Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) salue le 8 mars, Journée
internationale des femmes, avec la ferme
conviction que les travailleuses continueront
d'être aux premiers rangs dans la bataille pour le
renouveau du processus politique et de la société,
lequel exige que le peuple soit investi du pouvoir
de décider. Les femmes communistes ont montré au
cours de cette période, comme par le passé,
qu'elles voient la discrimination fondée sur le
sexe comme une question d'émancipation de la
classe ouvrière. La mobilisation des femmes
travailleuses pour le renouveau du processus
politique est un pas dans cette direction.
La période actuelle est une période de repli de
la révolution caractérisée par une offensive
antisociale brutale, la destruction de la nation
et la poursuite de plans d'agression et de guerre
des gouvernements et des intérêts impérialistes
qui les dominent. Loin de perdre son rôle
dirigeant, c'est la classe ouvrière qui doit
offrir une alternative à la régression imposée à
la société. Les travailleuses jouent un rôle
crucial à cet égard, avant tout en veillant à ne
pas se laisser détourner ou leurs forces dissipées
par des questions qui ne les placent pas au centre
des développements. Elles doivent, comme tous les
travailleurs, être politiques, élaborer leur
programme et l'appliquer à tous les secteurs de la
société.
La Journée internationale
des femmes est une occasion appropriée cette
année, en pleine pandémie de COVID-19, pour les
travailleuses de s'engager envers la cause de leur
propre émancipation qui est liée à l'émancipation
de l'ensemble de la classe ouvrière. Dans le cours
des événements durant cette dernière période, les
femmes occupant des postes de pouvoir et de
privilège ont dit qu'elles protégeraient les
femmes, mais elles restent insensibles à la
situation critique des travailleuses à la maison
et des femmes dans le monde entier qui portent le
poids des attaques menées pour enrichir les
riches. Elles ne proposent pas les réformes
nécessaires pour améliorer les conditions de vie
et de travail des femmes plutôt que de les laisser
s'aggraver.
L'imposition des institutions dites de démocratie
libérale aux pays dont les ressources sont
convoitées par les impérialistes a accru leur
asservissement. Les travailleuses ne confient pas
leur sort à celles et ceux qui occupent des
positions de pouvoir et de privilège et qui disent
exercer le pouvoir en leur nom parce que c'est un
gaspillage de leur énergie.
Au contraire, elles formulent leurs propres
revendications, parlent en leur propre nom et
luttent pour leurs droits dans le cadre de la
lutte pour les droits de toutes et tous. Ce n'est
qu'ainsi que toutes les femmes peuvent être
émancipées. Les travailleuses avancées doivent
adhérer au Parti, bâtir des organisations de base
pour l'émancipation des femmes sur leur lieu de
travail, ouvertes à tous les travailleurs, sans
distinction de sexe, et doivent exceller en
politique sous la bannière du renouveau
démocratique du processus politique.
Le PCC(M-L) saisit cette occasion pour exprimer
son soutien entier à toutes les femmes qui luttent
pour l'émancipation à l'échelle mondiale et pour
saluer la participation croissante des femmes aux
affaires politiques. Le Parti condamne toutes les
attaques racistes et les actes d'impunité
policière et autres actes d'oppression et
d'humiliation des femmes, condamne les enlèvements
et les viols et autres formes de brutalité et de
terreur pratiquées par les cercles dirigeants à
leur encontre, exige la libération de tous celles
et ceux qui sont emprisonnés pour leurs actions
politiques et exige que tous ceux qui commettent
des crimes contre les femmes soient punis.
Avec optimisme et confiance dans les capacités
des femmes communistes et de toutes les
travailleuses combattantes, nous rendons hommage
aux femmes combattantes partout et leur adressons
nos salutations militantes.
(Photos : LML)
Le Sommet entre le premier
ministre du Canada et
le président des États-Unis
Le 23 février, le premier ministre Justin Trudeau
et le président américain Joe Biden ont tenu une
rencontre bilatérale virtuelle. Justin Trudeau a
résumé la rencontre en ces mots : « Le président
et moi avons discuté de la nouvelle et ambitieuse
Feuille de route du partenariat. Cette feuille de
route, qui est fondée sur des valeurs et des
priorités communes, orientera la collaboration
entre nos pays au cours des prochaines années. »
Les « valeurs et les priorités communes »
auxquelles il est fait référence sont tirées d'un
manuel néolibéral. On peut le constater dans les
documents qu'ils ont publiés après la réunion et
dans leurs actes, dont aucun ne rend l'économie
durable et ne contribue à l'édification nationale.
Au contraire, ces mesures s'inscrivent dans le
cadre de la destruction de la nation, tant au
niveau national qu'international, et contribuent à
la quête d'hégémonie mondiale, à l'agression et à
la guerre des impérialistes américains.
Justin Trudeau a déclaré : « Face à des défis
comme la COVID-19, les changements climatiques et
l'augmentation des inégalités, le moment d'agir,
c'est maintenant. Notre plus grande priorité :
assurer la sécurité des gens et mettre fin à cette
pandémie. Cet après-midi, le président et moi
avons discuté du travail qu'il faut faire ensemble
pour vaincre la COVID-19. On doit notamment
assurer la circulation des fournitures
essentielles, soutenir la science et la recherche,
et unir nos efforts au sein d'institutions
internationales. Nous sommes unis dans ce combat.
»
Depuis le début, les élites gouvernantes ont
refusé de mobiliser les ressources considérables
de chaque pays pour défendre la population. Au
contraire, les ressources sont utilisées comme
moyens d'enrichir les riches. Cela a entraîné 512
312 décès liés à la COVID-19, et le nombre de
décès continuent d'augmenter aux États-Unis, et 22
213 au Canada, ainsi que d'énormes difficultés
pour les travailleurs des deux pays.
Deux jours après
ces déclarations grandiloquentes faites lors du
sommet, Joe Biden a démontré en pratique quelle
est la méthode traditionnelle des États-Unis pour
« assurer la sécurité des gens » en lançant la
machine de guerre américaine pour bombarder la
Syrie. Justin Trudeau n'a rien dit contre cette
poursuite de l'agression et de la destruction des
pays d'Asie occidentale et d'Afrique du Nord, dans
lesquelles le Canada est impliqué par son
appartenance à l'alliance belliciste de l'OTAN.
Au contraire, il a exprimé le même enthousiasme à
« assurer la sécurité des gens » par la guerre, la
destruction et le pillage. Le 26 février, une
rencontre virtuelle a eu lieu entre le ministre
des Affaires étrangères du Canada, Marc Garneau,
et le secrétaire d'État américain, Antony Blinken,
au cours de laquelle tous deux ont réaffirmé «
leur engagement à agir à l'égard des droits de la
personne et des réformes nécessaires à Cuba ». La
déclaration commune des deux dirigeants aurait
tout aussi bien pu s'intituler : « Partagez nos
valeurs néolibérales ou nous vous bombarderons ! »
Ils exigent la soumission à la volonté d'hégémonie
mondiale des États-Unis en présentant cette «
valeur » comme un combat pour la liberté et la
démocratie. Le Canada a été intégré à la machine
de guerre américaine et la puissance du Pentagone
soutient les administrations des deux pays, tandis
que de plus en plus de lois et de règlements sont
adoptés qui considèrent toute discussion qui remet
en cause leurs motivations comme étant de la
sédition, une trahison, une atteinte à l'intérêt
national et une menace pour la sécurité nationale.
Se
présentant comme porteur des solutions aux
problèmes constitutionnels fondamentaux des
sociétés américaine et canadienne, Justin Trudeau
a déclaré : « La dernière année a révélé toutes
sortes d'inégalités dans nos sociétés et, plus que
jamais, il est temps d'agir. » En fait, au cours
de l'année dernière, plus de 20 millions de
personnes ont manifesté aux États-Unis pendant
plus de 100 jours avant l'élection américaine,
ainsi que des millions d'autres au Canada et dans
le monde, contre la violence policière raciste
organisée par l'État, l'impunité et l'augmentation
du financement de la police, alors que les
programmes sociaux destinés à la population
continuent d'être privatisés et que de plus en
plus les riches s'enrichissent et les pauvres
s'appauvrissent.
Le procès de l'ex-policier qui a tué George Floyd
s'ouvre le 8 mars à Minneapolis. Le maire et le
gouverneur du Minnesota ont déclaré leur version
de « Il est temps d'agir » contre « les inégalités
» en militarisant la ville et en l'occupant avec
des milliers de policiers et de soldats lourdement
armés, et en disant aux gens de ne pas s'en mêler.
Leurs mesures sont similaires au confinement et à
l'occupation militaire de Washington lors de
l'investiture de Joe Biden avec ses menaces
ouvertes de réprimer violemment les gens s'ils
osent se montrer. La démonstration de force des
forces armées envoie également un message brutal
aux représentants politiques des riches, y compris
Joe Biden, qu'ils ont intérêt à se montrer dociles
en servant l'oligarchie dirigeante et l'économie
de guerre, « sinon ! »
Justin Trudeau a également profité du Sommet pour
dire clairement que le Canada veut faire partie du
« Buy America » et être considéré comme faisant
partie intégrante de l'économie américaine. C'est
le contraire que demandent les Canadiens
lorsqu'ils exigent que l'économie soit
indépendante et qu'elle contribue à créer un
environnement naturel et social sécuritaire sous
le contrôle des travailleurs.
« Aujourd'hui, le président et moi avons discuté
de la possibilité de mettre à profit les chaînes
d'approvisionnement et de soutenir les entreprises
», a déclaré Justin Trudeau. Soulignant la «
valeur commune » de payer les riches en mobilisant
les fonds publics pour soutenir les cartels privés
et les monopoles des oligarques mondiaux, il a
ajouté : « Ici au Canada, l'innovation et
l'énergie propre occuperont une place cruciale
dans notre plan pour rebâtir notre économie. Le
président et moi avons discuté de l'importance
d'une croissance propre afin de créer de nouvelles
opportunités pour les Canadiens et les Américains,
et aussi pour protéger l'environnement et lutter
contre les changements climatiques. »
Manifestation à Vancouver le 8 septembre 2018
contre le pipeline Trans Mountain
À ce jour, la plus grande « innovation » du
gouvernement Trudeau en matière d'« énergie propre
» a été de retirer le projet de pipeline Trans
Mountain, un projet déficitaire des plus coûteux,
des mains de ses propriétaires privés américains
qui voulaient désespérément s'en débarrasser et de
leur payer une fortune en fonds publics. Le
gouvernement a ensuite mobilisé les pouvoirs de
police de l'État, y compris les tribunaux, pour
imposer de force son agrandissement jusqu'à
Vancouver, malgré les objections de nombreux
Canadiens qui ont montré clairement qu'ils
rejetaient totalement ce projet. Les arrestations,
les emprisonnements et les violentes attaques
policières contre les opposants au gazoduc se
multiplient chaque jour. Les tentatives pour
opposer les emplois et le développement durable,
les travailleurs et les environnementalistes, et
les placer dans des catégories irrationnelles
distinctes pour justifier la criminalisation des
deux ne peuvent créer une direction viable pour
l'économie.
Sur la question de l'innovation, de l'énergie
propre et de rebâtir notre économie, Justin
Trudeau faisait peut-être aussi référence au
stratagème désastreux pour payer les riches
d'investissement de milliards de fonds publics du
gouvernement albertain dans le pipeline Keystone
XL vers la côte américaine du Golfe du Mexique que
Joe Biden a annulé parce qu'il était en
concurrence avec des projets similaires déjà en
cours et avec les investissements verts de
l'ancien vice-président Al Gore. La principale «
valeur commune » de Justin Trudeau, réjoui et
visiblement soulagé que son ami soit devenu
président semble être le partage de stratagèmes
pour payer les riches et un engagement profond à
servir l'oligarchie.
Pour brouiller davantage les cartes, militariser
les préoccupations des gens face au changement
climatique et dans le but d'utiliser cet enjeu et
les fonds publics pour permettre à certains
oligarques mondiaux de gagner des milliards avec
une économie « verte », Justin Trudeau a déclaré :
« Il faut continuer de poser des gestes
significatifs pour respecter l'Accord de Paris et
atteindre nos objectifs en termes de
carboneutralité. »
Il semble bien que la « carboneutralité » est
atteinte lorsque le Canada construit des pipelines
et que les États-Unis les annulent.
« Finalement, on a aussi parlé des différents
moyens de bâtir un monde plus fort et plus
pacifique. Pour protéger nos citoyens et nos
communautés, on doit travailler ensemble » a dit
Justin Trudeau. Il n'a pas révélé si Joe Biden
avait discuté de son plan de bâtir « un monde plus
pacifique », notamment en bombardant la Syrie deux
jours plus tard.
Le langage
néolibéral a cependant servi à couvrir les
services de renseignements communs qui dictent les
nouvelles lois et les mesures ministérielles pour
proscrire tout discours que les pouvoirs de
police, qui agissent en toute impunité,
considèrent comme portant atteinte aux « principes
communs et aux valeurs partagées » que les
Canadiens et les Américains doivent soutenir «
sinon ». « Il faut notamment renforcer la
défense continentale et combattre l'extrémisme
violent. Et, partout dans le monde, on doit
défendre les valeurs et les intérêts qu'on a en
commun, par exemple en renouant des alliances et
en soutenant les institutions multilatérales », a
déclaré un Justin Trudeau réjoui, ajoutant : « Le
Canada et les États-Unis sont l'un pour l'autre
les plus proches alliés, les plus importants
partenaires commerciaux et les plus anciens amis.
»
Les Canadiens ont besoin d'un projet
d'édification nationale qui leur appartient pour
faire du Canada une zone de paix avec un
gouvernement antiguerre et pour changer la
direction de l'économie qui doit passer d'une
économie intégrée à la machine de guerre des
États-Unis et basée sur la recherche du profit
privé maximum d'un petit nombre à une économie qui
sert le peuple et travaille avec les autres dans
un esprit de coopération et d'avantages
réciproques pour toute l'humanité, et non de
concurrence et de guerre.
Cela signifie qu'il faut en priorité sortir le
Canada des alliances de guerre de l'OTAN et du
NORAD et de toutes les autres intrications avec
l'économie de guerre et l'appareil militaire des
États-Unis. Il faut pour cela donner une nouvelle
direction à l'économie. Cela reste une priorité.
Pour le communiqué conjoint du président Biden et
du premier ministre Trudeau émis à la conclusion
de leur rencontre, avec des commentaires de K.C.
Adams cliquer ici.
(Photos : LML, D. Sprenger, A.
Pike)
La politique étrangère du Canada,
une extension du bellicisme
américain au nom de grands idéaux
Caravane de voitures à Montréal en appui à Cuba,
le 18 février 2021
Le Marxiste-Léniniste souscrit à la
déclaration émise par le Réseau canadien pour
Cuba et son porte-parole national et
coprésident, Isaac Saney, à la suite du
communiqué qui a été publié par Affaires
mondiales Canada sur la rencontre tenue le 26
février entre le ministre des Affaires
étrangères, Marc Garneau, et le secrétaire
d'État des États-Unis Antony Blinken. Le blocus
criminel des États-Unis contre Cuba et leur
campagne de désinformation et d'actions secrètes
pour effectuer un changement de régime sont
méprisables et doivent cesser. Le fait que le
Canada ajuste sa politique pour adopter cet
objectif des États-Unis en tant que prix à payer
pour l'« amitié » et le « partenariat » avec les
États-Unis révèle clairement qu'il a adopté les
croyances idéologiques extrémistes qui causent
et justifient la violence contre un peuple
entier. On doit exiger que le gouvernement
canadien change sa politique. Tenons le
gouvernement responsable en intensifiant les
actions de solidarité concrète avec le peuple
cubain.
Le Réseau canadien pour Cuba est outragé par le
communiqué d'Affaires mondiales Canada qui fait un
compte-rendu de la réunion virtuelle du 26 février
entre le ministre des Affaires étrangères du
Canada, Marc Garneau, et le secrétaire d'État
américain, Anthony Blinken. Il s'agit d'une
déclaration ouverte indiquant qu' Ottawa, de
concert avec les États-Unis, s'arroge le droit de
s'ingérer dans les affaires des pays du monde, en
particulier les pays des Amériques. Dans la foulée
de la soi-disant Feuille de route pour un
partenariat renouvelé États-Unis-Canada lancée par
le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et
le président des États-Unis, Joe Biden, lors de
leur réunion virtuelle du 23 février, non
seulement le communiqué viole-t-il le droit, les
normes et les conventions internationaux mais il
est empreint de la mentalité et de la pratique
colonialistes discréditées d'imposer à des pays
indépendants des arrangements impériaux qu'ils ne
veulent pas et n'acceptent pas.
La déclaration du gouvernement Trudeau
réaffirmant son « engagement à agir à l'égard des
droits de la personne et des réformes nécessaires
à Cuba » est non seulement une diffamation de Cuba
mais une ingérence inacceptable dans ses affaires
souveraines et une violation de son droit à
l'autodétermination. Affaires mondiales Canada
répète délibérément la désinformation du
département d'État américain au sujet de Cuba.
Nulle part dans le communiqué on ne trouve mention
de qui est l'auteur véritable de la violation des
droits humains à Cuba : la guerre économique
continue des États-Unis et la campagne de
subversion contre la nation insulaire héroïque. On
n'y trouve même pas la moindre indication que Marc
Garneau ait demandé des comptes à Anthony Blinken
pour ne pas avoir abordé la question de la
désignation trompeuse et hypocrite de Cuba de pays
qui parraine le terrorisme par le régime
Trump : un acte flagrant d'opportunisme et
de cynisme, contredit par la réalité que c'est
Cuba qui a été la victime de toutes les formes
d'attaques terroristes menées avec la complicité,
la participation et le parrainage de Washington.
Si le gouvernement Trudeau s'intéresse vraiment à
la cause de la démocratie, il doit sans équivoque
ni ambiguïté exiger que cessent les sanctions
économiques et les autres agressions des
États-Unis contre Cuba. Depuis le triomphe de la
Révolution cubaine il y a plus de soixante ans,
l'objectif de la stratégie de Washington repose
sur la négation et l'extinction du droit de Cuba à
l'autodétermination, à la souveraineté et à
l'indépendance. Cet effort visant à asphyxier Cuba
est le principal obstacle au développement social
et économique de cette fière nation insulaire et a
coûté plus de 100 milliards de dollars américains.
L'alignement ouvert d'Ottawa avec la politique
des États-Unis est profondément troublant et
alarmant. Nous appelons les Canadiens à le rejeter
avec tout le mépris qu'il mérite. Le communiqué du
26 février évoque une époque révolue, lorsque les
grandes puissances agissaient avec impunité et un
mépris total envers les nations des Amériques. Les
peuples des Amériques et du monde n'ont cessé de
rejeter avec force cette méthode et cette façon de
penser. Les grandes luttes anticoloniales et
anti-impérialistes du XIXe et du XXe siècle en
témoignent.
Si le gouvernement canadien défend vraiment la
démocratie et le bien-être des peuples des
Amériques et du monde, il doit défendre et
pratiquer une politique étrangère basée sur
l'égalité et le respect de la souveraineté et du
droit à l'autodétermination, et abandonner et
renoncer aux mentalités et aux politiques
colonialistes et impérialistes.
Caravane de voitures en appui à Cuba à Ottawa,
le 28 février 2021
Manifestation à Haïti contre la dictature de
Jovenel Moïse, le 1er mars 2021
La Coalition haïtienne au Canada contre la
dictature en Haïti (CHCCDH) – un regroupement
d'une trentaine d'organisations et d'individus
récemment formé à Montréal – au nom de la
souveraineté d'Haïti et du droit de son peuple à
l'autodétermination, a fait parvenir une lettre au
premier ministre Justin Trudeau qui met de l'avant
la revendication que le Canada révise sa politique
envers Haïti[1].
La lettre se lit ainsi :
« La CHCCDH est hautement préoccupée par la
situation politique d'Haïti et par l'appui
inconditionnel qu'apporte le Canada au pouvoir
illégitime et inconstitutionnel de monsieur
Jovenel Moïse dont le mandat est arrivé à terme le
7 février 2021 selon l'article 134-2 de la
constitution haïtienne amendée. Le gouvernement
canadien appuie et finance la dictature au pouvoir
ainsi que la police nationale d'Haïti qui a été
transformée en milice du pouvoir. Ce faisant, il
soutient des criminels en Haïti. Nous estimons que
cela constitue un viol de l'éthique et des
principes de non-ingérence qui doivent guider les
relations du Canada avec Haïti.
« Rappelons que des
massacres sont perpétrés quotidiennement sous la
dictature de Moïse par des gangs armés qui s'en
prennent à la population des quartiers populaires.
Ces gangs opèrent en toute quiétude jusqu'à exiger
et obtenir la révocation d'un ministre. Les
kidnappings et les assassinats sont devenus le
quotidien du peuple haïtien. L'ONU a recensé 234
cas d'enlèvements en 2020. La terreur se répand et
s'installe. La police nationale, transformée en
bras armé de l'État, réprime les protestations
citoyennes, persécute les opposants politiques et
cible les journalistes. Les exécutions sommaires,
les arrestations arbitraires, l'usage de balles
réelles dans les manifestations organisées par des
opposant.e.s au gouvernement sont devenus la
norme. Personne n'est épargné dans cette vague de
répression. Le peuple haïtien rejette de toutes
ses forces cette nouvelle dictature qui bafoue les
droits les plus élémentaires des citoyen.ne.s.
« Pour assurer sa pérennité, Moïse a mis en place
un conseil électoral provisoire non assermenté et
inconstitutionnel qui a pour mission d'organiser
les prochaines élections qu'il planifie avec la
complicité du Canada, des Nations unies, de l'OÉA
et d'autres pays de la communauté internationale.
Au regard des principes fondamentaux de la
démocratie et des droits de la personne, nous
convions le Canada à se désolidariser du projet
dictatorial de Jovenel Moïse qui a déjà commencé à
piétiner tous les acquis démocratiques du peuple
haïtien. »
Note
1. La Coalition haïtienne
au Canada contre la dictature en Haïti est un
regroupement de personnalités, d'organismes et
d'associations évoluant dans divers secteurs de la
société canadienne. Elle a pour objectif de :
1. dénoncer le non-respect de la Constitution
haïtienne, le démantèlement des institutions, la
violation systématique des droits et de la
dignité des citoyen.ne.s haïtien.ne.s,
l'installation d'un climat généralisé de terreur
et de persécution politique, les pratiques
arbitraires et dictatoriales du gouvernement de
facto de Jovenel Moïse;
2. se mettre à l'écoute des revendications du
peuple haïtien et exprimer notre solidarité avec
sa lutte et son droit à l'autodétermination;
3. mobiliser la communauté haïtienne du Canada
et créer des synergies avec la diaspora
haïtienne à travers le monde.
Pour contacter la Coalition haïtienne au Canada
contre la dictature en Haïti, voir sa page Facebook
ou écrire à coalitioncontredictature@gmail.com
Le 25 février, une motion a été déposée à la
Chambre des communes pour « condamner
l'Association canadienne pour les armes à feu
(NFA) ainsi que les propos tenus par son
président, Sheldon Clare, le 16 février 2021 dans
une vidéo diffusée en ligne concernant la
présentation du projet de loi C-21 », le projet de
loi sur le contrôle des armes à feu[1].
La motion, proposée par la députée libérale Pam
Damoff, a été adoptée par le Comité permanent de
la sécurité publique et nationale. Les
conservateurs se sont abstenus. La motion cite des
propos tenus dans une vidéo d'une heure et 12
minutes intitulée C-21 Attack on Firearms Owners
qu'elle qualifie d'« extrêmement préoccupants ».
La motion a été modifiée juste avant son adoption
pour préciser que le Comité doit en faire rapport
à la Chambre des communes, la présentant ainsi
comme une question d’importance politique
nationale.
La motion condamne ce que tout auditeur
raisonnable considérerait comme un discours public
légitime. Elle suit un procédé présentement très
courant qui consiste à soulever des questions qui
préoccupent la population - telles que le racisme,
l'« extrémisme » et, dans ce cas-ci, les incidents
de plus en plus fréquents de violence armée – à la
fois pour détourner l'attention des atteintes
croissantes à la liberté de parole et d'opinion et
pour légitimer ces empiètements. Il semble que
tout stéréotype de ce qui nous est cher, de la
vertu à la tarte aux pommes, est exploité à
outrance pour créer un État policier dans lequel
tout propos peut être cause de criminalisation et
de diffamation. La NFA est une cible facile à
cause de l'étiquette de « défenseurs des armes à
feu » qui lui est accolée.
La motion soulève
également ce phénomène très grave que les propos
et les activités politiques des Canadiens sont de
plus en plus surveillés et contrôlés. Elle suscite
des inquiétudes sur la manière dont les forces de
sécurité invoquent la défense des « institutions
démocratiques » contre de « mauvais acteurs »,
tant étrangers que nationaux. Qui a regardé une
vidéo de 72 minutes pour dénicher ce que la
députée Pam Damoff qualifie de « propos
extrêmement préoccupants » ? Quand on sait que les
députés sont généralement devenus de simples
porte-parole très dirigés des échelons supérieurs
de l'élite au pouvoir dans son ensemble et de
leurs partis politiques en particulier, la motion
présentée par Pam Damoff doit être vue comme
faisant partie d'une campagne officielle et non
pas comme un témoignage fortuit et une réaction
spontanée d'une députée qui se dit scandalisée,
comme on cherche à le prétendre.
Même dans ce cas, il est intéressant de noter
comment la députée Damoff agit en tant que juge,
jury et bourreau en rendant un verdict selon
lequel le saccage du 6 janvier à Washington a été
causé par le discours de Trump incitant à la
violence (par opposition aux actions de, disons,
la police secrète qui a conduit les Proud Boys et
d'autres à faire ce qu'ils ont fait). Les lois
canadiennes sont modifiées sur la base de ce genre
de verdict fallacieux, bien que même le Sénat
américain n'ait pas rendu ce verdict et que des
opinions différentes continuent de circuler sur ce
que signifie précisément le premier amendement de
la Constitution américaine concernant le droit
d'expression, le droit de réunion et la liberté de
la presse.
La motion se lit comme suit : « Que le Comité
permanent de la sécurité publique et nationale de
la Chambre des communes condamne l'Association
canadienne pour les armes à feu ainsi que les
propos tenus par son président, Sheldon Clare, le
16 février 2021 dans une vidéo diffusée en ligne
concernant la présentation du projet de loi C-21,
dans laquelle il dit : '... nous remettre au
travail du bois et des métaux et recommencer à
construire des guillotines (rire). Ce serait
vraiment la meilleure forme de comité de sécurité
publique, de rétablir ça. S'ils veulent en faire
une question de sécurité publique, c'est la voie à
adopter. Le ton de voix de cette personne
indiquait clairement qu'elle était sérieuse. Ce
n'était pas une blague. Je ne crois pas qu'ils
comprennent qu'ici, ce n'est pas la
Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni ou l'Australie.
Le Canada est un pays composé de gens qui sont ici
depuis des milliers d'années, les Autochtones, les
immigrants qui ont fui l'Europe pour échapper à la
tyrannie, qui ont combattu la tyrannie et [...]
qui savent reconnaître la tyrannie. Et cela, mes
amis, c'est de la tyrannie. »
En comité, la députée Pam Damoff a dit qu'« on
recense maintenant près de 7 000 visionnements
pour cette vidéo de la NFA » et que « les paroles
sont importantes ». Elle a dit: « Nous avons pu
voir le 6 janvier dernier aux États-Unis ce qui se
produit lorsque des propos incendiaires
déclenchent une insurrection et des actes de
violence. Nous avons pu l'observer ici même au
Canada avec cet individu qui a fait irruption sur
le terrain de Rideau Hall et cet autre qui a suivi
le chef du NPD Jagmeet Singh. J'ai froid dans le
dos quand j'entends une tête dirigeante de la NFA
parler de construire des guillotines en faisant
référence au Comité de la sécurité publique. »
« Nous devons mettre un terme à de telles façons
de s'exprimer et de penser qu'il est correct de
parler de la construction de guillotines et d'en
rire sur une tribune publique, a-t-elle ajouté. Je
suis d'avis que notre Comité doit condamner ce
genre de propos. »
Les propos en question apparaissent 45 minutes
après le début de la vidéo qui montre quatre
personnes de la NFA discutant du projet de loi
C-21, de la manière dont les libéraux ont procédé
à sa promulgation et des questions liées aux
propriétaires d'armes à feu enregistrées qui
utilisent leurs armes à des fins légitimes par
rapport au problème de la violence liée aux armes
à feu. Elle présente les plans de la NFA pour
s'attaquer à ce qu'elle estime être un projet de
loi injustifié qui porte atteinte aux droits de
ses membres. Entre autres, la NFA estime que le
projet de loi C-21 n'a rien à voir avec la lutte
contre la violence criminelle, qu'il ne recevra
pas la sanction royale avant la fin de la session
actuelle de la Chambre et que les libéraux
utilisent le projet de loi C-21 comme un
stratagème de campagne préélectorale[2].
En réponse à cette motion, Sheldon Clare, de la
NFA, a publié un communiqué de presse dans lequel
il dit : « Je suis étonné que les parlementaires
libéraux aient le temps de regarder notre
populaire balado NFA Talk. Peut-être que le pays
irait mieux si le gouvernement libéral commençait
vraiment à travailler pour la population
canadienne au lieu de travailler contre elle. Je
suis étonné que n'importe quel Canadien soutienne
toujours les libéraux après leurs nombreux
scandales et leur attaque tyrannique contre le
milieu des armes à feu, de l'airsoft et des armes
à air comprimé – sans parler des dommages
économiques causés par ce gouvernement libéral. Je
ne m'excuse pour aucun des commentaires faits dans
notre balado NFA Talk, que vous les aimiez ou non.
Nous avons le droit de nous exprimer, du moins
pour le moment. Rien de ce qui est dit ne défend
la violence envers quiconque. Les permis d'armes à
feu, leur enregistrement et le système de
classification sont des mesures de contrôle
inutiles des libéraux qui méritent d'être
contestées. Le décret du 1er mai 2020 et le projet
de loi C-21, qui proposent de dépouiller les gens
de leur propriété obtenue en toute légalité, sont
aussi inacceptables. La NFA soutient que nos
solide patrimoine et culture canadiens
d'utilisation d'armes à feu sont importants, et
nous allons continuer à les défendre avec vigueur.
»
Notes
1. Le
projet de loi C-21, Loi modifiant
certaines lois et apportant certaines
modifications corrélatives (armes à feu),
a été déposé à la Chambre des communes le 16
février. Il édicte des restrictions
réglementaires sur les armes à feu
précédemment instituées par un décret de mai
2020 prévoyant la saisie de plus de 1500 types
d'armes différents et établissant un programme
de rachat pour les particuliers qui possèdent
ces armes. La NFA s'est opposée à la
réglementation depuis, notamment par le biais
d'une contestation judiciaire.
Le cabinet d'avocats Robichaud,
spécialisé dans la défense pénale, a écrit au
moment du décret : « Le gouvernement libéral a
interdit plus de 1500 modèles d'armes à feu,
soit environ 90 000 armes, dans le but
d'interdire les 'armes d'assaut de type
militaire. Historiquement, les 'armes d'assaut
de type militaire', c'est-à-dire celles
utilisées par les Forces armées canadiennes
(FAC), en temps de guerre et dans le cadre
d'activités de maintien de la paix, sont déjà
inaccessibles (via le statut d'armes
prohibées) depuis le 27 juin 1969, date à
laquelle la loi modifiant le droit pénal a
reçu la sanction royale. [...] Cette
législation antérieure interdit déjà toutes
les armes actuellement utilisées par les FAC,
à l'exception peut-être de la C3A1, car elle
ne figure pas dans le règlement sur les armes
à feu prohibées du Code pénal ou dans le
nouveau décret. Compte tenu de l'incapacité
des Canadiens à accéder légalement à des armes
à feu de qualité militaire (ou même à des
armes automatiques de qualité inférieure)
depuis plus de 40 ans, on ne sait toujours pas
clairement quelles 'armes d'assaut de type
militaire' ce décret cherche à interdire ou ce
que ce terme indéfini signifie. »
Le gouvernement libéral déclare
que l'objectif du projet de loi C-21 est de «
lutter contre la violence entre partenaires
intimes, la violence fondée sur le genre et
l'automutilation, lutter contre la contrebande
et le trafic d'armes à feu, aider les
municipalités à créer des collectivités plus
sûres, offrir des occasions et des ressources
aux jeunes, protéger les Canadiens contre la
violence liée aux armes à feu et assujettir
les propriétaires d'armes à feu prohibées le
1er mai 2020 à des exigences d'entreposage
sans permissions, s'ils choisissaient de ne
pas participer au programme de rachat. »
2. Transcription donnant le
contexte de la citation sur la construction de
guillotines dans la motion de la députée Pam
Damoff :
Sheldon Clare (président de
la NFA) : « La chose que nous devons
faire ici, c'est nous impliquer politiquement.
Prenez vraiment cela au sérieux. Plus de ces
absurdités sur la division du vote. Il s'agit
de faire ou de mourir, les libéraux doivent
être défaits aux prochaines élections
fédérales. Guy Laverge travaille très fort
pour nous pour que notre intervention soit
couronnée de succès. Solomon Friedman mène
l'affaire Parker c. Canada afin de
nous défendre tous, mais les libéraux doivent
être défaits. Voilà, c'est ça le fond du
problème. Et puis nous devons faire en sorte
que les conservateurs tiennent leurs
promesses, leurs illusions et tout le reste et
qu'ils comprennent que ce n'est pas une
plaisanterie, que nous ne reculons pas, que
tout doit être réglé. Ils ne peuvent pas nous
jeter sous un bus. »
Charles Zach (directeur
général de la NFA) : « J'aimerais aussi
revenir sur ce point, car les gens sont
vraiment en colère maintenant, nous ne sommes
pas seulement déçus, mais ils sont furieux. Et
ils veulent faire quelque chose et je reçois
des courriels de gens qui me disent 'faisons
une marche', 'prenons d'assaut la capitale',
bla bla bla, et je leur dis 'ne perdez pas
votre temps', d'accord ? 'J'ai déjà fait ça et
vous savez, ça n'a eu aucun effet.' Alors ils
disent 'qu'est-ce qu'on peut faire'. Et je
leur dis : 'Voici ce que nous pouvons faire :
nous devons rassembler les gens qui ne sont
pas affiliés à nous, qui profitent du bon
travail que nous faisons, et d'autres encore.'
Ils doivent s'engager avec nous, ou du moins
faire des dons, mais ils doivent se mettre à
notre service et s'impliquer politiquement au
niveau local. N'est-ce pas ? Et essayez
d'élire des gens qui sont pour les armes à feu
et qui s'engagent à se débarrasser de ces lois
draconiennes et c'est ainsi que cela va se
passer parce qu'en fin de compte, la seule
façon de vaincre cela est de se débarrasser
des libéraux et c'est tout, pas de marcher. »
Sheldon Clare : « J'ai
eu un téléphone aujourd'hui d'une personne qui
disait que nous devons nous remettre au
travail du bois et des métaux et recommencer
à construire des guillotines. [Rires.] Ce
serait vraiment la meilleure forme de comité
de sécurité publique, de rétablir ça. S'ils
veulent en faire une question de sécurité
publique, c'est la voie à adopter... Le ton
de voix de cette personne indiquait
clairement qu'elle était sérieuse. Ce
n'était pas une blague. Je ne crois pas
qu'ils comprennent qu'ici, ce n'est pas la
Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni ou
l'Australie. Le Canada est un pays composé
de gens qui sont ici depuis des milliers
d'années, les Autochtones, les immigrants
qui ont fui l'Europe pour échapper à la
tyrannie, qui ont combattu la tyrannie et
qui savent reconnaître la tyrannie. Et cela,
mes amis, c'est de la tyrannie. »
Le 17 février, l'Association canadienne pour les
armes à feu (NFA) a enregistré un podcast
critiquant le projet de loi en cours d'adoption du
gouvernement libéral du Canada sur le contrôle des
armes à feu, auquel la NFA est fermement opposée.
Au cours de ce podcast, le président de la NFA,
Sheldon Clare, qui vit à Prince George, en
Colombie-Britannique, a qualifié le projet de loi
libéral de « tyrannique ».
De plus, Sheldon
Clare a raconté en plaisantant une conversation
qu'il avait eue précédemment avec un partisan
anonyme de la NFA qui « a suggéré que nous
devrions nous remettre à travailler le bois et les
métaux et recommencer à construire des guillotines
». Il a ajouté que « Ce serait vraiment la
meilleure forme de comité de sécurité publique, de
rétablir ça ».
Depuis, les médias ont rapporté que le sergent
d'armes de la Chambre des communes a été alerté à
ces commentaires et pressé de « considérer ces
propos dans le contexte où plusieurs menaces ont
été faites contre des députés au cours de l'année
dernière ». En outre, la Commission permanente de
la sécurité publique et nationale de la Chambre
des communes a adopté une motion condamnant les
commentaires de Sheldon Clare, les qualifiant de
propos « préoccupants » pouvant « conduire à la
violence », en particulier à la lumière de la
récente prise d'assaut du Capitole de Washington
par les partisans de Donald Trump et des menaces
contre certains députés.
En réponse à cette critique, le président de la
NFA a nié que ses commentaires prônaient la
violence. « J'ai simplement rapporté des
commentaires de personnes en colère qui ont un
vrai problème avec la tyrannie, a-t-il dit. Et je
pense que la vertueuse gauche libérale a un
problème avec le fait d'être traitée de tyrans. »
À mon avis, la question dans toute cette affaire
n'est pas de savoir si nous soutenons la position
de la NFA ou celle du Parti libéral sur le
contrôle des armes. Il ne s'agit pas non plus de
savoir si nous nous situons à gauche, à droite ou
au centre du spectre politique. Ni si nous sommes
d'accord ou non avec les propos de Sheldon Clare
ou de la personne non nommée qu'il citait.
La question concerne plutôt la liberté
d'expression qui, selon beaucoup, est aujourd'hui
attaquée sur plusieurs fronts. Quelqu'un croit-il
sérieusement que la personne non nommée préconise
la construction d'une guillotine à l'extérieur du
Parlement pour exécuter les députés ? Il s'agit
clairement d'une exagération délibérée, d'une
hyperbole comme en font souvent des électeurs en
colère qui disent que tel ou tel politicien ou
fonctionnaire devrait être « pendu », « fusillé »
ou « goudronné et emplumé ».
Je dirais que de tels propos ne constituent pas
un appel à commettre un acte criminel ou une
menace pour la sécurité. Prétendre autrement,
c'est placer le discours politique, avec ses
propos souvent intempestifs et crus, sous la coupe
des pouvoirs de police, menaçant les droits civils
des individus, notamment la liberté d'expression.
Ce n'est pas un problème mineur de nos jours. En
effet, l'appareil de sécurité de l'État de
différents pays, dont le Canada et les États-Unis,
a déjà introduit ou envisage d'introduire des
mesures encore plus répressives et sévères pour
restreindre ou attaquer les droits des personnes,
tout cela au nom de la protection contre «
l'extrémisme » qui se résume souvent à la simple
critique du gouvernement et de ses institutions.
En outre, les grandes entreprises de technologie
des médias sociaux, comme Facebook et Google, qui
sont des organisations privées, censurent et
bannissent arbitrairement des individus et des
organisations de tout l'éventail politique en
invoquant la « politique identitaire » ou l'«
ingérence étrangère » comme prétexte.
Dans ce contexte, l'inflation de la menace
devient elle-même une menace[1].
Note
1. « L'inflation de la
menace repose généralement sur une déformation
des faits, ou sur leur représentation de la
manière la plus alarmante possible. » (The
American Conservative, 20 juin 2016)
Le déroulement de l'« Enquête sur les activités
clandestines de la police » (UCPI), présidée par
le juge à la retraite Sir John Mitting, qui se
déroule en ce moment en Grande-Bretagne, confirme
les crimes nombreux qui ont été perpétrés par la
police secrète de Grande-Bretagne contre les
militants sociaux et politiques et pour lesquels
la police n'a jamais eu à rendre de comptes.
L'enquête a pour mandat d'examiner les crimes
commis depuis la guerre du Vietnam. Comme les
activités de la police secrète sont, par
définition, considérées comme étant légitimes afin
de préserver l'état de droit et l'empire,
l'enquête Mitting se tient sous l'égide du
matériel de pensée de l'empire britannique selon
lequel tout a été fait pour le bien commun et, «
tout bien considéré », tout a été « une bonne
chose ».
L'enquête Mitting a commencé à entendre des
témoins le 2 novembre 2020, mais elle a été en
fait lancée en 2014 par la secrétaire d'État à
l'Intérieur de l'époque, Theresa May. Elle a lancé
l'enquête après qu'il a été révélé que la police
avait surveillé de manière secrète la campagne
pour la justice au sujet du meurtre à motivation
raciste du jeune noir Stephen Lawrence en 1993.
L'objectif de l'opération secrète était de
discréditer la campagne et d'exonérer le Service
de la police métropolitaine (MPS), la police de
Londres, de toute responsabilité de « racisme
institutionnel ».
Les révélations qui ont été mises en lumière en
2013 ont démontré que quatre policiers infiltrés
avaient été chargés de fournir du « renseignement
» sur les campagnes pour la justice en lien avec
le décès de Stephen Lawrence. La fourniture de «
renseignement » consistait à amasser de la « boue
» et de la « désinformation » qui pourraient être
utilisées pour discréditer les membres de la
famille Lawrence et ses sympathisants.
Globalement, l'enquête doit examiner le
déploiement d'environ 150 agents infiltrés qui ont
espionné et infiltré plus de 1000 groupes
politiques pendant environ quarante ans. La preuve
remonte à la période de 1968, lorsque l'Escouade
spéciale pour les manifestations (SDS) a été créée
pour infiltrer et saper le mouvement contre la
guerre du Vietnam.
Visiblement, la création de l'enquête publique a
ouvert la voie à des révélations sur l'« entière
étendue » de l'activité policière clandestine.
Elle ne couvre pas, cependant, les actions des «
policiers espions » menées à l'extérieur de
l'Angleterre et du Pays de Galles bien que ces
policiers aient été actifs dans près de 20 pays
lorsqu'ils ont été déployés. En particulier, les
activités perfides de l'État britannique en
Irlande ne font pas partie du mandat de l'enquête,
sans parler de l'Inde, de la Grèce, du Kenya et
d'autres parties de l'empire britannique et du
reste du monde.
Aucune date n'a été fixée pour la fin de
l'enquête, mais on s'attend à ce qu'elle se
termine vers 2026. Deux unités d'activités
policières clandestines – le SDS et le National
Public Order Intelligence Unit (NPOIU) – occupent
une place prépondérante dans l'enquête dont le
travail ne se limite pas à ces unités, lit-on sur
le site Web de l'UCPI.
Entre 2014 et 2020, malgré les demandes de la
famille Lawrence et des militants de la campagne
pour la justice, le voile sur l'étendue de la
responsabilité des plus hauts échelons du pouvoir
en Grande-Bretagne a été une source continuelle de
frustration. Voici ce qu'a dit l'avocat de la
famille Lawrence lors de sa déclaration liminaire
en novembre de l'année dernière :
« Il faut examiner dans quelle mesure Sir Paul
Condon [le commissaire de la police métropolitaine
à l'époque] était au courant et/ou a autorisé les
activités d'espionnage. En fait, l'enquête ne doit
pas s'arrêter au niveau du commissaire parce que
l'activité policière était, jusqu'à récemment, la
responsabilité du Secrétaire d'État à l'Intérieur,
ce qui peut expliquer pourquoi, peu après que
l'enquête a été annoncée, un ancien secrétaire
d'État à l'intérieur ait rencontré la baronne
Lawrence et nié toute connaissance et toute
implication dans cette affaire. »
Effectivement, les procédures ont débuté par un
déni général que « le personnel du SDS n'a pas
infiltré ou ciblé les campagnes pour la justice (y
compris celle des Lawrence) ».
Les activités des « policiers espions » n'en sont
pas moins indéniables. Tout l'effort de l'enquête
Mitting a donc été de garder secrètes le plus
d'informations possibles. Malgré sa désignation
d'« enquête publique », la diffusion en direct des
procédures a été limitée sous prétexte que cela
posait un « risque à la sécurité ». Alors que les
procédures sont en cours, il devient de plus en
plus clair que l'enquête risque d'aller à
l'encontre de ses propres objectifs, soit de «
découvrir la vérité sur l'activité policière
clandestine en Angleterre et au Pays de Galles
depuis 1968 et de faire des recommandations pour
l'avenir ». Cet objectif provient du mandat
originel de l'enquête, lorsque Theresa May a dit
que l'enquête doit examiner « les défaillances
historiques » et que « toute allégation que la
police a fait un mauvais usage de son pouvoir
[activité policière clandestine] doit être prise
au sérieux ».
En d'autres termes, et cela n'est pas surprenant,
l'enquête Mitting se limite à tracer la ligne
entre une utilisation légitime et une utilisation
abusive des pouvoirs de la police au lieu de lever
le voile sur la vérité concernant la façon dont
ces pouvoirs de police sont et ont été
fondamentaux dans les tentatives de l'État de
désorienter et d'écraser les mouvements
populaires. Leur utilisation même est synonyme
d'abus, ce que l'enquête cherche à dissimuler. En
outre, l'enquête vise à faire en sorte que les
personnes qui autorisent l'utilisation clandestine
de ces pouvoirs de police soient encore moins
obligées de rendre des comptes.
Comme l'a souligné l'avocat de la famille
Lawrence, ce qui se passe ressemble plutôt à une
enquête secrète dans laquelle un agent après
l’autre se cache derrière un pseudonyme et un
écran.
L'étendue de l'activité des espions est déjà de
notoriété publique. L'avocat du tribunal, David
Barr, l'a noté en énumérant ce que les agents ont
fait pendant leur infiltration :
- ils ont séduit plus de 30 femmes pour
entretenir avec elles des relations intimes à long
terme;
- ils ont eu des enfants avec les militantes
qu'ils espionnaient;
- ils ont volé l'identité d'enfants décédés pour
créer une couverture convaincante;
- ils ont trompé les familles en deuil et ont
tenté de les empêcher d'apprendre la vérité;
- ils ont sapé les campagnes antifascistes,
antiracistes, environnementales et autres
campagnes pour la justice sociale;
- ils ont été à l'origine de l'inscription sur une
liste noire de milliers de travailleurs qui
réclamaient des conditions de travail sécuritaires
ou étaient politiquement actifs.
La première phase de l'enquête portant sur la
période 1968-1972 s'est achevée en 2020. Les
prochains témoignages seront entendus à partir
d'avril ou de mai.
Équipe spéciale de manifestations
Après la manifestation contre la guerre du
Vietnam en mars 1968 sur la place Grosvenor, où se
trouvait alors l'ambassade des États-Unis, et au
cours de laquelle la police à cheval a violemment
attaqué les manifestants, la Branche spéciale a
créé le SDS qui a profondément infiltré le
mouvement, et dont les agents vivaient comme des
militants parmi différents groupes contre la
guerre. Le champ d'action du SDS s'est rapidement
étendu et il a commencé à s'intéresser à tous les
cas de soi-disant perturbations et menaces à
l'ordre public. Il a également fourni des
renseignements sur la « subversion » au MI5, le «
service de sécurité » national du Royaume-Uni.
Le MI5 et le Home Office
Un des avocats de la police, Oliver Sanders, qui
représente 114 agents infiltrés, a fourni les
informations suivantes à la Commission d'enquête :
- Le MI5 et les policiers espions étaient si
proches que le MI5 a envisagé de financer le SDS.
- Ils se sont concertés pour s'assurer qu'ils ne
faisaient pas double emploi en matière
d'espionnage, ce qui aurait pu entraîner qu'ils
s'espionnent les uns et des autres.
- Le MI5 a conseillé les policiers espions du SDS
et a demandé des informations spécifiques.
- Une copie de la plupart des rapports de
renseignement du SDS a été envoyée au MI5 avec les
numéros de référence des dossiers des personnes ou
des groupes.
- Le SDS était « un rouage politiquement neutre
faisant partie d'un appareil beaucoup plus vaste
».
Les revendications des avocats de la police
Richard Whittam, représentant un groupe de
policiers infiltrés et leurs officiers traitants,
a déclaré à propos de l'activité « abusive,
trompeuse, manipulatrice et inadmissible » des
agents infiltrés espions qui ont trompé des femmes
dans leurs relations, que, néanmoins, les agents
infiltrés qui commettent des crimes sont
essentiels à la sécurité nationale et à la
prévention d'autres crimes et à la détection de
personnes pouvant commettre des crimes.
Ce raisonnement a actuellement force de loi en
raison du projet de loi sur les sources de
renseignement humain (comportement criminel)
présenté au Parlement britannique, qui est en
passe de recevoir la sanction royale. La nouvelle
loi autorise les activités criminelles, y compris
le meurtre, le viol, la torture, la perversion du
cours de la justice et tous les autres crimes
commis par des agents de police infiltrés et
d'autres services de renseignement. Elle confirme
que les pouvoirs de la police ne sont pas qu’une
simple question de forces policières
particulièrement zélées, mais qu'il s'agit en fait
de pouvoirs arbitraires du pouvoir exécutif et du
judiciaire dans les domaines de la guerre et de la
paix, du crime et de la punition et de toute autre
question qui relève de leur compétence. La
conclusion de la Commission d'enquête est que même
les « abus » de la loi sont acceptables parce
qu'ils sont faits pour « le bien commun ».
La justification entendue lors de l'enquête
concernant l'assassinat par la police de Kevin
Gately et Blair Peach lors d'une manifestation
dans les années 1970 était particulièrement
choquante et atroce. Selon les policiers qui ont
comparu à l'enquête, il y aurait eu plus de morts
et de blessés si les policiers infiltrés n'avaient
pas veillé à ce que les manifestations soient
correctement contrôlées.
Le vol de l'identité d'enfants décédés aurait été
« regrettable, mais nécessaire pour prévenir le
risque d'exposition ». Cela fait écho aux
justifications avancées à la Chambre des communes
pour légaliser les actes criminels des agents
infiltrés pour empêcher qu'ils ne soient
démasqués.
Les arguments avancés lors de l'enquête
reprennent le thème récurrent et sous-jacent que
ce sont les tendances violentes des manifestants
qui posent problème. Les preuves de la Campagne
d'opposition à la surveillance policière (COPS)
concernant le meurtre de Blair Peach ont montré
que lorsque « l'unité de police responsable du
meurtre de Peach a fait fouiller ses casiers, les
armes trouvées comprenaient un pied-de-biche, une
cosse en métal, un manche de fouet, une crosse, un
manche en laiton, des couteaux, des matraques à
l'américaine, un fouet de rhinocéros et un manche
de pioche ». Ces preuves exposent les motifs de
l'enquête qui sont de détourner les projecteurs
des actions de la police et de blâmer leurs
victimes.
Michael Chant est le secrétaire général du
Parti communiste révolutionnaire de
Grande-Bretagne (marxiste-léniniste).
(Photos: Workers' Weekly)
États-Unis : c'est le peuple qui
décidera de ce qui est juste
La présence militaire massive à Washington lors
de l'assermentation de Joe Biden en tant que
président des États-Unis, l'accroissement du
financement de la police et le déploiement de la
Garde nationale dans plusieurs villes des
États-Unis n'ont pas empêché le peuple américain
de parler en son propre nom pour réclamer
l'affirmation de ses droits. Depuis
l'assermentation, des activistes, organisations de
défense et communautés ont organisé une foule
d'activités, signe que le peuple rejette l'idée
que ses droits seront garantis par
l'administration Biden et la vice-présidente
Kamala Harris, qui fait valoir qu'elle était
procureure simplement pour réconcilier le peuple
avec le pouvoir de ses oppresseurs. Les Américains
persistent à soulever les problèmes auxquels ils
sont confrontés à tous les jours, c'est-à-dire la
protection contre le virus de la COVID-19, les
impacts dévastateurs de l'offensive antisociale
contre l'économie pour payer les riches, la
dignité des migrants et de tous les travailleurs
essentiels, le droit au logement pour tous, la
revendication que cessent la brutalité et
l'impunité policières et la discrimination raciale
organisée et inspirée par l'État.
Alors que le procès de Derek Chauvin – un des
ex-policiers accusés dans le décès de George Floyd
le 25 mai 2020 – est imminent, le triste
anniversaire du meurtre d'Ahmaud Arbery en Géorgie
a été souligné par des vigiles et des
manifestations partout au pays. Ahmaud a été
poursuivi et tué alors qu'il faisait son jogging
par un policier à la retraite et son fils dans un
acte de profilage racial et de vigilantisme. Ce
n'est qu'après 74 jours d'intenses pressions que
les tueurs ont été arrêtés.
Manifestation à Portland, Oregon, le 23 février
201, à l'occasion du premier
anniversaire de la mort d'Ahmauda Arbery aux mains
de la police. À droite : manifestation à
Rochester, New York, à l'occasion de
l'anniversaire de la mort de Daniel Prude aux
mains de la police en mars 2020.
La ville de Rochester, dans l'État de New York,
s'est à nouveau enflammée le 23 février à la suite
de l'annonce qu'aucune accusation ne serait portée
contre l'un des policiers qui ont participé à
l'arrestation de Daniel Prude. Il y a environ un
an, la police de Rochester a répondu à un appel de
détresse concernant Daniel. Ils ont procédé à son
arrestation, lui ont couvert la tête d'une cagoule
« anti-crachats » et l'ont retenu au sol. Il a
cessé de respirer pendant un moment durant
l'arrestation et est décédé à l'hôpital une
semaine plus tard.
Manifestation à Washington à l'occasion du
premier anniversaire
de la mort d'Ahmauda Aubery
Aussi à Rochester, le 1er février, des
manifestations ont immédiatement éclaté à la suite
de la publication d'images captées par une caméra
corporelle le 29 janvier d'une fillette de 9 ans
passée aux menottes, forcée de s'asseoir dans une
auto patrouille et arrosée de poivre de Cayenne.
On rapporte qu'il y a eu un appel au 911 pour «
troubles familiaux » et que la jeune fille était
suicidaire. Une manifestation a été appelée
immédiatement par le groupe Community Justice
Initiative à 15 h 30 le même jour.
Manifestation à Rochester le 1er février 2021
après qu'une jeune fille de 9 ans ait été
menottée, jetée dans une auto-patrouille et
aspergée de poivre de Cayenne
Les manifestations contre le racisme et la
brutalité policière se sont poursuivies sans
relâche. New York City Protest Updates rapporte
que le 21 janvier un recours collectif historique
a été déposé contre la police de New York et tous
les législateurs de la Ville de New York pour abus
violent et violation systématique du Premier
Amendement contre les manifestants de Black Lives
Matter au cours de l'année passée. Le recours
ajoute une demande d'injonction et de réparations
collectives aux poursuites entamées par la
procureure générale de New York Letitia James.
Action contre la brutalité policière à Los Angeles
le 26 février 2021
Manifestation contre le racisme à New York le 20
février 2021
Une manifestation à Washington le 27 janvier
2021 marque le 4e anniversaire de
l'« interdiction des musulmans ».
Des actions en appui aux travailleurs migrants et
immigrants, contre la détention et les expulsions
et appelant à l'abrogation du U.S. Immigration and
Customs Enforcement (ICE) se poursuivent dans
plusieurs villes. Le 5 février, des actions ont eu
lieu à El Paso, au Texas, contre le mur
frontalier. Il y a eu plusieurs actions à New York
à la défense de la dignité pour les travailleurs
migrants essentiels. Le 1er mars, il y a eu une
manifestation devant l'ambassade d'Haïti pour
exiger la fin des expulsions et de l'ingérence
américaine en Haïti.
Manifestation à l'ambassade d'Haïti à New York
le 1er mars 2021
Manifestation contre les expulsions à New York
le 15 février 2021
Manifestation contre l'Immigration and Customs
Enforcement (ICE) anti-immigrant
à New York le 6 février 2021
Manifestation à la frontière à El Paso, au
Texas, le 5 février 2021
Des actions ont lieu le premier de chaque mois
pour exiger que cessent les évictions et demander
un moratoire sur les loyers ou leur annulation
pure et simple alors que l'itinérance continue
d'augmenter à cause de la mauvaise gestion de la
pandémie et des graves conséquences de l'offensive
antisociale. Les campements de sans-abris
continuent d'être protégés par des activistes et
la communauté alors que la police et les
municipalités tentent de forcer les gens à quitter
les lieux et de raser les campements au bulldozer.
Plus de 300 repas ont été distribués aux victimes
d'itinérance au parc Abolition, dans la ville de
New York.
Manifestation contre les évictions à Kansas City
le 1er janvier 2021 (à gauche) et campagne pour le
logement à Dallas, au Texas, également le 1er
janvier 2021
Plus de 300 repas sont distribués aux sans-abris
dans le parc Abolition, à New York, le 19 février
2021
La revendication d'un changement de direction de
l'économie revêt de nombreuses formes. Des actions
partout au pays ont été organisées en appui aux
travailleurs d'Amazon en Alabama qui luttent pour
le droit de se syndiquer. Plusieurs communautés
exigent un salaire minimum de 15 dollars l'heure
et la dignité pour les travailleurs essentiels de
l'alimentation. Une manifestation a eu lieu le 1er
février sur Wall Street pour exiger que les riches
soient taxés. Le 10 février, des chauffeurs de
taxi ont bloqué le Brooklyn Bridge pour exiger des
mesures d'aide pour les dettes encourues pour
l'obtention d'un permis.
Photo du haut: rassemblement en appui aux
travailleurs d'Amazon à Birmingham, en Alabama, le
6 février 2021. Photo du bas: rassemblement à New
York le 20 février 2021
Les chauffeurs de taxi de la ville de New York
ferment le pont de Brooklyn le 10 février 2021.
Des manifestants ont mené des actions contre la
ligne 3 de l'oléoduc Enbridge. Des actions ont eu
lieu devant la Chase Bank pour exiger de celle-ci
qu'elle annule un prêt de 2,2 milliards de dollars
destinés au projet. Les défenseurs de l'eau ont
sans cesse entravé la production en occupant des
chantiers de construction ou en s'enchaînant à de
l'équipement. Le 3 mars 1991, le tout premier
oléoduc de la ligne 3 d'Enbridge a été la cause du
plus grand déversement terrestre en Amérique du
Nord – 1,7 million de gallons de bitume brut ont
pollué la rivière Prairie, un affluent de la
rivière Mississippi. Pour commémorer cette
tragédie et poursuivre leur résistance à la
nouvelle ligne 3, les défenseurs de l'eau se sont
rassemblés près des lieux du déversement.
Manifestations contre la ligne 3 du pipeline
Enbridge au Minnesota en février et mars
(Photos: T. Longway, S. Dowd,
B. Gutenschwage, S. Chun, A. Iwataki, J.
Burns, A. Marinaccio, CPD Action, N.
Aristizabal, theAfroLegalise, Black Alliance
for Peace, The Indypendent, bbuuddii, BAmazon
Union, NYC Protest Updates, NY Taxi Workers,
Giniw Collective, Resist Line 3, Unicorn Riot)
Avec le procès de Derek Chauvin, un de ceux
responsables de la mort George Floyd, la question
des morts aux mains des policiers sur une base
raciste et leur impunité est présente dans
l'esprit de plusieurs. Il est largement reconnu
que même si dans ce cas il y a une condamnation,
les problèmes du racisme d'État subsisteront, y
compris la brutalité policière et les meurtres,
l'incarcération de masse raciste, l'inégalité dans
l'emploi, le logement, l'éducation et le manque de
responsabilité.
La décision
récente de ne pas porter d'accusation pour la mort
de Daniel Prude aux mains de la police à
Rochester, New York – un autre Afro-Américain
retenu au sol et étouffé, cette fois avec un sac
sur la tête, dont le décès a été déclaré un
homicide – met en évidence que la grande majorité
de ces morts aux mains de la police restent
impunies. Même la procureure générale de New York
a admis que les lois actuelles sur la force
meurtrière, qui accordent l'immunité à la police,
« ont créé un système qui a complètement et
abjectement failli en ce qui concerne M. Prude et
tant d'autres avant lui ». Elle a déclaré qu'une
réforme sérieuse du « système de justice pénale
dans son ensemble » était nécessaire.
Ce n'est pas un problème d'individus racistes,
mais de tout un système raciste qui est inégal de
haut en bas. Cette réalité fait partie des
conséquences de l'arrêt Dred Scott, la
décision de la Cour suprême du 6 mars 1857 rendue
peu avant le déclenchement de la guerre civile en
1860. L'arrêt dit essentiellement que les
Afro-Américains n'ont aucun droit et peuvent être
sommairement réduits en esclavage et exécutés sans
qu'ils aient droit à quelque recours devant les
tribunaux.
Dred Scott était un esclave qui a été emmené par
son propriétaire d'esclaves pour résider dans
l'État non esclavagiste de l'Illinois et dans ce
qui était alors le territoire du Wisconsin où le
compromis du Missouri de 1820 interdisait
l'esclavage. Scott a vécu au Wisconsin avec son
propriétaire d'esclaves pendant plusieurs années,
avant d'être contraint de retourner avec lui dans
le Missouri, un État esclavagiste. Le propriétaire
d'esclaves, le Dr John Emerson, est décédé. Scott
a alors poursuivi sa veuve pour obtenir sa liberté
au motif qu'il avait vécu en tant que résident
d'un État et d'un territoire libres. Il a gagné
son procès devant un tribunal inférieur, mais la
Cour suprême du Missouri a infirmé la décision.
Scott a fait appel de cette décision. À cette
époque, son nouveau propriétaire, J.F.A. Sanford,
était un résident de New York. Bien qu'il
s'agissait d'un État non esclavagiste, Scott était
toujours considéré comme sa propriété. L'affaire a
finalement été portée devant la Cour suprême.
L'affaire s'est déroulée à un moment où une
bataille acharnée se développait pour savoir si de
nouveaux États qui entraient dans l'Union
pourraient permettre au système de travail asservi
d'exister. La lutte reflétait à la fois le
compromis avec l'esclavage inscrit dans la
Constitution et la bataille qui s'annonçait entre
la puissance esclavagiste et tous ceux qui en
faisaient partie, comme les expéditeurs du Nord,
et le pouvoir et le règne de ceux qui faisaient
appel au système du « travail libre ». Cette lutte
a éclaté en guerre civile violente en 1860. La
décision Dred Scott de 1857 avait pour
but de prévenir la guerre tout en maintenant le
statut des Afro-Américains en tant que
non-personnes sujettes à la mort civile.
Scott a soutenu devant la Cour suprême qu'il
devrait pouvoir intenter une action en justice
pour sa liberté et la faire reconnaître
légalement. Le tribunal a statué qu'en tant
qu'Afro-Américain, il ne pouvait en aucun cas
avoir son mot à dire devant le tribunal. Selon le
tribunal, il n'avait aucun statut en tant qu'être
humain et ne pourrait jamais en avoir - son statut
était celui d'être civilement mort. Selon eux, sa
cause ne pouvait même pas être entendue car il
n'avait aucun statut, aucun recours juridique.
La base est la même en ce qui concerne les
exécutions aux mains de la police – que votre cas
ne sera jamais entendu. La mort civile aux
États-Unis pour les Afro-Américains signifie
littéralement la mort de centaines de personnes
chaque année. Alors que plusieurs affirment que Dred
Scott a été résolu pendant la guerre civile
et les XIIIe et XVe amendements à la Constitution
qui ont suivi, la réalité demeure que les
exécutions sommaires par la police sont
considérées comme légitimes et les victimes sont
sujettes à la mort civile; elles sont considérées
comme « en dehors de la loi », c'est-à-dire des «
hors-la-loi », ce qui en fait des « proies faciles
».
Aujourd'hui,
des arguments sont mis de l'avant selon lesquels
le problème vient de quelques policiers ou groupes
de suprémacistes blancs. Cela détourne l'attention
du problème principal qui est que la sécurité
nationale des États-Unis est basée sur le pouvoir
de police, un gouvernement de pouvoirs de police.
Ceux qui sont exécutés n'ont aucun statut. Quels
que soient les droits civils qui étaient
présumément les leurs à un moment donné ou qu'ils
étaient censés avoir, et quels que soient les
arguments en faveur des droits civils, ceux-ci
sont en train d'être éliminés au nom de la
sécurité nationale.
Un autre argument qui est mis de l'avant pour
détourner l'attention du coeur de la question est
l'affirmation selon laquelle la mort de George
Floyd aux mains de la police est un enjeu
particulier lié à la police et non à un
arrangement constitutionnel fondamental soutenu
par le cas Dred Scott et depuis, avec son
compromis entre la démocratie et l'oligarchie
financière aux dépens du peuple. Ou comme l'a dit
James Madison dans ses arguments en faveur de la
Constitution, qu'il a appelés la défense de
l'oligarchie contre la « populace », la majorité,
ceux qui sont sans propriété. De toute évidence,
sur la base d'un précédent de la Cour suprême, les
dirigeants peuvent prétendre qu'ils ne suivent
plus l'arrêt Dred Scott, mais l'histoire
et l'expérience du peuple disent quelque chose de
différent. La conséquence de Dred Scott
signifie qu'un grand nombre de personnes se voient
refuser à perpétuité l'égalité devant la loi.
Comme les gens de Minneapolis, Rochester,
Portland, Seattle, Louisville, Washington et
partout aux États-Unis l'ont répété à maintes
reprises, « Assez c'est assez ! » Nous avons
atteint la limite et notre combat est pas de
compromis avec l'oligarchie financière. Notre
combat est pour la démocratie et pour investir le
peuple du pouvoir, où tous les membres de la
société sont égaux en vertu de leur appartenance,
leurs droits sont garantis et ceux qui les violent
sont tenus de rendre des comptes.
Pas d'accusations portées dans le cas de la mort
de Daniel Prude aux mains de la police sur une
base raciste
Aucune accusation ne sera portée pour la mort
d'un homme de New York qui a été vu sur des images
de la caméra du policier, retenu au sol et
étouffé, avec un sac sur la tête.
La procureure générale de New York, Letitia
James, a annoncé le 23 février qu'un grand jury
avait voté pour ne mettre en accusation aucun des
policiers de Rochester impliqués dans la mort aux
mains de la police de l'Afro-américain Daniel
Prude le 30 mars 2020. Comme dans le cas de
plusieurs autres morts aux mains de la police,
Prude était en proie à une crise de santé mentale.
Il était dehors en hiver sans vêtements et
clairement sans armes. Plutôt que de l'aider de
manière non violente, la police l'a cloué au sol
avec un sac sur la tête et l'a maintenu ainsi. Des
images de la caméra corporelle, publiées non par
des policiers, mais par la famille de Prude en
septembre 2020, l'ont montré semblant perdre
connaissance alors qu'il était épinglé au sol. Les
policiers l'ont finalement étouffé, comme cela
s'est produit avec Eric Garner, George Floyd et
d'autres. La mort de Prude a été qualifiée
d'homicide, mais, comme d'habitude, aucune
accusation n'a été portée contre la police.
La procureure générale Letitia James a admis que
la mort aux mains de la police n'était pas
justifiée et que le système avait échoué en ce qui
concerne Daniel Prude et plusieurs autres. Elle a
déclaré : « Daniel Prude était en proie à une
crise de santé mentale et ce dont il avait besoin,
c'était de la compassion, des soins et de l'aide
de professionnels qualifiés. Au lieu de cela,
tragiquement, il n'a reçu aucune de ces choses ».
Elle a ajouté que les lois actuelles sur la force
meurtrière - qui accordent l'immunité aux
policiers qui prétendent, sans preuve, que leur
vie était menacée - « ont créé un système qui a
complètement et abjectement échoué en ce qui
concerne M. Prude et tant d'autres avant lui ».
Elle a dit qu'une réforme sérieuse était
nécessaire sur « le système de justice pénale dans
son ensemble ».
Étant donné les morts continues aux mains de la
police sans inculpation dans la grande majorité
des cas et encore moins de condamnations, peu de
gens pensent que les paroles de James se
traduiront par des actes ou que le gouvernement à
quelque niveau que ce soit soutiendra les
changements exigés. Ceux-ci comprennent le
contrôle communautaire de la police et des
budgets, le définancement et la démilitarisation,
la suppression des lois sur la force meurtrière et
la responsabilité de haut en bas, la fin de la
criminalisation des manifestations et de la
pauvreté. La résistance a montré que la justice et
l'égalité viendront du peuple qui aura le pouvoir
de décider.
Kathleen Chandler est la secrétaire générale
de l'Organisation marxiste-léniniste des
États-Unis.
Manifestation à Minneapolis quelques jours après
que George Floyd a été tué, le 28 mai 2020
Le procès de l'ancien officier de police de
Minneapolis Derek Chauvin pour la mort de George
Floyd aux mains de la police, le 25 mai 2020, doit
débuter le 8 mars. Il est accusé de meurtre au
deuxième degré et d'homicide involontaire, ce qui
le rend passible d'une peine de 40 années de
prison. Des vidéos et des photos montrent l'assaut
brutal qui a causé la mort de George Floyd, alors
que Derek Chauvin tient son genou sur le cou de
George Floyd pendant neuf minutes et que celui-ci,
en train d'agoniser, crie « je ne suis pas capable
de respirer ».
Plusieurs
considèrent qu'une accusation de meurtre au
premier degré, qui requiert l'intention, serait
appropriée étant donné que Chauvin a persisté même
après que Floyd soit devenu silencieux et ait
arrêté de respirer. Deux autres officiers ont aidé
à le maintenir couché sur le ventre alors qu'un
autre gardait à distance les gens qui demandaient
que cesse cet assaut brutal. La Cour d'appel de
Minnesota a statué le 6 mars qu'une cour
inférieure doit reconsidérer l'ajout d'une
accusation de meurtre au troisième degré contre
Chauvin. Cela pourrait reporter le début du
procès.
Dans le cadre du mouvement national actuel pour
réclamer la justice et la responsabilité, des
manifestations réclamant justice pour George Floyd
ont été organisées dans au moins 17 États le
samedi 6 mars, dont la Californie, la Floride, la
Géorgie, le Massachusetts, New York, l'Ohio,
l'Oregon, le Texas, Washington et le Wisconsin.
Des dizaines d'organisations travaillent ensemble
à Minneapolis pour organiser des rassemblements et
des actions similaires devant le palais de justice
du comté de Hennepin.
En dépit de la présence massive de la police, les
manifestants planifient de mener des actions
pendant le procès, qui pourrait durer jusqu'en
avril. Leurs revendications, comme c'est le cas de
celles mises de l'avant dans chaque ville, ne
visent pas uniquement à ce que les procureurs
plaident de façon à faire condamner Chauvin. Leurs
revendications visent à ce que les gens aient un
contrôle beaucoup plus grand sur les budgets et
les départements de la police, ce qui comprend le
définancement et la démilitarisation;
l'élimination du racisme du gouvernement en ce qui
concerne l'incarcération de masse et l'activité
policière à tous les niveaux; la punition de toute
violence et toute mort aux mains de la police et
l'élimination de l'immunité policière pour ces
morts, alors que les policiers déclarent souvent
qu'ils « pensaient » que leur vie était en danger;
et une entière responsabilité pour garantir
l'égalité pour tous. Plusieurs débats ont lieu au
sujet de ce qu'est la sécurité pour le peuple,
laquelle comprend l'élimination de la pauvreté,
les soins de santé, le logement et la défense des
droits de tous.
Alors que les gens prennent position pour les
droits et réclament justice, les représentants de
Minneapolis ont transformé la ville en une zone de
guerre encore plus militarisée que ne l'a été le
Capitole à Washington, pendant et après la
cérémonie d'investiture de Joe Biden comme
président. Environ 3 000 membres de la Garde
nationale, lourdement armés, occupent le
centre-ville. Des véhicules militaires et des
soldats armés surveillent les points de contrôle,
restreignent l'entrée dans la ville et essaient
d'empêcher par la force les gens de se rassembler
et de manifester.
Les employés de bureau du centre-ville de
Minneapolis ont reçu l'ordre de ne pas se rendre
au travail pendant toute la durée du procès.
On rapporte que le gouverneur du Minnesota Tim
Walz a mis de côté un montant de 4,2 millions de
dollars à être dépensé immédiatement pour ajouter
à la présence policière dans la ville de
Minneapolis et un montant additionnel de 35
millions pour payer pour le renforcement de la
présence militaire pendant le procès afin d'«
étouffer l'agitation » selon les mots des médias
américains.
Les accusations initiales ont provoqué une forte
vague de protestation
Le lendemain de la mort de George Floyd, le
département de la police de Minneapolis a congédié
les quatre officiers impliqués. Le 29 mai, le
procureur du comté de Hennepin, Mike Freeman, a
accusé Chauvin uniquement de meurtre au troisième
degré et d'homicide involontaire, ce qui a
provoqué une forte vague de protestation. Dès ce
moment-là, les gens ont réclamé des accusations de
meurtre au premier degré et ils le demandent
encore.
Face aux manifestations grandissantes à l'échelle
des États-Unis contre le racisme policier et les
morts aux mains de la police et pour la justice,
le 3 juin, les procureurs du comté de Hennepin ont
ajouté l'accusation plus sérieuse de meurtre au
deuxième degré contre Derek Chauvin. Ils ont aussi
porté des accusations contre les trois anciens
officiers – Thomas Lane, J. Alexander Kueng et Tou
Thao – mais seulement celles d'avoir aidé et
encouragé un meurtre au deuxième degré.
Si une mort semblable s'était produite impliquant
un groupe de civils, il est plus que probable que
des accusations de meurtre au premier degré
auraient été portées contre tous les officiers.
C'est ce que réclame le peuple non seulement dans
le cas de George Floyd, mais dans tous les cas
semblables de morts aux mains de la police partout
où cela se produit.
Alors qu'un juge avait accepté initialement de
tenir un seul procès pour les quatre accusés, une
décision récente a fait en sorte que Derek Chauvin
subira son procès seul en mars et que les trois
autres officiers impliqués dans la mort violente
de George Floyd subiront leur procès en août. La
raison qui a été donnée est l'espace restreint qui
existe dans la salle d'audience en raison de la
COVID-19. Compte tenu du fait que la même
situation existait lors du jugement précédent, il
semble que la décision représente une tentative de
permettre une condamnation de Chauvin et de porter
des accusations moins sérieuses ou pas
d'accusation du tout contre les autres.
Le procureur général du Minnesota Keith Ellison,
qui dirige la poursuite, a émis une déclaration
dans laquelle il exprime son désaccord avec la
décision de la cour de tenir des procès séparés :
« Nous exprimons respectueusement notre désaccord
avec la décision de la cour de séparer les trois
accusés de l'autre, et avec sa décision sur la
date des procès.... », a dit Keith Ellison dans sa
déclaration. « Comme nous l'avons fait valoir il y
a plusieurs mois, et comme le juge l'a lui-même
indiqué dans son jugement en novembre, nous
croyons que les quatre accusés devraient subir un
procès commun. La preuve contre chacun des accusés
est similaire et les procès multiples pourraient
renouveler le traumatisme des témoins oculaires et
des membres de la famille et accroître de façon
non nécessaire le fardeau sur l'État et la cour et
faire courir le risque de porter préjudice aux
équipes de jurés subséquentes. »
Ellison a réitéré que les procureurs « sont
confiants d'obtenir un verdict de condamnation ».
Plusieurs doutent sérieusement que ce sera le cas
car la poursuite dans des cas semblables laisse
généralement de côté des faits essentiels et les
jurés reçoivent l'instruction d'accepter les
témoignages de la police et l'immunité qui est
accordée à la police. Compte tenu de l'outrage
mondial que cette affaire a suscité, et le travail
d'organisation qui est fait sans relâche, de même
que du désir du gouvernement de donner
l'impression qu'il fait quelque chose en faveur de
la « justice raciale », il est possible qu'une
condamnation soit prononcée, au troisième degré
par exemple. C'est ce que la poursuite a demandé
d'inclure.
On rapporte qu'il existe une division en ce qui
concerne les stratégies de défense parmi les
anciens officiers de police. Le policier recrue
Thomas Laine a eu recours à la vieille
justification, rejetée depuis longtemps, qu'il
avait juste obéi aux ordres. Lane et J.A.
Alexander ont aidé à maintenir George Floyd
immobilisé dans sa position, alors que Tou Thao
observait la situation. Quiconque d'entre eux
aurait pu prévenir le décès, mais ils ont refusé
de le faire.
La défense qui est
utilisée pour les quatre vise à justifier ce qui a
été condamné par le vaste mouvement pour la
justice et l'égalité depuis l'été dernier, soit
que l'État et son pouvoir de police ont le droit
juridique d'avoir recours à la force. Lorsque
l'agent d'un État utilise la force, la violence,
officiellement, n'est pas un crime et ne peut pas
être considérée comme un crime. Selon cet
argument, aucun agent de police ne peut être
déclaré coupable d'un crime parce qu'aucun crime
n'a été commis.
Les Afro-Américains sont particulièrement opposés
à cela. Depuis les jours de l'esclavage, les
Afro-Américains ne sont pas considérés comme des
citoyens ou même comme des personnes et ils n'ont
aucun droit, pas même de porter leur cas en cour
tandis que la police peut les mettre à mort en
toute impunité. George Floyd a été tué alors qu'il
était uniquement soupçonné d'avoir utilisé un faux
billet de vingt dollars.
Biden, les procureurs, la police présentent tous
le problème comme un problème de pommes pourries
et peut-être de quelques mauvais chefs de police,
tandis que le caractère raciste et brutal de
l'activité policière est considéré comme étant
acceptable. Ces positions sont appuyées par des
livres et des films hollywoodiens, comme To
Kill a Mockingbird. Ceux-ci se déroulent
tous selon un script défini : certains officiers
de police sont mauvais alors que d'autres sont
bons; certains administrateurs sont bons et
essaient de se débarrasser des pommes pourries
alors que d'autres leur barrent le chemin. Tout
est utilisé pour détourner l'attention de la
réalité de l'État raciste américain et de ses
arrangements politiques et juridiques d'inégalité.
La réalité des relations humaines qui existent
révèle également ce qui est nécessaire :
l'intensification de la lutte du peuple pour
s'investir politiquement du pouvoir et pour des
institutions démocratiques modernes et des formes
sociales qui lui permettent de discuter et de
décider comment résoudre les problèmes et les
enjeux qui l'affectent et de contrôler les
résultats.
Le peuple américain ne veut rien savoir de ce
scénario usé à la corde de pommes pourries. Les
Américains expriment leurs réclamations en tant
qu'êtres humains, les réclamations que le peuple
est en droit de faire à la société et pour des
arrangements qui bâtissent un corps politique qui
repose sur la reconnaissance du principe que tous
ses membres sont égaux. Ce corps politique doit
définir les droits sur une base nouvelle, des
droits qui vous appartiennent parce que vous êtes
des êtres humains et qui doivent être garantis.
C'est au peuple à décider de ce qui constitue la
justice, pas à ses oppresseurs et aux forces de
l'ordre.
Justice pour George Floyd
! Non à la violence et à l'impunité
policières ! Tous pour l'égalité et la justice
!
(Photos : MN DOT, Venerans
for Peace, D. Krauthammer)
Le 11 mars, cela fera un an que l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) a publié son évaluation
selon laquelle l'épidémie mondiale croissante de
la COVID-19 constituait une pandémie. Le terme
pandémie fait référence à la propagation mondiale
d'une nouvelle maladie. Depuis lors, le monde se
bat pour essayer de maîtriser la maladie. À
l'heure actuelle, les vaccins mis au point et
administrés dans le monde entier constituent une
évolution majeure, certains pays étant mieux lotis
que d'autres. En date du 7 mars, il y a eu 117 202
151 cas de COVID-19 dans le monde et 2 601 840
décès. L'OMS prévient que la pandémie est loin
d'être terminée et que la vigilance continue du
maintien des mesures de sécurité qui se sont
avérées efficaces, telles que le port du masque,
le lavage des mains et la distanciation sociale,
demeurent nécessaires pendant que la vaccination
se répand.
L'OMS explique que « les vaccins sauvent des
millions de vies chaque année. Leur mode d'action
consiste à entraîner et à préparer le système
immunitaire (défenses naturelles de l'organisme) à
reconnaître et à combattre les virus et les
bactéries qu'ils ciblent. Ainsi, si l'organisme se
trouve par la suite exposé à ces mêmes agents
pathogènes, il est immédiatement prêt à les
détruire, ce qui permet de prévenir la maladie. »
Le programme de vaccination du Canada est en
cours avec le nouveau vaccin à dose unique Johnson
& Johnson approuvé pour utilisation par Santé
Canada le 5 mars, en plus des vaccins Moderna,
Pfizer BioNTech et AstraZeneca. Étant donné que
l'économie canadienne n'est pas indépendante ou
fondée sur l'auto-suffisance, l'achat de la
plupart de ces vaccins se fait auprès des grands
monopoles pharmaceutiques aux États-Unis et au
Royaume-Uni, et les calendriers de vaccination
sont basés sur l'approvisionnement en provenance
de l'étranger. Néanmoins, l'empressement du
gouvernement à soutenir les monopoles
pharmaceutiques et sa capacité à emprunter des
fonds privés pour payer signifie que la situation
est bien meilleure dans ce pays que dans de
nombreux pays du monde, malgré les difficultés
auxquelles le peuple est confronté en raison de
l'offensive antisociale. Pour vaincre une pandémie
mondiale et ses effets sur la santé et l'économie,
il faut une réponse mondiale et elle ne peut pas
se fonder sur une bonne capacité financière, qu'il
s'agisse de l'accès aux équipements de protection
individuelle des travailleurs de la santé ou de
l'accès aux vaccins.
La portée des vaccins en cours de développement
et leur utilisation dans le monde n'est pas
appréciée au Canada, car l'attention se concentre
sur les vaccins fabriqués aux États-Unis ou au
Royaume-Uni. Dans le cas du vaccin russe Spoutnik
V, par exemple, des tentatives sont faites pour
semer le doute sur son évaluation clinique et son
efficacité. Cependant, le journal médical
britannique The Lancet a fait état le 2
février d'un essai rendu à la phase trois de
Spoutnik V, déclarant : « Les résultats de l'essai
montrent un effet protecteur fort et cohérent dans
tous les groupes d'âge des participants ».
L'article conclut en disant : « Le développement
du vaccin Spoutnik V a été critiqué pour sa
précipitation inconvenante, ses coupures de coin
et son absence de transparence. Mais le résultat
rapporté ici est clair et le principe scientifique
de la vaccination est démontré, ce qui signifie
qu'un autre vaccin peut se joindre maintenant au
combat pour réduire l'incidence de la COVID-19. »
L'Agence européenne des médicaments a annoncé le 4
mars qu'elle avait entamé un examen continu de
Spoutnik V, un processus conçu pour accélérer une
évaluation en période d'urgence.
Pendant ce temps, le 3 mars, le vaccin cubain
Soberana 02 est devenu le premier vaccin
d'Amérique latine et des Caraïbes à atteindre les
essais de phase trois – en cours à Cuba, en Iran
et au Venezuela – la dernière étape avant
l'approbation d'un vaccin. Il s'agit d'un
développement particulièrement important, étant
donné que Cuba a connu une forte augmentation des
infections, passant de 12 056 le 1er janvier à 53
308 le 4 mars en raison des conditions difficiles
auxquelles Cuba est confronté en raison du blocus
brutal de l'île par les États-Unis[1]. Soberana 02
est développé par l'Institut Finlay des vaccins à
La Havane et est l'un des quatre vaccins candidats
développés par Cuba. Soberana 02 nécessite deux
doses administrées à deux semaines d'intervalle et
Cuba prévoit de produire 100 millions de doses de
son Soberana 02 cette année, en utilisant 20 à 30
millions de doses sur le marché intérieur, le
reste devant être exporté à un coût légèrement
supérieur à d'autres pays qui en ont cruellement
besoin.
Le développement de vaccins en dehors des
États-Unis et du Royaume-Uni est important pour
surmonter la distribution inégale des vaccins dans
le monde. L'Associated Press a rapporté le 2 mars
que la Chine « a promis environ un demi-milliard
de doses de ses vaccins à plus de 45 pays, selon
un décompte pays par pays de l'Associated Press.
Avec seulement quatre des nombreux fabricants de
vaccins chinois affirmant qu'ils sont capables de
produire au moins 2,6 milliards de doses cette
année, une grande partie de la population mondiale
finira par être inoculée non pas avec les vaccins
occidentaux sophistiqués dont l'efficacité fait la
une des journaux, mais avec les modestes
injections faites de manière traditionnelle en
Chine. »
Les vaccins présentement approuvés et distribués
Chaque vaccin est évalué et approuvé par chaque
pays. The Regulatory Affairs Professional Society
(Société des affaires réglementaires et
professionnelles) rapporte qu'en date du 4 mars,
il y a 13 vaccins approuvés et utilisés à
l'échelle mondiale. :
1. Comirnaty : un vaccin à base d'ARNm
créé par Pfizer (États-Unis) et BioNTech
(Allemagne).
2. Vaccin de Moderna contre la COVID-19 :
vaccin à base d'ARNm créé par Moderna aux
États-Unis.
3. Vaccin d'AstraZeneca contre la COVID-19 et
Covishield (fabriqué par Serum Institute of
India) : vaccin dont les ingrédients
médicinaux sont le vecteur viral à adénovirus
développé par AstraZeneca et l'Université d'Oxford
au Royaume-Uni.
4. Sputnik V : vaccin à base de vecteur
adénoviral recombinant, développé par le
Gamaleya Research Institute et Acellena Contract
Drug Research and Development en Russie.
5. CoronaVac : vaccin viral inactivé
développé par Sinovacin en Chine.
6. BBIBP-CorV : vaccin inactivé développé
par l'Institut de produits biologiques de Pékin et
le Groupe pharmaceutique national de la Chine
(Sinopharm).
7. JNJ-78436735 (anciennement Ad26.COV2.S) :
un vaccin à base de vecteur viral non répliquant
développé par Janssen Vaccines (Johnson &
Johnson) au Pays-Bas et aux États-Unis.
8. EpiVacCorona : un vaccin à base de
sous-unités développé par le Centre de recherche
budgétaire de l'État fédéral en virologie et en
biotechnologie, en Russie.
9. Convidicea (Ad5-nCoV) : vaccin à base
de vecteur adénoviral (de type 5) développé par
CanSino Biologics en Chine.
10. Covaxin : vaccin inactivé développé
par Bharat Biotech et ICMR en Inde.
11. Sans nouveau nom : vaccin inactivé,
développé par l'institut Wuhan de produits
biologiques et Sinopharm.
12. CoviVac : vaccin inactivé, développé
par le Centre fédéral Chumakov de recherche et
développement scientifique pour les produits
immunitaires et biologiques en Russie.
13. ZF2001 : vaccin recombinant à base
d'ADN, développé par Anhui Zhifei Longcom
Biopharmaceutical et l'Institut de microbiologie
de l'Académie chinoise des sciences, en Chine et
en Ouzbekistan.
Les vaccins au stade des essais cliniques
Dans son rapport du 2 mars, l'OMS mentionne dans
« Contexte du développement de nouveaux candidats
vaccins à l'échelle mondiale » qu'il y a
présentement 76 vaccins au stade de développement
clinique, ce qui signifie qu'ils sont à
différentes phases des essais sur des humains et
182 en développement préclinique, ce qui signifie
qu'ils sont testés sur des animaux.
L'OMS explique : « En général, de nombreux
vaccins candidats feront l'objet d'une évaluation
avant d'être considérés comme sûrs et efficaces.
Par exemple, sur l'ensemble des vaccins qui sont
étudiés chez les animaux de laboratoire et en
laboratoire, environ 7 sur 100 seront considérés
comme suffisamment efficaces pour passer au stade
des essais cliniques chez l'homme. Sur les vaccins
qui parviennent à l'étape des essais cliniques,
seul un sur cinq aboutit à un succès. Le fait
d'avoir plusieurs vaccins différents en cours de
développement augmente les chances de trouver un
ou plusieurs vaccins efficaces et sûrs pour les
populations prioritaires visées. »
Le contexte vaccinal de l'OMS note également que
les 76 vaccins au stade clinique sont basés sur
une gamme de 10 platesformes différentes,
énumérées ci-dessous :
1. Sous-unité à protéine : « Un vaccin
sous-unité n'utilise que les parties très
spécifiques (les sous-unités) d'un virus ou d'une
bactérie que le système immunitaire doit
reconnaître. Il ne contient pas le microbe en
entier et n'utilise pas un virus sûr comme
vecteur. Les sous-unités peuvent être des
protéines ou des sucres. La plupart des vaccins
figurant dans le calendrier d'administration
pendant l'enfance sont des vaccins sous-unité,
protégeant les individus contre des maladies
telles que la coqueluche, le tétanos, la diphtérie
et la méningite à méningocoque. » (OMS)
2, 3. À vecteur viral(non répliquant
et réplicant - Vvnr et VVr ) : « Ce type de
vaccin utilise un virus sûr pour fournir des
sous-parties spécifiques – appelées protéines – du
germe voulu afin qu'il puisse déclencher une
réponse immunitaire sans provoquer de maladie.
Pour ce faire, les instructions pour la
fabrication de ces fragments particuliers de
l'agent pathogène voulu sont injectées dans un
virus sûr. Le virus sûr sert alors de plateforme
ou de vecteur pour relâcher la protéine dans
l'organisme. La protéine déclenche la réponse
immunitaire. Le vaccin contre Ebola est un vaccin
à vecteur viral et ce type de vaccin peut être
développé rapidement. » (OMS) « Les vaccins à
vecteur viralrépliquant produisent
également de nouvelles particules virales dans les
cellules qu'ils infectent, qui infectent ensuite
de nouvelles cellules qui fabriquent également
l'antigène du vaccin. » (Gavi, the Vaccine
Alliance)
4, 5. VVr ou VVnr sur des cellules présentant
un antigène : « Un antigène est une
macromolécule naturelle ou synthétique qui,
reconnue par des anticorps ou des cellules du
système immunitaire d'un organisme, est capable de
déclencher chez celui-ci une réponse immunitaire.
» (Wikipedia) Dans le cas des vaccins contre la
COVID-19, des cellules artificielles présentant
l'antigène sont utilisées pour activer la réponse
immunitaire du corps.
6. Virus inactivé : « La première
façon de fabriquer un vaccin est de prendre le
virus ou la bactérie porteur de la maladie, ou un
très semblable à celui-ci, et de l'inactiver ou de
le tuer à l'aide de produits chimiques, de chaleur
ou de rayonnements. Cette méthode utilise une
technologie qui a fait ses preuves chez l'homme –
en effet, c'est ainsi que sont fabriqués les
vaccins contre la grippe et la poliomyélite – et
les vaccins peuvent être fabriqués à une échelle
raisonnable » (OMS)
7. Virus vivant atténué : « Un vaccin
vivant atténué utilise une version vivante mais
affaiblie du virus ou une version très similaire.
Le vaccin
antirougeoleux-anti-ourlien-antirubéoleux (ROR) et
le vaccin contre la varicelle et le zona sont des
exemples de ce type de vaccin. Cette méthode
utilise une technologie similaire au vaccin
inactivé et peut être fabriquée à grande échelle.
Cependant, ce type de vaccins ne convient pas aux
personnes dont le système immunitaire est
affaibli. » (OMS)
8, 9. ADN et ARN : « Contrairement aux
méthodes qui utilisent un microbe en entier
affaibli ou mort ou des parties d'un microbe, un
vaccin à base d'acides nucléiques utilise
simplement un fragment de matériel génétique qui
fournit les instructions pour des protéines
spécifiques, et non pas le microbe en entier.
L'ADN et l'ARN sont les instructions que nos
cellules utilisent pour fabriquer des protéines.
Dans nos cellules, l'ADN est d'abord transformé en
ARN messager, qui est ensuite utilisé comme modèle
pour fabriquer des protéines spécifiques.
« Un vaccin à base d'acides nucléiques fournit un
ensemble spécifique d'instructions à nos cellules,
que ce soit sous forme d'ADN ou d'ARNm, pour que
celles-ci fabriquent la protéine spécifique que
nous souhaitons que notre système immunitaire
puisse reconnaître et combattre. » (OMS)
10. Particules pseudo-virales : « [Les
particules pseudo-virales] imitent la structure
originale des virus, leur permettant d'être
facilement reconnues par le système immunitaire.
Par contre, elles sont exemptes de matériel
génétique viral, elles sont donc non infectieuses
et incapables de se reproduire. » (Medicago) Ces
vaccins fonctionnent de la même manière que les
vaccins sous-unité.
La monopolisation des vaccins par les pays les
plus riches du monde
COVAX, une initiative internationale chargée
d'assurer un accès plus équitable aux vaccins
COVID-19, a réussi à faire son premier envoi de
600 000 injections le 24 février au Ghana. COVAX
vise à corriger le déséquilibre de l'offre en
concluant des accords qui envoient gratuitement
des vaccins aux pays à faible revenu. Malgré les
nouvelles promesses de soutien de certains pays,
COVAX a encore besoin de près de 23 milliards de
dollars pour atteindre son objectif de vacciner 20
% des pays participants d'ici la fin de l'année.
Cependant, le directeur de l'OMS, le Dr
Ghebreyesus, a déclaré lors d'un point de presse
du 22 février que le manque de fonds n'était pas
son seul défi. Les accords entre les pays riches
et les sociétés pharmaceutiques menacent
d'absorber l'approvisionnement mondial en vaccins,
réduisant ainsi l'accès de COVAX, a-t-il déclaré.
« S'il n'y a pas de vaccins à acheter, l'argent
n'a aucune valeur », a-t-il dit.
Dans un article paru le 26 février dans Science
News, Jonathan Lambert dénonce la
monopolisation des vaccins :
« Des mois avant même que le premier vaccin
contre la COVID-19 ne soit approuvé, les pays
riches se sont efforcés d'obtenir des centaines de
millions de doses anticipées pour leurs citoyens.
À la fin de 2020, le Canada a acheté 338 millions
de doses, suffisamment pour inoculer quatre fois
leur population. Le Royaume-Uni a mis la main sur
suffisamment de doses pour couvrir une population
trois fois sa taille. Les États-Unis ont réservé
plus de 1,2 milliard de doses et ont déjà vacciné
environ 14 % de ses habitants.
« C'est une histoire radicalement différente pour
les pays moins riches. Plus de 200 pays doivent
encore administrer une seule dose. Seulement 55
doses au total ont été délivrées parmi les 29 pays
aux revenus les plus faibles, tous en Guinée.
Seuls quelques pays d'Afrique subsaharienne ont
lancé des programmes de vaccination systématique.
L'article cite le directeur de l'OMS, le dr
Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui dit : « Le monde
est au bord d'un échec moral catastrophique – et
le prix de cet échec se comptera en vies et en
moyens de subsistance sacrifiés dans les pays les
plus pauvres du monde. »
« De telles inégalités flagrantes ne soulèvent
pas seulement des questions morales d'équité. La
demande de vaccins dépassant toujours largement
l'offre, une distribution déséquilibrée pourrait
également prolonger la pandémie, alimenter
l'évolution de nouvelles variantes qui
potentiellement échappent aux vaccins et faire
plomber autant les économies des pays riches.et
pauvres - vaccinés et non vaccinés. [...]
(Source : Duke Global Health
Innovation Center, World Bank)
« COVAX essaie de niveler les chances pour
l'accès aux vaccins - mais avec un succès limité
jusqu'à présent. Il y a beaucoup d'obstacles,
allant de l'obtention de doses rares à l'assurance
que les pays disposent de l'infrastructure pour
les gérer. Cela pourrait signifier équiper
certains pays de réfrigérateurs des plus
ultra-froids pour entreposer les vaccins afin de
réorganiser les programmes de vaccination de masse
conçus pour les enfants afin qu'ils le soient
également pour les adultes. « Une distribution
équitable nécessitera beaucoup plus que la simple
sécurisation des vaccins », déclare Angela Shen,
experte en santé publique au Children's Hospital
du Centre d'éducation sur les vaccins à
Philadelphie.
« Trois puissances mondiales de la santé publique
mènent l'initiative internationale : l'Alliance
mondiale pour les vaccins et la vaccination,
l'Organisation mondiale de la santé et la
Coalition pour les innovations en matière de
préparation aux épidémies. COVAX utilise des fonds
provenant de gouvernements et d'organisations
caritatives pour acheter des doses aux sociétés
pharmaceutiques et les distribuer gratuitement
pour les pays à faible revenu.
« Pour commencer, COVAX prévoit distribuer 330
millions de doses aux pays à faible revenu au
cours du premier semestre, suffisamment pour
vacciner, en moyenne, 3,3 % de chaque population.
Entre-temps, d'ici juin, de nombreux pays riches
seront en bonne voie de vacciner la plupart de
leurs populations.
« Au total, COVAX affirme avoir réservé 2,27
milliards de doses à ce jour, suffisamment pour
vacciner 20 % des populations de 92 pays à faible
revenu d'ici la fin de l'année. En fait, atteindre
cet objectif dépend des levées de fonds de 37
milliards de dollars, et COVAX n'est même pas
encore à mi-chemin. Le 19 février, plusieurs pays,
dont les États-Unis et l'Allemagne, se sont
engagés à contribuer 4,3 milliards de dollars
supplémentaires à l'effort. Pourtant, COVAX est à
court de près de 23 milliards de dollars. [...]
« Même si COVAX atteint son objectif cette année,
ces pays seront loin d'atteindre l'immunité
collective, le seuil auquel suffisamment de
personnes sont immunisées contre un agent
pathogène pour ralentir sa propagation au sein de
la population. Les estimations pour atteindre
cette immunité collective vont de 60 à 90 % d'une
population.
« ‘De nombreux pays à faible revenu n'auront pas
de vaccination généralisée avant 2023 ou 2024, car
ils ne peuvent pas recevoir les doses, dit Yamey
[Gavin Yamey, expert en matière de politique de
santé publique mondiale à l'Université Duke].
Cette inégalité est due à la thésaurisation des
doses par les pays riches, et que l'approche de
moi-d'abord et seulement moi va finalement à
l'encontre de leurs intérêts à long terme.' »
Un article publié en février dans Bureau of
Investigative Journalism illustre l’obstacle
inquiétant jeté sur le chemin des pays d'Amérique
latine durement touchés par la pandémie et qui
tentent d'acquérir les vaccins dont ils ont
désespérément besoin[1].
Intitulé « ‘Pris en otages’ » : Pfizer exige des
gouvernements de mettre en péril les actifs de
l'État pour conclure un accord pour obtenir des
vaccins », l'article raconte que le géant
pharmaceutique américain demande aux gouvernements
de mettre les actifs souverains du pays –
qui pourraient inclure les réserves de la
banque fédérale, les bases militaires – comme
garantie contre le coût de toute poursuite
future en justice que les citoyens pourraient
intenter contre l'entreprise. Cela s’appliquait
non seulement aux poursuites civiles visant des
effets indésirables du vaccin, mais à tout acte de
négligence, de fraude ou de malveillance de la
part de l’entreprise, indique l’article. « C'était
une demande extrême que je n'avais entendue que
lorsque la dette extérieure devait être négociée,
mais à la fois dans ce premier et ce dernier cas,
nous les avons immédiatement rejetées », a déclaré
un responsable argentin. La même demande a été
faite au Brésil, que le ministère de la Santé a
qualifié d’« abusif ». Finalement, les deux
gouvernements ont fait preuve de fermeté et ont
dit non aux conditions à prendre ou à laisser de
Pfizer. Le Brésil compte le troisième plus grand
nombre de cas au monde et l'Argentine le
douzième.
D'autres pays qui ont accepté les conditions de
Pfizer les ont gardées secrètes car ils étaient
tenus de signer un accord de confidentialité. Un
responsable d'un de ces pays dont le nom n’est pas
mentionné a qualifié les demandes de Pfizer
de « harcèlement de haut niveau » et a déclaré que
le gouvernement avait l'impression qu'il était «
pris en otage ». Le responsable a déclaré que
pendant les négociations, un vendeur de
l'entreprise a dit des choses comme « Achetez
plus, vous allez tuer des gens, des gens vont
mourir à cause de vous. » Face au refus sans
précédent « non négociable » de Pfizer d'être tenu
responsable de quoi que ce soit, le responsable a
ajouté un délai de trois mois pour parvenir à un
accord, repoussant le pays encore plus loin dans
la file d'attente pour l'approvisionnement limité
de son vaccin.
Les auteurs de l'article notent qu'en plus de sa
tentative de forcer les gouvernements à assumer
les coûts de toute poursuite en justice intentée
pour des questions qui relèvent clairement de sa
propre responsabilité, Pfizer avait déjà une
grande partie de ses travaux de recherche et
développement couverts par un financement
gouvernemental: son partenaire BioNTech a reçu 445
millions de dollars du gouvernement allemand et le
gouvernement des États-Unis a accepté de
pré-commander 100 millions de doses pour près de 2
milliards de dollars avant même que le vaccin
n'entre dans les essais de phase trois -
clairement une entreprise pour payer les
riches à toutes les étapes.
L'Alliance bolivarienne pour les peuples de
notre Amérique approuve le plan d'action contre la
COVID-19
Dans une allocution à une réunion virtuelle du
secteur de la santé du Conseil social de
l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre
Amérique - Traité sur le commerce des peuples
(ALBA-TCP) qui s'est tenue le 19 janvier, la
secrétaire exécutif, Sacha Llorenti de Bolivie a
déclaré que, bien que des institutions
internationales telles que l'OMS ont averti que
seule la solidarité garantira le succès de la
lutte contre le COVID-19, le système néolibéral a
tenté de faire face à la pandémie en suivant les
règles du marché[2].
Les résultats de cette situation peuvent être
clairement visibles, a-t-il dit, en ce qui
concerne les vaccins jusqu'ici rendus disponibles
au niveau international, 95 % d'entre eux étant
entre les mains de dix pays seulement. Il a
déclaré que les pays riches stockaient des vaccins
et a demandé : « Qui décide où va le vaccin ?
C'est le marché qui décide. Celui qui paie le plus
se fait vacciner plus tôt. Les plus riches se font
vacciner en premier. Ceux qui peuvent se le
permettre se font vacciner. » Avec le marché aux
commandes, même les travailleurs de la santé les
plus vulnérables ne peuvent pas se faire vacciner
en premier.
La réunion a approuvé un plan d'action conjoint
fondé sur les principes de la solidarité
internationale. Ce plan d'action montre ce qui
peut être réalisé lorsque la solidarité
internationale est le facteur de motivation.
L'un de ses éléments clés est l'institution d'un
pont aérien humanitaire utilisant la compagnie
aérienne nationale vénézuélienne CONVIASA pour le
transfert de vaccins, de personnel médical, de
médicaments et de fournitures médicales afin
d'aider les pays membres de l'ALBA-TCP dans la
lutte contre la COVID-19.
Une autre décision importante a été la création
d'un Fonds humanitaire pour mettre en place une
Banque de médicaments et de vaccins afin de
contribuer à améliorer l'accès aux fournitures
médicales, aux tests rapides et aux tests ACP,
visant notamment à aider les membres de l'ALBA-TCP
dans les Caraïbes orientales. Une première étape
fournira un million de dollars pour aider ces
petits États insulaires à conclure des
négociations avec des entreprises et des pays
tiers pour l'achat de vaccins. Dans un deuxième
temps, un autre million de dollars sera mis à leur
disposition pour leur permettre d'accéder aux
fournitures médicales et aux tests de diagnostic.
Les autres accords conclus comprennent :
- accélérer l'échange des bonnes pratiques de
lutte contre la COVID-19, relatives aux mesures et
traitements mis en oeuvre par les systèmes de
santé des pays membres;
- renforcer la participation des pays de
l'ALBA-TCP dans les processus de négociation
existants pour le développement d'un mécanisme
plus efficace et plus efficient d'achat conjoint
de vaccins et de médicaments;
- promouvoir la recherche de ressources
financières et humaines accrues pour la lutte
contre la pandémie, ainsi que le transfert de
technologie et la diffusion d'informations
scientifiques et techniques entre les pays
membres;
- renforcer la coordination entre la santé et
l'enseignement supérieur pour la gestion des
programmes de formation des professionnels dans
divers domaines cliniques et de santé publique;
- renforcer la capacité de réponse des services
hospitaliers à travers la réhabilitation de leurs
infrastructures et la réorganisation et
l'augmentation des services liés à la COVID-19;
- faire progresser la couverture universelle et
complète des services de soins pour les cas de
COVID-19, en mettant l'accent sur la détection
précoce, le diagnostic rapide, l'isolement
immédiat et le traitement en temps opportun;
- s'assurer que les mécanismes de financement et
d'allocation des ressources mettent en oeuvre des
plans et des projets liés à la pandémie selon les
principes du commerce équitable, de la
complémentarité, de l'intégration et de la
solidarité;
L'accent a également été mis sur la nécessité de
soutenir l'OMS afin que les États membres de
l'ALBA-TPC aient un accès équitable aux vaccins,
et sur la constitution d'un inventaire des
laboratoires publics et des producteurs
biologiques en Amérique latine et dans les
Caraïbes dotés de capacités techniques pour la
recherche et la production de vaccins.
Note
1. Madlen Davies, Rosa
Furneaux, Iván Ruiz, Jill Langlois, « 'Held to
ransom': Pfizer demands governments gamble with
state assets to secure vaccine deal ». Bureau of
Investigative Journalism, 23 février 2021
2. Les pays membres de
l’ALBA-TCP sont Antigua et Barbuda, la Bolivie,
Cuba, Dominica,Grenade, Nicaragua,
Saint-Kitts-et-Nevis,
Saint-Vincent-et-les-Grenadines et le Venezuela.
Depuis de début de la pandémie, il y a eu 884 086
cas de COVID-19, y compris 22 213 décès rapportés
au Canada en date du 6 mars. Le 4 mars,
l'administratrice en chef de la santé publique du
Canada a souligné que « ces chiffres cumulés nous
renseignent sur le fardeau global de la COVID-19 à
ce jour. De concert avec les études sérologiques,
ces chiffres nous montrent également que la vaste
majorité des Canadiens sont toujours vulnérables à
la COVID-19 ».
La docteure Tam a dit : « Nous enregistrons
actuellement 29 930 cas actifs à l'échelle du
pays. Les dernières données nationales montrent 2
909 nouveaux cas en moyenne sur la période de sept
jours (du 25 février au 3 mars). En raison de la
diminution de la transmission de la COVID- 19 au
cours de nombreuses semaines, le nombre de cas
graves continue de baisser, comme l'indiquaient
ces indicateurs tardifs. Les données des provinces
et des territoires indiquent qu'en moyenne 2 136
personnes atteintes de la COVID-19 étaient
traitées quotidiennement dans des hôpitaux
canadiens, dont 562 étaient dans des unités de
soins intensifs, au cours de la plus récente
période de sept jours (du 25 février au 3 mars).
Pendant la même période, nous avons enregistré
quotidiennement 43 décès en moyenne liés à la
COVID- 19.
« Les activités liées à la COVID-19 étaient à la
baisse partout au pays depuis la mi- janvier
jusqu'à la mi-février, le nombre quotidien de cas
s'est stabilisé depuis. De plus, l'émergence et la
propagation de certains variants du virus SRAS-
CoV- 2 est une autre source de préoccupation. En
date du 3 mars, nous avons enregistré un total de
1 474 cas des nouveaux variants préoccupants dans
l'ensemble du pays, dont 1 367 cas du variant
B.1.1.7, 104 cas du variant B.1.351 et 3 cas du
variant P.1. L'augmentation du nombre de cas et
d'éclosions de variants plus contagieux, notamment
le variant B.1.1.7 dans les régions partout au
Canada, nous devons rester totalement vigilants
dans l'application de nos mesures de santé
publique et de nos pratiques individuelles pour
empêcher que ces variants se propagent au point de
provoquer une épidémie, rendant ainsi cette
dernière beaucoup plus difficile à contrôler.
« Toute une gamme de mesures de santé publique
est déjà en place dans l'ensemble du pays tandis
que nous poursuivons nos efforts collectifs pour
interrompre la propagation du virus. Nous devons
notamment limiter la propagation de variants plus
contagieux pendant que nous gagnons le temps
nécessaire pour exécuter plus rapidement les
programmes de vaccination. Au cours des prochaines
semaines et des prochains mois, il sera important
de demeurer très prudent. Tout allègement des
mesures de santé publique doit se faire lentement
en réalisant plus de tests, de dépistage et
d'analyse génomique pour détecter les variants
préoccupants. Plus particulièrement, il doit y
avoir une capacité suffisante de recherche des
contacts ainsi que des mesures de soutien pour un
isolement efficace, étant donné la
transmissibilité accrue des variants préoccupants.
« Les Canadiens sont priés de demeurer vigilants
et de continuer de suivre les conseils des
autorités de santé publique locales et de toujours
prendre des mesures de protection individuelles
pour assurer leur sécurité et celle de leurs
proches. Restez à la maison ou isolez-vous si vous
avez des symptômes, réfléchissez aux risques,
réduisez au minimum vos activités et vos sorties
non essentielles, et évitez les voyages non
essentiels. De plus, suivez les mesures de
protection individuelle, à savoir la distanciation
physique, une bonne hygiène des mains, une bonne
étiquette respiratoire, la désinfection des
surfaces et le port d'un masque bien conçu et bien
ajusté (y compris dans les espaces partagés, tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur, avec des personnes
qui ne font pas partie de votre ménage).
« Visez à avoir le moins d'interactions possible
avec le moins de personnes possible, le moins
longtemps possible, à la distance la plus grande
possible. C'est une règle simple que nous pouvons
tous suivre pour contribuer à ralentir la
propagation de la COVID-19, tandis que nous
poursuivons les programmes de vaccination pour
protéger tous les Canadiens.
« Les Canadiens peuvent également en faire plus
en diffusant des renseignements crédibles sur les
risques de la COVID-19 et les pratiques de
prévention et les mesures pour réduire la COVID-19
dans les communautés ainsi qu'en téléchargeant
l'application Alerte COVID pour arrêter le cycle
d'infection et aider à limiter la propagation de
la maladie. Je vous invite à lire mon document
d'information pour obtenir de plus amples
renseignements et ressources sur la COVID-19 et
sur les moyens de réduire les risques et de se
protéger et de protéger les autres, y compris de
l'information sur la vaccination contre la
COVID-19. »
Les recommandations du Comité consultatif
national sur l'allongement des intervalles entre
les doses dans l'immunisation contre la COVID-19
Le Comité consultatif national de l'immunisation
(CCNI) a aussi abordé les préoccupations du public
au sujet de l'allongement des intervalles entre
les doses des vaccins contre la COVID-19. Le CCNI
est un organisme consultatif externe qui donne à
l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) des
conseils indépendants, continus et à jour dans le
domaine de la médecine, des sciences et de la
santé publique liés aux questions de l'ASPC
concernant l'immunisation.
Le 3 mars, le CCNI a donné ses recommandations
sur l'allongement des intervalles entre les doses
de ces vaccins qui requièrent plus d'une
injection. Le sommaire de ce rapport indique :
- Le CCNI a examiné les données probantes issues
d'études scientifiques récentes sur l'efficacité
des vaccins contre la COVID-19 dans la prévention
de divers problèmes de santé tels que les
infections, les maladies symptomatiques, les
hospitalisations et les décès dus au COVID-19.
- Bien que les études n'aient pas encore
recueilli de données sur l'efficacité des vaccins
de la première dose pendant quatre mois, les deux
premiers mois d'efficacité réelle montrent des
niveaux de protection élevés et durables.
- La protection soutenue à court terme est
conforme aux principes immunologiques et à la
science des vaccins, où l'on ne s'attend pas à un
déclin rapide d'un vaccin très efficace chez les
adultes sur une période relativement courte. La
modélisation a montré que l'allongement de
l'intervalle entre les doses était une bonne
stratégie, même dans les scénarios envisageant un
intervalle plus long de six mois et dans les
scénarios théoriques où la protection diminue.
- Le CCNI recommande que, dans le contexte de
l'offre limitée de vaccins contre la COVID-19, les
autorités compétentes maximisent le nombre de
personnes recevant la première dose de vaccin en
portant jusqu'à quatre mois l'intervalle pour la
deuxième dose de vaccin contre la COVID-19.
- L'allongement de l'intervalle entre les doses
jusqu'à quatre mois permet au CCNI de créer des
possibilités de protection de l'ensemble de la
population adulte dans un délai court. Cela
permettra non seulement de protéger la population
adulte, mais aussi de contribuer à l'équité en
matière de santé.
- Le CCNI continuera à surveiller les données
probantes sur l'efficacité de l'allongement de
l'intervalle entre les doses et adaptera ses
recommandations en conséquence.
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)