Allocution de la vice-présidente Kamala Harris à la Conférence de Munich sur la sécurité
Merci. Merci, Christophe. Merci, Christophe. Merci.
Eh bien, c'est un honneur pour moi d'être de retour à la Conférence de Munich sur la sécurité.
Comme beaucoup d'entre nous s'en souviennent, l'année dernière, sur cette scène, j'ai mis en garde contre l'invasion imminente de l'Ukraine par la Russie. Et rappelons-nous-le tous : beaucoup à l'époque se demandaient comment nous réagirions tous. Beaucoup se sont demandé : la Russie pourrait-elle être arrêtée ? L'OTAN ferait-elle preuve d'unité ? L'OTAN se désagrégerait-elle ? Et l'Ukraine serait-elle prête ?
Chers collègues, aujourd'hui, un an plus tard, nous avons la réponse.
Kiev tient toujours. (Applaudissements.) La Russie – La Russie est affaiblie.
L'Alliance transatlantique est plus forte que jamais. (Applaudissements.) Et surtout, le courage du peuple ukrainien n'a pas faibli.
Et sous Joe Biden, président des États-Unis, notre pays a fait preuve d'un leadership décisif.
Comme le dit souvent le président Biden : les États-Unis soutiendront l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra. Nous ne faillirons pas.
Et aujourd'hui, lors de cette Conférence de Munich sur la sécurité, je décrirai ce qui reste pour nous tous l'enjeu de ce conflit : l'intérêt moral, l'intérêt stratégique et la raison pour laquelle l'Ukraine est importante pour le peuple américain, pour le peuple européen et pour les peuples du monde entier.
Tout d'abord, depuis les premiers jours de cette guerre non provoquée, nous avons vu les forces russes se livrer à d'horribles atrocités et crimes de guerre. Leurs actions sont une attaque contre nos valeurs communes, une attaque contre notre humanité commune.
Et soyons clairs : les forces russes ont mené une attaque généralisée et systémique contre une population civile – elles ont commis des actes horribles de meurtre, de torture, de viol et de déportation. Des meurtres qui relèvent de l'exécution, des passages à tabac, et des électrocutions.
Les autorités russes ont déporté de force des centaines de milliers de personnes d'Ukraine vers la Russie, y compris des enfants. Ils ont cruellement séparé des enfants de leurs familles.
Et nous avons tous vu les images du théâtre de Marioupol, où des centaines de personnes ont été tuées.
Pensez à l'image de la mère enceinte qui a été tuée à la suite d'une frappe sur une maternité où elle s'apprêtait à accoucher.
Pensez aux images de Boutcha. Des civils abattus de sang-froid. Leurs corps abandonnés dans la rue. La photo choquante du cycliste.
Pensez à la fillette de quatre ans qui, selon un rapport récent des Nations unies, a été agressée sexuellement par un soldat russe. Une enfant de quatre ans.
Barbare et inhumain.
Bien avant d'être vice-présidente des États-Unis, j'ai assumé pendant la majeure partie de ma carrière les fonctions de procureure, après avoir commencé comme jeune avocate plaidante et avoir plus tard pris la tête du département de la Justice de Californie. Je sais de première main à quel point il est important de rassembler des faits pour les confronter à la loi.
Dans le cas des actions de la Russie en Ukraine, nous avons examiné les preuves. Nous connaissons les normes juridiques. Et il ne fait aucun doute que ce sont des crimes contre l'humanité. (Applaudissements.)
Les États-Unis ont formellement déterminé que la Russie avait commis des crimes contre l'humanité.
Et je dis à tous ceux qui ont perpétré ces crimes et à leurs supérieurs qui sont complices de ces crimes : vous devrez en rendre compte.
Face à ces faits incontestables, à nous tous ici à Munich : renouvelons notre engagement en faveur de la responsabilisation. Réaffirmons notre attachement à l'État de droit.
Quant aux États-Unis, nous continuerons à soutenir le processus judiciaire en Ukraine et les enquêtes internationales, car justice doit être rendue.
Convenons tous, au nom de toutes les victimes, connues et inconnues, que justice doit être rendue. Tel est notre intérêt moral.
Nous avons également un intérêt stratégique important. La lutte en Ukraine a de vastes ramifications mondiales.
Aucune nation n'est en sécurité dans un monde où un pays peut violer la souveraineté et l'intégrité territoriale d'un autre – (applaudissements) – où des crimes contre l'humanité sont commis en toute impunité ; où un pays aux ambitions impérialistes peut échapper à tout contrôle.
Notre réponse à l'invasion russe témoigne de notre engagement collectif à faire respecter les règles et les normes internationales. Des règles et des normes qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont assuré une sécurité et une prospérité sans précédent non seulement au peuple américain, non seulement aux peuples d'Europe, mais aux peuples du monde entier.
Des principes qui stipulent que les nations souveraines ont le droit d'exister pacifiquement, que les frontières ne doivent pas être modifiées par la force, qu'il existe des droits humains inaliénables que les gouvernements doivent respecter et que l'État de droit doit être préservé.
En effet, ce moment a mis à l'épreuve notre volonté de défendre et de faire respecter ces règles et normes. Et nous sommes restés forts, et nous devons rester forts. Parce que si Poutine réussissait dans sa tentative de remise en question de ces principes fondamentaux, d'autres nations pourraient s'enhardir et suivre son exemple violent. D'autres puissances autoritaires pourraient chercher à plier le monde à leur volonté par la coercition, la désinformation et même la force brute. L'ordre international sur lequel nous comptons tous pourrait être menacé.
Ainsi, dans l'intérêt de la sécurité et de la prospérité mondiales, l'une de nos principales missions est de maintenir un ordre international fondé sur des règles. Et les nations du monde entier en conviennent.
Pensez que plus de 140 pays ont voté aux Nations unies pour condamner l'agression de la Russie et pour défendre la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine et les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies.
Bien sûr, nous avons également vu des pays comme la Corée du Nord et l'Iran envoyer des armes pour soutenir la guerre brutale de la Russie.
Nous sommes également troublés que Beijing ait approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre.
À l'avenir, toute mesure prise par la Chine pour fournir un soutien meurtrier à la Russie ne ferait que récompenser l'agression, poursuivre les tueries et affaiblir davantage un ordre fondé sur des règles.
Là encore, les États-Unis continueront de soutenir fermement l'Ukraine. Et nous le ferons aussi longtemps qu'il le faudra.
Le peuple américain, voyez-vous, est impressionné par la détermination du peuple ukrainien, impressionné par sa résilience et sa droiture, sa volonté de se battre pour la liberté, ainsi que par la ténacité et le leadership extraordinaires du président Zelensky.
En fait, des membres distingués du Congrès des États-Unis se joignent à moi à Munich. Des républicains et des démocrates. Des membres de la Chambre des Représentants et du Sénat des États-Unis. Et ils sont ici ensemble parce qu'ils comprennent les enjeux.
Le leadership de ces membres a été vital pour le soutien américain à l'Ukraine. Et le président Biden et moi savons que leur soutien à l'Ukraine se poursuivra.
Nous savons également que l'Ukraine continuera d'être soutenue par une communauté transatlantique unie. (Applaudissements.)
Ainsi, Poutine pensait qu'il pouvait diviser l'OTAN. Rappelez-vous où nous étions il y a un an. En cela, il a échoué.
L'Alliance de l'OTAN est plus forte que jamais, et l'engagement des États-Unis envers l'OTAN et son article 5 est indéfectible.
Il suffit de regarder notre bilan au cours de l'année écoulée. Regardez simplement notre coopération multilatérale. Ensemble, nous avons apporté une aide historique à l'Ukraine. Ensemble, nous avons fait subir à la Russie un échec stratégique. Ensemble, nous avons imposé un coût sans précédent à la Russie. Et ensemble, nous avons oeuvré pour la sécurité énergétique et réinvesti dans notre défense collective.
Et nous avons fait preuve d'unité pour défendre nos valeurs communes, nos intérêts communs et notre humanité commune. Je ne doute pas que cette unité perdurera.
Je ne me fais pas non plus d'illusions sur l'avenir. Il y aura encore des jours sombres en Ukraine. L'agonie quotidienne de la guerre perdurera.
Les répercussions mondiales continueront à être ressenties par des pays proches et lointains – de l'Afrique à l'Asie du Sud-Est, en passant par les Caraïbes.
Mais si Poutine pense qu'il peut nous vaincre à l'usure, il se trompe lourdement. Le temps ne joue pas en sa faveur.
Certes, les Ukrainiens continueront d'être éprouvés, comme ils l'ont été au cours de l'année écoulée. L'unité transatlantique restera mise à l'épreuve, et continuera à faire ses preuves. Et je suis certain que l'Ukraine sera à la hauteur de la tâche, que les États-Unis et l'Europe seront à la hauteur de la tâche.
Donc, mon dernier point : l'Amérique continuera d'exercer son leadership au service de la défense de la dignité humaine, des règles et des normes, et de la liberté. Il y a trop en jeu pour que cela ne soit pas le cas.
Les Américains connaissent bien le sens de l'indépendance. Nous croyons en l'importance fondamentale de la souveraineté et de la primauté du droit. Et nous nous tiendrons toujours du côté de la justice.
Chers collègues, je crois que nous savons tous que lorsque les générations futures reviendront sur ce moment, elles verront que nous avons compris la tâche qui nous attendait et que nous nous sommes montrés à la hauteur.
Et donc, je vous dis à tous : les États-Unis d'Amérique sont fiers d'être votre partenaire dans cette noble entreprise.
Merci. (Applaudissements.)
MONSIEUR L'AMBASSADEUR HEUSGEN : Madame la vice-présidente, merci pour ce discours très, très fort, cet engagement en faveur de l'unité transatlantique, cet engagement en faveur de l'Ukraine. Et il y a beaucoup, beaucoup de représentants de l'Ukraine ici dans la salle, et ils ont certainement été rassurés par ce que vous avez dit.
Permettez-moi de vous demander : vous avez confirmé ce soutien américain, mais nous savons tous que l'année prochaine, les États-Unis entreront en campagne électorale. Nous sommes en démocratie. Nous ne savons pas de quel côté sera le résultat. Dans quelle mesure êtes-vous sûre – ou êtes-vous certaine que ce que vous avez dit au sujet de la guerre d'usure de Poutine, qu'à la fin il ne réussira pas ?
MADAME LA VICE-PRÉSIDENTE : Merci, Christophe. Comme je l'ai dit, je crois que le peuple américain comprend les enjeux. Et que les enjeux sont notre intérêt moral et notre intérêt stratégique.
Je vais vous dire, je voyage aux États-Unis, et j'ai vu flotter le drapeau ukrainien dans des endroits dont la plupart d'entre vous n'ont probablement jamais entendu parler aux États-Unis : dans les vitrines des magasins – (applaudissements) – devant les maisons, des gens qui le portaient fièrement – des Américains portant fièrement les couleurs de l'Ukraine. Le peuple américain a connaissance des images de Boutcha.
Le peuple américain est très fier de sa lutte pour l'indépendance, qui fait partie des fondements de notre nation et de nos principes et valeurs.
Je pense à la direction que prennent les États-Unis sur cette question en fonction de notre histoire. Il suffit de regarder où nous en étions il y a un an et où nous en sommes aujourd'hui, en termes de contributions et de ressources que l'Amérique a investies dans tout, des munitions à l'artillerie en passant par la défense aérienne, des Stingers aux chars Abram, des HIMARS, des Javelins.
Je regarde cela dans le contexte du Congrès des États-Unis, qui est ici en force. On me dit que c'est la plus grande délégation, bipartite et bicamérale, du Congrès des États-Unis à cette réunion – à cette Conférence de Munich sur la sécurité. (Applaudissements.)
Et à quel point le Congrès des États-Unis, d'une manière bipartite, a été dynamique quand on regarde le bilan de notre soutien au cours de l'année dernière, sans parler d'un – c'est un terme technique appelé « omnibus » dans nos processus budgétaires – mais à la fin de l'année dernière, nous avons consacré 45 milliards de dollars supplémentaires pour l'année à venir au soutien à l'Ukraine.
Notre priorité est d'assurer la solidité de l'Ukraine sur le champ de bataille, et c'est notre engagement. Et c'est un engagement non seulement envers le peuple ukrainien, mais c'est un engagement envers nos valeurs et les principes qui nous sont chers en tant que nation. Et je ne peux pas ne pas mentionner ici également l'importance de l'Alliance : l'Europe et ce qu'elle a fait ; notre hôte, l'Allemagne.
J'étais avec le chancelier Scholz hier. Ce que nous avons fait collectivement – nous ne sommes pas seulement unis, je pense, par nos valeurs et notre compréhension des enjeux et de ce qui est en jeu en termes d'intérêt moral et stratégique, nous avons été d'excellents collègues en ce qui concerne la mise en commun de nos ressources, en coordonnant nos ressources d'une manière qui, je pense, apportera à l'Ukraine le meilleur soutien dont elle a besoin pour mener ce combat.
MONSIEUR L'AMBASSADEUR HEUSGEN : Eh bien, merci. Merci beaucoup pour cela.
Et de l'extérieur, on a bien l'impression que cette relation – cette relation transatlantique ; la relation aussi entre l'Europe, le gouvernement allemand et l'administration américaine – est plus forte que jamais. Et merci beaucoup pour – pour cela.
Si vous me le permettez, néanmoins, il existe quelque chose qui s'appelle IRA. Et...
MADAME LA VICE-PRÉSIDENTE : Oui, la loi sur la réduction de l'inflation.
MONSIEUR L'AMBASSADEUR HEUSGEN : Et cela a suscité beaucoup d'inquiétude de ce côté-ci de l'Atlantique. Mais les membres du Congrès nous ont également rappelé l'existence de CBAM de notre côté.
MADAME LA VICE-PRÉSIDENTE : Oui.
MONSIEUR L'AMBASSADEUR HEUSGEN : Comment éviter les divisions transatlantiques sur des questions très importantes ? Les affaires, les questions commerciales sont très importantes. Dans quelle mesure pensez-vous que ces différences peuvent être surmontées et ne perturbent pas cette relation transatlantique merveilleuse, mais absolument nécessaire ?
MADAME LA VICE-PRÉSIDENTE : Je me réjouis que vous ayez choisi d'aborder cette question. Permettez-moi donc de commencer par l'esprit et l'intention qui sous-tendent la Loi sur la réduction de l'inflation.
Un domaine très important sur lequel nous nous sommes concentrés a été d'aborder et d'assumer notre responsabilité face à la crise climatique, qui, bien sûr, est de nature mondiale. Et donc – et, en fait, nos amis en Europe demandent depuis des années que nous fassions plus dans ce domaine.
Ainsi, sous la direction du président Biden, nous sommes fiers que – que les États-Unis aient investi un montant historique dans ce que nous devons faire pour assumer notre part de la responsabilité face à la crise climatique. Et par là, je veux dire que nous avons, avec le soutien du Congrès, consacré 370 milliards de dollars à cet effort.
Quand je pense à l'impact sur nos amis, et à l'interconnexion et à l'interdépendance, si vous voulez, entre tout ce que nous faisons dans chacun de nos – dans n'importe lequel de nos pays et l'effet sur les autres, nous pensons que cet investissement a une portée mondiale principalement de deux manières.
Premièrement, les États-Unis – je dirais ceci, malheureusement – sont l'un des plus gros émetteurs au monde. Et nous devons réduire nos émissions non seulement pour la santé et le bien-être des habitants de notre propre pays, mais, comme nous le savons, les peuples du monde sont touchés. Il s'agit donc d'un investissement historique et très important pour inverser la tendance.
Et comme vous le savez, comme beaucoup de nos amis européens et d'autres dans le monde l'ont fait, nous nous sommes fixés des normes strictes basées sur des délais. Il y a donc cela, qui est l'objectif de réduction des émissions.
L'autre élément est le suivant : nous sommes très enthousiastes à l'idée de l'investissement que nous réalisons pour stimuler l'innovation. Nous entrons dans une ère où nous créons une nouvelle économie, une économie de l'énergie propre. Et si vous nous voyez comme un investisseur, si vous voulez, dans la création d'incitations pour le secteur privé pour les scientifiques et les universitaires pour favoriser la recherche, le développement et l'innovation autour d'une économie d'énergie propre, cet investissement que nous faisons aura cet effet et aura un impact mondial. Alors c'est notre vision de cette question.
Mais pour revenir à votre question, il y a aussi des problèmes que nous devons aborder et nous devons le faire en étroite consultation avec nos amis du monde entier. Nous avons créé un groupe de travail – le groupe de travail États-Unis-UE – en étroite coordination et en consultation pour résoudre certaines des préoccupations spécifiques. Et ces conversations se poursuivent.
J'ai rencontré hier le président Macron et le chancelier Scholz. Et je pense que nous constatons des progrès dans ce domaine, et le travail se poursuivra.
MONSIEUR L'AMBASSADEUR HEUSGEN : Eh bien, merci pour cette réaffirmation, car nous n'avons pas besoin de ces querelles à l'heure actuelle.
Si nous en avons le temps, une dernière question, si vous me le permettez.
Cette Conférence de Munich sur la sécurité est bien sûr dédiée à l'Ukraine, au soutien de l'Ukraine, pour confirmer l'Alliance transatlantique, mais nous avons élargi la participation cette année. Nous avons invité un nombre record de représentants de ce que l'on appelle les « Pays du Sud », car même si nous sommes unis au niveau de nos pays, lorsque vous parlez aux représentants des pays du Sud – et nous les avions sur le podium ce matin – vous voyez que de nombreux pays sont hésitants. Ils y voient une sorte de continuation du conflit entre les États-Unis et la Russie ou l'OTAN et l'UE et – ou les pays européens et la Russie, et ils en ressentent les conséquences. Et ils veulent en finir. Ils sont entre les deux. Et pourquoi nous avons eu – et vous avez souligné les 141 votes.
Mais quand vous parlez à des partenaires importants dans les pays du Sud, ils sont – ils s'abstiennent. Ils, vous savez, ils disent : « Finissez-en. Nous ne voulons pas prendre parti ». Et ce que nous voulons dire, bien sûr, c'est que ce n'est pas Est-Ouest ; il s'agit de l'ordre basé sur des règles inter- – la primauté du droit que vous avez mentionnée. Mais nous devons être convaincants, car notre bilan n'est pas non plus irréprochable.
Alors, que pouvons-nous faire ensemble pour convaincre ces pays qui hésitent à s'engager ?
MADAME LA VICE-PRÉSIDENTE : Eh bien, nous devons les traiter comme des partenaires.
Et vous et moi en avons parlé brièvement en entrant, et je vous ai remercié – et je vous remercierai devant les amis – d'avoir soulevé cette question et d'en avoir fait une partie de l'ordre du jour de cette conférence. Je conviens qu'il s'agit d'un sujet important.
Et j'ai rencontré de nombreux dirigeants africains, des dirigeants des Caraïbes, de la CARICOM et d'Asie du Sud-Est. Et ce que je crois, c'est qu'ils ont raison de vouloir s'assurer que leurs voix soient entendues à tous les niveaux sur ce sujet, y compris l'impact sur leurs pays.
Pensez, par exemple, aux pays africains et à ce que l'agression de la Russie en Ukraine a signifié en termes d'insécurité alimentaire, d'insécurité énergétique. Et ce sont des pays, comme nous le savons, qui sont de grands importateurs de nourriture et d'énergie. Ainsi, lorsque l'offre diminue, cela a un impact significatif sur leurs pays. Je pense donc qu'il est important que nous reconnaissions l'impact que la guerre de la Russie a eu sur ces pays.
J'y pense dans le contexte de ce que nous devons faire pour aussi – sur la discussion précédente – prendre en compte l'impact sur la crise climatique – de la crise climatique sur ces pays. Nous sommes parmi les plus gros émetteurs, et les impacts sont clairs.
Je rencontre des pays de la CARICOM – donc, des pays insulaires des Caraïbes – et ils me disent qu'ils voient l'érosion des terres ; ils constatent, à travers les événements climatiques extrêmes, une réduction du tourisme et ce que cela signifie en termes de réduction de leur PIB.
Et donc ce sont des questions que nous devons garder à l'esprit lorsque nous avons cette discussion avec eux en tant que partenaires sur ce à quoi ressemblent les solutions, y compris en adoptant une position unifiée sur ces principes de souveraineté et d'intégrité territoriale.
Mon ami, le président du Ghana, a pris la parole hier je crois, et je pense qu'il l'a bien résumé quand – je vais paraphraser – mais je crois comprendre qu'il a dit que nous devons renoncer à ce paradigme du « nous contre eux » et penser différemment la relation que nous entretenons.
Et pour toutes ces raisons, je vous remercie d'avoir soulevé cette question, et je pense qu'elle est digne du niveau du débat que vous avez promu.