Bannière du Marxiste-Léniniste

Numéro 16

14 décembre 2021


La Conférence de l'ONU sur les changements climatiques échoue à humaniser l'environnement naturel et social

Un plan pour faire des profits de la crise climatique et
des stratagèmes pour payer les riches

Des actions de masse exposent le « Festival mondial
de l'écoblanchiment »

Les forces du peuple s'en vont dégoûtées

Ce que pensent les militants pour le climat de la COP26

Le Pacte de Glasgow pour le climat


Développements en Amérique latine et dans les Caraïbes

Le 15 novembre, une Journée de célébrations à Cuba

D'importantes élections dans trois pays

Le gouvernement vénézuélien réagit à l'ingérence du Canada

Le gouvernement du Canada s'ingère dans les affaires du Nicaragua

Les lettres de créances et la mission contestables du nouvel ambassadeur américain pressenti en Argentine

Les actions de masse en Bolivie défendent la démocratie,
le gouvernement élu et la justice




La Conférence de l'ONU sur les changements climatiques échoue
à humaniser l'environnement naturel et social

Un plan pour faire des profits de la crise climatique et des stratagèmes pour payer les riches

Manifestation à Montréal le 6 novembre 2021, parmi les quelque 300 actions tenues cette journée internationale d'action pour la justice climatique

La Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP26), qui s'est tenue à Glasgow du 31 octobre au 13 novembre 2021, a adopté le slogan « Unir le monde pour lutter contre le changement climatique ». Les commentaires et les engagements de certains dirigeants sur ce qu'ils sont prêts à faire ont défini l'orientation du reste des travaux durant lesquels les négociateurs ont formulé des accords qui seront annoncés à la fin du sommet.

Les cérémonies d'ouverture du 1er novembre ont été très révélatrices pour ce qui est des plans des pays riches et puissants qui dominent le discours sur les changements climatiques. Les discussions ont porté sur l'urgence de la situation et sur la nécessité que tous les pays participants et non participants réduisent les émissions de carbone, augmentent le captage du carbone et développent des sources d'énergie renouvelables afin d'éviter que la température mondiale ne dépasse 1,5 degré Celsius d'ici 2030. Il a également été beaucoup question du respect des engagements des « pays développés » à soutenir les « pays en développement ».

Il est bien connu que le niveau de vie et les excès des pays dits développés sont fondés sur la surexploitation des pays dits sous-développés. Le discours officiel masque la réalité des relations qui existent entre les humains et entre les humains et la nature. Tout cela pour perpétrer l'imposture historique que les remèdes pour les problèmes de l'humanité viendront des dieux de la peste. Les revendications de l'humanité ont été exprimées par les peuples eux-mêmes dans les grandes manifestations qui ont eu lieu chaque jour à Glasgow pendant la COP26.

Selon les médias, le principal message de la COP26 n'était pas ce que différents « dirigeants » sont « prêts à faire » mais « comment » cela va se faire. Or, ce qui est vite devenu évident c'est que, quelles que soient les mesures prises au nom de la lutte contre la crise climatique, elles ne doivent pas comprendre la mobilisation des ressources humaines et naturelles de chaque pays de manière à mettre les besoins des peuples au premier plan, à commencer par leur besoin d'être les décideurs pour tout ce qui les concerne. Les gouvernements qui représentent les intérêts des oligopoles veulent faire des surperprofits avec l'« écologisation de l'économie ». C'est l'essentiel. Ils ont proposé un cadre clair : le « secteur privé » doit unir ses forces pour faire ce que le « secteur public » ne peut pas faire. C'est un discours qui obscurcit la réalité que le secteur privé s'est emparé du secteur public dans un monde marqué par la politisation d'intérêts privés.

La COP26 passera à l'histoire comme une grande fraude coordonnée au niveau international, servant à promouvoir des projets destinés à payer les riches, qu'il s'agisse des entreprises positionnées pour profiter de la situation directement ou des financiers qui récolteront les intérêts sur leurs investissements pour financer la nouvelle « économie verte ». Et ils se réservent le droit de décider qui peut et qui ne peut pas participer aux projets qu'ils financent.

Les cérémonies d'ouverture de la COP26 ont révélé que le slogan « Unir le monde pour lutter contre le changement climatique » est ancré dans l'exclusion des peuples qui paieront pour cette exclusion : ils paieront les intérêts sur le financement, qu'il passe par les gouvernements ou par des organismes supranationaux, et pour l'augmentation du coût des biens et des services, sans compter qu'ils paieront pour les torts faits à l'environnement. Mais les peuples refusent d'être réduits à l'état de spectateurs. Ils s'opposent aux références éhontées au courage et à la détermination des jeunes qui exigent une action immédiate sur la crise climatique. Ce que les jeunes réclament, c'est leur droit de décider, leur droit de parole, un avenir radieux construit par les peuples du monde qui les favorise.

Le premier ministre du Canada a été l'exemple parfait d'une personne incapable de ressentir la honte. Il a déclaré à la jeunesse du monde « vos dirigeants vous écoutent » pour renforcer le rapport inacceptable dans lequel il y a d'un côté ceux qui gouvernent et de l'autre ceux qui sont gouvernés et qui doivent se soumettre à tout ce qui est fait en leur nom. Ceux qui n'acceptent pas cette dictature, selon Justin Trudeau, sont des voix extrémistes et la principale menace à la sécurité du monde à l'heure actuelle.

La COP26 a été une expression concentrée de la politisation d'intérêts privés et de la destruction de la gouvernance souveraine nationale auxquelles le monde assiste aujourd'hui. Le 1er novembre, Justin Trudeau a annoncé que le Canada allait plafonner les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'industrie du pétrole et du gaz. Il l'a fait sans que le parlement canadien n'en ait délibéré, sans parler de l'approuver, et sans que les assemblées législatives du Québec, des provinces et des territoires n'aient eu voix au chapitre. Il suffit, nous dit-on, de savoir que le plafonnement des émissions de GES provenant du pétrole et du gaz a été mentionné dans la plateforme du Parti libéral à l'élection de 2021 et que la décision est donc le produit d'un processus démocratique. Selon la logique des dirigeants, la politique étrangère est une prérogative de l'exécutif du gouvernement et puisque ces décisions sont prises dans des conférences internationales, les gouvernements peuvent les imposer sans discussion.

Il est clair que les peuples doivent en discuter et établir leurs propres positions politiques indépendantes – des positions qui unissent les peuples pour faire place au renouveau démocratique.

Qui décide ? Nous décidons !
Quelles ressources ? Nos ressources !
Quel avenir ? Notre avenir !
Qui sont les bâtisseurs ? Nous sommes les bâtisseurs !
Tous ensemble pour humaniser l'environnement social et naturel
en défendant les droits de toutes et tous !


(Adapté du Renouveau du 3 novembre 2021)

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Des actions de masse exposent le « Festival mondial de l'écoblanchiment »

La Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) s'est tenue à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre. Elle a adopté le slogan « unir le monde pour lutter contre les changements climatiques ».

Parmi les participants à la conférence figuraient plus de 120 dirigeants mondiaux et plus de 40 000 participants inscrits, dont 22 274 délégués des parties, 14 124 observateurs et 3 886 représentants des médias.

La cérémonie d'ouverture du 1er novembre a révélé l'ordre du jour des pays riches et puissants qui dominent le discours sur les changements climatiques. Les discussions ont porté sur l'urgence de la situation et sur la nécessité pour tous les pays participants et non participants de réduire les émissions de carbone, d'augmenter le captage du carbone et de développer des sources d'énergie renouvelables afin d'éviter que la température mondiale ne dépasse 1,5 degrés Celsius d'ici 2030. Il a également été beaucoup question du respect par les « pays développés » de leur engagement à financer les « pays en développement ».

Or les revendications de l'humanité n'ont pas été exprimées par ces dirigeants mais par les peuples eux-mêmes dans leurs manifestations et leurs actions de masse qui ont eu lieu continuellement pendant la COP26. Quelles que soient les mesures promises par les dirigeants au nom de la lutte contre la crise climatique, elles n'impliqueront pas la mobilisation des ressources humaines et naturelles de chaque pays d'une manière qui mette en avant les besoins des peuples, à commencer par leur besoin de prendre les décisions qui touchent leur vie.

Les gouvernements qui représentent les intérêts des oligopoles sont à leur service pour réaliser des superprofits avec l'« écologisation de l'économie ». C'est le fond du problème. Ils ont proposé un cadre clair : « le secteur privé » doit s'unir pour faire le travail qu'ils ont déclaré que le « secteur public » ne peut pas faire. Cela sert à obscurcir le fait que le secteur public a été repris par le secteur privé dans un monde marqué par la politisation des intérêts privés.

La COP26 n'aura été qu'une vaste fraude coordonnée à l'échelle internationale pour mettre en place des stratagèmes pour payer les riches, qu'il s'agisse des entreprises positionnées pour profiter de la situation ou des financiers qui récolteront les intérêts sur le financement de la nouvelle « économie verte » tout en exerçant un contrôle sur les personnes autorisées ou non à participer aux projets qu'ils financent.

Les peuples continueront à payer le prix fort, car ils n'ont pas leur mot à dire sur la question. Ils paieront sous diverses formes : intérêts sur les financements, qu'ils soient accordés par les gouvernements ou par des organismes supranationaux, augmentation du coût des biens et des services, et les conséquences des dommages causés à l'environnement. Les peuples refusent néanmoins d'être réduits à l'état de spectateurs. Ils s'opposent aux références et aux hommages condescendants et éhontés faits au courage et à la détermination des jeunes qui exigent une action contre la crise climatique. Ce que les jeunes réclament, c'est leur droit de décider, leur droit d'avoir leur mot à dire et un avenir brillant construit par les peuples du monde en leur faveur.

La COP26 a été une expression concentrée de la politisation en cours des intérêts privés et de la destruction de la gouvernance souveraine nationale. Les gens doivent discuter parmi leurs pairs et établir leurs propres positions politiques indépendantes, des positions qui unissent les peuples pour faire place au renouveau démocratique.

26 octobre au 6 novembre  – Journées mondiales d'actions pour la justice climatique
 

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Les forces du peuple s'en vont dégoûtées

Le 13 novembre, dernier jour de la conférence qui devait se terminer la veille, les militants pour le climat ont quitté en masse la COP26, dégoûtés. La Coalition COP26 a publié une déclaration le lendemain après avoir quitté la rencontre, en réponse au Pacte de Glasgow pour le climat, le communiqué publié par la COP26.

La Coalition est une coalition de la société civile basée au Royaume-Uni, composée de quelque 240 groupes et individus qui se sont mobilisés autour de la justice climatique pendant la COP26. Parmi ses membres figurent des ONG de défense de l'environnement et du développement, des syndicats, des campagnes menées dans les communautés par la base, des organisations religieuses, des groupes de jeunes et des réseaux de justice raciale et de migrants, pour n'en citer que quelques-uns. Leur déclaration est la suivante :

« Hier, le Sommet des peuples, qui a fait salle comble, a quitté la COP26 en signe de protestation. Nous sommes déçus et en colère qu'une autre COP ait encore renforcé les injustices qui causent la misère de millions de personnes dans le monde, tout en renforçant les profits des entreprises et des pays riches.

« Le Royaume-Uni a été chargé de produire la COP 1,5, mais ce qu'il a livré, c'est la COP 2,5. Plus intéressés à se faire mousser avec des communiqués de presse et des annonces, ils n'ont pas fait leur travail.

« Nous avions besoin que les pays riches prennent les devants et fassent enfin leur juste part de l'action climatique, tout en offrant des indemnisations pour la destruction des vies et des moyens de subsistance déjà causés par les changements climatiques dans les pays qui ont le moins fait pour créer cette crise. Au lieu de cela, les besoins des pays les plus pauvres ont été relégués au second plan, afin de satisfaire les lobbyistes des combustibles fossiles, largement surreprésentés.

« Les pays riches ont essayé de faire croire qu'ils se souciaient des changements climatiques, mais il est clair qu'ils ont l'intention de continuer à polluer en toute impunité, en sacrifiant les plus pauvres. L'industrie pétrolière et gazière, une fois de plus, s'en tire à bon compte et quitte la COP26 en s'en mettant plein les poches.

« Les pays en développement, déjà accablés par la crise de la COVID, les inégalités et la spirale de la crise de la dette, avaient désespérément besoin d'une augmentation considérable de l'aide financière pour faire face aux impacts des changements climatiques, et d'une indemnisation pour les dommages déjà causés. Pourtant, les pays riches ont refusé catégoriquement de mettre de l'argent sur la table, offrant à la place une pitoyable ligne d'assistance-conseil.

« À la COP26, les plus riches ont obtenu ce qu'ils étaient venus chercher et les plus pauvres repartent les mains vides. »

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Ce que pensent les militants pour le climat
de la COP26


Marche pour la justice climatique à Glasgow, le 6 novembre 2021

Les militants pour le climat n'ont pas mâché leurs mots à propos de la fraude de la COP26 - de l'exclusion de la voix des peuples dans la discussion au refus de même considérer l'impact de l'OTAN, du militarisme et des guerres sur les changements climatiques et la crise climatique, en passant par la répétition de phrases vides de sens comme « l'engagement en faveur d'un zéro net ».

Mhairi McCann, d'Écosse, a participé à la COP26. Elle est la fondatrice de Youth Stem 2030, une organisation qui vise à donner aux jeunes les moyens de faire progresser les objectifs de développement durable des Nations unies. Une entrevue de Mhairi par la North American Association for Environmental Education a été publiée en ligne par wildcentre.org. Mhairi a déclaré : « Ce n'est pas la façon dont la COP26 est organisée qui va nous permettre d'agir pour lutter contre les changements climatiques. C'est ce que j'en retiens. À bien des égards, la COP26 a exclu de nombreux groupes de personnes, en partie à cause de la COVID et en partie autrement. Ce n'est pas vraiment là que l'action va se produire. J'aimerais pouvoir en partir sur une note plus optimiste que cela, mais c'est l'impression que j'ai eue ici. »

Ramon Mejia, un ancien combattant américain de la guerre en Irak et membre de la Grassroots Global Justice Alliance, était également présent. Dans une entrevue accordée à Democracy Now, Ramon a déclaré : « Lorsque les industries des combustibles fossiles disposent d'une délégation plus importante que la plupart de nos communautés de première ligne et du Sud, nous sommes réduits au silence. Cet espace n'est pas un espace pour de véritables discussions. C'est un espace de discussion pour les sociétés transnationales, l'industrie et les gouvernements pollueurs qui continuent à essayer de trouver des moyens de continuer comme si de rien n'était sans s'attaquer aux racines de la discussion. »

« Il ne peut y avoir de véritable discussion sur la lutte contre les changements climatiques si nous n'incluons pas les forces armées. Les forces armées, comme nous le savons, sont les plus grandes consommatrices de combustibles fossiles et aussi les plus grandes émettrices des gaz à effet de serre qui sont les plus responsables du dérèglement climatique. Cette conférence des parties a été baptisée « net zéro »... mais c'est faux et trompeur. C'est une fausse solution, tout comme l'est 'l'écologisation des forces armées'. ... [L'écologisation des forces armées] n'est pas non plus la solution. Nous devons nous attaquer à la violence que les forces armées entretiennent et à l'effet catastrophique qu'elles ont sur notre monde ».

Tamara Lorincz, une militante canadienne, membre de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté-Canada et de Voice of Women for Peace, a également pris la parole et souligné le lien entre le militarisme et la crise climatique. Partout où elle est allée, elle a distribué des dépliants expliquant pourquoi l'OTAN est une menace pour les peuples et la planète, ainsi que sur l'empreinte carbone des forces armées, de la militarisation et des dépenses militaires. Dans un reportage à Science for Peace, elle a déclaré : « La science exige des réductions drastiques des émissions », alors que « le zéro net, les compensations, la capture et le stockage du carbone et les solutions basées sur la nature colportées par le gouvernement et l'industrie sont de fausses solutions ». Elle a été extrêmement répugnée par la forte présence policière, à cheval et aux barrages de police, et par les espaces hautement sécurisés avec des clôtures qui empêchaient les gens de pouvoir participer. Les discussions sur la paix, le militarisme et les dépenses militaires, a-t-elle dit, étaient totalement absentes de la COP26, alors que l'espoir pour l'avenir se trouve dans le mouvement de solidarité internationale.

Dans un communiqué de presse publié le 13 novembre, le Réseau Action Climat Canada a rendu compte de la réaction de la société civile et des groupes environnementaux canadiens et a déclaré : « La COP26 n'a pas été en mesure de combler le fossé entre l'écoblanchiment tape-à-l'oeil et l'action climatique réelle. La plus grande délégation à la COP26 était un groupe de 500 lobbyistes de l'industrie des combustibles fossiles. Le Royaume-Uni les a accueillis à bras ouverts. En même temps, les peuples autochtones, les jeunes, les syndicats et les organisations environnementales qui sont venus à Glasgow pour lutter pour l'intégrité, l'ambition et l'action transformatrice ont été confrontés à des restrictions et des barrages constants. Nous continuerons à demander au Canada de faire sa juste part de l'effort mondial pour le climat et de mettre fin à la production coloniale de combustibles fossiles. »

Neta Crawford, cofondatrice et directrice du projet Cost of War de l'Université Brown de Boston était également présente à la COP26. « Je suis ici parce que plusieurs universités au Royaume-Uni ont lancé une initiative pour essayer d'inclure davantage les émissions des forces armées dans les déclarations d'émissions des différents pays », a-t-elle déclaré. Chaque année, tous les pays signataires du protocole de Kyoto « doivent inclure certaines de leurs émissions militaires dans leurs inventaires nationaux, mais il ne s'agit pas d'une comptabilité complète. Et c'est ce que nous aimerions voir ». Elle a fait remarquer que le département de la Défense des États-Unis avait informé la Maison-Blanche en 1997, lors du sommet de Kyoto sur le climat, que si les missions militaires étaient incluses dans les protocoles sur le climat, les forces armées des États-Unis pourraient devoir réduire leurs opérations. Selon les responsables du département de la Défense, une réduction de 10 % de leurs émissions, entre autres, entraînerait un manque de préparation à la guerre à tout moment et en tout lieu.

Aminath Shauna, ministre de l'Environnement des Maldives, parlant des besoins des nations insulaires, a déclaré : « Ce qui est équilibré et pragmatique pour les autres parties n'aidera pas les Maldives à s'adapter à temps. Pour nous, c'est une question de survie. Nous reconnaissons les fondements qui conduisent à ce résultat, mais il n'apporte pas d'espoir dans nos coeurs. La différence entre 1,5 et 2 degrés est une condamnation à mort pour nous.

Saleemul Hug, directeur du Centre international pour les changements climatiques et le développement au Bangladesh, a déclaré : « En ce qui me concerne, c'est un échec..... (Je) suis venu ici avec un seul objectif, celui d'aider les personnes les plus pauvres de la planète qui souffrent déjà des effets des changements climatiques provoqués par les activités humaines. Et nous avions besoin que Glasgow facilite le financement des pertes et dommages chez nous. Cent trente-huit pays en développement ont inséré une formulation dans le texte hier. Elle a été supprimée du jour au lendemain. Elle n'est plus là. Elle a été remplacée par une offre de dialogue ... absolument décevante et totalement inacceptable. »

Asad Rehman, de l'organisation britannique War on Want, a déclaré : « C'est une trahison de la science, c'est une trahison des réalités des impacts climatiques qui se produisent et dévastent la vie et les moyens de subsistance des gens. Les seules personnes qui célèbrent ce résultat sont les centaines de lobbyistes de l'industrie pétrolière et gazière, ceux dont les intérêts particuliers disent essentiellement ‘nous ne pouvons pas voir de changement, nous ne pouvons pas nous éloigner de la dépendance aux combustibles fossiles de notre économie'. »


Glasgow, 6 novembre 2021

Amanda Mukwashi, directrice exécutive de Christian Aid, une organisation britannique, a déclaré : « On nous avait dit que la COP26 était la dernière chance de maintenir le seuil de 1,5 degrés Celsius en vie, mais elle est maintenue en vie artificiellement. Les nations riches ont mis la clé sous la porte, et avec elle la promesse d'une action climatique urgente dont les peuples en première ligne de cette crise ont besoin.

« Après deux semaines de négociations, les voix de ceux qui subissent les dures conséquences des changements climatiques ont été largement exclues et n'ont pas été prises en compte. Les mots réconfortants sur les pertes et dommages et le financement des pays en développement pour qu'ils s'adaptent aux changements climatiques ne suffisent pas. Les nations riches doivent accepter leur responsabilité, joindre le geste à la parole et fournir les milliards nécessaires. Les nations en développement sont celles qui ont fait le moins pour provoquer cette crise, mais se sont engagés à s'y attaquer. »

Plus de 700 organisations et mouvements du monde entier ont lancé un appel, dès le début de la COP26, en faveur de véritables solutions pour résoudre le problème du changement climatique et non de la poursuite d'un mal déguisé en des budgets « nets zéro » en carbone . « Nous ne voulons pas lire vos promesses d'équilibrer le budget des émissions d'ici le milieu du siècle, en utilisant des solutions techniques, la géoingénierie, les marchés carbone et des astuces comptables, ont-ils écrit. Nous exigeons que vous présentiez de véritables mesures pour réduire les émissions et la production de combustibles fossiles au ‘Vrai zéro'. Ces mesures doivent être fondées sur une transformation réelle, soutenues par des ressources concrètes et mises en oeuvre avec l'urgence exigée par les crises actuelles. » Leur déclaration est disponible en français en ligne ici .

Séance d'ouverture du Sommet des peuples, le 7 novembre 2021

(Sources : Al Jazeera, Greenpeace, Réseau Action Climat Canada)

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Le Pacte de Glasgow pour le climat


Marche pour la justice climatique dans les rues de Glasgow, 6 novembre 2021

Les délégués des parties signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques à la Conférence des Parties (COP26) qui s'est tenue à Glasgow du 31 octobre au 13 novembre, ont adopté le Pacte de Glasgow sur le climat. Les Nations unies ont fourni un résumé des décisions prises qui sont incluses dans le document officiel, ainsi que dans d'autres « accords parallèles » qui ont été conclus à la Conférence.

Les points saillants du rapport de synthèse des Nations unies sur le Pacte climatique de Glasgow sont les suivants :

- Réaffirmation de l'objectif de l'Accord de Paris de limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale à un niveau bien inférieur à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 degré Celsius.

- Les pays ont souligné l'urgence d'agir « en cette décennie critique », au cours de laquelle les émissions de dioxyde de carbone doivent être réduites de 45 % pour atteindre un niveau net nul vers le milieu du siècle. L'accord appelle tous les pays à présenter des plans nationaux plus solides l'année prochaine lors de la COP27.

- Les pays ont accepté une disposition appelant à une réduction progressive de l'énergie au charbon et à une suppression des subventions « inefficaces » aux combustibles fossiles. Il a été noté que de nombreux pays et ONG considéraient que la formulation sur le charbon était affaiblie, passant d'une disparition progressive à une diminution progressive, et n'était pas aussi ambitieuse qu'elle devait l'être.

- Les pays développés n'ayant pas tenu leur promesse de verser 100 milliards de dollars par an aux pays en développement, l'engagement a été réaffirmé et l'urgence pour les pays développés de verser la totalité des 100 milliards de dollars annuels a été soulignée.

- Un doublement du financement pour aider les pays en développement à s'adapter aux effets des changements climatiques et à renforcer leur résilience.

- L'achèvement des détails opérationnels pour la mise en oeuvre pratique de l'accord de Paris, y compris les normes relatives aux marchés du carbone qui permettent aux pays en difficulté d'acheter des réductions d'émissions à d'autres nations qui ont dépassé leurs objectifs, et sur les délais et les formats pour que les pays rendent compte de leurs progrès.

- Renforcer le réseau de Santiago qui relie les pays vulnérables aux fournisseurs d'assistance technique, de connaissances et de ressources pour faire face aux risques climatiques.

Les Nations unies signalent également que d'autres accords ont été conclus, en dehors du Pacte de Glasgow pour le climat, qui, s'ils sont mis en oeuvre, « peuvent avoir des effets positifs majeurs ». Il s'agit notamment de :

- L'engagement de 137 pays de stopper et d'inverser la perte de forêts et la dégradation des terres d'ici 2030, une promesse soutenue par 12 milliards de dollars de fonds publics et 7,2 milliards de dollars de fonds privés, et l'engagement des PDG de plus de 30 institutions financières représentant plus de 8 700 milliards de dollars d'actifs mondiaux de supprimer les investissements dans les activités liées à la déforestation.

- Un engagement mondial sur le méthane, signé par 103 pays, dont 14 grands émetteurs, pour réduire les émissions de méthane de 30 % d'ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2020.

- Accélération de la décarbonisation du transport routier. Plus de 30 pays, six grands constructeurs automobiles et d'autres acteurs, comme les villes, ont fait part de leur détermination à ce que toutes les ventes de voitures et de fourgonnettes neuves soient des véhicules à émissions nulles d'ici 2040 au niveau mondial et 2035 sur les principaux marchés.

- Les dirigeants de l'Afrique du Sud, du Royaume-Uni, des États-Unis, de la France, de l'Allemagne et de l'Union européenne ont annoncé un partenariat visant à soutenir l'Afrique du Sud à hauteur de 8,5 milliards de dollars au cours des trois à cinq prochaines années pour assurer la transition vers des alternatives au charbon.

- Des institutions financières privées et des banques centrales, dont la Glasgow Financial Alliance for New Zero, qui regroupe 450 entreprises de 45 pays contrôlant 130 000 milliards de dollars d'actifs, ont annoncé des mesures visant à réorienter des milliers de milliards de dollars vers la réalisation d'émissions nettes nulles.

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Développements en Amérique latine et dans les Caraïbes

Le 15 novembre, une Journée
de célébrations à Cuba

Le 15 novembre à Cuba a été la journée de célébrations qu'elle devait être. D'abord et avant tout, c'était une célébration du fruit des efforts herculéens des scientifiques, du personnel médical, du gouvernement et du peuple qui, ensemble, ont surmonté, après une âpre lutte, la troisième vague sans merci de la COVID-19.

Le ton avait été donné deux jours avant par la tenue d'un sit-in de 48 heures dans le Parc central de La Havane organisé principalement par des jeunes gens s'appelant le collectif du Bandana rouge. Ils se décrivent comme étant des militants des médias sociaux, engagés dans des projets communautaires et des organisations de la société civile, et ils se sont rassemblés pour exprimer leur appui à la Révolution émancipatrice, et pour s'opposer aux méthodes de guerre non conventionnelles utilisées contre Cuba et à toute tentative de recoloniser l'île.

Les célébrations du 15 novembre ont débuté le matin avec l'étape finale du retour progressif en présentiel en classe des élèves des écoles primaires et secondaires de Cuba. Le même jour, les frontières cubaines étaient à nouveau ouvertes au tourisme international, ainsi que d'autres secteurs de son économie productive et ses espaces sociaux et culturels, après des mois de fermeture dans le cadre de l'effort national pour maîtriser la pandémie.

Le 14 novembre, le président Miguel Diaz-Canel s'est joint au sit-in du Bandana rouge pendant un concert de clôture et de chants.

Cuba vive ! Cuba vit !

En août, les nouveaux cas de COVID-19 ont atteint plus de 9 000 par jour pendant un certain temps à Cuba, au plus fort de la troisième vague, alimentée par le variant Delta. Quelque quatre mois plus tard, le 10 décembre, les cas actifs étaient au nombre de 441. Le succès de Cuba dans la réduction spectaculaire du nombre de nouveaux cas et de décès à cause de la pandémie a été possible grâce à une campagne massive de vaccination qui a reçu l'appui massif de la population. Tout le monde, dès l'âge de deux ans et plus, a accès aux vaccins cubains Abdala, Soberana 02 et Soberana Plus.

Au 7 décembre, plus de 82 % de la population était entièrement vaccinée et plus de 90 % avait reçu au moins une dose. En outre, les personnes travaillant dans les différentes sphères du tourisme, que ce soit dans les aéroports, dans le réseau de transport, dans les hôtels et les centres touristiques, ont commencé à recevoir leurs vaccins de rappel.

Réouverture des écoles pour les classes en présentiel

Cérémonie de réouverture des écoles à la Havane avec la participation du président
Miguel Diaz-Canel

Les célébrations et les joyeuses retrouvailles des étudiants avec leurs enseignants et leurs camarades de classe ont été le point saillant du retour à l'apprentissage en présentiel dans les écoles primaires et secondaires partout au pays. Tous les cours avaient eu lieu en télévisuel depuis janvier. La principale cérémonie pour lancer l'année scolaire pour les élèves du primaire s'est déroulée à l'école primaire Pedro Domingo Murillo à Ciudad Escolar Libertad à La Havane en présence du président Miguel Diaz-Canel, de la ministre de l'Éducation Ena Elsa Velazquez, et d'autres dignitaires.

Le 15 novembre, le dernier groupe des 1 700 000 étudiants du pays est retourné aux classes en présentiel — près de 700 000 élèves du préscolaire à la 5e année — ainsi que des étudiants à des niveaux scolaires plus élevés dans certaines provinces où la date de rentrée avait été reportée. Le retour progressif à l'école a été fait en fonction des horaires de vaccination pour les enfants de différentes catégories d'âge. La vaste majorité des étudiants, enseignants et travailleurs en éducation sont maintenant pleinement vaccinés. D'autres mesures de santé publique qui sont de rigueur dans les écoles sont le port du masque, le maintien de la distanciation physique, le lavage fréquent des mains et les tests de dépistage quotidien des symptômes. Si nécessaire, l'horaire quotidien sera ajusté pour qu'il y ait deux sessions distinctes pour éviter des salles de classes trop bondées.

Le président Miguel Diaz-Canel salue les étudiants à leur retour à l'école.

Le retour du tourisme international

Cuba a aussi rouvert ses frontières aux vols internationaux le 15 novembre, alors que des avions bondés de touristes atterrissaient dans diverses régions choisies. Vingt vols internationaux étaient prévus ce jour-là à l'aéroport international José Marti à La Havane, avec soixante autres arrivées dans divers aéroports sur l'île. D'ici la fin de décembre, à mesure que la réouverture du secteur du tourisme avance progressivement et s'étend, Cuba s'attend à recevoir plus de 400 vols internationaux par semaine.

Un des premiers groupes à arriver le 15 novembre était une délégation de 75 membres de la 31e Caravane d'amitié U.S.- Cuba, un projet de la Fondation interreligieuse d'organisation communautaire (IFCO)/Pastors for Peace. Les participants ont apporté avec eux plus de deux tonnes d'aide médicale recueillie dans des communautés partout aux États-Unis.

« Nous croyons fermement qu'il est essentiel que nous donnions un coup de pouce aux immenses progrès réalisés par Cuba en dépit du blocus et de la pandémie », a dit la directrice générale d'ICFO, Gail Walker. « Nous applaudissons le fait que Cuba a réussi à rouvrir ses écoles et ses frontières. Nous sommes émerveillés par la lutte de Cuba contre la COVID, alors que plus de 70 % de sa population est pleinement vaccinée et 95 % des jeunes de 2 à 18 ans ont reçu une première dose du vaccin, malgré le fait que le gouvernement des États-Unis empêche Cuba de se procurer les matières premières dont il a besoin pour créer le vaccin et qu'il empêche l'expédition internationale de seringues vers l'île. »

Le 20 novembre, la 27e Brigade de travail volontaire Che Guevara, un projet du Réseau canadien pour Cuba, est arrivé pour un séjour de deux semaines à La Havane et Varadero. Tout est en place pour que la 28e Brigade puisse visiter Cuba du 27 avril au 10 mai 2022. Tout le monde intéressé à se joindre à la 28e brigade est invité à s'inscrire. L'information et le formulaire d'inscription sont disponibles ici .

Les « marches pour le changement » n'ont pas eu lieu

Le « marches civiques pour le changement » N15 qui ont été largement promues et qui devaient avoir lieu partout sur l'île le 15 novembre pour donner suite aux troubles violents du 11 juillet n'ont pas eu lieu. Des individus comme le secrétaire d'État américain Antony Blinken ont publiquement incité le peuple cubain et poussé les alliés américains à appuyer les manifestations malgré le fait que les autorités cubaines avaient annoncé clairement qu'elles n'accepteraient pas une autre série d'actions de rue menées par les mêmes « dissidents » financés par les États-Unis et responsables des violences et du vandalisme du 11 juillet.

Lors d'une entrevue télévisée, le ministre cubain des Relations extérieures Bruno Rodriguez a commenté le calme et l'ambiance festive à la Havane et dans d'autres régions du pays le 15 novembre. Il a dit qu'en dépit des tentatives de plateformes toxiques – basées principalement dans le sud de la Floride – de créer une image artificielle, qui n'avait rien à voir avec ce qui se passait vraiment dans les rues de Cuba, ils n'ont pas réussi. Au sujet de son homologue américain Antony Blinken, Bruno Rodriguez l'a évidemment inclus parmi ceux qui, le 15 novembre, et selon son expression, se sont retrouvés complètement bredouille.

Et qu'est-il advenu de Yunior Garcia Aguilera du Réseau Archipiélago, l'agent récemment évincé et faisant partie de l'appareil de changement de régime des États-Unis et réputé dirigeant du mouvement de la société civile pour la « liberté » à Cuba ? Le 15 novembre, on a pu le trouver sur les réseaux sociaux en train de se lamenter que lui et ses semblables avaient été privés de leurs droits, « retenus » dans leurs maisons par des concitoyens qui s'étaient rassemblés devant leurs portes pour les accuser d'oeuvrer pour l'ennemi du peuple cubain et de son très réel et très létal blocus.

Bien que la victoire puisse sembler minime dans le contexte de la guerre sale de 62 ans menée par les États-Unis contre leur pays, c'était tout de même, pour les Cubains, une raison de plus pour célébrer le 15 novembre.

Le lendemain, Yunior a été photographié en train de circuler à l'aéroport international de La Havane pour prendre un vol à destination de l'Espagne, où il se trouve toujours. Là-bas, il a donné des conférences de presse et posé pour des photos avec Leopoldo Lopez, mentor de la marionnette américaine Juan Guaido et cerveau déclaré de leurs multiples tentatives ratées de renverser violemment le gouvernement vénézuélien, et a parlé de la nécessité pour les putschistes comme eux et ceux du Nicaragua de coordonner leurs efforts.

New-York, le 15 novembre 2021

(Sources : Granma, Radio Havana Cuba, Trabajadores, Juventud Rebelde)

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D'importantes élections dans trois pays

Les élections au cours du mois de novembre au Nicaragua, au Venezuela et au Honduras ont été une occasion pour les forces démocratiques de ces pays d'affirmer leur désir de poursuivre leurs propres projets d'édification nationale, libres de la domination et de l'ingérence étrangères. LML félicite les peuples du Nicaragua et du Venezuela, qui ont défendu leur révolution face aux tentatives répétées de coups d'État, aux sanctions économiques brutales, aux campagnes de mensonges, de calomnies et de toutes sortes de pressions exercées sur eux par les impérialistes américains et leurs conciliateurs canadiens pour tenter de les faire flancher. Mais cela n'a pas fonctionné.

Nous félicitons aussi le peuple du Honduras pour sa victoire en dépit de la sale campagne menée contre le Parti Liberté et Refondation (Libre) pour chercher à inciter la peur du « communisme » parmi les électeurs. Ces efforts n'ont pas découragé les citoyens de se présenter en nombre record et voter pour la candidate du Parti Libre, Xiomara Castro, à la présidence et mettre fin au règne des forces criminelles et antinationales qui leur avaient été imposées par une intervention étrangère, par la fraude et la violence visant à piller leurs ressources et maintenir le pays dans la soumission aux intérêts étrangers. Au cours des 12 dernières années, le peuple du Honduras ne s'est jamais résigné au sort que voulait leur réserver l'oligarchie néolibérale de leur pays et les maîtres étrangers qu'ils servent. Après le coup d'État de 2009 contre le président Zelaya, les forces populaires se sont immédiatement mobilisées et ont organisé la résistance. Depuis ce temps, ces forces n'ont jamais arrêté d'être en action, affirmant leurs droits avec fermeté dans des conditions et des circonstances les plus ardues.

Le Nicaragua garde le cap

Lors des élections générales du 7 novembre, le président Daniel Ortega et la vice-présidente Rosario Murillo du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) ont été réélus à vaste majorité, avec 76 % des voix. Le FSLN a aussi remporté 75 des 90 sièges à l'Assemblée nationale (83 %) et 15 des 20 sièges du Nicaragua au Parlement de l'Amérique centrale. Le taux de participation a été de 65 %. Du début à la fin, il en est ressorti un net rejet des forces du coup et de leurs patrons américains qui ont intensifié leur sale guerre contre le pays après avoir tenté sans succès de provoquer le renversement violent des Sandinistes en 2018.

Le Venezuela continue de résister

Les « méga-élections » régionales et municipales ont eu lieu le 21 novembre au Venezuela, et les candidats au poste de gouverneur du Parti socialiste uni (PSUV) ont été élus dans 20 des 23 États. Une reprise de l'élection à été exigée le 9 janvier dans l'État de Barinas après  une plainte concernant l'éligibilité d'un des candidats, plainte ayant été retenue par la Cour suprême. La majorité des maires et des conseillers municipaux élus étaient aussi des candidats du Grand Pole patriotique dirigé par le PSUV. Le taux de participation a été de 42,3 %, une hausse de 12 points de pourcentage par rapport aux élections législatives de décembre dernier. Les membres autochtones des conseils législatifs et municipaux dans huit États ont été élus séparément par respect pour leurs traditions. À quelques exceptions près, la participation des partis d'opposition a été plus importante que lors de toute autre élection depuis les élections parlementaires en 2015. Malgré des signes tangibles de division dans leurs rangs, et le rejet de la « présidence par intérim » fictive de Juan Guaido, la plupart des partis de l'opposition se sont ralliés sous la bannière de la Table ronde d'unité démocratique reconstituée (MUD).

Une grande victoire pour le peuple du Honduras

L'élection générale au Honduras le 28 novembre s'est terminée par une victoire éclatante pour le Parti Liberté et Refondation (Libre) et les forces alliées qui s'y sont jointes pour défaire une fois pour toutes le Parti national néolibéral mis en place au lendemain du coup orchestré par les États-Unis en 2009 contre le président Manuel Zelaya, et ensuite maintenu au pouvoir par la tenue de deux élections frauduleuses.[1] Le 6 décembre, suite au décompte de plus de 95 % des voix, Xiomara Castro du Parti Libre avait obtenu 50,6 % des voix, une avance de 14 points sur le candidat du Parti national avec 36,5 % et le candidat du Parti libéral avec moins de 10 %. Douze autres candidats ont reçu chacun moins de 1 %. Le taux de participation a été sans précédent, 68,5 % des électeurs inscrits, et Castro a reçu le plus grand nombre de voix jamais exprimées pour un président dans l'histoire du pays. Même le soir de l'élection, alors que seulement un tiers des votes étaient comptabilisés, l'énorme avance de Castro sur le candidat du Parti national à la présidence a été jugée irréversible, déclenchant des célébrations de joie dans tout le pays et sa déclaration de victoire. Deux jours plus tard, alors qu'un peu plus de la moitié des votes avaient été comptabilisés et que la tendance se poursuivait, le candidat du Parti national a officiellement reconnu sa défaite et félicité Xiamara Castro.

Xiamara Castro sera la première femme présidente de ce pays. Elle a dit que son administration ferait tout pour « retrouver l'honneur et la dignité du peuple du Honduras, qui a subi la violence et la corruption de l'État depuis le coup d'État de 2009 soutenu par les États-Unis contre le président Manuel Zelaya. À partir d'aujourd'hui, la richesse du pays sera pour notre peuple ».

Dans son discours de la victoire le 28 novembre, Xiamara Castro a souligné qu'elle n'avait pas d'ennemis et qu'elle comptait former un gouvernement de réconciliation - « un gouvernement de paix et un gouvernement de justice. Nous allons commencer un processus dans tout le Honduras pour garantir une démocratie participative, une démocratie directe, parce que nous allons consulter le peuple. Ce sera dorénavant une norme de gouvernance au niveau des gouvernements locaux, des mairies, du Congrès et de la branche exécutive. Jamais plus, Honduriens, y aura-t-il abus de pouvoir dans ce pays. À partir de maintenant, le peuple l'emportera éternellement. En avant vers une démocratie directe ! En avant vers une démocratie participative ! » Elle a terminé sont discours en disant ; « Plus de guerre ! Plus de haine ! Plus d'escouades de la mort ! Plus de corruption ! Plus de trafic de stupéfiants et de crime organisé ! Plus de ZEDES (Zones spéciales de développement économique) ! Plus de pauvreté et de misère au Honduras ! Jusqu'à la victoire finale, unis, ensemble avec le peuple, nous allons transformer notre pays ! »

Le décompte des voix n'étant pas encore terminé le 11 décembre pour les 128 sièges au Congrès national. Tout indique que le Parti Libre et son allié, le Parti Salvador du Honduras (le Sauveur du Honduras) auront une majorité des sièges, pour ainsi mettre fin à la domination du Parti national sur l'ordre du jour législatif. Il est prédit que le Parti Libre détiendra 50 sièges, ce qui est plus que tout autre parti.

Le 27 janvier, Xiomara Castro sera assermentée en tant que présidente pour les prochains quatre ans et le président Juan Orlando Hernandez du Parti national quittera ses fonctions, reflétant la volonté des Honduriens qui depuis sa réélection frauduleuse en 2017 se sont ralliés autour du cri de guerre « JOH dehors ! ».

Note

1. Voir « Dix ans après le coup d'État de 2009 », LML, 22 juin 2019

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Le gouvernement vénézuélien réagit
à l'ingérence du Canada

La déclaration de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly affirmant que le Canada a rejeté les résultats des élections du 21 novembre au Venezuela a reçu une réponse rapide de son homologue vénézuélien, le ministre des Relations extérieures Felix Plasencia, qui a écrit :

« La République bolivarienne du Venezuela rejette catégoriquement les déclarations interventionnistes du gouvernement canadien, en lien avec l'élection du 21 novembre 2021,lorsque le peuple vénézuélien est sorti librement pour exercer son droit de vote.

« Il est regrettable qu'en l'absence de sa propre politique étrangère et afin de se conformer aux attentes des États-Unis, le gouvernement du Canada ait recours à la disqualification d'un processus électoral largement validé par plus de 300 observateurs internationaux, en publiant ce qu'il serait plus approprié d'appeler un pamphlet politique que la déclaration d'un État souverain.

« Il est ironique que le Canada remette en question le contexte des récentes élections alors qu'il était le seul pays à avoir agi concrètement pour empêcher les électeurs vénézuéliens résidant sur son territoire de voter à l'ambassade et aux consulats du Venezuela lors de l'élection présidentielle de 2018.

« De même, le Canada parle de l'impact sur l'économie et les droits de la personne, tout en applaudissant, soutenant et promouvant les mesures coercitives illégales contre l'ensemble du peuple vénézuélien, qui constituent des crimes contre l'humanité.

« Face à un tel cynisme, le gouvernement du Venezuela exige que le Canada mette immédiatement un terme à ses mesures coercitives illégales et à son soutien politique et matériel aux individus corrompus qui favorisent le détournement d'avoirs appartenant à l'État vénézuélien.

« Contrairement au Canada, le Venezuela est un pays libre de tutelle étrangère, et le démontre à chaque élection avec l'approfondissement du modèle de démocratie participative et protagoniste inscrit dans la Constitution et soutenu par la volonté démocratique du peuple vénézuélien. »

(Traduction des citations du gouvernement du Venezuela par LML)

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Le gouvernement du Canada s'ingère dans
les affaires du Nicaragua

Les États-Unis et le Canada ont intensifié leur ingérence au Nicaragua depuis 2018, en diabolisant le gouvernement élu et en fournissant une aide, par le biais de la propagande, de la formation et des finances, à l'opposition et à ses éléments criminels qui, pendant plusieurs mois en 2018, se sont livrés à des actes d'extrême violence et de destruction dans une tentative ratée de renverser le gouvernement de Daniel Ortega.

Deux jours après que les États-Unis ont imposé, le 12 juillet, des restrictions de visas à 100 membres de l'Assemblée nationale du Nicaragua, du système judiciaire et à certains membres de leurs familles, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Marc Garneau, a annoncé que le Canada allait sanctionner 15 autres personnes au Nicaragua en vertu du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant le Nicaragua.

Le communiqué de presse publié le 14 juillet par Affaires mondiales Canada, déforme complètement les événements de 2018, pour se conformer au récit habituel des forces violentes soutenues par les États-Unis en tant que « manifestants pacifiques » dont les droits humains sont violés par le « régime » contre lequel ils tentent activement d'inciter à l'insurrection. Lorsqu'ils sont capturés, jugés et emprisonnés pour leurs crimes, qui comprennent le meurtre et la destruction gratuite de biens publics et privés dans le but de terroriser la population et de semer un climat d'anarchie et de chaos, ils deviennent des « prisonniers politiques » à qui la liberté doit être accordée, les sanctions et la diabolisation étant la punition des gouvernements et des personnes qui ne se soumettent pas à ce chantage. C'est le même film que nous avons vu de nombreuses fois auparavant, au Venezuela et ailleurs, dans lequel les faits et les témoignages ne comptent pour rien, peu importe combien d'informations disponibles publiquement réfutent ce que les États-Unis et le Canada promeuvent. La seule chose qui était vraie, et révélatrice, dans la déclaration du Canada, qui faisait écho à celle publiée à peu près au même moment par le secrétaire d'État américain Antony Blinken, était que « ces nouvelles [sanctions] s'alignent sur les mesures prises par les partenaires internationaux du Canada et s'ajoutent aux sanctions canadiennes déjà imposées ».

L'ingérence des États-Unis, du Canada, de l'Organisation des États américains et d'autres au Nicaragua, au Venezuela, à Cuba et dans d'autres pays de l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud et des Caraïbes, y compris en finançant et en formant des opposants, y compris des fomenteurs de coup d'État, agissant contre les gouvernements qui ont été élus par le peuple, vise à renverser des « régimes » qui défendent la souveraineté et le droit à l'autodétermination de leurs peuples et refusent de plier l'échine devant le diktat des États-Unis.

Soulignons que le jour même où le Canada a annoncé ses soi-disant sanctions ciblées et condamné le gouvernement de Daniel Ortega au Nicaragua, Marc Garneau a organisé des réunions avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken et la vice-présidente et ministre des Affaires étrangères de la Colombie, Marta Lucia Ramirez. Il a discuté de la situation en Haïti avec Blinken et « l'engagement continu du Canada envers Haïti, notamment en aidant le pays à relever les défis actuels en matière de sécurité et de gouvernance. » Affaires mondiales a rapporté que Garneau et Blinken « ont convenu de travailler ensemble pour soutenir le peuple haïtien dans le développement d'un avenir plus stable, démocratique et prospère ». Une semaine à peine s'était écoulée depuis l'assassinat du président de facto d'Haïti Jovenel Moïse, assassinat qui aurait été commis d'anciens membres de l'armée colombienne à la solde d'une « entreprise de sécurité » basée aux États-Unis.

Lors de cette rencontre avec la ministre colombienne des Affaires étrangères, le ministre Garneau a porté aux nues le leadership de la Colombie pour son accueil de plus de 1,7 millions de migrants vénézuéliens. Pour ce qui est des manifestations antigouvernementales massives en Colombie réprimées par l'État et se soldant par plusieurs décès et de nombreux blessés, Affaires mondiales n'a donné aucune indication que Garneau avait dit quelque chose à ce sujet. Il n'a pas été question de savoir si Garneau avait dit quelque chose au sujet des dirigeants sociaux, des défenseurs des droits humains et des anciens membres non armés de la guérilla, les signataires de l'Accord de Paix de 2016, et du fait qu'ils se font tuer impunément par des forces obscures sur une base presque quotidienne. Tout ce qui a été rapporté est que le ministre Garneau a appelé la Colombie « à maintenir son engagement à mener des enquêtes approfondies et à tenir quiconque a violé les droits de la personne responsable de ses actes » et a annoncé un nouveau financement de plus de 3 millions de dollars dans le cadre du « Programme pour la stabilisation et les opérations de paix ».

Les actions du gouvernement canadien en appui à la campagne brutale des impérialistes américains contre le Nicaragua sont en violation du principe de non-ingérence dans les affaires de pays souverains. Les peuples de tous les pays doivent pouvoir contrôler les décisions qui affectent leur économie et leurs affaires sociales, culturelles et politiques, sans ingérence étrangère. L'ordre du jour de l'impérialisme américain de sanctions brutales et de financement de ses propres agents dans divers pays des Amériques pour renverser les gouvernements qui ne plient pas l'échine devant lui, va à l'encontre des aspirations des peuples, y compris le peuple canadien, pour la liberté, la démocratie et les droits humains.

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Les lettres de créances et la mission
contestables du nouvel ambassadeur américain pressenti en Argentine

Marc R. Stanley, un avocat du Texas qui a des connexions de longue date avec le Parti démocrate et a travaillé pour la campagne présidentielle de Joe Biden, a été choisi par Biden pour être le prochain ambassadeur des États-Unis en Argentine.

« Arrogant, provocateur, méprisant et cachant à peine ses intentions de s'ingérer dans les affaires intérieures » est comment le journaliste Raul Dellatorre de Pagina 12 a décrit Stanley, après l'avoir observé lors d'une audience de confirmation devant un comité du Sénat américain le 26 octobre. Dans son article, Dellatorre souligne qu'en dépit de ses nombreuses années à travailler pour le Parti démocrate, de par son arrogance et sont style méprisant, Stanley a plus d'affinités avec Trump, contrairement à ce qu'on pourrait s'attendre de quelqu'un nommé par Biden, et a davantage l'apparence d'un lobbyiste pour les intérêts des grandes entreprises que d'un diplomate. En fait, Stanley, qui se présente lui-même comme un activiste politique et un dirigeant de la communauté juive américaine, n'a jamais obtenu de poste de diplomate. Sa confirmation est toujours en instance.

Lors de son audience de confirmation, Stanley a décrit l'Argentine comme étant « un bel autobus touristique dont les roues ne tournent pas rond », pour ensuite s'empresser de dire aux membres du Comité sénatorial des relations étrangères ce que le gouvernement de l'Argentine a fait de bien et ce qu'il n'a pas réussi à faire, et comment il interviendrait pour régler le problème s'il était confirmé en tant qu'ambassadeur des États-Unis.

Par exemple, il a dit que l'Argentine ne s'était pas encore jointe « aux États-Unis et d'autres pays dans la promotion de réformes significatives dans des pays comme le Venezuela et Cuba » et s'est engagé à s'entretenir avec les dirigeants argentins à tous les niveaux « pour trouver des façons d'atteindre notre objectif commun d'un hémisphère qui est respectueux de nos plus nobles idéaux ». Ce qu'il faut entendre évidemment c'est que Stanley incitera l'Argentine à se rapprocher davantage de la politique américaine visant à isoler Cuba, le Venezuela et le Nicaragua.

Lorsque les membres du comité sénatorial lui ont demandé ce qu'il pensait des relations de l'Argentine avec le Fonds monétaire international (FMI), Stanley a dit qu'il s'était engagé envers les deux partis à « aider l'Argentine à restructurer sa dette envers le FMI. « La dette envers le FMI, de 45 milliards de dollars, est énorme », a-t-il dit. « Le problème, cependant, est que c'est la responsabilité des dirigeants argentins d'élaborer un plan d'ensemble pour la rembourser, ce qu'ils n'ont pas encore fait. Ils prétendent qu'il y en aura bientôt un. » Selon Dellatorre, ce dernier commentaire s'est fait sur un ton ironique, presque moqueur. La détermination de Stanley à aider l'Argentine à surmonter ses défis économiques, a-t-il dit, repose sur le fait que ce pays est un « grand partenaire bilatéral » des États-Unis en termes de commerce et d'économie, mais qu'il devait d'abord retrouver la santé économique. Quoique ce commentaire puisse sembler innocente, les incidences pour le peuple argentin, qui a une expérience amère de devoir porter le fardeau de dettes odieuses encourues par des dirigeants néolibéraux, sont tout sauf bienveillants.

Dellatorre prévient que l'engagement de Stanley à s'ingérer dans les négociations du gouvernement argentin avec le FMI visera à atteindre une entente qui garantit avant tout le remboursement de l'énorme dette encourue par le gouvernement précédent de Mauricio Macri et un plan de remboursement dont Alberto Fernandez a dit qu'il était impossible à respecter.

Stanley n'a pas non plus hésité à faire connaître son intention de s'ingérer dans les relations économiques de l'Argentine avec la Chine, l'empêchant plus particulièrement d'avoir accès aux progrès les plus récents obtenus par la Chine en technologies de la communication. Il a dit aux sénateurs : « Puisque les États-Unis vivent une compétition accrue avec la République populaire de Chine en Argentine et ailleurs, je ferai une priorité de continuer à leur faire pression, surtout que des produits technologiques 5G font leur chemin sur le marché régional, et qu'ils font en sorte que la Chine peut accéder à toutes les données et l'information de la population argentine ».

Dans un autre commentaire de Pagina 12 sur la candidature du nouvel ambassadeur américain, l'universitaire argentin Atilio Boron écrit que « les mots de Stanley étaient imprégnés d'un interventionnisme sans scrupules, typique des années de la ‘diplomatie de la canonnière'. Ils confirment la validité de la doctrine Monroe qui aura bientôt 200 ans et est toujours la référence fondamentale du gouvernement américain dans sa définition de ses relations avec l'Amérique latine. »

Comment les États-Unis définissent leurs relations en Amérique latine en fonction d'une doctrine coloniale vieille de 200 ans est une chose. Ce qu'en pensent les peuples des États-Unis et de l'Amérique latine et ce qu'ils sont prêts à accepter en est une autre.

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Les actions de masse en Bolivie défendent la démocratie, le gouvernement élu et la justice

Le 23 novembre, sous la bannière de « Marcha por la Patria » (Marche pour la patrie), plusieurs milliers de Boliviens se sont lancés dans une marche de sept jours de 180 km depuis la ville de Caracollo dans le département d'Oruro jusqu'à la capitale, La Paz. Le but de la marche était de défendre leurs droits démocratiques, leur gouvernement élu, son projet d'édification nationale et le caractère plurinational de l'État bolivien. Il s'agissait également d'exiger que la « présidente » illégale de facto Jeanine Anez et d'autres forces du coup d'État responsables du massacre de 37 personnes à Senkata, Sacaba et ailleurs et des centaines de blessés lors du coup d'État de 2019 soient traduits en justice sans plus tarder — un message adressé aux autorités judiciaires du pays accusées d'inaction. Il a également envoyé un message aux putschistes et à l'oligarchie raciste qu'ils représentent que leurs tentatives d'organiser un autre coup d'État en divisant les Boliviens et en déstabilisant le pays en sabotant l'économie par des blocus, des arrêts de travail forcés et en envoyant des gangs armés pour semer la terreur dans les rues ne sera pas toléré.

En tête de la marche se trouvait l'ancien président Evo Morales, qui continue de diriger le Mouvement vers le socialisme - Instrument politique pour la souveraineté des peuples (MAS-IPSP). Les dirigeants des mouvements ouvriers, indigènes, paysans et des femmes ainsi que de nombreux jeunes, étudiants, professionnels et autres qui constituent la base principale du MAS-IPSP dans les neuf départements du pays l'accompagnaient. Ils ont été rejoints lors du lancement et à différents moments de la marche par le président Luis Arce, le vice-président David Choquehuanca, les présidents du Sénat et de la Chambre des députés et de nombreux autres élus et membres des gouvernements régionaux et municipaux. Les citoyens locaux sont également venus en nombre pour se joindre à la marche et assister à des rassemblements lors de son passage dans leurs communautés, offrant également nourriture et hébergement aux participants qui parcouraient généralement 30 kilomètres ou plus par jour dans des zones de temps chaud, froid et pluvieux.

Le 29 novembre, plus d'un million de personnes de toutes les régions du pays auraient rejoint la dernière étape de la marche, remplissant les rues de la ville d'El Alto à La Paz où un gigantesque rassemblement politique et une célébration culturelle ont eu lieu à la Place San Francisco devant l'Assemblée législative plurinationale.



Dans son discours au rassemblement de clôture, Evo Morales a déclaré que contrairement à 2019 où ils avaient été pris au dépourvu, cette fois le peuple bolivien est organisé et mobilisé pour défendre son président. Juan Carlos Huarachi, dirigeant de la Centrale des travailleurs boliviens (COB), a déclaré que la marche n'avait pas été achetée et payée , comme les propagandistes des forces du coup d'État aiment revendiquer, mais qu'il s'agissait d'un acte de conscience du peuple bolivien, qui découle de ses convictions et de ses principes. « Nous ne sommes pas venus pour générer la violence », a-t-il déclaré, mais a mis en garde les forces du coup d'État de provoquer le peuple, affirmant qu'ils étaient unis dans leur détermination à défendre leur patrie, leur démocratie, leurs président et vice-président, le processus de changement en Bolivie et les votes qu'ils ont exprimés dans les urnes en 2020. Le même sentiment a été exprimé par le président Arce qui a mis en garde ceux qui visent à organiser un autre coup d'État, sous les applaudissements et les acclamations : « Ne jouez pas avec le peuple ! ».




(Avec des articles de Resumen Latinoamericano, Prensa Latina, Peoples Dispatch, Kawsachun News. Photos : L. Arce, Kawsachun News, MAS-IPSP )

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