États-Unis : c'est le peuple qui
décidera de ce qui est juste
Aucune accalmie dans
les manifestations populaires
La présence militaire massive à Washington lors
de l'assermentation de Joe Biden en tant que
président des États-Unis, l'accroissement du
financement de la police et le déploiement de la
Garde nationale dans plusieurs villes des
États-Unis n'ont pas empêché le peuple américain
de parler en son propre nom pour réclamer
l'affirmation de ses droits. Depuis
l'assermentation, des activistes, organisations de
défense et communautés ont organisé une foule
d'activités, signe que le peuple rejette l'idée
que ses droits seront garantis par
l'administration Biden et la vice-présidente
Kamala Harris, qui fait valoir qu'elle était
procureure simplement pour réconcilier le peuple
avec le pouvoir de ses oppresseurs. Les Américains
persistent à soulever les problèmes auxquels ils
sont confrontés à tous les jours, c'est-à-dire la
protection contre le virus de la COVID-19, les
impacts dévastateurs de l'offensive antisociale
contre l'économie pour payer les riches, la
dignité des migrants et de tous les travailleurs
essentiels, le droit au logement pour tous, la
revendication que cessent la brutalité et
l'impunité policières et la discrimination raciale
organisée et inspirée par l'État.
Alors que le procès de Derek Chauvin – un des
ex-policiers accusés dans le décès de George Floyd
le 25 mai 2020 – est imminent, le triste
anniversaire du meurtre d'Ahmaud Arbery en Géorgie
a été souligné par des vigiles et des
manifestations partout au pays. Ahmaud a été
poursuivi et tué alors qu'il faisait son jogging
par un policier à la retraite et son fils dans un
acte de profilage racial et de vigilantisme. Ce
n'est qu'après 74 jours d'intenses pressions que
les tueurs ont été arrêtés.
Manifestation à Portland, Oregon, le 23 février
201, à l'occasion du premier
anniversaire de la mort d'Ahmauda Arbery aux mains
de la police. À droite : manifestation à
Rochester, New York, à l'occasion de
l'anniversaire de la mort de Daniel Prude aux
mains de la police en mars 2020.
La ville de Rochester, dans l'État de New York,
s'est à nouveau enflammée le 23 février à la suite
de l'annonce qu'aucune accusation ne serait portée
contre l'un des policiers qui ont participé à
l'arrestation de Daniel Prude. Il y a environ un
an, la police de Rochester a répondu à un appel de
détresse concernant Daniel. Ils ont procédé à son
arrestation, lui ont couvert la tête d'une cagoule
« anti-crachats » et l'ont retenu au sol. Il a
cessé de respirer pendant un moment durant
l'arrestation et est décédé à l'hôpital une
semaine plus tard.
Manifestation à Washington à l'occasion du
premier anniversaire
de la mort d'Ahmauda Aubery
Aussi à Rochester, le 1er février, des
manifestations ont immédiatement éclaté à la suite
de la publication d'images captées par une caméra
corporelle le 29 janvier d'une fillette de 9 ans
passée aux menottes, forcée de s'asseoir dans une
auto patrouille et arrosée de poivre de Cayenne.
On rapporte qu'il y a eu un appel au 911 pour «
troubles familiaux » et que la jeune fille était
suicidaire. Une manifestation a été appelée
immédiatement par le groupe Community Justice
Initiative à 15 h 30 le même jour.
Manifestation à Rochester le 1er février 2021
après qu'une jeune fille de 9 ans ait été
menottée, jetée dans une auto-patrouille et
aspergée de poivre de Cayenne
Les manifestations contre le racisme et la
brutalité policière se sont poursuivies sans
relâche. New York City Protest Updates rapporte
que le 21 janvier un recours collectif historique
a été déposé contre la police de New York et tous
les législateurs de la Ville de New York pour abus
violent et violation systématique du Premier
Amendement contre les manifestants de Black Lives
Matter au cours de l'année passée. Le recours
ajoute une demande d'injonction et de réparations
collectives aux poursuites entamées par la
procureure générale de New York Letitia James.
Action contre la brutalité policière à Los Angeles
le 26 février 2021
Manifestation contre le racisme à New York le 20
février 2021
Une manifestation à Washington le 27 janvier
2021 marque le 4e anniversaire de
l'« interdiction des musulmans ».
Des actions en appui aux travailleurs migrants et
immigrants, contre la détention et les expulsions
et appelant à l'abrogation du U.S. Immigration and
Customs Enforcement (ICE) se poursuivent dans
plusieurs villes. Le 5 février, des actions ont eu
lieu à El Paso, au Texas, contre le mur
frontalier. Il y a eu plusieurs actions à New York
à la défense de la dignité pour les travailleurs
migrants essentiels. Le 1er mars, il y a eu une
manifestation devant l'ambassade d'Haïti pour
exiger la fin des expulsions et de l'ingérence
américaine en Haïti.
Manifestation à l'ambassade d'Haïti à New York
le 1er mars 2021
Manifestation contre les expulsions à New York
le 15 février 2021
Manifestation contre l'Immigration and Customs
Enforcement (ICE) anti-immigrant
à New York le 6 février 2021
Manifestation à la frontière à El Paso, au
Texas, le 5 février 2021
Des actions ont lieu le premier de chaque mois
pour exiger que cessent les évictions et demander
un moratoire sur les loyers ou leur annulation
pure et simple alors que l'itinérance continue
d'augmenter à cause de la mauvaise gestion de la
pandémie et des graves conséquences de l'offensive
antisociale. Les campements de sans-abris
continuent d'être protégés par des activistes et
la communauté alors que la police et les
municipalités tentent de forcer les gens à quitter
les lieux et de raser les campements au bulldozer.
Plus de 300 repas ont été distribués aux victimes
d'itinérance au parc Abolition, dans la ville de
New York.
Manifestation contre les évictions à Kansas City
le 1er janvier 2021 (à gauche) et campagne pour le
logement à Dallas, au Texas, également le 1er
janvier 2021
Plus de 300 repas sont distribués aux sans-abris
dans le parc Abolition, à New York, le 19 février
2021
La revendication d'un changement de direction de
l'économie revêt de nombreuses formes. Des actions
partout au pays ont été organisées en appui aux
travailleurs d'Amazon en Alabama qui luttent pour
le droit de se syndiquer. Plusieurs communautés
exigent un salaire minimum de 15 dollars l'heure
et la dignité pour les travailleurs essentiels de
l'alimentation. Une manifestation a eu lieu le 1er
février sur Wall Street pour exiger que les riches
soient taxés. Le 10 février, des chauffeurs de
taxi ont bloqué le Brooklyn Bridge pour exiger des
mesures d'aide pour les dettes encourues pour
l'obtention d'un permis.
Photo du haut: rassemblement en appui aux
travailleurs d'Amazon à Birmingham, en Alabama, le
6 février 2021. Photo du bas: rassemblement à New
York le 20 février 2021
Les chauffeurs de taxi de la ville de New York
ferment le pont de Brooklyn le 10 février 2021.
Des manifestants ont mené des actions contre la
ligne 3 de l'oléoduc Enbridge. Des actions ont eu
lieu devant la Chase Bank pour exiger de celle-ci
qu'elle annule un prêt de 2,2 milliards de dollars
destinés au projet. Les défenseurs de l'eau ont
sans cesse entravé la production en occupant des
chantiers de construction ou en s'enchaînant à de
l'équipement. Le 3 mars 1991, le tout premier
oléoduc de la ligne 3 d'Enbridge a été la cause du
plus grand déversement terrestre en Amérique du
Nord – 1,7 million de gallons de bitume brut ont
pollué la rivière Prairie, un affluent de la
rivière Mississippi. Pour commémorer cette
tragédie et poursuivre leur résistance à la
nouvelle ligne 3, les défenseurs de l'eau se sont
rassemblés près des lieux du déversement.
Manifestations contre la ligne 3 du pipeline
Enbridge au Minnesota en février et mars
(Photos: T. Longway, S. Dowd,
B. Gutenschwage, S. Chun, A. Iwataki, J.
Burns, A. Marinaccio, CPD Action, N.
Aristizabal, theAfroLegalise, Black Alliance
for Peace, The Indypendent, bbuuddii, BAmazon
Union, NYC Protest Updates, NY Taxi Workers,
Giniw Collective, Resist Line 3, Unicorn Riot)
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 4 - 7 mars 2021
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