Webinaire Le vendredi 20
novembre – 19 h
30 HNA Webinaire et
rassemblement organisé par
Pas de port pour la guerre
noharbourforwar@hotmail.com
Pour
participer cliquer ici
Passcode : 669926
Rassemblement
Le samedi 21 novembre – 15
h
Parc Paix et
Liberté d'Halifax
(auparavant
le parc Cornwallis)
intersection des rues Hollis
et South Facebook
Pour une affiche en format PDF
des deux événements cliquer ici.
Composé à
l'occasion de la 12e manifestation annuelle
contre la Conférence de guerre d'Halifax. Pour l‘audio, cliquer
ci-dessous
LML
publie le poème original en anglais. La traduction
en français suit.
A woman's going to
send the drones
So ready the covers of your Vogues
The food bank lines are now miles long
But a woman's the one who sends the bombs
Liberal feminism can't be wrong
When a woman's the one who sends the bombs.
Can't get workers PPE
But you go girl Nancy Pelosi
All hail the bipartisan war parties
Now Trump is gone we all agree
George W. Bush has been redeemed
The war criminals are on our team
And there's a Black woman on my TV screen
And when she bombs I'll yell yasss Queen
We'll force your countries to be free
And little Black girls can finally see
Themselves in drones and F-16s
And this is MLK Jr's dream
Brought to you by Wall Street
Brought to you by the elites
We'll never ever give you peace
Fund military and police
But a woman could be commander in chief
See what can happen when you believe?
This is gender equality
So everybody take a knee
The resistance heroes hip hip hooray
The FBI and CIA
The generals and NSA
So please enjoy your new air base
We've all forgot Abu Ghraib
We all forgot Guantanamo Bay
And none of them will see the Hague
The Patriot Act's so yesterday
We‘re all in love with John McCain
Make Lockheed Martin great again
Centrist neo-liberals all the rage
Kids still living in a cage
The war party is here to stay
And let's lock Julian Assange away.
We can't let him expose the truth
We're never bringing home the troops
Obama's so cool shooting hoops
You'll all be crushed under the boot
We're plotting out another coup
Billionaires we won't prosecute
We save that for moms of truant youth
Those Timberlands were looking cute
So let the oil companies pollute
He'll put them in the cabinet
Add bankers to make up the set
We'll regulate the internet
Corporate news is all you'll get
But a woman's going to send the jets
Are Yemeni women happy yet?
This moment gives me all the feels
A woman's making weapons deals
A woman's making refugees
A woman's going to rob and steal
Last week we were environmentalists
But now wars for oil are feminist
And history will reminisce
How all the donors benefit
Orange man is out the door
Things can go back to how they were before
Biden voted for the Iraq War
How dare you ask for any more
Your kids still super predators
And his kid's on strike number four
But prison's just for you and yours
And really the crime bill's all your fault
This is the time for unity
Bow down to oil and energy
And let's be friends with GOP
And white suburban families
There's no more white supremacy
Black woman deliver us the vote
We'll still be kneeling on your throat
But a woman's going to send the drones
So volunteer to work those phones
So we can bomb some woman's home
And probably waterboard her son
They're back in fashion neo-cons
So four more years of settlements
War parties are in agreement
And let's hashtag Black excellence
Kamala is Vice President.
The ladies join the gentlemen
In sword, famine, wild beast, pestilence
The four horse persons of apocalypse
These days we call that feminist
Is this the dream of suffragists?
And I heard her bombs never miss
And don't forget to call her Ms.
Madame, her honour, she or ma'am
Get ready those detainment camps
Muster the troops line up the ranks
A woman's going to send the tanks
And all of us will give her thanks
Especially weapons manufacturers, banks
And thanks to those suburban moms
A woman's going to send the bombs
I'm glad a woman is so strong
To send our countries all those bombs.
Manifestation contre le premier Forum sur la
sécurité d'Halifax sous le thème « Fauteurs de
guerre, hors d'Halifax » le 21 novembre 2009
Le 12e Forum annuel d'Halifax sur la
sécurité internationale (FHSI) se tient du 20
au 22 novembre en tant que plateforme pour le
bellicisme et l'édification d'empire de
l'impérialisme américain et du bloc de l'OTAN,
dans lequel le gouvernement libéral Trudeau est
totalement engagé. Le FHSI se tient de façon
virtuelle. Pour la douzième année consécutive, les
forces antiguerre d'Halifax organisent des actions
pour dénoncer le forum. Le vendredi 20
novembre, Pas de port pour la guerre a organisé un
webinaire antiguerre public. Le 21 novembre,
un rassemblement est organisé au parc Paix et
liberté d'Halifax en face du lieu où se tient le
FHSI.
Les militants pour
la paix d'Halifax sont rejoints par d'autres à
l'échelle du pays pour dire qu'Halifax et le
Canada ne doivent pas être utilisés pour
accueillir cette conférence de guerre et servir de
base pour les préparatifs de guerre.
Il ne s'agit pas d'un événement d'Halifax ni d'un
événement canadien, mais bien d'un événement du
bloc de l'OTAN qui le parraine et le dirige
officiellement. Le forum virtuel est organisé à
partir des quartiers généraux de l'OTAN à
Washington. La majorité de ses sessions sont
privées et classifiées comme étant «
informelles ». Les huit « sessions
plénières » sont diffusées au Canada par
CPAC, propriété du monopole des télécommunications
Rogers.
Le FHSI se dit « non partisan » et «
indépendant » mais il est une entreprise
impérialiste américaine de a à z. En tant
qu'instrument de l'État américain, son credo est
que « Halifax crée des opportunités pour les
dirigeants d'apprendre, de générer des idées et de
les mettre en action ». Le mot «
sécurité » dans le nom FHSI correspond à la
définition belliciste de l'OTAN, soit la
protection et la promotion des intérêts politiques
et économiques des impérialistes anglo-américains
au détriment des peuples du monde, dont les
peuples des États-Unis, du Canada et d'Europe, en
plus de ceux d'Asie, d'Océanie, d'Afrique,
d'Amérique latine et des Caraïbes. Cela est
dangereux et met en péril les Canadiens et les
peuples de partout.
Il n'y a rien d'honorable, d'«
internationaliste » ou de «
multilatéral » dans la façon dont les
libéraux de Justin Trudeau financent et promeuvent
cet événement en sol canadien, comme l'ont fait
les conservateurs de Stephen Harper avant eux. Non
seulement tout ce qui est lié aux relations
étrangères est-il un pouvoir de prérogative sur
lequel le peuple n'a pas son mot à dire, mais le
Canada ne joue aucun rôle indépendant. En fait,
son ministre de la défense et ses forces armées
sont subordonnés au Commandant en chef des
États-Unis par le biais des structures de
commandement de l'OTAN et de NORAD.
Qui a adopté la conception du « Canada
mondial » qui est mise de l'avant ? Qui
est d'accord pour que le gouvernement du Canada
soit organisé comme un gouvernement de guerre avec
une économie de guerre ?
La « sécurité » sur laquelle cette
conférence repose est une définition de la «
sécurité collective » de la guerre froide qui
ne répond pas aux besoins de défense du Canada ou
à la demande des peuples du monde pour la paix et
pour la résolution pacifique des conflits au sein
des nations et entre les nations. Elle répond aux
demandes des impérialistes américains par le biais
de l'OTAN et aux demandes des plus grands
monopoles d'armements et d'autres intérêts privés
qui exigent l'augmentation des dépenses
militaires, l'intensification des préparatifs de
guerre et le contrôle de tous les intérêts qui
s'opposent aux leurs.
Conformément à
l'approche de relations publiques du gouvernement
libéral, la participation du Canada au FHSI et au
déclenchement de guerres est présentée comme
facteur d'un « monde plus stable et
pacifique » et d'un « ordre international
reposant sur des règles ». Ce n'est pas le
cas. La grande insécurité que ressentent les
peuples du monde aujourd'hui est le résultat
direct des guerres menées par les impérialistes
américains qui ont dévasté et menacé des pays et
des régions entières. Contre cette voie belliciste
qui ne contribue en rien à la solution des graves
problèmes auxquels l'humanité est confrontée en
raison de la destruction néolibérale de
l'environnement naturel et social, de la trahison
nationale, de problèmes comme la pauvreté, la
faim, la pandémie de la COVID-19 et d'autres
problèmes, les forces qui prennent sérieusement
position pour la paix demandent des mesures
concrètes afin de faire du Canada une zone de paix
en sortant le Canada de l'OTAN et de NORAD, en
démilitarisant l'économie et en changeant sa
direction pour la rendre prosociale pour qu'elle
satisfasse les besoins du peuple.
Le FHSI attache une grande importance à son
initiative visant à rassembler les grands joueurs
dans les tentatives des impérialistes américains
de dominer le monde. Peu importe leurs efforts
pour redonner vie aux notions moribondes de
vieilles théories, ils sont incapables de
surmonter le dilemme de sécurité impérialiste qui
a été formulé il y a aussi longtemps qu'en 1957
par nul autre qu'Henry Kissinger alors qu'il était
encore professeur à l'Université Harvard.
« En ce qui concerne l'impact sur notre politique
nationale, nous avons fait face à une impasse
[...] depuis les explosions d'Hiroshima et de
Nagasaki. Bien sûr, dans les premières années de
l'après-guerre, ce n'était pas une impasse
physique. Pendant près de dix ans, les États-Unis
ont été pratiquement immunisés contre des
représailles soviétiques. C'était une impasse
néanmoins en ce sens que nous n'avons jamais
réussi à transformer notre supériorité militaire
en un avantage politique (notre
souligné), écrit Kissinger, qui
ajoute :« Notre monopole atomique a
eu, tout au plus, un effet dissuasif. »
Cela décrit le problème que les impérialistes
anglo-américains ont eu de tout temps – que leur
supériorité militaire ne leur fournit pas un
avantage politique. Il ne fait pas disparaître la
politique. Les pays souverains continuent
d'exister, avec leur propre droit d'être et leur
droit de décider de leurs propres affaires. Trente
membres de l'OTAN sur 198 pays dans le monde
ne font pas un monde.
Avec la chute de l'Union soviétique et le début
de l'ordre du jour néolibéral de destruction
nationale, le dilemme de sécurité des
impérialistes ne peut que continuer de s'aggraver
dans la mesure où leur programme néolibéral ne
reconnaît pas les relations internationales basées
sur la territorialité et parce que les
États-nations ont été usurpés par des intérêts
privés très étroits qui fonctionnent
internationalement comme des cartels et des
coalitions rivalisant pour le contrôle. Ce qu'ils
ne peuvent pas contrôler, ils cherchent à le
détruire. Peu importe le choix que font les
impérialistes et leurs hommes de main, en
l'absence de politique, tout ce qui leur
reste est la « guerre incessante »,
l'état d'exception et le recours à la force pour
tenter de contrôler ce qu'ils ne peuvent pas
contrôler par les menaces, l'anarchie et la
violence associées à des tentatives de justifier
ce qui ne peut pas être justifié.
En 2016, c'était le bouclier de défense
antimissile pour contenir la Russie. Maintenant,
c'est une stratégie globale pour contenir la
Chine.
Il n'en demeure pas moins que la plus grande
insécurité est que les peuples sont privés de
pouvoir, que le pouvoir de prérogative ne leur
donne pas leur mot à dire sur les affaires
étrangères et la politique de défense. Cela rend
les rencontres comme celle organisée par Pas de
port pour la guerre très significatives parce que
l'objectif est de fournir à ceux qui sont aux
premières lignes de la lutte pour la paix de
l'information et des évaluations sur les
préparatifs de guerre du FHSI, du Canada et de
l'OTAN. Partager l'expérience et élaborer une
nouvelle direction pour le Canada est un travail
important.
Les Canadiens doivent exiger que le FHSI soit
banni, que le Canada sorte de l'OTAN et de NORAD
et que ces alliances soient démantelées. En aucun
cas les troupes étrangères doivent-elles être
autorisées à mener des activités en territoire
canadien et les forces canadiennes doivent être
ramenées au pays et être engagées uniquement dans
la défense du Canada selon la définition de ce
besoin donnée par le peuple canadien et non par
les impérialistes américains, l'OTAN et leurs
soi-disant agences de renseignement. Aucun navire
de guerre étranger, qu'il porte ou non des armes
nucléaires, ne doit être autorisé à utiliser nos
ports. Tous les groupes de réflexion étrangers et
les instituts universitaires canadiens parrainés
par l'OTAN doivent être démantelés. Tous les
groupes de façade et les organisations non
gouvernementales qui promeuvent les objectifs de
la guerre impérialiste doivent être rejetés par le
peuple.
Avec un objectif prosocial et une nouvelle
direction de l'économie, on peut trouver d'autres
usages pour la richesse sociale et la force
productive humaine présentement engagées dans
l'économie de guerre. Il va sans dire que les
suggestions pour humaniser l'environnement social
et naturel sont sans limites dans leur portée.
La conférence de guerre d'Halifax
doit être interdite !
Opposons-nous aux objectifs de guerre du Canada !
Pas de port pour la guerre !
Faisons du Canada une zone de paix !
Le gouvernement du Canada et l'OTAN continuent
de prendre des mesures pour mobiliser les jeunes
dans leurs guerres impérialistes et leurs
préparatifs de guerre. On lit dans un rapport
récent du think tank Centre d'analyse de la
politique européenne que « l'OTAN fait face à une
menace existentielle s'il ne peut pas rejoindre
les jeunes générations ». Le rapport souligne
que « l'OTAN n'en a pas fait assez pour susciter
l'intérêt des dirigeants européens plus
jeunes ».
« 'Nous devons
reconnaître qu'il existe toute une nouvelle
génération de citoyens de l'après-guerre froide
qui a grandi dans un environnement entièrement
différent, qui ont déjà commencé à assumer des
rôles dans les gouvernements nationaux et qui ont
des priorités différentes qui correspondent
davantage à des menaces pour l'avenir', a dit
l'auteure du rapport, Lauren Speranza, à Defense
News.
« 'Si l'OTAN ne les fait pas entrer dans le giron
maintenant, nous risquons ce scénario dans lequel
l'OTAN est considérée comme dépassée et n'a pas
l'adhésion d'une nouvelle génération de dirigeants
politiques, et risque alors de se retrouver à la
retraite.'
« Speranza a présenté trois aspects clés sur
lesquels l'alliance doit concentrer ses efforts
afin de faire en sorte que l'OTAN demeure
pertinente pour cette cohorte de l'après-guerre
froide.
« 'Le premier aspect est l'accent sur les menaces
non traditionnellesqui sont bien en deçà
de ce qu'on trouve à l'article 5, un
aspect qui a un impact sur la vie de tous les
jours des milléniaux et de la génération z, ce
qu'il n'a pas sur les décideurs politiques
d'aujourd'hui',selon Speranza. Un effort
davantage proactif à ce sujet (que l'OTAN a
commencé à faire ces dernières années)
contribuerait à susciter l'intérêt d'une façon que
l'article 5, qui concerne la clause de
défense collective de l'alliance, n'est peut-être
pas capable de faire », a-t-elle dit.
« 'Le deuxième est le besoin de développer un
programme de technologie et d'innovation.
L'industrie privée de la technologie est toujours
en concurrence avec le secteur de la défense pour
de jeunes talents, et il est souvent victorieux,
mais l'OTAN traîne aussi de l'arrière par rapport
au Pentagone et à l'Union européenne dans la façon
dont elle recrute et offre des défis intéressants
aux jeunes experts en technologie.
« 'Le troisième aspect concerne les déclarations
de la direction de l'OTAN selon lesquelles elle
doit déterminer ses relations avec la Chine et
quel rôle l'alliance peut jouer dans le Pacifique.
« 'De nombreux dirigeants de la prochaine
génération ont un intérêt pour l'Asie, et les
mobiliser pour contribuer à faire comprendre
comment des partenariats avec les pays asiatiques
pourraient être établis favoriserait les deux
parties, a dit Speranza. Il ne s'agit
pas de déchirer le programme actuel de l'OTAN. Il
s'agit de trouver les façons de communiquer ces
priorités d'une façon qui trouve un écho chez les
dirigeants de la prochaine génération.' »
Le 9 novembre, à Bruxelles, « le secrétaire
général de l'OTAN Jens Stoltenberg a inauguré le
Sommet de la jeunesse OTAN 2030 qui a duré
une journée et dont l'objectif était de susciter
de l'intérêt pour l'alliance parmi les milléniaux
et les futurs dirigeants de la génération
z », a indiqué le Defense News.
« 'Vous, les dirigeants de demain, en Amérique du
Nord et en Europe, êtes les plus concernés par
notre sécurité, et l'OTAN 2030 est votre
occasion de vous avancer et de sauvegarder votre
avenir, votre liberté, votre alliance', a
dit Stoltenberg dans ses commentaires d'ouverture.
Le Centre d'analyse de la politique européenne a
approuvé le sommet.
Le reportage du Defense News se poursuit
ainsi :
« Le sommet de la prochaine génération est un
exemple parfait des défis internes que Speranza
voit pour les quartiers généraux de l'alliance.
Cet effort est présenté comme un moyen d'amener
des voix plus jeunes à l'OTAN à un moment où
l'alliance fait un grand examen de son avenir,
appelé OTAN 2030, et où elle a annoncé son
plan de former un groupe de jeunes dirigeants qui
agira parallèlement à l'examen – tous de bons
gestes, sur papier.
« Cependant, écrit Speranza, 'dans un monde
idéal, nous ferions juste incorporer des
représentants de la génération future dans le
groupe de réflexion principal, au lieu
d'entretenir un processus parallèle.'
« 'Souvent, la génération future veut être
consultée, mais elle a très peu d'occasions de
l'être, et si elle l'est, c'est toujours sous
cette étiquette de génération future; elle ne
s'assoit pas à la table des adultes et ne
travaille pas côte-à-côte avec eux. En maintenant
cette division, nous rendons un mauvais service à
l'alliance.' »
En fait, la
nouvelle génération qui est née après la chute de
l'Union soviétique et de la division du monde de
la guerre froide en deux camps n'est pas infectée
par les préoccupations de la guerre froide des
superpuissances. « Nous ne jouons pas leur jeu.
Chaque jour, nos efforts de conscientisation,
d'information et de mobilisation doivent garantir
que les jeunes ne vont pas être mobilisés pour la
guerre impérialiste et ne vont pas servir de chair
à canon pour les guerres hégémoniques des
oligarques et de leurs gouvernements », a dit
Alexandre Cubaynes, au nom de Jeunes pour le
renouveau démocratique. « Le Canada ne doit pas
participer aux préparatifs de guerre impérialiste
des États-Unis et doit aussi défendre sa
souveraineté d'une manière significative. Nous
voulons dire que nous ne permettrons pas que
les impérialistes américains exercent leur
commandement et leur contrôle sur l'espace aérien
et terrestre du Canada, sur ses eaux, sur le
gouvernement et sur les actifs militaires du pays.
Nous devons sortir de l'OTAN et de NORAD et
travailler à une politique étrangère indépendante.
Cela signifie retirer tous les soldats, navires et
équipements canadiens de tout territoire étranger.
Chose de la plus haute importance, cela veut dire
se préparer à établir un gouvernement
antiguerre. »
Déclarant que le slogan de la jeunesse est Pas
un seul jeune pour la guerre impérialiste, Alexandre
a
dit : « Notre objectif est d'établir un
gouvernement antiguerre pour que le Canada soit un
facteur de paix et non de guerre prédatrice. Un
gouvernement antiguerre retirera le Canada de
l'OTAN et de NORAD et des organisations et
arrangements militaires agressifs, et mettra fin à
l'ingérence dans les affaires des pays souverains.
Un gouvernement antiguerre oeuvrera à mettre
fin au déplacement des peuples qui est le résultat
des guerres d'agression et d'occupation et à
fournir de l'aide humanitaire aux réfugiés et aux
victimes de désastres naturels », a-t-il dit.
Manifestation contre la présence des navires de
guerre à Montréal, le 30 octobre 2004
Le Canada est un membre fondateur de
l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord
(OTAN) mise sur pied le 4 avril 1949. Il est
également membre du Commandement de la défense
aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) depuis
le 12 mai 1958. L'intégration de l'armée
canadienne à l'armée des États-Unis a été une des
caractéristiques de l'adhésion du Canada à ces
alliances militaires. En dépit de l'opposition
résolue et répétée des peuples du Québec, du
Canada et des Premières Nations à toute
participation du Canada au sein de ces alliances
et dans les guerres d'agression et d'occupation
sous la gouverne des impérialistes américains, le
gouvernement canadien poursuit ses interventions
contre les peuples du monde. Cela implique que le
territoire, l'espace public, les fonds publics
soient mis au service des intérêts de ces
alliances.
La Presse indiquait le 21 octobre 2020
que le gouvernement canadien augmentera le budget
fédéral alloué à ses obligations en tant que
membre de l'OTAN. « Les chiffres de l'OTAN
montrent que le Canada est sur le point de
consacrer 1,45 % de son PIB à l'armée cette année.
Il ne s'agit pas seulement d'un bond important par
rapport aux 1,29 % de l'an dernier, mais de la
plus grande part du PIB pour la défense depuis dix
ans[1].
« Cela dépasse également le plan initial du
gouvernement libéral, énoncé dans la politique de
défense en 2017, qui prévoyait de consacrer 1,4 %
du PIB à l'armée d'ici 2024-2025 –
année où les membres de l'OTAN devaient atteindre
l'objectif de 2 %. [2]»
Le prétexte de protéger les populations et de
contrer
les menaces de l'étranger
Cinquante ans après la promulgation de la Loi
des mesures de guerre et l'occupation
militaire du Québec par le gouvernement Trudeau,
les activités d'entrainement de l'armée canadienne
se poursuivent au nom de protéger la population.
L'occupation militaire du Québec avait été
utilisée pour écraser la lutte du peuple québécois
à la fin des années 60 pour affirmer ses droits en
utilisant le prétexte d'une insurrection armée
imminente, ce qui fut révélé plus tard comme un
montage de toutes pièces par le gouvernement. Peu
avant ce 50e anniversaire le 31 octobre 2020, les
forces d'opérations spéciales du Canada ont tenu
un exercice militaire à la base militaire de
Farnham dans la nuit du 20 et 21 octobre dernier.
Des aéronefs CH-146 Griffon et CH-147 Chinook ont
survolé les municipalités de Farnham, Chambly et
les villes environnantes pour se rendre à
l'aéroport de Saint-Hubert. On rapporte que le
ciel était bondé d'hélicoptères et que des coups
de feu ont été tirés. Le Commandement des Forces
d'opérations spéciales du Canada (COMFOSCAN) est
une organisation d'une disponibilité de
déploiement rapide, à très court préavis qui
viserait à protéger la population canadienne
contre les menaces au pays et à l'étranger.
Ian Grant, le capitaine en charge du
commandement, a précisé que : « L'entraînement
contenait un grand support aérien de l'Aviation
royale canadienne. Cet exercice était un
entraînement régulier du commandement des Forces
d'opérations spéciales du Canada qui aide à
maintenir les compétences qui peuvent être
requises lors de déploiements à l'étranger, et
donne l'occasion de fortifier les compétences
nécessaires pour protéger les Canadiens ici chez
eux »[3].
En août 2020, un exercice d'entrainement
militaire s'est tenu dans l'Arctique connu sous le
nom d'opération Nanook, qu'on dit être un pilier
des Forces armées canadiennes depuis 2007. Cet
exercice a duré 3 semaines et a été mené par le
Canada et, pour la première fois, par des alliés,
soit les États-Unis, la France et le Danemark.
Le reportage explique l'exercice naval dans
l'Arctique en disant qu'il visait à envoyer un
message d'unité contre des adversaires potentiels
dans le Nord qui sont définis comme étant la
Russie ou la Chine. Trois navires de la marine
canadienne et quatre navires étrangers ont
participé à l'exercice. Les navires de guerre
canadiens et alliés ont mené la plupart de leurs
activités dans le détroit de Davis, entre l'île de
Baffin et le Groenland, qui est considéré comme
faisant partie du passage du Nord-Ouest.
« Le message est que l'Arctique a une importance
stratégique, il devient de plus en plus important
et c'est important pour notre sécurité
nationale collective »(notre
souligné), a déclaré le vice-amiral
Steven Poulin, commandant de la zone atlantique de
la Garde côtière américaine[4].
En juillet 2020, s'est tenu à Cold Lake en
Alberta des exercices de tir aérien pendant une
semaine. Le 408e Escadron tactique d'hélicoptères
s'est rendu à la 4e Escadre Cold Lake, en Alberta,
pour participer à Gander Gunner 2020, un exercice
de tir aérien d'une semaine destiné au personnel
navigant nouvellement affecté à l'escadron. Les
hélicoptères ont volé au-dessus du polygone de tir
aérien de Cold Lake avec des hélicoptères CH-146
Griffon équipés chacun de deux mitrailleuses C6
latérales pour acquérir de nouvelles compétences.
L'exercice Gander Gunner portait sur la précision
des mitrailleurs de bord, les modèles d'attaque
efficaces et les scénarios tactiques réalistes
pour maintenir le haut niveau de formation de tout
le personnel navigant. Lors des missions, les
équipes d'assaut ont utilisé des lunettes de
vision nocturne pour leur permettre d'accomplir
des opérations de tir même durant les nuits les
plus sombres. [5]
En octobre 2020, des soldats de l'armée
canadienne ont participé à un exercice militaire
au Koweit avec les forces armées américaines. Des
membres des Forces armées canadiennes au Koweït se
sont entraînés au maniement des armes d'opérations
spéciales en octobre au complexe Udairi Range avec
le Joint Special Operation Forces Support
Detachment-Kuwait (JSSD-K), le détachement
américain de soutien des forces d'opérations
spéciales conjointes au Koweït, dirigé par le
United States Central Command (CENTCOM),
responsable des opérations militaires des
États-Unis au Moyen-Orient, en Asie centrale et en
Asie du Sud. [6]
Les membres du JSSD-K ont réuni pour une journée
d'entraînement sur les armes d'opérations
spéciales (SOF) des soldats du 386e Escadron des
Forces de sécurité expéditionnaires, du 386e
Escadron expéditionnaire de génie civil, du 387e
Escadron expéditionnaire aérien, du Camp Canada et
du Camp Moreell. [7]
Militarisation des forces policières
Un des aspects de la vie actuelle est la faillite
des institutions démocratiques et de la réponse
que trouvent les gouvernements aujourd'hui pour
contenir la volonté populaire qui demande à
exercer un contrôle sur toutes les décisions qui
le concernent. Le recours au pouvoir de police
prend toutes sortes de formes dont la
militarisation des forces policières. Ainsi, des
armes de guerre sont maintenant achetées et mises
à la disposition de la police de diverses
municipalités. En février 2018, la Ville de Laval
a conclu un contrat de gré à gré de 168 000 $ avec
Colt pour l'achat d'armes longues et de puissantes
munitions. Les fusils d'assaut ne sont pas
destinés au groupe d'intervention, mais aux
patrouilleurs.
Dans le document justifiant l'appel d'offres, on
peut lire : « Il est impératif pour le Service de
police de Laval d'acquérir des carabines de
patrouille adéquates, efficaces et précises, pour
que les policiers soient en mesure de neutraliser
la menace dans un minimum de temps et avec un
maximum de précision. » à la disposition des
patrouilleurs et placées dans le coffre des
autopatrouilles pour qu'ils puissent réagir en cas
d'attentat ou de tuerie. Quelle est la menace ?
Elle n'est pas définie.
Le Service de police de Châteauguay a fait des
démarches en 2018 pour doter ses patrouilleurs de
calibres 5.56 mm. Ces armes doivent être
principalement utilisées dans deux circonstances :
en présence d'un tireur actif ou d'un suspect
barricadé. Les patrouilleurs pourraient intervenir
dans ces situations à haut risque, sans attendre
l'arrivée du groupe d'intervention.
En novembre 2019, les journaux annonçaient que
les membres du Groupe tactique d'intervention
(GTI) du SPVM manieront bientôt des fusils
d'assaut dotés d'une force de frappe encore plus
forte que ceux qu'ils possèdent déjà. Le corps
policier a lancé un appel d'offres pour acquérir
des armes de calibre comparable au mythique AK-47,
capables d'arrêter un camion bélier ou de percer
un blindage léger.
La Sûreté du Québec (SQ) a reçu, en 2018, 230
carabines Colt C8 des Forces canadiennes. Cent
cinquante patrouilleurs doivent être formés « au
rythme des budgets ». Une centaine ont déjà suivi
le cours et une quarantaine d'armes circulent déjà
dans autant d'unités de patrouille à travers le
Québec. En novembre 2019, la SQ a également conclu
un contrat de 153 000 $ pour l'achat d'armes
longues semi-automatiques et de munitions 300
Blackout à la compagnie MD Charlton.
Durant l'année 2017, la Ville de Longueuil a
conclu pas moins de 11 contrats pour un total de
751 000 $. Une douzaine de fusils d'assaut ont été
achetés pour les équipes tactiques, ainsi que des
accessoires – silencieux, matériel optique.
Par ailleurs, des dizaines de milliers de
munitions commandées serviront également aux armes
longues des patrouilleurs. Ces derniers
utiliseront des fusils d'assaut C8 fournis par
l'armée canadienne. « Tous nos patrouilleurs qui
auront recours aux armes longues ont suivi un
entraînement rigoureux », a dit le Service de
police de l'agglomération de Longueuil. [8]
La militarisation de la vie et de l'espace
public
Encore plus récemment, dans le contexte de la
pandémie, le gouvernement fédéral a eu recours aux
Forces armées canadiennes pour porter « assistance
» aux autorités publiques. On se rappellera entre
autres du refus de la vice-première ministre
Chrystia Freeland de permettre aux brigades
cubaines Henry Reeve de porter assistance aux
communautés Anishinabe et Dakota au Manitoba à la
demande de celles-ci. Le lendemain, la
vice-première ministre avait plutôt fait
intervenir les forces armées canadiennes auprès
d'elles.
Au Québec, plus de mille quatre-cents membres des
Forces armées canadiennes (FAC) ont été mobilisés
par les autorités civiles dans 47 CHSLD au Québec.
L'opération LASER, l'opération déployée des
membres des Forces armées canadiennes dans les
résidences pour aînés du Québec et de l'Ontario au
printemps pour combattre la COVID-19, s'est
effectuée graduellement à partir du 22 avril. Le
gouvernement Legault est même intervenu pour
demander que les forces armées demeurent jusqu'en
septembre, disant que c'était un service
essentiel.
Le gouvernement a refusé et refuse toujours
d'écouter et de mettre en pratique les
propositions des travailleurs et professionnels du
milieu qui ont l'expérience du terrain et savent
très bien ce qu'il faut et comment sauver des
vies. Au lieu de répondre aux demandes pressantes
du personnel de la santé en termes d'équipement,
de masques, de ressources humaines et matérielles
et de mettre fin à l'offensive antisociale en
investissant massivement en santé, le gouvernement
se tourne vers les forces armées. La COVID-19
devient le prétexte. Dans les faits, cela sert
d'exercice militaire en milieu public, en plein
coeur des établissements de santé.
Ressources naturelles jugées intérêt national
Un autre volet de l'utilisation de notre
territoire national pour des fins militaires et
agressives de l'OTAN et du US Command est
l'intérêt marqué pour nos ressources naturelles
qui peuvent servir à des fins militaires. Le
numéro du LML du 24 octobre 2020 précise
les minéraux qui sont d'intérêt.
« Parmi les 35 minéraux critiques, de nombreux
autres sont également extraits au Canada, comme le
cobalt (en Ontario), le niobium, le scandium et le
titane (au Québec), pour n'en nommer que
quelques-uns, alors que des plans sont en place
pour que d'autres soient exploités à l'avenir,
comme le chrome (Cercle de feu de l'Ontario), le
vanadium (des sables bitumineux de l'Alberta et du
complexe du Lac Doré au Québec), le lithium (dans
la région de la Baie-James, Québec) et les
éléments de terres rares (dans le nord de la
Saskatchewan). Dans tous ces cas, les
gouvernements du Québec et des provinces du Canada
fournissent toutes sortes d'aides aux riches sous
forme de projets d'infrastructure (construction de
routes, de voies ferrées, de lignes électriques,
d'installations pour la recherche et
développement) et de plans de sauvetage.
« Comme l'indique le document de 2018 de la
United States Geological Survey sur les minéraux
critiques, bon nombre des éléments trouvés au
Canada ont des applications militaires et civiles.
L'aluminium est utilisé dans de nombreuses
applications civiles et militaires terrestres,
marines et aérospatiales telles que les véhicules,
les navires de guerre, les cellules et les
fuselages d'avions et de fusées tandis que le
césium et le rubidium sont des éléments
indispensables dans les satellites de
positionnement mondial (GPS), les systèmes de
guidage des fusées, les appareils infrarouges
militaires (vision nocturne), téléphones
cellulaires et fibres optiques, pour n'en nommer
que quelques-uns.
« L'indium est utilisé pour les parebrises
d'avions, l'imagerie infrarouge militaire, les
écrans plats pour les écrans d'ordinateur et de
télévision et pour les applications nucléaires,
parmi de nombreuses autres utilisations.
Différents éléments des terres rares (ETR) sont
utilisés dans les moteurs à réaction; dans les
systèmes de guidage militaires, les lasers, radars
et sonars et pour fabriquer des aimants
permanents. Le tellure a des applications
militaires dans les dispositifs infrarouges
(vision nocturne) et les semi-conducteurs pour les
dispositifs de télécommunication et électroniques.
L'uranium a de nombreuses applications pour les
missions spatiales, la propulsion nucléaire de
navires militaires et les centrales nucléaires. »
Faisons du Canada une zone de paix
Dans ces activités
militaires et d'occupation de l'espace public et
du territoire, les peuples du Canada, du Québec,
des Premières Nations, voire les peuples du monde
et leur mouvement objectif de pouvoir décider de
toutes les actions qui les concernent ne font pas
partie de l'équation. Pourtant, la réalité est que
seuls les peuples du monde dans leur lutte pour la
justice, la dignité, l'émancipation, la paix et la
sécurité, sont à même de gagner la paix. Les
Canadiens et les Québécois ont depuis des
décennies manifesté leur opposition à toute
participation du Canada dans les alliances
agressives qui visent à écraser et soumettre
d'autres peuples et nations qui refusent de se
soumettre au diktat impérialiste. Les
manifestations, pétitions, prises de position
publiques font partie de leur ADN. Il n'y a pas un
bateau de guerre de l'OTAN qui ne peut s'installer
dans un port au Québec et ailleurs au pays sans
qu'il ne soit reçu par des manifestants. Le peuple
canadien, québécois et les Premières Nations
démontrent de manière active leur désir d'un
Canada en tant que zone de paix, pour un Canada
antiguerre qu'il est urgent d'établir.
Notes
1. « Le Canada augmente
nettement sa part en défense, selon l'OTAN », La
Presse, 21 octobre 2020
2. Ibid
3. « Des
aéronefs survolent la région en plein nuit », Journal
de Chambly, 21 octobre 2020
4. « Le Canada
mène un exercice militaire dans l'Arctique », La
Presse, 4 août 2020
5. « L'exercice
Grander Gunner 2020 », Forces armées canadiennes,
le 16 septembre 2020
6. « Armes
d'opérations spéciales : les Canadiens
s'entraînent au Koweit avec les Américains », 45e
Nord, 23 octobre 2020
7. Ibid
8. « Vague
d'achats de fusils d'assaut au sein des corps
policiers du Québec », Radio-Canada, 15 mai 2018
Les impérialistes américains et leurs alliés
tels que le Canada ciblent toujours plus la Chine
lors des Forum d'Halifax sur la sécurité
internationale (FHSI).
Dans un communiqué de presse du 13 novembre
concernant les priorités du forum cette année
(HFX2020), le FHSI déclare : « La position de
plus en plus antagoniste de la politique étrangère
de la Chine et ce que les démocraties peuvent
faire à ce sujet seront un sujet clé à HFX2020. La
participation à ces discussions inclura entre
autres : l'ancienne présidente du Parti
démocratique de Hong Kong, Emily Lau; Ai Weiwei,
militante des droits de la personne et artiste; et
Dolkun Isa, président du Congrès mondial ouïghour.
Le guide, Chine contre démocratie :
Le plus Grand Jeu, qui décrit l'approche
collective que les démocraties du monde peuvent
adopter pour contrer les ambitions mondiales de Xi
Jinping, sera également publié au HFX2020. »
Un développement connexe est l'augmentation des
ventes d'armes à Taïwan (officiellement la
République de Chine) pour provoquer la Chine,
visiblement en violation de la politique d'une
seule Chine. Que cela signale ou non la fin du
respect de la politique d'une seule Chine, cela
montre sans aucun doute que des tentatives sont
faite pour détruire les arrangements conclus au
lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et lors
de la fondation de la République populaire de
Chine (RPC) sur la base de laquelle les relations
internationales ont été menées.
L'initiative anti-Chine a été initialement
annoncée le 22 novembre 2019, deux jours
après que le secrétaire d'État américain Mike
Pompeo ait réclamé la demande à la suite d'une
réunion des ministres des Affaires étrangères de
l'OTAN à Bruxelles que les pays de l'OTAN ne
peuvent ignorer les « différences et croyances
fondamentales » entre eux et le Parti
communiste chinois.
Dans un communiqué de presse publié lors du forum
de l'année dernière, le FHSI a annoncé « une
nouvelle initiative d'un an axée sur la
Chine » et le président du FHSI, Peter Van
Praagh, a déclaré : « Ce n'est plus un secret
pour personne que la Chine de Xi Jinping travaille
fort pour faire du monde un lieu sûr pour
l'autoritarisme. Il est temps d'adopter une
stratégie globale vis-à-vis la Chine par les
États-Unis, le Canada et leurs alliés – une
stratégie qui fait du monde un lieu sûr pour la
démocratie.
« Au cours des 12 prochains mois, Halifax
consultera des experts en la matière et des
leaders d'opinion pour obtenir leur avis sur ce
qui peut être fait pour faire face à cette menace
croissante à notre liberté. »
Le FHSI a « consulté plus de 250 experts du
monde entier, y compris des secrétaires de cabinet
des administrations Clinton, Bush et Obama ».
En fin de compte, ces « leaders d'opinion »
ont produit un « guide » incluant « un énoncé
de principe », dénué de principe, intitulé
Chine contre démocratie : Le plus
Grand Jeu – un guide pour les démocraties,
un document de 101 pages disponible sur le
site Web du FHSI[1].
Le sommaire exécutif du guide fait appel à des
accusations discréditées que la RPC doit être
blâmée pour la pandémie de la COVID-19 et qui sont
utilisées pour appuyer ses prétentions que la
Chine et ses dirigeants posent une menace
existentielle à la « démocratie » à l'échelle
mondiale. Le sommaire se termine par des menaces
de représailles contre la Chine pour ses
soi-disant méfaits.
« Il est grand temps de repenser sobrement les
réponses politiques du monde démocratique au défi
de la Chine. Les démocraties doivent chercher à
réaliser un 'pushback' soigneusement réfléchi,
mais robuste – un 'pushback' que la Chine de Xi
s'est attiré. Le PCC doit revoir ses ambitions
mondiales et s'abstenir de mener cette offensive
continue contre les démocraties du monde.
« Ni les États-Unis ni aucune autre démocratie
n'est susceptible de réussir à relever le défi en
provenance de la Chine de Xi en faisant cavalier
seul.
« Le déploiement effectif de la puissance, la
richesse et les prouesses technologiques des
États-Unis, conjointement avec leur vaste éventail
d'alliés mondiaux, feront en sorte que les
ambitions de la Chine puissent être maintenues
sous surveillance. Alors que les États-Unis
restent le leader naturel du monde libre, les
alliances et les partenariats entre démocraties
seront différents de ceux du XXe siècle. Le plus
urgent actuellement est de réinventer des
alliances démocratiques dignes du XXIe
siècle. »
Le manuel ne mentionne ni Mike Pompeo ni ses
ordres de marche. Il dit plutôt de sa
genèse : « Ce projet a débuté sous la forme
d'une série de réunions accueillies par la baronne
Neville-Jones à la Chambre des Lords à Londres
en 2019. Lors d'une de ces réunions, la
baronne Neville-Jones, qui a été une amie et un
soutien indéfectible depuis que HFX a vu le jour
en 2009, a déclaré que les démocraties du monde
n'avaient justement plus de stratégie commune à
l'égard de la Chine, et qu'elles devraient en
avoir une. Ce guide cherche effectivement à
contribuer à la construction de cette stratégie
commune. » Neville-Jones a été membre du
groupe de Bilderberg, présidente de QinetiQ
(société de recherche/services militaires
privatisée au Royaume-Uni), gouverneure de la BBC,
présidente du conseil consultatif sur l'assurance
de l'information, présidente du comité conjoint du
renseignement et directrice générale de NatWest
Markets.
L'auteur principal du guide est Robin Shepherd,
vice-président récemment nommé au FHSI et
journaliste britannique réactionnaire chevronné,
affilié à la Henry Jackson Society en
Grande-Bretagne, au McCain Institute aux
États-Unis et à Just Journalism, un groupe de
défense israélien. Son livre, Beyond the
Pale : Europe's Problem with Israel,
était si extrême dans sa promotion du terrorisme
d'État israélien qu'il aurait été congédié par
Chatham House, l'Institut royal des affaires
internationales, où il dirigeait le programme
Europe.
L'« équipe de collègues et de
collaborateurs » inclut Paz Magat, qui vient
d'un milieu contre-révolutionnaire – sa famille a
fui la révolution du pouvoir populaire
en 1986 contre la dictature de Marcos aux
Philippines. Auparavant, elle a travaillé avec le
département d'État américain et est responsable du
programme du FHSI OTAN « Peace With Women
Fellowship » organisé pour entraîner les
femmes dans l'agression et la guerre sous la
bannière de « l'inclusion ».
Le guide crédite entre autres :
- Michael R. Auslin, de l'institution Hoover et
conseiller principal du HFX pour l'Asie,
responsable de la « supervision générale ».
En 1959, l'ancien président américain Herbert
Hoover déclarait à propos de l'American Enterprise
Institute : « Le but de cette institution
doit être, par ses recherches et ses publications,
de démontrer les méfaits des doctrines de Karl
Marx. » Il est membre du London's Policy
Exchange, un groupe de réflexion conservateur qui
avait des liens étroits avec David Cameron, et il
est vice-président de la Wilton Park USA
Foundation, la branche américaine de Wilton Park,
une agence exécutive du ministère britannique des
Affaires étrangères et du Commonwealth.
Auslin était auparavant directeur des études
japonaises auprès de la conservatrice American
Enterprise Institute for Public Policy Research,
qui a joué un rôle majeur dans la création d'une
opinion favorable à l'invasion américaine de
l'Irak en 2003.
- l'amiral Mike Rogers (retraité), ancien
directeur de l'Agence américaine de sécurité
nationale (NSA) et ancien chef du Commandement
cybernétique américain (U.S. Cyber Command);
- John Mullen, ancien directeur adjoint de la CIA
pour l'Asie de l'Est et le Pacifique et ancien
directeur adjoint exécutif pour la sécurité
nationale, FBI, responsable du «
contre-terrorisme, contre-espionnage, ADM et
efforts de renseignement dans le monde
entier »;
- l'ambassadeur Kenichiro Sasae, président de
l'Institut japonais des affaires internationales;
- l'ambassadeur Hemant Singh, directeur général
du Delhi Policy Group (DPG), et le Brigadier Arun
Sahgal (retraité), DPG Senior Fellow pour la
sécurité stratégique et régionale;
- Peter Hefele, chef du département Asie et
Pacifique, et David Merkle, responsable pour la
Chine à la fondation allemande Konrad
Adenauer-Stiftung; et
- Roland Paris, ancien conseiller principal en
politique étrangère de Justin Trudeau.
Dans un tweet du 17 novembre, le FHSI
écrit : « Pékin s'est donné comme priorité
d'installer ses fidèles en tant que figures de
proue des organisations internationales, de @ITU à
@icao. HFX remercie @UNWatch & @HillelNeuer
pour leur contribution au Manuel pour les
démocraties et au maintien d'un contrôle sur les
régimes autoritaires comme la Chine. »
Neuer est un Sud-Africain de Toronto. UN Watch
est une minuscule agence basée à Genève qui
s'occupe des intérêts d'Israël; il est
officiellement affilié à l'American Jewish
Committee, une organisation de lobby politique
pro-israélienne basée à New York. UN Watch se
consacre à renverser les principes les plus
fondamentaux de la Charte des Nations unies au nom
des droits de l'homme et à assurer un «
équilibre » envers Israël, ce qui a été
condamné par plus de 20 résolutions sur les
droits de l'homme et plus de 70 résolutions
de l'Assemblée générale des Nations unies.
UN Watch n'a rien à apprendre aux Canadiens ou
aux peuples du monde sur la démocratie. Il a
organisé la soi-disant lettre libyenne des droits
de l'homme du 21 février 2011 simulant
le dossier contre la Libye qui appelait le Conseil
de sécurité de l'ONU (CSNU) à invoquer la «
responsabilité de protéger » et à envahir la
Libye. La lettre a été utilisée par le CSNU, Obama
et l'OTAN comme prétexte pour mettre en place les
« zones d'exclusion aérienne » pour couvrir
l'agression sauvage des forces américano-OTAN, les
bombardements par des avions de combat, les
attaques de drones qui ont tué des milliers
d'innocents. Un général des Forces canadiennes en
est le commandant.
Dans la même veine que le manuel, le FHSI a
également publié ses « Principes pour la
Chine », présentés comme une sorte de serment
d'allégeance devant être prêté par ceux qu'il
considère comme faisant partie du « monde
démocratique ». Il se lit comme suit :
« Le monde démocratique s'engage à se défendre
contre les pratiques suivantes qui sapent ses
valeurs et son mode de vie :
« - ignorer les tentatives de la Chine
d'interférer dans les sociétés démocratiques;
« - se soumettre, collaborer ou participer à une
quelconque censure ou autocensure des idées, des
écrits, des entreprises artistiques ou des
déclarations concernant la république populaire de
Chine;
« - participer à toute pratique ou tout échange
lié aux affaires ou à la technologie, qui assiste
et encourage l'oppression exercée par le Parti
communiste chinois (PCC) contre son propre
peuple;
« - omettre de s'opposer aux tentatives par la
république populaire de Chine d'établir une
gouvernance mondiale de l'Internet et des normes
technologiques en accord avec ses propres valeurs
et ambitions autoritaires;
« - soutenir et s'engager dans toute forme de
punition ou de sanction à l'encontre de quiconque
pour cause de critiques à l'égard de la Chine;
« - Omettre de soutenir les personnes et les
gouvernements du monde entier qui ont un esprit
démocratique et qui subissent des pressions ou des
intimidations de la part de la République
populaire de Chine;
« - acheter ou négocier, en connaissance de
cause, des produits ou des services chinois
fabriqués grâce au travail forcé ou qui sont le
résultat d'activités criminelles comme la
contrefaçon ou le vol de propriété
intellectuelle. »
Le 18 novembre, le Centre de la sécurité des
télécommunications et son Centre canadien pour la
cybersécurité, dont la présidente Shelly Bruce a
participé au FHSI, ont publié un rapport
hystérique déclarant que la Chine, la Russie,
l'Iran et la République populaire démocratique de
Corée constituent des « menaces stratégiques pour
le Canada » par les cyberattaques, les
fausses nouvelles, le vol de propriété
intellectuelle, etc. Pour justifier son approche,
en cause de désespoir, le Service canadien du
renseignement de sécurité, dans un rapport récent,
est allé jusqu'à dépeindre les Canadiens chinois
comme des troupes de choc dans les stratagèmes
présumés de la Chine. Selon les thèses xénophobes
et racistes s'apparentant à l'hystérie sur le «
péril jaune » au XIXe siècle, les Canadiens
d'origine chinoise seraient des marionnettes du
Parti communiste chinois qui infiltrent
secrètement la société canadienne. Cela fait suite
à des tentatives explicites des cercles dirigeants
du Canada de qualifier la COVID-19 de « virus de
Wuhan » pour blâmer la Chine et parler de
négligence du système de santé publique chinois.
Outre fomenter une agression contre la Chine, de
telles accusations sans fondement ont pour but de
détourner les peuples de l'examen du système
économique, du processus politique et des
conditions inhumaines qui leur sont imposées, pour
qu'ils ne s'engagent pas dans la recherche de
nouveaux arrangements.
Note
1. Chine contre
démocratie : « le plus Grand Jeu »
disponible ici(en français)
Le 27 octobre, une conférence d'une journée
intitulée « Préparer l'OTAN et les alliés aux
défis à venir » s'est tenue à Sofia, en
Bulgarie, durant laquelle le secrétaire adjoint
Mircea Geoana a prononcé un discours où il a
exposé les préoccupations actuelles de l'OTAN.
Le discours faisait
partie de la première table ronde intitulée «
L'OTAN dans la prochaine décennie : assurer
la paix et la sécurité dans un environnement
sécuritaire difficile ».
Geoana a dit : « La tâche principale de
l'OTAN pendant la pandémie est de veiller à ce que
la crise sanitaire ne se transforme pas en crise
de sécurité. [...] Nous avons fait le nécessaire
pour assurer la sécurité de nos forces, maintenir
notre état de préparation opérationnelle et
soutenir nos missions et les opérations, de notre
présence ici dans la région de la mer Noire à la
lutte contre le terrorisme en Irak et en
Afghanistan ». Il a mentionné que les troupes
des pays de l'OTAN appuient leurs réponses civiles
nationales à la COVID-19.
Il a mis en lumière ce qu'il a appelé des zones
d'instabilité préoccupantes pour l'alliance
agressive, dont « l'Afrique du Nord et le grand
Moyen-Orient », et les « Balkans de l'ouest
[...], où nous voyons une confluence de menaces
provenant de l'ingérence des nationalistes, des
islamistes, des radicaux et des Russes ». Les
activités de la Russie sur son propre territoire
ont été décrites comme « une recherche de
domination de ses voisins ici dans la région de la
mer Noire et tout le long du flanc oriental de
l'OTAN, en étendant sa présence militaire aux
frontières de l'OTAN ».
Geoana a également cité l'importance de la
cyberguerre et de l'intelligence artificielle pour
l'avenir de l'OTAN, en disant : « Nous sommes
engagés dans une nouvelle course technologique où
les conflits sont de plus en plus définis par les
octets, les mégadonnées et l'IA, comme l'a dit le
ministre, autant que par les balles et les
cuirassés. Et l'OTAN est le moteur de
l'innovation. Notre organisation scientifique et
technologique gère un réseau de plus
de 6 000 scientifiques et ingénieurs de
toute l'Alliance. Ils se consacrent à
l'intégration des technologies les plus avancées
dans les plateformes de l'OTAN et des alliés [...]
« Au cours des 70 ans d'histoire de l'OTAN,
nous avons largement dominé la course
technologique, mais cette domination est
maintenant remise en question. D'autres pays comme
la Russie et la Chine, des pays qui ne partagent
pas les mêmes valeurs que nous, développent de
nouvelles technologies : des missiles
hypersoniques aux systèmes autonomes, en passant
par l'intelligence artificielle et la
cyberguerre. »
Il a poursuivi en disant que les établissements
postsecondaires et les domaines de la science et
du génie devraient être utilisés pour maintenir la
domination de l'OTAN, et aussi que les jeunes
devraient également être mobilisés dans « la
transformation de nos sociétés et pour faire en
sorte que nos économies et nos armées restent
fortes ».
Il a également incité les membres de l'OTAN à se
subordonner aux intérêts supranationaux de
l'alliance agressive au nom de «
l'interopérabilité », déclarant : «
[...] nous devons nous assurer de ne pas créer un
fossé technologique infranchissable entre les
alliés. C'est la raison pour laquelle l'OTAN joue
un rôle central, convenant de normes entre tous
les alliés. Nous ne sommes donc pas 30
nations distinctes, mais une seule alliance
unie ». Il n'a pas mentionné la demande de
l'OTAN selon laquelle les pays membres devraient
consacrer 2 % de leur PIB à l'armée,
indépendamment de ce que veulent les citoyens de
ces pays.
Geoana a prétendu
que l'OTAN était préoccupée par les changements
climatiques, citant un récent discours du
secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, «
sur les implications très réelles et croissantes
de notre climat changeant, qui exerce une pression
sur les ressources de base comme la nourriture,
l'eau et l'énergie, qui alimente les conflits et
l'augmentation des menaces existantes ». Il a
ajouté que « l'OTAN est directement touchée par le
réchauffement de la planète. Par exemple, lors de
notre mission de formation en Irak cet été à
Bagdad, les températures ont régulièrement
dépassé 50 degrés Celsius. Imaginez-vous être
dans ce genre de chaleur, sans parler de porter un
équipement de combat complet ». Rien n'a été
dit sur le fait que l'OTAN et ses activités
agressives sont collectivement l'un des plus gros
émetteurs de gaz à effet de serre responsables des
changements climatiques.
Geoana a dit que le secrétaire général de l'OTAN
« dirige un processus appelé OTAN 2030. Il
vise à regarder vers le futur afin que l'OTAN
puisse continuer à protéger nos près d'un milliard
de citoyens dans la décennie à venir et bien
au-delà. L'OTAN 2030 consiste à maintenir
l'alliance forte, littéralement, en continuant
d'investir davantage dans les capacités dont nous
avons besoin pour dissuader et nous défendre sur
terre, en mer, dans les airs, dans l'espace et
dans le cyberespace.
« Rendre également l'OTAN plus forte
politiquement, en apportant à la table de l'OTAN
plus de questions qui touchent notre sécurité –
même si parfois, comme nous le voyons, de nos
jours, les discussions peuvent ne pas être
faciles.
« Et aussi, troisièmement, adopter une approche
plus globale. Cela ne signifie pas une présence
mondiale en soi, car l'OTAN reste une organisation
régionale par définition et par traité. Mais en
travaillant toujours en étroite collaboration avec
nos partenaires du monde entier pour défendre nos
valeurs et notre mode de vie. Et cela est
primordial pour notre succès continu.
« Donc, une armée forte, une alliance politique
forte est essentielle. Mais cela ne suffit pas.
Nous avons également besoin de sociétés fortes
capables d'empêcher, d'endurer, de s'adapter et de
rebondir après tout ce qui leur arrive. Dans les
années à venir, nous devons mettre beaucoup plus
l'accent sur la résilience.
« Les alliés de l'OTAN ont déjà convenu de normes
élevées de résilience dans des domaines tels que
la continuité des gouvernements, la sécurité des
transports et des communications, y compris
le 5G, l'approvisionnement en énergie, en
nourriture et en eau. Et nous travaillons en
étroite collaboration avec l'Union européenne,
avec le secteur privé et la société civile, et le
milieu universitaire sur tout cela, car en fin de
compte, bien que la résilience soit une
responsabilité nationale, c'est aussi un effort
collectif.
« Dans le cadre de l'OTAN 2030, nous voulons
aller plus loin et convenir d'exigences plus
strictes en matière de résilience lors de la
réunion des chefs d'État et de gouvernement de
l'OTAN l'année prochaine. »
Geoana a conclu en promouvant la fiction selon
laquelle l'alliance agressive de l'OTAN assure la
sécurité collective de ses membres, alors qu'elle
menace la sécurité et le bien-être de tous ceux
qui ne se soumettent pas à son ordre du jour. Le
fait de rejoindre le racket de protection de
l'OTAN, a-t-il prétendu, a « protégé la Bulgarie
depuis 15, 16 ans maintenant. Et elle
continuera de le faire pendant de nombreuses
années à venir. Nos pays sont unis sur deux
continents pour une seule, simple et puissante
raison : nos valeurs, notre liberté, notre
démocratie, nos droits de l'homme, l'État de
droit ».
La première table ronde comprenait également des
remarques liminaires des organisateurs et des
commanditaires, ainsi que des remarques des
responsables de la défense bulgares.
Il y avait trois autres tables rondes, qui ont
développé les préoccupations de l'OTAN exposées
dans le discours de Geoana.
La deuxième table ronde était intitulée « Tâches
clés de l'OTAN dans un environnement de sécurité
dynamique. Risques et menaces non militaires non
traditionnels pour l'OTAN et les États membres.
L'OTAN adoptera-t-elle de nouveaux
rôles ? » qui a été décrit dans les
documents de la conférence comme suit :
« La pandémie mondiale causée par le coronavirus
a un effet dévastateur sur de nombreux pays. De
nombreuses personnes ont été infectées et beaucoup
ont perdu la vie. Les économies subissent de
lourdes pertes. La crise a un impact sur les
activités et les exercices de l'OTAN.
« À la suite du choc initial, les États membres
et l'OTAN ont été en mesure de coordonner leurs
efforts pour faire face à la crise, en utilisant
pleinement les structures et capacités communes de
l'OTAN. Quelles sont les implications de la crise
de la COVID-19 sur les opérations et les capacités
de l'OTAN ?
« Quelles sont les premières analyses et leçons
tirées de la crise et que devons-nous faire pour
être mieux préparés si des menaces similaires se
produisent à l'avenir ? Quelles conclusions
pour la prévision, la préparation et la
coopération stratégiques de l'OTAN peuvent être
tirées ? »
La troisième table ronde, intitulée « Fournir à
l'OTAN de nouvelles capacités dans le nouvel
environnement technologique », a été décrite
par les organisateurs comme suit :
« Les nouvelles technologies peuvent
considérablement améliorer les capacités de
l'OTAN. En même temps, leurs vulnérabilités et
leurs faiblesses doivent être connues. D'autre
part, les rivaux stratégiques développent
également des capacités militaires basées sur les
nouvelles technologies.
« Quelles sont les approches et politiques de
l'OTAN face aux technologies émergentes et
perturbatrices et aux nouvelles menaces non
militaires ? Comment coordonner la
planification et le développement des capacités
basées sur les nouvelles technologies ? Les
avantages et les inconvénients des nouvelles
technologies. Existe-t-il une fracture numérique
au sein de l'OTAN et comment la surmonter ?
Comment l'OTAN et l'UE devraient-elles mieux
coordonner les approches ? »
La dernière table ronde était intitulée «
Anticiper l'avenir. Comment préparer l'OTAN et les
alliés à faire face aux risques et menaces
futurs » et a été décrite comme suit :
« L'environnement de sécurité complexe, qui
combine les risques et menaces anciens et
nouveaux, nécessite une meilleure évaluation et
une vision stratégique. Une meilleure
compréhension de la nature de ces risques et un
leadership fort sont nécessaires pour y faire
face. Ceci est particulièrement pertinent pour
l'utilisation des nouvelles technologies pour
atteindre la supériorité des capacités et des
opérations.
« Comment pouvons-nous mieux préparer l'OTAN et
les États membres à faire face aux défis à
venir ? Que faut-il faire au niveau national
et de l'OTAN pour pouvoir évaluer les
développements négatifs potentiels ou l'impact des
nouvelles technologies sur les capacités de
défense et la nature de la guerre dans son
ensemble ? Que devons-nous faire maintenant
pour être en mesure de prévoir et de répondre de
manière adéquate aux crises et défis futurs ?
Quels sont les politiques et mécanismes de
coordination qui nous aideront à mieux nous
préparer à faire face aux nouvelles
crises ? »
S'étant lui-même
proclamé président élu, Joe Biden a annoncé
le 10 novembre une équipe de transition
de 23 membres pour réviser le département de
la Défense des États-Unis d'ici le 20
janvier, date à laquelle le nouveau président doit
assumer ses fonctions. Les gens choisis et les
institutions créées pendant la guerre froide et
dont ils sont issus indiquent clairement que
l'administration Biden sera aussi irrémédiablement
hantée par les échecs du passé que l'ont été ses
prédécesseurs. Le pragmatisme américain veut que
les échecs du passé se transforment si on rebrasse
le même paquet de cartes. Mais les reliques
fossilisées de la guerre froide ne peuvent ouvrir
une voie vers l'avant pour les États-Unis, peu
importe leurs efforts.
Defense News mentionne deux membres de
l'équipe dignes de mention : « L'équipe est
dirigée par Kathleen Hicks, qui a été
sous-secrétaire adjointe de la politique de la
défense et sous-secrétaire adjointe des
stratégies, plans et forces de la défense dans
l'administration Obama. Elle est actuellement
directrice du Programme de sécurité internationale
du Centre d'Études stratégiques et internationales
(CSIS).
« La liste comprend aussi Christine Wormuth, la
directrice du Centre RAND pour la politique de
Défense et de Sécurité internationale. Wormuth a
assumé plusieurs fonctions dans l'administration
Obama, dont le point culminant a été sa position
de sous-secrétaire de la politique de la Défense
de 2014 à 2016. Avant l'annonce
d'aujourd'hui, Hicks et Wormuth étaient perçues
comme candidates à des postes de haut niveau au
sein du département de la Défense, peut-être même
comme secrétaire adjointe à la Défense, avant
l'annonce d'aujourd'hui. »
Le Centre des Études stratégiques et
internationales
Le CSIS est un groupe de réflexion américain qui
dit que son « objectif est de définir l'avenir de
la sécurité nationale. Nous sommes guidés par un
ensemble de valeurs distinctes – la
non-partisanerie, une vision indépendante, une
pensée innovatrice, une érudition
interdisciplinaire, l'intégrité et le
professionnalisme, et le développement du talent.
Les valeurs du CSIS forment un ensemble qui vise à
avoir un réel impact sur le monde. »
Sur son site Web, « Un bref historique » du
CSIS indique que le CSIS a été fondé en 1962 « au
plus fort de la guerre froide » et que,
depuis ce temps, il est « aux premières lignes
pour trouver des solutions aux problèmes épineux
de politique étrangère et de sécurité nationale
aujourd'hui. [...] En 2007, la Commission
Smart Power du CSIS a prononcé un diagnostic sur
le statut en déclin de l'Amérique dans le monde et
a offert une série de recommandations pour
l'adoption d'une approche de « pouvoir
intelligent » (smart power) envers
l'engagement mondial de l'Amérique [...]. Le CSIS
est sollicité de façon constante par le Congrès,
la branche exécutive, les médias et d'autres pour
expliquer les événements du jour et offrir des
recommandations pour améliorer la stratégie des
États-Unis. »
Parmi les sujets qu'aborde le CSIS, il y a le
changement climatique, la cybersécurité et la
technologie, la défense et la sécurité,
l'économie, l'énergie et le développement durable,
la santé mondiale, les droits humains et le
développement international.
Le Centre RAND de la sécurité internationale et
de
la politique de la défense
Le Centre RAND de la sécurité internationale et
de la politique de la défense (ISDP) affirme que
son « travail touche aux aspects politiques,
militaires et économiques liés aux défis mondiaux,
se ressourçant aux meilleures données qualitatives
et quantitatives et aux meilleurs instruments
méthodologiques disponibles. L'ISDP aide ses
clients à comprendre et à gérer les défis de la
sécurité, à évaluer l'efficacité des forces et des
dispositifs militaires, et à consolider la
capacité des alliés et des partenaires. »
Le site Web de l'ISDP indique aussi qu'il « cible
les défis les plus urgents auxquels les États-Unis
et le monde sont confrontés, y compris les menaces
potentielles et les opportunités posées par la
Chine, la Russie, l'Iran, la Corée du Nord, le
terrorisme, la guerre civile, l'espace et le
changement technologique. L'ISDP a aidé des
clients à développer des stratégies et des
concepts opérationnels par le biais d'ateliers, de
jeux vidéo, et d'autres méthodes à la fine pointe.
Les sujets abordés comprennent l'interception de
missiles avancés chinois, la dissuasion des
agressions russes et nord-coréennes, et cibler les
réseaux terroristes par des applications
coordonnées de puissance forte et douce. »
L'ISDP est aussi engagé dans l'évaluation de «
comment les compétiteurs américains modernisent
leurs forces militaires afin de freiner la
projection de puissance militaire américaine et
alliée. » Il appuie aussi « les efforts des
États-Unis pour consolider à la fois les
gouvernements et les forces militaires des alliés
et des partenaires. En mettant en oeuvre des
méthodes analytiques éprouvées, l'ISDP permet
d'identifier les occasions où les programmes
américains peuvent améliorer la capacité des
alliés et des partenaires d'opérer avec les forces
militaires américaines, ou à leur place. »
L'ISDP fait partie de la Corporation RAND, qui a
fait ses débuts en tant que « Projet RAND »
des Forces aériennes des États-Unis (Recherche et
Développement) après la Deuxième Guerre mondiale
alors qu'il a dirigé la planification à long-terme
du développement d'armes. En mars 1946, la
compagnie Douglas Aircraft a obtenu un contrat de
recherche en combat intercontinental au nom du
Projet RAND. Le projet RAND a quitté Douglas
le 14 mai 1948, pour devenir la Corporation
RAND.
Le Centre pour une nouvelle sécurité américaine
Deux autres membres de l'équipe de transition de
Joe Biden au Pentagone sont issus du Centre pour
une nouvelle sécurité américaine (CNAS). Celui-ci
se décrit comme étant « une organisation à but
non-lucratif indépendante et bipartisane qui
développe des politiques de sécurité nationale et
de défense fortes, pragmatiques et de principe. Le
CNAS offre aux décideurs politiques, aux experts,
et au public des recherches, des idées et des
analyses innovatrices, factuelles, pour façonner
et élever le débat sur la sécurité nationale. Une
composante clé de notre mission est d'informer et
de préparer les dirigeants de la sécurité
nationale d'aujourd'hui et de demain. » Son
site Web laisse transparaître une préoccupation
envers la rivalité des États-Unis avec la Russie
et la Chine. Dans une section intitulée « Une
nouvelle façon américaine de faire la
guerre », il est dit : « La Stratégie de
défense nationale 2018 [NDS] met pertinemment
l'emphase sur la compétition, la dissuasion et, si
nécessaire, la défaite de l'agression chinoise et
russe. Cette rupture nette de l'ère de la guerre
froide préoccupée par les menaces régionales et
irrégulières exige de repenser du tout au tout
comment les forces militaires américaines mènent
des guerres.
« Une nouvelle façon américaine de faire la
guerre commence là où les idées naissantes du NDS
se sont arrêtées pour développer des approches
nouvelles de mener la guerre, des nouveaux
concepts opérationnels et les besoins de puissance
structurale connexe. »
L'équipe de transition de Joe Biden au Pentagone
Voici la liste complète de l'équipe de transition
de Biden au Pentagone :
- Susanna Blume du CNA, a été chef d'état-major
adjointe pour les programmes et de la
planification sous la direction de Bob Work
- Sharon Burke du groupe de réflexion de la
Nouvelle Amérique, ancienne secrétaire adjointe de
la Défense pour Énergie opérationnelle
- Lisa Coe de OtherSide Consulting, une
consultante de l'industrie de la défense
- Melissa Dalton du CSIS, a assumé plusieurs
fonctions au sein du Pentagone
- John Estrada, un vétéran du Marine Corps, avait
été nommé comme ambassadeur à la République de
Trinité-et-Tobago vers la fin de l'administration
Obama.
- Victor Garcia de Rebellion Defense, ancien
directeur d'ingénierie pour le Service numérique
des États-Unis.
- Karin Gibson, une lieutenante générale de
l'armée qui a pris sa retraite en mars en tant que
directrice adjointe du Renseignement national pour
les Partenariats pour la Sécurité nationale
- Michelle Howard, une amirale quatre-étoiles à
la retraite qui a été la première femme à servir
comme sous-chef d'état-major dans une branche
militaire
- Andrew Hunter du Centre de Stratégies et
d'Études internationales, un expert en
acquisitions
- Mike McCord du Centre Stennis pour le Service
public, ancien contrôleur du département de la
Défense pendant l'administration Obama
- Farooq Mitha, qui a été adjoint spécial au
directeur du Bureau des programmes des petites
entreprises du département de la Défense et
conseiller principal de l'Engagement musulman
américain pour la campagne de Biden
- Frank Mora pour l'Université internationale de
la Floride, un ancien secrétaire adjoint de la
Défense pour l'Hémisphère occidentale sous Obama
- Michael Negron, un vétéran de la marine qui a
des liens avec le chef d'état-major Rahm Emanuel
qui est actuellement le directeur adjoint au
département des Opportunités commerciales et
économiques dans l'État d'Illinois
- Stacie Pettyjohn de la Corporation RAND, une
experte en jeux de guerre qui se penche sur les
questions de stratégie et de doctrine
- Ely Ratner du Centre pour une nouvelle sécurité
américaine, conseiller adjoint à la Sécurité
nationale sous Biden au cours de l'administration
Obama
- Deborah Rosenblum de Nuclear Threat Initiative,
une experte nucléaire qui a participé aux
négociations avec la Corée du Nord
- Lisa Sawyer de JPMorgan Chase, qui a occupé
plusieurs postes au Pentagone et au Conseil de la
Sécurité nationale
- Shawn Skelly de CACI International, un vétéran
de la marine, ancien commissionnaire de la
Commission nationale sur le service militaire,
national et public et vice-président du groupe Out
in National Security
- Terri Tanielan de la Corporation RAND, qui se
penche sur les questions de santé des soldats et
des vétérans
- Veronica Valdez, ancienne adjointe spéciale à
la direction de la Marine et de la Force aérienne,
présentement avec les autorités portuaires de
Seattle.
- Debra Wada, ancienne secrétaire adjointe de
l'Armée (Manpower & Reserve Affairs) et
employée de longue date du comité House Armed
Services.
Voice of Revolution est une
publication de l'Organisation marxiste-léniniste
des États-Unis
Le 20 mars 2020, manifestation de masse contre
l'agression impérialiste des États-Unis contre
l'Irak. Le peuple australien a condamné cette
guerre aux côtés des peuples du monde.
Angus Campbell, chef d'état-major de la défense
impériale australienne, est présenté comme un
conférencier principal par le Forum impérial d'«
Halifax » sur l'insécurité, parrainé par
l'OTAN et organisé par les États-Unis. Une enquête
officielle vient de confirmer que des soldats
australiens étaient impliqués dans le massacre
illégal de dizaines de civils afghans. Elle a
révélé que 25 soldats des forces spéciales
avaient tué 39 civils dans des pratiques
connues sous le nom de « mise en scène », où
des armes dissimulables étaient placées sur les
corps des personnes tuées afin de photographier
des preuves pour justifier les meurtres.
Le « lanceur d'alerte », David McBride,
ancien soldat, a été inculpé de cinq infractions,
dont le vol de biens du Commonwealth et la
divulgation non autorisée de matériel à des
journalistes après avoir dévoilé des documents sur
les meurtres illégaux de civils non armés en
Afghanistan à l'Australian Broadcasting
Corporation.
L'universitaire australien Tim Anderson, qui a
commenté l'affaire, rappelle qu'« alors que nous
considérons ces crimes de guerre choquants commis
par les forces australiennes, n'oublions pas la
participation de l'armée de l'air australienne au
massacre de plus de 120 soldats syriens à
Deir Ezzor en septembre 2016 afin d'aider les
terroristes de l'État islamique ».
« L'OTAN et l'Australie dialoguent et coopèrent
depuis 2005. L'Australie figure au nombre des
pays situés hors de la zone euro-atlantique –
souvent appelés 'partenaires mondiaux' – avec
lesquels l'OTAN renforce ses relations. »,
selon le site Web de l'OTAN. En 2011, elle a
accepté d'accueillir une base pour les Marines
américains à Darwin dans le cadre du « pivot vers
l'Asie » d'Obama. Le site Web indique en
outre que l'Australie « apporte son soutien aux
efforts de renforcement des capacités de défense
dirigés par l'OTAN en Afghanistan, et elle s'est
engagée à appuyer la nouvelle mission de l'OTAN en
Irak ».
Sans même la feuille de vigne d'une résolution du
Conseil de sécurité de l'ONU, l'occupation
anglo-américaine de l'Afghanistan de 2001 à
ce jour a établi un nouveau creux dans toutes les
normes de conduite humaine qui imprègnent
désormais les relations internationales. Il a été
l'un des signaux les plus évidents du terrible
danger auquel l'humanité est confrontée.
La guerre en Afghanistan a été officiellement
lancée pour venger les attentats du 11
septembre 2001. Cependant, elle avait été préparée
à l'avance. La guerre, qui devait durer deux
semaines, dure depuis 19 ans. Elle est
planifiée pour durer le plus longtemps possible.
Les Forces canadiennes, pour leur part, sous le
commandement du général Rick Hillier auraient été
impliquées dans la torture pendant leur occupation
de l'Afghanistan. Hillier a qualifié les Afghans
de « salauds », des propos qui, à ce jour,
ont été balayés sous le tapis. Hillier est devenu
chef d'état-major de la Défense, puis chancelier
de l'Université Memorial à Terre-Neuve
(2008-2012).
Le soi-disant Forum d'Halifax sur la sécurité
internationale a été inauguré en 2009 par le
secrétaire américain à la Défense, Robert Gates.
Lors de la séance d'ouverture, le ministre de la
Défense de l'époque, Peter MacKay, agissant comme
un béni-oui-oui, a déclaré : « Nous sommes
très fiers de savoir que la contribution des
Canadiens à la coopération transatlantique en tant
qu'ami et allié fidèle et fiable est
reconnue. » Gates a salué le Canada comme un
« contributeur important » à la guerre en
Afghanistan, pour avoir aidé à « maintenir la
ligne dans le sud avant l'arrivée des renforts
américains ». Cela fait suite à la célèbre
mini-poussée qui a commencé dans les derniers
jours de l'administration Bush, qui a ensuite été
renforcée avec l'ajout par Obama
de 20 000 soldats supplémentaires.
Conformément au programme belliciste de la
conférence, Hillier et le sénateur américain
McCain ont préconisé ensemble que « le président
américain Obama envoie des milliers de soldats
supplémentaires pour établir la sécurité ».
Hillier a évité les questions sur sa
responsabilité personnelle dans la torture
présumée de prisonniers sous son commandement.
Malalai Joya s'adresse au rassemblement
de 2009 contre le Forum d'Halifax sur la
sécurité.
Gates dans son discours a en outre appelé le
gouvernement Harper à jouer un plus grand rôle
dans la « sécurité hémisphérique »,
c'est-à-dire Forteresse Amérique. Ainsi, après un
an de déclarations incendiaires sur les intentions
de la Russie dans l'Arctique et dans le cadre de
la conclusion d'accords secrets, MacKay et Gates
ont signé le 20 novembre 2009 un accord
prévoyant la participation annuelle des Marines
américains aux exercices de guerre Nanook
en 2010, au nom de « protéger la souveraineté
canadienne dans l'Arctique » – un concept
particulier de souveraineté !
Parallèlement, le Canada a commencé cette
année-là à déployer des navires de guerre dans les
Caraïbes dans le cadre du déploiement désormais
annuel de l'« Op Caribbe » sous le contrôle
de Southcom des États-Unis sous prétexte
d'interdire le trafic de drogue.
En 2011, le Canada a établi une base
militaire en Jamaïque où il a commencé à
participer à des exercices navals dirigés par les
États-Unis avec le Mexique.
Malalai Joya, une ancienne parlementaire afghane
et une opposante à l'occupation de son pays, a
pris la parole lors du rassemblement contre la
Conférence de guerre et s'est également adressée à
un auditorium bondé ce soir-là. Mme Joya s'est vu
refuser l'entrée au « forum de sécurité ».
Joya a dit : « La démocratie ne vient jamais
par la guerre, par le feu des armes, par les
bombes à fragmentation », soulignant que des
milliers de civils afghans innocents ont été tués
au sol par des terroristes et des seigneurs de la
guerre, et par les airs, par les bombardements des
forces d'occupation de l'OTAN.
« Bon nombre des armes et bombes utilisées en
Afghanistan, utilisées contre mon peuple, sont
fabriquées au Canada », a déclaré Joya aux
cris de « honte » des manifestants. « Vous
avez largué dans ma ville natale de grosses bombes
de mille kilogrammes de fabrication canadienne qui
ont tué plus de 150 civils, principalement
des femmes et des enfants.
Les criminels de guerre ne sont
pas les bienvenus au Canada !
Le ministère de la Défense nationale du Canada a
annoncé la création d'un autre réseau belliciste
de 18 universités qui vise principalement à
mobiliser « les meilleurs et les plus
prometteurs » à adopter les objectifs
bellicistes du Canada. Le Réseau d'analyse
stratégique (RAS) est le fruit du programme «
Mobilisation des idées nouvelles en matière de
défense et de sécurité (MINDS) ». Selon le
ministère de la Défense, il s'agit du tout premier
réseau MINDS entièrement bilingue qui « offrira
une expertise de pointe dans les deux langues
officielles du Canada ». Il suffit de lire
entre les lignes pour comprendre que c'est la
jeunesse québécoise qui sera la principale cible.
Selon les textes de
promotion :
« Notre mission première est de mobiliser
l'expertise canadienne et mondiale à l'égard de
trois défis stratégiques pour le Canada :
« - l'évolution du rôle des grandes puissances
dans un contexte de remise en question de l'ordre
mondial (piloté par Jonathan Paquin, Université
Laval);
« - la coopération multilatérale en matière de
sécurité internationale (piloté par Sarah-Myriam
Martin Brûlé, Université Bishop's);
« - l'avenir du renforcement des capacités de
défense des partenaires mondiaux (piloté par
Theodore McLauchlin, Université de
Montréal). »
« Dans ce cadre », le Réseau poursuit trois
objectifs :
« 1. mobiliser – en français et en anglais –
la recherche innovante et multidisciplinaire dans
le domaine de la défense et de la sécurité de
manière à développer des synergies et faire
rayonner la voix des experts;
« 2. diffuser auprès du gouvernement du
Canada, des organismes partenaires et du grand
public les fruits de l'analyse stratégique de
manière à informer les décisions politiques et
éclairer le débat public;
« 3. former la prochaine génération
d'experts en matière de sécurité et de défense par
l'intégration des étudiants au développement et à
la diffusion des connaissances et par le
perfectionnement des jeunes chercheurs, avec un
souci particulier accordé à l'équité, à la
diversité et à l'inclusion. »
Le Réseau est codirigé par Justin Massie (UQUAM)
et Stéfanie von Hlatky (Université Queen's) et
prétend « rassembler » « plus de 60
chercheurs de renom et praticiens aguerris. Outre
ses chercheurs répartis sur trois axes de
recherche, le Réseau mobilise l'expertise de
collaborateurs internationaux, d'un conseil
scientifique et d'un conseil stratégique. »
- Démocratie vs nous-mêmes : l'union fait la
force
- Chine vs démocratie : le plus grand jeu
- Dépression économique : la récession des
démocraties
- Clubs Med : la ruée vers la Terre du milieu
- Espace : contesté
- Allez le Canada ! Les puissances moyennes
montrent la voie
- 75 ans plus tard : refaire l'ordre
mondial démocratique
- Après 2020 : le monde avec l'Amérique
Séances plénières(non-enregistrées)
- L'Afrique compte
- La dernière pièce d'Afghanistan
- Climat : changé
- La France, la liberté, la foi
- De Moscou à Minsk : le poison de Poutine
- Point chaud en Himalaya : la friction
sino-indienne
- Les nouveaux amis d'Israël
- Londres sort, Bruxelles boude
- Le Venezuela de Maduro : une bande de
voyous
- Précipice postpandémie
- Justice raciale : quand ?
- Voler la PI : devenir riche vite
- Énergie marémotrice : les vagues
électriques de la Baie de Fundy
- TikTok, Tick Tock : la mondialisation se
remet à zéro
- Avis sans valeur : la fin des experts
L'ordre du jour 2020 du forum d'Halifax sur
la sécurité internationale (FHSI) donne la place
d'honneur aux conférenciers et aux criminels de
guerre représentant la puissance militaire
américaine : le secrétaire d'État Michael R.
Pompeo à son retour d'une tournée de rencontres
bellicistes en France et en Turquie, en Géorgie,
en Israël, aux Émirats arabes unis, au Qatar et en
Arabie saoudite; le général Mark Milley, le chef
d'état-major des armées des États-Unis; le
secrétaire de la Marine américaine Kenneth
Braithwaite; l'amiral Philip Davidson, commandant
du commandement indopacifique des États-Unis basé
à Hawaï; et le général John Raymond, chef des
opérations spatiales, U.S. Space Force, qui
représente « un nouveau domaine
opérationnel ».
Les conférenciers provenant du bloc militaire de
l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord
(OTAN) comprennent le secrétaire général Jens
Stoltenberg; Stuart Peach, président de son comité
militaire; le ministre de la Défense nationale du
Canada, Harjit Sajjan, lors de la session « Allez
le Canada ! Les puissances moyennes montrent
la voie »; Kersti Kaljulaid, président,
république d'Estonie; Artis Pabriks, ministre de
la Défense, Lettonie; Rajmund Andrzejczak, chef de
la défense, Pologne; Rob Bauer, chef de la
défense, Forces armées néerlandaises; Liam Fox,
ancien secrétaire britannique à la défense et au
commerce international jusqu'à son limogeage en
juin 2019; Radmila Shekerinska, ministre de la
Défense, Macédoine du nord; et Angus Campbell,
chef de la défense, Australie. La plupart de ces
pays partagent une frontière avec la Russie et
sont occupés par des brigades de combat et des
systèmes de missiles de l'OTAN, des États-Unis et
du Canada; la Macédoine du nord est en train de
devenir un centre névralgique pour déstabiliser
davantage les Balkans et diviser ses peuples sur
des bases ethniques; et l'Australie, partenaire «
hors zone », est de plus en plus impliquée
dans l'OTAN, et devrait y adhérer en 2026.
Quelque 300 personnes devraient participer
au FHSI cette année, en personne ou virtuellement.
La délégation du Congrès américain comprend deux
sénateurs impliqués dans la présidence de
Biden : le sénateur Chris Coons (Delaware) et
Jeanne Shaheen (New Hampshire), respectivement
membres des commissions sénatoriales des relations
étrangères et des forces armées.
Coons, qui a hérité du siège de Biden au Sénat et
est membre de la Commission des relations
étrangères, serait candidat au poste de secrétaire
d'État américain. Coons est également membre du
Sous-comité des affaires du Proche-Orient et de
l'Asie du Sud et centrale. En 2019, selon Kaiser
Health News qui a publié « Pharma Cash To
Congress », un outil de suivi des
contributions à la campagne, Coons avait
reçu 549 000 $ depuis 2007 de
la part des grandes sociétés pharmaceutiques.
Shaheen, une ancienne gouverneure du New
Hampshire, a été considérée comme candidate
potentielle à la vice-présidence de Biden. Elle
est membre de trois sous-comités du Comité des
services armés, dont le Sous-comité sur Seapower,
qui exerce la juridiction du Congrès sur
l'ensemble de la marine américaine, le Corps des
Marines, y compris les programmes aériens non
tactiques, et les Forces de réserve navales.
En 2018, Shaheen et le sénateur Thom Tillis
(R-NC) ont réformé le groupe d'observateurs du
Sénat de l'OTAN, dont ils sont coprésidents. Il «
a pour mission élargie de surveiller de près et
d'informer les sénateurs en dehors des comités de
sécurité nationale des engagements de dépenses de
défense des membres de l'Alliance, du processus de
moderniser les capacités militaires, la capacité
de lutter contre le terrorisme de l'alliance, de
l'élargissement de l'OTAN et de la capacité des
États membres de l'OTAN à faire face à une guerre
non conventionnelle ». Le sénateur Coons est
membre, tout comme le sénateur John Barrasso
(R-WY), qui est également au FHSI.
Liam Fox était secrétaire d'État du Parti
conservateur britannique au commerce international
jusqu'à ce qu'il soit limogé par le nouveau
premier ministre Boris Johnson en juin 2019.
Il a été nommé pour la première fois en
juillet 2016 par la première ministre Theresa
May. Le Guardian a rapporté le 21
décembre 2017 qu'en tant que secrétaire au
commerce international, Fox avait déclaré qu'il «
dirigerait personnellement les efforts pour aider
les industries de la défense et de la sécurité à
exporter et qu'il serait impliqué dans les accords
mondiaux les plus importants dans tous les
secteurs ». La moitié de ses nouveaux membres
du personnel au Département du commerce
international avaient été transférés de
l'industrie privée de l'armement.
Fox était auparavant secrétaire britannique à la
Défense de 2010 à 2011, mais a été
contraint de démissionner en octobre 2011 au
milieu de la controverse sur son ami et conseiller
non officiel, l'homme d'affaires Adam Werritty,
qui l'accompagnait lors de plusieurs voyages vers
les principaux marchés d'armes britanniques. Adam
Werritty ne travaillait pas pour le gouvernement
et n'avait pas obtenu d'attestation de sécurité
pour être impliqué dans les affaires
ministérielles.
Fox est membre des Amis conservateurs d'Israël et
membre du conseil d'administration d'Atlantik
Bridge (Atlantik-Brücke). Cette dernière a été
fondée en 1952 dans le but de faire
progresser la coopération entre l'Allemagne,
l'Europe et l'Amérique pour promouvoir « le
multilatéralisme, les sociétés ouvertes et le
libre-échange ». Ses membres, sur invitation
uniquement, seraient composés de 500 «
décideurs du monde des affaires, de la politique,
de la science et des médias des deux côtés de
l'Atlantique ».
Fox a participé au FHSI en 2010, 2011
et 2112, toutes les dépenses payées par les
impôts des Canadiens.
Les présidents de la Brookings Institution, du
McCain Institute, du Stimson Center, de Freedom
House et du Conseil mexicain des relations
étrangères participeront également au
FHSI 2020; et des représentants de l'Institut
républicain international et de l'Institut
national démocratique, du Conseil de l'Atlantique,
de Chatham House, du Conseil des relations
étrangères, de l'Institut Hoover, de l'Institut
Hudson, de la fondation néolibérale New America et
de plusieurs centres et fondations du Japon,
d'Inde, d'Allemagne, Pologne, Slovaquie, etc.
La participation canadienne au FHSI comprend
maintenant la Munk School of Global Affairs de
l'Université de Toronto, l'Institut des affaires
mondiales du Canada à l'Université de Calgary et
le Centre des affaires internationales de
l'Université d'Ottawa, qui ont chacun des
représentants dans le Groupe de travail sur
l'ordre du jour du FHSI, ainsi que le Centre
d'études sur la politique étrangère de
l'Université Dalhousie, l'Université Acadia et le
Conseil international du Canada.
Le Forum d'Halifax sur la sécurité internationale
(FHSI) répertorie les organisations suivantes en
tant que « partenaires » :
- l'agence de
promotion économique du Canada Atlantique :
son objectif déclaré est : « d'améliorer
l'économie des collectivités du Canada atlantique
grâce à la création d'occasions d'affaires et
d'emplois. »;
- le ministère
de la Défense nationale (MDN) : il
se décrit avec les Forces armées canadiennes en
tant qu'« Équipe de la Défense du Canada »
qui ensemble « constituent le plus grand ministère
du gouvernement fédéral »;
- Club Halifax
Canada (Club HFX).
Le Club Halifax Canada est constitué des
entreprises suivantes impliquées dans des
organisations militaires et la production de
guerre, que le FHSI décrit comme suit :
- ATCO :
un important entrepreneur pour le ministère de la
Défense et l'OTAN, impliqué dans la privatisation
de leurs bases en Afghanistan, dans les Balkans et
au Canada. Son site Web indique : « Depuis
plus de 70 ans, ATCO fournit des services de
soutien militaire, des solutions d'abris, des
services logistiques et énergétiques dans le monde
entier. En tant qu'entreprise fondée sur la
conviction que des partenariats solides
constituent la base de communautés sûres et
prospères, ATCO soutient la vision collaborative
du Club HFX. »
- OYAK :
« Créé en 1961, OYAK (le Fond de pension des
Forces armées) sert de caisse de retraite
professionnelle et complémentaire aux membres des
forces armées turques. Avec des investissements, y
compris des coentreprises multinationales, dans
des secteurs tels que l'acier, le ciment,
l'automobile, la logistique, la finance, l'énergie
et les produits chimiques, OYAK soutient la
mission du Club HFX qui consiste à garantir notre
mode de vie moderne grâce à des alliances
stratégiques entre les démocraties. » La
Turquie est le troisième marché d'armes en
importance pour le Canada.
- Çalik Holding :
«
Çalik Holding, basé en Turquie, exerce ses
activités dans les secteurs de l'énergie, de la
construction et de l'immobilier, des mines, du
textile, des télécommunications et de la finance.
Avec la vision d'ajouter des valeurs durables à la
vie qu'elle touche, Çal k Holding soutient les
efforts de collaboration du HCC vers la prospérité
mondiale. » Çal k Holding est également l'un
des principaux bailleurs de fonds étrangers du
bras politique de l'OTAN, le Conseil de
l'Atlantique (catégorie 500 000 $ –
999 999 $).
- Boeing :
«
Boeing est la plus grande société aérospatiale au
monde et le premier fabricant d'avions de ligne
commerciaux et de systèmes de défense, d'espace et
de sécurité. En tant que plus grand exportateur
manufacturier américain, la société est un
fournisseur de compagnies aériennes et des clients
des gouvernements américains et alliés dans plus
de 150 pays. Les produits et services sur
mesure de Boeing comprennent les avions
commerciaux et militaires, les satellites, les
armes, les systèmes électroniques et de défense,
les systèmes de lancement, les systèmes
d'information et de communication avancés, ainsi
que la logistique et la formation basées sur les
performances. »
Le FHSI est clairement un instrument de monopoles
et d'oligopoles géants d'armements et d'énergie et
de capitaux financiers internationaux impliqués
dans les entreprises de guerre, l'entreprise la
plus rentable de toutes. Le vol de la richesse
sociale par les impérialistes américains aux
peuples du monde et sa concurrence avec d'autres
grandes puissances alimentent l'économie de guerre
et, à leur tour, génèrent une instabilité, une
violence et des guerres accrues.
L'initiative d'impliquer des monopoles et des
dirigeants d'entreprises dans le FHSI en tant que
« partenaires » est également conforme aux
stratégies élaborées aux États-Unis (comme dans le
Princeton Project on National Security).
L'objectif est de « former l'opinion régionale de
l'élite » en réunissant des « penseurs de
premier plan » dans les secteurs
universitaires, commercial et à but non lucratif
des pays visés par l'annexion par les États-Unis,
ainsi que les monopoles supranationaux sur les
armes et l'énergie, pour déterminer comment
usurper le contrôle des ressources naturelles et
humaines et de l'État lui-même.
- L'OTAN
L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord
(OTAN) est répertoriée sous sa propre rubrique
intitulée « Avec le soutien de ». Son entrée
sur le site Web du FHSI dit :
« Le but fondamental de l'Organisation du traité
de l'Atlantique Nord est la sauvegarde de la
liberté et la sécurité de ses membres par des
moyens politiques et militaires. L'OTAN compte 30
pays membres d'Europe et d'Amérique du Nord, qui
consultent et coopèrent dans les domaines de la
sécurité et de la défense. À cet égard, l'OTAN
fournit un lien transatlantique unique pour la
coopération politique et sécuritaire. »
Dans la pratique, le FHSI est totalement impliqué
dans le programme de l'OTAN et lui offre un lieu
pour promouvoir ses objectifs agressifs.
Les partenaires média
Il existe trois publications et organisations des
médias américaines qui participent aux principaux
projets des cercles dirigeants américains visant à
unir les factions rivales, en particulier l'énorme
bureaucratie militaire, et à pénétrer davantage
dans les cercles dirigeants canadiens, tout en
maintenant le peuple divisé et privé de pouvoir.
Le FHSI les décrit collectivement comme des «
leaders d'opinion », un concept élitiste qui
nie le mouvement les idées éclairées. Comme les
autres partenaires et commanditaires du FHSI, la
base du partenariat n'est pas immédiatement
claire.
- Foreign Affairs Magazine :
Sa description sur le site Web du FHSI
indique : « Depuis sa création en 1922,
Foreign Affairs a été la tribune
principale pour une discussion sérieuse de la
politique étrangère des États-Unis et des affaires
mondiales. Ce magazine est publié par le Conseil
des relations étrangères (CFR), une organisation à
but non lucratif et non partisane dédiée à
l'amélioration de la compréhension de la politique
étrangère américaine et des affaires
internationales à travers le libre échange
d'idées. »
Le CFR est un important conseil qui rassemble
différentes factions des cercles dirigeants pour
élaborer les relations extérieures. Dans la passé,
il a été décrit comme un véritable gouvernement de
l'ombre qui planifie les stratégies générales du
système impérialiste mondial, agissant au-dessus
de tout gouvernement[1].
Le CFR a soutenu la candidature présidentielle de
Joe Biden et se fait le champion des attaques
contre la Chine. Le rédacteur en chef du Foreign
Affairs Magazine Gideon Rose, anciennement
du Département d'État américain, participe à la
conférence 2020 du FHSI.
- Politico : C'est un journal
d'information politique américain spécialisé, qui
a publié depuis peu au Canada une édition par
abonnement et un bulletin hebdomadaire gratuit Crossroads.
Cette société d'information indique qu'elle «
s'efforce d'être une source dominante de la
politique et des politiques publiques dans des
centres de pouvoir sur chaque continent où l'accès
à des informations fiables, à une presse non
partisane et à des outils en temps réel, crée,
informe et engage une citoyenneté mondiale. »
John Harris, le rédacteur en chef de Politico,
est membre du conseil d'administration du
German Marshall Fund of the United States (GMFUS),
organisateur initial du FHSI en 2009
et 2010 qui a suivi les conférences sur la
sécurité que le GMFUS avait organisées dans les
pays européens ciblés par les opérations
d'influence américaines, comme à Kiev, en Ukraine,
à Riga, en Lettonie, à Bucarest, en Roumanie et à
Istanbul, en Turquie. Politico diffuse en
direct la conférence du FHSI pour ses lecteurs.
- Foreign Policy Magazine :
Bien qu'il ne figure pas sur la page « Partenaires
et sponsors » du FHSI, il est mentionné sur
la page « À propos » en tant que partenaire
média. Il s'agit d'une publication d'information
américaine qui se concentre sur les affaires
mondiales, l'actualité et la politique intérieure
et internationale. Elle a été fondée en 1970 dans
la tourmente de la guerre du Vietnam par
l'idéologue impérialiste Samuel P. Huntington de
la théorie du « choc des civilisations » et
par Warren Demian Manshel.
Le 26 février, Foreign Policy Magazine
et le Quincy Institute for Responsible Statecraft
ont coparrainé une conférence pour explorer « Une
nouvelle vision de l'Amérique dans le
monde », qui était décrite comme étant « un
forum de leadership sur l'avenir de la politique
étrangère et de la sécurité nationale des
États-Unis ». Parmi les principaux sujets
abordés : « Mettre fin aux guerres sans fin
au Moyen-Orient, l'impact de l'antagonisme
sino-américain, la démocratisation de la politique
étrangère et la coopération internationale à une
époque de retenue américaine ». La conférence
a été financée par les milliardaires George Soros,
un grand bailleur de fonds de Clinton, et Charles
Koch, un partisan de Donald Trump, qui ont chacun
mis 500 000 dollars pour financer la
création de l'Institut Quincy en 2019.
L'ancien directeur de la CIA, le général David
Petraeus, était le grand nom de la conférence.
Parmi les intervenants figuraient Rosa Brooks,
membre du FHSI, chroniqueuse de politique
étrangère, fondatrice et co-directrice du
programme de Georgetown Law sur les services de
police innovants et membre senior de la New
American Foundation. Avec Tom Wright de la
Brookings Institution, elle a soutenu que les
opérations des forces armées des États-Unis en
Irak et en Syrie sont en réalité des « opérations
antiterroristes » et non des «
guerres ». C'est ce que les démocrates de Joe
Biden entendent par un « retour à la
normale », autour duquel ils espèrent unifier
le pouvoir exécutif et militaire. Rosa Brooks a
été conseillère principale de Michèle Flournoy,
sous-secrétaire adjointe de la stratégie de la
Défense de 2009 à 2011, maintenant
directrice générale du Center for a New American
Security, et qui devrait devenir être le
secrétaire à la défense de Biden (voir l'article
ci-dessous).
Les commanditaires
- CAE :
Anciennement connue sous le nom de Canadian
Aviation Electronics, CAE est un monopole mondial
de l'aérospatiale et la seule entreprise
canadienne à figurer parmi les 100 plus
grands producteurs d'armes au monde, au 85e
rang. Elle se qualifie de « leader mondial de la
formation pour les marchés de l'aviation civile,
de la défense et de la sécurité et de la santé.
« Notre vision est d'être le partenaire de
formation mondial reconnu de choix pour améliorer
la sécurité, l'efficacité et la disponibilité
opérationnelle.
« Inégalé à l'échelle mondiale, nous continuons à
aider à définir des normes de formation mondiales
grâce à nos solutions de formation virtuelle
innovantes pour rendre le vol plus sûr, maintenir
la préparation des forces de défense et améliorer
la sécurité des patients. »
- Pansophico :
Cette société vend des armes et des équipements de
sécurité pour des clients militaires et des forces
de l'ordre, entre autres. Son site Web
indique : « Pansophico travaille
exclusivement avec les démocraties. Nous nous
engageons à renforcer la sécurité nationale et
internationale en renforçant les démocraties, en
établissant des relations commerciales, en
renforçant l'état de préparation militaire et en
mettant en relation les principaux dirigeants et
groupes qui protègent et renforcent les processus
démocratiques. Pansophico soutient l'armée et
l'état de préparation des démocraties à la
sécurité grâce à l'approvisionnement et à l'accès
au matériel, à la technologie, aux concepts et à
la formation militaire et de sécurité. Forts de 30
ans d'expérience de fond dans la diplomatie
internationale, les affaires militaires et le
renseignement, nous sommes expérimentés dans
l'identification et la recherche de la bonne
solution pour chaque besoin de sécurité nationale.
« Notre philosophie EST la démocratie. Pansophico
réinvestit les bénéfices de ses entreprises
commerciales dans des entités de construction de
la démocratie. Nous soutenons financièrement les
principales institutions mondiales qui
construisent, guident et soutiennent les
démocraties mondiales. Notre succès contribue à
son tour à la construction de la démocratie
mondiale.
« Pansophico travaille main dans la main avec les
gouvernements démocratiques mondiaux, identifiant,
approvisionnant et fournissant du matériel
militaire et de sécurité par le biais de
transactions DCS [ventes commerciales directes].
Avec une portée mondiale, une connectivité
internationale et une vaste expérience, notre
équipe vous aidera à résoudre les défis les plus
sophistiqués auxquels votre équipe est
confrontée. »
- Aerospace
Industrial Development Corporation (AIDC) :
Il s'agit d'une société d'armement taïwanaise,
fondée à l'origine en 1969 sous l'autorité de
l'armée de l'air de la République de Chine, puis
privatisée. L'AIDC est responsable du
développement du chasseur de défense autochtone de
Taiwan, créé lorsque des accords diplomatiques
entre les États-Unis et la Chine ont empêché la
vente de chasseurs américains à Taiwan. AIDC est
partenaire de Boeing. La présence d'un fabricant
d'armes de Taiwan – un pays fréquemment utilisé
pour tirer les marrons du feu par les
impérialistes américains dans leurs relations avec
la Chine – au FHSI est conforme à la préoccupation
de la conférence de guerre avec la Chine en tant
que prétendue « menace pour la démocratie ».
- Konrad
Adenauer Foundation : Le site Web de
cette fondation allemande indique : « Au
niveau national et international, la Fondation
Konrad Adenauer s'est engagée à instaurer et à
maintenir la paix, la liberté et la justice grâce
à l'éducation politique. Nous promouvons et
préservons la démocratie libre, l'économie sociale
de marché et le développement et la consolidation
du consensus sur les valeurs. »
Concernant son nom, la fondation déclare : «
Nous sommes fiers de porter le nom de Konrad
Adenauer. Le nom et les principes du premier
chancelier de la République fédérale d'Allemagne
sont nos lignes directrices, nos devoirs et nos
obligations. »
Quant aux principes de Konrad Adenauer, il était
un anticommuniste reconnu; il s'est opposé au
programme de dénazification d'après-guerre et a
plutôt introduit une loi d'amnistie pour les
nazis, au profit de près de 800 000
criminels de guerre; il a soutenu l'adhésion de
l'Allemagne de l'Ouest à l'OTAN et son alignement
avec les impérialistes anglo-américains pendant la
guerre froide.
- Ipsos :
cette firme de sondages et de marketing dit
d'elle-même : « Dans notre monde en évolution
rapide, le besoin d'informations fiables pour
prendre des décisions en toute confiance n'a
jamais été aussi grand.
« Chez Ipsos, nous pensons que nos clients ont
besoin de plus qu'un fournisseur de données, ils
ont besoin d'un partenaire capable de produire des
informations précises et pertinentes et de les
transformer en vérité exploitable.
« C'est pourquoi nos experts passionnément
curieux fournissent non seulement la mesure la
plus précise, mais la façonnent pour fournir une
véritable compréhension de la société, des marchés
et des personnes.
« Pour ce faire, nous utilisons le meilleur de la
science, de la technologie et du savoir-faire et
appliquons les principes de sécurité, de
simplicité, de rapidité et de substance à tout ce
que nous faisons.
« Pour que nos clients puissent agir plus
rapidement, plus intelligemment et plus
audacieusement. »
Les sociétés de sondage comme Ipsos se
discréditent de plus en plus, car elles n'aident
pas le corps politique à discuter et à analyser
les questions importantes, mais présentent les
problèmes d'une manière limitée et préjugée pour
servir les intérêts de l'establishment. Une
question qui se pose est de savoir quel est le
rôle d'une firme de sondages et de relations
publiques comme Ipsos au FHSI, alors que le point
de départ pour la majorité des Canadiens et des
Québécois est de s'opposer à la guerre et à
l'agression impérialistes. Un rapport du 13
novembre publié dans le Ottawa Citizen
faisait état de plans du MDN qui « auraient permis
aux officiers des affaires publiques militaires
d'utiliser la propagande pour changer les
attitudes et les comportements des Canadiens ainsi
que de recueillir et d'analyser des informations
provenant des comptes de médias sociaux du
public. »
Note
1. Laurence H.
Shoup and William Minter, The Imperial Brain
Trust : The Council on Foreign Relations
and U.S. Foreign Policy, 1977.
LML publie ci-dessous dans son
intégralité un article intitulé « Comment éviter
la guerre en Asie » Michèle A. Flournoy,
publié le 18 juin 2020 dans Foreign
Affairs Magazine par le Conseil des
relations étrangères des États-Unis. Non seulement
cet article illustre-t-il l'obsession morbide de
la défaite des États-Unis face mais également
leurs préoccupations de rétablir la doctrine la
dissuasion issue de la guerre froide. Il est utile
pour nous informer sur la façon dont ces questions
se posent au Forum sur la sécurité internationale
d'Halifax.
Selon Michèle Flournoy, l'érosion de la
dissuasion américaine soulève la question d'une
erreur de jugement face à la Chine. Elle demande
aux responsables de la défense « d'accélérer les
efforts pour développer de nouveaux concepts
opérationnels – de nouvelles façons de
combattre » en soutenant que « quand on veut,
on peut ».
Michèle Flournoy est considérée pour le poste de
secrétaire à la Défense dans l'administration
Biden. Née en 1960, elle a obtenu son BA à
Harvard et une maîtrise en littérature au Collège
Balliol d'Oxford. Elle a été sous-secrétaire
adjointe de la stratégie de la Défense sous le
président Bill Clinton et sous-secrétaire à la
politique de Défense des États-Unis sous le
président Barack Obama, ainsi que conseillère
principale des secrétaires américains à la défense
Robert Gates et Leon Panetta de février 2009
à février 2012. Pendant qu'elle était en
poste dans l'administration Clinton, Michèle
Flournoy a été la principale auteure du Rapport
quadriennal de la Défense (RQD) de mai 1997
qui prônait le recours unilatéral à la force
militaire pour défendre les intérêts américains.
Alors qu'elle était dans l'administration Obama,
Michèle Flournoy a élaboré la politique de cette
administration sur la contre-insurrection en
Afghanistan et a contribué à convaincre le
président Obama d'intervenir militairement en
Libye. Lorsque le sénat a confirmé sa nomination
le 9 février 2009, elle est devenue la
femme la plus haut placée dans l'appareil de la
Défense dans l'histoire du Pentagone.
En 2007, Michèle Flournoy a cofondé le
Centre pour une nouvelle sécurité américaine, un
groupe de réflexion à but lucratif basé à
Washington, DC, qui se spécialise sur les
questions touchant à la sécurité nationale des
États-Unis. Après son départ de la Maison-Blanche
sous Obama, Michèle Flournoy est devenue membre du
Boston Consulting Group en tant que principale
conseillère et gestionnaire du développement de
contrats militaires de 32 millions de dollars[1]. En 2018,
elle a rejoint le conseil d'administration de Booz
Allen Hamilton, un cabinet de consultants coté en
bourse spécialisée dans les contrats militaires et
la cybersécurité. Elle est actuellement
co-fondatrice et partenaire en gestion de WestExec
Advisors[2]
et attachée supérieure au Centre Belfer des
Affaires scientifiques et internationales de
Harvard. Son rôle de premier plan dans la
définition de la politique étrangère américaine se
poursuivra au sein de l'administration Biden.
Comment éviter une guerre en Asie - Michèle A.
Flournoy -
Au coeur de toutes les incertitudes qui planeront
sur le monde après la pandémie, une chose est
presque certaine : les tensions entre les
États-Unis et la Chine s'exacerberont encore plus
qu'avant l'éclosion du coronavirus. Le retour de
la rivalité sino-américaine est une source de
nombreux défis pour les décideurs – dans le
domaine commercial et économique, technologique,
d'influence mondiale, et davantage – mais aucun
défi n'est aussi important que celui de la
réduction des risques de guerre.
Malheureusement, aujourd'hui, devant cet amalgame
particulièrement dangereux de l'affirmation et de
la force militaire chinoises croissantes et de
l'érosion de la dissuasion américaine, ce risque
est plus élevé qu'il ne l'a été depuis des
décennies, et il ne cesse de croître.
Ni Washington ni Beijing ne cherche un conflit
militaire avec l'autre. Le président chinois Xi
Jinping et le président des États-Unis Donald
Trump comprennent sans aucun doute qu'une guerre
serait désastreuse. Et pourtant, les États-Unis et
la Chine pourraient facilement se retrouver en
conflit, provoqué par un mauvais calcul des
Chinois sur la volonté et la capacité des
États-Unis de répondre aux provocations dans des
régions conflictuelles comme la mer de Chine
méridionale ou une agression ouverte contre Taïwan
ou un autre partenaire de la sécurité des
États-Unis dans la région.
Depuis deux décennies, l'Armée populaire de
Libération (APL) augmente en nombre, en capacité
et en confiance. La Chine est devenue une rivale
incontournable dans plusieurs domaines techniques
qui détermineront ultimement qui aura l'avantage
militaire. En même temps, la crédibilité de la
dissuasion américaine est en déclin. Pour Beijing,
la crise financière de 2008-2009 a contribué
à l'image du déclin des États-Unis et de la
supériorité de la Chine, image qui a été
entretenue par une certaine perception des
États-Unis en retrait du monde – sans oublier,
plus récemment, la gestion bâclée de la
pandémie par les États-Unis et le soulèvement
social sur la question du racisme systémique.
En outre, Washington n'a pas respecté ses
engagements de « pivot » vers l'Asie. Les
niveaux de troupes américaines dans la région sont
similaires à ce qu'ils étaient il y a dix ans.
L'administration actuelle a résilié l'entente
commerciale du Partenariat transpacifique que son
prédécesseur avait si péniblement négociée. Les
postes diplomatiques de haut niveau dans la région
sont vacants, et les États-Unis sont souvent
sous-représentés ou brillent par leur absence dans
les principaux forums diplomatiques de la région.
Il n'y a eu aucune réponse américaine à
l'Initiative de la Nouvelle route de la soie de
Beijing, alors que son influence s'étend dans
toute l'Asie et bien au-delà. Et les activités de
la Chine dans la « zone grise », n'atteignant
jamais le niveau de conflit – comme la
construction d'« îles » militarisées et le
recours aux mesures coercitives pour contester des
réclamations de souveraineté dans la mer de Chine
méridionale – sont restées en grand partie sans
réponse de la part des États-Unis hormis de rares
démarches diplomatiques ou des opérations pour
affirmer la liberté de naviguer.
Tout cela se fait au détriment de la dissuasion.
Plus les dirigeants chinois ont confiance en leurs
propres capacités, plus ils doutent des capacités
et de la détermination des États-Unis, et plus
grand est le risque d'un mauvais jugement – un
effondrement de la dissuasion qui pourrait
engendrer un conflit direct entre deux puissances
nucléaires. À mesure que les tensions continuent
de s'exacerber et que la mainmise chinoise dans la
région s'accroît, il faudra un effort concerté
pour rebâtir la crédibilité de la dissuasion des
États-Unis afin de réduire le risque d'une guerre
qu'aucune des deux parties ne désire.
Un avantage en déclin, un risque accru
Depuis la Guerre du Golfe en 1991, l'APL a
appris des Américains comment faire la guerre et a
créé un ensemble d'approches asymétriques
croissants pour saper les forces militaires
américaines et exploiter les vulnérabilités des
États-Unis. Une grande préoccupation sont les
investissements considérables de Beijing dans les
capacités A2/AD dites « déni d'accès et
d'interdiction de zone ». Qu'il s'agisse de
frappes de précision continuelles contre la
logistique, les forces et les bases américaines ou
les attaques électroniques, cinétiques et
cybernétiques contre les liens et les systèmes
numériques des réseaux de gestion de combat
américains, ces capacités visent à empêcher les
États-Unis de projeter leur puissance militaire en
Asie de l'Est afin de défendre leurs intérêts ou
ceux de leurs alliés. Par conséquent, advenant le
déclenchement d'un conflit, les États-Unis ne
peuvent plus espérer atteindre rapidement la
supériorité aérienne, spatiale ou maritime. Les
forces militaires des États-Unis devront se battre
pour obtenir et maintenir l'avantage, en raison
des efforts constants visant à interrompre et à
miner leurs réseaux de gestion de combat.
Les forces militaires chinoises ont aussi réalisé
des progrès rapides en intelligence cybernétique
et artificielle – grâce au vol massif par la Chine
de la technologie occidentale, l'appui de l'État à
ses principales compagnies technologiques, et la
doctrine de la « fusion civile-militaire »
qui exige que tout progrès technologique
commercial ou académique ayant des intérêts
militaires soit partagé avec l'APL. Les
investissements technologiques se sont développés
en même temps que les innovations doctrinales. La
doctrine militaire chinoise soutient maintenant
que le pays qui peut prendre et mettre à exécution
des décisions de combat le plus rapidement
emportera l'avantage décisif, peu importe le
conflit. La théorie chinoise de la victoire repose
de plus en plus sur une « guerre de destruction
des systèmes » – en portant un coup
dévastateur à l'adversaire dès le déclenchement
d'un conflit, en déployant des capacités de guerre
électronique, de contrôle de l'espace et
cybernétiques sophistiquées pour détruire ce qu'on
appelle les réseaux C4ISR (commandement, contrôle,
communications, informatique, renseignement,
surveillance et reconnaissance), minant ainsi leur
puissance de projection et leur détermination.
Entre autres choses, les États-Unis ne peuvent
plus présumer que leurs satellites – qui sont
essentiels pour la navigation, les communications,
les systèmes d'alerte rapide, le ciblage et
beaucoup plus – ne seraient pas vulnérables face à
des attaques en cas de conflit. Étant donné la
capacité de la Chine de perturber, brouiller le
signal, endommager ou détruire des satellites
américaines, Washington ne peut plus considérer
l'espace comme un domaine incontesté pendant la
guerre.
La dissuasion pourrait s'effriter en
raison d'erreurs de jugement
stratégiques ou tactiques
Le résultat de ces développements est une
nouvelle incertitude dangereuse quant à la
capacité des États-Unis de contenir différentes
mesures des Chinois, ce qui pourrait inciter les
dirigeants chinois à prendre des risques. La
dissuasion pourrait s'effondrer à cause d'un
mauvais calcul stratégique ou tactique. Un mauvais
calcul stratégique pourrait pousser les dirigeants
chinois à exercer un blocus sur Taiwan ou à
l'attaquer à court ou à long terme à partir d'une
forte conviction que les États-Unis sont une
puissance en déclin, une puissance déchirée par
des divisions politiques internes, préoccupée par
des crises intérieures, absente de la région d'un
point de vue diplomatique, sans les capacités
militaires qui pourraient être efficaces contre
A2/AD et qui démontrent un engagement incertain à
défendre Taiwan. Ils pourraient en conclure que la
Chine pourrait s'en prendre à Taiwan le plus tôt
possible, ce qui serait un fait accompli que des
États-Unis affaiblis et qui regardent ailleurs
devraient accepter.
Alternativement, un mauvais calcul tactique
pourrait aussi avoir des conséquences
stratégiques. Par exemple, la planification
militaire chinoise pour s'emparer de Taiwan par la
force prévoit des cyberattaques préalables contre
les réseaux électriques autour des bases
militaires clés aux États-Unis, pour empêcher le
déploiement de forces américaines dans la région.
Ces réseaux électriques desservent aussi la
population civile environnante, notamment les
hôpitaux, les services d'urgence et d'autres
fonctions essentielles à la sécurité publique. Une
telle attaque risquerait de tuer des citoyens
américains. Plutôt que de dissuader une action
américaine, les cyberattaques envisagées
pourraient en fait accroître la détermination des
États-Unis à réagir.
Rétablir la dissuasion
Pour rétablir une dissuasion crédible envers la
Chine, les États-Unis doivent être capables
d'empêcher le succès de tout acte d'agression
militaire de la part de Beijing, soit en niant à
l'APL la capacité de réaliser ses objectifs ou en
imposant des coûts si grands que les dirigeants
chinois décideraient finalement que le geste ne
servirait pas leurs intérêts. Et Xi Jinping et ses
conseillers doivent croire que les États-Unis ont
non seulement la capacité mais la détermination de
mettre en pratique leurs menaces de dissuasion.
Compte tenu des réseau A2/AD de la Chine et de sa
capacité de déployer une force beaucoup grande
dans sa zone que celle que les États-Unis peuvent
déployer, les décideurs politiques des États-Unis
doivent commencer à penser de manière plus
créative à comment façonner le calcul de Beijing.
Par exemple, si les forces armées des États-Unis
avaient la capacité de menacer de manière crédible
de couler tous les vaisseaux militaires, les
sous-marins et les navires marchands de la Chine
dans la mer de Chine méridionale en 72
heures, les dirigeants chinois pourraient y penser
deux fois avant de, disons, initier un blocus
contre Taiwan ou l'envahir; ils devraient se
demander s'il vaut la peine de mettre toute leur
flotte en danger.
Les États-Unis peuvent en partie développer ce
genre d'approches de la dissuasion en utilisant
les capacités existantes d'une façon nouvelle. Des
capacités nouvelles seront néanmoins nécessaires,
et, à ce sujet en particulier, les efforts actuels
du Pentagone sont insuffisants, malgré quelques
exceptions prometteuses. Le département de la
Défense continue d'investir de manière excessive
dans des plateformes et des systèmes d'armement
anciens et de sous-investir dans des technologies
émergentes qui vont déterminer qui a l'avantage
dans l'avenir. Bien que l'Unité d'innovation de la
défense, le Commandement des opérations spéciales
et d'autres organisations de services militaires
font un bon travail de dépistage de nouvelles
technologies transformatrices, il existe une «
vallée de la mort » entre faire la
démonstration d'un prototype d'une capacité
nouvelle et le produire à l'échelle nécessaire et
le mettre dans les mains des acteurs déjà
déployés. Et le Pentagone manque toujours du
talent technologique dont il a besoin, à tous les
niveaux, civils autant que militaires, et n'a pas
donné à sa main-d'oeuvre d'acquisition les
incitatifs appropriés pour adopter des
technologies de pointe comme l'intelligence
artificielle et les systèmes sans pilote,
rapidement et à grande échelle.
Le département de la Défense continue de
sous-investir dans les technologies qui
détermineront qui a l'avantage dans l'avenir.
Il y a plusieurs gestes que le département de la
Défense peut faire pour accélérer l'innovation au
service de la dissuasion. Dans le sillage de la
pandémie, il y aura une pression additionnelle
pour abaisser les dépenses relatives à la défense,
alors que d'autres priorités se font la
concurrence en ce qui a trait au financement. Un
budget de la défense fixe ou en déclin forcera
l'adoption de compromis difficiles entre les
programmes anciens, qui par eux-mêmes ne peuvent
maintenir l'avantage des forces armées des
États-Unis, et les nouvelles capacités qui
détermineront finalement le succès militaire,
comme des réseaux tactiques résilients,
l'intelligence artificielle pour appuyer une prise
de décision plus rapide, des flottes de systèmes
sans pilotes et des missiles hypersoniques et de
précision de longue portée. Continuer de
sous-investir dans ces capacités émergentes vont
éventuellement coûter très cher à la dissuasion
des États-Unis. Pour chaque programme important
qui existe actuellement, les représentants de la
défense et du Congrès doivent demander s'il vaut
la peine d'acheter une unité ou une plateforme
additionnelle si cela signifie renoncer à investir
dans les nouvelles technologies et capacités qui
sont essentielles pour rendre les forces armées
des États-Unis efficaces dans un environnement
beaucoup plus contesté et létal.
Le secrétaire à la Défense doit demander à chaque
chef de service de recommander des choix
difficiles, et le Congrès doit appuyer le
Pentagone lorsqu'il fait ces choix.
Les forces armées des États-Unis doivent adapter
leurs positions outre-mer tout en renforçant les
capacités des alliés et des partenaires. Elles
doivent s'attendre à ce que la Chine essaiera de
perturber la capacité des États-Unis de renforcer
ses forces de première ligne dès le début d'un
conflit dans tous les domaines, dans les airs, en
mer, sous la mer, dans l'espace et dans le
cyberespace. Dans la même veine, les forces armées
des États-Unis, leurs bases, leurs réseaux
logistiques et les réseaux C4ISR doivent renforcer
leurs chances de survie et devenir plus
résilients. Cela va requérir des investissements
dans la cyberdéfense et les défenses antimissiles
plus robustes, dans des bases et des forces plus
dispersées géographiquement, dans des systèmes
sans pilotes pour accroître les plateformes avec
pilotes, et dans des réseaux résilients qui
peuvent continuer de fonctionner quand ils sont
attaqués.
On peut envisager les capacités A2/AD de la Chine
comme ayant différents cercles d'intensité dans
les menaces, qui correspondent généralement à la
première chaîne d'îles, ( le premier arc
d'archipels à l'est du continent de l'Asie de
l'Est, qui s'étendent des îles Kouriles jusqu'au
Japon et Taiwan, puis vers le nord des Philippines
et Bornéo), et à la deuxième chaîne d'îles (plus
vers l'est, formée par les îles Bonin, les îles
volcaniques du Japon, et les îles Mariannes) , où
tout ce qui est situé à l'intérieur du premier
cercle est très vulnérable à une attaque chinoise,
alors que tout ce qui est situé à l'intérieur et
au-delà du cercle éloigné est moins vulnérable.
Au-delà du cercle externe, les États-Unis voudront
vraisemblablement maintenir des bases, fortifiées
contre les menaces, à des fins de transit et de
logistique. Mais le principe opérationnel devrait
reposer sur des « places, et non des
bases » : au sein du cercle intérieur,
les forces armées devraient s'appuyer de plus en
plus sur des groupes de forces plus petites et
plus agiles comme des sous-marins et des véhicules
sous-marins sans pilotes, des unités aériennes
expéditionnaires, et des unités de l'armée et
navales très mobiles capables de se déplacer entre
des bases temporaires et austères afin de rendre
plus compliquée la planification chinoise. Il
faudra aussi adopter une approche plus stratégique
en ce qui concerne la coopération de sécurité,
évaluer quelle contribution chaque allié et chaque
partenaire des États-Unis peut faire en ce qui
concerne la dissuasion et développer une
coopération de sécurité qui s'étend sur plusieurs
années avec chacun.
Le Pentagone devra également mettre en oeuvre une
série de réformes dans l'acquisition,
l'investissement et le développement de la
main-d'oeuvre. Les responsables des acquisitions
doivent être formés aux meilleures pratiques
d'acquisition de logiciels et de technologies
émergentes. Il faut plus de financement pour
transformer des prototypes réussis en programmes
réussis. Et pour renforcer sa main-d'oeuvre
technologique, le département devrait travailler
avec le Congrès pour élargir les programmes qui
offrent des bourses d'études ou un allégement de
la dette aux étudiants dans un large éventail de
domaines technologiques en échange de services
gouvernementaux et pour recruter des talents de
niveau intermédiaire et supérieur en élargissant
les bourses pour technologues du secteur privé.
Pour les employés à tous les niveaux, il doit
créer des opportunités de développement des
compétences et des cheminements de carrière
viables pour les personnes talentueuses en
technologie qui permettent à la fois la promotion
et le développement technique continu, y compris
par le biais de rotations au sein du secteur
privé.
Enfin, les responsables de la défense doivent
accélérer les efforts pour développer de nouveaux
concepts opérationnels - de nouvelles façons dont
l'armée combattra – afin de clarifier quelles
capacités seront essentielles, voire même changer
la donne, et pour accélérer leur acquisition et
leur livraison entre les mains des militaires sur
le terrain. Des efforts sont en cours pour
développer et tester des concepts opérationnels «
interarmées » (c'est-à-dire applicables à
tous les différents services militaires), tels que
les opérations multi-domaines, ainsi que des
concepts opérationnels spécifiques aux services,
qui visent à éroder l'avantage de l'adversaire de
diverses façons. Déterminer quelles technologies
seront essentielles à ces derniers nécessitera un
développement et une expérimentation itératifs et
continus – avec un financement dédié provenant du
Congrès.
Où il y a une volonté
Une dissuasion efficace ne dépend pas seulement
du fait que les dirigeants chinois croient que les
États-Unis ont la capacité de contrecarrer tout
acte d'agression; ils doivent aussi croire que les
États-Unis ont la volonté de le faire.
Aujourd'hui, Beijing a des doutes sur les deux
possibilités. En conséquence, parallèlement aux
investissements dans les capacités militaires,
Washington doit clarifier – et démontrer
constamment – son engagement envers la région
indopacifique en précisant clairement qui et quoi
il est prêt à défendre. Il doit déployer davantage
de hauts fonctionnaires et des forces militaires
supplémentaires dans la région pour souligner sa
présence durable, renforcer ses relations et
contrebalancer l'influence de la Chine. Il devrait
mener des exercices militaires plus réguliers avec
ses alliés et partenaires de la région, à la fois
pour démontrer les capacités dont il dispose déjà
et pour accélérer le développement de nouvelles.
En fin de compte, la concurrence avec la Chine
est bien plus qu'une question militaire, et ses
éléments économiques, technologiques, politiques
et idéologiques ne peuvent être négligés. La chose
la plus importante que les États-Unis puissent
faire est d'investir dans les moteurs de la
compétitivité chez eux, en particulier alors
qu'ils sortent de la crise actuelle. Il est temps
d'investir dans tout, des STEM et de
l'enseignement supérieur aux technologies
critiques et aux infrastructures du XXIe siècle,
telles que le 5G. C'est aussi le moment de
restaurer une politique d'immigration
intelligente, d'accueillir les talents nés à
l'étranger qui ne présentent aucun risque pour la
sécurité nationale et de les encourager à rester
et à créer des entreprises innovantes aux
États-Unis.
La concurrence avec la Chine est bien plus qu'une
concurrence militaire.
Les États-Unis devraient également tirer parti de
leur avantage unique de disposer d'un réseau sans
égal d'alliés et de partenaires dans le monde. La
meilleure façon de faire face aux défis posés par
la Chine, qu'il s'agisse de pratiques commerciales
déloyales ou de campagnes de désinformation
orchestrées, est de faire cause commune avec les
alliés et les partenaires chaque fois que
possible, en confrontant les violations de l'ordre
fondé sur des règles en tant que coalition d'États
qui partagent les mêmes idées, voués à un ensemble
commun de normes. Les États-Unis devraient
travailler en étroite collaboration avec leurs
alliés et partenaires pour faire une évaluation
claire de ce que chaque pays peut contribuer à
stabiliser la région et à dissuader les
comportements de plus en plus agressifs. Cela
exigera également de les rassurer en paroles et en
actes sur le fait qu'ils peuvent compter sur les
États-Unis pour les appuyer dans leurs différends
avec Beijing et, en fin de compte, les aider dans
leur défense face à une coercition imprécise ou à
des attaques directes.
Washington devrait expliquer aux pays de la
région le contraste frappant entre ce à quoi
ressembleraient les règles et les normes
internationales façonnées par Beijing et celles
dont la région a bénéficié jusqu'à présent – en
particulier lorsqu'il s'agit de normes durables
telles que la liberté de navigation et la
résolution pacifique des différends. Dans une Asie
dominée par une Chine autoritaire et
révisionniste, les navires qui aujourd'hui peuvent
naviguer librement sur les mers seraient
vulnérables à un éventuel harcèlement. Les
décisions prises aujourd'hui par des gouvernements
indépendants pourraient de plus en plus être la
proie de la coercition. Et le fait de ne pas
résister à ces mesures coercitives limiterait à
son tour la capacité collective des États-Unis et
de leurs alliés de dissuader l'agression ou, si
une agression a lieu, de la renverser.
Pourtant, même s'il renforce sa capacité à
dissuader la Chine, Washington doit également
rouvrir avec Beijing un dialogue stratégique de
haut niveau soutenu – une pratique que toutes les
administrations depuis Richard Nixon ont adoptée
jusqu'à l'arrivée de l'administration actuelle. Il
est essentiel de rétablir un forum dans lequel la
Chine et les États-Unis pourraient discuter
régulièrement de leurs intérêts et perspectives
respectifs, identifier les domaines de coopération
potentielle (tels que la non-prolifération et les
changements climatiques) et gérer leurs différends
sans conflit; les discussions tactiques sur les
questions commerciales ne suffisent tout
simplement pas. Après tout, la dissuasion dépend
de la communication claire et cohérente. Le fait
que Beijing suppose que les États-Unis sont
préoccupés et en déclin, la propension des
dirigeants chinois à tester les limites dans des
zones telles que Taiwan ou la mer de Chine
méridionale, et les suppositions erronées
d'escalades potentielles ancrées dans la doctrine
militaire chinoise, tout cela ne fait que prouver
qu'un tel dialogue ne peut venir trop tôt.
Notes
1. Boston
Consulting Group : En juillet 2020, le
journaliste de American Prospect Jonathan Guyer
a rapporté dans « How Biden's Foreign Policy
Team Got Rich » que sous la direction de
Flournoy, les contrats militaires du Boston
Consulting Group sont passés « de 1,6
million de dollars en 2013 à 3
millions de dollars en 2016 ».
2. WestExec Advisors « est une société de
conseils stratégiques pour les entreprises
internationales et les institutions financières
qui traite des facteurs géopolitiques qui
affectent leur stratégie commerciale et leurs
portefeuilles d'investissement ».
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