Les paroles et les actes du gouvernement
- T. Sullivan -
Dans les jours et les semaines qui ont
précédé l'éclosion des
premiers cas de la COVID-19 au Canada, les nouvelles étaient
remplies de déclarations exprimant la confiance. Ces
déclarations se sont dissipées ou ont
été noyées dans la
réalité de cette crise en
développement. On n'entend plus le discours vantant
« à quel point le Canada est bien
préparé pour affronter la bataille qui
vient », alors que des mesures de plus en plus
sévères sont mises en oeuvre et que les
prédictions d'une amélioration
s'étalent maintenant sur des semaines et des mois de plus.
La suggestion qui ne cesse d'être
répétée, c'est que si on n'arrive pas
à contrôler cette crise, c'est à cause
des Canadiens qui ne comprennent pas le besoin de la distanciation
sociale. On suggère qu'ils sont responsables de la
propagation de la maladie.
Le premier ministre Trudeau fait des
déclarations quotidiennes au sujet de l'intervention
médicale et des mesures prises pour protéger et
soutenir l'économie et les conférences de presse
semblent être régulièrement suivies de
nouvelles mesures policières et de menaces. Des milliards et
des milliards de dollars sont annoncés dans un ensemble de
règles et de programmes à n'y rien comprendre et
en constante évolution, tels que l'«
assouplissement quantitatif », de sorte que personne
ne peut vraiment déterminer ce qui se passe et quelles
seront les conséquences de ces dépenses.
Il y a toutefois une chose qui ressort assez
clairement : les principaux intérêts
financiers s'enlignent tous pour faire un coup d'argent avec cette
crise. Il n'y a sans doute rien qui le démontre plus
clairement que l'annonce récente qu'au milieu d'une
surabondance de pétrole dans le monde qui fait chuter les
prix, le gouvernement de Jason Kenney en Alberta dépensera
1,5 milliard de dollars et allouera 6 milliards de dollars en
garanties de prêts pour financer la construction du pipeline
Keystone XL.
Pendant ce
temps, les travailleurs de tout le pays subissent les
conséquences de décennies de coupures, de
fermetures et de privatisations qui ont privé le
système de santé de sa capacité
à répondre adéquatement aux besoins de
la population - tant ceux qui travaillent pour mettre fin à
la crise que ceux qui en sont devenus les victimes. Ils font
connaître leurs revendications, parlent en leur propre nom et
exigent que leurs besoins soient satisfaits afin de pouvoir redresser
la situation.
Les travailleurs doivent intensifier leur combat
et jouer leur rôle de dirigeants et de décideurs
dans cette bataille. La pression sur eux augmente à mesure
que la crise prend de l'ampleur. Les travailleurs essentiels sont
maintenant proclamés des héros qui doivent se
mettre à l'ouvrage et sauver des vies. Leur rôle
est de sauver la situation et de réparer les dommages qui
ont été infligés à la
société par l'offensive antisociale
néolibérale. Quand ce sera fini, il est
à prévoir qu'ils seront appelés
à faire plus de sacrifices au nom de
l'austérité, du service de la dette et d'autres
raisons qu'on ne manquera pas d'invoquer contre eux.
Les travailleurs doivent préserver les
percées qu'ils font en termes d'organisation et de lutte
pour des solutions aux problèmes auxquels ils sont
confrontés. C'est ce que tout le monde espérait
après la crise du SRAS, mais tout est revenu comme avant.
Bâtir sur les succès que nous réalisons
aujourd'hui et poursuivre sur la même voie, dans les
circonstances de l'après-crise, sera une
véritable contribution à la résolution
de la crise d'une manière qui
bénéficie aux travailleurs et les
prépare à de nouvelles avancées.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 23 - 11
avril 2020
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Les paroles et les actes du gouvernement - T. Sullivan
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