Palestine
L'occupant intensifie son activité criminelle durant la pandémie
Manifestation le 19 mars 2020 devant les bureaux du Comité
international de la Croix rouge à Gaza pour exiger la
protection des prisonniers politiques palestiniens
La crise mondiale de la COVID-19 fait ressortir
à la fois le meilleur et le pire de l'humanité.
Le meilleur exemple en est la Palestine dont le peuple
héroïque marque cette année 72
années de résistance inébranlable
à l'occupation, à la dépossession et
à l'anarchie imposées par l'occupation
israélienne. Alors que la pandémie mondiale exige
que l'humanité entière se montre à la
hauteur de la situation, les réactionnaires sionistes
utilisent la crise comme un moyen de poursuivre leur
génocide contre le peuple palestinien.
Dans une lettre
adressée le 2 avril au président du Conseil de
sécurité de l'ONU, le Dr Riyad Mansour, ministre
et observateur permanent de l'État de Palestine
auprès des Nations unies, a souligné que les
crimes contre le peuple palestinien se poursuivent sans
relâche pendant la pandémie.
Mansour rapporte qu'« un état d'urgence a
été déclaré [en Palestine]
et le pays est en confinement en vue d'endiguer la propagation du
virus, de protéger notre population et d'assurer son
bien-être. Malgré les ressources
limitées et les difficultés et restrictions
déjà existantes sous l'occupation
illégale d'Israël, nos institutions nationales
déploient tous les efforts possibles pour
répondre à cette crise sanitaire et à
son immense impact humanitaire et socio-économique.
Malheureusement, en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est,
Israël exploite l'état d'urgence et le confinement
pour accélérer ses plans de colonisation
illégale par des colons, notamment en poursuivant la
démolition de maisons palestiniennes, la destruction des
récoltes et le transfert forcé de familles
palestiniennes. En même temps, les raids militaires dans les
zones palestiniennes se sont poursuivis, tout comme les attaques des
colons israéliens contre des civils palestiniens, minant
dans de nombreux cas les efforts de lutte contre la
pandémie. [...] La construction et l'expansion des colonies
israéliennes et les menaces d'annexion se sont poursuivies
sans relâche. »
Israël poursuit les arrestations violentes de jeunes
Palestiniens (à gauche) et la destruction des foyers
palestiniens (à Rommana).
D'autres crimes commis par les occupants
israéliens ont directement miné les efforts
palestiniens pour contenir la propagation du virus. Ces crimes
comprennent la destruction d'un centre de santé en
construction et la détention de travailleurs palestiniens
qui désinfectent les installations publiques et de ceux qui
participent aux efforts d'éducation du public, et des
agressions contre des Palestiniens qui travaillent dans des
comités d'urgence locaux créés pour
aider à détecter les cas de coronavirus. Des
actes répétés de crachats par des
dizaines de soldats israéliens sur les voitures, les murs et
les seuils de porte de Palestiniens pour intimider les
résidents au milieu de l'épidémie de
la COVID-19 ont également été
signalés.
Des travailleurs palestiniens désinfectent (à
gauche); centre de dépistage de la COVID-19 à Gaza
Les inquiétudes face à
l'incarcération massive de Palestiniens par Israël
ont augmenté pendant la pandémie. Mansour informe
qu'« Israël refuse de répondre aux appels
à la libération de plus de 5 000 Palestiniens,
dont 180 enfants et 43 femmes, qu'il détient actuellement en
captivité dans ses prisons et centres de
détention, malgré le fait que quatre prisonniers
palestiniens aient été exposés
à un employé israélien dans un centre
d'interrogatoire, qui a été
diagnostiqué comme ayant la COVID-19 [...] Les
prisons israéliennes sont surpeuplées, manquent
de normes minimales de santé et de
sécurité, et souffrent de mauvaises conditions,
dont l'obligation pour les prisonniers de payer leurs propres soins
médicaux et une négligence médicale
flagrante. Tout cela a poussé des prisonniers à
faire plusieurs grèves de la faim ces dernières
années. Des dizaines de prisonniers palestiniens souffrent
également de maladies graves ou chroniques et ont besoin de
soins médicaux urgents. Pour aggraver les choses,
Israël a renvoyé tous les médecins et
infirmières qui soignaient auparavant des prisonniers
palestiniens, ne laissant qu'une seule infirmière par
prison, un autre acte évident de négligence
médicale.
Oeuvre de sable « Rester chez
soi »
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« En cette période de crise,
les Palestiniens sont également confrontés
à une autre conséquence de cette occupation qui
dure depuis des décennies : un système de
santé délabré et
sous-équipé en infrastructure et des
installations sanitaires médiocres, une pénurie
de fournitures et des équipements inadéquats.
Avec seulement 1,23 lit pour 1 000 personnes, 2 550 médecins
actifs, moins de 20 spécialistes en soins intensifs et moins
de 120 ventilateurs dans tous les hôpitaux publics, la
Cisjordanie sera confrontée à une catastrophe de
santé publique si le virus se propage davantage. Et, alors
que la situation des soins de santé y est sombre, celle de
la bande de Gaza est catastrophique.
« Comme l'a noté le BCAH [le
Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies]
le 26 mars, 'bien que le nombre actuel de cas
détectés reste relativement faible, la
capacité du système de santé
palestinien à faire face à une augmentation
attendue des cas de la COVID-19 est gravement entravée par
des défis de longue date et des pénuries
critiques ... la situation est particulièrement grave dans
la bande de Gaza'. Pour une population de près de 2 millions
d'habitants, dont la moitié sont des enfants, Gaza ne
dispose que de 56 respirateurs pour adultes, dont certains sont en
mauvais état ou déjà
utilisés, 60 lits en unité de soins intensifs et
700 unités d'équipement de protection
individuelle. » Les informations du 8 avril indiquent que
Gaza n'a plus de trousses de dépistage de la COVID-19.
Le 1er avril, le Centre juridique de Gisha pour
la liberté de circulation a publié un
communiqué de presse exigeant qu'Israël prenne des
mesures immédiates pour protéger la
sécurité alimentaire et prévenir
l'effondrement économique dans la bande de Gaza, y compris
la suppression des « restrictions en cours
imposées par Israël à
l'entrée des équipements et matériaux
soi-disant 'à double usage' pour lesquels il existe un
besoin urgent dans les secteurs de l'agriculture et de la
pêche à Gaza, et pour permettre la sortie des
produits alimentaires fabriqués à Gaza pour la
vente en Cisjordanie. »
(Photos:
Quds News, O. Daibes, M. Fathi)
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 23 - 11
avril 2020
Lien de l'article:
Palestine: L'occupant intensifie son activité criminelle durant la pandémie
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