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Les choix de Biden pour l'équipe de transition au Pentagone montrent qu'il est un fossile de la période de la guerre froide - Voice of Revolution -

S'étant lui-même proclamé président élu, Joe Biden a annoncé le 10 novembre une équipe de transition de 23 membres pour réviser le département de la Défense des États-Unis d'ici le 20 janvier, date à laquelle le nouveau président doit assumer ses fonctions. Les gens choisis et les institutions créées pendant la guerre froide et dont ils sont issus indiquent clairement que l'administration Biden sera aussi irrémédiablement hantée par les échecs du passé que l'ont été ses prédécesseurs. Le pragmatisme américain veut que les échecs du passé se transforment si on rebrasse le même paquet de cartes. Mais les reliques fossilisées de la guerre froide ne peuvent ouvrir une voie vers l'avant pour les États-Unis, peu importe leurs efforts.

Defense News mentionne deux membres de l'équipe dignes de mention : « L'équipe est dirigée par Kathleen Hicks, qui a été sous-secrétaire adjointe de la politique de la défense et sous-secrétaire adjointe des stratégies, plans et forces de la défense dans l'administration Obama. Elle est actuellement directrice du Programme de sécurité internationale du Centre d'Études stratégiques et internationales (CSIS).

« La liste comprend aussi Christine Wormuth, la directrice du Centre RAND pour la politique de Défense et de Sécurité internationale. Wormuth a assumé plusieurs fonctions dans l'administration Obama, dont le point culminant a été sa position de sous-secrétaire de la politique de la Défense de 2014 à 2016. Avant l'annonce d'aujourd'hui, Hicks et Wormuth étaient perçues comme candidates à des postes de haut niveau au sein du département de la Défense, peut-être même comme secrétaire adjointe à la Défense, avant l'annonce d'aujourd'hui. »

Le Centre des Études stratégiques et internationales

Le CSIS est un groupe de réflexion américain qui dit que son « objectif est de définir l'avenir de la sécurité nationale. Nous sommes guidés par un ensemble de valeurs distinctes – la non-partisanerie, une vision indépendante, une pensée innovatrice, une érudition interdisciplinaire, l'intégrité et le professionnalisme, et le développement du talent. Les valeurs du CSIS forment un ensemble qui vise à avoir un réel impact sur le monde. »

Sur son site Web, « Un bref historique » du CSIS indique que le CSIS a été fondé en 1962 « au plus fort de la guerre froide » et que, depuis ce temps, il est « aux premières lignes pour trouver des solutions aux problèmes épineux de politique étrangère et de sécurité nationale aujourd'hui. [...] En 2007, la Commission Smart Power du CSIS a prononcé un diagnostic sur le statut en déclin de l'Amérique dans le monde et a offert une série de recommandations pour l'adoption d'une approche de « pouvoir intelligent » (smart power) envers l'engagement mondial de l'Amérique [...]. Le CSIS est sollicité de façon constante par le Congrès, la branche exécutive, les médias et d'autres pour expliquer les événements du jour et offrir des recommandations pour améliorer la stratégie des États-Unis. »

Parmi les sujets qu'aborde le CSIS, il y a le changement climatique, la cybersécurité et la technologie, la défense et la sécurité, l'économie, l'énergie et le développement durable, la santé mondiale, les droits humains et le développement international.

Le Centre RAND de la sécurité internationale et de
la politique de la défense

Le Centre RAND de la sécurité internationale et de la politique de la défense (ISDP) affirme que son « travail touche aux aspects politiques, militaires et économiques liés aux défis mondiaux, se ressourçant aux meilleures données qualitatives et quantitatives et aux meilleurs instruments méthodologiques disponibles. L'ISDP aide ses clients à comprendre et à gérer les défis de la sécurité, à évaluer l'efficacité des forces et des dispositifs militaires, et à consolider la capacité des alliés et des partenaires. »

Le site Web de l'ISDP indique aussi qu'il « cible les défis les plus urgents auxquels les États-Unis et le monde sont confrontés, y compris les menaces potentielles et les opportunités posées par la Chine, la Russie, l'Iran, la Corée du Nord, le terrorisme, la guerre civile, l'espace et le changement technologique. L'ISDP a aidé des clients à développer des stratégies et des concepts opérationnels par le biais d'ateliers, de jeux vidéo, et d'autres méthodes à la fine pointe. Les sujets abordés comprennent l'interception de missiles avancés chinois, la dissuasion des agressions russes et nord-coréennes, et cibler les réseaux terroristes par des applications coordonnées de puissance forte et douce. »

L'ISDP est aussi engagé dans l'évaluation de « comment les compétiteurs américains modernisent leurs forces militaires afin de freiner la projection de puissance militaire américaine et alliée. » Il appuie aussi « les efforts des États-Unis pour consolider à la fois les gouvernements et les forces militaires des alliés et des partenaires. En mettant en oeuvre des méthodes analytiques éprouvées, l'ISDP permet d'identifier les occasions où les programmes américains peuvent améliorer la capacité des alliés et des partenaires d'opérer avec les forces militaires américaines, ou à leur place. »

L'ISDP fait partie de la Corporation RAND, qui a fait ses débuts en tant que « Projet RAND » des Forces aériennes des États-Unis (Recherche et Développement) après la Deuxième Guerre mondiale alors qu'il a dirigé la planification à long-terme du développement d'armes. En mars 1946, la compagnie Douglas Aircraft a obtenu un contrat de recherche en combat intercontinental au nom du Projet RAND. Le projet RAND a quitté Douglas le 14 mai 1948, pour devenir la Corporation RAND.

Le Centre pour une nouvelle sécurité américaine

Deux autres membres de l'équipe de transition de Joe Biden au Pentagone sont issus du Centre pour une nouvelle sécurité américaine (CNAS). Celui-ci se décrit comme étant « une organisation à but non-lucratif indépendante et bipartisane qui développe des politiques de sécurité nationale et de défense fortes, pragmatiques et de principe. Le CNAS offre aux décideurs politiques, aux experts, et au public des recherches, des idées et des analyses innovatrices, factuelles, pour façonner et élever le débat sur la sécurité nationale. Une composante clé de notre mission est d'informer et de préparer les dirigeants de la sécurité nationale d'aujourd'hui et de demain. » Son site Web laisse transparaître une préoccupation envers la rivalité des États-Unis avec la Russie et la Chine. Dans une section intitulée « Une nouvelle façon américaine de faire la guerre », il est dit : « La Stratégie de défense nationale 2018 [NDS] met pertinemment l'emphase sur la compétition, la dissuasion et, si nécessaire, la défaite de l'agression chinoise et russe. Cette rupture nette de l'ère de la guerre froide préoccupée par les menaces régionales et irrégulières exige de repenser du tout au tout comment les forces militaires américaines mènent des guerres.

« Une nouvelle façon américaine de faire la guerre commence là où les idées naissantes du NDS se sont arrêtées pour développer des approches nouvelles de mener la guerre, des nouveaux concepts opérationnels et les besoins de puissance structurale connexe. »

L'équipe de transition de Joe Biden au Pentagone

Voici la liste complète de l'équipe de transition de Biden au Pentagone :

- Susanna Blume du CNA, a été chef d'état-major adjointe pour les programmes et de la planification sous la direction de Bob Work

- Sharon Burke du groupe de réflexion de la Nouvelle Amérique, ancienne secrétaire adjointe de la Défense pour Énergie opérationnelle

- Lisa Coe de OtherSide Consulting, une consultante de l'industrie de la défense

- Melissa Dalton du CSIS, a assumé plusieurs fonctions au sein du Pentagone

- John Estrada, un vétéran du Marine Corps, avait été nommé comme ambassadeur à la République de Trinité-et-Tobago vers la fin de l'administration Obama.

- Victor Garcia de Rebellion Defense, ancien directeur d'ingénierie pour le Service numérique des États-Unis.

- Karin Gibson, une lieutenante générale de l'armée qui a pris sa retraite en mars en tant que directrice adjointe du Renseignement national pour les Partenariats pour la Sécurité nationale

- Michelle Howard, une amirale quatre-étoiles à la retraite qui a été la première femme à servir comme sous-chef d'état-major dans une branche militaire

- Andrew Hunter du Centre de Stratégies et d'Études internationales, un expert en acquisitions

- Mike McCord du Centre Stennis pour le Service public, ancien contrôleur du département de la Défense pendant l'administration Obama

- Farooq Mitha, qui a été adjoint spécial au directeur du Bureau des programmes des petites entreprises du département de la Défense et conseiller principal de l'Engagement musulman américain pour la campagne de Biden

- Frank Mora pour l'Université internationale de la Floride, un ancien secrétaire adjoint de la Défense pour l'Hémisphère occidentale sous Obama

- Michael Negron, un vétéran de la marine qui a des liens avec le chef d'état-major Rahm Emanuel qui est actuellement le directeur adjoint au département des Opportunités commerciales et économiques dans l'État d'Illinois

- Stacie Pettyjohn de la Corporation RAND, une experte en jeux de guerre qui se penche sur les questions de stratégie et de doctrine

- Ely Ratner du Centre pour une nouvelle sécurité américaine, conseiller adjoint à la Sécurité nationale sous Biden au cours de l'administration Obama

- Deborah Rosenblum de Nuclear Threat Initiative, une experte nucléaire qui a participé aux négociations avec la Corée du Nord

- Lisa Sawyer de JPMorgan Chase, qui a occupé plusieurs postes au Pentagone et au Conseil de la Sécurité nationale

- Shawn Skelly de CACI International, un vétéran de la marine, ancien commissionnaire de la Commission nationale sur le service militaire, national et public et vice-président du groupe Out in National Security

- Terri Tanielan de la Corporation RAND, qui se penche sur les questions de santé des soldats et des vétérans

- Veronica Valdez, ancienne adjointe spéciale à la direction de la Marine et de la Force aérienne, présentement avec les autorités portuaires de Seattle.

- Debra Wada, ancienne secrétaire adjointe de l'Armée (Manpower & Reserve Affairs) et employée de longue date du comité House Armed Services.

Voice of Revolution est une publication de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 74 - 21 novembre 2020

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