Le gouvernement du Canada s'ingère dans les affaires du Nicaragua
Les États-Unis et le Canada ont intensifié leur ingérence au
Nicaragua depuis 2018, en diabolisant le gouvernement élu et en
fournissant une aide, par le biais de la propagande, de la formation et
des finances, à l'opposition et à ses éléments criminels qui, pendant
plusieurs mois en 2018, se
sont livrés à des actes d'extrême violence et de destruction dans une
tentative ratée de renverser le gouvernement de Daniel Ortega.
Deux jours après que les États-Unis ont imposé, le 12 juillet, des
restrictions de visas à 100 membres de l'Assemblée
nationale du Nicaragua, du système judiciaire et à certains membres de
leurs familles, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Marc
Garneau, a annoncé que
le Canada allait sanctionner 15 autres personnes au Nicaragua en vertu
du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant le Nicaragua.
Le communiqué de presse publié le 14 juillet par Affaires mondiales
Canada, déforme complètement les événements de 2018, pour se conformer
au récit habituel des forces violentes soutenues par les États-Unis en
tant que « manifestants pacifiques » dont les droits humains sont violés
par le «
régime » contre lequel ils tentent activement d'inciter à
l'insurrection. Lorsqu'ils sont capturés, jugés et emprisonnés pour
leurs crimes, qui comprennent le meurtre et la destruction gratuite de
biens publics et privés dans le but de terroriser la population et de
semer un climat d'anarchie
et de chaos, ils deviennent des « prisonniers politiques » à qui la
liberté doit être accordée, les sanctions et la diabolisation étant la
punition des gouvernements et des personnes qui ne se soumettent pas à
ce chantage. C'est le même film que nous avons vu de nombreuses fois
auparavant, au
Venezuela et ailleurs, dans lequel les faits et les témoignages ne
comptent pour rien, peu importe combien d'informations disponibles
publiquement réfutent ce que les États-Unis et le Canada promeuvent. La
seule chose qui était vraie, et révélatrice, dans la déclaration du
Canada, qui faisait écho à
celle publiée à peu près au même moment par le secrétaire d'État
américain Antony Blinken, était que « ces nouvelles [sanctions]
s'alignent sur les mesures prises par les partenaires internationaux du
Canada et s'ajoutent aux sanctions canadiennes déjà imposées ».
L'ingérence des États-Unis, du Canada, de l'Organisation des États
américains et d'autres au Nicaragua, au Venezuela, à Cuba et dans
d'autres pays de l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud et des
Caraïbes, y compris en finançant et en formant des opposants, y compris
des fomenteurs de coup d'État, agissant contre les gouvernements qui ont été élus par le
peuple, vise à renverser des « régimes » qui défendent la souveraineté
et le droit à l'autodétermination de leurs peuples et refusent de plier
l'échine devant le diktat des États-Unis.
Soulignons que le jour même où le Canada a annoncé ses soi-disant
sanctions ciblées et condamné le gouvernement de Daniel Ortega au
Nicaragua, Marc Garneau a organisé des réunions avec le secrétaire
d'État américain Antony Blinken et la vice-présidente et ministre des
Affaires étrangères de la
Colombie, Marta Lucia Ramirez. Il a discuté de la situation en Haïti
avec Blinken et « l'engagement continu du Canada envers Haïti, notamment
en aidant le pays à relever les défis actuels en matière de sécurité et
de gouvernance. » Affaires mondiales a rapporté que Garneau et Blinken «
ont convenu
de travailler ensemble pour soutenir le peuple haïtien dans le
développement d'un avenir plus stable, démocratique et prospère ». Une
semaine à peine s'était écoulée depuis l'assassinat du président de
facto d'Haïti Jovenel Moïse, assassinat qui aurait été commis d'anciens membres de
l'armée colombienne à la solde d'une « entreprise de sécurité » basée
aux États-Unis.
Lors de cette rencontre avec la ministre colombienne des
Affaires étrangères, le ministre Garneau a porté aux nues le leadership
de la Colombie pour son accueil de plus de 1,7 millions de migrants
vénézuéliens.
Pour ce qui est des manifestations antigouvernementales massives en
Colombie réprimées par l'État et se soldant par plusieurs décès et de
nombreux blessés, Affaires mondiales n'a donné aucune indication que
Garneau avait dit quelque chose à ce sujet. Il n'a pas été question de
savoir si Garneau avait
dit quelque chose au sujet des dirigeants sociaux, des défenseurs des
droits humains et des anciens membres non armés de la guérilla, les
signataires de l'Accord de Paix de 2016, et du fait qu'ils se font tuer
impunément par des forces obscures sur une base presque quotidienne.
Tout ce qui a été
rapporté est que le ministre Garneau a appelé la Colombie « à maintenir son
engagement à mener des enquêtes approfondies et à tenir quiconque a
violé les droits de la personne responsable de ses actes » et a annoncé
un nouveau financement de plus de 3 millions de dollars dans le cadre du
« Programme pour la
stabilisation et les opérations de paix ».
Les actions du gouvernement canadien en appui à la campagne brutale
des impérialistes américains contre le Nicaragua sont en violation du
principe de non-ingérence dans les affaires de pays souverains. Les
peuples de tous les pays doivent pouvoir contrôler les décisions qui
affectent leur
économie et leurs affaires sociales, culturelles et politiques, sans
ingérence étrangère. L'ordre du jour de l'impérialisme américain de
sanctions brutales et de financement de ses propres agents dans divers
pays des Amériques pour renverser les gouvernements qui ne plient pas
l'échine devant lui,
va à l'encontre des aspirations des peuples, y compris le peuple
canadien, pour la liberté, la démocratie et les droits humains.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 16 - 14 décembre 2021
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2021/Articles/L510169.HTM
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|