Manifestation à Montréal le 6 novembre 2021, parmi les quelque 300
actions tenues cette journée internationale d'action pour la justice
climatique
La Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur
les changements climatiques (COP26), qui s'est tenue à Glasgow du 31
octobre au 13 novembre 2021, a adopté le slogan « Unir le monde pour
lutter contre le changement climatique ». Les commentaires et les
engagements de certains
dirigeants sur ce qu'ils sont prêts à faire ont défini l'orientation du
reste des travaux durant lesquels les négociateurs ont formulé des
accords qui seront annoncés à la fin du sommet.
Les cérémonies d'ouverture du 1er novembre ont été très révélatrices
pour ce qui est des plans des pays riches et puissants qui dominent le
discours sur les changements climatiques. Les discussions ont porté sur
l'urgence de la situation et sur la nécessité que tous les pays
participants et non
participants réduisent les émissions de carbone, augmentent le captage
du carbone et développent des sources d'énergie renouvelables afin
d'éviter que la température mondiale ne dépasse 1,5 degré Celsius d'ici
2030. Il a également été beaucoup question du respect des engagements
des « pays
développés » à soutenir les « pays en développement ».
Il est bien connu que le niveau de vie et les excès des pays dits
développés sont fondés sur la surexploitation des pays dits
sous-développés. Le discours officiel masque la réalité des relations
qui existent entre les humains et entre les humains et la nature. Tout
cela pour perpétrer
l'imposture historique que les remèdes pour les problèmes de l'humanité
viendront des dieux de la peste. Les revendications de l'humanité ont
été exprimées par les peuples eux-mêmes dans les grandes manifestations
qui ont eu lieu chaque jour à Glasgow pendant la COP26.
Selon les médias, le principal message de la COP26 n'était pas ce que
différents « dirigeants » sont « prêts à faire » mais « comment » cela
va se faire. Or, ce qui est vite devenu évident c'est que, quelles que
soient les mesures prises au nom de la lutte contre la crise climatique,
elles ne
doivent pas comprendre la mobilisation des ressources humaines et
naturelles de chaque pays de manière à mettre les besoins des peuples au
premier plan, à commencer par leur besoin d'être les décideurs pour tout
ce qui les concerne. Les gouvernements qui représentent les intérêts des
oligopoles veulent
faire des surperprofits avec l'« écologisation de l'économie ». C'est
l'essentiel. Ils ont proposé un cadre clair : le « secteur privé » doit
unir ses forces pour faire ce que le « secteur public » ne peut pas
faire. C'est un discours qui obscurcit la réalité que le secteur privé
s'est emparé du
secteur public dans un monde marqué par la politisation d'intérêts
privés.
La COP26 passera à l'histoire comme une grande fraude coordonnée au
niveau international, servant à promouvoir des projets destinés à payer
les riches, qu'il s'agisse des entreprises positionnées pour profiter de
la situation directement ou des financiers qui récolteront les intérêts
sur leurs
investissements pour financer la nouvelle « économie verte ». Et ils se
réservent le droit de décider qui peut et qui ne peut pas participer aux
projets qu'ils financent.
Les cérémonies d'ouverture de la COP26 ont révélé que le slogan «
Unir le monde pour lutter contre le changement climatique » est ancré
dans l'exclusion des peuples qui paieront pour cette exclusion : ils
paieront les intérêts sur le financement, qu'il passe par les
gouvernements ou par des
organismes supranationaux, et pour l'augmentation du coût des biens et
des services, sans compter qu'ils paieront pour les torts faits à
l'environnement. Mais les peuples refusent d'être réduits à l'état de
spectateurs. Ils s'opposent aux références éhontées au courage et à la
détermination des
jeunes qui exigent une action immédiate sur la crise climatique. Ce que
les jeunes réclament, c'est leur droit de décider, leur droit de parole,
un avenir radieux construit par les peuples du monde qui les favorise.
Le premier ministre du Canada a été l'exemple parfait d'une personne
incapable de ressentir la honte. Il a déclaré à la jeunesse du monde «
vos dirigeants vous écoutent » pour renforcer le rapport inacceptable
dans lequel il y a d'un côté ceux qui gouvernent et de l'autre ceux qui
sont gouvernés
et qui doivent se soumettre à tout ce qui est fait en leur nom. Ceux qui
n'acceptent pas cette dictature, selon Justin Trudeau, sont des voix extrémistes et la principale menace à la sécurité du monde
à l'heure actuelle.
La COP26 a été une expression concentrée de la politisation
d'intérêts privés et de la destruction de la gouvernance souveraine
nationale auxquelles le monde assiste aujourd'hui. Le 1er novembre,
Justin Trudeau a annoncé que le Canada allait plafonner les émissions de
gaz à effet de serre
provenant de l'industrie du pétrole et du gaz. Il l'a fait sans que le
parlement canadien n'en ait délibéré, sans parler de l'approuver, et
sans que les assemblées législatives du Québec, des provinces et des
territoires n'aient eu voix au chapitre. Il suffit, nous dit-on, de
savoir que le
plafonnement des émissions de GES provenant du pétrole et du gaz a été
mentionné dans la plateforme du Parti libéral à l'élection de 2021 et
que la décision est donc le produit d'un processus démocratique. Selon
la logique des dirigeants, la politique étrangère est une prérogative de
l'exécutif du
gouvernement et puisque ces décisions sont prises dans des conférences
internationales, les gouvernements peuvent les imposer sans discussion.
Il est clair que les peuples doivent en discuter et établir leurs
propres positions politiques indépendantes – des positions qui unissent
les peuples pour faire place au renouveau démocratique.
Qui décide ? Nous décidons !
Quelles ressources ? Nos ressources !
Quel avenir ? Notre avenir !
Qui sont les bâtisseurs ? Nous sommes les bâtisseurs !
Tous ensemble pour humaniser l'environnement social et naturel
en défendant les droits de toutes et tous !
La Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur
les changements climatiques (COP26) s'est tenue à Glasgow du 31 octobre
au 12 novembre.
Elle a adopté le slogan « unir le monde pour lutter contre les
changements climatiques ».
Parmi les participants à la conférence figuraient plus de 120
dirigeants mondiaux et plus de 40 000 participants inscrits, dont 22 274
délégués des parties, 14 124 observateurs et 3 886 représentants des
médias.
La
cérémonie d'ouverture du 1er novembre a révélé l'ordre du jour des pays
riches et puissants qui dominent le discours sur les changements
climatiques. Les discussions ont porté sur l'urgence de la situation et
sur la nécessité pour tous les pays participants et non participants de
réduire les
émissions de carbone, d'augmenter le captage du carbone et de développer
des sources d'énergie renouvelables afin d'éviter que la température
mondiale ne dépasse 1,5 degrés Celsius d'ici 2030. Il a également été
beaucoup question du respect par les « pays développés » de leur
engagement à financer
les « pays en développement ».
Or les revendications de l'humanité n'ont pas été exprimées par ces
dirigeants mais par les peuples eux-mêmes dans leurs manifestations et
leurs actions de masse qui ont eu lieu continuellement pendant la COP26.
Quelles que soient les mesures promises par les dirigeants au nom de la
lutte
contre la crise climatique, elles n'impliqueront pas la mobilisation des
ressources humaines et naturelles de chaque pays d'une manière qui
mette en avant les besoins des peuples, à commencer par leur besoin de
prendre les décisions qui touchent leur vie.
Les gouvernements qui représentent les intérêts des oligopoles sont à
leur service pour réaliser des superprofits avec l'« écologisation de
l'économie ». C'est le fond du problème. Ils ont proposé un cadre clair :
« le secteur privé » doit s'unir pour faire le travail qu'ils ont
déclaré que le «
secteur public » ne peut pas faire. Cela sert à obscurcir le fait que le
secteur public a été repris par le secteur privé dans un monde marqué
par la politisation des intérêts privés.
La COP26 n'aura été qu'une vaste fraude coordonnée à l'échelle
internationale pour mettre en place des stratagèmes pour payer les
riches, qu'il s'agisse des entreprises positionnées pour profiter de la
situation ou des financiers qui récolteront les intérêts sur le
financement de la nouvelle «
économie verte » tout en exerçant un contrôle sur les personnes
autorisées ou non à participer aux projets qu'ils financent.
Les
peuples continueront à payer le prix fort, car ils n'ont pas leur mot à
dire sur la question. Ils paieront sous diverses formes : intérêts sur
les financements, qu'ils soient accordés par les gouvernements ou par
des organismes supranationaux, augmentation du coût des biens et des
services,
et les conséquences des dommages causés à l'environnement. Les peuples
refusent néanmoins d'être réduits à l'état de spectateurs. Ils
s'opposent aux références et aux hommages condescendants et éhontés
faits au courage et à la détermination des jeunes qui exigent une action
contre la crise
climatique. Ce que les jeunes réclament, c'est leur droit de décider,
leur droit d'avoir leur mot à dire et un avenir brillant construit par
les peuples du monde en leur faveur.
La COP26 a été une expression concentrée de la politisation en cours
des intérêts privés et de la destruction de la gouvernance souveraine
nationale. Les gens doivent discuter parmi leurs pairs et établir leurs
propres positions politiques indépendantes, des positions qui unissent
les peuples
pour faire place au renouveau démocratique.
26 octobre au 6 novembre – Journées mondiales d'actions pour la justice climatique
Le 13 novembre, dernier jour de la conférence qui devait se terminer
la veille, les militants pour le climat ont quitté en masse la COP26,
dégoûtés. La Coalition COP26 a publié une déclaration le lendemain après
avoir quitté la rencontre, en réponse au Pacte de Glasgow pour le
climat, le
communiqué publié par la COP26.
La Coalition est une coalition de la société civile basée au
Royaume-Uni, composée de quelque 240 groupes et individus qui se sont
mobilisés autour de la justice climatique pendant la COP26. Parmi ses
membres figurent des ONG de défense de l'environnement et du
développement, des syndicats, des
campagnes menées dans les communautés par la base, des organisations
religieuses, des groupes de jeunes et des réseaux de justice raciale et
de migrants, pour n'en citer que quelques-uns. Leur déclaration est la
suivante :
« Hier, le Sommet des peuples, qui a fait salle comble, a quitté la
COP26 en signe de protestation. Nous sommes déçus et en colère qu'une
autre COP ait encore renforcé les injustices qui causent la misère de
millions de personnes dans le monde, tout en renforçant les profits des
entreprises et
des pays riches.
« Le Royaume-Uni a été chargé de produire la COP 1,5, mais ce qu'il a
livré, c'est la COP 2,5. Plus intéressés à se faire mousser avec des
communiqués de presse et des annonces, ils n'ont pas fait leur travail.
« Nous avions besoin que les pays riches prennent les devants et
fassent enfin leur juste part de l'action climatique, tout en offrant
des indemnisations pour la destruction des vies et des moyens de
subsistance déjà causés par les changements climatiques dans les pays
qui ont le moins fait pour
créer cette crise. Au lieu de cela, les besoins des pays les plus
pauvres ont été relégués au second plan, afin de satisfaire les
lobbyistes des combustibles fossiles, largement surreprésentés.
« Les pays riches ont essayé de faire croire qu'ils se souciaient des
changements climatiques, mais il est clair qu'ils ont l'intention de
continuer à polluer en toute impunité, en sacrifiant les plus pauvres.
L'industrie pétrolière et gazière, une fois de plus, s'en tire à bon
compte et quitte
la COP26 en s'en mettant plein les poches.
« Les pays en développement, déjà accablés par la crise de la COVID,
les inégalités et la spirale de la crise de la dette, avaient
désespérément besoin d'une augmentation considérable de l'aide
financière pour faire face aux impacts des changements climatiques, et
d'une indemnisation pour les
dommages déjà causés. Pourtant, les pays riches ont refusé
catégoriquement de mettre de l'argent sur la table, offrant à la place
une pitoyable ligne d'assistance-conseil.
« À la COP26, les plus riches ont obtenu ce qu'ils étaient venus chercher et les plus pauvres repartent les mains vides. »
Marche pour la justice climatique à Glasgow, le 6 novembre 2021
Les militants pour le climat n'ont pas mâché leurs mots à propos de
la fraude de la COP26 - de l'exclusion de la voix des peuples dans la
discussion au refus de même considérer l'impact de l'OTAN, du
militarisme et des guerres sur les changements climatiques et la crise
climatique, en passant par
la répétition de phrases vides de sens comme « l'engagement en faveur
d'un zéro net ».
Mhairi McCann, d'Écosse, a participé à la COP26. Elle est la
fondatrice de Youth Stem 2030, une organisation qui vise à donner aux
jeunes les moyens de faire progresser les objectifs de développement
durable des Nations unies. Une entrevue de Mhairi par la North American
Association for
Environmental Education a été publiée en ligne par wildcentre.org.
Mhairi a déclaré : « Ce n'est pas la façon dont la COP26 est organisée
qui va nous permettre d'agir pour lutter contre les changements
climatiques. C'est ce que j'en retiens. À bien des égards, la COP26 a
exclu de nombreux groupes de
personnes, en partie à cause de la COVID et en partie autrement. Ce
n'est pas vraiment là que l'action va se produire. J'aimerais pouvoir en
partir sur une note plus optimiste que cela, mais c'est l'impression
que j'ai eue ici. »
Ramon Mejia, un ancien combattant américain de la guerre en Irak et
membre de la Grassroots Global Justice Alliance, était également
présent. Dans une entrevue accordée à Democracy Now, Ramon a déclaré : «
Lorsque les industries des combustibles fossiles disposent d'une
délégation plus importante
que la plupart de nos communautés de première ligne et du Sud, nous
sommes réduits au silence. Cet espace n'est pas un espace pour de
véritables discussions. C'est un espace de discussion pour les sociétés
transnationales, l'industrie et les gouvernements pollueurs qui
continuent à essayer de
trouver des moyens de continuer comme si de rien n'était sans s'attaquer
aux racines de la discussion. »
« Il ne peut y avoir de véritable discussion sur la lutte contre les
changements climatiques si nous n'incluons pas les forces armées. Les
forces armées, comme nous le savons, sont les plus grandes
consommatrices de combustibles fossiles et aussi les plus grandes
émettrices des gaz à effet de
serre qui sont les plus responsables du dérèglement climatique. Cette
conférence des parties a été baptisée « net zéro »... mais c'est faux et
trompeur. C'est une fausse solution, tout comme l'est 'l'écologisation
des forces armées'. ... [L'écologisation des forces armées] n'est pas
non plus la
solution. Nous devons nous attaquer à la violence que les forces armées
entretiennent et à l'effet catastrophique qu'elles ont sur notre monde
».
Tamara
Lorincz, une militante canadienne, membre de la Ligue internationale
des femmes pour la paix et la liberté-Canada et de Voice of Women for
Peace, a également pris la parole et souligné le lien entre le
militarisme et la crise climatique. Partout où elle est allée, elle a
distribué des
dépliants expliquant pourquoi l'OTAN est une menace pour les peuples et
la planète, ainsi que sur l'empreinte carbone des forces armées, de la
militarisation et des dépenses militaires. Dans un reportage à Science
for Peace, elle a déclaré : « La science exige des réductions drastiques
des émissions
», alors que « le zéro net, les compensations, la capture et le stockage
du carbone et les solutions basées sur la nature colportées par le
gouvernement et l'industrie sont de fausses solutions ». Elle a été
extrêmement répugnée par la forte présence policière, à cheval et aux
barrages de police, et
par les espaces hautement sécurisés avec des clôtures qui empêchaient
les gens de pouvoir participer. Les discussions sur la paix, le
militarisme et les dépenses militaires, a-t-elle dit, étaient totalement
absentes de la COP26, alors que l'espoir pour l'avenir se trouve dans
le mouvement de
solidarité internationale.
Dans un communiqué de presse publié le 13 novembre, le Réseau Action
Climat Canada a rendu compte de la réaction de la société civile et des
groupes environnementaux canadiens et a déclaré : « La COP26 n'a pas été
en mesure de combler le fossé entre l'écoblanchiment tape-à-l'oeil et
l'action
climatique réelle. La plus grande délégation à la COP26 était un groupe
de 500 lobbyistes de l'industrie des combustibles fossiles. Le
Royaume-Uni les a accueillis à bras ouverts. En même temps, les peuples
autochtones, les jeunes, les syndicats et les organisations
environnementales qui sont venus
à Glasgow pour lutter pour l'intégrité, l'ambition et l'action
transformatrice ont été confrontés à des restrictions et des barrages
constants. Nous continuerons à demander au Canada de faire sa juste part
de l'effort mondial pour le climat et de mettre fin à la production
coloniale de combustibles
fossiles. »
Neta Crawford, cofondatrice et directrice du projet Cost of War de
l'Université Brown de Boston était également présente à la COP26. « Je
suis ici parce que plusieurs universités au Royaume-Uni ont lancé
une initiative pour essayer d'inclure davantage les émissions des forces
armées dans les
déclarations d'émissions des différents pays », a-t-elle déclaré. Chaque
année, tous les pays signataires du protocole de Kyoto « doivent
inclure certaines de leurs émissions militaires dans leurs inventaires
nationaux, mais il ne s'agit pas d'une comptabilité complète. Et c'est
ce que nous
aimerions voir ». Elle a fait remarquer que le département de la Défense
des États-Unis avait informé la Maison-Blanche en 1997, lors du sommet
de Kyoto sur le climat, que si les missions militaires étaient incluses
dans les protocoles sur le climat, les forces armées des États-Unis
pourraient
devoir réduire leurs opérations. Selon les responsables du département de
la Défense, une réduction de 10 % de leurs émissions, entre autres,
entraînerait un manque de préparation à la guerre à tout moment et en
tout lieu.
Aminath Shauna, ministre de l'Environnement des Maldives, parlant des
besoins des nations insulaires, a déclaré : « Ce qui est équilibré et
pragmatique pour les autres parties n'aidera pas les Maldives à
s'adapter à temps. Pour nous, c'est une question de survie. Nous
reconnaissons les fondements
qui conduisent à ce résultat, mais il n'apporte pas d'espoir dans nos
coeurs. La différence entre 1,5 et 2 degrés est une condamnation à mort
pour nous.
Saleemul
Hug, directeur du Centre international pour les changements climatiques
et le développement au Bangladesh, a déclaré : « En ce qui me concerne,
c'est un échec..... (Je) suis venu ici avec un seul objectif, celui
d'aider les personnes les plus pauvres de la planète qui souffrent déjà
des
effets des changements climatiques provoqués par les activités humaines.
Et nous avions besoin que Glasgow facilite le financement des pertes et
dommages chez nous. Cent trente-huit pays en développement ont inséré
une formulation dans le texte hier. Elle a été supprimée du jour au
lendemain. Elle
n'est plus là. Elle a été remplacée par une offre de dialogue ...
absolument décevante et totalement inacceptable. »
Asad Rehman, de l'organisation britannique War on Want, a déclaré : «
C'est une trahison de la science, c'est une trahison des réalités des
impacts climatiques qui se produisent et dévastent la vie et les moyens
de subsistance des gens. Les seules personnes qui célèbrent ce résultat
sont les
centaines de lobbyistes de l'industrie pétrolière et gazière, ceux dont
les intérêts particuliers disent essentiellement ‘nous ne pouvons pas
voir de changement, nous ne pouvons pas nous éloigner de la dépendance
aux combustibles fossiles de notre économie'. »
Glasgow, 6 novembre 2021
Amanda Mukwashi, directrice exécutive de Christian Aid, une
organisation britannique, a déclaré : « On nous avait dit que la COP26
était la dernière chance de maintenir le seuil de 1,5 degrés Celsius en
vie, mais elle est maintenue en vie artificiellement. Les nations riches
ont mis la clé sous
la porte, et avec elle la promesse d'une action climatique urgente dont
les peuples en première ligne de cette crise ont besoin.
« Après deux semaines de négociations, les voix de ceux qui subissent
les dures conséquences des changements climatiques ont été largement
exclues et n'ont pas été prises en compte. Les mots réconfortants sur
les pertes et dommages et le financement des pays en développement pour
qu'ils
s'adaptent aux changements climatiques ne suffisent pas. Les nations
riches doivent accepter leur responsabilité, joindre le geste à la
parole et fournir les milliards nécessaires. Les nations en
développement sont celles qui ont fait le moins pour provoquer cette
crise, mais se sont engagés à s'y
attaquer. »
Plus de 700 organisations et mouvements du monde entier ont lancé un
appel, dès le début de la COP26, en faveur de véritables solutions pour
résoudre le problème du changement climatique et non de la poursuite
d'un mal déguisé en des budgets « nets zéro » en carbone . « Nous ne
voulons pas lire
vos promesses d'équilibrer le budget des émissions d'ici le milieu du
siècle, en utilisant des solutions techniques, la géoingénierie, les
marchés carbone et des astuces comptables, ont-ils écrit. Nous exigeons
que vous présentiez de véritables mesures pour réduire les émissions et
la production de
combustibles fossiles au ‘Vrai zéro'. Ces mesures doivent être fondées
sur une transformation réelle, soutenues par des ressources concrètes et
mises en oeuvre avec l'urgence exigée par les crises actuelles. » Leur
déclaration est disponible en français en ligne ici .
Séance d'ouverture du Sommet des peuples, le 7 novembre 2021
(Sources : Al Jazeera, Greenpeace, Réseau Action Climat Canada)
Marche pour la justice climatique dans les rues de Glasgow, 6 novembre
2021
Les délégués des parties signataires de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques à la Conférence des
Parties (COP26) qui s'est tenue à Glasgow du 31 octobre au 13 novembre,
ont adopté le Pacte de Glasgow sur le climat. Les Nations unies ont
fourni un résumé des
décisions prises qui sont incluses dans le document officiel, ainsi que
dans d'autres « accords parallèles » qui ont été conclus à la
Conférence.
Les points saillants du rapport de synthèse des Nations unies sur le Pacte climatique de Glasgow sont les suivants :
- Réaffirmation de l'objectif de l'Accord de Paris de limiter
l'augmentation de la température moyenne mondiale à un niveau bien
inférieur à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et
de poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 degré Celsius.
- Les pays ont souligné l'urgence d'agir « en cette décennie critique
», au cours de laquelle les émissions de dioxyde de carbone doivent
être réduites de 45 % pour atteindre un niveau net nul vers le milieu du
siècle. L'accord appelle tous les pays à présenter des plans nationaux
plus solides
l'année prochaine lors de la COP27.
- Les pays ont accepté une disposition appelant à une réduction
progressive de l'énergie au charbon et à une suppression des subventions
« inefficaces » aux combustibles fossiles. Il a été noté que de
nombreux pays et ONG considéraient que la formulation sur le charbon
était affaiblie, passant
d'une disparition progressive à une diminution progressive, et n'était
pas aussi ambitieuse qu'elle devait l'être.
- Les pays développés n'ayant pas tenu leur promesse de verser 100
milliards de dollars par an aux pays en développement, l'engagement a
été réaffirmé et l'urgence pour les pays développés de verser la
totalité des 100 milliards de dollars annuels a été soulignée.
- Un doublement du financement pour aider les pays en développement à
s'adapter aux effets des changements climatiques et à renforcer leur
résilience.
- L'achèvement des détails opérationnels pour la mise en oeuvre
pratique de l'accord de Paris, y compris les normes relatives aux
marchés du carbone qui permettent aux pays en difficulté d'acheter des
réductions d'émissions à d'autres nations qui ont dépassé leurs
objectifs, et sur les délais et
les formats pour que les pays rendent compte de leurs progrès.
- Renforcer le réseau de Santiago qui relie les pays vulnérables aux
fournisseurs d'assistance technique, de connaissances et de ressources
pour faire face aux risques climatiques.
Les Nations unies signalent également que d'autres accords ont été
conclus, en dehors du Pacte de Glasgow pour le climat, qui, s'ils sont
mis en oeuvre, « peuvent avoir des effets positifs majeurs ». Il s'agit
notamment de :
- L'engagement de 137 pays de stopper et d'inverser la perte de
forêts et la dégradation des terres d'ici 2030, une promesse soutenue
par 12 milliards de dollars de fonds publics et 7,2 milliards de dollars
de fonds privés, et l'engagement des PDG de plus de 30 institutions
financières
représentant plus de 8 700 milliards de dollars d'actifs mondiaux de
supprimer les investissements dans les activités liées à la
déforestation.
- Un engagement mondial sur le méthane, signé par 103 pays, dont 14
grands émetteurs, pour réduire les émissions de méthane de 30 % d'ici à
2030, par rapport aux niveaux de 2020.
- Accélération de la décarbonisation du transport routier. Plus de 30
pays, six grands constructeurs automobiles et d'autres acteurs, comme
les villes, ont fait part de leur détermination à ce que toutes les
ventes de voitures et de fourgonnettes neuves soient des véhicules à
émissions nulles
d'ici 2040 au niveau mondial et 2035 sur les principaux marchés.
- Les dirigeants de l'Afrique du Sud, du Royaume-Uni, des États-Unis,
de la France, de l'Allemagne et de l'Union européenne ont annoncé un
partenariat visant à soutenir l'Afrique du Sud à hauteur de 8,5
milliards de dollars au cours des trois à cinq prochaines années pour
assurer la transition
vers des alternatives au charbon.
- Des institutions financières privées et des banques centrales, dont
la Glasgow Financial Alliance for New Zero, qui regroupe 450
entreprises de 45 pays contrôlant 130 000 milliards de dollars d'actifs,
ont annoncé des mesures visant à réorienter des milliers de milliards
de dollars vers la
réalisation d'émissions nettes nulles.
Développements en
Amérique latine et dans les Caraïbes
Le 15 novembre à Cuba a été la journée de célébrations qu'elle devait
être. D'abord et avant tout, c'était une célébration du fruit des
efforts herculéens des scientifiques, du personnel médical, du
gouvernement et du peuple qui, ensemble, ont surmonté, après une âpre
lutte, la troisième vague
sans merci de la COVID-19.
Le ton avait été donné deux jours avant par la tenue d'un sit-in de
48 heures dans le Parc central de La Havane organisé principalement par
des jeunes gens s'appelant le collectif du Bandana rouge. Ils se
décrivent comme étant des militants des médias sociaux, engagés dans
des projets
communautaires et des organisations de la société civile, et ils se sont
rassemblés pour exprimer leur appui à la Révolution émancipatrice, et
pour s'opposer aux méthodes de guerre non conventionnelles utilisées
contre Cuba et à toute tentative de recoloniser l'île.
Les célébrations du 15 novembre ont débuté le matin avec l'étape
finale du retour progressif en présentiel en classe des élèves des
écoles primaires et secondaires de Cuba. Le même jour, les frontières
cubaines étaient à nouveau ouvertes au tourisme international, ainsi que
d'autres secteurs de
son économie productive et ses espaces sociaux et culturels, après des
mois de fermeture dans le cadre de l'effort national pour maîtriser la
pandémie.
Le 14 novembre, le président Miguel Diaz-Canel s'est joint au sit-in du
Bandana rouge pendant un concert de clôture et de chants.
Cuba vive ! Cuba vit !
En août, les nouveaux cas de COVID-19 ont atteint plus de 9 000
par jour pendant un certain temps à Cuba, au plus fort de la troisième
vague, alimentée par le variant Delta. Quelque quatre mois plus tard,
le 10 décembre, les cas actifs étaient au nombre de 441. Le succès de
Cuba dans la réduction spectaculaire du nombre de nouveaux cas et de décès à cause de la
pandémie a été possible grâce à une campagne massive de vaccination qui a
reçu l'appui massif de la population. Tout le monde, dès l'âge de deux ans et
plus, a accès aux vaccins cubains Abdala, Soberana 02 et Soberana Plus.
Au 7 décembre, plus de 82 % de la population était entièrement
vaccinée et plus de 90 % avait reçu au moins une dose. En outre, les
personnes travaillant dans les différentes sphères du tourisme, que ce soit
dans les aéroports, dans le réseau de transport, dans les hôtels et les centres touristiques,
ont commencé à recevoir leurs vaccins de rappel.
Réouverture des écoles pour les classes en présentiel
Cérémonie de réouverture des écoles à la Havane avec la participation du président
Miguel Diaz-Canel
Les célébrations et les joyeuses retrouvailles des étudiants avec
leurs enseignants et leurs camarades de classe ont été le point
saillant du retour à l'apprentissage en présentiel dans les écoles
primaires et secondaires partout au pays. Tous les cours avaient eu lieu
en télévisuel depuis
janvier. La principale cérémonie pour lancer l'année scolaire pour les
élèves du primaire s'est déroulée à l'école primaire Pedro Domingo
Murillo à Ciudad Escolar Libertad à La Havane en présence du
président Miguel Diaz-Canel, de la ministre de l'Éducation Ena Elsa
Velazquez, et d'autres
dignitaires.
Le 15 novembre, le dernier groupe des 1 700 000 étudiants du pays est
retourné aux classes en présentiel — près de 700 000 élèves du
préscolaire à la 5e année — ainsi que des étudiants à des niveaux
scolaires plus élevés dans certaines provinces où la date de rentrée
avait été reportée. Le retour
progressif à l'école a été fait en fonction des horaires de vaccination
pour les enfants de différentes catégories d'âge. La vaste majorité des
étudiants, enseignants et travailleurs en éducation sont maintenant
pleinement vaccinés. D'autres mesures de santé publique qui sont de
rigueur dans les
écoles sont le port du masque, le maintien de la distanciation physique,
le lavage fréquent des mains et les tests de dépistage quotidien des
symptômes. Si nécessaire, l'horaire quotidien sera ajusté pour qu'il y
ait deux sessions distinctes pour éviter des salles de classes trop
bondées.
Le président Miguel Diaz-Canel salue les étudiants à leur retour à l'école.
Le retour du tourisme international
Cuba a aussi rouvert ses frontières aux vols internationaux le
15 novembre, alors que des avions bondés de touristes atterrissaient
dans diverses régions choisies. Vingt vols internationaux étaient prévus
ce jour-là à l'aéroport international José Marti à La Havane, avec
soixante autres arrivées
dans divers aéroports sur l'île. D'ici la fin de décembre, à mesure que
la réouverture du secteur du tourisme avance progressivement et s'étend,
Cuba s'attend à recevoir plus de 400 vols internationaux par
semaine.
Un des premiers groupes à arriver le 15 novembre était une délégation
de 75 membres de la 31e Caravane d'amitié U.S.- Cuba, un projet de la
Fondation interreligieuse d'organisation communautaire (IFCO)/Pastors
for Peace. Les participants ont apporté avec eux plus de deux tonnes
d'aide médicale
recueillie dans des communautés partout aux États-Unis.
« Nous croyons fermement qu'il est essentiel que nous donnions un
coup de pouce aux immenses progrès réalisés par Cuba en dépit du blocus
et de la pandémie », a dit la directrice générale d'ICFO, Gail Walker. «
Nous applaudissons le fait que Cuba a réussi à rouvrir ses écoles et
ses frontières.
Nous sommes émerveillés par la lutte de Cuba contre la COVID, alors que
plus de 70 % de sa population est pleinement vaccinée et 95 % des jeunes
de 2 à 18 ans ont reçu une première dose du vaccin, malgré le fait que
le gouvernement des États-Unis empêche Cuba de se procurer les matières
premières
dont il a besoin pour créer le vaccin et qu'il empêche l'expédition
internationale de seringues vers l'île. »
Le 20 novembre, la 27e Brigade de travail volontaire Che Guevara, un
projet du Réseau canadien pour Cuba, est arrivé pour un séjour de deux
semaines à La Havane et Varadero. Tout est en place pour que la 28e
Brigade puisse visiter Cuba du 27 avril au 10 mai 2022. Tout le monde
intéressé à se
joindre à la 28e brigade est invité à s'inscrire. L'information et le
formulaire d'inscription sont disponibles ici .
Les « marches pour le changement » n'ont pas eu lieu
Le « marches civiques pour le changement » N15 qui ont été
largement promues et qui devaient avoir lieu partout sur l'île le 15
novembre pour donner suite aux troubles violents du 11 juillet
n'ont pas eu lieu. Des individus comme le secrétaire d'État américain
Antony Blinken ont
publiquement incité le peuple cubain et poussé les alliés américains à
appuyer les manifestations malgré le fait que les autorités cubaines
avaient annoncé clairement qu'elles n'accepteraient pas une autre série
d'actions de rue menées par les mêmes « dissidents » financés par les
États-Unis
et responsables des violences et du vandalisme du 11 juillet.
Lors d'une entrevue télévisée, le ministre cubain des Relations extérieures
Bruno Rodriguez a commenté le calme et l'ambiance festive à la Havane et
dans d'autres régions du pays le 15 novembre. Il a dit qu'en dépit des
tentatives de plateformes toxiques – basées principalement dans le sud
de la Floride –
de créer une image artificielle, qui n'avait rien à voir avec ce qui se
passait vraiment dans les rues de Cuba, ils n'ont pas réussi. Au sujet
de son homologue américain Antony Blinken, Bruno Rodriguez l'a évidemment inclus
parmi ceux qui, le 15 novembre, et selon son expression, se sont
retrouvés complètement
bredouille.
Et qu'est-il advenu de Yunior Garcia Aguilera du Réseau Archipiélago,
l'agent récemment évincé et faisant partie de l'appareil de changement
de régime des États-Unis et réputé dirigeant du mouvement de la société
civile pour la « liberté » à Cuba ? Le 15 novembre, on a pu le trouver
sur les
réseaux sociaux en train de se lamenter que lui et ses semblables
avaient été privés de leurs droits, « retenus » dans leurs maisons par
des concitoyens qui s'étaient rassemblés devant leurs portes pour les
accuser d'oeuvrer pour l'ennemi du peuple cubain et de son très réel et
très létal
blocus.
Bien que la victoire puisse sembler minime dans le contexte de la
guerre sale de 62 ans menée par les États-Unis contre leur pays, c'était
tout de même, pour les Cubains, une raison de plus pour célébrer le 15
novembre.
Le lendemain, Yunior a été photographié en train de circuler à
l'aéroport international de La Havane pour prendre un vol à destination
de l'Espagne, où il se trouve toujours. Là-bas, il a donné des
conférences de presse et posé pour des photos avec Leopoldo Lopez,
mentor de la marionnette
américaine Juan Guaido et cerveau déclaré de leurs multiples tentatives
ratées de renverser violemment le gouvernement vénézuélien, et a parlé
de la nécessité pour les putschistes comme eux et ceux du Nicaragua de
coordonner leurs efforts.
New-York, le 15 novembre 2021
(Sources : Granma, Radio Havana Cuba, Trabajadores, Juventud Rebelde)
Les élections au cours du mois de novembre au Nicaragua, au Venezuela
et au Honduras ont été une occasion pour les forces démocratiques de
ces pays d'affirmer leur désir de poursuivre leurs propres projets
d'édification nationale, libres de la domination et de l'ingérence
étrangères. LML
félicite les peuples du Nicaragua et du Venezuela, qui ont défendu leur
révolution face aux tentatives répétées de coups d'État, aux sanctions
économiques brutales, aux campagnes de mensonges, de calomnies et de
toutes sortes de pressions exercées sur eux par les impérialistes
américains et leurs
conciliateurs canadiens pour tenter de les faire flancher. Mais cela n'a
pas fonctionné.
Nous félicitons aussi le peuple du Honduras pour sa victoire en dépit
de la sale campagne menée contre le Parti Liberté et Refondation
(Libre) pour chercher à inciter la peur du « communisme » parmi les
électeurs. Ces efforts n'ont pas découragé les citoyens de se présenter en nombre record
et voter pour la candidate du Parti Libre,
Xiomara Castro, à la présidence et mettre fin au règne des forces
criminelles et antinationales qui leur avaient été imposées par une
intervention étrangère, par la fraude et la violence visant à piller
leurs ressources et maintenir
le pays dans la soumission aux intérêts étrangers. Au cours des 12
dernières années, le peuple du Honduras ne s'est jamais résigné au sort
que voulait leur réserver l'oligarchie néolibérale de leur pays et les
maîtres étrangers qu'ils servent. Après le coup d'État de 2009 contre le
président Zelaya,
les forces populaires se sont immédiatement mobilisées et ont organisé
la résistance. Depuis ce temps, ces forces n'ont jamais arrêté d'être en
action, affirmant leurs droits avec fermeté dans des conditions et des
circonstances les plus ardues.
Le Nicaragua garde le cap
Lors des élections générales du 7 novembre, le président Daniel
Ortega et la vice-présidente Rosario Murillo du Front sandiniste de
libération nationale (FSLN) ont été réélus à vaste majorité, avec 76 %
des voix. Le FSLN a aussi remporté 75 des 90 sièges à l'Assemblée
nationale (83 %) et 15 des
20 sièges du Nicaragua au Parlement de l'Amérique centrale. Le taux de
participation a été de 65 %. Du début à la fin, il en est ressorti un
net rejet des forces du coup et de leurs patrons américains qui ont
intensifié leur sale guerre contre le pays après avoir tenté sans succès
de provoquer le
renversement violent des Sandinistes en 2018.
Le Venezuela continue de résister
Les « méga-élections » régionales et municipales ont eu lieu le
21 novembre au Venezuela, et les candidats au poste de gouverneur du
Parti socialiste uni (PSUV) ont été élus dans 20 des 23 États. Une reprise
de l'élection à été exigée le 9 janvier dans l'État de Barinas après
une plainte
concernant l'éligibilité d'un des candidats, plainte ayant été retenue
par la Cour suprême. La majorité des maires et des conseillers
municipaux élus étaient aussi des candidats du Grand Pole patriotique
dirigé par le PSUV. Le taux de participation a été de 42,3 %, une hausse
de 12 points de pourcentage par
rapport aux élections législatives de décembre dernier. Les membres
autochtones des conseils législatifs et municipaux dans huit États ont
été élus séparément par respect pour leurs traditions. À quelques
exceptions près, la participation des partis d'opposition a été plus
importante que lors de toute
autre élection depuis les élections parlementaires en 2015. Malgré des
signes tangibles de division dans leurs rangs, et le rejet de la «
présidence par intérim » fictive de Juan Guaido, la plupart des partis
de l'opposition se sont ralliés sous la bannière de la Table ronde
d'unité démocratique
reconstituée (MUD).
Une grande victoire pour le peuple du Honduras
L'élection générale au Honduras le 28 novembre s'est terminée par
une victoire éclatante pour le Parti Liberté et Refondation (Libre) et
les forces alliées qui s'y sont jointes pour défaire une fois pour
toutes le Parti national néolibéral mis en place au lendemain du coup
orchestré par les
États-Unis en 2009 contre le président Manuel Zelaya, et ensuite
maintenu au pouvoir par la tenue de deux élections frauduleuses.[1]
Le 6 décembre, suite au décompte de plus de 95 % des voix, Xiomara
Castro du Parti Libre avait obtenu 50,6 % des voix, une avance
de 14 points sur le candidat du Parti national avec 36,5 % et le
candidat du Parti libéral avec moins de 10 %. Douze autres candidats
ont reçu chacun moins de 1 %. Le taux de participation a été sans
précédent, 68,5 % des électeurs inscrits, et Castro a reçu le plus grand
nombre de voix jamais
exprimées pour un président dans l'histoire du pays. Même le soir de
l'élection, alors que seulement un tiers des votes étaient
comptabilisés, l'énorme avance de Castro sur le candidat du Parti
national à la présidence a été jugée irréversible, déclenchant des
célébrations de joie dans tout le
pays et sa déclaration de victoire. Deux jours plus tard, alors qu'un
peu plus de la moitié des votes avaient été comptabilisés et que la
tendance se poursuivait, le candidat du Parti national a officiellement
reconnu sa défaite et félicité Xiamara Castro.
Xiamara Castro sera la première femme présidente de ce pays. Elle a dit que
son administration ferait tout pour « retrouver l'honneur et la dignité
du peuple du Honduras, qui a subi la violence et la corruption de l'État
depuis le coup d'État de 2009 soutenu par les États-Unis contre le
président Manuel
Zelaya. À partir d'aujourd'hui, la richesse du pays sera pour notre
peuple ».
Dans
son discours de la victoire le 28 novembre, Xiamara Castro a souligné qu'elle
n'avait pas d'ennemis et qu'elle comptait former un gouvernement de
réconciliation - « un gouvernement de paix et un gouvernement de
justice. Nous allons commencer un processus dans tout le Honduras pour
garantir une
démocratie participative, une démocratie directe, parce que nous allons
consulter le peuple. Ce sera dorénavant une norme de gouvernance au
niveau des gouvernements locaux, des mairies, du Congrès et de la
branche exécutive. Jamais plus, Honduriens, y aura-t-il abus de pouvoir
dans ce pays. À partir
de maintenant, le peuple l'emportera éternellement. En avant vers une
démocratie directe ! En avant vers une démocratie participative ! » Elle
a terminé sont discours en disant ; « Plus de guerre ! Plus de haine !
Plus d'escouades de la mort ! Plus de corruption ! Plus de trafic de
stupéfiants et de
crime organisé ! Plus de ZEDES (Zones spéciales de développement
économique) ! Plus de pauvreté et de misère au Honduras ! Jusqu'à la
victoire finale, unis, ensemble avec le peuple, nous allons transformer
notre pays ! »
Le décompte des voix n'étant pas encore terminé le 11 décembre pour
les 128 sièges au Congrès national. Tout indique que le Parti Libre et
son allié, le Parti Salvador du Honduras (le Sauveur du Honduras) auront
une majorité des sièges, pour ainsi mettre fin à la domination du Parti
national sur
l'ordre du jour législatif. Il est prédit que le Parti Libre détiendra 50
sièges, ce qui est plus que tout autre parti.
Le 27 janvier, Xiomara Castro sera assermentée en tant que présidente
pour les prochains quatre ans et le président Juan Orlando Hernandez du
Parti national quittera ses fonctions, reflétant la volonté des
Honduriens qui depuis sa réélection frauduleuse en 2017 se sont ralliés
autour du cri de
guerre « JOH dehors ! ».
La déclaration de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly
affirmant que le Canada a rejeté les résultats des élections du 21
novembre au Venezuela a reçu une réponse rapide de son homologue
vénézuélien, le ministre des Relations extérieures Felix Plasencia, qui a
écrit :
« La République bolivarienne du Venezuela rejette catégoriquement les
déclarations interventionnistes du gouvernement canadien, en lien avec
l'élection du 21 novembre 2021,lorsque le peuple vénézuélien est sorti
librement pour exercer son droit de vote.
« Il est regrettable qu'en l'absence de sa propre politique étrangère
et afin de se conformer aux attentes des États-Unis, le gouvernement du
Canada ait recours à la disqualification d'un processus électoral largement
validé par plus de 300 observateurs internationaux, en publiant ce qu'il
serait plus
approprié d'appeler un pamphlet politique que la déclaration d'un État
souverain.
« Il est ironique que le Canada remette en question le contexte des
récentes élections alors qu'il était le seul pays à avoir agi
concrètement pour empêcher les électeurs vénézuéliens résidant sur son
territoire de voter à l'ambassade et aux consulats du Venezuela lors de
l'élection
présidentielle de 2018.
« De même, le Canada parle de l'impact sur l'économie et les droits
de la personne, tout en applaudissant, soutenant et promouvant les
mesures coercitives illégales contre l'ensemble du peuple vénézuélien,
qui constituent des crimes contre l'humanité.
« Face à un tel cynisme, le gouvernement du Venezuela exige que le
Canada mette immédiatement un terme à ses mesures coercitives illégales
et à son soutien politique et matériel aux individus corrompus qui
favorisent le détournement d'avoirs appartenant à l'État vénézuélien.
« Contrairement au Canada, le Venezuela est un pays libre de tutelle
étrangère, et le démontre à chaque élection avec l'approfondissement du
modèle de démocratie participative et protagoniste inscrit dans la
Constitution et soutenu par la volonté démocratique du peuple
vénézuélien. »
(Traduction des citations du gouvernement du Venezuela par LML)
Les États-Unis et le Canada ont intensifié leur ingérence au
Nicaragua depuis 2018, en diabolisant le gouvernement élu et en
fournissant une aide, par le biais de la propagande, de la formation et
des finances, à l'opposition et à ses éléments criminels qui, pendant
plusieurs mois en 2018, se
sont livrés à des actes d'extrême violence et de destruction dans une
tentative ratée de renverser le gouvernement de Daniel Ortega.
Deux jours après que les États-Unis ont imposé, le 12 juillet, des
restrictions de visas à 100 membres de l'Assemblée
nationale du Nicaragua, du système judiciaire et à certains membres de
leurs familles, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Marc
Garneau, a annoncé que
le Canada allait sanctionner 15 autres personnes au Nicaragua en vertu
du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant le Nicaragua.
Le communiqué de presse publié le 14 juillet par Affaires mondiales
Canada, déforme complètement les événements de 2018, pour se conformer
au récit habituel des forces violentes soutenues par les États-Unis en
tant que « manifestants pacifiques » dont les droits humains sont violés
par le «
régime » contre lequel ils tentent activement d'inciter à
l'insurrection. Lorsqu'ils sont capturés, jugés et emprisonnés pour
leurs crimes, qui comprennent le meurtre et la destruction gratuite de
biens publics et privés dans le but de terroriser la population et de
semer un climat d'anarchie
et de chaos, ils deviennent des « prisonniers politiques » à qui la
liberté doit être accordée, les sanctions et la diabolisation étant la
punition des gouvernements et des personnes qui ne se soumettent pas à
ce chantage. C'est le même film que nous avons vu de nombreuses fois
auparavant, au
Venezuela et ailleurs, dans lequel les faits et les témoignages ne
comptent pour rien, peu importe combien d'informations disponibles
publiquement réfutent ce que les États-Unis et le Canada promeuvent. La
seule chose qui était vraie, et révélatrice, dans la déclaration du
Canada, qui faisait écho à
celle publiée à peu près au même moment par le secrétaire d'État
américain Antony Blinken, était que « ces nouvelles [sanctions]
s'alignent sur les mesures prises par les partenaires internationaux du
Canada et s'ajoutent aux sanctions canadiennes déjà imposées ».
L'ingérence des États-Unis, du Canada, de l'Organisation des États
américains et d'autres au Nicaragua, au Venezuela, à Cuba et dans
d'autres pays de l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud et des
Caraïbes, y compris en finançant et en formant des opposants, y compris
des fomenteurs de coup d'État, agissant contre les gouvernements qui ont été élus par le
peuple, vise à renverser des « régimes » qui défendent la souveraineté
et le droit à l'autodétermination de leurs peuples et refusent de plier
l'échine devant le diktat des États-Unis.
Soulignons que le jour même où le Canada a annoncé ses soi-disant
sanctions ciblées et condamné le gouvernement de Daniel Ortega au
Nicaragua, Marc Garneau a organisé des réunions avec le secrétaire
d'État américain Antony Blinken et la vice-présidente et ministre des
Affaires étrangères de la
Colombie, Marta Lucia Ramirez. Il a discuté de la situation en Haïti
avec Blinken et « l'engagement continu du Canada envers Haïti, notamment
en aidant le pays à relever les défis actuels en matière de sécurité et
de gouvernance. » Affaires mondiales a rapporté que Garneau et Blinken «
ont convenu
de travailler ensemble pour soutenir le peuple haïtien dans le
développement d'un avenir plus stable, démocratique et prospère ». Une
semaine à peine s'était écoulée depuis l'assassinat du président de
facto d'Haïti Jovenel Moïse, assassinat qui aurait été commis d'anciens membres de
l'armée colombienne à la solde d'une « entreprise de sécurité » basée
aux États-Unis.
Lors de cette rencontre avec la ministre colombienne des
Affaires étrangères, le ministre Garneau a porté aux nues le leadership
de la Colombie pour son accueil de plus de 1,7 millions de migrants
vénézuéliens.
Pour ce qui est des manifestations antigouvernementales massives en
Colombie réprimées par l'État et se soldant par plusieurs décès et de
nombreux blessés, Affaires mondiales n'a donné aucune indication que
Garneau avait dit quelque chose à ce sujet. Il n'a pas été question de
savoir si Garneau avait
dit quelque chose au sujet des dirigeants sociaux, des défenseurs des
droits humains et des anciens membres non armés de la guérilla, les
signataires de l'Accord de Paix de 2016, et du fait qu'ils se font tuer
impunément par des forces obscures sur une base presque quotidienne.
Tout ce qui a été
rapporté est que le ministre Garneau a appelé la Colombie « à maintenir son
engagement à mener des enquêtes approfondies et à tenir quiconque a
violé les droits de la personne responsable de ses actes » et a annoncé
un nouveau financement de plus de 3 millions de dollars dans le cadre du
« Programme pour la
stabilisation et les opérations de paix ».
Les actions du gouvernement canadien en appui à la campagne brutale
des impérialistes américains contre le Nicaragua sont en violation du
principe de non-ingérence dans les affaires de pays souverains. Les
peuples de tous les pays doivent pouvoir contrôler les décisions qui
affectent leur
économie et leurs affaires sociales, culturelles et politiques, sans
ingérence étrangère. L'ordre du jour de l'impérialisme américain de
sanctions brutales et de financement de ses propres agents dans divers
pays des Amériques pour renverser les gouvernements qui ne plient pas
l'échine devant lui,
va à l'encontre des aspirations des peuples, y compris le peuple
canadien, pour la liberté, la démocratie et les droits humains.
Marc R. Stanley, un avocat du Texas qui a des connexions de longue
date avec le Parti démocrate et a travaillé pour la campagne
présidentielle de Joe Biden, a été choisi par Biden pour être le
prochain ambassadeur des États-Unis en Argentine.
« Arrogant, provocateur, méprisant et cachant à peine ses intentions
de s'ingérer dans les affaires intérieures » est comment le journaliste
Raul Dellatorre de Pagina 12 a décrit Stanley, après l'avoir
observé lors d'une audience de confirmation devant un comité du Sénat
américain le 26
octobre. Dans son article, Dellatorre souligne qu'en dépit de ses
nombreuses années à travailler pour le Parti démocrate, de par son
arrogance et sont style méprisant, Stanley a plus d'affinités avec
Trump, contrairement à ce qu'on pourrait s'attendre de quelqu'un nommé
par Biden, et a davantage
l'apparence d'un lobbyiste pour les intérêts des grandes entreprises que
d'un diplomate. En fait, Stanley, qui se présente lui-même comme un
activiste politique et un dirigeant de la communauté juive américaine,
n'a jamais obtenu de poste de diplomate. Sa confirmation est toujours en
instance.
Lors de son audience de confirmation, Stanley a décrit l'Argentine
comme étant « un bel autobus touristique dont les roues ne tournent pas
rond », pour ensuite s'empresser de dire aux membres du Comité
sénatorial des relations étrangères ce que le gouvernement de
l'Argentine a fait de bien et ce
qu'il n'a pas réussi à faire, et comment il interviendrait pour régler
le problème s'il était confirmé en tant qu'ambassadeur des États-Unis.
Par exemple, il a dit que l'Argentine ne s'était pas encore jointe «
aux États-Unis et d'autres pays dans la promotion de réformes
significatives dans des pays comme le Venezuela et Cuba » et s'est
engagé à s'entretenir avec les dirigeants argentins à tous les niveaux «
pour trouver des façons
d'atteindre notre objectif commun d'un hémisphère qui est respectueux de
nos plus nobles idéaux ». Ce qu'il faut entendre évidemment c'est que
Stanley incitera l'Argentine à se rapprocher davantage de la politique
américaine visant à isoler Cuba, le Venezuela et le Nicaragua.
Lorsque les membres du comité sénatorial lui ont demandé ce qu'il
pensait des relations de l'Argentine avec le Fonds monétaire
international (FMI), Stanley a dit qu'il s'était engagé envers les deux
partis à « aider l'Argentine à restructurer sa dette envers le FMI. « La
dette envers le FMI, de
45 milliards de dollars, est énorme », a-t-il dit. « Le problème,
cependant, est que c'est la responsabilité des dirigeants argentins
d'élaborer un plan d'ensemble pour la rembourser, ce qu'ils n'ont pas
encore fait. Ils prétendent qu'il y en aura bientôt un. » Selon
Dellatorre, ce dernier
commentaire s'est fait sur un ton ironique, presque moqueur. La
détermination de Stanley à aider l'Argentine à surmonter ses défis
économiques, a-t-il dit, repose sur le fait que ce pays est un « grand
partenaire bilatéral » des États-Unis en termes de commerce et
d'économie, mais qu'il devait
d'abord retrouver la santé économique. Quoique ce commentaire puisse
sembler innocente, les incidences pour le peuple argentin, qui a une
expérience amère de devoir porter le fardeau de dettes odieuses
encourues par des dirigeants néolibéraux, sont tout sauf bienveillants.
Dellatorre prévient que l'engagement de Stanley à s'ingérer dans les
négociations du gouvernement argentin avec le FMI visera à atteindre une
entente qui garantit avant tout le remboursement de l'énorme dette
encourue par le gouvernement précédent de Mauricio Macri et un plan de
remboursement
dont Alberto Fernandez a dit qu'il était impossible à respecter.
Stanley n'a pas non plus hésité à faire connaître son intention de
s'ingérer dans les relations économiques de l'Argentine avec la Chine,
l'empêchant plus particulièrement d'avoir accès aux progrès les plus
récents obtenus par la Chine en technologies de la communication. Il a
dit aux sénateurs :
« Puisque les États-Unis vivent une compétition accrue avec la
République populaire de Chine en Argentine et ailleurs, je ferai une
priorité de continuer à leur faire pression, surtout que des produits
technologiques 5G font leur chemin sur le marché régional, et qu'ils
font en sorte que la Chine
peut accéder à toutes les données et l'information de la population
argentine ».
Dans un autre commentaire de Pagina 12 sur la candidature du
nouvel ambassadeur américain, l'universitaire argentin Atilio Boron
écrit que « les mots de Stanley étaient imprégnés d'un interventionnisme
sans scrupules, typique des années de la ‘diplomatie de la canonnière'.
Ils confirment
la validité de la doctrine Monroe qui aura bientôt 200 ans et est
toujours la référence fondamentale du gouvernement américain dans sa
définition de ses relations avec l'Amérique latine. »
Comment les États-Unis définissent leurs relations en Amérique latine
en fonction d'une doctrine coloniale vieille de 200 ans est une chose.
Ce qu'en pensent les peuples des États-Unis et de l'Amérique latine et
ce qu'ils sont prêts à accepter en est une autre.
Le 23 novembre, sous la bannière de « Marcha por la Patria » (Marche
pour la patrie), plusieurs milliers de Boliviens se sont lancés dans une
marche de sept jours de 180 km depuis la ville de Caracollo dans le
département d'Oruro jusqu'à la capitale, La Paz. Le but de la marche
était de défendre
leurs droits démocratiques, leur gouvernement élu, son projet
d'édification nationale et le caractère plurinational de l'État
bolivien. Il s'agissait également d'exiger que la « présidente »
illégale de facto Jeanine Anez et d'autres forces du coup d'État
responsables du massacre de 37 personnes à
Senkata, Sacaba et ailleurs et des centaines de blessés lors du coup
d'État de 2019 soient traduits en justice sans plus tarder — un message
adressé aux autorités judiciaires du pays accusées d'inaction. Il a
également envoyé un message aux putschistes et à l'oligarchie raciste
qu'ils représentent
que leurs tentatives d'organiser un autre coup d'État en divisant les
Boliviens et en déstabilisant le pays en sabotant l'économie par des
blocus, des arrêts de travail forcés et en envoyant des gangs armés pour
semer la terreur dans les rues ne sera pas toléré.
En
tête de la marche se trouvait l'ancien président Evo Morales, qui
continue de diriger le Mouvement vers le socialisme - Instrument
politique pour la souveraineté des peuples (MAS-IPSP). Les dirigeants
des mouvements ouvriers, indigènes, paysans et des femmes ainsi que de
nombreux jeunes,
étudiants, professionnels et autres qui constituent la base principale
du MAS-IPSP dans les neuf départements du pays l'accompagnaient. Ils ont
été rejoints lors du lancement et à différents moments de la marche par
le président Luis Arce, le vice-président David Choquehuanca, les
présidents du
Sénat et de la Chambre des députés et de nombreux autres élus et membres
des gouvernements régionaux et municipaux. Les citoyens locaux sont
également venus en nombre pour se joindre à la marche et assister à des
rassemblements lors de son passage dans leurs communautés, offrant
également nourriture
et hébergement aux participants qui parcouraient généralement 30
kilomètres ou plus par jour dans des zones de temps chaud, froid et
pluvieux.
Le 29 novembre, plus d'un million de personnes de toutes les régions
du pays auraient rejoint la dernière étape de la marche, remplissant les
rues de la ville d'El Alto à La Paz où un gigantesque rassemblement
politique et une célébration culturelle ont eu lieu à la Place San
Francisco devant
l'Assemblée législative plurinationale.
Dans son discours au rassemblement de clôture, Evo Morales a déclaré
que contrairement à 2019 où ils avaient été pris au dépourvu, cette fois
le peuple bolivien est organisé et mobilisé pour défendre son
président. Juan Carlos Huarachi, dirigeant de la Centrale des
travailleurs boliviens (COB), a
déclaré que la marche n'avait pas été achetée et payée , comme les
propagandistes des forces du coup d'État aiment revendiquer, mais qu'il
s'agissait d'un acte de conscience du peuple bolivien, qui découle de
ses convictions et de ses principes. « Nous ne sommes pas venus pour
générer la violence »,
a-t-il déclaré, mais a mis en garde les forces du coup d'État de
provoquer le peuple, affirmant qu'ils étaient unis dans leur
détermination à défendre leur patrie, leur démocratie, leurs président
et vice-président, le processus de changement en Bolivie et les votes
qu'ils ont exprimés dans les
urnes en 2020. Le même sentiment a été exprimé par le président Arce qui
a mis en garde ceux qui visent à organiser un autre coup d'État, sous
les applaudissements et les acclamations : « Ne jouez pas avec le peuple
! ».
(Avec des articles de Resumen Latinoamericano, Prensa Latina, Peoples Dispatch, Kawsachun News. Photos : L. Arce, Kawsachun News, MAS-IPSP )
(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)