D'importantes élections dans trois pays
Les élections au cours du mois de novembre au Nicaragua, au Venezuela
et au Honduras ont été une occasion pour les forces démocratiques de
ces pays d'affirmer leur désir de poursuivre leurs propres projets
d'édification nationale, libres de la domination et de l'ingérence
étrangères. LML
félicite les peuples du Nicaragua et du Venezuela, qui ont défendu leur
révolution face aux tentatives répétées de coups d'État, aux sanctions
économiques brutales, aux campagnes de mensonges, de calomnies et de
toutes sortes de pressions exercées sur eux par les impérialistes
américains et leurs
conciliateurs canadiens pour tenter de les faire flancher. Mais cela n'a
pas fonctionné.
Nous félicitons aussi le peuple du Honduras pour sa victoire en dépit
de la sale campagne menée contre le Parti Liberté et Refondation
(Libre) pour chercher à inciter la peur du « communisme » parmi les
électeurs. Ces efforts n'ont pas découragé les citoyens de se présenter en nombre record
et voter pour la candidate du Parti Libre,
Xiomara Castro, à la présidence et mettre fin au règne des forces
criminelles et antinationales qui leur avaient été imposées par une
intervention étrangère, par la fraude et la violence visant à piller
leurs ressources et maintenir
le pays dans la soumission aux intérêts étrangers. Au cours des 12
dernières années, le peuple du Honduras ne s'est jamais résigné au sort
que voulait leur réserver l'oligarchie néolibérale de leur pays et les
maîtres étrangers qu'ils servent. Après le coup d'État de 2009 contre le
président Zelaya,
les forces populaires se sont immédiatement mobilisées et ont organisé
la résistance. Depuis ce temps, ces forces n'ont jamais arrêté d'être en
action, affirmant leurs droits avec fermeté dans des conditions et des
circonstances les plus ardues.
Le Nicaragua garde le cap
Lors des élections générales du 7 novembre, le président Daniel
Ortega et la vice-présidente Rosario Murillo du Front sandiniste de
libération nationale (FSLN) ont été réélus à vaste majorité, avec 76 %
des voix. Le FSLN a aussi remporté 75 des 90 sièges à l'Assemblée
nationale (83 %) et 15 des
20 sièges du Nicaragua au Parlement de l'Amérique centrale. Le taux de
participation a été de 65 %. Du début à la fin, il en est ressorti un
net rejet des forces du coup et de leurs patrons américains qui ont
intensifié leur sale guerre contre le pays après avoir tenté sans succès
de provoquer le
renversement violent des Sandinistes en 2018.
Le Venezuela continue de résister
Les « méga-élections » régionales et municipales ont eu lieu le
21 novembre au Venezuela, et les candidats au poste de gouverneur du
Parti socialiste uni (PSUV) ont été élus dans 20 des 23 États. Une reprise
de l'élection à été exigée le 9 janvier dans l'État de Barinas après
une plainte
concernant l'éligibilité d'un des candidats, plainte ayant été retenue
par la Cour suprême. La majorité des maires et des conseillers
municipaux élus étaient aussi des candidats du Grand Pole patriotique
dirigé par le PSUV. Le taux de participation a été de 42,3 %, une hausse
de 12 points de pourcentage par
rapport aux élections législatives de décembre dernier. Les membres
autochtones des conseils législatifs et municipaux dans huit États ont
été élus séparément par respect pour leurs traditions. À quelques
exceptions près, la participation des partis d'opposition a été plus
importante que lors de toute
autre élection depuis les élections parlementaires en 2015. Malgré des
signes tangibles de division dans leurs rangs, et le rejet de la «
présidence par intérim » fictive de Juan Guaido, la plupart des partis
de l'opposition se sont ralliés sous la bannière de la Table ronde
d'unité démocratique
reconstituée (MUD).
Une grande victoire pour le peuple du Honduras
L'élection générale au Honduras le 28 novembre s'est terminée par
une victoire éclatante pour le Parti Liberté et Refondation (Libre) et
les forces alliées qui s'y sont jointes pour défaire une fois pour
toutes le Parti national néolibéral mis en place au lendemain du coup
orchestré par les
États-Unis en 2009 contre le président Manuel Zelaya, et ensuite
maintenu au pouvoir par la tenue de deux élections frauduleuses.[1]
Le 6 décembre, suite au décompte de plus de 95 % des voix, Xiomara
Castro du Parti Libre avait obtenu 50,6 % des voix, une avance
de 14 points sur le candidat du Parti national avec 36,5 % et le
candidat du Parti libéral avec moins de 10 %. Douze autres candidats
ont reçu chacun moins de 1 %. Le taux de participation a été sans
précédent, 68,5 % des électeurs inscrits, et Castro a reçu le plus grand
nombre de voix jamais
exprimées pour un président dans l'histoire du pays. Même le soir de
l'élection, alors que seulement un tiers des votes étaient
comptabilisés, l'énorme avance de Castro sur le candidat du Parti
national à la présidence a été jugée irréversible, déclenchant des
célébrations de joie dans tout le
pays et sa déclaration de victoire. Deux jours plus tard, alors qu'un
peu plus de la moitié des votes avaient été comptabilisés et que la
tendance se poursuivait, le candidat du Parti national a officiellement
reconnu sa défaite et félicité Xiamara Castro.
Xiamara Castro sera la première femme présidente de ce pays. Elle a dit que
son administration ferait tout pour « retrouver l'honneur et la dignité
du peuple du Honduras, qui a subi la violence et la corruption de l'État
depuis le coup d'État de 2009 soutenu par les États-Unis contre le
président Manuel
Zelaya. À partir d'aujourd'hui, la richesse du pays sera pour notre
peuple ».
Dans
son discours de la victoire le 28 novembre, Xiamara Castro a souligné qu'elle
n'avait pas d'ennemis et qu'elle comptait former un gouvernement de
réconciliation - « un gouvernement de paix et un gouvernement de
justice. Nous allons commencer un processus dans tout le Honduras pour
garantir une
démocratie participative, une démocratie directe, parce que nous allons
consulter le peuple. Ce sera dorénavant une norme de gouvernance au
niveau des gouvernements locaux, des mairies, du Congrès et de la
branche exécutive. Jamais plus, Honduriens, y aura-t-il abus de pouvoir
dans ce pays. À partir
de maintenant, le peuple l'emportera éternellement. En avant vers une
démocratie directe ! En avant vers une démocratie participative ! » Elle
a terminé sont discours en disant ; « Plus de guerre ! Plus de haine !
Plus d'escouades de la mort ! Plus de corruption ! Plus de trafic de
stupéfiants et de
crime organisé ! Plus de ZEDES (Zones spéciales de développement
économique) ! Plus de pauvreté et de misère au Honduras ! Jusqu'à la
victoire finale, unis, ensemble avec le peuple, nous allons transformer
notre pays ! »
Le décompte des voix n'étant pas encore terminé le 11 décembre pour
les 128 sièges au Congrès national. Tout indique que le Parti Libre et
son allié, le Parti Salvador du Honduras (le Sauveur du Honduras) auront
une majorité des sièges, pour ainsi mettre fin à la domination du Parti
national sur
l'ordre du jour législatif. Il est prédit que le Parti Libre détiendra 50
sièges, ce qui est plus que tout autre parti.
Le 27 janvier, Xiomara Castro sera assermentée en tant que présidente
pour les prochains quatre ans et le président Juan Orlando Hernandez du
Parti national quittera ses fonctions, reflétant la volonté des
Honduriens qui depuis sa réélection frauduleuse en 2017 se sont ralliés
autour du cri de
guerre « JOH dehors ! ».
Note
1. Voir « Dix ans après le coup d'État de 2009 », LML, 22 juin 2019
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 16 - 14 décembre 2021
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