement de l'OTAN et de la capacité des États membres de l'OTAN à faire face à une guerre non conventionnelle ». Le sénateur Coons est membre, tout comme le sénateur John Barrasso (R-WY), qui est également au FHSI.

Liam Fox était secrétaire d'État du Parti conservateur britannique au commerce international jusqu'à ce qu'il soit limogé par le nouveau premier ministre Boris Johnson en juin 2019. Il a été nommé pour la première fois en juillet 2016 par la première ministre Theresa May. Le Guardian a rapporté le 21 décembre 2017 qu'en tant que secrétaire au commerce international, Fox avait déclaré qu'il « dirigerait personnellement les efforts pour aider les industries de la défense et de la sécurité à exporter et qu'il serait impliqué dans les accords mondiaux les plus importants dans tous les secteurs ». La moitié de ses nouveaux membres du personnel au Département du commerce international avaient été transférés de l'industrie privée de l'armement.

Fox était auparavant secrétaire britannique à la Défense de 2010 à 2011, mais a été contraint de démissionner en octobre 2011 au milieu de la controverse sur son ami et conseiller non officiel, l'homme d'affaires Adam Werritty, qui l'accompagnait lors de plusieurs voyages vers les principaux marchés d'armes britanniques. Adam Werritty ne travaillait pas pour le gouvernement et n'avait pas obtenu d'attestation de sécurité pour être impliqué dans les affaires ministérielles.

Fox est membre des Amis conservateurs d'Israël et membre du conseil d'administration d'Atlantik Bridge (Atlantik-Brücke). Cette dernière a été fondée en 1952 dans le but de faire progresser la coopération entre l'Allemagne, l'Europe et l'Amérique pour promouvoir « le multilatéralisme, les sociétés ouvertes et le libre-échange ». Ses membres, sur invitation uniquement, seraient composés de 500 « décideurs du monde des affaires, de la politique, de la science et des médias des deux côtés de l'Atlantique ».

Fox a participé au FHSI en 2010, 2011 et 2112, toutes les dépenses payées par les impôts des Canadiens.

Les présidents de la Brookings Institution, du McCain Institute, du Stimson Center, de Freedom House et du Conseil mexicain des relations étrangères participeront également au FHSI 2020; et des représentants de l'Institut républicain international et de l'Institut national démocratique, du Conseil de l'Atlantique, de Chatham House, du Conseil des relations étrangères, de l'Institut Hoover, de l'Institut Hudson, de la fondation néolibérale New America et de plusieurs centres et fondations du Japon, d'Inde, d'Allemagne, Pologne, Slovaquie, etc.

La participation canadienne au FHSI comprend maintenant la Munk School of Global Affairs de l'Université de Toronto, l'Institut des affaires mondiales du Canada à l'Université de Calgary et le Centre des affaires internationales de l'Université d'Ottawa, qui ont chacun des représentants dans le Groupe de travail sur l'ordre du jour du FHSI, ainsi que le Centre d'études sur la politique étrangère de l'Université Dalhousie, l'Université Acadia et le Conseil international du Canada.

(Sources : site Web du FHSI, archives)

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Les partenaires et les commanditaires

Les partenaires

Le Forum d'Halifax sur la sécurité internationale (FHSI) répertorie les organisations suivantes en tant que « partenaires » :

- l'agence de promotion économique du Canada Atlantique : son objectif déclaré est : « d'améliorer l'économie des collectivités du Canada atlantique grâce à la création d'occasions d'affaires et d'emplois. »;

- le ministère de la Défense nationale (MDN) : il se décrit avec les Forces armées canadiennes en tant qu'« Équipe de la Défense du Canada » qui ensemble « constituent le plus grand ministère du gouvernement fédéral »;

- Club Halifax Canada (Club HFX).

Le Club Halifax Canada est constitué des entreprises suivantes impliquées dans des organisations militaires et la production de guerre, que le FHSI décrit comme suit :

- ATCO : un important entrepreneur pour le ministère de la Défense et l'OTAN, impliqué dans la privatisation de leurs bases en Afghanistan, dans les Balkans et au Canada. Son site Web indique : « Depuis plus de 70 ans, ATCO fournit des services de soutien militaire, des solutions d'abris, des services logistiques et énergétiques dans le monde entier. En tant qu'entreprise fondée sur la conviction que des partenariats solides constituent la base de communautés sûres et prospères, ATCO soutient la vision collaborative du Club HFX. »

- OYAK : « Créé en 1961, OYAK (le Fond de pension des Forces armées) sert de caisse de retraite professionnelle et complémentaire aux membres des forces armées turques. Avec des investissements, y compris des coentreprises multinationales, dans des secteurs tels que l'acier, le ciment, l'automobile, la logistique, la finance, l'énergie et les produits chimiques, OYAK soutient la mission du Club HFX qui consiste à garantir notre mode de vie moderne grâce à des alliances stratégiques entre les démocraties. » La Turquie est le troisième marché d'armes en importance pour le Canada.

- Çalik Holding : « Çalik Holding, basé en Turquie, exerce ses activités dans les secteurs de l'énergie, de la construction et de l'immobilier, des mines, du textile, des télécommunications et de la finance. Avec la vision d'ajouter des valeurs durables à la vie qu'elle touche, Çal k Holding soutient les efforts de collaboration du HCC vers la prospérité mondiale. » Çal k Holding est également l'un des principaux bailleurs de fonds étrangers du bras politique de l'OTAN, le Conseil de l'Atlantique (catégorie 500 000 $ – 999 999 $).

- Boeing : « Boeing est la plus grande société aérospatiale au monde et le premier fabricant d'avions de ligne commerciaux et de systèmes de défense, d'espace et de sécurité. En tant que plus grand exportateur manufacturier américain, la société est un fournisseur de compagnies aériennes et des clients des gouvernements américains et alliés dans plus de 150 pays. Les produits et services sur mesure de Boeing comprennent les avions commerciaux et militaires, les satellites, les armes, les systèmes électroniques et de défense, les systèmes de lancement, les systèmes d'information et de communication avancés, ainsi que la logistique et la formation basées sur les performances. »

Le FHSI est clairement un instrument de monopoles et d'oligopoles géants d'armements et d'énergie et de capitaux financiers internationaux impliqués dans les entreprises de guerre, l'entreprise la plus rentable de toutes. Le vol de la richesse sociale par les impérialistes américains aux peuples du monde et sa concurrence avec d'autres grandes puissances alimentent l'économie de guerre et, à leur tour, génèrent une instabilité, une violence et des guerres accrues.

L'initiative d'impliquer des monopoles et des dirigeants d'entreprises dans le FHSI en tant que « partenaires » est également conforme aux stratégies élaborées aux États-Unis (comme dans le Princeton Project on National Security). L'objectif est de « former l'opinion régionale de l'élite » en réunissant des « penseurs de premier plan » dans les secteurs universitaires, commercial et à but non lucratif des pays visés par l'annexion par les États-Unis, ainsi que les monopoles supranationaux sur les armes et l'énergie, pour déterminer comment usurper le contrôle des ressources naturelles et humaines et de l'État lui-même.

- L'OTAN

L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) est répertoriée sous sa propre rubrique intitulée « Avec le soutien de ». Son entrée sur le site Web du FHSI dit :

« Le but fondamental de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord est la sauvegarde de la liberté et la sécurité de ses membres par des moyens politiques et militaires. L'OTAN compte 30 pays membres d'Europe et d'Amérique du Nord, qui consultent et coopèrent dans les domaines de la sécurité et de la défense. À cet égard, l'OTAN fournit un lien transatlantique unique pour la coopération politique et sécuritaire. »

Dans la pratique, le FHSI est totalement impliqué dans le programme de l'OTAN et lui offre un lieu pour promouvoir ses objectifs agressifs.

Les partenaires média

Il existe trois publications et organisations des médias américaines qui participent aux principaux projets des cercles dirigeants américains visant à unir les factions rivales, en particulier l'énorme bureaucratie militaire, et à pénétrer davantage dans les cercles dirigeants canadiens, tout en maintenant le peuple divisé et privé de pouvoir. Le FHSI les décrit collectivement comme des « leaders d'opinion », un concept élitiste qui nie le mouvement les idées éclairées. Comme les autres partenaires et commanditaires du FHSI, la base du partenariat n'est pas immédiatement claire.

- Foreign Affairs Magazine : Sa description sur le site Web du FHSI indique : « Depuis sa création en 1922, Foreign Affairs a été la tribune principale pour une discussion sérieuse de la politique étrangère des États-Unis et des affaires mondiales. Ce magazine est publié par le Conseil des relations étrangères (CFR), une organisation à but non lucratif et non partisane dédiée à l'amélioration de la compréhension de la politique étrangère américaine et des affaires internationales à travers le libre échange d'idées. »

Le CFR est un important conseil qui rassemble différentes factions des cercles dirigeants pour élaborer les relations extérieures. Dans la passé, il a été décrit comme un véritable gouvernement de l'ombre qui planifie les stratégies générales du système impérialiste mondial, agissant au-dessus de tout gouvernement[1]. Le CFR a soutenu la candidature présidentielle de Joe Biden et se fait le champion des attaques contre la Chine. Le rédacteur en chef du Foreign Affairs Magazine Gideon Rose, anciennement du Département d'État américain, participe à la conférence 2020 du FHSI.

- Politico : C'est un journal d'information politique américain spécialisé, qui a publié depuis peu au Canada une édition par abonnement et un bulletin hebdomadaire gratuit Crossroads. Cette société d'information indique qu'elle « s'efforce d'être une source dominante de la politique et des politiques publiques dans des centres de pouvoir sur chaque continent où l'accès à des informations fiables, à une presse non partisane et à des outils en temps réel, crée, informe et engage une citoyenneté mondiale. » John Harris, le rédacteur en chef de Politico, est membre du conseil d'administration du German Marshall Fund of the United States (GMFUS), organisateur initial du FHSI en 2009 et 2010 qui a suivi les conférences sur la sécurité que le GMFUS avait organisées dans les pays européens ciblés par les opérations d'influence américaines, comme à Kiev, en Ukraine, à Riga, en Lettonie, à Bucarest, en Roumanie et à Istanbul, en Turquie. Politico diffuse en direct la conférence du FHSI pour ses lecteurs.

- Foreign Policy Magazine : Bien qu'il ne figure pas sur la page « Partenaires et sponsors » du FHSI, il est mentionné sur la page « À propos » en tant que partenaire média. Il s'agit d'une publication d'information américaine qui se concentre sur les affaires mondiales, l'actualité et la politique intérieure et internationale. Elle a été fondée en 1970 dans la tourmente de la guerre du Vietnam par l'idéologue impérialiste Samuel P. Huntington de la théorie du « choc des civilisations » et par Warren Demian Manshel.

Le 26 février, Foreign Policy Magazine et le Quincy Institute for Responsible Statecraft ont coparrainé une conférence pour explorer « Une nouvelle vision de l'Amérique dans le monde », qui était décrite comme étant « un forum de leadership sur l'avenir de la politique étrangère et de la sécurité nationale des États-Unis ». Parmi les principaux sujets abordés : « Mettre fin aux guerres sans fin au Moyen-Orient, l'impact de l'antagonisme sino-américain, la démocratisation de la politique étrangère et la coopération internationale à une époque de retenue américaine ». La conférence a été financée par les milliardaires George Soros, un grand bailleur de fonds de Clinton, et Charles Koch, un partisan de Donald Trump, qui ont chacun mis 500 000 dollars pour financer la création de l'Institut Quincy en 2019. L'ancien directeur de la CIA, le général David Petraeus, était le grand nom de la conférence. Parmi les intervenants figuraient Rosa Brooks, membre du FHSI, chroniqueuse de politique étrangère, fondatrice et co-directrice du programme de Georgetown Law sur les services de police innovants et membre senior de la New American Foundation. Avec Tom Wright de la Brookings Institution, elle a soutenu que les opérations des forces armées des États-Unis en Irak et en Syrie sont en réalité des « opérations antiterroristes » et non des « guerres ». C'est ce que les démocrates de Joe Biden entendent par un « retour à la normale », autour duquel ils espèrent unifier le pouvoir exécutif et militaire. Rosa Brooks a été conseillère principale de Michèle Flournoy, sous-secrétaire adjointe de la stratégie de la Défense de 2009 à 2011, maintenant directrice générale du Center for a New American Security, et qui devrait devenir être le secrétaire à la défense de Biden (voir l'article ci-dessous).

Les commanditaires

- CAE : Anciennement connue sous le nom de Canadian Aviation Electronics, CAE est un monopole mondial de l'aérospatiale et la seule entreprise canadienne à figurer parmi les 100 plus grands producteurs d'armes au monde, au 85e rang. Elle se qualifie de « leader mondial de la formation pour les marchés de l'aviation civile, de la défense et de la sécurité et de la santé.

« Notre vision est d'être le partenaire de formation mondial reconnu de choix pour améliorer la sécurité, l'efficacité et la disponibilité opérationnelle.

« Inégalé à l'échelle mondiale, nous continuons à aider à définir des normes de formation mondiales grâce à nos solutions de formation virtuelle innovantes pour rendre le vol plus sûr, maintenir la préparation des forces de défense et améliorer la sécurité des patients. »

- Pansophico : Cette société vend des armes et des équipements de sécurité pour des clients militaires et des forces de l'ordre, entre autres. Son site Web indique : « Pansophico travaille exclusivement avec les démocraties. Nous nous engageons à renforcer la sécurité nationale et internationale en renforçant les démocraties, en établissant des relations commerciales, en renforçant l'état de préparation militaire et en mettant en relation les principaux dirigeants et groupes qui protègent et renforcent les processus démocratiques. Pansophico soutient l'armée et l'état de préparation des démocraties à la sécurité grâce à l'approvisionnement et à l'accès au matériel, à la technologie, aux concepts et à la formation militaire et de sécurité. Forts de 30 ans d'expérience de fond dans la diplomatie internationale, les affaires militaires et le renseignement, nous sommes expérimentés dans l'identification et la recherche de la bonne solution pour chaque besoin de sécurité nationale.

« Notre philosophie EST la démocratie. Pansophico réinvestit les bénéfices de ses entreprises commerciales dans des entités de construction de la démocratie. Nous soutenons financièrement les principales institutions mondiales qui construisent, guident et soutiennent les démocraties mondiales. Notre succès contribue à son tour à la construction de la démocratie mondiale.

« Pansophico travaille main dans la main avec les gouvernements démocratiques mondiaux, identifiant, approvisionnant et fournissant du matériel militaire et de sécurité par le biais de transactions DCS [ventes commerciales directes]. Avec une portée mondiale, une connectivité internationale et une vaste expérience, notre équipe vous aidera à résoudre les défis les plus sophistiqués auxquels votre équipe est confrontée. »

- Aerospace Industrial Development Corporation (AIDC) : Il s'agit d'une société d'armement taïwanaise, fondée à l'origine en 1969 sous l'autorité de l'armée de l'air de la République de Chine, puis privatisée. L'AIDC est responsable du développement du chasseur de défense autochtone de Taiwan, créé lorsque des accords diplomatiques entre les États-Unis et la Chine ont empêché la vente de chasseurs américains à Taiwan. AIDC est partenaire de Boeing. La présence d'un fabricant d'armes de Taiwan – un pays fréquemment utilisé pour tirer les marrons du feu par les impérialistes américains dans leurs relations avec la Chine – au FHSI est conforme à la préoccupation de la conférence de guerre avec la Chine en tant que prétendue « menace pour la démocratie ».

- Konrad Adenauer Foundation : Le site Web de cette fondation allemande indique : « Au niveau national et international, la Fondation Konrad Adenauer s'est engagée à instaurer et à maintenir la paix, la liberté et la justice grâce à l'éducation politique. Nous promouvons et préservons la démocratie libre, l'économie sociale de marché et le développement et la consolidation du consensus sur les valeurs. »

Concernant son nom, la fondation déclare : « Nous sommes fiers de porter le nom de Konrad Adenauer. Le nom et les principes du premier chancelier de la République fédérale d'Allemagne sont nos lignes directrices, nos devoirs et nos obligations. »

Quant aux principes de Konrad Adenauer, il était un anticommuniste reconnu; il s'est opposé au programme de dénazification d'après-guerre et a plutôt introduit une loi d'amnistie pour les nazis, au profit de près de 800 000 criminels de guerre; il a soutenu l'adhésion de l'Allemagne de l'Ouest à l'OTAN et son alignement avec les impérialistes anglo-américains pendant la guerre froide.

- Ipsos : cette firme de sondages et de marketing dit d'elle-même : « Dans notre monde en évolution rapide, le besoin d'informations fiables pour prendre des décisions en toute confiance n'a jamais été aussi grand.

« Chez Ipsos, nous pensons que nos clients ont besoin de plus qu'un fournisseur de données, ils ont besoin d'un partenaire capable de produire des informations précises et pertinentes et de les transformer en vérité exploitable.

« C'est pourquoi nos experts passionnément curieux fournissent non seulement la mesure la plus précise, mais la façonnent pour fournir une véritable compréhension de la société, des marchés et des personnes.

« Pour ce faire, nous utilisons le meilleur de la science, de la technologie et du savoir-faire et appliquons les principes de sécurité, de simplicité, de rapidité et de substance à tout ce que nous faisons.

« Pour que nos clients puissent agir plus rapidement, plus intelligemment et plus audacieusement. »

Les sociétés de sondage comme Ipsos se discréditent de plus en plus, car elles n'aident pas le corps politique à discuter et à analyser les questions importantes, mais présentent les problèmes d'une manière limitée et préjugée pour servir les intérêts de l'establishment. Une question qui se pose est de savoir quel est le rôle d'une firme de sondages et de relations publiques comme Ipsos au FHSI, alors que le point de départ pour la majorité des Canadiens et des Québécois est de s'opposer à la guerre et à l'agression impérialistes. Un rapport du 13 novembre publié dans le Ottawa Citizen faisait état de plans du MDN qui « auraient permis aux officiers des affaires publiques militaires d'utiliser la propagande pour changer les attitudes et les comportements des Canadiens ainsi que de recueillir et d'analyser des informations provenant des comptes de médias sociaux du public. »

Note

1. Laurence H. Shoup and William Minter, The Imperial Brain Trust : The Council on Foreign Relations and U.S. Foreign Policy, 1977.

(Site web du FHSI, Archives du LML.)

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Des signes d'inquiétudes au sujet de la sécurité nationale des États-Unis et d'une obsession morbide de la défaite

LML publie ci-dessous dans son intégralité un article intitulé « Comment éviter la guerre en Asie » Michèle A. Flournoy, publié le 18 juin 2020 dans Foreign Affairs Magazine par le Conseil des relations étrangères des États-Unis. Non seulement cet article illustre-t-il l'obsession morbide de la défaite des États-Unis face mais également leurs préoccupations de rétablir la doctrine la dissuasion issue de la guerre froide. Il est utile pour nous informer sur la façon dont ces questions se posent au Forum sur la sécurité internationale d'Halifax.

Selon Michèle Flournoy, l'érosion de la dissuasion américaine soulève la question d'une erreur de jugement face à la Chine. Elle demande aux responsables de la défense « d'accélérer les efforts pour développer de nouveaux concepts opérationnels – de nouvelles façons de combattre » en soutenant que « quand on veut, on peut ».

Michèle Flournoy est considérée pour le poste de secrétaire à la Défense dans l'administration Biden. Née en 1960, elle a obtenu son BA à Harvard et une maîtrise en littérature au Collège Balliol d'Oxford. Elle a été sous-secrétaire adjointe de la stratégie de la Défense sous le président Bill Clinton et sous-secrétaire à la politique de Défense des États-Unis sous le président Barack Obama, ainsi que conseillère principale des secrétaires américains à la défense Robert Gates et Leon Panetta de février 2009 à février 2012. Pendant qu'elle était en poste dans l'administration Clinton, Michèle Flournoy a été la principale auteure du Rapport quadriennal de la Défense (RQD) de mai 1997 qui prônait le recours unilatéral à la force militaire pour défendre les intérêts américains.

Alors qu'elle était dans l'administration Obama, Michèle Flournoy a élaboré la politique de cette administration sur la contre-insurrection en Afghanistan et a contribué à convaincre le président Obama d'intervenir militairement en Libye. Lorsque le sénat a confirmé sa nomination le 9 février 2009, elle est devenue la femme la plus haut placée dans l'appareil de la Défense dans l'histoire du Pentagone.

En 2007, Michèle Flournoy a cofondé le Centre pour une nouvelle sécurité américaine, un groupe de réflexion à but lucratif basé à Washington, DC, qui se spécialise sur les questions touchant à la sécurité nationale des États-Unis. Après son départ de la Maison-Blanche sous Obama, Michèle Flournoy est devenue membre du Boston Consulting Group en tant que principale conseillère et gestionnaire du développement de contrats militaires de 32 millions de dollars[1]. En 2018, elle a rejoint le conseil d'administration de Booz Allen Hamilton, un cabinet de consultants coté en bourse spécialisée dans les contrats militaires et la cybersécurité. Elle est actuellement co-fondatrice et partenaire en gestion de WestExec Advisors[2] et attachée supérieure au Centre Belfer des Affaires scientifiques et internationales de Harvard. Son rôle de premier plan dans la définition de la politique étrangère américaine se poursuivra au sein de l'administration Biden.

Comment éviter une guerre en Asie
- Michèle A. Flournoy -

Au coeur de toutes les incertitudes qui planeront sur le monde après la pandémie, une chose est presque certaine : les tensions entre les États-Unis et la Chine s'exacerberont encore plus qu'avant l'éclosion du coronavirus. Le retour de la rivalité sino-américaine est une source de nombreux défis pour les décideurs – dans le domaine commercial et économique, technologique, d'influence mondiale, et davantage – mais aucun défi n'est aussi important que celui de la réduction des risques de guerre.

Malheureusement, aujourd'hui, devant cet amalgame particulièrement dangereux de l'affirmation et de la force militaire chinoises croissantes et de l'érosion de la dissuasion américaine, ce risque est plus élevé qu'il ne l'a été depuis des décennies, et il ne cesse de croître.

Ni Washington ni Beijing ne cherche un conflit militaire avec l'autre. Le président chinois Xi Jinping et le président des États-Unis Donald Trump comprennent sans aucun doute qu'une guerre serait désastreuse. Et pourtant, les États-Unis et la Chine pourraient facilement se retrouver en conflit, provoqué par un mauvais calcul des Chinois sur la volonté et la capacité des États-Unis de répondre aux provocations dans des régions conflictuelles comme la mer de Chine méridionale ou une agression ouverte contre Taïwan ou un autre partenaire de la sécurité des États-Unis dans la région.

Depuis deux décennies, l'Armée populaire de Libération (APL) augmente en nombre, en capacité et en confiance. La Chine est devenue une rivale incontournable dans plusieurs domaines techniques qui détermineront ultimement qui aura l'avantage militaire. En même temps, la crédibilité de la dissuasion américaine est en déclin. Pour Beijing, la crise financière de 2008-2009 a contribué à l'image du déclin des États-Unis et de la supériorité de la Chine, image qui a été entretenue par une certaine perception des États-Unis en retrait du monde – sans oublier, plus récemment, la gestion bâclée de la pandémie par les États-Unis et le soulèvement social sur la question du racisme systémique.

En outre, Washington n'a pas respecté ses engagements de « pivot » vers l'Asie. Les niveaux de troupes américaines dans la région sont similaires à ce qu'ils étaient il y a dix ans. L'administration actuelle a résilié l'entente commerciale du Partenariat transpacifique que son prédécesseur avait si péniblement négociée. Les postes diplomatiques de haut niveau dans la région sont vacants, et les États-Unis sont souvent sous-représentés ou brillent par leur absence dans les principaux forums diplomatiques de la région. Il n'y a eu aucune réponse américaine à l'Initiative de la Nouvelle route de la soie de Beijing, alors que son influence s'étend dans toute l'Asie et bien au-delà. Et les activités de la Chine dans la « zone grise », n'atteignant jamais le niveau de conflit – comme la construction d'« îles » militarisées et le recours aux mesures coercitives pour contester des réclamations de souveraineté dans la mer de Chine méridionale – sont restées en grand partie sans réponse de la part des États-Unis hormis de rares démarches diplomatiques ou des opérations pour affirmer la liberté de naviguer.

Tout cela se fait au détriment de la dissuasion. Plus les dirigeants chinois ont confiance en leurs propres capacités, plus ils doutent des capacités et de la détermination des États-Unis, et plus grand est le risque d'un mauvais jugement – un effondrement de la dissuasion qui pourrait engendrer un conflit direct entre deux puissances nucléaires. À mesure que les tensions continuent de s'exacerber et que la mainmise chinoise dans la région s'accroît, il faudra un effort concerté pour rebâtir la crédibilité de la dissuasion des États-Unis afin de réduire le risque d'une guerre qu'aucune des deux parties ne désire.

Un avantage en déclin, un risque accru

Depuis la Guerre du Golfe en 1991, l'APL a appris des Américains comment faire la guerre et a créé un ensemble d'approches asymétriques croissants pour saper les forces militaires américaines et exploiter les vulnérabilités des États-Unis. Une grande préoccupation sont les investissements considérables de Beijing dans les capacités A2/AD dites « déni d'accès et d'interdiction de zone ». Qu'il s'agisse de frappes de précision continuelles contre la logistique, les forces et les bases américaines ou les attaques électroniques, cinétiques et cybernétiques contre les liens et les systèmes numériques des réseaux de gestion de combat américains, ces capacités visent à empêcher les États-Unis de projeter leur puissance militaire en Asie de l'Est afin de défendre leurs intérêts ou ceux de leurs alliés. Par conséquent, advenant le déclenchement d'un conflit, les États-Unis ne peuvent plus espérer atteindre rapidement la supériorité aérienne, spatiale ou maritime. Les forces militaires des États-Unis devront se battre pour obtenir et maintenir l'avantage, en raison des efforts constants visant à interrompre et à miner leurs réseaux de gestion de combat.

Les forces militaires chinoises ont aussi réalisé des progrès rapides en intelligence cybernétique et artificielle – grâce au vol massif par la Chine de la technologie occidentale, l'appui de l'État à ses principales compagnies technologiques, et la doctrine de la « fusion civile-militaire » qui exige que tout progrès technologique commercial ou académique ayant des intérêts militaires soit partagé avec l'APL. Les investissements technologiques se sont développés en même temps que les innovations doctrinales. La doctrine militaire chinoise soutient maintenant que le pays qui peut prendre et mettre à exécution des décisions de combat le plus rapidement emportera l'avantage décisif, peu importe le conflit. La théorie chinoise de la victoire repose de plus en plus sur une « guerre de destruction des systèmes » – en portant un coup dévastateur à l'adversaire dès le déclenchement d'un conflit, en déployant des capacités de guerre électronique, de contrôle de l'espace et cybernétiques sophistiquées pour détruire ce qu'on appelle les réseaux C4ISR (commandement, contrôle, communications, informatique, renseignement, surveillance et reconnaissance), minant ainsi leur puissance de projection et leur détermination. Entre autres choses, les États-Unis ne peuvent plus présumer que leurs satellites – qui sont essentiels pour la navigation, les communications, les systèmes d'alerte rapide, le ciblage et beaucoup plus – ne seraient pas vulnérables face à des attaques en cas de conflit. Étant donné la capacité de la Chine de perturber, brouiller le signal, endommager ou détruire des satellites américaines, Washington ne peut plus considérer l'espace comme un domaine incontesté pendant la guerre.

La dissuasion pourrait s'effriter en raison d'erreurs de jugement
stratégiques ou tactiques

Le résultat de ces développements est une nouvelle incertitude dangereuse quant à la capacité des États-Unis de contenir différentes mesures des Chinois, ce qui pourrait inciter les dirigeants chinois à prendre des risques. La dissuasion pourrait s'effondrer à cause d'un mauvais calcul stratégique ou tactique. Un mauvais calcul stratégique pourrait pousser les dirigeants chinois à exercer un blocus sur Taiwan ou à l'attaquer à court ou à long terme à partir d'une forte conviction que les États-Unis sont une puissance en déclin, une puissance déchirée par des divisions politiques internes, préoccupée par des crises intérieures, absente de la région d'un point de vue diplomatique, sans les capacités militaires qui pourraient être efficaces contre A2/AD et qui démontrent un engagement incertain à défendre Taiwan. Ils pourraient en conclure que la Chine pourrait s'en prendre à Taiwan le plus tôt possible, ce qui serait un fait accompli que des États-Unis affaiblis et qui regardent ailleurs devraient accepter.

Alternativement, un mauvais calcul tactique pourrait aussi avoir des conséquences stratégiques. Par exemple, la planification militaire chinoise pour s'emparer de Taiwan par la force prévoit des cyberattaques préalables contre les réseaux électriques autour des bases militaires clés aux États-Unis, pour empêcher le déploiement de forces américaines dans la région. Ces réseaux électriques desservent aussi la population civile environnante, notamment les hôpitaux, les services d'urgence et d'autres fonctions essentielles à la sécurité publique. Une telle attaque risquerait de tuer des citoyens américains. Plutôt que de dissuader une action américaine, les cyberattaques envisagées pourraient en fait accroître la détermination des États-Unis à réagir.

Rétablir la dissuasion

Pour rétablir une dissuasion crédible envers la Chine, les États-Unis doivent être capables d'empêcher le succès de tout acte d'agression militaire de la part de Beijing, soit en niant à l'APL la capacité de réaliser ses objectifs ou en imposant des coûts si grands que les dirigeants chinois décideraient finalement que le geste ne servirait pas leurs intérêts. Et Xi Jinping et ses conseillers doivent croire que les États-Unis ont non seulement la capacité mais la détermination de mettre en pratique leurs menaces de dissuasion.

Compte tenu des réseau A2/AD de la Chine et de sa capacité de déployer une force beaucoup grande dans sa zone que celle que les États-Unis peuvent déployer, les décideurs politiques des États-Unis doivent commencer à penser de manière plus créative à comment façonner le calcul de Beijing. Par exemple, si les forces armées des États-Unis avaient la capacité de menacer de manière crédible de couler tous les vaisseaux militaires, les sous-marins et les navires marchands de la Chine dans la mer de Chine méridionale en 72 heures, les dirigeants chinois pourraient y penser deux fois avant de, disons, initier un blocus contre Taiwan ou l'envahir; ils devraient se demander s'il vaut la peine de mettre toute leur flotte en danger.

Les États-Unis peuvent en partie développer ce genre d'approches de la dissuasion en utilisant les capacités existantes d'une façon nouvelle. Des capacités nouvelles seront néanmoins nécessaires, et, à ce sujet en particulier, les efforts actuels du Pentagone sont insuffisants, malgré quelques exceptions prometteuses. Le département de la Défense continue d'investir de manière excessive dans des plateformes et des systèmes d'armement anciens et de sous-investir dans des technologies émergentes qui vont déterminer qui a l'avantage dans l'avenir. Bien que l'Unité d'innovation de la défense, le Commandement des opérations spéciales et d'autres organisations de services militaires font un bon travail de dépistage de nouvelles technologies transformatrices, il existe une « vallée de la mort » entre faire la démonstration d'un prototype d'une capacité nouvelle et le produire à l'échelle nécessaire et le mettre dans les mains des acteurs déjà déployés. Et le Pentagone manque toujours du talent technologique dont il a besoin, à tous les niveaux, civils autant que militaires, et n'a pas donné à sa main-d'oeuvre d'acquisition les incitatifs appropriés pour adopter des technologies de pointe comme l'intelligence artificielle et les systèmes sans pilote, rapidement et à grande échelle.

Le département de la Défense continue de sous-investir dans les technologies qui détermineront qui a l'avantage dans l'avenir.

Il y a plusieurs gestes que le département de la Défense peut faire pour accélérer l'innovation au service de la dissuasion. Dans le sillage de la pandémie, il y aura une pression additionnelle pour abaisser les dépenses relatives à la défense, alors que d'autres priorités se font la concurrence en ce qui a trait au financement. Un budget de la défense fixe ou en déclin forcera l'adoption de compromis difficiles entre les programmes anciens, qui par eux-mêmes ne peuvent maintenir l'avantage des forces armées des États-Unis, et les nouvelles capacités qui détermineront finalement le succès militaire, comme des réseaux tactiques résilients, l'intelligence artificielle pour appuyer une prise de décision plus rapide, des flottes de systèmes sans pilotes et des missiles hypersoniques et de précision de longue portée. Continuer de sous-investir dans ces capacités émergentes vont éventuellement coûter très cher à la dissuasion des États-Unis. Pour chaque programme important qui existe actuellement, les représentants de la défense et du Congrès doivent demander s'il vaut la peine d'acheter une unité ou une plateforme additionnelle si cela signifie renoncer à investir dans les nouvelles technologies et capacités qui sont essentielles pour rendre les forces armées des États-Unis efficaces dans un environnement beaucoup plus contesté et létal.

Le secrétaire à la Défense doit demander à chaque chef de service de recommander des choix difficiles, et le Congrès doit appuyer le Pentagone lorsqu'il fait ces choix.

Les forces armées des États-Unis doivent adapter leurs positions outre-mer tout en renforçant les capacités des alliés et des partenaires. Elles doivent s'attendre à ce que la Chine essaiera de perturber la capacité des États-Unis de renforcer ses forces de première ligne dès le début d'un conflit dans tous les domaines, dans les airs, en mer, sous la mer, dans l'espace et dans le cyberespace. Dans la même veine, les forces armées des États-Unis, leurs bases, leurs réseaux logistiques et les réseaux C4ISR doivent renforcer leurs chances de survie et devenir plus résilients. Cela va requérir des investissements dans la cyberdéfense et les défenses antimissiles plus robustes, dans des bases et des forces plus dispersées géographiquement, dans des systèmes sans pilotes pour accroître les plateformes avec pilotes, et dans des réseaux résilients qui peuvent continuer de fonctionner quand ils sont attaqués.

On peut envisager les capacités A2/AD de la Chine comme ayant différents cercles d'intensité dans les menaces, qui correspondent généralement à la première chaîne d'îles, ( le premier arc d'archipels à l'est du continent de l'Asie de l'Est, qui s'étendent des îles Kouriles jusqu'au Japon et Taiwan, puis vers le nord des Philippines et Bornéo), et à la deuxième chaîne d'îles (plus vers l'est, formée par les îles Bonin, les îles volcaniques du Japon, et les îles Mariannes) , où tout ce qui est situé à l'intérieur du premier cercle est très vulnérable à une attaque chinoise, alors que tout ce qui est situé à l'intérieur et au-delà du cercle éloigné est moins vulnérable. Au-delà du cercle externe, les États-Unis voudront vraisemblablement maintenir des bases, fortifiées contre les menaces, à des fins de transit et de logistique. Mais le principe opérationnel devrait reposer sur des « places, et non des bases » : au sein du cercle intérieur, les forces armées devraient s'appuyer de plus en plus sur des groupes de forces plus petites et plus agiles comme des sous-marins et des véhicules sous-marins sans pilotes, des unités aériennes expéditionnaires, et des unités de l'armée et navales très mobiles capables de se déplacer entre des bases temporaires et austères afin de rendre plus compliquée la planification chinoise. Il faudra aussi adopter une approche plus stratégique en ce qui concerne la coopération de sécurité, évaluer quelle contribution chaque allié et chaque partenaire des États-Unis peut faire en ce qui concerne la dissuasion et développer une coopération de sécurité qui s'étend sur plusieurs années avec chacun.

Le Pentagone devra également mettre en oeuvre une série de réformes dans l'acquisition, l'investissement et le développement de la main-d'oeuvre. Les responsables des acquisitions doivent être formés aux meilleures pratiques d'acquisition de logiciels et de technologies émergentes. Il faut plus de financement pour transformer des prototypes réussis en programmes réussis. Et pour renforcer sa main-d'oeuvre technologique, le département devrait travailler avec le Congrès pour élargir les programmes qui offrent des bourses d'études ou un allégement de la dette aux étudiants dans un large éventail de domaines technologiques en échange de services gouvernementaux et pour recruter des talents de niveau intermédiaire et supérieur en élargissant les bourses pour technologues du secteur privé. Pour les employés à tous les niveaux, il doit créer des opportunités de développement des compétences et des cheminements de carrière viables pour les personnes talentueuses en technologie qui permettent à la fois la promotion et le développement technique continu, y compris par le biais de rotations au sein du secteur privé.

Enfin, les responsables de la défense doivent accélérer les efforts pour développer de nouveaux concepts opérationnels - de nouvelles façons dont l'armée combattra – afin de clarifier quelles capacités seront essentielles, voire même changer la donne, et pour accélérer leur acquisition et leur livraison entre les mains des militaires sur le terrain. Des efforts sont en cours pour développer et tester des concepts opérationnels « interarmées » (c'est-à-dire applicables à tous les différents services militaires), tels que les opérations multi-domaines, ainsi que des concepts opérationnels spécifiques aux services, qui visent à éroder l'avantage de l'adversaire de diverses façons. Déterminer quelles technologies seront essentielles à ces derniers nécessitera un développement et une expérimentation itératifs et continus – avec un financement dédié provenant du Congrès.

Où il y a une volonté

Une dissuasion efficace ne dépend pas seulement du fait que les dirigeants chinois croient que les États-Unis ont la capacité de contrecarrer tout acte d'agression; ils doivent aussi croire que les États-Unis ont la volonté de le faire. Aujourd'hui, Beijing a des doutes sur les deux possibilités. En conséquence, parallèlement aux investissements dans les capacités militaires, Washington doit clarifier – et démontrer constamment – son engagement envers la région indopacifique en précisant clairement qui et quoi il est prêt à défendre. Il doit déployer davantage de hauts fonctionnaires et des forces militaires supplémentaires dans la région pour souligner sa présence durable, renforcer ses relations et contrebalancer l'influence de la Chine. Il devrait mener des exercices militaires plus réguliers avec ses alliés et partenaires de la région, à la fois pour démontrer les capacités dont il dispose déjà et pour accélérer le développement de nouvelles.

En fin de compte, la concurrence avec la Chine est bien plus qu'une question militaire, et ses éléments économiques, technologiques, politiques et idéologiques ne peuvent être négligés. La chose la plus importante que les États-Unis puissent faire est d'investir dans les moteurs de la compétitivité chez eux, en particulier alors qu'ils sortent de la crise actuelle. Il est temps d'investir dans tout, des STEM et de l'enseignement supérieur aux technologies critiques et aux infrastructures du XXIe siècle, telles que le 5G. C'est aussi le moment de restaurer une politique d'immigration intelligente, d'accueillir les talents nés à l'étranger qui ne présentent aucun risque pour la sécurité nationale et de les encourager à rester et à créer des entreprises innovantes aux États-Unis.

La concurrence avec la Chine est bien plus qu'une concurrence militaire.

Les États-Unis devraient également tirer parti de leur avantage unique de disposer d'un réseau sans égal d'alliés et de partenaires dans le monde. La meilleure façon de faire face aux défis posés par la Chine, qu'il s'agisse de pratiques commerciales déloyales ou de campagnes de désinformation orchestrées, est de faire cause commune avec les alliés et les partenaires chaque fois que possible, en confrontant les violations de l'ordre fondé sur des règles en tant que coalition d'États qui partagent les mêmes idées, voués à un ensemble commun de normes. Les États-Unis devraient travailler en étroite collaboration avec leurs alliés et partenaires pour faire une évaluation claire de ce que chaque pays peut contribuer à stabiliser la région et à dissuader les comportements de plus en plus agressifs. Cela exigera également de les rassurer en paroles et en actes sur le fait qu'ils peuvent compter sur les États-Unis pour les appuyer dans leurs différends avec Beijing et, en fin de compte, les aider dans leur défense face à une coercition imprécise ou à des attaques directes.

Washington devrait expliquer aux pays de la région le contraste frappant entre ce à quoi ressembleraient les règles et les normes internationales façonnées par Beijing et celles dont la région a bénéficié jusqu'à présent – en particulier lorsqu'il s'agit de normes durables telles que la liberté de navigation et la résolution pacifique des différends. Dans une Asie dominée par une Chine autoritaire et révisionniste, les navires qui aujourd'hui peuvent naviguer librement sur les mers seraient vulnérables à un éventuel harcèlement. Les décisions prises aujourd'hui par des gouvernements indépendants pourraient de plus en plus être la proie de la coercition. Et le fait de ne pas résister à ces mesures coercitives limiterait à son tour la capacité collective des États-Unis et de leurs alliés de dissuader l'agression ou, si une agression a lieu, de la renverser.

Pourtant, même s'il renforce sa capacité à dissuader la Chine, Washington doit également rouvrir avec Beijing un dialogue stratégique de haut niveau soutenu – une pratique que toutes les administrations depuis Richard Nixon ont adoptée jusqu'à l'arrivée de l'administration actuelle. Il est essentiel de rétablir un forum dans lequel la Chine et les États-Unis pourraient discuter régulièrement de leurs intérêts et perspectives respectifs, identifier les domaines de coopération potentielle (tels que la non-prolifération et les changements climatiques) et gérer leurs différends sans conflit; les discussions tactiques sur les questions commerciales ne suffisent tout simplement pas. Après tout, la dissuasion dépend de la communication claire et cohérente. Le fait que Beijing suppose que les États-Unis sont préoccupés et en déclin, la propension des dirigeants chinois à tester les limites dans des zones telles que Taiwan ou la mer de Chine méridionale, et les suppositions erronées d'escalades potentielles ancrées dans la doctrine militaire chinoise, tout cela ne fait que prouver qu'un tel dialogue ne peut venir trop tôt.

Notes

1. Boston Consulting Group : En juillet 2020, le journaliste de American Prospect Jonathan Guyer a rapporté dans « How Biden's Foreign Policy Team Got Rich » que sous la direction de Flournoy, les contrats militaires du Boston Consulting Group sont passés « de 1,6 million de dollars en 2013 à 3 millions de dollars en 2016 ».

2. WestExec Advisors « est une société de conseils stratégiques pour les entreprises internationales et les institutions financières qui traite des facteurs géopolitiques qui affectent leur stratégie commerciale et leurs portefeuilles d'investissement ».

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