La Conférence de l'ONU sur les changements climatiques échoue
à humaniser l'environnement naturel et social

Un plan pour faire des profits de la crise climatique et des stratagèmes pour payer les riches

Manifestation à Montréal le 6 novembre 2021, parmi les quelque 300 actions tenues cette journée internationale d'action pour la justice climatique

La Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP26), qui s'est tenue à Glasgow du 31 octobre au 13 novembre 2021, a adopté le slogan « Unir le monde pour lutter contre le changement climatique ». Les commentaires et les engagements de certains dirigeants sur ce qu'ils sont prêts à faire ont défini l'orientation du reste des travaux durant lesquels les négociateurs ont formulé des accords qui seront annoncés à la fin du sommet.

Les cérémonies d'ouverture du 1er novembre ont été très révélatrices pour ce qui est des plans des pays riches et puissants qui dominent le discours sur les changements climatiques. Les discussions ont porté sur l'urgence de la situation et sur la nécessité que tous les pays participants et non participants réduisent les émissions de carbone, augmentent le captage du carbone et développent des sources d'énergie renouvelables afin d'éviter que la température mondiale ne dépasse 1,5 degré Celsius d'ici 2030. Il a également été beaucoup question du respect des engagements des « pays développés » à soutenir les « pays en développement ».

Il est bien connu que le niveau de vie et les excès des pays dits développés sont fondés sur la surexploitation des pays dits sous-développés. Le discours officiel masque la réalité des relations qui existent entre les humains et entre les humains et la nature. Tout cela pour perpétrer l'imposture historique que les remèdes pour les problèmes de l'humanité viendront des dieux de la peste. Les revendications de l'humanité ont été exprimées par les peuples eux-mêmes dans les grandes manifestations qui ont eu lieu chaque jour à Glasgow pendant la COP26.

Selon les médias, le principal message de la COP26 n'était pas ce que différents « dirigeants » sont « prêts à faire » mais « comment » cela va se faire. Or, ce qui est vite devenu évident c'est que, quelles que soient les mesures prises au nom de la lutte contre la crise climatique, elles ne doivent pas comprendre la mobilisation des ressources humaines et naturelles de chaque pays de manière à mettre les besoins des peuples au premier plan, à commencer par leur besoin d'être les décideurs pour tout ce qui les concerne. Les gouvernements qui représentent les intérêts des oligopoles veulent faire des surperprofits avec l'« écologisation de l'économie ». C'est l'essentiel. Ils ont proposé un cadre clair : le « secteur privé » doit unir ses forces pour faire ce que le « secteur public » ne peut pas faire. C'est un discours qui obscurcit la réalité que le secteur privé s'est emparé du secteur public dans un monde marqué par la politisation d'intérêts privés.

La COP26 passera à l'histoire comme une grande fraude coordonnée au niveau international, servant à promouvoir des projets destinés à payer les riches, qu'il s'agisse des entreprises positionnées pour profiter de la situation directement ou des financiers qui récolteront les intérêts sur leurs investissements pour financer la nouvelle « économie verte ». Et ils se réservent le droit de décider qui peut et qui ne peut pas participer aux projets qu'ils financent.

Les cérémonies d'ouverture de la COP26 ont révélé que le slogan « Unir le monde pour lutter contre le changement climatique » est ancré dans l'exclusion des peuples qui paieront pour cette exclusion : ils paieront les intérêts sur le financement, qu'il passe par les gouvernements ou par des organismes supranationaux, et pour l'augmentation du coût des biens et des services, sans compter qu'ils paieront pour les torts faits à l'environnement. Mais les peuples refusent d'être réduits à l'état de spectateurs. Ils s'opposent aux références éhontées au courage et à la détermination des jeunes qui exigent une action immédiate sur la crise climatique. Ce que les jeunes réclament, c'est leur droit de décider, leur droit de parole, un avenir radieux construit par les peuples du monde qui les favorise.

Le premier ministre du Canada a été l'exemple parfait d'une personne incapable de ressentir la honte. Il a déclaré à la jeunesse du monde « vos dirigeants vous écoutent » pour renforcer le rapport inacceptable dans lequel il y a d'un côté ceux qui gouvernent et de l'autre ceux qui sont gouvernés et qui doivent se soumettre à tout ce qui est fait en leur nom. Ceux qui n'acceptent pas cette dictature, selon Justin Trudeau, sont des voix extrémistes et la principale menace à la sécurité du monde à l'heure actuelle.

La COP26 a été une expression concentrée de la politisation d'intérêts privés et de la destruction de la gouvernance souveraine nationale auxquelles le monde assiste aujourd'hui. Le 1er novembre, Justin Trudeau a annoncé que le Canada allait plafonner les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'industrie du pétrole et du gaz. Il l'a fait sans que le parlement canadien n'en ait délibéré, sans parler de l'approuver, et sans que les assemblées législatives du Québec, des provinces et des territoires n'aient eu voix au chapitre. Il suffit, nous dit-on, de savoir que le plafonnement des émissions de GES provenant du pétrole et du gaz a été mentionné dans la plateforme du Parti libéral à l'élection de 2021 et que la décision est donc le produit d'un processus démocratique. Selon la logique des dirigeants, la politique étrangère est une prérogative de l'exécutif du gouvernement et puisque ces décisions sont prises dans des conférences internationales, les gouvernements peuvent les imposer sans discussion.

Il est clair que les peuples doivent en discuter et établir leurs propres positions politiques indépendantes – des positions qui unissent les peuples pour faire place au renouveau démocratique.

Qui décide ? Nous décidons !
Quelles ressources ? Nos ressources !
Quel avenir ? Notre avenir !
Qui sont les bâtisseurs ? Nous sommes les bâtisseurs !
Tous ensemble pour humaniser l'environnement social et naturel
en défendant les droits de toutes et tous !


(Adapté du Renouveau du 3 novembre 2021)


Cet article est paru dans

Volume 51 Numéro 16 - 14 décembre 2021

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2021/Articles/L510161.HTM


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca