La conférence de guerre d'Halifax doit être interdite! Opposons-nous aux objectifs de guerre déclarés du Canada!


Manifestation contre le premier Forum sur la sécurité d'Halifax sous le thème « Fauteurs de guerre, hors d'Halifax » le 21 novembre 2009

Le 12e Forum annuel d'Halifax sur la sécurité internationale (FHSI) se tient du 20 au 22 novembre en tant que plateforme pour le bellicisme et l'édification d'empire de l'impérialisme américain et du bloc de l'OTAN, dans lequel le gouvernement libéral Trudeau est totalement engagé. Le FHSI se tient de façon virtuelle. Pour la douzième année consécutive, les forces antiguerre d'Halifax organisent des actions pour dénoncer le forum. Le vendredi 20 novembre, Pas de port pour la guerre a organisé un webinaire antiguerre public. Le 21 novembre, un rassemblement est organisé au parc Paix et liberté d'Halifax en face du lieu où se tient le FHSI.

Les militants pour la paix d'Halifax sont rejoints par d'autres à l'échelle du pays pour dire qu'Halifax et le Canada ne doivent pas être utilisés pour accueillir cette conférence de guerre et servir de base pour les préparatifs de guerre.

Il ne s'agit pas d'un événement d'Halifax ni d'un événement canadien, mais bien d'un événement du bloc de l'OTAN qui le parraine et le dirige officiellement. Le forum virtuel est organisé à partir des quartiers généraux de l'OTAN à Washington. La majorité de ses sessions sont privées et classifiées comme étant « informelles ». Les huit « sessions plénières » sont diffusées au Canada par CPAC, propriété du monopole des télécommunications Rogers.

Le FHSI se dit « non partisan » et « indépendant » mais il est une entreprise impérialiste américaine de a à z. En tant qu'instrument de l'État américain, son credo est que « Halifax crée des opportunités pour les dirigeants d'apprendre, de générer des idées et de les mettre en action ». Le mot « sécurité » dans le nom FHSI correspond à la définition belliciste de l'OTAN, soit la protection et la promotion des intérêts politiques et économiques des impérialistes anglo-américains au détriment des peuples du monde, dont les peuples des États-Unis, du Canada et d'Europe, en plus de ceux d'Asie, d'Océanie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes. Cela est dangereux et met en péril les Canadiens et les peuples de partout.

Il n'y a rien d'honorable, d'« internationaliste » ou de « multilatéral » dans la façon dont les libéraux de Justin Trudeau financent et promeuvent cet événement en sol canadien, comme l'ont fait les conservateurs de Stephen Harper avant eux. Non seulement tout ce qui est lié aux relations étrangères est-il un pouvoir de prérogative sur lequel le peuple n'a pas son mot à dire, mais le Canada ne joue aucun rôle indépendant. En fait, son ministre de la défense et ses forces armées sont subordonnés au Commandant en chef des États-Unis par le biais des structures de commandement de l'OTAN et de NORAD.

Qui a adopté la conception du « Canada mondial » qui est mise de l'avant ? Qui est d'accord pour que le gouvernement du Canada soit organisé comme un gouvernement de guerre avec une économie de guerre ?

La « sécurité » sur laquelle cette conférence repose est une définition de la « sécurité collective » de la guerre froide qui ne répond pas aux besoins de défense du Canada ou à la demande des peuples du monde pour la paix et pour la résolution pacifique des conflits au sein des nations et entre les nations. Elle répond aux demandes des impérialistes américains par le biais de l'OTAN et aux demandes des plus grands monopoles d'armements et d'autres intérêts privés qui exigent l'augmentation des dépenses militaires, l'intensification des préparatifs de guerre et le contrôle de tous les intérêts qui s'opposent aux leurs.

Conformément à l'approche de relations publiques du gouvernement libéral, la participation du Canada au FHSI et au déclenchement de guerres est présentée comme facteur d'un « monde plus stable et pacifique » et d'un « ordre international reposant sur des règles ». Ce n'est pas le cas. La grande insécurité que ressentent les peuples du monde aujourd'hui est le résultat direct des guerres menées par les impérialistes américains qui ont dévasté et menacé des pays et des régions entières. Contre cette voie belliciste qui ne contribue en rien à la solution des graves problèmes auxquels l'humanité est confrontée en raison de la destruction néolibérale de l'environnement naturel et social, de la trahison nationale, de problèmes comme la pauvreté, la faim, la pandémie de la COVID-19 et d'autres problèmes, les forces qui prennent sérieusement position pour la paix demandent des mesures concrètes afin de faire du Canada une zone de paix en sortant le Canada de l'OTAN et de NORAD, en démilitarisant l'économie et en changeant sa direction pour la rendre prosociale pour qu'elle satisfasse les besoins du peuple.

Le FHSI attache une grande importance à son initiative visant à rassembler les grands joueurs dans les tentatives des impérialistes américains de dominer le monde. Peu importe leurs efforts pour redonner vie aux notions moribondes de vieilles théories, ils sont incapables de surmonter le dilemme de sécurité impérialiste qui a été formulé il y a aussi longtemps qu'en 1957 par nul autre qu'Henry Kissinger alors qu'il était encore professeur à l'Université Harvard.

« En ce qui concerne l'impact sur notre politique nationale, nous avons fait face à une impasse [...] depuis les explosions d'Hiroshima et de Nagasaki. Bien sûr, dans les premières années de l'après-guerre, ce n'était pas une impasse physique. Pendant près de dix ans, les États-Unis ont été pratiquement immunisés contre des représailles soviétiques. C'était une impasse néanmoins en ce sens que nous n'avons jamais réussi à transformer notre supériorité militaire en un avantage politique (notre souligné), écrit Kissinger, qui ajoute : « Notre monopole atomique a eu, tout au plus, un effet dissuasif. »

Cela décrit le problème que les impérialistes anglo-américains ont eu de tout temps – que leur supériorité militaire ne leur fournit pas un avantage politique. Il ne fait pas disparaître la politique. Les pays souverains continuent d'exister, avec leur propre droit d'être et leur droit de décider de leurs propres affaires. Trente membres de l'OTAN sur 198 pays dans le monde ne font pas un monde.

Avec la chute de l'Union soviétique et le début de l'ordre du jour néolibéral de destruction nationale, le dilemme de sécurité des impérialistes ne peut que continuer de s'aggraver dans la mesure où leur programme néolibéral ne reconnaît pas les relations internationales basées sur la territorialité et parce que les États-nations ont été usurpés par des intérêts privés très étroits qui fonctionnent internationalement comme des cartels et des coalitions rivalisant pour le contrôle. Ce qu'ils ne peuvent pas contrôler, ils cherchent à le détruire. Peu importe le choix que font les impérialistes et leurs hommes de main, en l'absence de politique, tout ce qui leur reste est la « guerre incessante », l'état d'exception et le recours à la force pour tenter de contrôler ce qu'ils ne peuvent pas contrôler par les menaces, l'anarchie et la violence associées à des tentatives de justifier ce qui ne peut pas être justifié.

En 2016, c'était le bouclier de défense antimissile pour contenir la Russie. Maintenant, c'est une stratégie globale pour contenir la Chine.

Il n'en demeure pas moins que la plus grande insécurité est que les peuples sont privés de pouvoir, que le pouvoir de prérogative ne leur donne pas leur mot à dire sur les affaires étrangères et la politique de défense. Cela rend les rencontres comme celle organisée par Pas de port pour la guerre très significatives parce que l'objectif est de fournir à ceux qui sont aux premières lignes de la lutte pour la paix de l'information et des évaluations sur les préparatifs de guerre du FHSI, du Canada et de l'OTAN. Partager l'expérience et élaborer une nouvelle direction pour le Canada est un travail important.

Les Canadiens doivent exiger que le FHSI soit banni, que le Canada sorte de l'OTAN et de NORAD et que ces alliances soient démantelées. En aucun cas les troupes étrangères doivent-elles être autorisées à mener des activités en territoire canadien et les forces canadiennes doivent être ramenées au pays et être engagées uniquement dans la défense du Canada selon la définition de ce besoin donnée par le peuple canadien et non par les impérialistes américains, l'OTAN et leurs soi-disant agences de renseignement. Aucun navire de guerre étranger, qu'il porte ou non des armes nucléaires, ne doit être autorisé à utiliser nos ports. Tous les groupes de réflexion étrangers et les instituts universitaires canadiens parrainés par l'OTAN doivent être démantelés. Tous les groupes de façade et les organisations non gouvernementales qui promeuvent les objectifs de la guerre impérialiste doivent être rejetés par le peuple.

Avec un objectif prosocial et une nouvelle direction de l'économie, on peut trouver d'autres usages pour la richesse sociale et la force productive humaine présentement engagées dans l'économie de guerre. Il va sans dire que les suggestions pour humaniser l'environnement social et naturel sont sans limites dans leur portée.

La conférence de guerre d'Halifax doit être interdite !
Opposons-nous aux objectifs de guerre du Canada !
Pas de port pour la guerre !
Faisons du Canada une zone de paix !


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 74 - 21 novembre 2020

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