Numéro 23 - 11
avril 2020
In Memoriam
22 juillet 1942 - 6 avril 2020
C'est le coeur lourd que nous vous
informons que la COVID-19 a emporté notre camarade Miguel
Angel Cespedes Pino à Montréal le 6
avril. Miguel avait 77 ans. Nous avons
été informés qu'il est
décédé paisiblement dans son sommeil.
Miguel est né au Chili
le 22 juillet 1942. Il a quitté son pays
natal pendant la dictature Pinochet, d'abord pour étudier et
travailler en France. Puis il est venu vivre et travailler au
Québec où il s'est rapidement joint au travail
pour défendre les droits de tous et toutes,
défendre la souveraineté des peuples du monde et
lutter pour la cause de faire du Canada une zone de paix. Au cours de
ce travail, il est devenu membre du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) et membre fondateur du Parti
marxiste-léniniste du Québec,
défendant toujours le droit du Québec
à l'autodétermination et les droits de tous
contre les attaques racistes et autres actes d'injustice
organisés par l'État.
Miguel était un artiste
très talentueux. Il a travaillé comme
étalagiste une bonne partie de sa vie, à La Baie
sur la rue Sainte-Catherine, au centre-ville de Montréal.
Après sa retraite, il a pu se consacrer à son
art. Ses peintures complexes et colorées de formes
géométriques et ses représentations de
ces formes en trois dimensions qu'il exposait chaque fois qu'il le
pouvait apportaient une grande joie à ses
collègues et amis qui savouraient sa douce joie de vivre et
appréciaient sa fidélité aux principes
qu'il a défendus toute sa vie.
Nous adressons nos plus
sincères condoléances à ses camarades
du Parti et à ses nombreux amis. Nos plus
sincères condoléances vont également
à sa famille, à ses frères et soeurs
et à ses nombreux neveux et nièces, qu'il
chérissait beaucoup. Nos pensées et notre
reconnaissance vont tout particulièrement à sa
chère voisine et amie, Nancy, qui a veillé sur
lui pendant de nombreuses années, tout comme Miguel a
veillé sur elle.
« C'est la plus grande des
tristesses, écrit Nancy. Nous perdons chacun de nous un ami,
une personne d'exception qui a changé nos vies. Je
réalise, pour ma part, que c'est mon quotidien qui sera
changé, depuis quatorze ans Miguel et moi prenions soin l'un
de l'autre, c'est un ami qui au fil des années m'a nourrie
d'histoires, de projets, d'amour et c'est dans ce triste confinement
que ma fille et moi allons réaliser cette perte
énorme dans nos vies. Je suis de tout coeur avec vous. Dans
l'espace de nos confinements, je nous souhaite de réussir
à trouver le réconfort auprès de ceux
qu'on aime. »
Miguel était toujours
présent, beau temps, mauvais temps, froid glacial ou chaleur
épuisante, aux piquetages mensuels contre le blocus brutal
des États-Unis contre Cuba, et à toutes les
actions d'appui aux luttes des peuples haïtien, palestinien,
vénézuélien et des autres peuples du
monde qui luttent vaillamment pour leur droit d'être.
Très préoccupé par
l'intégration du Canada à la machine de guerre
américaine et par sa politique d'apaisement face aux guerres
d'agression et d'occupation des impérialistes
américains et leurs coups d'État dans les
Amériques, Miguel a été un fervent
partisan de l'union des Montréalais de toutes les
nationalités pour soutenir les peuples de Cuba,
d'Haïti, du Venezuela, du Brésil, de la Bolivie et
d'autres pays. Dévoué à la cause de
faire du Canada une zone de paix, il a fait tout son possible pour
recueillir des signatures pour réclamer la paix dans la
péninsule coréenne et pour que le peuple ne soit
pas divisé par la désinformation
organisée par l'État qui propage l'islamophobie
et autres choses du genre. Lorsque le peuple de son pays natal s'est
soulevé en 2019, il s'est joint de tout coeur
à sa lutte pour se débarrasser une fois pour
toutes de la Constitution de Pinochet. Tous ensemble, nous avons
chanté l'hymne Stand Up and Sing - Victory Will Be
Ours ! que nous te dédions, notre
très cher Miguel, en cette triste occasion.
Par décision du
Comité central du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste), le nom de Miguel Cespedes sera
ajouté au Monument commémoratif du Parti au
cimetière Beechwood à Ottawa.
Miguel, tu es pour toujours avec nous,
dans nos coeurs, comme l'une de ces personnes précieuses qui
ont pris position pour le progrès de la
société, qui partagent avec camarades, familles,
collègues et amis toutes les préoccupations que
l'humanité a en commun. À ta manière
tranquille et déterminée, ta vie nous a
montré : Que
seul par la lutte serons-nous invaincus.
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Des sujets de préoccupations devant le
déroulement
de la pandémie de COVID-19
• La pandémie
révèle la nouvelle direction dont le Canada a
besoin
- Pauline
Easton et K.C. Adams -
• Le gouvernement Trudeau utilise la
pandémie
pour servir des intérêts privés
- Louis Lang -
• « Le
peuple » n'est pas le problème, il est la
solution
- Steve
Rutchinski -
• Les paroles et les actes du gouvernement
- T. Sullivan -
• Ouvrez immédiatement les
frontières du Canada aux réfugiés!
- Diane
Johnston -
• Des augmentations de salaire comme
très mauvais poisson d'avril
Crise mondiale dans le
secteur pétrolier
• Des réunions virtuelles
internationales sur la réduction de
la production de pétrole
Palestine
• L'occupant intensifie son
activité criminelle durant la pandémie
À titre
d'information
• Mise à jour sur la
pandémie mondiale,
pour la semaine terminée le 11 avril
Des sujets de
préoccupations devant le déroulement
de la pandémie de COVID-19
- Pauline Easton et K.C.
Adams -
Les périodes de crise ont tendance
à révéler la
vérité d'une situation d'une manière
brutale et souvent étonnante. Après l'annonce par
le Canada de la ratification de la nouvelle version de l'accord
commercial de l'ALÉNA avec les États-Unis et le
Mexique, la réalité d'une relation commerciale
qu'on dit être à l'avantage réciproque
s'est révélée dans toute sa laideur.
Le
président américain Donald Trump a
annoncé lors d'un point de presse à la
Maison-Blanche le 3 avril 2020 qu'il invoquerait la Loi
sur la production de défense pour
empêcher les entreprises américaines de vendre des
respirateurs N95, des masques chirurgicaux, des gants et autres
équipements de protection individuelle à d'autres
pays, dont le Canada et le Mexique. Il a promulgué un
décret-loi qui donne à l'Agence
fédérale de gestion des situations d'urgence
(FEMA) le pouvoir « d'allouer à l'usage
domestique » plusieurs types
d'équipements médicaux personnels de protection
qui seraient autrement exportés.
« La politique des États-Unis
est d'empêcher les courtiers, distributeurs et autres
intermédiaires nationaux de détourner ce
matériel vers l'étranger »,
peut-on lire dans le décret-loi, qui donne à la
FEMA une certaine latitude pour ordonner « le cas
échéant » l'arrêt
des exportations.
« Nous avons besoin de ces articles
immédiatement pour un usage domestique. Nous devons les
avoir », a déclaré le
président Trump lors de son point de presse quotidien au
cours duquel il a traité les exportateurs de fournitures
médicales d'« acteurs et profiteurs sans
scrupules ».
Le fabricant de produits
médicaux 3M, dont le siège social est
à Saint-Paul, au Minnesota, et qui possède des
usines dans le monde entier, a déclaré dans un
communiqué que le gouvernement américain lui a
ordonné de cesser d'envoyer des masques de protection
respiratoire N95 au Canada et en Amérique latine.
« L'administration a exigé également
que 3M cesse d'exporter des respirateurs que nous fabriquons aux
États-Unis vers les marchés canadien et
latino-américain. L'arrêt de la fourniture de
respirateurs aux travailleurs de la santé au Canada et en
Amérique latine, où nous sommes un fournisseur
essentiel de respirateurs, a toutefois des implications humanitaires
importantes », a
déclaré 3M. Les agences de presse
rapportent que l'entreprise a averti que si d'autres pays prenaient des
mesures de rétorsion, « le nombre net de masques
disponibles aux États-Unis irait en fait en
diminuant ».
Le premier ministre canadien
Justin Trudeau a répondu en disant que bloquer le commerce
avec le Canada pourrait « finir par nuire aux
Américains autant qu'à n'importe qui
d'autre ». Il a fait allusion au fait que de
nombreux travailleurs de la santé canadiens traversent
chaque jour la frontière de Windsor (Ontario) à
Detroit (Michigan) pour travailler dans le système
médical américain et que les entreprises
américaines qui produisent des équipements de
protection individuelle reçoivent les intrants
matériels nécessaires de producteurs canadiens.
« Le niveau d'intégration de nos deux
économies va dans les deux sens », a
déclaré M. Trudeau, ajoutant :
« Ce serait une erreur de créer des blocages ou de
réduire le volume des échanges de marchandises et
de services essentiels, y compris les produits médicaux,
à travers notre frontière. »
La ministre des Affaires intergouvernementales,
Chrystia Freeland, a déclaré :
« Je tiens à assurer aux Canadiens que notre
gouvernement — comme l'a démontré notre
action — est prêt à faire tout ce qu'il
faut pour défendre l'intérêt
national. »
Pour sa part, le premier ministre de l'Ontario,
Doug Ford, a exprimé à maintes reprises sa
« déception » face à
cette décision. « Je ne peux exprimer à
quel point je suis déçu que le
président Trump ait pris cette
décision », a-t-il
déclaré durant son point de presse. Le premier
ministre du Québec, François Legault, a fait
écho à ce sentiment en soulignant l'importance
pour les provinces d'être autosuffisantes en
matière d'équipements médicaux.
« Je ne vais pas compter sur le président Trump,
je ne vais plus jamais compter sur un premier ministre ou sur toute
autre province ou pays », a-t-il
déclaré.
Au coeur des relations commerciales
Il est assez dégoûtant de
voir et entendre ceux qui prétendent représenter
le Canada faire comme si le Canada était
indépendant des États-Unis et un partenaire
commercial égal. Ils étalent leur ignorance des
vérités historiques quand ils cherchent ainsi
à forcer les gens à croire qu'ils
représentent les « intérêts
canadiens » et non ceux de l'oligarchie
financière mondiale.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) a résolu la question de la
nature des relations canado-américaines dans les
années 1970, peu après sa fondation.
À cette époque, certains proclamaient que le
Canada était une nation opprimée et que la lutte
pour l'indépendance était la question principale
pour le peuple canadien. D'autres qualifiaient le Canada de puissance
impérialiste et disaient que la contradiction principale
était entre la bourgeoisie et la classe ouvrière.
Dans son analyse, le PCC(M-L) a
souligné la nécessité de faire des
distinctions claires :
- entre colonies au sens propre et ce qu'on
pourrait appeler colonies dérivées ;
- entre les propriétaires mondiaux de
la richesse sociale, ce qu'on appelait la grande bourgeoisie, et les
propriétaires de la richesse sociale locale ou nationale
appelée bourgeoisie nationale ;
- entre dépendance et
indépendance ; et
- entre un État oppresseur et un
État opprimé.
Caractériser
le Canada comme une colonie au sens propre, un pays occupé
par une population colonisatrice européenne, signifie que
l'État est opprimé. Le PCC(M-L) a
rappelé les faits à ce sujet. Le Canada a
été établi en tant que colonie dans
les années 1790 dans le style des colonies
établies avec des États oppresseurs. Dire que le
Canada était une colonie au sens propre et que
l'État canadien était un État
oppresseur n'est pas contradictoire. Un État peut
être un État dépendant comme celui du
Canada, tout en étant un État oppresseur. Il n'y
a pas de contradiction là non plus.
Une autre thèse
réfutée par l'enquête et l'analyse du
PCC(M-L) est celle qui soutient que la question de
l'indépendance ou de la dépendance du Canada est
liée à la question de savoir si une
révolution démocratique bourgeoise a eu lieu ou
non.
Le PCC(M-L) a souligné que le
succès ou l'échec d'une révolution
démocratique bourgeoise ne décide pas de la
question de savoir si le Canada a un État opprimé
ou non, si le Canada est dépendant ou non et si le Canada
est une colonie au sens propre ou non. Au Canada, une
révolution démocratique contre la puissance
coloniale n'a jamais eu lieu, et au Québec, les Britanniques
ont réprimé et étouffé la
république naissante, empêchant la
révolution démocratique d'avoir lieu.
Le PCC(M-L) a souligné qu'à
partir de la conquête coloniale britannique de la
Nouvelle-France dans les années 1760, les
colonialistes britanniques ont établi le mode de production
capitaliste dans ce qui est aujourd'hui le Québec, tout en
conservant certains aspects du féodalisme qui avaient
été importés de la France
féodale prérévolutionnaire.
Après le revers que leur a
infligé la Révolution américaine
en 1776, les colonialistes britanniques ont
implanté les « loyalistes de l'Empire
uni » expulsés dans ce qui est maintenant
le Canada. Ce fut fait dans le but de consolider la position coloniale
britannique en Amérique du Nord britannique.
Les colonialistes britanniques ont
établi un État oppresseur à York
(région de Toronto) dans les années 1790
avec un mode de production capitaliste dans tout le Haut-Canada et
partout où il s'est étendu. Le système
socio-économique et les formes politiques de la bourgeoisie
anglaise ont été étendus à
ce que l'on appelle aujourd'hui le Canada sur lequel elle
régnait.
L'autre élément de la
désinformation de l'élite dominante du Canada et
de ses gouvernements, ses médias et sa base sociale porte
sur l'histoire du passage du capitalisme au Canada au stade de
l'impérialisme, le stade suprême du capitalisme,
le développement de la grande production industrielle en
capitalisme monopoliste et la fusion des propriétaires de la
richesse sociale industrielle et financière en une
oligarchie financière qui envoie sa richesse sociale dans le
monde entier à la recherche du profit maximum.
Dès les années 1790
et surtout depuis 1867, l'État a joué un
rôle majeur dans l'établissement au Canada d'un
système socio-économique capitaliste auquel se
superposent des monopoles. Les principales branches de la grande
industrie au Canada sont le produit de l'importation de richesses
sociales, principalement en provenance de Grande-Bretagne et,
après le début du XXe siècle, des
États-Unis.
Avec le début de la crise
générale de l'impérialisme mondial
pendant et après la Première Guerre mondiale, le
capitalisme monopoliste d'État est apparu au Canada,
particulièrement dominant dans les secteurs manufacturier,
minier et forestier, comme la caractéristique globale du
système économique, ce qui signifie que le
système socio-économique est devenu capitaliste
monopoliste d'État, c'est-à-dire un
système impérialiste dominé par les
monopoles, principalement des multinationales impérialistes
américaines. Dans ce système, l'État
fonctionne comme un comité exécutif des plus
puissants propriétaires de richesses sociales qui, ensemble,
financent, dirigent, contrôlent et, d'une manière
générale, sont actifs dans, et dominent, les
secteurs économiques clés et envoient les
richesses sociales qu'ils possèdent et contrôlent
dans le monde entier, à la poursuite incessante du profit
maximum.
Dans cette situation, l'État canadien
est un État oppresseur dans le système
impérialiste mondial des États. Toutefois, le
Canada présente des caractéristiques qui se
maintiennent depuis ses débuts coloniaux. Son
impérialisme dépend des membres les plus
puissants du système impérialiste
d'États et son État est dominé par
l'impérialisme américain.
Aujourd'hui, en raison de la mondialisation
néolibérale et de la lutte de
l'impérialisme américain pour
l'hégémonie mondiale, l'économie et
l'État canadiens ne sont pas seulement dominés
par l'impérialisme américain, mais sont
intégrés dans ses cartels mondiaux et son
économie de guerre.
Matière à
réflexion
Le PCC(M-L) a fait cette analyse
économique et historique du Canada avec la participation de
milliers de personnes de tous les horizons au début des
années 1970. Il a établi que la base
sociale de la réaction et de l'élite dominante au
Canada est la classe sociale impérialiste, l'oligarchie
financière. L'élite dominante comprend des
Canadiens possédant une grande richesse sociale et ceux qui
sont une extension de l'oligarchie financière
impérialiste américaine. L'élite
dominante possède, contrôle et monopolise la
majeure partie de l'économie. Elle contrôle les
principaux moyens de production et exproprie la valeur
ajoutée produite par les travailleurs canadiens.
Au Canada, ce que l'on
pourrait appeler une classe nationale de propriétaires de
richesse sociale, une bourgeoisie nationale, est extrêmement
faible et s'est avérée incapable de lutter contre
l'oligarchie financière dominante
intégrée au système
impérialiste d'États sous contrôle
américain.
Au Canada, la classe des propriétaires
de richesse sociale n'ayant qu'un marché
intérieur et une production de biens et services
destinée à ce marché
intérieur est dominée par l'oligarchie
financière et l'impérialisme
américain. Cette classe de propriétaires
canadiens de richesse sociale pour le marché
intérieur ne peut pas maintenir une existence
indépendante parce que l'oligarchie financière
qui détient le contrôle est la base de la
domination impérialiste américaine du Canada.
L'élite dominante de l'oligarchie
financière est totalement réactionnaire et ne
permet pas que le pouvoir de l'État soit utilisé
pour favoriser les peuples du Canada. C'est pourquoi, pour mener
efficacement leurs luttes, les travailleurs canadiens doivent tenir
compte de l'oligarchie financière réactionnaire
constituée des grands propriétaires de la
richesse sociale et des impérialistes américains
et leur système d'États. Les porte-parole des
arrangements actuels cachent cette réalité en
présentant les représentants du gouvernement
comme des représentants du «
Canada » et des «
Canadiens », alors qu'en fait, ils
représentent l'oligarchie financière dominante et
l'impérialisme américain.
Ce que révèle la crise
actuelle est matière à réflexion. La
classe ouvrière canadienne et d'autres couches de la
population peuvent-elles se rallier à cette soi-disant
guerre anti-pandémique que le gouvernement du Canada
déclare mener au nom de la nation ? Qu'est-ce que
cela signifie lorsque le premier ministre et d'autres ministres du
gouvernement du Canada et les premiers ministres du Québec
et des provinces disent qu'ils sont en train de régler les
problèmes avec les impérialistes
américains ? Que négocient-ils et qui
cela favorise-t-il ? Qu'est-ce que cela signifie lorsque les
premiers ministres de l'Ontario et du Québec disent que
c'est important pour eux que l'Ontario et le Québec soient
autosuffisants en matière d'équipements
médicaux quand, dans les faits, aucune fabrication de la
moindre importance n'est indépendante des
impérialistes américains et ne permet de prendre
des décisions qui favorisent les
intérêts nationaux du Canada ?
Pour être vraiment
indépendant, il faut être indépendant
du système impérialiste d'États sous
contrôle américain et de son économie
de guerre. Être véritablement
indépendant signifie avoir le courage de s'opposer
à l'oligarchie financière qui est
complètement intégrée à
l'impérialisme américain et qui est
elle-même sujette à des rivalités pour
servir des intérêts privés
étroits.
Une nouvelle direction qui n'est plus sous ce
contrôle appelle les Canadiens à prendre les
choses en main.
La crise de la pandémie
révèle qu'une alternative est non seulement
nécessaire, mais possible avec de l'organisation, de
l'audace et une pensée claire.
- Louis Lang -
Le 3 avril 2020, le premier
ministre Trudeau a annoncé que son gouvernement avait
signé une entente avec Amazon Canada pour la distribution
d'équipements médicaux tels que les masques, les
gants et les respirateurs nécessaires dans toutes les
provinces et territoires.
Le premier ministre n'a pas
précisé la valeur du contrat, mais un
communiqué du gouvernement publié le
même jour nous informe qu'Amazon fournira ce service aux
Canadiens au prix coûtant, sans profit.
Mike Strauch, directeur d'Amazon Canada, a
déclaré dans un communiqué :
« L'équipe d'Amazon Canada est fière de
s'associer au gouvernement du Canada en tirant parti de notre
réseau de distribution et de nos partenaires de services de
livraison pour expédier des fournitures essentielles aux
professionnels de la santé de première ligne
partout au pays. »
Cette
décision est inquiétante en ce moment parce
qu'elle place les moyens de répondre aux besoins des
Canadiens à une société
étrangère et où il est plus que jamais
nécessaire de compter sur nos propres ressources. Les
premiers ministres et les représentants des gouvernements de
tout le pays ne cessent de répéter dans leurs
conférences de presse quotidiennes que l'une des grandes
leçons apprises jusqu'à présent est
que nous devons compter sur nos propres ressources pour produire et
livrer l'équipement dont nous avons besoin pour permettre
aux travailleurs de première ligne d'accomplir leurs
tâches de façon aussi sécuritaire que
possible.
Malgré cette expérience, le
gouvernement Trudeau a confié cette tâche
à Amazon, le monopole géant américain
connu pour avoir créé une situation
précaire pour ses propres employés
d'entrepôt par son mépris pour leur
santé et la sécurité et qui a
brutalement réprimé toutes les tentatives de
syndicalisation dans ses entrepôts.
Pas plus tard que la semaine dernière,
Amazon a licencié un employé de
l'entrepôt de Staten Island, dans l'État de New
York, qui a dirigé un débrayage pour faire valoir
les craintes que les travailleurs puissent être
exposés au coronavirus. Des rapports récents
indiquent que les travailleurs de cette installation
prévoient déclencher une grève le
lundi 13 avril pour exiger qu'Amazon ferme temporairement pour
des raisons sanitaires les entrepôts où il y a des
cas confirmés de COVID-19 et accorde des congés
de maladie payés à tous les travailleurs. Les
travailleurs de plus de 50 entrepôts d'Amazon aux
États-Unis ont été
déclarés positifs pour la COVID-19. Le
débrayage prévu pour le 13 avril serait
la deuxième fois en deux semaines que les travailleurs sont
obligés d'agir pour assurer de bonnes conditions de travail
et pour défendre leur santé et leur
sécurité.
C'est à cette multinationale que
Trudeau confie la gestion de la distribution de l'équipement
essentiel dont les travailleurs de première ligne ont besoin
dans tout le pays, elle qui a montré que son
modèle commercial est basé sur la
réalisation du profit maximum en faisant fi des droits des
travailleurs.
L'affirmation qu'Amazon offrira ce service
« à prix coûtant, sans
profit », soulève également de
nombreuses questions. Tout le monde sait qu'Amazon profite grandement
de l'énorme augmentation des commandes en ligne et que tous
ses entrepôts et centres de distribution fonctionnent
à plein régime, alors l'affirmation de M. Trudeau
qu'Amazon n'en profitera pas est ridicule.
Le plus ironique dans cette affaire est que le
réseau de distribution d'Amazon au Canada comprend Postes
Canada et Purolator, un important service de messagerie canadien qui
appartient à Postes Canada. Cela signifie qu'Amazon
dépend de Postes Canada et de son vaste réseau de
distribution pour la dernière étape de ses
livraisons. La question évidente pour M. Trudeau est
pourquoi Postes Canada n'est-elle pas elle-même
chargée de gérer la livraison de tout ce
matériel important ?
Postes Canada possède le plus grand
réseau de distribution au Canada, avec une
capacité de livraison dans toutes les grandes et petites
villes. Les postiers ont toute l'expérience et le
savoir-faire pour mener à bien cette tâche
rapidement et efficacement.
Ce n'est pas un secret. Pour toutes les
élections fédérales ou provinciales,
les travailleurs et travailleuses des postes sont organisés
en équipes hors site, dans les entrepôts
d'Élections Canada, pour envoyer des millions de colis
comprenant tout le nécessaire pour ouvrir des bureaux de
scrutin dans toutes les circonscriptions à travers le
Canada. Cela signifie des ordinateurs, du matériel de
bureau, des manuels et toute la documentation nécessaire au
déroulement des élections. Les travailleurs et
travailleuses des postes ont effectué ce travail
élection après élection sur place, ce
qui a grandement facilité le travail d'Élections
Canada.
Les travailleurs
et travailleuses des postes ont également
été organisés en équipes
hors site pour travailler à l'imprimerie du
ministère de l'Approvisionnement et des Services pour la
distribution nationale des chèques de pension du Canada et
des remboursements pour la TPS. Cette rotation du courrier aux fins de
distribution partout au Canada est également
effectuée sur place dans les bureaux de Revenu Canada durant
la période des impôts.
Cette force productive massive
est disponible pour servir la société canadienne,
mais l'élite dominante a l'intention de détruire
le service postal par la privatisation et aussi par la
déréglementation pour permettre à des
intérêts privés de s'enrichir avec les
composantes rentables du service postal. En confiant à
Amazon la responsabilité de ce travail si crucial pour
l'intérêt national, le gouvernement Trudeau admet
sans le vouloir qu'il entend détruire toute partie des
forces productives qu'il ne peut pas contrôler.
Le premier ministre Trudeau continue de parler de
l'importance de l'unité de tous les Canadiens et de dire que
nous sommes tous dans le même bateau, mais ses actions
prouvent clairement que son gouvernement n'a pas vraiment à
coeur les intérêts des travailleurs et de tous les
Canadiens. Face à cette pandémie, on ne peut pas
être assuré qu'il prendra les décisions
importantes nécessaires qui favorisent la grande
majorité des Canadiens.
- Steve Rutchinski -
La semaine dernière, au nom de la
transparence envers le public, le gouvernement ontarien a
publié sa modélisation de l'évolution
de la COVID-19. Selon le communiqué de presse :
« La province fait preuve d'une transparence totale
à propos des conséquences si les Ontariens,
à l'exception des travailleurs essentiels, ne respectent pas
les consignes visant à rester à la maison et
à garder ses distances avec les autres. »
Le communiqué ajoute : « Sans les mesures
déjà prises par le gouvernement,
quelque 300 000 Ontariens et Ontariennes auraient
contracté la COVID-19 à ce jour et
environ 6 000 d'entre eux seraient
décédés de la maladie. Grâce
à des mesures de santé publique opportunes,
l'Ontario a évité des conséquences
beaucoup plus graves, prévenant à ce jour
environ 220 000 cas et 4 400
décès. »
Nul doute
que les projections sont impressionnantes, mais spéculer sur
le taux de mortalité potentiel, applaudir ses propres
actions et préparer le terrain pour jeter le blâme
de tout ce qui va se produire sur tous ceux qui « ne
respectent pas les consignes visant à rester à la
maison et à garder ses distances avec les
autres » « à l'exception des
travailleurs essentiels » est tout sauf de la
transparence !
Ce genre de discours est une diversion qui vise
à priver le peuple de sa propre conception du monde et de
son point de référence qui lui permettent
d'examiner ce qui est révélé par la
crise de la pandémie, et à justifier les pouvoirs
policiers comme « la solution ». Le
règlement de l'Ontario 116/20, par exemple,
adopté le 1er avril en vertu de la Loi
sur la protection civile et la gestion des situations d'urgence,
suspend les conventions collectives des travailleurs de la
santé dans les hôpitaux et les centres de soin de
longue durée et autorise les conseils de santé
à agir de façon arbitraire et avec
impunité pour ce qui est de la réaffectation des
travailleurs. Pourquoi ? Les travailleurs de la
santé aux premières lignes ne remuent-ils pas
ciel et terre pour fournir les services de santé
à tous ceux dans le besoin, comme ils l'ont fait pendant la
crise du SRAS ? Comme l'a dit la présidente de
l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario,
Vicki McKenna : « Nous ne sommes pas un obstacle
à une réponse coordonnée et
adaptée à la pandémie, nous faisons
partie de la solution ».
Sans la mobilisation du facteur humain/conscience
sociale de la classe ouvrière et de ses organisations pour
faire face à la crise de la pandémie, tout ce qui
reste sont les pouvoirs de police, la répression et le rejet
du blâme sur les travailleurs et le peuple.
En vertu des mesures d'état d'urgence,
des voitures ont été
arrêtées dans la région de Toronto et
chacun de leurs passagers qui ne sont pas du même foyer ont
eu une contravention de 700 $ et plus pour ne pas avoir
pratiqué la « distanciation
sociale ». D'autres personnes ont
été interpellées par la police parce
qu'elles n'avaient pas de carte d'identité. Un homme
d'Orléans a reçu un avertissement d'un agent de
police municipal parce qu'il jouait au soccer avec son fils autiste de
quatre ans sur un terrain vacant. Un autre a reçu un
avertissement pour avoir promené son chien, tout cela au nom
d'aplanir la courbe de la COVID-19.
Qui, en
revanche, rendra des comptes pour le nombre limité de tests
de dépistage de la COVID-19 ou pour les délais
inacceptables dans l'obtention des résultats ?
Pourquoi n'y a-t-il pas suffisamment de laboratoires,
d'équipement de protection individuelle,
d'équipement de ventilation pour les travailleurs de la
santé ? Qui est responsable du fait qu'avant
même la crise de la pandémie plus d'un millier de
personnes par nuit étaient traitées dans les
corridors des hôpitaux parce que ceux-ci étaient
au maximum de leur capacité ?
La pandémie met en lumière
le fait que la réorganisation de la
société en fonction de l'offensive antisociale
des riches a miné et même complètement
brisé le tissu social, l'infrastructure et la production
industrielle nécessaires au bien-être du peuple et
de la société.
Les riches et leur système de partis
cartels ont imposé une offensive antisociale à la
société et créé une
situation où 46 % des
infirmières dans les hôpitaux affirment qu'elles
n'ont pas accès à l'équipement de
protection individuelle pour évaluer et soigner les patients
pour la COVID-19. Et pourtant, ils blâment le peuple et
applaudissent les pouvoirs policiers mis de l'avant comme «
solution ».
Certaines personnes et organisations, telles que
Green Jobs Oshawa, une coalition de travailleurs, de dirigeants
communautaires, d'environnementalistes, de défenseurs des
travailleurs et de la justice sociale exhortent le gouvernement
à faire de l'usine GM d'Oshawa une
société d'État afin qu'elle soit
réoutillée pour une production
bénéfique pour la société
telle que répondre aux besoins du Canada en protection
individuelle et en équipement médical. C'est une
mesure qui aurait dû être prise il y a longtemps.
Ils disent que le complexe manufacturier de GM couvre une superficie
de 10 millions de pieds carrés et
que 90 % de l'usine est inutilisée.
La pandémie de la COVID-19 illustre que
la société axée sur le mode depayer
les riches ne réussit pas à répondre
aux besoins humains d'une société moderne. Le
gouvernement fédéral, par exemple, s'engage de
façon éhontée à
expédier de l'eau embouteillée aux
communautés autochtones pour promouvoir le lavage de mains
et des tentes pour que les gens vivant dans des logements insalubres et
surpeuplés puissent «
s'auto-isoler ». Et s'il n'y a pas de ressources de
santé ? Rien de plus simple ! Envoyez
l'armée construise des hôpitaux de fortune et
déclarez un état d'urgence dans des
communautés autochtones isolées et continuez
d'ignorer les conditions sociales sous-jacentes !
Quel est le plan de match lorsque la
période d'urgence prendra fin ? Est-ce que ce sera
d'intensifier les pouvoirs policiers et de blâmer le peuple
tout en ne rendant pas de comptes pour les conditions sociales, y
compris le refus de faire des tests de dépistage rigoureux
et d'identifier rapidement les personnes infectées et celles
avec qui elles ont été en contact, tel que
recommandé par l'Organisation mondiale de la
santé ?
Les travailleurs et le peuple doivent activement
assumer leur responsabilité sociale et s'organiser, eux et
leurs collectifs, en tant que force de changement qui met fin
à la propagation du virus et oeuvre à changer la
direction de la société en faveur du
bien-être du peuple.
- T. Sullivan -
Dans les jours et les semaines qui ont
précédé l'éclosion des
premiers cas de la COVID-19 au Canada, les nouvelles étaient
remplies de déclarations exprimant la confiance. Ces
déclarations se sont dissipées ou ont
été noyées dans la
réalité de cette crise en
développement. On n'entend plus le discours vantant
« à quel point le Canada est bien
préparé pour affronter la bataille qui
vient », alors que des mesures de plus en plus
sévères sont mises en oeuvre et que les
prédictions d'une amélioration
s'étalent maintenant sur des semaines et des mois de plus.
La suggestion qui ne cesse d'être
répétée, c'est que si on n'arrive pas
à contrôler cette crise, c'est à cause
des Canadiens qui ne comprennent pas le besoin de la distanciation
sociale. On suggère qu'ils sont responsables de la
propagation de la maladie.
Le premier ministre Trudeau fait des
déclarations quotidiennes au sujet de l'intervention
médicale et des mesures prises pour protéger et
soutenir l'économie et les conférences de presse
semblent être régulièrement suivies de
nouvelles mesures policières et de menaces. Des milliards et
des milliards de dollars sont annoncés dans un ensemble de
règles et de programmes à n'y rien comprendre et
en constante évolution, tels que l'«
assouplissement quantitatif », de sorte que personne
ne peut vraiment déterminer ce qui se passe et quelles
seront les conséquences de ces dépenses.
Il y a toutefois une chose qui ressort assez
clairement : les principaux intérêts
financiers s'enlignent tous pour faire un coup d'argent avec cette
crise. Il n'y a sans doute rien qui le démontre plus
clairement que l'annonce récente qu'au milieu d'une
surabondance de pétrole dans le monde qui fait chuter les
prix, le gouvernement de Jason Kenney en Alberta dépensera
1,5 milliard de dollars et allouera 6 milliards de dollars en
garanties de prêts pour financer la construction du pipeline
Keystone XL.
Pendant ce
temps, les travailleurs de tout le pays subissent les
conséquences de décennies de coupures, de
fermetures et de privatisations qui ont privé le
système de santé de sa capacité
à répondre adéquatement aux besoins de
la population - tant ceux qui travaillent pour mettre fin à
la crise que ceux qui en sont devenus les victimes. Ils font
connaître leurs revendications, parlent en leur propre nom et
exigent que leurs besoins soient satisfaits afin de pouvoir redresser
la situation.
Les travailleurs doivent intensifier leur combat
et jouer leur rôle de dirigeants et de décideurs
dans cette bataille. La pression sur eux augmente à mesure
que la crise prend de l'ampleur. Les travailleurs essentiels sont
maintenant proclamés des héros qui doivent se
mettre à l'ouvrage et sauver des vies. Leur rôle
est de sauver la situation et de réparer les dommages qui
ont été infligés à la
société par l'offensive antisociale
néolibérale. Quand ce sera fini, il est
à prévoir qu'ils seront appelés
à faire plus de sacrifices au nom de
l'austérité, du service de la dette et d'autres
raisons qu'on ne manquera pas d'invoquer contre eux.
Les travailleurs doivent préserver les
percées qu'ils font en termes d'organisation et de lutte
pour des solutions aux problèmes auxquels ils sont
confrontés. C'est ce que tout le monde espérait
après la crise du SRAS, mais tout est revenu comme avant.
Bâtir sur les succès que nous réalisons
aujourd'hui et poursuivre sur la même voie, dans les
circonstances de l'après-crise, sera une
véritable contribution à la résolution
de la crise d'une manière qui
bénéficie aux travailleurs et les
prépare à de nouvelles avancées.
- Diane Johnston -
L'Entente sur les tiers pays sûrs a
été signée par le Canada et les
États-Unis en 2002 et est entrée en
vigueur en décembre 2004. En vertu de cette
entente, le Canada et les États-Unis se déclarent
l'un l'autre pays sûr pour les réfugiés
et ferment la porte à la plupart des demandeurs d'asile aux
frontières canado-américaines. C'est
précisément cette entente qui oblige les
demandeurs d'asile à franchir la frontière
canadienne de façon irrégulière pour
faire leur demande de statut de réfugié, sinon la
grande majorité d'entre eux se voient refuser
l'entrée aux postes frontaliers à la
frontière du Canada et des États-Unis. La plupart
des demandeurs d'asile entrent au Canada via l'État de New
York par le chemin Roxham, situé près de la
petite ville de Hemmingford, au Québec, en Estrie.
Le premier ministre Justin Trudeau a
déclaré aux Canadiens : « Le
Canada et les États-Unis annoncent une entente mutuelle
selon laquelle nous allons renvoyer les migrants irréguliers
qui tentent de traverser la frontière. »
Il a également déclaré :
« Ce sont, pour la plupart, des personnes qui sont
légalement aux États-Unis et c'est quelque chose
dont nous sommes confiants. Nous avons également
veillé à ce que nous soyons à l'aise
avec le traitement des réfugiés et des personnes
vulnérables. » Il a ajouté que
« cela fait partie d'un ensemble de nouvelles mesures
extrêmes destinées à arrêter
la propagation de la COVID-19 » et que ces mesures
étaient conformes aux « valeurs canadiennes en ce
qui a trait au traitement des réfugiés et des
personnes vulnérables ». La
frontière a été fermée aux
réfugiés le 21 mars et l'accord
signé entre le Canada et les États-Unis est d'une
durée de 30 jours et est renouvelable.
Le Canada est signataire de la Convention de 1951
relative au statut des réfugiés et a donc des
obligations juridiques internationales. Son refus d'autoriser la venue
de réfugiés au Canada peut également
contrevenir à la Convention contre la torture.
Environ une semaine avant la fermeture de la
frontière aux demandeurs d'asile, Jean-Pierre Fortin,
président de Syndicat des douanes et de l'immigration (SDI),
avait contacté les médias au sujet des
préoccupations concernant le fait que les personnes qui
traversent le chemin Roxham ne sont pas soumises à une
période de 14 jours d'isolement obligatoire,
ajoutant qu'il avait fait part de ses préoccupations au
ministre de la Sécurité publique, Bill Blair. Le
président du SDI avait également
informé qu'entre 60 et 80 demandeurs
d'asile par jour traversaient irrégulièrement le
Canada en provenance des États-Unis par le chemin Roxham. Il
avait également souligné que ces personnes
avaient souvent voyagé dans plusieurs pays avant d'arriver
au Canada et qu'elles avaient besoin d'aide. Des mesures devaient
être mises en place, soulignait-il, afin que les demandeurs
d'asile puissent entrer en toute sécurité et ne
pas infecter les citoyens canadiens. Sa suggestion était
qu'ils devraient être gardés dans des
installations temporaires sur place tout en étant
isolés et devaient recevoir des soins pendant cette
période par le personnel de Santé Canada ou de la
Croix-Rouge.
Avant la signature de l'entente mutuelle avec les
États-Unis, et comme justification pour celle-ci, tant le
premier ministre que la vice-première ministre
répétaient sans cesse que nous connaissons des
« temps exceptionnels » et que, par
conséquent, des « mesures
exceptionnelles » étaient
nécessaires. Ces demandeurs d'asile renvoyés aux
États-Unis risquent d'être placés dans
des centres de détention aux États-Unis dans des
conditions inhumaines, où leur santé et leur
sécurité sont sérieusement
menacées en raison de la surpopulation, où les
familles sont séparées et les personnes peuvent
être expulsées vers leur pays d'origine
où elles pourraient faire face à la torture ou
à la mort.
Au Canada, les droits sont
considérés comme des privilèges, qui
peuvent être accordés ou supprimés par
ceux qui détiennent le pouvoir. C'est
précisément dans des circonstances
exceptionnelles que les droits et obligations doivent être
respectés. Il n'y avait aucune menace ici de la part de ces
demandeurs d'asile si le gouvernement avait pris la
responsabilité de les isoler pendant une période
de 14 jours et de leur procurer le soutien médical
dont ils avaient besoin. Les Canadiens ne sont pas d'accord avec les
soi-disant valeurs canadiennes du premier ministre ni avec ce
traitement réservé aux
réfugiés. Ce qui se passe met
également en évidence la situation difficile dans
laquelle se trouve le Canada en raison de son intégration
aux États-Unis et l'absence d'une économie qui
suffit à ses besoins. Nous devons utiliser tous les moyens
à notre disposition pour condamner le gouvernement canadien
pour ce qu'il a fait et faire pression sur lui pour que la
frontière soit immédiatement rouverte aux
êtres humains les plus vulnérables du monde.
Les députés et les
sénateurs ont reçu respectivement une
augmentation salariale de 2,1 %
et 2,4 %. L'augmentation est entrée en
vigueur le 1er avril, jour du poisson d'avril. Le salaire de
base des députés est passé
de 178 900 $
à 182 600 $. Des agences de
presse rapportent que la loi exige que les sénateurs soient
payés 25 000 $ de moins que les
membres de la Chambre des communes, de sorte que les membres du
Sénat recevront
désormais 157 600 $ au lieu de
153 900 $.
Selon le site Parl.ca, les augmentations du
salaire des députés et des sénateurs
sont basées sur « la moyenne, en pourcentage, des
rajustements des taux des salaires de base, pour toute année
civile, issus des principales ententes conclues à
l'égard d'unités de négociation de
cinq cents employés et plus dans le secteur privé
au Canada ». La loi exige que les salaires de base de tous
les parlementaires soient arrondis à 100 $
près ». Qui fait partie de ces
« principales unités de
négociation » du secteur privé
est un mystère pour la plupart des Canadiens qui pensent que
la rémunération d'un député
devrait être équivalente à celle d'un
travailleur canadien ordinaire.
Cela pourrait peut-être aplanir le
terrain un tant soit peu entre les gouvernants et les
gouvernés.
Crise mondiale dans le
secteur pétrolier
Les agences de presse rapportent que
l'Organisation des pays exportateurs de pétrole plus la
Russie (OPEP+), lors d'une réunion virtuelle du 8
avril, a convenu en principe de réduire la production de
pétrole de 10 millions de barils par jour en mai et
juin. L'OPEP+ assouplirait alors les réductions
à 8 millions de barils par jour de juillet
à décembre et encore à 6
millions entre janvier 2021 et avril 2022. Une des
conditions à l'accord est que les producteurs de
pétrole en dehors de l'OPEP+ réduisent leur
production de 5 millions de barils par jour. Les pays non
membres produisent environ 60 % de
l'approvisionnement mondial et comprennent les États-Unis,
la Chine, le Mexique, le Canada, la Norvège et le
Brésil.
Les
ministres de l'énergie du G20 qui regroupe les «
plus grandes économies » ont tenu une
réunion extraordinaire par
vidéoconférence le 10 avril pour
débattre de l'accord de l'OPEP+. L'approvisionnement mondial
en pétrole a récemment augmenté,
principalement en raison du doublement de la capacité des
États-Unis à plus de 12 millions de
barils par jour en dix ans grâce à la fracturation
hydraulique qui capte le pétrole dans les schistes.
L'augmentation de l'offre mondiale a eu pour effet de
réduire considérablement les prix du
marché du pétrole, qui est passé en
dessous de ce qui est soutenable pour de nombreux producteurs. La
pandémie de COVID-19 a encore fait baisser la demande,
créant une situation où le stockage du
pétrole n'est plus possible et des réductions de
production devront se faire avec ou sans coordination internationale.
Le communiqué de presse du 10
avril publié à la suite de la réunion
extraordinaire des ministres de l'énergie du G20 ne contient
aucun engagement, seulement une vague déclaration de soutien
à la « stabilisation des marchés de
l'énergie ». Le communiqué se
lit en partie : « Dans le but de soutenir la reprise
économique mondiale et de protéger nos
marchés de l'énergie, nous nous engageons
à travailler ensemble pour élaborer des actions
stratégiques concertées [...]. Nous constatons
chez certains producteurs une volonté de stabiliser les
marchés de l'énergie. Nous reconnaissons
l'importance de la coopération internationale pour assurer
la résilience des systèmes
énergétiques. » Cliquer ici
pour le communiqué au complet.
Le président américain
Donald Trump insiste sur le fait que les réductions de la
production américaine ne se produiront que sous l'effet des
forces du marché et non par décret
gouvernemental. Sa fanfaronnade s'accompagne de la menace
d'éliminer les importations de pétrole aux
États-Unis en instituant un tarif pétrolier
suffisamment élevé pour maintenir les prix du
pétrole américain à l'écart
du prix mondial plus bas. Selon les agences de presse, le ton de cette
sortie publique de Trump est différent de celui des
représentants américains dans les
réunions mondiales privées où les
États-Unis semblent désireux de conclure un
accord. Cela est confirmé en public par le fait que des
factions puissantes de l'oligarchie financière
américaine demandent une sorte de réduction
mondiale coordonnée de la production de pétrole,
y compris même aux États-Unis.
Quoi qu'il en soit, les discussions sont
secrètes et seules certaines personnes sont
autorisées à en connaître les
détails. Comme pour les discussions en coulisses au Canada
sur les subventions gouvernementales à l'industrie
pétrolière privée, le peuple n'est pas
au courant des concessions mutuelles des oligarques du
pétrole et de leurs représentants politiques. Le
marchandage peut inclure des questions très
préoccupantes pour le peuple, telles que la lutte actuelle
contre la pandémie de COVID-19 et la
disponibilité d'équipements de protection
individuelle et même des questions de guerre et de paix.
Bloomberg News rapporte avoir vu le projet
d'accord de l'OPEP+, qui n'a pas été
officiellement publié ou approuvé par le G20. La
Russie aurait accepté de réduire sa production
de 2 millions de barils par jour et l'Arabie saoudite
de 4 millions. En avril, l'Arabie saoudite avait atteint le
record de 12,3 millions barils par jour pour ensuite se
stabiliser à 8,3 millions. La Jornada
rapporte que le Mexique et les États-Unis sont parvenus
à un accord basé sur une réduction de
100 000 barils par jour par le Mexique, qui réduira sa
production de 1,7 à 1,6 million de barils par jour, le
maximum qu'il dit être disposé à faire.
Le Mexique s'est dit prêt à résister
à la pression de couper 400 000 barils par jour, soit 23
pour cent de sa production. Le président mexicain
Andrés Manuel Lopez Obrador a dit, après avoir
parlé au président Trump, que le
président américain lui a proposé de
réduire la production américaine d'un autre 250
000 barils par jours pour « compenser » pour ce que
le Mexique n'a pas pu faire.
Les autres membres de l'OPEP+ n'ont pas encore
décidé ce qu'ils feront.
Pour garantir le respect des cibles de
réduction, un projet de communiqué
envoyé aux pays membres du G20, et diffusé avant
la réunion de l'OPEP+ le 9 avril, indique une
intention de créer un groupe spécial
chargé de surveiller la mise en application. Le groupe
surveillerait non seulement le respect des accords, mais proposerait
également aux ministres de l'énergie du G20
« de nouvelles mesures correctives si
nécessaire ». Au cours des
dernières années, l'OPEP+ a réussi
à garantir le respect des niveaux de production convenus,
mais cela a commencé à déraper
à mesure que les prix du marché du
pétrole chutaient sous la pression de l'augmentation de la
production à partir des gaz de schiste aux
États-Unis.
À lire dans Le
Marxiste-Léniniste du 14 avril 2020
Notes sur le secteur de l'énergie
Rivalités
inter-impérialistes et inter-cartel pour le
contrôle du secteur de l'énergie
|
|
Palestine
Manifestation le 19 mars 2020 devant les bureaux du Comité
international de la Croix rouge à Gaza pour exiger la
protection des prisonniers politiques palestiniens
La crise mondiale de la COVID-19 fait ressortir
à la fois le meilleur et le pire de l'humanité.
Le meilleur exemple en est la Palestine dont le peuple
héroïque marque cette année 72
années de résistance inébranlable
à l'occupation, à la dépossession et
à l'anarchie imposées par l'occupation
israélienne. Alors que la pandémie mondiale exige
que l'humanité entière se montre à la
hauteur de la situation, les réactionnaires sionistes
utilisent la crise comme un moyen de poursuivre leur
génocide contre le peuple palestinien.
Dans une lettre
adressée le 2 avril au président du Conseil de
sécurité de l'ONU, le Dr Riyad Mansour, ministre
et observateur permanent de l'État de Palestine
auprès des Nations unies, a souligné que les
crimes contre le peuple palestinien se poursuivent sans
relâche pendant la pandémie.
Mansour rapporte qu'« un état d'urgence a
été déclaré [en Palestine]
et le pays est en confinement en vue d'endiguer la propagation du
virus, de protéger notre population et d'assurer son
bien-être. Malgré les ressources
limitées et les difficultés et restrictions
déjà existantes sous l'occupation
illégale d'Israël, nos institutions nationales
déploient tous les efforts possibles pour
répondre à cette crise sanitaire et à
son immense impact humanitaire et socio-économique.
Malheureusement, en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est,
Israël exploite l'état d'urgence et le confinement
pour accélérer ses plans de colonisation
illégale par des colons, notamment en poursuivant la
démolition de maisons palestiniennes, la destruction des
récoltes et le transfert forcé de familles
palestiniennes. En même temps, les raids militaires dans les
zones palestiniennes se sont poursuivis, tout comme les attaques des
colons israéliens contre des civils palestiniens, minant
dans de nombreux cas les efforts de lutte contre la
pandémie. [...] La construction et l'expansion des colonies
israéliennes et les menaces d'annexion se sont poursuivies
sans relâche. »
Israël poursuit les arrestations violentes de jeunes
Palestiniens (à gauche) et la destruction des foyers
palestiniens (à Rommana).
D'autres crimes commis par les occupants
israéliens ont directement miné les efforts
palestiniens pour contenir la propagation du virus. Ces crimes
comprennent la destruction d'un centre de santé en
construction et la détention de travailleurs palestiniens
qui désinfectent les installations publiques et de ceux qui
participent aux efforts d'éducation du public, et des
agressions contre des Palestiniens qui travaillent dans des
comités d'urgence locaux créés pour
aider à détecter les cas de coronavirus. Des
actes répétés de crachats par des
dizaines de soldats israéliens sur les voitures, les murs et
les seuils de porte de Palestiniens pour intimider les
résidents au milieu de l'épidémie de
la COVID-19 ont également été
signalés.
Des travailleurs palestiniens désinfectent (à
gauche); centre de dépistage de la COVID-19 à Gaza
Les inquiétudes face à
l'incarcération massive de Palestiniens par Israël
ont augmenté pendant la pandémie. Mansour informe
qu'« Israël refuse de répondre aux appels
à la libération de plus de 5 000 Palestiniens,
dont 180 enfants et 43 femmes, qu'il détient actuellement en
captivité dans ses prisons et centres de
détention, malgré le fait que quatre prisonniers
palestiniens aient été exposés
à un employé israélien dans un centre
d'interrogatoire, qui a été
diagnostiqué comme ayant la COVID-19 [...] Les
prisons israéliennes sont surpeuplées, manquent
de normes minimales de santé et de
sécurité, et souffrent de mauvaises conditions,
dont l'obligation pour les prisonniers de payer leurs propres soins
médicaux et une négligence médicale
flagrante. Tout cela a poussé des prisonniers à
faire plusieurs grèves de la faim ces dernières
années. Des dizaines de prisonniers palestiniens souffrent
également de maladies graves ou chroniques et ont besoin de
soins médicaux urgents. Pour aggraver les choses,
Israël a renvoyé tous les médecins et
infirmières qui soignaient auparavant des prisonniers
palestiniens, ne laissant qu'une seule infirmière par
prison, un autre acte évident de négligence
médicale.
Oeuvre de sable « Rester chez
soi »
|
« En cette période de crise,
les Palestiniens sont également confrontés
à une autre conséquence de cette occupation qui
dure depuis des décennies : un système de
santé délabré et
sous-équipé en infrastructure et des
installations sanitaires médiocres, une pénurie
de fournitures et des équipements inadéquats.
Avec seulement 1,23 lit pour 1 000 personnes, 2 550 médecins
actifs, moins de 20 spécialistes en soins intensifs et moins
de 120 ventilateurs dans tous les hôpitaux publics, la
Cisjordanie sera confrontée à une catastrophe de
santé publique si le virus se propage davantage. Et, alors
que la situation des soins de santé y est sombre, celle de
la bande de Gaza est catastrophique.
« Comme l'a noté le BCAH [le
Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies]
le 26 mars, 'bien que le nombre actuel de cas
détectés reste relativement faible, la
capacité du système de santé
palestinien à faire face à une augmentation
attendue des cas de la COVID-19 est gravement entravée par
des défis de longue date et des pénuries
critiques ... la situation est particulièrement grave dans
la bande de Gaza'. Pour une population de près de 2 millions
d'habitants, dont la moitié sont des enfants, Gaza ne
dispose que de 56 respirateurs pour adultes, dont certains sont en
mauvais état ou déjà
utilisés, 60 lits en unité de soins intensifs et
700 unités d'équipement de protection
individuelle. » Les informations du 8 avril indiquent que
Gaza n'a plus de trousses de dépistage de la COVID-19.
Le 1er avril, le Centre juridique de Gisha pour
la liberté de circulation a publié un
communiqué de presse exigeant qu'Israël prenne des
mesures immédiates pour protéger la
sécurité alimentaire et prévenir
l'effondrement économique dans la bande de Gaza, y compris
la suppression des « restrictions en cours
imposées par Israël à
l'entrée des équipements et matériaux
soi-disant 'à double usage' pour lesquels il existe un
besoin urgent dans les secteurs de l'agriculture et de la
pêche à Gaza, et pour permettre la sortie des
produits alimentaires fabriqués à Gaza pour la
vente en Cisjordanie. »
(Photos:
Quds News, O. Daibes, M. Fathi)
À titre
d'information
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur
général de l'Organisation mondiale de la
santé (OMS) a souligné deux dates importantes
lors de ses séances d'information
régulières la semaine dernière.
S'exprimant le 9 avril, le Dr Tedros a
noté que l'OMS marquerait le 10 avril
le 100e jour puisqu'elle a été
notifiée le 1er janvier des premiers cas de
« pneumonie de cause inconnue » en Chine.
Il a décrit le plan d'action intensif entrepris depuis lors
par l'OMS pour mettre en place l'organisation et l'infrastructure
nécessaires pour lutter contre
l'épidémie et sonner l'alarme dans tous les pays.
Il a souligné les cinq domaines clés dans
lesquels ses efforts continuent d'être
concentrés :
- aider les pays à renforcer leurs
capacités de préparation et de réponse
- travailler avec des experts, des partenaires
dans les médias, la technologie et d'autres secteurs, pour
fournir des conseils de formation, des informations précises
et lutter contre la désinformation
- fournir les équipements
médicaux essentiels aux travailleurs de la santé
de première ligne
- former et mobiliser les travailleurs de la
santé
- accélérer la recherche et
le développement dans le diagnostic et la thérapie
Le 7 avril était la
Journée mondiale de la santé, marquant le jour
où l'OMS a vu le jour en 1948. Ce jour-là, le Dr
Tedros a expliqué que pour la Journée mondiale de
la santé et pour le reste de 2020, l'OMS marquerait
l'Année internationale des sages-femmes et du personnel
infirmier. Le Dr Tedros a profité de cette occasion pour
souligner en particulier le rôle exceptionnel joué
par le personnel infirmier pendant la pandémie. Il a
souligné que « 80 % des
infirmiers et infirmières du monde travaillent dans des pays
qui ne représentent que la moitié de la
population mondiale.
« Bien que le nombre d'infirmiers et
d'infirmières dans le monde ait augmenté
de 4,7 millions entre 2013 et 2018, le monde
fait face à un déficit mondial de 5,9
millions d'infirmiers et d'infirmières, en particulier en
Afrique, en Asie du Sud-Est, en Méditerranée
orientale et dans certaines parties de l'Amérique latine.
« Nous appelons les pays qui manquent de
personnel infirmier à augmenter le nombre d'infirmiers et
d'infirmières diplômés
de 8 % en moyenne chaque année et
à mettre en oeuvre des mesures pour améliorer
l'emploi et la rétention du personnel infirmier dans le
système de santé. » [1]
Nombre de cas à l'échelle
mondiale
En date du 11 avril, les statistiques
mondiales sur la pandémie de la COVID-19 telles que
rapportées par Worldometer étaient les
suivantes :
Nombre total de cas
signalés: 1 760 584 (4 avril: 1 132 017)
- dossiers actifs: 1 257 555 (4 avril: 835 784)
- dossiers fermés: 509 797 (4 avril: 296 233)
Décès: 101 485 (4 avril: 60 331)
Rétablis: 395 404 (4 avril: 235 902)
Il y a eu 94 625 nouveaux cas du 9 au 10 avril.
Cela se compare à l'augmentation sur une journée
du 3 au 4 avril de 84 821.
La maladie était présente
dans 210 pays et territoires. Parmi ceux-ci, 83
avaient moins de 100 cas, en comparaison au 4 avril,
où la maladie était présente
dans 205 pays et territoires, avec 85 pays ayant
moins de 100 cas.
Les cinq pays avec le plus grand nombre de cas 11
avril sont notés ci-dessous, accompagnés du
nombre de cas et de décès par million
d'habitants, qui permettent une comparaison plus directe entre les
pays, ainsi que des chiffres de la semaine
précédente du 4 avril :
États-Unis
: 521 714 (473 070 actifs; 28 580 rétablis; 20 064
décès)
- 1 519 cas par million d'habitants; 57 décès par
million d'habitants
- 4 avril: 277 533 (257 847 actifs; 12 283 rétablis; 7 403
décès)
Espagne : 158 273 (86 524 actifs; 55 668
rétablis; 16 801 décès)
- 3 385 cas par million; 344 décès par million
- 4 avril: 124 736 (78 773 actifs; 34 219 rétablis; 11 744
décès)
Italie : 147 577 (98 273 actifs; 30 455
rétablis; 18 849 décès)
- 3 605 cas par million; 302 décès par million
- 4 avril: 119 827 (85 388 actifs; 19 758 rétablis; 14 681
décès)
France : 124 869 (86 740 actifs; 24 932
rétablis; 13 197 décès)
- 1 913 cas par million; 202 décès par million
- 4 avril: 82 165 (61 650 actifs; 14 008 rétablis; 6 507
décès)
Allemagne : 122 171 (65 522 actifs; 53
913 rétablis; 2 736 décès)
- 1 458 cas par million; 33 décès par million
- 4 avril: 91 159 (65 309 actifs; 24 575 rétablis; 1 275
décès)
Les États-Unis restent le pays avec le
plus grand nombre de cas pour la troisième semaine
consécutive, tandis que la semaine dernière, la
France a dépassé l'Allemagne pour le
quatrième plus grand nombre de cas. Malgré la
situation aux États-Unis, l'Europe reste la
région la plus touchée, avec 820 109 cas (553 264
actifs ; 196 782 guérisons ; 70 063
décès).
Les cas dans les cinq principaux pays par
région
En Europe le 11 avril, les cinq pays avec le
nombre le plus élevé de cas rapportés
étaient :
Espagne:
158 273 (86 524 actifs; 55 668 rétablis; 16 801
décès)
- 3 385 cas par million; 344 décès par million
- 4 avril: 124 736 (78 773 actifs; 34 219 rétablis; 11 744
décès)
Italie: 147 577 (98 273 actifs; 30 455
rétablis; 18 849 décès)
- 3 605 cas par million; 302 décès par million
- 4 avril: 119 827 (85 388 actifs; 19 758 rétablis; 14 681
décès)
France: 124 869 (86 740 actifs; 24 932
rétablis; 13 197 décès)
- 1 913 cas par million; 202 décès par million
- 4 avril: 82 165 (61 650 actifs; 14 008 rétablis; 6 507
décès)
Allemagne: 122 171 (65 522 actifs; 53
913 rétablis; 2 736 décès)
- 1 458 cas par million; 33 décès par million
- 4 avril: 91 159 (65 309 actifs; 24 575 rétablis; 1 275
décès)
Royaume-Uni: 73 758 (64 465 actifs; 344
rétablis; 8 958 décès)
- 1 086 cas par million; 132 décès par million
- 4 avril: 38168 (34428 actifs; 135 rétablis; 3605
décès)
Le taux de nouveaux cas en Espagne a
commencé à baisser. Le ministre de la
Santé, Salvador Illa, a expliqué le 8
avril que le taux de nouveaux cas était
de 15 % par jour il y a deux semaines, mais a
baissé à 7 % la semaine
suivante.[2]
Il a attribué une augmentation du taux cette semaine
à un arriéré de données
régionales qui a maintenant été mis
à jour, et a affirmé que l'Espagne a maintenant
atteint le sommet de la courbe.
« Les données ont
confirmé la stabilisation de la courbe, elle a
été aplanie. Nous avons atteint le sommet et nous
sommes dans une phase de ralentissement », a dit
Illa, qui ajoute que les autorités s'apprêtaient
à mettre en oeuvre un plan de tests de masse pour examiner
le niveau d'immunité de la COVID-19 dans la population, en
commençant par 62 000 tests.
Fernando Simon, dirigeant du
département de l'urgence de la santé publique de
l'Espagne, a dit qu'à mesure que le pays s'approche de la
fin de la première phase de confinement, la levée
progressive des restrictions — qui doit commencer
le 26 avril — représenterait de nouveaux
défis. Bien que certaines libertés soient
rétablies, le public devra tout de même rester
vigilant et continuer de respecter les règlements rigoureux
de distanciation sociale afin d'éviter la recrudescence du
virus, a-t-il dit.
Bruce Aylward, le dirigeant de la mission de l'OMS
en Espagne, a dit lors d'une vidéoconférence
à Genève que la décision de son pays
de confiner de façon intégrale sa population de
près de 47 millions de personnes comme
réponse à la pandémie avait
été d'une grande inspiration, selon l'agence de
nouvelle Eurativ le 8 avril. « Ce que j'ai vu en
Espagne était d'un grand
héroïsme », a-t-il dit, ajoutant
qu'il s'agissait d'une « réponse à la
fois extraordinaire et innovatrice ».
Aylward a souligné la «
vitesse remarquable » de la propagation dans le
pays. Au cours des premiers jours de la pandémie, vers la
fin de février, l'Espagne avait eu seulement deux ou trois
cas par jour, la plupart étant des touristes qui
étaient en vacances dans les îles du pays. Moins
de deux semaines plus tard, dans l'ensemble des 17
régions autonomes de l'Espagne, des cas se sont
manifestés et le nombre d'infections a
doublé chaque jour, a-t-il dit. Entre
les 7 et 14 mars, les cas ont augmenté
plus de vingt fois. Cependant, à la suite de la
décision du premier ministre Pedro Sanchez d'imposer le
confinement obligatoire au pays, ces chiffres ont commencé
à baisser, passant de deux fois le nombre à
chaque cinq jours à deux fois le nombre à chaque
huit jours, a dit Aylward, ajoutant que « nous pouvons
affirmer sur la base des données que cette propagation
ralentira définitivement. »
En Italie, qui a fermé la plupart de
ses entreprises le 12 mars, selon Euractiv, « les
fermetures et les mesures de confinement complémentaires ont
contribué à ralentir la propagation de la maladie
qui a causé 17 669 décès dans
tout le pays depuis février, le taux le plus
élevé au monde.
« Le gouvernement italien
évalue maintenant comment et quand alléger les
mesures de distanciation sociale qui pour l'instant ont
été prolongées jusqu'au 13
avril. »[3]
Le premier ministre italien Giuseppe Conte a dit
le 9 avril que le gouvernement allait consulter les
scientifiques pour examiner quelles entreprises et quelles usines
devraient ouvrir en premier. « Si les scientifiques le
confirment, nous pourrons peut-être commencer certaines
mesures vers la fin du mois », a-t-il
ajouté.
La pandémie a mis en lumière
des divisions entre les pays les plus durement touchés comme
l'Italie et l'Espagne en Europe du Sud, et d'autres membres sur la
question de l'aide financière pour les entreprises et les
travailleurs touchés par la pandémie. On affirme
qu'un débat acrimonieux a éclaté lors
d'une vidéoconférence de l'Eurogroup
le 8 avril, lorsque les Pays-Bas ont exigé que les
nations s'engagent à des conditions économiques
sévères si elles voulaient avoir droit
à de l'aide. Le premier ministre Conte a dit :
« Si nous ne saisissons pas l'occasion d'insuffler une
nouvelle vie dans le projet européen, le danger
d'échec est réel. »
Une autre caractéristique notable de
ces statistiques est que le Royaume-Uni, tout en ayant un nombre absolu
de cas et par million d'habitants inférieur, a un nombre
absolu de décès et un nombre de
décès par million relativement
élevés.
En Eurasie le 10 avril :
Turquie : 42 282
(39 232 actifs ; 2 142
rétablis ; 908 décès)
- 501 cas par million ; 11
décès par million
- 4 avril : 20 921 (20 012
actifs ; 484
rétablis ; 425 décès)
Russie : 11 917
(11 028 actifs ; 795
rétablis ; 94 décès)
- 82 cas par million ; 0,6
décès par million
- 4 avril : 4 731 (4 355
actifs ; 333
rétablis ; 43 décès)
Azerbajian : 991
(822 actifs ; 159
rétablis ; 10 décès)
- 98 cas par million ; 1
décès par million
- 4 avril : 521 (484
actifs ; 32 rétablis ; 5
décès)
Arménie : 937
(776 actifs ; 149
rétablis ; 12 décès)
- 316 cas par million ; 4
décès par million
- 4 avril : 770 (720
actifs ; 43 rétablis ; 7
décès)
Kazakhstan : 764
(697 actifs ; 60
rétablis ; 7 décès)
- 43 cas par million ; 0,5
décès par million
- 4 avril : 525 (484
actifs ; 36 rétablis ; 5
décès)
Les chiffres de cette semaine montrent que le
nombre de cas a plus ou moins doublé en Turquie, en Russie
et en Azerbaïdjan depuis le 4 avril.
Malgré la situation de la Turquie, elle fournit une aide
à plusieurs autres pays, dont le Liban, la Tunisie, le
Royaume-Uni, la Macédoine, la Serbie, la
Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la
Macédoine du Nord et le Kosovo, rapporte l'agence Anadolu.
En Asie occidentale le 10 avril :
Iran : 68 192
(28 495 actifs ; 35 465
rétablis ; 4232
décès)
- 812 cas par million ; 50
décès par million
- 4 avril : 55 743 (32 555
actifs ; 19 736
rétablis ; 3 452
décès)
Israël : 9 968
(8 871 actifs ; 1 011
rétablis ; 86 décès)
- 1 166 cas par million ; 11
décès par million
- 4 avril : 7 589 (7 119
actifs ; 427
rétablis ; 43 décès)
Arabie saoudite : 3 287
(1 663 actifs ; 351
rétablis ; 25 décès)
- 105 cas par million ; 1
décès par million
- 4 avril : 2 039 (1 663
actifs ; 351
rétablis ; 25 décès)
Émirats arabes unis : 2 659
(2 408 actifs ; 239
rétablis ; 12 décès)
- 302 cas par million ; 1
décès par million
- 4 avril : 1 264
(1 147, 62 rétablis ; 9
décès)
Qatar : 2 376
(2 164 actifs ; 206
rétablis ; 6 décès)
- 872 cas par million ; 2
décès par million
- 4 avril : 1075 (979
actifs ; 93 rétablis ; 3
décès)
Le 23 mars, le secrétaire
général de l'ONU, Antonio Guterres, a
appelé à un cessez-le-feu dans tous les conflits
mondiaux pour endiguer la pandémie. Il y a eu un appel
à l'arrêt des combats au Yémen deux
jours plus tard.
L'Arabie saoudite, qui est l'agresseur dans cette
guerre, a annoncé le 8 avril par une
déclaration de l'agence officielle de nouvelles qu'elle
instituait un cessez-le-feu unilatéral à compter
du 9 avril pour une durée de deux semaines. Le
porte-parole de l'armée saoudienne, le colonel Turki
al-Malki, a dit que le cessez-le-feu pourrait être
prolongé pour permettre à toutes les parties de
« discuter de propositions, de mesures et de
mécanismes pour un cessez-le-feu durable au Yémen.[4]
Le Yémen a rapporté un
premier cas de COVID-19 le 10 avril.
En Asie du Sud le 10 avril :
Inde : 6 725
(5 879 actifs ; 620
rétablis ; 226 décès)
- 5 cas par million ; 0,2 morts par million
- 4 avril : 3 082 (2767
actifs ; 229
rétablis ; 86 morts)
Pakistan : 6 495
(5 702 actifs ; 727
rétablis ; 66 décès)
- 29 cas par million ; 0,3 mort par million
- 4 avril : 2708 (2537
actifs ; 130
rétablis ; 41 décès)
Afghanistan : 521 (474 actifs;
32 rétablis; 15 décès)
- 13 cas par million; 0,4 décès par million
- 4 avril: 299 (282 actifs; 10 rétabliss; 7
décès)
Bangladesh : 424 (364 actifs; 33
rétablis; 27 décès)
- 3 cas par million; 0,2 décès par million
- 4 avril: 70 (32 actifs; 30 rétabliss; 8
décès)
Sri Lanka : 190 (129 actifs; 54
rétablis; 7 décès)
- 9 cas par million; 01. décès par million
- 159 (129 actifs; 25 rétabliss; 5
décès)
Les chiffres provenant de l'Inde restent
incompréhensibles, étant donné qu'il
est le deuxième pays le plus peuplé du monde
avec 1,3 milliard d'habitants. L'appauvrissement, les villes
surpeuplées et le manque de soins de santé pour
la grande majorité de la population, au milieu d'une
offensive antisociale du gouvernement Modi, signifient que les
conditions sont mûres pour une terrible
épidémie. Un rapport du 6 avril de
Reuters indique que les niveaux de test restent extrêmement
bas : « Les responsables espèrent
tester 20 000 personnes par jour d'ici la fin de la
semaine, soit le double du taux actuel. Depuis que le premier cas
indien a été confirmé le 30
janvier, l'Inde n'a effectué qu'un peu plus
de 96 000 tests, ayant concentré ses
efforts sur l'identification de ceux qui étaient
entrés en contact avec des personnes testées
positives. » À titre de comparaison, la
Corée du Sud, qui a utilisé de nombreux tests
pour lutter contre la pandémie et la maîtriser,
à la mi-mars avait
testé 270 000 personnes en deux mois.
L'Inde est sous confinement depuis le 24 mars. Le
confinement devait initialement être levé le 14
avril, mais le 11 avirl le gouvernement Modi a annoncé qu'il
est prolongé indéfiniment. Cependant, il n'a pas
encore annoncé les mesures qui seront prises pour
alléger les difficultés des millions de
travailleurs appauvris à travers le pays
déjà, dont la situation désastreuse ne
fera que s'aggraver si des mesures appropriées ne sont pas
prises.
Au Cachemire, qui est sous contrôle de
sécurité par le gouvernement indien depuis
août 2019, les conditions se sont
aggravées pendant la pandémie, le personnel
médical et les étudiants se plaignant d'une
connectivité Internet limitée. L'accès
à Internet a été rétabli en
mars, mais l'accès haut débit est toujours
interdit.
« Nous avons besoin d'Internet
ininterrompu pour lutter contre le COVID-19. Nous sommes tenus de
rester en contact avec l'OMS, les Centres pour le contrôle et
la prévention des maladies et l'Indian Council of Medical
Research, et de télécharger leurs lignes
directrices. Nous n'avons pas accès à beaucoup
d'informations », a déclaré
à Deutsche Welle le Dr Suhail Naik, président de
l'Association des médecins du Cachemire.[5]
Les étudiants du Cachemire
déclarent devoir faire face à de longs temps de
téléchargement pour leurs cours et se voient
refuser la possibilité de participer à
l'apprentissage via des activités interactives en ligne,
contrairement à d'autres étudiants en Inde.
Au Bangladesh, les travailleurs ont
été durement touchés par la
pandémie. La fermeture des fabricants de vêtements
en Asie, en Europe et en Amérique du Nord a eu de graves
répercussions sur les travailleurs du textile dans des pays
comme le Bangladesh. Le 19 mars, selon Reuters, les
« marques de mode mondiales ont annulé ou
reporté des commandes de l'ordre de 138 millions de
dollars en raison du coronavirus. » « Plus
de 100 usines du Bangladesh ont déjà
perdu des commandes », selon Reuters.[6]
Reuters souligne que le Bangladesh est «
le deuxième plus grand fournisseur de vêtements au
monde après la Chine [et] est très
dépendant des grandes marques de mode. L'industrie embauche
plus de 4 millions de personnes, la plupart des femmes, et
représente plus de 80 % des exportations
de ce pays. »
Selon un rapport du 27 mars du Centre
PennState pour les droits mondiaux des travailleurs, près
d'un million de ces travailleurs ont maintenant
été mis à pied.[7]
Selon les plus récents rapports du
Bangladesh, quelques usines fabriquent maintenant de
l'équipement de protection individuelle, lequel est en
pénurie partout dans le monde. Cependant, les travailleurs
de ces usines ont eux-mêmes dû débrayer
en raison des mesures insuffisantes des employeurs pour
arrêter la propagation du coronavirus.
En Asie du Sud-Est le 10 avril :
Malaisie : 4 346
(2 446 actifs ; 1 830
rétablis ; 70 décès)
- 134 cas par million ; 2
décès par million
- 4 avril : 3 483 (2 511
actifs ; 915
rétablis ; 57 décès)
Philippines : 4 076
(3 749 actifs ; 124
rétablis ; 203 décès)
- 38 cas par million ; 2
décès par million
- 4 avril : 3 094 (2 893
actifs ; 57
rétablis ; 144 décès)
Indonésie : 3 293
(2 761 actifs ; 252
rétablis ; 280 décès)
- 13 cas par million ; 1
décès par million
- 4 avril : 2 092 (1 751
actifs ; 150
rétablis ; 191 décès)
Thaïlande : 2 473
(1 427 actifs ; 1 013
rétablis ; 33 décès)
- 35 cas par million ; 0,5
décès par million
- 4 avril : 2 067 (1 435
actifs ; 612
rétablis ; 20 décès)
Singapour : 2108
(1444 actifs ; 492
rétablis ; 7 décès)
- 360 cas par million ; 1
décès par million
- 4 avril : 1 114 (826
actifs ; 282
rétablis ; 6 décès)
L'Indonésie, le quatrième
pays le plus peuplé du monde (après la Chine, les
États-Unis et l'Inde), a jusqu'à
présent un très faible nombre de cas
signalés, bien que des cas aient été
signalés dans toutes les provinces. Alors que tous les
citoyens ont été appelés par le
ministère de la Santé à rester
à la maison, seule la province la plus touchée de
Jakarta a mis en oeuvre des mesures de distanciation sociale.
Aux Philippines, le président Rodrigo
Duterte a déclaré le 1er avril qu'il
autorisait la police et l'armée à recourir
à la force meurtrière contre quiconque violerait
les mesures pandémiques. « Sans ces restrictions,
ça ne finira pas », a-t-il
déclaré. « Donc, si vous ne voulez pas
suivre, je vais vous achever ('I will finish you') pour
protéger la vie des innocents qui ne veulent pas
mourir. » L'île de Luzon, dans le nord,
est sous confinement depuis le 16 mars et il y a des
confinements locaux en place à travers le pays. Une autre
mesure prise par le gouvernement le 10 avril a
été d'interdire aux professionnels de la
santé de se rendre à l'étranger.
L'ordonnance, émise par la Philippines Overseas Employment
Administration stipule en partie que « l'interdiction vise
à donner la priorité de l'allocation des
ressources humaines au système national de santé
au moment de l'état d'urgence national ».
En 2018, les envois de fonds des Philippins d'outre-mer,
estimés à 11 millions,
représentaient 11 % du PIB du pays.
Un autre développement notable dans
cette région a été le pic inattendu
de 142 nouveaux cas à Singapour le 8
avril, après que le confinement semblait avoir
stoppé la propagation de la maladie. Cela a
suscité des inquiétudes quant aux mesures
nécessaires à plus long terme pour
empêcher que les flambées ne se reproduisent. Les
plus récents cas semblent être la
conséquence de conditions de vie inférieures
à la norme pour les travailleurs migrants, rapportent les
agences de presse. Le gouvernement dit qu'il va redresser la situation.
En Asie de l'Est le 10 avril :
Chine : 81 907
(1 160 actifs ; 77 370
rétablis ; 3 335
décès)
- 57 cas par million ; 2
décès par million
- 4 avril : 81 639 (1 558
actifs ; 76 755
rétablis ; 3 326
décès)
Corée du Sud : 10 450
(3 125 actifs ; 7 117
rétablis ; 208 décès)
- 204 cas par million ; 4
décès par million
- 10 156 (3 654
actifs ; 6 325
rétablis ; 177 décès)
Japon : 5 530
(4 746 actifs ; 685
rétablis ; 99 décès)
- 44 cas par million ; 0,8
décès par million
- 4 avril : 2 935 (2 352
actifs ; 514
rétablis ; 69 décès)
Taïwan : 382
(285 actifs ; 91
rétablis ; 6 décès)
- 16 cas par million ; 0,3
décès par million
- 4 avril : 355 (300
actifs ; 50 rétablis ; 5
décès)
Le Japon a eu une augmentation de près
de 2 000 cas entre le 4 et le 10 avril,
alors que d'autres pays de la région ont eu des
augmentations d'environ 30 à 300 durant cette
période. Le 8 avril, le premier ministre japonais
Shinzo Abe déclarait un état d'urgence pour Tokyo
et six autres préfectures japonaises ayant un taux
élevé de cas, sur un total de 47
préfectures. Selon le Associated Press, « la
pression sur Abe était énorme pour qu'il
déclare l'état d'urgence après que le
nombre de nouveaux cas à Tokyo a commencé
à doubler à quelques jours d'intervalle
à la fin de mars. La ville de 14 millions
avait 1 339 cas en date de mercredi [8 avril], alors
qu'il était de 600 la semaine
précédente. Le Japon a ciblé les
foyers d'infection et a entrepris des tests de dépistage
sélectif pour le virus, une stratégie qui n'a pas
réussi à ralentir sa propagation. Les experts ont
évalué qu'un tiers des récents cas
à Tokyo étaient liés aux clubs
d'hôtesses et aux autres quartiers de divertissement nocturne
où le repérage de foyers d'infection est
difficile. Entretemps, les directives de travailler à
distance et les autres formes de distanciation sociale n'ont pas
été très
respectées. »[8]
En Amérique du Nord le 11 avril:
États-Unis : 521 714 (473 070
actifs; 28 580 rétablis; 20 064 décès)
- 1 519 cas par million d'habitants; 57 décès par
million d'habitants
- 4 avril: 277 533 (257 847 actifs; 12 283 rétablis; 7 403
décès)
Canada : 22148 (15566 actifs; 6013
rétablis; 569 décès)
- 587 cas par million; 15 décès par million
- 4 avril: 12 549 (10 019 actifs; 2 322 rétablis; 208
décès)
Mexique : 3 441 (2 614 actifs; 633
rétablis; 194 décès)
- 27 cas par million; 2 décès par million
- 4 avril: 1 688 (995 actifs; 633 rétablis; 60
décès)
Aux États-Unis, l'État de New York et la ville de
New York en particulier sont les plus durement touchés par
la pandémie. Au 11 avril, l'État de New York
avait enregistré 180 458 cas à lui seul, dont 155
314 cas actifs et 8 627 décès. Le maire de New
York, Bill de Blasio, a déclaré le 8
avril qu'il est probable que le nombre de morts dans la ville soit en
fait beaucoup plus élevé, car de nombreuses
personnes décèdent à la maison
plutôt qu'à l'hôpital, et que les taux
de mortalité qui ont augmenté pendant la
pandémie de l'ordre de 100
à 200 personnes par jour sont probablement
causés par le coronavirus.
Dans la région métropolitaine de
Détroit, qui a été
identifiée comme un « point chaud »
majeur de la pandémie, plus de 2 000 personnes travaillant
dans le secteur de la santé auraient
été testées positives ou
présentant des symptômes compatibles avec
COVID-19. La situation a créé beaucoup
d'anxiété et de colère.
L'hôpital Henry Ford a annoncé le 8 avril que plus
de 700 de ses 31 000 employés avaient
été testés positifs pour COVID-19 sur
ses cinq campus à Detroit et dans sa banlieue. Un
porte-parole des huit sites du réseau de l'hôpital
Beaumont a déclaré le 6 avril que 1 500 de leurs
employés, dont 500 infirmières,
présentaient des symptômes compatibles avec
COVID-19. Les infirmières travaillant à Beaumont
ont publié leur propre déclaration au cours de la
semaine du 6 avril exigeant un équipement de protection
individuelle supplémentaire, une
rémunération supplémentaire, des tests
et des dépistages gratuits et réguliers, des
allocations de logement et l'embauche de personnel
supplémentaire. [9]
L'incohérence,
l'inconséquence et l'esprit partisan
intéressé continuent d'être le facteur
qui mine les mesures visant à contenir
l'épidémie. Par exemple, le 7 avril, au
milieu d'une ordonnance de confinement à domicile dans tout
l'État, le Wisconsin a tenu son vote pour les primaires, en
utilisant le vote en personne. L'ordonnance de confinement à
domicile a été émise par le gouverneur
démocrate Tony Evers. Cependant, la législature
de l'État, dominée par les
républicains, est allée de l'avant et a
approuvé le vote en personne. En conséquence,
quelque 7 000 agents du bureau de scrutin ont
refusé de faire voter aux bureaux de scrutin par crainte de
leur santé et de leur sécurité, et de
nombreux bureaux de scrutin ont dû fermer. Time
Magazine a rapporté que dans la semaine
précédant les élections,« il
y avait, au moins, 1 119 439 demandes de
vote par correspondance- cinq à dix fois plus que
l'État n'a jamais eu à traiter. Et seulement
quelques jours avant les primaires, des dizaines de milliers de
résidents n'avaient pas reçu leur bulletin de
vote par correspondance.
« Initialement, un tribunal de district
a accordé une prolongation de six jours sur la date
à laquelle les bulletins de vote pouvaient être
reçus par les responsables des élections de
l'État. Mais le soir du 6 avril, les
républicains du Wisconsin ont cherché
à renverser cette décision, essentiellement en
mettant au défi les électeurs craintifs de se
présenter au bureau de vote malgré la
présence du coronavirus mortel. Dans une décision
partagée de 4 contre 2, la Cour
suprême du Wisconsin a statué qu'Evers n'avait pas
le pouvoir de déplacer le jour de l'élection.
Ensuite, les cinq juges conservateurs de la Cour suprême des
États-Unis ont décidé que les
bulletins de vote par correspondance, malgré le fait que des
milliers n'avaient pas encore été
reçus par les électeurs, devaient encore
être oblitérés le jour du vote pour les
primaires, soit le 7 avril. »[10]
Le Milwaukee Journal Sentinel
a rapporté que le 6 avril, « la
secrétaire du Département des services de
santé du Wisconsin, Andrea Palm, a
déclaré que le vote en personne augmenterait
'sans aucun doute' le nombre total de cas et 'qu'une augmentation du
nombre de cas dans le Wisconsin entraînerait davantage de
décès.'
« Dans de nombreuses banlieues et zones
rurales, les files d'attente n'étaient pas trop longues.
Mais dans les comtés de Milwaukee, Waukesha et Dane, les
lignes s'étalaient sur les trottoirs et autour des blocs,
mettant fin à toute possibilité de distanciation
sociale. Dans la ville de Milwaukee, les électeurs se sont
alignés pour des heures à l'un des cinq
« centres de vote » consolidés
au lieu des 180 petits sites de quartier que les
électeurs utilisent normalement. »[11]
Molly McGrath, stratège de la campagne
sur les droits de vote à l'American Civil Liberties Union, a
décrit la décision d'autoriser la «
suppression sur stéroïdes des
électeurs », ajoutant :
« L'essentiel, c'est que personne ne devrait pas avoir
à choisir entre protéger sa santé et
protéger son droit de vote. » [12]
En Amérique centrale et dans les
Caraïbes le 10 avril :
Panama : 2 752
(2 670 actifs ; 16
rétablis ; 66 décès)
- 638 cas par million ; 15
décès par million
- 4 avril : 1 673 (1 622
actifs ; 10 rétablis ; 41
décès)
République dominicaine : 2 620
(2 396 actifs ; 98
rétablis ; 126 décès)
- 242 cas par million ; 12
décès par million
- 4 avril : 1 488 (1 404
actifs ; 16
rétablis ; 68 décès)
Costa Rica : 539
(506 actifs ; 30
rétablis ; 3 décès)
- 106 cas par million ; 0,6
décès par million
- 4 avril : 416 (403
actifs ; 11 rétablis ; 2
décès)
Cuba : 565
(498 actifs ; 51
rétablis ; 15 décès)
- 50 cas par million ; 1
décès par million
- 4 avril : 269 (248
actifs ; 15 rétablis ; 6
décès)
Honduras : 382
(352 actifs ; 7
rétablis ; 23 décès)
- 39 cas par million ; 2
décès par million
- 4 avril : (264 ; 3
rétablis ; 15 morts)
En Amérique du Sud le 10 avril :
Brésil : 18 397
(17 250 actifs ; 173
rétablis ; 974 décès)
- 87 cas par million ; 5
décès par million
- 4 avril : 9 216 (8 724
actifs ; 127 rétablis ; 365
décès)
Équateur : 7 161
(4 354 actifs ; 339
rétablis ; 272 décès)
- 406 cas par million ; 17
décès par million
- 4 avril : 3 368 (3 158
actifs ; 65
rétablis ; 145 décès)
Chili : 6 501
(4 865 actifs ; 1 571
rétablis ; 65 décès)
- 340 cas par million ; 3
décès par million
- 4 avril : 3 737 (3 288
actifs ; 427
rétablis ; 22 décès)
Pérou : 5 897
(4 159 actifs ; 1 569
rétablis ; 169 décès)
- 179 cas par million ; 5
décès par million
- 4 avril : 1595 (997
actifs ; 537
rétablis ; 61 décès)
Colombie : 2 223
(1 980 actifs ; 174
rétablis ; 69 décès)
- 44 cas par million ; 1
décès par million
- 4 avril : 1 409 (1 289
actifs ; 88
rétablis ; 32 décès)
Dans cette région cette semaine, le
nombre de cas dans les pays sur la liste ci-haut a plus que
doublé depuis le 4 avril, tandis qu'au
Pérou le nombre de cas a augmenté par plus de
quatre fois. En Équateur, il y a eu un pic en une
journée amenant 2 196 nouveaux cas entre
les 9 et 10 avril.
Entretemps, le Venezuela, en dépit des
sanctions des États-Unis, continue de façon
remarquable à protéger son peuple contre la
pandémie. Il y a seulement 171 cas
dépistés au pays, dont 78 sont actifs,
avec 84 guérisons et 9
décès. Du 6 au 7avril, un seul
nouveau cas a été dépisté.
Suite à ce résultat, le président
Nicolas Maduro a donné la directive à ce que
toute personne ayant été infectée et
en isolement à la maison soit hospitalisée, une
autre mesure visant à empêcher la propagation
communautaire.
« Nous avons réussi
à contenir la pandémie. Dans la situation
actuelle, nous pouvons hospitaliser tous les cas et les isoler
à l'hôpital. Ce n'est pas la même chose
d'être à la maison avec la possibilité
d'infecter un conjoint, une conjointe, un frère, une soeur
ou un enfant, plutôt que d'être en isolement dans
un hôpital ou une clinique et d'être sous
observation médicale 24 heures
sur 24 », a-t-il dit. Il a
ajouté que le Venezuela a 23 500 lits
d'hôpitaux.[13]
À ce moment-ci, la courbe de la
propagation s'est aplanie au Venezuela, alors qu'au pic de la
pandémie, le 5 avril, il y a eu 100 cas
actifs.
En Afrique le 10 avril :
Afrique du Sud : 2 003 (1 569 actifs;
410 rétablis; 24 décès)
- 34 cas par million; 0,4 décès par million
- 4 avril: 1505 (1401 actifs; 95 rétablis; 9
décès)
Algérie : 1761 (1100 actifs;
405 rétablis; 256 décès)
- 40 cas par million; 6 décès par million
- 4 avril: 1 171 (1 004 actifs; 62 rétablis; 105
décès)
Égypte : 1 699 (1 233
actifs; 348 rétablis; 118 décès)
- 17 cas par million; 1 décès par million
- 4 avril: 985 (979 actifs; 216 rétablis; 66
décès)
Maroc : 1 448 (1 168 actifs; 109
rétablis; 97 décès)
- 39 cas par million; 3 décès par million
- 4 avril: 844 (735 actifs; 59 rétablis; 50
décès)
Cameroun : 820 (710 actifs; 54
rétablis; 12 décès)
- 31 cas par million; 2 décès par million
- 4 avril: 509 (484 actifs; 17 rétablis; 8
décès)
En Océanie le 10 avril :
Australie : 6 328 (3 043 actifs; 3 141
rétablis; 54 décès)
- 245 cas par million; 2 décès par million
- 4 avril: 5 550 (4 935 actifs; 585 rétablis; 30
décès)
Nouvelle-Zélande : 1 239 (921
actifs; 317 rétablis; 1 décès)
- 266 cas par million; 0,4 décès par million
- 4 avril: 950 (822 actifs; 127 rétablis; 1 mort)
Guam : 128 (4
décès)
- 4 avril: 112 (4 décès)
Polynésie française :
51
- 182 par million
- 4 avril: 51
Nouvelle-Calédonie : 18 (17
actifs; 1 récupéré)
Notes
1.
« Discours du Directeur général de
l'OMS à l'occasion de la Journée mondiale de la
santé-19 », who.int, 7
avril 2020.
2.
« Spain sees uptick in daily COVID-19 cases, deaths and
recoveries », euroefe.es, 9 avril 2020.
3.
« Italy PM warns virus puts EU project at
stake », Euractiv, 9 avril 2020.
4.
« Saudi Arabia announces ceasefire in Yemen amid COVID-19
pandemic », Maggie Michael and Ahmed Al-Haj,
Associated Press, 8 avril 2020.
5.
« COVID-19 crisis prolongs Kashmir
lockdown », Dharvi Vaid, Deutsche Welle,
10 avril 2020.
6.
« Job cut fears as fashion brands slash orders in Bangladesh
with coronavirus », Naimul Karim,
Reuters, 19 mars 2020.
7.
« Abandoned ? The Impact of Covid-19 on Workers and
Businesses at the Bottom of Global Garment Supply
Chains », PennState Center for Global Workers'
Rights, 27 mars 2020.
8.
« Japan declared a state of emergency, but it's no lockdown.
So what is it ? », Mari Yamaguchi,
Associated Press, 8 avril 2020.
9.
« Republicans Could Use the Coronavirus to Suppress Votes
Across the Country. This Week We Got a Previous », Carol
Anderson, Time, 8 avril 2020.
10. « Republicans Could Use the
Coronavirus to Suppress Votes Across the Country. This Week We Got a
Preview », Carol Anderson, Time, 8
avril 2020.
11. « In-person voting was likely a
'disaster' for Wisconsin's efforts to flatten coronavirus curve,
national experts say », Devi Shastri, Milwaukee
Journal Sentinel, 8 avril 2020.
12. « 'Voter suppression on
steroids' : Wisconsin's decision to hold the state's in-person
primary amid the COVID-19 pandemic will suppress voters, advocates
warn », Connor Perrett, Business Insider, 7
avril 2020.
13. « Venezuela Registers a Single New
Case for COVID-19 in 24 Hours »,
teleSUR, 7 avril 2020.
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individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
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