Numéro 1
Février 2023
Anniversaire de la guerre par procuration
des États-Unis/OTAN en Ukraine
• Canada, hors de l'OTAN! Défendons le droit à l'autodétermination!
Manifestations antiguerre
• Des milliers de
personnes marchent contre la Conférence
de Munich sur la sécurité
• Manifestants en Europe et partout au Canada
La réunion des ministres de la Défense de l'OTAN les 14 et 15 février
• Des appels à intensifier les exportations d'armes en Ukraine et les dépenses militaires
Conférence de Munich sur la sécurité du 17
au 19 février
• Réunion de
fauteurs de guerre, faiseurs d'illusions
et fauteurs de conflits
À titre d'information
• Allocution de la vice-présidente Kamala Harris à la Conférence de Munich sur la sécurité
• Discours du président russe Vladimir Poutine devant l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie
• La Chine publie
un document conceptuel
sur l'Initiative de sécurité mondiale
La désinformation concernant l'Ukraine
• La conception du monde de la désinformation
• Le Canada demande à interdire la liberté d'expression
• La présence de bataillons néonazis demeure une réalité
• Démenti du Canada qu'il entraîne des néonazis en Ukraine
Envoi d'armes à l'Ukraine
• Une évaluation
des contributions américaines
basée sur l'apologie nazie
• Les fournitures d'armes et d'équipements militaires par les États-Unis et les pays de l'OTAN
De la presse du Parti en 2022
• Aujourd'hui, il
est plus nécessaire que jamais
d'aller au fond des choses
Anniversaire de la guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine
Exigeons que le Canada sorte de l'OTAN et que l'OTAN soit démantelée! Ensemble, faisons du Canada une zone de paix!
Alors que se termine une année de guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue tous ceux et celles qui, au pays et dans le monde, s'opposent à cette guerre par procuration des États-Unis/OTAN et demandent une résolution pacifique du conflit. Le PCC(M-L) appelle les citoyens et les résidents canadiens, les peuples autochtones ainsi que le peuple québécois à exiger que le Canada se retire de l'OTAN et que l'OTAN soit démantelée. Tous ensemble pour un gouvernement antiguerre qui fera du Canada une zone de paix !
Au cours de la dernière année, le Canada a participé à cette guerre par procuration des États-Unis/OTAN en se livrant à la désinformation pour désorienter les Canadiens. Il a contribué à organiser les forces bandéristes néonazies en Ukraine et à les élever à des postes de pouvoir et fait la promotion de leurs slogans nazis. Le Canada a contribué à leur formation et à leur intégration dans les forces régulières et les forces spéciales ukrainiennes, ce qu'il nie. Il a caché les crimes qu'elles ont commis et a participé à la guerre en fournissant des armes et de l'argent au gouvernement ukrainien mis en place par un coup d'État dont le Canada a été un instigateur. Le Canada a accordé un traitement préférentiel aux réfugiés ukrainiens alors que les réfugiés et les travailleurs migrants d'autres pays sont traités avec dédain. Tout cela a été fait au nom de la paix et de l'aide humanitaire, alors même que le Canada se comporte comme un voyou aux Nations unies et dans les forums internationaux et fait obstacle à toute résolution négociée. Chaque jour, il se livre à de nouveaux crimes à l'appel de l'OTAN qui déclare que la seule solution envisageable est de vaincre la Russie sur le champ de bataille et de l'anéantir une fois pour toutes.
Le gouvernement et ses soi-disant agences de renseignement, les médias traditionnels et les médias sociaux à sa disposition, les partis du cartel au parlement et dans les assemblées législatives se livrent tous à une désinformation massive pour désorienter tout le monde sur le conflit ukrainien. Néanmoins, la réalité continue de se réaffirmer et de s'imposer contre la réalité faussée qui est donnée. Partout dans le monde, à l'occasion de cet anniversaire, des manifestations ont lieu contre l'offensive antisociale qui accompagne l'augmentation des dépenses pour la guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine, les sanctions contre la Russie et les mesures répressives. Au Canada, des piquets d'information et des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes et même les sondages confirment que les Canadiens sont plus nombreux qu'il y a quelques mois à s'opposer à la guerre par procuration que mènent les États-Unis et l'OTAN contre la Russie.
Les crimes que les États-Unis commettent et dans lesquels ils entraînent leurs alliés sont déjà considérables alors qu'ils promettent une escalade. L'effondrement de l'ancienne Union soviétique il y a trente ans a signifié la fin de l'hégémonie de deux superpuissances dans les affaires mondiales. Les peuples du monde s'attendaient à la paix, la liberté, la démocratie et les droits humains, mais au lieu de cela ils ont vu les États-Unis chercher à établir leur hégémonie sur le monde. Se déclarant la nation indispensable, les États-Unis se sont livrés à des crimes sans précédent. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale en 1945, les États-Unis ont commencé à opposer leur soi-disant « ordre mondial fondé sur des règles » à l'état de droit sanctionné par l'Organisation des Nations unies et sa Charte fondatrice. Par des intrigues, la formation de cartels et l'imposition de leurs institutions financières qui ont soumis le monde entier à leur hégémonie, ils ont créé l'alliance militaire agressive l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), ont assassiné des dirigeants progressistes et instigué des coups d'État et des guerres d'agression contre tout pays qui refusait de se soumettre.
Il est important de constater aujourd'hui que malgré tous les crimes commis contre eux, les peuples ont continué de s'affirmer. Ils ont énormément souffert aux mains des États-Unis et de leurs alliés, mais ce ne sont pas les armes qui décident de l'issue des conflits, ce sont les peuples qui se battent pour leur souveraineté, pour ce qui leur appartient de droit et pour leur droit d'être. Aujourd'hui, derrière toute la désinformation et les menaces des États-Unis et de l'OTAN d'anéantir les pays qui refusent de se soumettre à leur hégémonie, malgré leur invocation de la menace nucléaire en rejetant la faute sur les autres, nous voyons que les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et les pays de l'OTAN se noient dans leur bellicisme, leur offensive antisociale et leurs pouvoirs de police. Nous voyons les peuples se battre partout pour apporter des solutions qui leur sont favorables.
S'il peut paraître que les États-Unis et leurs alliés de guerre
ne sont pas tenus de rendre de comptes, la réalité est que,
indépendamment de leur volonté ou de ce qu'ils pensent
d'eux-mêmes, le monde est en train de régler les comptes avec ce
qu'ils représentent et ce qu'ils font. Le conflit qui oppose
l'autorité aux conditions incite les peuples à intensifier la
lutte pour ce qui leur appartient de droit, pour des formes de
gouvernance centrées sur l'humain et pour faire de leurs pays
des zones de paix, de liberté et de démocratie.
La lutte entre l'Ancien et le Nouveau fait rage
Partout dans le monde, la lutte entre l'Ancien et le Nouveau fait rage, prenant différentes formes selon les conditions existantes et le niveau de conscience collective qui s'exprime. Les peuples du monde voient, vivent et souffrent des crimes que les États-Unis et leurs alliés continuent de commettre et ils se soulèvent contre les régimes qui commettent ces crimes.
Le Canada joue un rôle odieux en tant qu'apaiseur des États-Unis. À titre de complice, il commet lui aussi des crimes qui comprennent le vol des terres et des ressources, le recours à la force et les mauvais traitements infligés aux réfugiés, aux migrants, aux travailleurs, aux peuples autochtones, les crimes contre la nature et contre tous ceux qui luttent pour leurs droits. Il participe à la désinformation, applique des sanctions illégales, finance et arme des factions et des organisations contre-révolutionnaires pour commettre des crimes et provoquer des changements de régime dans les pays d'Afrique, en Syrie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, comme avec l'envoi récent de navires de guerre en Haïti. Il continue de nier la maltraitance des femmes, alors qu'il prétend défendre leurs droits au pays et à l'étranger, et il impose la discrimination de sa constitution à tous les travailleurs, aux minorités nationales, aux autochtones et leurs traités et droits ancestraux, au peuple québécois et son droit à l'autodétermination et à tous ceux dont les choix et les identités demandent à être reconnus et qui luttent pour leur droit d'être.
Les États-Unis et les pays qui les appuient, comme le Canada et les anciennes puissances coloniales d'Europe, causent des souffrances indicibles à leur propre peuple et aux peuples du monde entier. C'est un fait. C'est la réalité visible et tangible. Malgré tous les discours des dirigeants qui prétendent que les mesures qu'ils prennent sont pour la paix, la liberté et la démocratie et qu'elles vont améliorer la situation, sur tous les fronts, les choses empirent à pas de géant.
En réponse à cela, les peuples se battent. Cela aussi est un fait. Ils revendiquent ce qui leur appartient de droit, s'expriment en leur propre nom et s'efforcent de trouver des solutions qui leur soient favorables. Ils montrent leur esprit internationaliste, en soutenant la résistance et en prêtant main forte à tous ceux qui luttent pour leurs droits. En outre, des pays entiers prennent position en fonction de leurs propres intérêts, qu'ils considèrent comme servis par des solutions fondées sur l'état de droit international, et non sur le soi-disant ordre international hégémonique américain « fondé sur des règles », dont le Canada se fait le défenseur. Les États-Unis et leur coterie d'alliés de l'OTAN sont isolés au sein de l'Assemblée générale des Nations unies, comme le montrent leurs tentatives désespérées de manipuler le vote. Ils sont également isolés par les nouveaux regroupements qui se forment pour l'avancement du commerce, pour garantir la sécurité et pour s'engager dans des transactions et des relations financières qui ne sont pas soumises à l'hégémonie du dollar américain ou à des régimes de sanctions brutales et au chantage nucléaire, et qui ne contribuent pas aux grandes famines et aux conséquences des sécheresses, de la déforestation et des changements climatiques sur les humains et la nature.
Un an après le début de la guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine, les États-Unis, le Canada et les grandes puissances de la vieille Europe, leurs conseillers en sécurité et leurs agences de renseignement au plus haut niveau prennent des mesures frénétiques pour atteindre leur objectif déshonorable de détruire la Russie. Ils déploient des ressources considérables pour atteindre les prochains objectifs de leur alliance guerrière. Malgré les résolutions manipulatrices aux Nations unies, la majorité des pays du monde ne se rangent pas du côté de l'alliance guerrière États-Unis/OTAN. Ils ont d'autres plans qui se révèlent au fur et à mesure qu'ils cherchent des solutions à la crise pour sauver l'humanité de l'apocalypse que les forces des États-Unis et de l'OTAN nous réservent.
Une grande remise des pendules à l'heure est en train de s'opérer. La majorité des pays et des peuples du monde rejettent le soi-disant ordre mondial fondé sur des règles que les États-Unis ont instauré après la Deuxième Guerre mondiale dans le but de combattre le communisme, de soumettre l'Europe à leur hégémonie et de dominer l'Asie, tout en maintenant l'Afrique, l'Amérique latine et les Caraïbes sous contrôle. Pour ce faire, ils ont créé des services secrets composés d'anciens SS nazis, qui ont assassiné des dirigeants progressistes, perpétré des coups d'État et mené des guerres d'agression ravageuses, tout en imposant leurs institutions démocratiques dites libérales pour s'assurer de contrecarrer tout effort émancipateur des peuples. Mais aujourd'hui, tout cela est en crise parce que la force ne fait pas le droit et ne répond pas aux besoins des êtres humains. Les êtres humains ne peuvent être maîtrisés par la force ou en étant traités comme des objets jetables. En outre, la volonté des pays, grands et petits, de faire prévaloir l'état de droit international inscrit dans les Nations unies et leur Charte s'exprime dans la recherche de solutions qui leur sont favorables. Et ce, quelles que soient les formes politiques ou idéologiques de gouvernement ou les convictions des pays qui cherchent à affirmer leur souveraineté, laquelle souveraineté les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN considèrent comme une chose du passé.
Alors que les dirigeants dans différents pays renforcent les gouvernements des pouvoirs de police au nom de la nation, de l'économie, de la sécurité, d'institutions démocratiques libérales anachroniques et d'un soi-disant ordre fondé sur des règles, beaucoup de pays sont résolus à défendre leur souveraineté et les peuples persistent à chercher des solutions centrées sur l'humain qui affirment leur droit d'être et de décider de leurs affaires en mettant en place des gouvernements antiguerre centrés sur l'humain.
En ce premier anniversaire de la guerre en Ukraine, de graves dangers pèsent sur l'humanité, mais l'humanité est sûre de l'emporter. C'est l'aspiration des peuples à la paix, à la liberté et à la démocratie et leur participation à l'évolution de la situation en leur faveur qui sont le facteur décisif, et non les armes, les institutions défuntes dites libérales-démocratiques, les constitutions anachroniques qui ont créé un personnage fictif de l'État pour régner sur le peuple et le priver du pouvoir de décision qui lui appartient de droit. C'est l'esprit internationaliste des peuples, qui s'efforcent d'établir des relations fraternelles et à avantage réciproque entre les nations, grandes et petites, dont la souveraineté doit être protégée, et les peuples qui s'organisent pour le progrès dans leur propre pays et soutiennent ceux qui, à l'étranger, défendent les intérêts de l'humanité.
Le défi le plus important de notre époque est de répondre au besoin criant de forger une conscience collective qui favorise les peuples par l'unité dans l'action, en opposition à la voie mortelle de l'alliance guerrière États-Unis/OTAN.
Exigeons que le Canada sorte de l'OTAN et que l'OTAN soit
démantelée !
Pas un seul jeune pour la guerre impérialiste !
Tous ensemble pour faire du Canada une zone de paix !
Canada, hors de l'OTAN!
Défendons le droit à l'autodétermination!
Piquetage devant l'ambassade des États-Unis à Ottawa le 23
février 2023
Les Jeunes pour le renouveau démocratique respectent dans la lettre et l'esprit l'engagement pris par l'ONU en 1945 de « préserver les générations futures du fléau de la guerre ». Pour nous, c'est à la fois un droit sacré et un devoir. La lettre et l'esprit de cet engagement sont inscrits dans les lois et conventions internationales que les États-Unis et l'OTAN ont aujourd'hui remplacées par un « ordre international fondé sur des règles ».
Le 17 février, le Conseil de sécurité de Munich a déclaré qu'il faut « repenser l'ordre international libéral et fondé sur des règles » pour « renforcer la résilience démocratique à une époque de concurrence systématique féroce avec les régimes autocratiques ». Il a également souligné que des désaccords fondamentaux sont apparus sur la conception même des droits humains. Il affirme que de nombreuses démocraties non occidentales se soucient davantage de la souveraineté et de la non-ingérence que leurs homologues occidentaux et sont donc réticentes à soutenir « une action vigoureuse au nom des droits de l'homme ».
Il n'est pas difficile de comprendre que pour les pays de l'OTAN la question clé est ouvertement que les nations qui refusent de se plier à l'ingérence des États-Unis et de l'« Occident » et qui défendent leurs constitutions, leurs gouvernements dûment élus et leur droit à l'autodétermination seront visées précisément pour cette raison.
Les peuples d'Amérique latine et des Caraïbes sont bien conscients de cette « action vigoureuse au nom des droits de l'homme » car ils sont, à ce jour, soumis à des interventions étrangères, à des efforts de déstabilisation, à des coups d'État – comme le plus récent au Pérou -, à des interventions militaires et à l'intimidation. Le Venezuela a été déclaré une menace pour la sécurité des États-Unis et un blocus brutal est imposé à Cuba depuis plus de soixante ans. Malgré tous leurs discours sur les droits humains et la démocratie, les États-Unis ne se sont toujours pas conformés à l'écrasante condamnation annuelle du blocus de Cuba par l'Assemblée générale des Nations unies, jugé inhumain et criminel. La notion même de souveraineté territoriale d'un pays a été remplacée par la souveraineté d'un soi-disant « territoire de l'OTAN », ce qui signifie essentiellement que ceux qui sont intégrés à ce « territoire de l'OTAN » accueilleront ses bases militaires, dépenseront une partie de leurs revenus nationaux pour la soutenir et participeront d'une manière ou d'une autre à ses ambitions hégémoniques.
Le soutien canadien aux visées hégémoniques des États-Unis s'intensifie avec la multiplication des appels à « mettre le Canada sur le pied de guerre » ainsi que par le biais d'accords tels que ceux garantissant, entre autres, des minéraux critiques et stratégiques aux États-Unis, ce qui implique de s'emparer de terres sans discernement au nom du droit médiéval du « free mining » qui empiète sur le bien-être de communautés entières, sur les droits ancestraux et issus de traités des peuples autochtones et sur l'environnement naturel.
Les Jeunes pour le renouveau démocratique soutiennent que le
Québec et le Canada doivent être des zones de paix, dans
l'esprit des zones de paix d'autres nations des Amériques. Nous
soutenons le droit qui nous appartient en vertu de notre
humanité. Nous soutenons le droit à l'autodétermination, le
droit du peuple de décider lui-même de la voie économique et
politique qu'il veut suivre, et cela comprend sortir de l'OTAN
et de NORAD, des arrangements qui ont intégré la sécurité du
Canada à celle de l'« Amérique du Nord », c'est-à-dire à la
machine de guerre des États-Unis, et établir une politique
étrangère qui favorise la résolution pacifique des conflits et
des relations internationales basées sur le respect et
l'avantage mutuels.
Pour communiquer avec les Jeunes pour le renouveau démocratique, écrire à : ydr.jrd@gmail.com.
Manifestations antiguerre
Des milliers de personnes marchent contre la Conférence de Munich sur la sécurité
Au cours du week-end des 18 et 19 février, plus de 30 000
personnes se sont rassemblées à Munich pour protester contre la
59e Conférence de Munich sur la sécurité (CMS). Les manifestants
se sont rassemblés au centre-ville, d'où ils se sont dirigés
vers la place devant le musée de la sculpture grecque et romaine
antique, selon un rapport sur les médias sociaux. Les militants
pacifistes ont dénoncé l'ordre international fondé sur les
règles des États-Unis et exprimé leur forte opposition à
l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN).
Le 17 février, jour du début de la CMS 2023, le personnel de la sécurité aérienne, des transports terrestres et du service public de sept aéroports allemands, dont celui de Munich, a déclenché la grève pour réclamer une augmentation des salaires et du personnel. Ces actions ont retardé les vols de certains participants à la CMS.
En plus de protester contre l'ordre mondial centré sur les États-Unis, les militants pacifistes ont fortement exprimé leur opposition à l'OTAN et à sa demande d'augmenter l'envoi d'armes à l'Ukraine.
Une étude récente réalisée par Infratest dimap a révélé que « 64 % des résidents allemands s'opposent au transfert d'avions de chasse à l'Ukraine ». « Seuls 23 % des répondants appuient cette initiative, tandis que 13 % s'abstiennent de répondre », écrit le blog Free.
« Parmi les politiciens, les membres du parti de droite
Alternative pour l'Allemagne (86 %) et des factions de
gauche (81 %) considèrent que la fourniture d'avions de
combat à l'Ukraine est inacceptable », ajoute Free.
(Photos : J. Todenhoefer, M. Krause 6, Apo Duesseldorf)
Manifestations en Europe et partout au Canada
Cinquante mille personnes participent à un rassemblement
antiguerre à Berlin, le 25 février 2023, entre autres contre
l'envoi d'armes en Ukraine.
Dans les pays d'Europe, des manifestations ont eu lieu en janvier et février de cette année, ainsi qu'en 2022, contre l'OTAN et l'envoi d'armes militaires en Ukraine. À Berlin, quelque 50 000 personnes sont descendues dans la rue le 25 février pour s'opposer à l'envoi par l'Allemagne d'armes et de matériel militaire à l'Ukraine et pour exiger des initiatives diplomatiques et des négociations. Des manifestations de masse ont également eu lieu à Munich, Dresde et dans de nombreuses autres villes allemandes contre l'OTAN et l'Union européenne.
Ces actions antiguerre se déroulent parallèlement à des marches de protestation à grande échelle contre l'intensification de l'offensive antisociale qui accompagne l'augmentation des dépenses pour la guerre par procuration des États-Unis et de l'OTAN en Ukraine, les sanctions contre la Russie et les mesures répressives.
Berlin, Allemagne, 25 février 2023
Les manifestants antiguerre à Gênes, Italie, le 25 février 2023,
s'opposent aux livraisons d'armes à l'Ukraine et appellent à la
paix.
Bannière contre l'OTAN dans une manifestation en Espagne, le 25
février 2023
Manifestation contre l'OTAN en Finlande, le 21 février 2023
Manifestation contre l'OTAN et l'aide militaire à l'Ukraine à
Rimini, Italie, 19 février 2023 (en haut) et à Remo, Italie, 11
février 2023
Des milliers de personnes manifestent dans les rues de Chisinau,
en Moldavie,
le 19 février 2023 contre le gouvernement pro-OTAN.
Manifestation à Prague, en République tchèque, le 25 janvier
2023
Le 12 février 2023, des dizaines de milliers de personnes
descendent dans les rues de Paris en scandant « Sortons de
l'OTAN ! » et « Pas de missiles pour
l'Ukraine ! ».
Des manifestations en France, le 14 janvier 2023 et le 19
novembre 2022, qui s'inscrivent dans le cadre des grandes
manifestations contre l'offensive antisociale, s'opposant
également à l'OTAN.
Actions pancanadiennes
Du 23
au 26 février, des actions militantes dénonçant l'OTAN, le
rôle du Canada dans l'OTAN et la guerre par procuration en
Ukraine ont eu lieu dans au moins neuf villes du Canada. La
première a eu lieu devant l'ambassade des États-Unis à Ottawa
le jeudi 23 février. Elle a été suivie d'actions à Montréal et
Vancouver le vendredi, puis à Toronto, Windsor, Winnipeg,
Regina, Edmonton, Calgary et Victoria le samedi. Un dernier
rassemblement a eu lieu le dimanche à Waterloo.
Halifax
Montréal
Toronto
Windsor
Winnipeg
Edmonton
Calgary
Vancouver
(Photos : sahouraxo, F. Philoppot, Sputnik, Lo Zar, Geronimo, Medan, laccent, Maria, S. Wagenknecht, S. Dagdelen, LML, K. Winkler, Winnipeg Peace Alliance)
La réunion des ministres de la Défense de l'OTAN les 14 et 15 février
Des appels à intensifier les exportations d'armes en Ukraine et les dépenses militaires
Une réunion des ministres de la Défense des 30 pays membres de l'OTAN a eu lieu à Bruxelles les 14 et 15 février. Les ministres de la Suède, de la Finlande et de l'Ukraine y ont aussi participé. La réunion a eu lieu peu de temps avant la conférence sur la sécurité à Munich qui est liée à l'OTAN. À l'ordre du jour des deux rencontres était la propagation d'une désinformation au sujet de la guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine et la perspective d'une victoire sur le champ de bataille contre la Russie peu importe le prix à payer, plutôt que de chercher une fin négociée au conflit.
Les discours publiés du secrétaire général de l'OTAN, le général Jens Stoltenberg, et les rapports sur le site web de l'OTAN indiquent qu'un des principaux points à l'ordre du jour de la réunion était la nécessité pour les membres de l'alliance de « renforcer notre industrie de la défense » afin d'intensifier la production et de fournir les munitions requises en Ukraine et aussi pour qu'ils puissent reconstituer leurs propres stocks de munitions.
« Nous sommes clairement dans une course aux logistiques, a dit Stoltenberg lors d'une conférence de presse avant la réunion. Les capacités essentielles comme les munitions, le combustible et les pièces de rechange doivent arriver en Ukraine avant que la Russie saisisse l'initiative sur le champ de bataille. La célérité sauve des vies. »
Pour faire valoir une certaine urgence, il a dit que l'Ukraine utilisait les munitions à un rythme de beaucoup supérieur à ce que l'OTAN et ses industries d'armement connexes peuvent fournir, au moment où la Russie intensifie son offensive militaire. Le temps d'attente pour des munitions de gros calibre, a-t-il dit, est passé de 12 à 28 mois, et les commandes passées aujourd'hui ne seront livrées que dans un an et demi.
Les ministres devaient aussi commencer à discuter d'un nouvel engagement d'investissement à la défense – une référence au 2 % du produit intérieur brut (PIB) que les membres de l'OTAN doivent consacrer aux dépenses militaires. Compte-tenu que moins du tiers des pays membres ont atteint cette cible fixée en 2006, la pression s'intensifiera pour que tout le monde entre dans le rang. Les mesures à prendre seront vraisemblablement décidées lors du sommet de juillet à Vilnius, en Lituanie, où se réuniront les chefs d'État et de gouvernement de l'OTAN.
Si l'on prend l'exemple du Canada, selon un estimé du directeur parlementaire du budget tel que cité dans un article de la Presse canadienne, il faudrait injecter un 75 milliards de dollars supplémentaires au cours des cinq prochaines années au-delà des milliards déjà dépensés pour atteindre la cible de 2 % du PIB !
Un autre point à l'ordre du jour de la réunion de l'OTAN, selon les déclarations publiques, est la protection des infrastructures critiques, « en particulier l'infrastructure sous-marine, l'infrastructure en mer, car nous avons constaté que ces câbles et pipelines sous-marins sont vulnérables », a dit Stoltenberg. Ceux qui ont fait sauter l'oléoduc Nordstream qui relie la Russie à l'Allemagne en sont sûrement très conscients.
Lorsqu'un journaliste lui a demandé après la réunion pourquoi le public devrait croire que l'OTAN n'est pas en guerre contre la Russie, le secrétaire général a dit que ni l'OTAN ni ses alliés n'étaient impliqués dans ce conflit. Ce qu'ils font, a-t-il poursuivi, c'est de fournir de l'aide à l'Ukraine, qui se défend. La forme d'aide de l'OTAN a évolué et continuera d'évoluer, jusqu'à ce que l'Ukraine obtienne les armes dont elle a besoin pour reprendre ses territoires et remporter la guerre.
En lien avec la réunion ministérielle de l'OTAN, le Groupe consultatif sur la défense de l'Ukraine dirigé par les États-Unis a aussi tenu sa réunion mensuelle. Ce groupe est composé de 30 membres de l'OTAN et de 24 autres pays. Il prétend se pencher sur la coordination de l'apport d'aide militaire à l'Ukraine et des moyens pour l'expédier en Ukraine, ou d'abord en Pologne où les soldats ukrainiens reçoivent une formation sur le maniement de l'équipement reçu en don, comme les chars d'assaut Leopard.
Lors de sa réunion de janvier, le groupe de consultation a contribué à l'expédition d'armes offensives lourdes en Ukraine, en préparation pour l'offensive printanière. C'est vraisemblablement à cette réunion que la demande d'avions de combat aurait été discutée.
Lors d'une conférence de presse après la réunion, le secrétaire américain de la Défense Lloyd Austin a parlé des défis posés à l'OTAN en raison de la variété d'équipements et d'armes qui ont été donnés à l'Ukraine. Il est rapporté qu'une grande partie de l'équipement a besoin de réparations, de pièces de rechange et qu'ils ne seraient pas prêts au combat. « C'est une tâche monumentale que de rapiécer tous ces systèmes, de former les troupes en fonction de ces plateformes, d'avoir un plan d'entretien pour tous ces systèmes pour les intégrer dans les combats », a-t-il dit.
Le général Mark Milley, le président du Comité d'état-major interarmes de l'armée américaine, qui est aussi président du groupe de consultation, a tenté de dissimuler les problèmes que connaissent les États-Unis dans leur guerre par procuration, comme savoir d'où viendront les munitions et les pièces de rechange pour les chars d'assaut et d'autres équipements qui se font détruire. Il a dit que l'Ukraine était en train de gagner la guerre, que la Russie avait déjà perdu et payait un « prix énorme » en termes de pertes humaines.
Si toute cette bravade vise à contrer le mécontentement et la colère populaires grandissants face à la dévastation engendrée par l'acharnement des États-Unis/OTAN à ne chercher qu'une victoire militaire contre la Russie, aussi irréalisable soit-elle, et peu importe le prix que les peuples en Ukraine, dans d'autres pays de l'Europe et partout dans le monde devront payer, c'est un échec cuisant. En dépit de l'enthousiasme des gouvernements comme celui du Canada et ceux des puissances européennes à s'engager pleinement dans la guerre pour anéantir la Russie, l'édifice de l'OTAN est ébranlé et le sera davantage, en particulier en raison des sanctions économiques ciblant la Russie qui ont en fait un impact punitif sur les peuples d'Europe.
Quelque temps après ces réunions de l'OTAN, des dizaines de milliers de voix pour dire Non ! à la guerre par procuration des États-Unis/OTAN et exiger que leur pays sorte de l'OTAN et que l'OTAN soit démantelée ont résonné haut et fort aux manifestations en Allemagne et dans d'autres pays européens pendant la tenue de la Conférence de Munich sur la sécurité.
Conférence de Munich sur la sécurité du 17 au 19
février
Réunion de fauteurs de guerre, fauteurs de conflits et faiseurs d'illusions
Manifestation contre la guerre devant la Conférence de Munich
sur la sécurité 2023
Quelque 30 000 personnes se sont rassemblées à l'extérieur de la 59e Conférence de Munich sur la sécurité (CMS), tenue à Munich du 17 au 19 février, pour exprimer une opposition militante à la guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine. Les manifestants ont exigé une paix négociée, le démantèlement de l'OTAN et la levée des sanctions contre la Russie. Ils ont également dénoncé l'augmentation des dépenses en armement alors que les programmes sociaux sont laissés à l'abandon et sous-financés.
Tout comme les peuples du monde sont très préoccupés par les dangers que pose la guerre par procuration des États-Unis/OTAN, qui pourrait dégénérer en une guerre de plus grande ampleur, ou par l'utilisation d'armes chimiques, biologiques et même nucléaires, les Allemands sont très préoccupés par les changements apportés récemment à leur Constitution qui permettent à nouveau à l'armée allemande de fouler le sol d'autres nations européennes. La réalisation de la paix n'était cependant pas un souci des participants à la Conférence de Munich. En tant que pays hôte, l'Allemagne a pris part à des discussions sur des thèmes tels que « La responsabilité internationale de l'Allemagne revisitée » et « L'Allemagne dans le monde ». Son souci est d'affirmer une fois de plus la domination de l'Allemagne au sein de l'Europe et, de ce promontoire, contester la domination des États-Unis en Europe. En plus d'aller à l'encontre du verdict des peuples du monde contre le fléau de la guerre à l'issue des première et deuxième guerres mondiales, ces discussions ont montré qu'il n'y a pas d'unité au sein de l'OTAN. La France aussi a ses ambitions et cherche un règlement négocié parce que les sanctions contre la Russie paralysent son économie, tandis que la Grande-Bretagne et le Canada sont alignés sur les États-Unis.
« Expansion de l'OTAN vers l'Est : promesse rompue » |
Une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement ont assisté à la CMS, dont les présidents français Emmanuel Macron, le président polonais Andrzej Duda et le chancelier allemand Olaf Scholz. Étaient également présents 90 ministres de différents pays. L'Ukraine était représentée par son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba. Il y avait aussi le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, et la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris. L'ancien ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, actuel président de la Commission de la politique étrangère du Parti communiste de la République populaire de Chine, était également présent. Les gouvernements de la Russie et de l'Iran n'ont pas été invités. (Rappelons que c'est à ce forum en 2007 que le président russe Vladimir Poutine avait dénoncé l'expansion de l'OTAN vers l'est et « l'hyper usage quasi incontrôlé de la force dans les relations internationales » par le gouvernement américain.) Les hôtes ont plutôt invité des représentants de l'opposition dans ces deux pays, comme l'oligarque russe Mikhaïl Khodorkovsky. L'événement était présidé par Christoph Heusgen, ancien conseiller en politique étrangère de la chancelière Angela Merkel (2005-2017).
Ce qui a notamment caractérisé la CMS de cette année est l'ampleur de la désinformation officielle pour priver les peuples d'une conception du monde sur la base de laquelle mettre fin au conflit en Ukraine et progresser dans l'établissement de relations entre les pays, grands et petits, de manière à faire avancer la cause de la paix, de la liberté et de la démocratie. Des représentants de divers pays de ce qu'on appelle le « Sud global » ont été invités pour les persuader de se joindre à la coalition États-Unis/OTAN contre la Russie et la Chine. La CMS prétend « respecter le ressentiment légitime de nombreux pays du 'Sud' envers l'ordre existant ».
Le niveau d'irrationalité est visible dans la déclaration officielle qui dit que le monde est divisé entre les démocraties libérales anglo-américaines et les autocraties et que tout doit être fait pour persuader la majorité des pays du monde de se ranger du côté des démocraties libérales et non des autocraties. À cet égard, on oppose les pays dits de démocratie libérale qui défendent les droits humains à ceux qui, dit-on, font passer la souveraineté nationale avant les droits humains. Si l'on se fie aux balivernes racontées par la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris et d'autres, comme la ministre des Affaires étrangères du Canada Mélanie Joly et le secrétaire d'État américain Antony Blinken, les institutions établies par les États-Unis après la Deuxième Guerre mondiale ne sont pas en crise et seraient même victorieuses, malgré toutes les preuves du contraire. Ces institutions et le soi-disant ordre international fondé sur des règles que les impérialistes anglo-américains ont imposé au monde sont fondés sur l'idéologie anticommuniste de la guerre froide et ont pour seul but de saper le droit international tel qu'il est consacré par les Nations unies, sa Charte et ses conventions, tout cela afin d'établir l'hégémonie des États-Unis dans le monde entier.
L'origine de la conscience et du changement social pour les êtres humains et les peuples est la vie elle-même. Ce sont les sociétés et la nature qui appellent à rompre avec l'indifférence, qui éveillent les peuples pour qu'ils s'affranchissent des discours qui n'apportent pas de solutions qui leur soient favorables. Les dirigeants des États-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne, des vieilles puissances européennes et des forces réactionnaires posent les questions d'une manière détachée de la vie parce qu'ils espèrent un retour à l'Europe et à l'Asie prérévolutionnaires, à l'Asie, à l'Afrique, à l'Amérique latine et aux Caraïbes d'avant l'indépendance. Ils sont eux-mêmes devenus prisonniers de constructions mentales et de catégories qui n'ont aucun rapport avec la direction que prennent les sociétés et l'humanité elle-même. Quand ils divisent ainsi le monde entre démocraties libérales et autocraties, quand ils personnalisent la politique pour démoniser les uns et exalter les autres et proclament que tous les pays doivent se ranger du côté des seconds contre les premiers, ils nient que les institutions démocratiques libérales sont en crise et que l'ordre international qu'elles ont imposé depuis la Deuxième Guerre mondiale est aujourd'hui rejeté.
Aujourd'hui, les problèmes mêmes de la société et de la nature et la crise des relations internationales révèlent qu'il n'y a pas de place pour les relations que les États-Unis et les pays de l'OTAN imposent à leurs peuples et au reste du monde. En se limitant à leur interprétation irrationnelle de leurs actions et de celles des autres, ils finissent non seulement par vouloir détruire tout ce qu'ils ne peuvent pas contrôler, mais par s'attaquer à eux-mêmes.
La guerre en Ukraine a été déclenchée par les États-Unis et leur alliance militaire agressive, l'OTAN, avec la participation du Canada, et elle a inspiré ceux qui rêvent de restaurer les anciennes forces tsaristes en Ukraine et en Russie et les relations de propriété qui existaient avant la révolution russe de 1917. Ces forces avaient rejoint les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale au nom de la liberté. Aujourd'hui, elles partagent l'objectif des États-Unis d'écraser la Russie. Ce n'est pas un objectif que les Canadiens ou les peuples du monde peuvent faire leur, et encore moins les peuples de Russie ou les gens d'origine russe.
Les États-Unis ont subi des échecs répétés dans leurs tentatives d'unir leur bureaucratie et d'éviter la guerre civile en menant une guerre d'agression après l'autre au cours des 30 dernières années, depuis la fin de la guerre froide. L'effondrement de l'Union soviétique et des démocraties populaires en Europe de l'Est n'a pas donné les résultats que les États-Unis souhaitaient, à savoir que tous les pays les accepteraient en tant que nation indispensable pouvant dominer le monde en toute impunité. L'approche adoptée à la CMS, fondée sur la vengeance, les représailles et l'escalade contre la Russie, est complètement en crise. Elle rappelle que la folie, c'est faire la même chose encore et encore et s'attendre à des résultats différents chaque fois.
La CMS n'apportera pas la sécurité parce qu'elle ne répond aux préoccupations de sécurité d'aucun pays, et surtout pas de l'Ukraine ou de la Russie. Elle a rejeté d'entrée de jeu l'option d'un règlement négocié, bien que plusieurs pays membres fassent pression dans ce sens d'une manière ou d'une autre.
Plusieurs pays ont utilisé la conférence pour justifier une augmentation des dépenses militaires. Tout cela se fait au nom des idéaux les plus élevés : la paix, les droits humains et la démocratie, et, pour justifier les sanctions contre la Russie, on parle d'« écologisation de l'économie ».
En tant que porte-parole de l'OTAN, la CMS se prépare également à provoquer des conflits avec la Chine. Par exemple, la table ronde sur le thème : « Un autre changement d'époque : maintenir l'équilibre des puissances en Indopacifique » a réuni la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Park Jin, le ministre japonais des Affaires étrangères Hayashi Yoshimasa et le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly. Le Canada a annoncé sa « stratégie indopacifique » en novembre 2022, avec une approche ouvertement hostile à la Chine. Pendant ce temps, les États-Unis multiplient les provocations ouvertes à Taïwan et dans ses environs et tentent d'inciter la Corée du sud et le Japon à établir avec eux un bloc de type OTAN en Asie de l'Est.
Rien de tout cela ne correspond à la réalité : les démocraties
libérales sont en crise, ne fonctionnent plus et ne peuvent
résoudre aucun des problèmes auxquels leur société et le monde
sont confrontés aujourd'hui. Les tentatives des pays de l'OTAN
et d'autres pays de soutenir le régime réactionnaire en Ukraine
en déversant des milliards de dollars d'armes et en bloquant les
négociations pour résoudre le conflit que les États-Unis et
l'OTAN ont déclenché avec la Russie en sont une preuve de plus.
Des appels à accroître les livraisons d'armes à l'Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pris la parole par téléconférence lors de la journée d'ouverture de la conférence. Il a dépeint la situation comme si l'Ukraine était David face à Goliath. « David, c'est maintenant nous tous, c'est le monde libre tout entier, a-t-il dit. David, c'est tous ceux qui ont senti qu'il n'y avait pas d'autre voie que de vaincre Goliath, qui est venu pour nous détruire. [...] Nous n'avons pas encore la fronde de David d'Israël. Mais je crois que ce n'est que temporaire. » Il parle comme si l'Ukraine n'était pas sous l'emprise de néonazis qui font loi et l'ordre et que le conflit n'était pas entre d'une part États-Unis et l'OTAN et de l'autre la Russie, les premiers utilisant l'Ukraine comme une arme contre l'autre. Il a demandé que davantage d'armes soient envoyées en Ukraine immédiatement : « Nous avons besoin de vitesse. Vitesse pour conclure nos accords, vitesse des livraisons pour renforcer notre combat, vitesse des décisions pour limiter le potentiel russe. Il n'y a pas d'alternative à la vitesse. »
Les délires de Zelensky sont de plus en plus perçus comme des cris de détresse. « Il n'y a pas d'alternative à la victoire ukrainienne. Il n'y a pas d'alternative à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. Il n'y a pas d'alternative à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Il n'y a pas d'alternative à notre unité », a-t-il répété aux conférenciers. L'objectif plus large devrait être de « libérer l'Europe » et de « libérer du potentiel agressif de la Russie chaque institution internationale et chaque sphère de l'économie mondiale », a-t-il ajouté.
Pour faire bonne mesure, il en a également profité pour créer l'alarme au sujet de l'Iran en disant que ce pays représente une menace nucléaire pour la région.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a pour sa part déclaré que les pays capables d'envoyer des chars de combat en Ukraine devraient « le faire maintenant ». C'est « une responsabilité qu'un pays de la taille, de la situation géographique et de la puissance économique de l'Allemagne doit assumer dans des moments comme celui-ci », a-t-il ajouté.
M. Scholz a déclaré que l'Allemagne adhérerait « en permanence » à l'objectif de l'OTAN de consacrer 2 % de son PIB à la défense, objectif qu'elle n'a pas encore atteint, malgré l'établissement d'un fonds spécial de 100 milliards d'euros pour les investissements militaires. L'Allemagne doit stimuler son industrie de la défense et passer à « une production permanente des armes les plus importantes que nous utilisons », a ajouté le représentant allemand.
Olaf Scholz a déclaré que les alliés de l'Ukraine disposant de chars Leopard 2 modernes de fabrication allemande devraient se joindre à l'Allemagne et les livrer à l'Ukraine, admettant que son gouvernement profitait de la Conférence de Munich pour « mener une campagne intensive en ce sens ».
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, s'adressant aux journalistes à Munich plus tôt dans la journée, a déclaré : « Il doit être clair pour tout le monde : il ne sera pas possible de remplir les tâches qui nous attendent avec à peine 2 %. »
Le chancelier Olaf Scholz a également déclaré que l'Allemagne « fera tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter cette décision pour nos partenaires », proposant de fournir un soutien logistique et une formation aux soldats ukrainiens pour les chars. « Je considère cela comme un exemple du type de leadership que chacun est en droit d'attendre de l'Allemagne – et je le propose expressément à nos amis et partenaires. » Plusieurs informations parues récemment indiquent toutefois que certains alliés, comme la Finlande, traînent les pieds pour ce qui est des dons de chars, tandis que d'autres, comme le Portugal, n'en envoient pas autant que l'Allemagne l'espérait.
Le président français Emmanuel Macron a également soutenu l'appel à envoyer plus d'armes à l'Ukraine. « Nous devons collectivement être crédibles », a-t-il déclaré. Selon lui, « c'est le seul moyen de faire retourner [la Russie] à la table des discussions de manière acceptable et de construire une paix durable, c'est-à-dire au moment et dans des conditions qui seront choisies par les Ukrainiens. »
La vice-présidente des États-Unis Kamala Harris a déclaré le
même jour, dans une entrevue accordée à MSCNBC, que les
États-Unis « font tout en leur pouvoir pour renforcer la
position de l'Ukraine sur le champ de bataille. De sorte que si
et quand il y a des négociations, l'Ukraine sera dans la
position la plus forte dans une négociation. »
Résumé du Rapport de Munich sur la sécurité 2023
Le résumé du rapport sur la sécurité de Munich 2023 met l'accent sur :
1. La crise ukrainienne : « Un ordre international libéral repensé, fondé sur des règles, est nécessaire pour renforcer la résilience démocratique à une époque de concurrence systémique féroce avec les régimes autocratiques. Mais pour rendre cette vision plus attrayante auprès de la communauté internationale au sens large et l'aider à remporter l'épreuve de force pour le futur ordre international, les démocraties doivent également tenir compte des critiques et des préoccupations légitimes de la communauté internationale au sens large. »
2. Les droits de l'homme : « Les droits de l'homme (chapitre 2) ont constitué un point majeur dans la compétition systémique croissante. La Chine, soutenue par la Russie, est à l'avant-garde d'un mouvement de repli autoritaire plus large contre les droits de l'homme internationaux et les mécanismes mis en place pour les protéger. La vision que poursuit Pékin, s'inquiètent les observateurs occidentaux, n'est rien de moins que de créer un monde sûr pour l'autocratie. La Chine cherche notamment à faire en sorte que les droits collectifs, tels que définis et défendus par l'État, priment sur les libertés civiles et politiques individuelles. Mais le désaccord sur les droits de l'homme est également évident au sein des États démocratiques du monde et entre eux. Certainement influencées par l'expérience du colonialisme et de l'impérialisme occidentaux, de nombreuses démocraties non occidentales se montrent plus soucieuses de souveraineté et de non-ingérence que leurs homologues occidentales, et sont donc réticentes à soutenir une action vigoureuse au nom des droits de l'homme. »
3. « Les infrastructures mondiales (chapitre 3) sont de même devenues un terrain important de la compétition géopolitique. Les camps démocratique et autocratique rivalisent ouvertement pour imprégner les infrastructures physiques et numériques de leurs visions de la gouvernance. »
4. « La coopération au développement (chapitre 4) n'a pas non plus été épargnée par la concurrence systémique. La santé et la sécurité alimentaire ainsi que le financement pour le climat sont devenus des domaines politiques clés où se jouent les récits concurrents d'un ordre de développement souhaitable. »
5. Énergie : « Le nouvel ordre énergétique (chapitre 5) reflète de plus en plus des considérations géopolitiques plutôt que la logique du marché. Le révisionnisme autocratique de la Russie et sa militarisation des exportations de combustibles fossiles ont fait de la dépendance énergétique vis-à-vis des grandes puissances autocratiques une préoccupation majeure pour les démocraties libérales occidentales. Elles doivent maintenant veiller à ce que leurs efforts pour se sevrer du pétrole et du gaz russes n'augmentent pas simultanément leur dépendance à l'égard d'autres autocraties, notamment la Chine (pour les matières premières essentielles) et le Qatar (pour le gaz). »
6. Menace nucléaire : « Les autocraties révisionnistes présentent divers défis pour l'ordre nucléaire et la stabilité stratégique (chapitre 6). Plus important encore, les menaces russes d'utiliser des armes nucléaires dans la guerre contre l'Ukraine ont suscité des inquiétudes dans le monde entier. La Chine a considérablement investi dans des capacités nucléaires supplémentaires sans accroître la transparence. Enfin, la Corée du Nord et l'Iran posent leurs propres défis à l'ordre nucléaire. Compte tenu de la détérioration de l'environnement de sécurité, les puissances nucléaires démocratiques ont réaffirmé leur engagement en faveur de la dissuasion nucléaire, tandis que les perspectives d'initiatives de maîtrise des armements se sont assombries. »
(Avec des informations de la CMS, Politico, AP et
Global Times. Photos : Anthurium)
À titre d'information
• Allocution de la vice-présidente des États-Unis à la Conférence sur la sécurité de Munich
• Discours du président russe Vladimir Poutine devant l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie
• La Chine publie un document conceptuel
sur
l'Initiative de sécurité mondiale
La désinformation sur l'Ukraine
La conception du monde de la désinformation
Les accusations et contre-accusations sont devenues une des caractéristiques du conflit actuel en Ukraine. Il y a plusieurs éléments inquiétants, mais nul plus que le pouvoir de la désinformation d'attiser les passions, de désorienter et de confondre, voire de complètement accabler.
Alors que la plupart de ceux à qui ces reportages sont destinés ne sont pas en mesure de savoir de manière indépendante ce qui se passe en Ukraine, il est clair que les représentants des États-Unis et des pays de l'OTAN, leurs médias et leurs acolytes, et les représentants de l'Ukraine eux-mêmes, sont passés maîtres dans l'art de rendre la Russie responsable des atrocités. Les Russes sont accusés d'avoir commis des crimes de guerre qui ne semblent jamais faire l'objet d'enquêtes par des organismes impartiaux et selon des normes professionnelles. Nombre d'entre elles s'avèrent fausses, mais les responsables, leurs médias et leurs acolytes passent ensuite à la suivante. Ils parviennent à attiser les passions et à couvrir la vérité, à taire les crimes connus des forces qu'ils soutiennent ou à les blanchir, puis à déverser leur haine contre la Russie pour justifier encore plus de crimes qu'ils imputent ensuite aux Russes.
Plus les crimes imputés à la Russie sont exposés, plus les crimes imputés à la Russie deviennent extrêmes. C'est la conception du monde à la base de ces récits qui rend ce qui se passe acceptable ou inacceptable, mais ce n'est pas vraiment la question. Le fait est que cela sert à détourner l'attention de la nécessité de nous mobiliser pour mettre de l'avant notre propre demande que le Canada soit une zone de paix, que le Canada se retire de l'OTAN et que l'OTAN soit démantelée. Dans le cas de l'Ukraine, les forces des États-Unis/OTAN font tout pour prolonger la guerre et disent qu'il n'y a pas de possibilité de solution négociée, seulement une solution militaire. Ils déversent des armes en Ukraine, utilisant dans de nombreux cas le conflit comme une excuse pour se débarrasser de technologies obsolètes, puis ordonnent que des sommes énormes soient dépensées pour la production de nouvelles armes. Pendant ce temps, ils utilisent l'Ukraine pour tester la réponse des forces russes, des services de renseignement et autres, tout en se complaisant dans leur position de prolonger la guerre « jusqu'au dernier Ukrainien ».
La loi de prêt-bail adoptée par les États-Unis signifie que les peuples d'Europe paieront le coût de ces armes pendant des décennies, sans compter le coût de l'« accueil » de troupes et de bases étrangères sur leurs territoires et les conséquences des sanctions contre la Russie. Ils poursuivent l'expansion de l'OTAN dans une provocation pure et simple qui met encore plus en danger la sécurité de la Russie le long de sa plus longue frontière avec la Finlande. Le renversement de la politique étrangère de la Finlande, fondée sur la neutralité depuis la Deuxième Guerre mondiale, lorsque son territoire a été utilisé par les nazis allemands pour envahir l'Union soviétique, est un sujet de grave préoccupation pour les peuples d'Europe du Nord, de toute l'Europe et du monde entier.
Pour ceux qui suivent la situation de près, les crimes commis par les néonazis qui ont été intégrés dans les forces armées ukrainiennes ont été amplement exposés. Or, ils sont minimisés par la déclaration banale qu'en temps de guerre, les opérations psychologiques et les fausses nouvelles sont monnaie courante. Il n'est pas possible de savoir qui dit la vérité, nous dit-on, en citant un expert ancien ou moderne de la stratégie de guerre pour souligner leur point.
Néanmoins, ce que ces forces ne peuvent pas cacher, c'est la conception du monde qu'elles propagent, qui est raciste, obscurantiste, revancharde, belliqueuse, violemment anti-peuple et anti-Russie.
Les meilleurs exemples sont les actions et les déclarations de ceux qui constituent ce qu'on appelle les extrémistes de droite ou les éléments de droite en référence aux néonazis et aux descendants d'anciens collaborateurs nazis appelés combattants de la liberté. Ils sont imprégnés de haine et de bravade à l'idée de commettre des actes odieux contre les Russes, mais les responsables des États-Unis et de l'OTAN affirment que ces forces ne contrôlent pas la campagne militaire ukrainienne, laquelle est menée par une structure de commandement des États-Unis et de l'OTAN.
Quant aux allégations de crimes commis par les Russes, la Russie elle-même a demandé à l'ONU de mener des missions d'enquête indépendantes sur les massacres, les frappes militaires contre les civils et les sabotages auxquels les forces russes se seraient livrées. Elle a également demandé une réponse sérieuse à ses allégations qu'il y a en Ukraine des laboratoires destinés à la guerre biologique. C'est en effet ce qu'il convient de faire. Malgré les arguments sérieux présentés dans le récent article détaillé de Seymour Hersh sur le sabotage du gazoduc NordStream 2, aucune mesure n'est prise pour corroborer ou réfuter ses allégations, et la diffamation que c'est la Russie qui aurait elle-même saboté le gazoduc se poursuit.
Au-delà de cela, il n'est pas nécessaire de commenter la conception du monde que la Russie épouse, car c'est elle qui continue d'exiger un règlement négocié depuis 2014, demande à laquelle il faut également répondre. En outre, personne ne peut sérieusement soutenir que sa demande d'une reconnaissance internationale de ses préoccupations légitimes en matière de sécurité et de l'institution de garanties contre une expansion de l'OTAN n'est pas juste, ou que la population du Donbass ne mérite pas d'être protégée contre les crimes commis contre elle par les formations néonazies.
À gauche : manifestation à Ottawa en 2014 pour exiger que
le gouvernement canadien
cesse de soutenir et de financer les néonazis en Ukraine; à
droite : message de 2020 sur les médias sociaux du Donbass,
Ukraine.
Le problème n'est pas qu'en temps de guerre, les « deux camps » commettent des crimes pour atteindre leurs objectifs. Le problème n'est pas que, pour s'opposer à ces crimes, il faille se ranger du côté d'une Ukraine juste et s'opposer à une Russie diabolique ou, inversement, se ranger du côté d'une Russie juste et s'opposer à une Ukraine diabolique. Les crimes de guerre ne peuvent être excusés en disant que c'est « des choses qui arrivent » en temps de guerre. Tous les responsables doivent être traduits en justice, mais c'est précisément ce que les forces des États-Unis/OTAN ne permettront pas. Elles ont été prises en flagrant délit à commettre des crimes et à dire des mensonges depuis si longtemps et il ne faut pas l'oublier quand on veut se faire une idée de ce qui se passe en Ukraine aujourd'hui.
C'est une méthode nazie éprouvée que de commettre les massacres les plus odieux, comme le massacre d'officiers polonais dans la forêt de Katyn, pour ensuite l'imputer aux Russes. Et il existe de nombreux autres crimes de ce type commis avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale que la machine de propagande nazie et l'empire des journaux Hearst aux États-Unis ont imputés aux communistes afin de brouiller les cartes.
La litanie de mensonges, d'histoires et d'opérations sous faux drapeaux que les États-Unis ont perpétrés pendant la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, les coups d'État orchestrés par les États-Unis et les opérations terroristes menées tout au long des années 1950, 1960, 1970 et 1980. Jusqu'à aujourd'hui, cela en dit long sur la cause que défendent les États-Unis, l'OTAN et ses pays membres.
Le problème est que « l'Occident collectif », comme on appelle désormais souvent l'offensive des États-Unis et de l'OTAN, utilise l'Ukraine comme une base avancée pour isoler, humilier et écraser la Russie et, selon toute vraisemblance, étendre leur hégémonie non seulement sur l'Europe mais aussi sur l'Asie-Pacifique afin d'isoler la Chine. Il est également évident qu'ils utilisent l'Ukraine comme un dépotoir pour les armes américaines obsolètes qu'ils ont vendues aux membres de l'OTAN et qui ont atterri dans les mains des néonazis que les forces des États-Unis et de l'OTAN ont laissé envahir l'Ukraine. Plus important encore, toutes les mesures prises par les États-Unis et les pays de l'OTAN, y compris le Canada, qui bloquent un règlement négocié et prolongent la guerre, devraient elles-mêmes être considérées comme des crimes de guerre.
Pour un règlement négocié de la crise ukrainienne !
Opposez-vous aux mensonges, à la désinformation et au
bellicisme !
L'OTAN doit être non pas élargie mais démantelée !
Faisons du Canada une zone de paix !
Le Canada demande à interdire
la liberté d'expression
Une indication que l'État canadien a du mal à imposer son récit
désinformateur au corps politique concernant la guerre par
procuration en Ukraine est qu'il a recours aux pouvoirs de
police pour criminaliser la discussion et la diffusion
d'informations qui ne soutiennent pas la propagande de guerre
des États-Unis et de l'OTAN, pour empêcher les gens de
s'informer, de discuter et de décider eux-mêmes de ce qui sert
leurs intérêts et la paix internationale.
Le Canada fait notamment la promotion de la « Coalition pour la liberté en ligne », qui tente de fournir une base idéologique pour justifier la limitation de la liberté d'expression et d'information. Le 2 mars 2022, Maéva Proteau, directrice du bureau des communications du ministère des Affaires étrangères, a publié une déclaration au nom du Canada en tant que présidente de la Coalition. La déclaration est signée par elle et publiée par Affaires mondiales Canada. Mme Proteau dit que la Coalition comprend « 34 gouvernements unis par la conviction que les mêmes droits de la personne dont les gens bénéficient hors ligne doivent aussi être protégés en ligne ».
Elle prétend que « l'attaque injustifiée et non provoquée de la Fédération de Russie contre l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'État démocratique de l'Ukraine a été précédée d'un déluge constant d'affirmations inventées et d'allégations non fondées diffusées en ligne par la Fédération de Russie ».
« Nous avons depuis assisté à un assaut continu de désinformation orchestré par la Fédération de Russie », affirme-t-elle dans la déclaration.
Aucun élément de preuve n'est avancé pour définir les mots « non provoqué », « injustifiable » ou « attaque ». Ces mots sont tout simplement répétés dans le cadre du narratif États-Unis/OTAN dont le Canada est un défenseur inconditionnel. Notamment, aucun élément n'est avancé non plus pour prouver que la Fédération de la Russie est responsable d'« affirmations inventées et d'allégations non fondées diffusées en ligne ».
Le fait que dans la déclaration les peuples du monde sont qualifiés de « consommateurs » de nouvelles en ligne est une expression de mépris envers le droit des peuples d'être informés sur les questions qui les concernent. Plus encore, la déclaration contient des affirmations à l'emporte-pièce, faisant dire à plusieurs qu'elles reflètent plutôt la propagande des États-Unis/OTAN :
« À un moment sans précédent de l'histoire, où les gens du monde entier se tournent vers Internet pour tisser des liens, apprendre et suivre les nouvelles, la campagne de désinformation coordonnée par la Fédération de Russie a créé des récits faux et trompeurs destinés à corrompre l'environnement de l'information. Cette campagne vise à semer la confusion, à susciter la division et à éroder la confiance dans la démocratie. Au final, elle met des vies en danger. »
Elle élabore ensuite les raisons qui nécessiteraient l'interdiction et la criminalisation de la liberté de parole : « Les campagnes de désinformation parrainées par des États sapent la paix, la prospérité et la liberté individuelle, menaçant de déstabiliser le tissu de notre système international fondé sur des règles.
« Une démocratie forte repose sur l'accès à des sources d'information diverses et fiables, afin que les membres de la société puissent se forger une opinion, demander des comptes aux gouvernements et aux particuliers, et participer au débat public. »
L'assertion de ce sur quoi repose une démocratie forte est déloyale car elle laisse entendre que la coalition défend ces pratiques et ces objectifs, ce qui n'est pas le cas. Elle n'encourage pas la discussion ou la propagation d'information qui permet aux membres de la société de « se forger une opinion, demander des comptes aux gouvernements et aux particuliers, et participer au débat public ».
« La Coalition pour la liberté en ligne défend la protection et la promotion des droits de la personne et des libertés fondamentales, en ligne et hors ligne », poursuit la directrice, ajoutant : « Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien pour réaffirmer qu'il doit pouvoir participer de manière significative à la société en ligne et hors ligne, à l'abri de pratiques oppressives telles que la désinformation parrainée par l'État. »
Elle entre ensuite dans le vif du sujet : « Nous appelons à la cessation de la mise en oeuvre et du parrainage de campagnes de désinformation, et nous exhortons tous les intervenants à prendre des mesures concrètes pour traiter cette question dans le respect des droits de la personne, de la démocratie et de l'état de droit. »
Et voilà le hic. Qui définit ce que cela veut dire « respecter les droits de la personne, la démocratie et l'état de droit » ?
Nulle part y a-t-il une réflexion en ce sens. On détermine qui sera interdit uniquement en rapport avec ce dont est accusée la Fédération de la Russie sans jamais soulever les agissements des agences de renseignement des États-Unis/OTAN. Elle dit :
« Nous appelons à la cessation de la mise en oeuvre et du parrainage de campagnes de désinformation, et nous exhortons tous les intervenants à prendre des mesures concrètes pour traiter cette question dans le respect des droits de la personne, de la démocratie et de l'état de droit. »
Au nom de la liberté qu'elle embrasse, la directrice fait ensuite les éloges de l'utilisation des médias sociaux sous le contrôle de certains pour interdire les médias sociaux que ceux-ci prétendent propagent de la désinformation. Elle dit :
« Plus que jamais, les plateformes de médias sociaux sont de puissants outils d'information. Elles jouent un rôle clé dans la santé des démocraties et la stabilité mondiale. Les plateformes de médias sociaux jouent un rôle important dans la lutte contre la désinformation; ces derniers jours, nous avons vu des entreprises de ce secteur prendre des décisions sans précédent et influentes pour freiner les tentatives de la Fédération de Russie de désinformer les publics nationaux et internationaux. »
Faisant fi totalement de la question clé à savoir ce qui constitue la liberté d'expression, elle déclare :
« Tout en respectant la liberté d'expression, le Canada demande aux plateformes de travailler avec la Coalition pour la liberté en ligne et de continuer à prendre toutes les mesures possibles pour contrer la désinformation parrainée par l'État, notamment celle propagée par les chaînes Russia Today et Sputnik en ligne. Nous offrons notre collaboration continue pour que cela se fasse dans le respect des droits de la personne et des Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme des Nations unies. »
Elle ajoute : « Ensemble, envoyons un message clair – l'ordre mondial pour lequel nous nous sommes battus avec acharnement est attaqué – la désinformation ne peut être autorisée, que ce soit par les médias d'État, les médias privés ou les plateformes. »
La déclaration est approuvée par 19 pays, en plus du Canada
présumément, soit : l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche,
le Danemark, l'Estonie, la Finlande, l'Irlande, l'Italie, la
Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Nouvelle-Zélande, la
Norvège, la Pologne, la Suède, la République Tchèque, le
Royaume-Uni et les États-Unis.
Rien n'explique pourquoi, si la coalition était composée de 34
pays à l'époque (en 2023, elle comptait 36 membres), les autres
pays ne figurent pas sur la liste des signataires. En
particulier, les 20 pays qui soutiennent la coalition sont soit
membres de l'OTAN, de l'Union européenne ou du réseau
d'espionnage mondial appelé Groupe des cinq dirigé par les
États-Unis. La plupart des autres pays membres de la coalition
se trouvent en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
La présence de bataillons
néonazis
demeure une réalité
La présence de bataillons néonazis dans l'armée ukrainienne est un problème récurrent dans ce pays. Ces bataillons ont été fondés par des oligarques anti-russes dans le cadre de leur objectif de créer des relations hostiles avec la Russie. Ces bataillons ont été impliqués dans des actes de terrorisme et de nettoyage ethnique dans l'est de l'Ukraine contre des Ukrainiens russophones. Ces forces, avec le soutien des États-Unis et de l'OTAN, ont fait partie du coup d'État de Maidan en 2014, qui a préparé le terrain pour que l'Ukraine soit utilisée par les États-Unis et l'OTAN pour mener une guerre par procuration contre la Russie.
Un des objectifs de la campagne de désinformation sur le conflit en Ukraine à l'heure actuelle est de prétendre que ces forces ne sont plus associées au néonazisme. C'est une tentative de justifier le soutien ouvert à l'idéologie néonazie et l'hommage rendu aux criminels de guerre ukrainiens et aux collaborateurs nazis de la Deuxième Guerre mondiale. Cela permet à son tour de faire de la désinformation en affirmant que l'opération militaire spéciale de la Russie – dont l'un des objectifs est la dénazification de l'Ukraine – est unilatérale et non provoquée.
Le gouvernement ukrainien actuel et ses défenseurs nient la présence de nazis dans ses forces armées. Toutefois, ces affirmations sont démenties par les insignes nazis qui continuent d'être portés par les troupes ukrainiennes et les hommages rendus par les bataillons néonazis aux collaborateurs nazis et aux criminels de guerre de la Deuxième Guerre mondiale.
Le bataillon Azov a été fondé par le Corps national, qui le dirige toujours politiquement. Le chef du Corps national, Andriy Biletsky, est partisan de la suprématie blanche et de la haine du peuple juif. Le Corps national, le Bataillon Azov et d'autres formations militaires similaires vénèrent Stepan Bandera, le collaborateur ukrainien qui a travaillé avec les nazis pour massacrer les Juifs et les Polonais en Ukraine pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Ces activités entraînent des répercussions sur les peuples du Canada et des États-Unis, où les gouvernements ont facilité l'immigration d'Ukrainiens qui épousent la mémoire et la vision réactionnaire de ces collaborateurs nazis. Ceux-ci servent de base de soutien à l'étranger pour les néonazis et leurs crimes en Ukraine et de source de désinformation sur le conflit en Ukraine qui favorise les objectifs des États-Unis et de l'OTAN d'encercler la Russie.
Fin septembre 2022, une délégation du mouvement néonazi Azov s'est rendue aux États-Unis pour obtenir un soutien politique et financier à l'Ukraine et à son armée, notamment aux bataillons néonazis. Depuis 2018, Azov s'est vu interdire de recevoir un financement et une formation directs de l'armée américaine. Les récents voyages des membres d'Azov aux États-Unis et dans d'autres pays visent à changer cette situation.
Conformément à cet objectif, ces néonazis ont fait quelques tentatives timides pour affirmer qu'ils n'épousent pas les idéologies réactionnaires. L'écrivain américain Moss Robeson, qui rend compte de la visite de la délégation, écrit :
« Parmi eux, il y a Giorgi Kuparashvili, cofondateur du régiment Azov et dirigeant de son école militaire Yevhen Konovalets, qui porte le nom du fondateur de l'Organisation fasciste des nationalistes ukrainiens. Selon le journaliste Leonid Ragozin, 'l'école fonctionnait en dehors du système ukrainien d'éducation militaire – l'une des nombreuses raisons de soupçonner qu'Azov était hautement autonome et n'a jamais été véritablement intégré dans [les] forces armées'. [...]
« Le groupe a fait une première apparition impromptue au Centre culturel ukraino-américain du New Jersey (UACCNJ) à Whippany le samedi 17 septembre. Cet événement de dernière minute, organisé la veille, promettait de « dissiper l'agitation et la propagande russes selon lesquelles le régiment Azov est nazi ».
Robeson a également rendu compte de la visite de la délégation à une église ukrainienne de Detroit, dans le Michigan, lors d'un événement organisé par les partenaires américains de l'aile caritative du mouvement Azov :
« D'un côté de la salle se tenait Borys Potapenko, membre de l'UACRCM et coordinateur international de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN-B) de Stepan Bandera, qui fait également partie de la direction du 'Mouvement de résistance à la capitulation' d'extrême droite en Ukraine, qui s'est allié au Corps national d'Azov contre Volodymyr Zelensky en 2019-2022. »
L'événement à l'église comprenait une vente aux enchères de
patchs d'insignes d'Azov, comportant le symbole nazi du crochet
de loup. Kuparashvili a affirmé que ceux qui disent que c'est un
symbole nazi se trompent, il s'agit simplement des lettres N et
I de l'alphabet latin superposées, représentant l'« idée
nationale » Ukraine. Bien entendu, l'Ukraine utilise
l'alphabet cyrillique, dont les lettres ne correspondent pas à
cette explication. Entre-temps, le mot « Azov » lui-même
apparaît sur l'insigne en cyrillique, et non en alphabet latin.
Certains insignes d'Azov incluent le « Soleil noir », un
autre symbole nazi connu, en plus du wolfsangel.
Évolution de l'insigne Azov. En outre, l'ange-loup, le Soleil
noir dans la version du milieu est également un symbole nazi.
Pendant son séjour à Washington, la délégation d'Azov a rencontré le chef de la minorité républicaine de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (Californie), ainsi qu'une vingtaine de représentants des partis républicain et démocrate.
L'Association des familles des défenseurs d'Azovstal a décrit l'accueil chaleureux réservé par les membres du Congrès qui « ont exprimé leur soutien sincère à notre délégation et à l'Ukraine dans son ensemble et assuré qu'ils n'avaient aucun doute sur la victoire de notre pays dans cette guerre, et ont également souligné à plusieurs reprises leur admiration pour l'héroïque régiment Azov ».
Le chef du bataillon Azov est accueilli par les sionistes
En décembre 2022, Illia Samoilenko, un officier du bataillon Azov, a reçu un accueil chaleureux en Israël, où il a mené une campagne de désinformation similaire pour affirmer que le bataillon Azov s'était dissocié du néonazisme. Yulia Fedosiuk, qui s'était rendue plus tôt dans l'année aux États-Unis, faisait également partie du voyage.
Illia Samoilenko, s'adressant au Times of Israel, a affirmé que ceux qui adhéraient au néonazisme étaient « marginaux » et avaient quitté le bataillon très tôt. Le Times a cité un prétendu expert qui a déclaré, sans fondement, qu'« il y avait des néonazis parmi les fondateurs du groupe en 2014, mais [...] la plupart des idéologues d'extrême droite sont partis à la fin de l'année ».
Fedosiuk, reprenant le cliché servant de défense des personnes accusées de racisme, a dit au Times : « Un de mes meilleurs amis, il est juif et il fait partie d'Azov. »
Dans le même ordre d'idées, la Ligue anti-diffamation (ADL), qui prétend « combattre toutes les formes d'antisémitisme et de préjugés », a fait marche arrière en novembre 2022, quelques mois auparavant, et a défendu le bataillon Azov, affirmant également qu'il ne s'agit pas de la même organisation qu'auparavant. En réponse à un rapport d'incident haineux déposé par un journaliste de la Grayzone, concernant une compétition sportive parrainée par le Pentagone et organisée en l'honneur d'un vétéran d'Azov qui arbore ouvertement un tatouage nazi, l'ADL a déclaré :
« Lorsqu'elle a été créée en 2014, la Brigade Azov était un groupe militaire privé luttant contre l'annexion de la Crimée de l'époque. Pendant cette période, c'était un groupe qui exerçait une influence claire d'extrême droite. Fin 2014, le groupe a été intégré à la Garde nationale ukrainienne et rebaptisé Régiment Azov. Lorsque cela s'est produit, le gouvernement ukrainien a enquêté sur le groupe et affirme avoir expulsé ses membres d'extrême droite. C'est également à cette époque que son fondateur Andriy Biletsky a quitté l'AZOV et a depuis travaillé dans le grand mouvement Azov, notamment en fondant un parti politique d'extrême droite, le Corps national. En substance, il y a eu une scission entre l'unité militaire AZOV et les objectifs politiques de ses membres fondateurs. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'ils ont réussi à éliminer tous les éléments d'extrême droite de leurs rangs, mais notre Centre sur l'extrémisme ne voit pas non plus le régime Azov comme le groupe d'extrême droite qu'il était autrefois. »
Le Grayzone a noté que « la défense stupéfiante de l'ADL d'Azov en tant qu'unité de combat largement dépolitisée est très fortement contredite par les propres documents de recherche de l'ADL. »
Quant à la prétendue scission entre le Corps national et le bataillon Azov, Grayzone écrit :
« Le centre de recrutement et l'académie militaire d'Azov à Kiev partagent un emplacement avec les bureaux du Corps national », a expliqué un chercheur du média Bellingcat, parrainé par le gouvernement américain, au Conseil atlantique affilié à l'OTAN en 2020. Le chercheur a ajouté qu'Azov « accueille régulièrement Biletsky (et d'autres anciens commandants) dans ses bases et se félicite de sa participation aux cérémonies, le saluant comme un leader ».
Vidéo de soldats ukrainiens faisant le salut néonazi, février 2023
Pour visionner la vidéo de soldats ukrainiens faisant le salut néonazi, cliquez ici.
Démenti du Canada qu'il
entraîne
des néonazis en Ukraine
Des membres du bataillon Azov posent avec le drapeau de l'OTAN
dans une photo publiée sur Twitter.
Les preuves montrent que, dans le cadre de l'opération UNIFIER, le Canada a fourni une formation aux bataillons nazis banderistes qui font partie de l'armée ukrainienne – un fait que le premier ministre et son gouvernement nient et que les autres partis cartellisés ayant des sièges au Parlement n'abordent pas.
Le 2 mai 2022, lors d'un événement à Windsor visant à promouvoir le secteur automobile, le premier ministre a répondu à un journaliste qui l'interrogeait sur les remarques faites la veille par le ministre des Affaires étrangères de Russie, Sergueï Lavrov, dans une entrevue accordée aux médias italiens. Lavrov avait souligné que les États-Unis et le Canada « ont joué un rôle de premier plan dans la formation de divisions ultra-radicales ouvertement néonazies en Ukraine. L'objectif a été toutes ces années de faire en sorte que les néonazis rejoignent les forces militaires régulières de l'Ukraine ».
Justin Trudeau n'a pas publié de démenti. Dans son style habituel, il a contourné la question en essayant plutôt de discréditer la Russie, en disant que tous ceux qui s'opposent « aux horreurs de l'Holocauste et à la montée extrêmement inquiétante des crimes haineux » doivent « condamner toujours plus fermement les positions ridicules et inacceptables de la Russie ». Accuser la Russie de nier l'Holocauste est une pratique courante – l'une des façons maladroites et grossières dont les États-Unis et les pays de l'OTAN répandent la russophobie et attisent les passions pour détourner l'attention de ce qui se passe en Ukraine.
Dans une déclaration du 4 mai 2022 envoyée par courriel à CTV, le ministère de la Défense nationale (MDN) a fait remarquer qu'il s'est récemment absous de toute allégation selon laquelle les Forces armées canadiennes (FAC) auraient formé des néonazis ukrainiens.
« En ce qui concerne vos questions sur notre examen des conclusions du rapport de l'Université George Washington, l'examen a commencé à l'automne 2021 et est maintenant terminé. L'examen visait à déterminer si les FAC avaient exercé leur diligence raisonnable pour empêcher les membres d'organisations d'extrême droite de recevoir une formation dans le cadre de l'opération UNIFIER, indique le communiqué. Le rapport est toujours en cours d'examen par la chaîne de commandement des FAC, mais il conclut qu'il n'y avait aucune base factuelle de liens néonazis pour le groupe formé par la Force opérationnelle en Ukraine ».
La déclaration poursuit en affirmant que les FAC prennent « toutes les mesures raisonnables » pour s'assurer qu'aucun entraînement n'est fourni aux membres d'éléments extrémistes, et que le rapport contient des informations classifiées et sensibles, et qu'ils analysent quelles parties seront divulguées au public.
La déclaration affirme spécifiquement que « le Canada n'entraîne pas les membres du bataillon Azov – cela n'a jamais fait partie de notre mandat... ce qui a toujours été clair, c'est que nous n'avons pas fourni – et ne fournirons pas – de soutien à l'entraînement à Azov et aux entités affiliées ».
CTV souligne que les affirmations dans la déclaration du MDN sont directement réfutées par le témoignage direct d'un officier du régiment Azov interviewé par CTV, « dans lequel il déclare que, bien que le groupe n'ait pas été autorisé à participer à la mission du Canada en Ukraine, connue sous le nom d'opération UNIFIER officiellement, les instructeurs canadiens sont « devenus amis » avec les membres et les instructeurs d'Azov, parlant et traitant avec eux comme des 'professionnels entre professionnels' ».
Une photo publiée sur le compte de médias sociaux de Kyrylo
Berkal, membre du régiment Azov, montre des instructeurs
canadiens participant à leur formation.
Avant cela, le 11 avril 2022, Radio-Canada a indiqué que des militaires canadiens avaient formé à la fois des membres du bataillon néonazi Azov et au moins un soldat ukrainien qui arborait l'écusson d'une unité SS nazie de la Deuxième Guerre mondiale. La formation a eu lieu en novembre 2020, selon Radio-Canada.
Des Canadiens entraînent le bataillon néonazi Azov, le 3
novembre 2020. À droite : le soldat au premier plan porte
un insigne néonazi.
Dans une entrevue accordée le 13 avril 2022 au Ottawa Citizen, Efraim Zuroff, du Centre Simon Wiesenthal en Israël, a déclaré : « Il ne fait aucun doute qu'il y a des néonazis sous différentes formes en Ukraine, que ce soit dans le régiment Azov ou dans d'autres organisations. » Concernant les affirmations telles que celles du premier ministre Trudeau, selon lesquelles les allégations faites à l'encontre du régiment Azov font partie d'une campagne de désinformation russe, Efraim Zuroff a déclaré : « Ce n'est pas de la propagande russe, loin de là. Ces gens sont des néonazis. Il existe un élément d'ultra-droite en Ukraine et il est absurde de l'ignorer. »
L'Ottawa Citizen a en outre rapporté que « des sources auprès [du ministère] de la Défense ont reconnu que l'écusson porté par le soldat ukrainien sur les photos militaires canadiennes [de l'entraînement de novembre 2020] est l'insigne de l'unité SS ukrainienne qui a combattu pour les nazis. Les autres photos montrent des troupes ukrainiennes avec des insignes liés à l'unité Azov. »
L'Ottawa Citizen souligne qu'en juin 2018, des responsables canadiens, y compris des militaires, ont rencontré des dirigeants de l'unité Azov, alors qu'ils étaient au courant de son adhésion à l'idéologie nazie. Les documents de la Défense nationale montrent que leur préoccupation n'était pas les interactions avec l'unité Azov et les néonazis, qui faisaient clairement partie de ce que le Canada appelle officiellement les combattants de la liberté. La préoccupation était que les médias exposent les détails de la rencontre lorsque des Canadiens se sont autorisés à être avec des membres de l'unité, ce que le bataillon Azov a ensuite utilisé à des fins de propagande.
Réunion entre des représentants canadiens et le bataillon
néonazi Azov, le 18 juin 2020
Le 29 avril 2022, le Comité d'enquête de Russie a publié une déclaration indiquant qu'il enquêtait sur les activités des instructeurs militaires canadiens qui ont formé des néonazis ukrainiens. Le communiqué indique que « Les enquêteurs du Comité d'enquête, qui examinent ce fait dans le cadre d'affaires criminelles liées aux crimes des nationalistes ukrainiens, utiliseront des mesures pour identifier les personnes engagées dans des programmes de formation militaire enseignant les moyens de commettre des crimes contre les civils ».
Une photo publiée sur la page Facebook des Forces armées
canadiennes en Ukraine montre le lieutenant-colonel (LCol) Ryan
Stimpson, alors commandant de l'opération canadienne UNIFIER,
prenant la parole lors de la cérémonie de remise des diplômes
2020 de l'Académie nationale au Centre international pour le
maintien de la paix et la sécurité à Yavoriv. Il existe des
preuves que des personnes appartenant à une organisation appelée
« Centuria », liée au bataillon Azov, opèrent à l'intérieur de
l'Académie.
Aux côtés de soldats canadiens, l'ambassadeur du Canada en
Ukraine Roman Waschuk prend la parole lors d'une cérémonie du 21
août 2019 qui a dévoilé un monument à Sambir en l'honneur des
membres de l'Organisation des nationalistes ukrainiens et de
l'Armée insurrectionnelle ukrainienne qui ont collaboré avec les
nazis.
Le bataillon Azov et plusieurs éléments autres comme lui qui épousent l'idéologie néonazie ont été fondés en 2014 et financés par divers oligarques. Ils sont accusés de violations des droits de l'homme et de crimes de guerre par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et Amnesty International pour leurs activités contre la population de la région du Donbass.
La présence de néonazis dans les rangs de l'armée ukrainienne
est si répandue que même le président de l'Ukraine, dont les
gouvernements et les médias de l'OTAN nous assurent qu'il ne
peut pas être un nazi parce qu'il est juif, dans un acte
ostensiblement destiné à marquer la victoire sur le fascisme
nazi le jour de la Victoire, le 9 mai, a partagé sur Instagram
et Telegram une photo d'un soldat ukrainien portant l'écusson
nazi de la « tête de mort » (totenkopf). La « tête de
mort » est l'insigne de la 3e division Panzer SS, une unité de
soldats d'élite nazis tristement célèbre pour avoir commis de
nombreux crimes de guerre et massacres de civils français et de
Juifs polonais. Le but était, vraisemblablement, de saluer la
résistance ukrainienne contre ce qu'il appelle l'agression
russe, qui est comparée à l'agression nazie pendant la Deuxième
Guerre mondiale. Si la photo a rapidement été supprimée de ses
médias sociaux, le ministère ukrainien de la Défense l'a
également publiée.
Dans le climat de violence actuel encouragé par les gouvernements néolibéraux, le logo de la « tête de mort » est un « symbole de haine » connu, utilisé par les néonazis et autres suprémacistes blancs.
De même, à l'occasion de la Journée internationale des femmes,
l'OTAN a utilisé Twitter pour mettre en avant les femmes dans
l'armée ukrainienne, mais a dû retirer le tweet après que des
utilisateurs de médias sociaux ont fait remarquer que les femmes
photographiées portaient des insignes nazis, a rapporté le Ottawa
Citizen le 13 avril 2022.
L'Ukraine serait le seul pays au monde à avoir intégré des milices ouvertement néonazies dans son armée nationale. Si ces milices étaient autrefois qualifiées de « néonazies » par les médias monopolisés, elles sont désormais qualifiées de « groupes d'extrême droite ». Depuis que les troupes russes sont entrées en Ukraine en février, des cachettes d'attirail nazi ont été trouvées dans les maisons et les bases de ces miliciens, et les comptes de médias sociaux gérés par le gouvernement ukrainien ont publié des images similaires de soldats portant des insignes nazis et d'extrême droite.
Le 9 mai 2015, LML a fait état d'une réunion organisée par des nationalistes d'extrême droite et des collaborateurs nazis pour commémorer la fin de la Deuxième Guerre mondiale en se rassemblant le 7 mai 2015 pour célébrer une « Journée du souvenir des victimes de la Deuxième Guerre mondiale » nouvellement établie au Centre de la renaissance nationale à Kiev. Lors de la réunion, ils ont lancé un appel à Kiev pour qu'elle reprenne sa « mission historique de poursuivre l'acte de nos prédécesseurs » de détruire Moscou, libérant ainsi le peuple russe et lui permettant de façonner son propre avenir. Les personnes présentes à la réunion du 7 mai étaient des vétérans de la 14e division de grenadiers Waffen des SS et de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), ainsi que des membres des bataillons de volontaires néonazis qui combattent avec les troupes gouvernementales contre les populations du Donestk et de Lougansk.
Yuri Sirotyuk, membre du parti politique fasciste Svoboda, a également assisté à la réunion. Le site officiel du parti a publié le texte de son discours lors de l'événement. « Nous nous débarrasserons de la charge mortelle de l'impérialisme », aurait déclaré Yuri Sirotyuk.
Yuri Sirotyuk a déclaré : « Je crois que si nous le voulons vraiment, nous le ferons. Une autre question est que l'Ukraine, malheureusement, n'est toujours pas une puissance nationale ukrainienne. Certains des dirigeants politiques ukrainiens ressentent de l'indifférence à l'égard de la nation ukrainienne. Les dirigeants ukrainiens sont indifférents lorsque des officiers ukrainiens sont enterrés. Mais ils ont mal quand leurs actions chutent et quand ils pensent à leurs usines, situées en Russie. »
Selon le site web, la réunion faisait partie du projet « Dialogues historiques » et le thème de la rencontre était « La Deuxième Guerre mondiale et la guerre russo-ukrainienne de 2014-2015 : Parallèles et régularités ».
Ce sont toutes des personnes avec lesquelles des fonctionnaires du gouvernement du Canada et des chefs militaires canadiens ont eu affaire.
(Avec des informations de la Presse canadienne, de la BBC, d'Al Jazeera, du Toronto Star et du LML)
L'envoi d'armes à l'Ukraine
Les contributions du Canada
Depuis que la Russie a lancé son opération militaire spéciale le 24 février 2022 afin de préserver la sécurité de la Russie face à l'expansion agressive de l'OTAN vers l'est en dénazifiant et en démilitarisant l'Ukraine, le Canada a contribué de diverses manières à cette guerre par procuration des États-Unis/OTAN dont l'objectif est d'isoler et d'écraser la Russie.
- Le Canada s'est engagé à accueillir un « nombre illimité » de réfugiés ukrainiens et leurs familles. Jusqu'à présent, il a accepté plus de 160 000 Ukrainiens et les membres de leur famille immédiate dans le cadre du programme d'autorisation de voyage d'urgence Canada-Ukraine (AVUCU) mis en place le 17 mars 2022. Le Cabinet du premier ministre indique qu'en date du 16 février, près de 560 000 demandes de voyage au Canada en vertu de ces mesures ont été approuvées. Ce programme, qui vise à accélérer la délivrance de visas d'entrée et à fournir aux réfugiés des services supérieurs à ceux dont bénéficient les autres réfugiés ou travailleurs migrants dans ce pays, permet aux Ukrainiens de rester au Canada jusqu'à trois ans avec des visas accélérés. Les informations sur le sort des personnes qui sont arrivées au Canada sont rares, mais les rapports indiquent qu'il est question de prolonger le programme.
- Le 24 février, le cabinet du premier ministre a indiqué que le Canada avait fourni plus de 5 milliards de dollars sous forme d'aide financière, militaire, humanitaire et en matière d'immigration à l'Ukraine, dont plus d'un milliard de dollars en soutien militaire. Pendant ce temps il applique des sanctions économiques contre des entreprises et des particuliers russes au cours de la seule année écoulée. Le Canada interdit l'importation et l'exportation de certains biens en provenance et à destination de la Russie et s'est joint aux autres pays de l'OTAN pour imposer un plafond sur le prix du baril de pétrole vendu par la Russie. Le 26 janvier, le ministère de la Défense nationale a informé que l'aide totale engagée en faveur de l'Ukraine depuis le début de 2022 s'élève à plus de 5 milliards de dollars.
- L'aide militaire que le Canada a fourni à l'Ukraine inclut ce qu'il appelle une coopération en matière de renseignement et de cybersécurité et la formation de « plus de 35 000 membres des Forces armées ukrainiennes ». Parmi les personnes formées figurent des combattants néonazis, ce que les gouvernements canadien et ukrainien nient, et pour dissimuler ces derniers, il les a intégrés parmi les troupes des forces armées ukrainiennes.
- D'autre aide militaire provenant du Canada inclut l'engagement d'envoyer quatre autres chars d'assaut Leopard 2 « prêts au combat » parmi les 112 chars de son inventaire, ce qui porte le nombre de chars promis à huit. Cet engagement a été fait par la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly lors d'un rapide voyage symbolique à Kiev à la veille du premier anniversaire de la guerre, où elle s'est engagée à verser 21 millions de dollars « pour lutter contre la violence sexuelle et aider aux efforts de déminage », indiquent les médias.
- D'autres aides du Canada font partie de la campagne de désinformation visant à dissimuler que le conflit en Ukraine est une guerre par procuration des États-Unis/OTAN, à dissimuler les crimes des néonazis ukrainiens et à diaboliser la Russie. Cela comprend « 13 millions de dollars pour les efforts de responsabilisation, notamment pour lutter contre la violence sexuelle liée aux conflits, plus 12 millions de dollars pour contrer les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires ». Le Canada a également annoncé le 24 février qu'il s'est joint au Groupe consultatif sur les atrocités criminelles, qui comprend pour l'Ukraine les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne, afin de soutenir « directement les efforts des unités des crimes de guerre du Bureau du procureur général de l'Ukraine pour consigner, préserver et analyser les preuves de crimes de guerre et autres atrocités commises en Ukraine, afin de s'assurer que les responsables sont tenus responsables ».
Les contributions du Canada sont problématiques de A à Z. Son traitement préférentiel des réfugiés ukrainiens reflète l'eurocentrisme et le racisme officiels les plus flagrants, puisque les réfugiés, les travailleurs migrants et les travailleurs invités d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que les soi-disant travailleurs sans papiers sont traités comme s'ils étaient des déchets sur un tas d'ordures, sans statut ni protection d'aucune sorte.
Le don de huit chars d'assaut Leopard 2, soi-disant prêts au combat, est utilisé pour donner l'impression que le Canada est un acteur important et qu'il est toujours prêt à intervenir pour soutenir l'hystérie de guerre selon laquelle l'Ukraine peut vaincre la Russie sur le champ de bataille, malgré toutes les preuves du contraire. Les chars sont assortis de nombreuses limitations et restrictions, qui ne sont pas mentionnées dans l'annonce officielle faite par la ministre de la Défense Anita Anand le 26 janvier. Ces réserves jettent un doute sérieux sur les intentions du Canada et des autres membres de l'OTAN.
Le stock de chars Leopard 2 du Canada a été acheté aux Pays-Bas
il y a 15 ans. Outre le fait qu'il s'agit d'une dépense massive
d'équipement militaire au sujet de laquelle on ne les a pas
consultés, les Canadiens s'opposent en général à de telles
dépenses, sauf si elles sont destinées à la défense du Canada.
Cet achat était présenté comme étant lié aux alliances
militaires agressives que sont l'OTAN et le NORAD, mais on ne
peut pas dire que c'est pour la défense du Canada. Selon les
experts en la matière, l'armée canadienne a l'habitude d'acheter
des équipements militaires d'occasion qui s'avèrent très
défectueux ou qui nécessitent un entretien important.
Les chars Leopard 2 du Canada
« Sur papier du moins, le Canada dispose de 112 chars Leopard 2, dont 82 sont des chars de combat. Les 30 autres sont des véhicules blindés du génie du champ de bataille dotés de chenilles destinées à ériger ou à démolir des obstacles, et à effectuer d'autres tâches », indique un article paru le 26 janvier dans le Globe and Mail. Citant divers professeurs et anciens commandants militaires canadiens qui donnent leur évaluation du nombre et de la qualité des chars dont dispose le Canada, l'article offre une certaine perspective :
« Le général à la retraite Andrew Leslie, ancien commandant de l'armée canadienne, a dit avoir entendu dire que seulement une vingtaine de chars d'assaut canadiens sont en état de marche, les autres étant entreposés ou attendant que des pièces de rechange soient réparées.
« Le général à la retraite Rick Hillier, ancien chef d'état-major de la défense canadienne, a déclaré que l'engagement d'Ottawa de jeudi [26 janvier] concernant les chars d'assaut était trop faible. M. Hillier, aujourd'hui conseiller auprès du groupe de défense du Congrès mondial des Ukrainiens, a déclaré que le Canada devrait préparer davantage de ses chars pour Kiev. [...]
« Stephen Biddle, un expert en politique de défense [américaine], a déclaré que les nouveaux chars [des États-Unis, de l'Allemagne, de la Pologne, de la Bulgarie, de la République tchèque et d'autres pays] aideront certainement l'Ukraine [et sont] importants, mais certainement pas transformateurs [...] 'En marge des combats, cela aidera. Mais cela ne fera probablement pas, en soi, la différence entre une offensive éclair qui reprend tout le terrain détenu par les Russes et une impasse. Il est peu probable que ce soit la solution miracle qui change la situation militaire lorsqu'elle arrive. »
« Steve Saideman, politologue à l'université Carleton d'Ottawa
et directeur du Réseau canadien de défense et de sécurité, a
déclaré qu'il pense qu'Ottawa a décidé d'envoyer quatre chars
'parce que cela aurait le moins d'impact' sur les Forces armées
canadiennes ». Le premier ministre a annoncé l'envoi de quatre
autres Leopard 2 le 24 février.
La fourniture de véhicules blindés légers par le Canada
En novembre 2022, le Canada s'est engagé à fournir 39 véhicules blindés légers (VBL) à l'Ukraine, la ministre Anand affirmant que le Canada est un « chef de file » dans la fourniture de tels équipements à l'Ukraine. Scott Taylor, qui écrit dans Esprit de Corps, met cette contribution en perspective :
« Le fait que le Canada ait eu ces 39 VBL flambant neufs à donner directement de l'usine GDLS [General Dynamics Land Systems-Canada] trouve son origine dans une prise de bec diplomatique de 2018 entre le Canada et l'Arabie saoudite. [...]
« En août 2018, les Saoudiens venaient de passer une commande faramineuse de 15 milliards de dollars pour plus de VBL auprès de GDLS-Canada lorsque la ministre des Affaires mondiales Chrystia Freeland a publiquement dénoncé le royaume saoudien pour des violations des droits de l'homme. En retour, les Saoudiens ont expulsé l'ambassadeur du Canada à Riyad et annulé tous les nouveaux accords commerciaux. »
Il poursuit en expliquant que « les ventes militaires passent par la Corporation commerciale canadienne (CCC), qui joue le rôle d'intermédiaire » et que c'est le gouvernement canadien qui, en fin de compte, devait payer General Dynamics-USA. Sur cette base, « le gouvernement canadien s'est empressé de devancer ses propres plans d'achat de nouveaux VBL, a doublé le bon de commande et a accordé à GDLS-Canada un prêt initial de 600 millions de dollars sans intérêt ».
L'accord total est de 3 milliards de dollars pour 360 nouveaux VBL pour l'armée canadienne. Les 39 expédiés en Ukraine n'étaient disponibles que « parce que le conflit saoudien a forcé le gouvernement libéral à renflouer GDLS-Canada et sa société mère aux États-Unis ».
En janvier, lors d'un voyage en Ukraine, la ministre Anita Anand a annoncé que 200 autres véhicules blindés seraient fournis à l'Ukraine par la société Roshel de Mississauga, au coût de 90 millions de dollars.
Plus tard ce même mois, le ministère de la Défense nationale (MDN) a déclaré : « Depuis février 2022, le Canada a engagé plus d'un milliard de dollars en dons d'aide militaire à l'Ukraine. Cela comprend plus de 200 véhicules blindés de transport de troupes Senator, un système national de missiles surface air perfectionné (NASAMS) accompagné de munitions, 39 véhicules blindés de soutien au combat, des armes antichars, des armes légères, des obusiers M777 et les munitions connexes, des caméras de drone à haute résolution, et plus encore. »
Le MDN a ajouté : « Le 10 janvier, la ministre de la Défense nationale a annoncé que le Canada achète un système national avancé de missiles surface-air (NASAMS) et des munitions connexes aux États-Unis pour en faire don à l'Ukraine. D'une grande priorité, il s'agit du premier don de la part du Canada d'un système de défense aérienne à l'Ukraine. » Selon le MDN, « cela aidera les efforts de l'Ukraine à protéger les centres urbains, les infrastructures civiles essentielles et les sites militaires ».
« Depuis la fin de mars 2022, les FAC appuient la livraison d'aide militaire à l'Ukraine en Europe en provenance du Canada ainsi que de la part de ses alliés et partenaires, ayant transporté à ce jour plus de six millions de livres de dons militaires », précise le MDN.
Dans l'ensemble, on peut constater que les contributions militaires visant à soutenir la guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine vont de pair avec l'utilisation de fonds publics pour soutenir les fabricants d'armes américains et ne sont pas efficaces dans le contexte de la guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine.
Une évaluation des
contributions
américaines basée sur l'apologie nazie
Kris Osborn, président de Warrior Maven, le centre pour la modernisation militaire à Washington, qui anciennement a travaillé au Pentagone en tant qu'expert hautement qualifié au bureau du secrétaire adjoint des procurations de l'armée, des logistiques et de la technologie, et en tant que présentateur et spécialiste militaire à Fox News, MSNBC, The Military Channel et The History Channel, est très représentatif de la propagande de l'OTAN qui promeut d'armer l'Ukraine pour isoler et anéantir la Russie.
L'auteur écrit au sujet de nombreux bulletins d'information russes que « ce sont des critiques acerbes et ce qu'on pourrait qualifier de forme de propagande biaisée sur la question de l'arrivée prévue d'Abrams américains et de Leopard 2 allemands en Ukraine ».
« Évidemment, les chars d'assaut Leopard et Abrams sont de très puissants véhicules. Cependant, ces chars d'assaut sont sans utilité s'ils ne sont pas protégés par des avions de combat et par un puissant appui défensif et d'artillerie », a dit le vice-président de l'Académie russe des sciences des missiles et de l'artillerie Konstantin Sivkov au quotidien turc Aydinlik.
Bien que Kris Osborn invite ses lecteurs à un « certain scepticisme » face à ces critiques et commentaires, il reconnaît que « plusieurs des commentaires et des citations publiés par l'agence de nouvelles TASS en Russie et dans l'agence russe Sputnik soulèvent des questions importantes en rapport avec la guerre en Ukraine et certaines de ces dynamiques tactiques et de gestion des opérations.
« Dans les articles de TASS et de Sputnik, on soutient que les chars d'assaut américains Abrams connaîtront un problème de 'survie' contre la Russie en raison de l'absence actuellement d'armes antichar et d'avions de combat, d'un appui aérien rapproché et de formations interarmes. »
L'auteur rapporte que l'ancien inspecteur d'armes américain Scott Ritter a écrit dans Sputnik : « La décision de fournir des chars d'assaut lourds occidentaux à l'Ukraine est, littéralement, suicidaire, et ceux qui prétendent veiller aux meilleurs intérêts de l'Ukraine devraient en tenir compte avant qu'il ne soit trop tard ». En grande partie, écrit Ritter, « les armements lourds comme des chars d'assaut ont peut-être été rendus caducs avec l'arrivée d'armes antichar et d'autres technologies ».
L'auteur réplique en contestant ces critiques à l'aide d'arguments fallacieux, en citant, entre autres, des sources nazies de la Deuxième Guerre mondiale, qui prétendent que la Russie est trop faible pour atteindre ses objectifs en Ukraine ! Sa propagande belliciste empruntée de l'OTAN est telle qu'on pourrait croire que ce sont les nazis qui ont remporté la Deuxième Guerre mondiale.
Selon Kris Osborn, la Russie est en train de perdre en Ukraine parce que, entre autres, sa capacité de reconnaissance est « médiocre » et que, selon lui, cette médiocrité « pourrait être retracée à aussi loin que la Deuxième Guerre mondiale, selon un essai bien documenté du 2 février publié par le National Institute for Public Policy intitulé 'L'immuabilité des méthodes de combat russes', par James Lariviere ». Parlant tout bonnement de généraux « allemands » et non nazis, il écrit : « Cet article documente, catalogue et développe plusieurs observations faites par des généraux allemands pendant leur invasion de la Russie lors de la Deuxième Guerre mondiale, y compris qu'entre autres les Russes étaient pourris en matière de reconnaissance. Cela peut paraître étonnant, selon l'article, mais les faibles tactiques de reconnaissance des Russes n'ont peut-être pas beaucoup changé, et possiblement pas du tout, depuis l'époque de la Deuxième Guerre mondiale ».
Il poursuit : « Les généraux [allemands] ont noté que l'infanterie russe n'était pas très 'curieuse' et que, comme telle, la reconnaissance russe était extrêmement faible. Ils ont aussi noté que si les membres d'une force de reconnaissance se heurtaient à peu de résistance, ils s'enfonçaient [...] la tête baissée sans faire plus de reconnaissance. Cela semble avoir été confirmé par des vidéos moins récentes montrant des unités de reconnaissance russes être encerclées, anéanties et repoussées dans les premiers jours des conflits alors que d'importantes forces d'assaut semblaient ne pas voir les défenses ukrainiennes. »
Kris Osborne soutient que « la faible feuille de route de la Russie en ce qui concerne les formations interarmées pourrait expliquer pourquoi ils évaluent mal ou de façon partielle comment les Abrams et les Leopards seront déployés, puisque les critiques ne semblent pas reconnaître ou même comprendre comment l'Ukraine utilise ses formations interarmées. D'abord, sans doute contrairement aux forces russes, les Ukrainiens ont le Renseignement, surveillance et reconnaissance interarmée (JISR), ainsi que la surveillance par satellite et par drone appuyée par l'OTAN. Dans le cadre de cette approche JISR intégrée, les Ukrainiens utilisent aussi des drones plus petits, manuels, plus organiques tels que les Pumas fournis par les États-Unis. Ces petits drones sont manipulés de façon coordonnée avec les unités terrestres offensives, ce qui permet de faire une reconnaissance avancée essentielle et déterminer avec précision les cibles pour les forces offensives. Deuxièmement, les Ukrainiens continuent d'utiliser avec succès des radars de contrebatterie, de l'artillerie mobile 155mm et des roquettes terrestres et à grande portée telles que les HIMARS [Système de roquettes d'artillerie à grande distance] et les GMLRS [Système de roquettes à lancement multiples guidé] avec une grande efficacité, permettant aux nouveaux chars d'assaut de se relier rapidement à une formation interarmée plus large et mieux synchronisée.
« Il ne faut pas non plus négliger les performances et la technologie de l'Abrams lui-même. Si l'Ukraine reçoit naturellement des variantes d'exportation dépourvues de certaines technologies sensibles propres aux États-Unis, l'Abrams apporte ce que beaucoup considèrent comme le meilleur char au monde. La fidélité, la portée et la résolution de ses viseurs thermiques, par exemple, ont été prouvées lors de la guerre du Golfe et de l'opération Iraqi Freedom, car ils ont permis de trouver, de cibler et de détruire des formations et des véhicules ennemis, tels que les T-72 irakiens, à des distances indétectables et sûres. [Aucune mention non plus des résultats de la guerre du Golfe et de l'opération Iraqi Freedom – deux guerres de destruction qui ne constituent en aucun cas des victoires américaines ou des succès de politique étrangère – note de la rédaction].
« L'Abrams fonctionne aujourd'hui comme un véhicule presque entièrement nouveau par rapport à ses débuts dans les années 1980, grâce à des années de mises à niveau qui ont changé le paradigme, notamment l'amélioration des composants et des configurations du blindage, de l'informatique et de l'électronique, des capteurs et du ciblage, de la conduite du tir et, bien sûr, des munitions tirées par son canon à âme lisse de 120 mm. En substance, contrairement à l'affirmation russe que les Abrams et Léopards ukrainiens seront extrêmement vulnérables, les chars seront très probablement déployés par l'Ukraine dans le contexte d'un cadre de manoeuvre d'armes combinées, ce qui signifie qu'ils opéreront avec un JISR, un soutien d'infanterie démontée, des roquettes et de l'artillerie et un fort contingent de soutien logistique et de maintenance.
« Les chars ukrainiens opéreront probablement en coordination avec des drones à moyenne altitude et lancés à la main, de l'artillerie, de la surveillance aérienne, des roquettes et d'autres véhicules blindés de soutien tels que des véhicules d'infanterie Bradley et des plateformes logistiques telles que des camions tactiques, des MRAP [véhicules protégés contre les mines et les embuscades] et des Humvees. »
L'auteur poursuit sa tentative d'étayer une perspective dans laquelle l'Ukraine peut vaincre la Russie sur le champ de bataille en répétant que le Pentagone a le contrôle total des opérations en Ukraine.
« Plus précisément, le Pentagone a envoyé ces derniers mois des camions tactiques et d'autres équipements logistiques essentiels capables de fournir la structure de soutien logistique pour les Abrams qui arrivent, ce qui signifie qu'ils peuvent transporter des articles essentiels tels que des munitions, du carburant et des équipements de maintenance clés.
« Les critiques russes, qui citent également les défis logistiques bien connus associés aux chars Abrams, n'ont peut-être pas pris pleinement conscience de l'histoire récente au cours de laquelle le Pentagone a envoyé un nombre important de camions tactiques, de véhicules à roues et de fournitures critiques. Les véhicules tactiques peuvent, entre autres, garantir que les fournitures nécessaires, le personnel d'entretien et les articles critiques tels que la nourriture, le carburant et les munitions sont transportés vers l'avant pour soutenir les unités mécanisées. »
L'auteur omet de préciser que, de plus en plus, les États-Unis participent directement à la guerre par procuration, ce qui en fait une partie à la guerre soumise aux règles de la guerre. Il poursuit :
« Les critiques russes soulèvent un point qui semble assez significatif, et qui est simplement une question de chiffres. Les rapports indiquent clairement que le Pentagone envoie 31 chars Abrams et que l'Allemagne envoie 14 Léopards. Il s'agit d'un nombre qui pourrait clairement permettre aux forces ukrainiennes qui contre-attaquent de percer un périmètre russe, de se rapprocher du contact et de récupérer le territoire dans une certaine mesure. Une défense à plus grande échelle contre des milliers de chars russes et une capacité à pénétrer et à tenir les plus larges bandes de terrain critique nécessaires pour soutenir une victoire pourraient nécessiter plus de blindages lourds et des manoeuvres en zone étendue avec un plus grand nombre de chars.
« L'évaluation militaire 2022 de Global Firepower indique que la Russie possède jusqu'à 12 000 chars. Le Pentagone semble le reconnaître, ce qui explique probablement pourquoi les responsables militaires américains affirment que le département de la Défense utilisera son nouveau véhicule de passation de marchés axé sur l'Ukraine, permettant à l'industrie américaine de concevoir et de fabriquer des armes et des plates-formes spécifiquement pour l'Ukraine. Les Abrams, selon le Pentagone, en feront partie. La question est de savoir si un plus grand nombre d'Abrams peut arriver assez rapidement. Combien l'Allemagne en enverra-t-elle finalement ? »
L'auteur dénonce ensuite « l'incapacité de la Russie à obtenir la supériorité aérienne malgré des centaines d'avions de chasse supplémentaires ». Il est certain que l'argument des critiques russes selon lequel l'absence de supériorité aérienne rend les forces terrestres et les chars plus vulnérables semble exact, mais cette vulnérabilité est atténuée par le fait qu'« aucune des deux parties » n'a la supériorité aérienne et que les chars ukrainiens fonctionneront presque certainement avec des systèmes de surveillance, de l'artillerie, des défenses aériennes et peut-être même un soutien aérien plus proche sous la forme d'hélicoptères.
La fourniture d'armes et d'équipements militaires par les États-Unis et les pays de l'OTAN
Dans son article pour Consortium News du 24
janvier, Scott Ritter aborde la décision prise la veille par
les États-Unis d'envoyer environ 30 chars M1 Abrams à
l'Ukraine, ce qui a été vu comme une couverture politique pour
l'Allemagne, qui a décidé d'envoyer 14 chars Léopard 2 à
l'Ukraine et de donner le feu vert aux autres pays pour qu'ils
fournissent également des Leopard 2 à partir de leurs propres
inventaires. Voici un extrait de l'article. L'auteur commence
par expliquer que diverses troupes ukrainiennes, y compris des
unités comprenant des néonazis, sont entraînées par les pays
de l'OTAN, puis il aborde la question de la quantité massive
d'armes envoyées en Ukraine pour équiper ces unités et
d'autres.
[...]
La question est toutefois bien plus complexe – et controversée – que le simple octroi d'une formation militaire de base à quelques milliers d'adeptes de l'idéologie haineuse de Stepan Bandera.
La 67e brigade mécanisée séparée [créée par l'incorporation de troupes pro-Bandera aux forces armées ukrainiennes] est en effet susceptible d'être l'une des trois formations ukrainiennes qui seront formées et équipées avec les milliards d'aide militaire récemment approuvés lors de la huitième session du groupe de contact pour la défense de l'Ukraine.
Le groupe de contact s'est réuni pour la première fois en avril 2022 sur la vaste base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne. Il sert de principal mécanisme de coordination entre les forces armées ukrainiennes et l'OTAN pour la fourniture de formations et de soutien matériel à l'armée ukrainienne.
La dernière réunion de Ramstein donne écho à l'interview accordée en décembre 2022 à The Economist par le commandant des forces armées ukrainiennes, le général Valerii Zaluzhnyi. Il y déclarait que le principal souci de l'Ukraine était de « tenir cette ligne [c'est-à-dire la ceinture défensive Soledar-Bakhmut] et de ne pas perdre davantage de terrain. »
Depuis cet entretien, Soledar est tombé aux mains des Russes et Bakhmut est menacé d'être encerclé. De plus, les forces russes sont à l'offensive au nord et au sud du front de Bakhmut, avançant dans certains cas jusqu'à sept kilomètres par jour.
Zaluzhnyi a également déclaré que la deuxième priorité pour l'Ukraine était « de se préparer à cette guerre qui peut se produire en février [2023]. Être capable de mener une guerre avec des forces fraîches et des réserves. Nos troupes sont toutes attachées à des batailles maintenant, elles saignent. Elles saignent et ne tiennent que par le courage, l'héroïsme et la capacité de leurs commandants à garder la situation sous contrôle. »
Le commandant ukrainien a noté que la « guerre » de février verrait l'Ukraine reprendre l'attaque : « Nous avons fait tous les calculs – combien de chars, d'artillerie nous avons besoin et ainsi de suite. C'est sur cela que tout le monde doit se concentrer en ce moment. Que les soldats dans les tranchées me pardonnent, il est plus important de se concentrer sur l'accumulation de ressources dès maintenant pour les batailles plus longues et plus lourdes qui pourraient commencer l'année prochaine. »
L'objectif de cette offensive, a déclaré Zaluzhnyi, sera de repousser la Russie aux frontières qui existaient le 23 février 2022, date du début de l'invasion russe. Il a également indiqué que la libération de la Crimée était un objectif.
« Pour atteindre les frontières de la Crimée, à ce jour, nous devons couvrir une distance de 84 km jusqu'à Melitopol [une ville stratégique au sud de la République de Donetsk]. D'ailleurs, cela nous suffit, car Melitopol nous donnerait un contrôle total du feu sur le corridor terrestre. Car depuis Melitopol nous pouvons déjà tirer sur l'isthme de Crimée. »
Zaluzhnyi respirait la confiance. « Je sais que je peux battre cet ennemi », a-t-il déclaré. « Mais j'ai besoin de ressources. J'ai besoin de 300 chars, 600-700 IFV [véhicules de combat d'infanterie], 500 Howitzers. Ensuite, je pense qu'il est tout à fait réaliste d'arriver sur les lignes du 23 février. »
Zaluzhnyi a parlé d'une prochaine rencontre avec le général américain Mark Milley, président des chefs d'état-major interarmées. « Je lui dirai [à Milley] combien cela vaut, combien cela coûte. Si nous ne l'obtenons pas, nous nous battrons bien sûr jusqu'au bout. Mais comme l'a dit un personnage de cinéma, ‘je ne me porte pas garant des conséquences'. Les conséquences ne sont pas difficiles à prévoir. C'est ce que nous devons faire. »
En bref, Zaluzhnyi a dit qu'il pouvait gagner la guerre contre
la Russie s'il recevait la quantité d'équipement militaire
demandée. Sinon, l'Ukraine perdrait probablement le conflit.
La huitième session
La huitième session du Groupe de contact de Ramstein s'est tenue le 20 janvier. Et les Ukrainiens ont fait pression sur leurs alliés occidentaux pour qu'ils fournissent le soutien matériel demandé par Zaluzhnyi.
Les ministres de la Défense de plus de 50 pays y ont participé, dont l'Ukrainien Oleksii Reznikov. Quelques jours auparavant, au Forum économique mondial de Davos, il déclarait : « Nous [l'Ukraine] remplissons aujourd'hui la mission de l'OTAN. Ils ne versent pas leur sang. Nous versons le nôtre. C'est pourquoi ils sont tenus de nous fournir des armes. »
Le Groupe de contact a pris en considération la demande ukrainienne de soutien matériel et, à la fin de la réunion, s'est engagé à fournir à l'Ukraine un ensemble de mesures de soutien de plusieurs milliards de dollars, comprenant des armes de défense aérienne, des munitions d'artillerie, des véhicules de soutien et (ce qui est peut-être le plus important) environ 240 des 500 véhicules de combat d'infanterie demandés. Ces véhicules seront répartis approximativement en un bataillon (59 véhicules) de M-2 Bradley de fabrication américaine, deux bataillons (90 véhicules) de M-1126, un bataillon (40 véhicules) de Marders allemands et un bataillon (environ 50 véhicules) de CV90 de fabrication suédoise.
Le Groupe de contact de Ramstein a également promis la livraison de quatre bataillons d'artillerie automotrice, composés de 19 Archer de fabrication suédoise, 18 AS-90 de fabrication britannique, 18 M-109 Paladin de fabrication américaine et une douzaine de CEASAR de fabrication française. Si l'on ajoute les 24 pièces FH-70 remorquées, le total des pièces d'artillerie envoyées en Ukraine s'élève à un peu moins de 100 pièces d'artillerie, ce qui est loin des 500 pièces demandées par Zaluzhnyi.
Et la liste de Ramstein ne comprenait alors rien qui ressemblait de près ou de loin aux 300 chars demandés par Zaluzhnyi ; le mieux que les alliés européens de l'Ukraine avaient pu rassembler [jusqu'à mardi], c'était une promesse britannique de fournir l'équivalent d'une compagnie (14 unités) de chars de combat Challenger 2.
Dans son entretien avec The Economist, Zaluzhnyi avait indiqué qu'il ne pourrait pas mener à bien l'offensive prévue s'il obtenait moins que les équivalents de trois brigades blindées et trois brigades mécanisées qui étaient demandés.
L'Occident avait répondu en fournissant à peine l'équivalent de deux brigades de matériel.
Ces deux brigades, ajoutées à une troisième brigade mécanisée déjà formée et en cours d'entraînement en Pologne, donnaient donc au général ukrainien la moitié de ce dont il prétendait avoir besoin pour lancer une offensive réussie contre la Russie.
Pour le général américain Milley, le problème n'était pas le manque d'équipement, mais le manque d'entraînement. Avant d'arriver à Ramstein, le général Milley a visité les vastes terrains d'entraînement de Grafenwoehr en Allemagne. Là, l'armée américaine est en train d'entraîner quelque 600 soldats ukrainiens à déplacer et coordonner efficacement leurs unités de la taille d'une compagnie ou d'un bataillon au combat, en utilisant l'artillerie, les blindés et les forces terrestres.
S'adressant aux journalistes, le général Milley a déclaré que
cet entraînement était essentiel pour aider l'Ukraine à
reconquérir le territoire perdu au profit de la Russie l'année
dernière. L'objectif de cet entraînement, a déclaré le général,
est de livrer à l'Ukraine les armes et les équipements promis
afin que les forces nouvellement formées puissent les utiliser «
quelque temps avant l'arrivée des pluies printanières. Ce serait
l'idéal ».
Ce que l'Occident donne
La formation opérationnelle, quelle que soit la compétence avec laquelle elle est dispensée et assimilée, ne donne pas une image précise de la véritable capacité de combat transmise à l'Ukraine par l'Occident. La réalité est que la plupart de ces équipements ne dureront pas un mois dans des conditions de combat : si les Russes ne les mettent pas hors service, les problèmes de maintenance le feront.
Prenez par exemple les 59 véhicules M-2 Bradley fournis par les États-Unis. Selon des informations anecdotiques obtenues sur Reddit, le Bradley est « un cauchemar de maintenance ».
« Je ne peux même pas décrire à quel point l'entretien d'un
Bradley est une p*** d'horreur», a déclaré l'auteur, qui se
décrit comme un vétéran de l'armée américaine ayant servi dans
une unité Bradley en Irak. « Deux équipes expérimentées
pourraient peut-être changer la chenille d'un Brad en 3 ou 4
heures, si tout va bien (il y a toujours un problème). Ensuite,
il y a les bras d'ajustement de la chenille, les bras de
l'amortisseur, les roues porteuses, le pignon lui-même, qui
doivent tous être entretenus et remplacés si nécessaire. Je n'ai
même pas encore commencé à parler de l'ensemble
moteur/transmission. Lorsque vous effectuez des travaux
d'entretien, il ne suffit pas de soulever le couvercle du
moteur. Il faut enlever le blindage du Bradley pour qu'un
véhicule de dépannage M88 puisse utiliser sa grue pour sortir le
moteur/la transmission de la coque. »
Le Stryker n'est pas mieux. Selon un article récent paru dans Responsible Statecraft, les soldats américains qui ont utilisé ce véhicule en Irak et en Afghanistan ont qualifié le Stryker de « très bon véhicule de combat, tant qu'il circulait sur les routes, qu'il ne pleuvait pas – et qu'il ne fallait pas se battre. »
Le Stryker est également un système difficile à entretenir correctement. L'une des caractéristiques essentielles du Stryker est le « système de gestion de la hauteur », ou HMS. En bref, c'est ce qui empêche la coque de rouler sur les pneus. Si le système HMS n'est pas entretenu et surveillé en permanence, la coque frottera contre les pneus, ce qui entraînera une défaillance des pneus et rendra le véhicule inutilisable.
Le HMS est complexe, et l'absence d'entretien ou de fonctionnement d'un composant entraînera la défaillance de l'ensemble du système. La probabilité que les futurs opérateurs ukrainiens du Stryker entretiennent correctement le HMS dans des conditions de combat est proche de zéro – ils n'auront pas la formation ni le « soutien logistique » nécessaire (comme les pièces de rechange).
Le VFI allemand Marder semble représenter un casse-tête similaire pour les Ukrainiens : selon un article paru en 2021 dans The National Interest, « le véhicule était considéré comme peu fiable dès le départ : les chenilles s'usaient rapidement, les transmissions tombaient souvent en panne, et les soldats ne pouvaient pas facilement retirer le moteur du véhicule pour l'entretenir sur le terrain. »
L'Allemagne se prépare à investir une somme importante pour moderniser le Marder, mais cela n'a pas encore été fait. L'Ukraine hérite d'un vieux système d'armes qui entraîne un problème de maintenance considérable et elle n'est pas prête à le gérer correctement.
Le CV 90 suédois a connu quelques combats limités en Afghanistan lorsqu'il était déployé avec l'armée norvégienne. Bien qu'il n'existe pas suffisamment de données publiques sur la maintenance de ce système, il suffit de noter que même si le SV 90 s'avère facile à entretenir, il représente un problème de maintenance complètement différent de celui du Bradley, du Stryker ou du Marder.
En bref, pour faire fonctionner correctement les équivalents de cinq bataillons de véhicules de combat d'infanterie promis par ses partenaires de l'OTAN, l'Ukraine devra former ses troupes à la maintenance de quatre systèmes complètement différents, chacun ayant ses propres problèmes et ses propres exigences en matière de soutien logistique et de pièces de rechange.
C'est, littéralement, un cauchemar logistique qui s'avérera finalement être le talon d'Achille de la tranche d'équipements lourds promis à Ramstein.
Et pourtant, même à ce stade, ni l'OTAN ni l'Ukraine ne
semblent capables de voir la forêt cachée par l'arbre. Ainsi,
plutôt que de reconnaître que le matériel promis est inadéquat
pour permettre à l'Ukraine de mener des offensives à grande
échelle contre la Russie, les deux parties ont commencé à se
chamailler ouvertement sur la question des chars, notamment sur
la réticence de l'Allemagne à tenir la hauteur des engagements
pris à Ramstein qui impliquent d'ouvrir la voie à la livraison
de chars de combat modernes, les Leopard 2.
Histoire et perceptions allemandes
La session de Ramenstein a été perturbée par les réticences du Parlement allemand qui s'inquiétait de l'image que donnerait la fourniture de chars allemands pour combattre les Russes en Ukraine.
Petr Bystron, du parti d'extrême-droite Alternative pour l'Allemagne, a ainsi résumé cette angoisse. « N'oubliez pas que vos grands-pères ont essayé de faire la même chose, avec les [nationalistes ukrainiens] Melnik, Bandera et leurs partisans », a-t-il lancé à ses collègues.
« Le résultat a été une immense souffrance, des millions de victimes des deux côtés et, finalement, les chars russes sont arrivés ici, à Berlin. Deux de ces chars sont exposés en permanence à proximité, et vous devez garder cela à l'esprit lorsque vous passez devant eux chaque matin », a déclaré Bystron[2], en faisant référence aux deux chars soviétiques T-34 du mémorial de Tiergarten dédié aux soldats soviétiques morts au combat.
La question des chars Leopard, cependant, était plus politique que technique. En effet, La Pologne menaçait d'ignorer le refus allemand d'autoriser l'envoi des chars à l'Ukraine. Elle avait annoncé qu'elle était prête à envoyer dans un avenir proche 14 des chars Leopard 2 qu'elle possède. De leur côté, les Britanniques avaient promis autant de chars Challenger 2. L'Ukraine recevrait ainsi 28 des 300 chars dont elle dit avoir besoin pour toute offensive future. [Et avec les Abrams américains, on arrive à environ 58 chars.]
Disparités numériques et difficultés de maintenance mises à part, les responsables politiques de l'OTAN semblaient plutôt satisfaits de ce qui a été accompli à Ramstein. Selon un discours tenu au Parlement par le secrétaire britannique à la Défense au Parlement : « La communauté internationale reconnaît qu'il est important d'équiper l'Ukraine non seulement pour qu'elle puisse repousser la Russie hors de son territoire, mais aussi qu'elle puisse défendre ce qu'elle possède déjà. Le paquet d'aujourd'hui représente une augmentation importante des capacités de l'Ukraine. Cela signifie qu'ils peuvent passer de la résistance à l'expulsion des forces russes du sol ukrainien. »
Un point que Wallace semble ignorer : en donnant à l'Ukraine les moyens de repousser les troupes russes de ce qui fait partie de la Fédération de Russie depuis l'annexion des quatre anciens territoires ukrainiens (Lougansk, Donetsk, Zaporizhia et Kherson), l'OTAN créerait les conditions dans lesquelles la Russie pourrait théoriquement appliquer sa doctrine des armes nucléaires. Ces conditions consisteraient à se défendre contre l'accumulation d'une puissance militaire conventionnelle capable de menacer la survie existentielle de la Russie.
Ce point, la Russie ne l'a pas ignoré. S'exprimant après la fin de la réunion de Ramstein, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes : « Potentiellement, c'est extrêmement dangereux. Cela signifiera porter le conflit à un tout autre niveau, ce qui, bien sûr, ne sera pas de bon augure du point de vue de la sécurité mondiale et paneuropéenne. »
De hauts responsables russes se sont exprimés sur les médias sociaux. Anatoly Antonov, l'ambassadeur russe aux États-Unis, a déclaré sur sa chaîne Telegram : « Cela doit être clair pour tout le monde – nous détruirons toutes les armes fournies au régime de Zelensky par les États-Unis ou l'OTAN. C'est vrai aujourd'hui comme c'était vrai pendant la Grande Guerre patriotique. L'apparition de chars, portant l'insigne nazi, sur le sol de l'ancienne Union soviétique nous incite sans équivoque à renverser le régime néonazi en Ukraine et à créer des conditions normales pour que les peuples voisins de la région puissent vivre en paix comme autrefois. »
Dmitri Medvedev, ancien président russe et proche conseiller du
président Vladimir Poutine, a ajouté sur Twitter que ceux qui
encouragent une défaite russe risquent de déclencher une ruine
mondiale. « Aucun d'entre eux ne comprend que la défaite d'une
puissance nucléaire dans une guerre conventionnelle peut
conduire à une guerre nucléaire. Les puissances nucléaires n'ont
pas été vaincues dans les grands conflits cruciaux pour leur
destin. »
Les conséquences pour l'Ukraine
En réalité, les conséquences de la dernière réunion de Ramstein seront bien plus préjudiciables à l'Ukraine qu'à la Russie.
Sous la pression de l'Occident pour qu'il mène une offensive majeure destinée à expulser les forces russes des territoires capturés l'année dernière, le général Zaluzhnyi sera contraint de sacrifier les éventuelles réserves qu'il aurait pu rassembler au terme de la réunion de Ramstein. Il devra s'engager dans des attaques stériles contre un adversaire russe qui est désormais bien différent de celui auquel l'Ukraine a été confrontée en septembre et octobre de l'année dernière.
À l'époque, une armée ukrainienne reconstituée, soutenue par des dizaines de milliards de dollars d'équipement, de formation et de soutien opérationnel de l'OTAN, a pu profiter de forces russes trop dispersées pour reprendre de larges pans de territoire à Kharkov et Kherson.
Aujourd'hui, la présence militaire de la Russie en Ukraine est bien loin de ce qu'elle était à l'automne 2022. À la suite de la décision de Poutine en septembre 2022 de mobiliser 300 000 réservistes, la Russie a non seulement consolidé la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, adoptant une position plus défendable, mais elle a également renforcé ses forces avec quelque 80 000 soldats mobilisés. Ce qui lui a permis de soutenir des opérations offensives dans les régions de Donetsk tout en renforçant ses défenses à Kherson et à Lougansk.
Du 24 février à l'automne 2022, la Russie s'est écartée de manière significative de sa doctrine en matière de conflits armés. Désormais, la Russie mènera la guerre selon les règles. Les positions défensives seront établies de manière à faire échouer une attaque concertée de l'OTAN, à la fois en termes de densité de troupes le long de la ligne de front, mais aussi en profondeur (ce qui manquait à l'offensive de Kharkov en septembre 2022) et avec un appui-feu dédié suffisant (là encore, cela manquait en septembre 2022).
De l'aveu même du général Zaluzhnyi, l'Ukraine dispose de forces insuffisantes pour cette tâche. Même si l'Ukraine parvenait à concentrer en un même lieu et au même moment les trois brigades d'hommes et de matériel prévues à la suite de la réunion de Ramstein, les quelque 20 000 soldats que cela implique seraient incapables de percer une position défensive russe définie de manière doctrinale.
L'Ukraine et l'OTAN devraient tenir compte de la leçon d'histoire que Petr Bystron a présentée à ses collègues parlementaires allemands : historiquement, les chars allemands ne font pas bon ménage avec les chars russes sur le sol ukrainien.
De plus, Ben Wallace et Mark Milley devraient prêter attention à l'ordre de bataille des forces russes qui s'opposent à l'armée ukrainienne, en particulier dans les zones de conflit autour de la ville stratégique de Bakhmut. Là-bas, les soldats russes de la 8e armée de la Garde semblent prêts à perpétuer la tradition des héros de Vassili Tchouïkov à Stalingrad et à Berlin, en détruisant les forces du fascisme sur le champ de bataille.
Si les soldats d'aujourd'hui de la 8e armée de la Garde ne devraient pas exposer une nouvelle génération de chars dans le parc de Tiergarten à Berlin, nul doute qu'ils connaissent parfaitement leur héritage historique et ce qui est attendu d'eux.
Ceci, plus que toute autre chose, est la véritable expression de l'effet Ramstein : une relation de cause à effet que l'Occident ne semble ni capable ni désireux de discerner avant que cela ne soit trop tard pour les dizaines de milliers de soldats ukrainiens qui risquent d'être sacrifiés sur l'autel de l'orgueil national et de l'ignorance.
Scott Ritter est un ancien officier de renseignement du
corps des Marines des États-Unis qui a servi dans l'ancienne
Union soviétique pour la mise en oeuvre des traités de
contrôle des armements, dans le golfe Persique pendant
l'opération Tempête du désert et en Irak pour superviser le
désarmement des ADM. Son livre le plus récent est Disarmament
in the Time of Perestroika, publié par Clarity Press.
(Pour l'article au complet voir «
The Nightmare of NATO Equipment Being Sent to Ukraine »,
Scott Ritter, Consortium News, 24 janvier 2023)
(Traduit de l'anglais par Investig'Action)
De la presse du Parti en 2022
Aujourd'hui, il est plus
nécessaire que
jamais d'aller au fond des choses
Alors que le monde s'enfonce dans un abîme d'anarchie et de violence en conséquence de l'ordre mondial néolibéral, beaucoup ont l'impression que tout échappe à leur contrôle. Cet ordre mondial néolibéral a été imposé par les États-Unis et les grandes puissances de la vieille Europe, avec le Canada à leur remorque, après l'effondrement de l'ancienne Union soviétique en 1991.
Une caractéristique de la situation actuelle est que la pratique et la théorie des institutions démocratiques libérales ne permettent plus de régler les conflits entre les factions rivales, au pays ou à l'étranger, ni de maintenir la légitimité de leur pouvoir aux yeux du peuple. Au pays, les factions de l'élite dirigeante concentrent de plus en plus de pouvoirs entre les mains d'exécutifs tels que le Cabinet du premier ministre au Canada et en Grande-Bretagne et le Bureau exécutif du président aux États-Unis. À l'étranger, la concentration du pouvoir passe par l'OTAN, le G7, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l'Union européenne (UE) et bien d'autres. Aujourd'hui, la gouvernance se fait par le diktat plutôt que par la négociation.
L'élite dirigeante impose ses exigences par décret pour détruire l'édifice national et mener des guerres de destruction. La politique comme telle n'existe plus, elle a été remplacée par le pouvoir par décret, par des ordres exécutifs et d'autres prérogatives des pouvoirs de police. Tous les forums où le discours politique avait lieu avant l'avènement de l'ordre mondial néolibéral ont été supplantés par le pouvoir par décret et son corollaire, la suppression de la liberté d'expression, de conscience et d'assemblée. Les gens sont abandonnés à eux-mêmes devant le plus important défi de l'heure : la nécessité de forger une conscience collective qui favorise les peuples en opposition à l'élite dirigeante.
À cet égard, une caractéristique importante de l'analyse est de ne pas confondre le monde objectif avec l'impression subjective que l'on en a. Au lieu d'un reflet du monde objectif et de ses conditions concrètes, une analyse subjective peut devenir un amalgame rendu par le prisme de la compréhension que l'on a de l'observation, de la lecture et de l'écoute.
Par exemple, les opinions sur le conflit ukrainien sont très diverses. Certains sont persuadés que la Russie est diabolique et que ses agissements en Ukraine l'emportent sur tous les crimes commis par les États-Unis et l'OTAN au cours des trente dernières années, bien que ces crimes soient nombreux et que les États-Unis et leurs alliés de guerre n'aient jamais eu à en rendre compte. Aux États-Unis et en Europe, les conseillers en sécurité nationale au plus haut niveau donnent leur avis sur ce que doit faire l'alliance belliciste États-Unis/OTAN et spéculent sur la réponse de la Russie.
Nombreux sont ceux qui font de leur mieux pour établir les faits pour lutter contre la campagne de mensonges, de désinformation et de bellicisme de la cabale États-Unis/OTAN. Ils rejettent la promotion du chauvinisme et du racisme européens et la glorification des néonazis et des mercenaires qui seraient maintenant devenus des combattants de la liberté. Beaucoup sont censurés pour leurs opinions et agissent courageusement malgré la diffamation et la persécution dont ils font l'objet de la part des intérêts privés étroits qui ont pris le contrôle des médias sociaux, ainsi que des médias traditionnels et des autres outils de communication de masse.
Certains sont incapables de faire face au sentiment que le monde touche à sa fin et se retirent complètement. Ils peuvent devenir en proie à la dépression et à d'autres problèmes de santé mentale tels que les troubles anxieux et les maladies auto-immunes de diverses natures, ou deviennent fous sans s'en soucier.
D'autres ont tendance à se rallier à telle ou telle analyse proposée par des personnes en qui ils ont confiance. Mais un problème se pose lorsqu'au lieu de corroborer l'analyse en enquêtant et en analysant les conditions concrètes et en engageant les autres dans cette démarche, ils cherchent à corroborer l'analyse donnée avec ce qui se passe dans leur propre tête, avec l'idée qu'ils avaient au départ. Ils peuvent penser, par exemple, que c'est vrai que la Russie a tort, voire qu'elle fait du mal, mais que les États-Unis et les puissances de l'OTAN ont encore plus tort et font encore plus de mal. Corroborer ses croyances pour tenter de rester sain d'esprit n'est pas anormal, mais cela ne contribue rien à l'enquête et à l'analyse des conditions concrètes pour trouver une voie à suivre.
Ces approches ne donnent pas à chacun l'orientation qu'il faut pour établir sa ligne de marche. Partant des conditions objectives, les peuples doivent définir leur propre voie pour atteindre des objectifs qui les favorisent, chez eux ou à l'étranger, et résoudre les nombreuses crises qui frappent le monde aujourd'hui.
Les numéros du Marxiste-Léniniste de cette semaine fournissent des informations sur le déroulement des événements entourant la crise ukrainienne, y compris des points de vue significatifs de divers milieux sur les options que la Russie, les États-Unis et d'autres peuvent avoir pour l'avenir et sur ce qu'ils pensent être la prochaine étape.
Cela comprend des analyses et des commentaires. L'objectif est de permettre aux lecteurs de réfléchir par eux-mêmes et de se forger leur propre opinion et de le faire ensemble. Nous pensons que la situation présente de graves dangers pour l'humanité et que la participation des peuples du monde qui luttent pour la paix, la liberté et la démocratie est le facteur décisif qui peut changer les choses en leur faveur. C'est leur esprit internationaliste, c'est la volonté d'établir des relations fraternelles d'intérêt mutuel, de s'organiser pour progresser chacun dans son pays et de soutenir la même chose à l'étranger, à la défense des intérêts de l'humanité.
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