Numéro 35 - 23 mai 2020
Notre sécurité est dans la lutte pour
les droits de tous et toutes!
La définition impérialiste
intéressée d'«entreprises
d'importance systémique et viables»
• Le
financement étatique des entreprises privées
«d'importance systémique»
• De « trop gros pour
tomber » à « entreprise
d'importance systémique et viable »
- K.C. Adams -
L'aide financière de l'État aux compagnies
aériennes privées
• La
crise chez Air Canada et WestJet
• Les
mises à pied chez Air Canada
- Garnet Colly -
Les conséquences évitables des inondations
printanières dans le nord de l'Alberta
• L'irresponsabilité
sociale oblige une fois de plus les travailleurs
à endurer de grandes pertes
- Peggy Askin -
La situation des peuples autochtones au Canada
• La
pandémie dans les réserves et dans les
communautés hors réserves
• Les
Premières Nations du Manitoba ont raison de
bloquer
le barrage de Keeyask
- Barbara Biley -
• Déclaration
de Manitoba Keewatinowi Okimakanak (MKO) Inc.
• La
décision de la Cour suprême du Canada de rejeter
l'appel de Taseko Mines ltée
- La nation tsilhqot'in -
Mise à jour de la COVID-19
• «Il
y a bien une évidence : le monde ne doit
plus jamais être le même» - le directeur général
de l'OMS
• Réunion
virtuelle de la 73e session de l'Assemblée
mondiale de la santé
• La
grave menace à la santé que représente la
pandémie pour les peuples autochtones partout
dans le monde
• Afin
d'assurer que les peuples autochtones soient
informés,
protégés et priorisés pendant la pandémie
mondiale de COVID-19
- Anne Nuorgam,
présidente, Forum permanent
sur les questions autochtones -
• «COVID-19: chaque
travailleur doit être protégé, quoi qu'il
arrive»
- Bureau du haut-commissariat des droits de
l'homme de l'ONU -
• La
promotion d'un traitement qui n'a pas fait ses
preuves et potentiellement dangereux d'un
monopole pharmaceutique américain
• La
pandémie mondiale la semaine se terminant
le 23 mai
La définition impérialiste
intéressée d'«entreprise
d'importance systémique et viables »
Le montant de la dette que le gouvernement
fédéral et les autres gouvernements contactent
dans les conditions de la pandémie est alarmant,
car tant les prêteurs que le gouvernement
s'attendent évidemment à ce qu'elle soit
remboursée avec intérêts. L'offensive antisociale
néolibérale déclenchée dans toute sa brutalité au
début des années 1990, après le début de
l'ère dite de libre-échange au milieu des
années 1980, a toujours eu pour justification
qu'il n'y a pas d'autres solutions que de payer
les riches. À la première vague de mesures
antisociales du néolibéralisme, la justification
donnée pour payer les riches était que les
déficits et la dette qui en résultent étaient
attribuables à de mauvais choix politiques faits
par des gouvernements engagés dans une frénésie de
dépenses pour financer l'État-providence et que le
moment était venu d'éliminer les déficits et de
réduire la dette. La logique était que les
Canadiens vivaient « au-dessus de leurs
moyens » et qu'ils devaient maintenant payer
pour leurs excès.
Aujourd'hui, c'est la pandémie qui est invoquée
pour justifier des emprunts massifs auprès de
prêteurs privés qui feront payer un lourd tribut à
la société. Beaucoup se laissent prendre par la
prétention que cela fait des emprunts de l'État
des « dépenses publiques pour les programmes
sociaux », mais la réalité est que l'autorité
publique a depuis longtemps été détruite et que
des intérêts privés étroits ont directement usurpé
les institutions publiques, lesquelles sont
dorénavant leur chasse gardée.
Le fait est que les déficits et les emprunts
encourus par le passé pour payer les riches et «
éliminer le déficit et rembourser la dette »
avaient le même objectif. Les prêteurs voient la
crise actuelle comme une manne sans précédent,
d'autant plus qu'ils croient que le peuple
l'accepte volontiers étant donné la situation.
L'État est à leur disposition, tout comme les
ministères du gouvernement Trudeau qui travaillent
d'arrache-pied pour justifier les stratagèmes pour
payer les riches en soutien à « l'entreprise
privée ».
Les stratagèmes pour payer les riches comme le
soutien aux entreprises privées « trop grosses
pour tomber » ont été justifiés pendant
longtemps en disant que cela est également dans
l'intérêt de l'économie, des travailleurs et du
pays. Dans le contexte actuel de la pandémie
mondiale, l'élite au pouvoir distribue d'énormes
sommes d'argent empruntées à des institutions
privées aux entreprises privées et en particulier
à celles qu'elle considère comme étant «
d'importance systémique » pour l'économie et
le pays et devant par conséquent être soutenues
par l'État.
Il n'y a pas si longtemps, la mythologie
capitaliste voulait que la concurrence sur les
marchés sépare les entreprises gagnantes des
entreprises perdantes. Certaines gagnaient et
devenaient plus grandes tandis que d'autres
étaient absorbées ou faisaient faillite et
disparaissaient. Cela était considéré comme
efficace malgré les lourdes conséquences :
l'anarchie de la production, les crises
économiques récurrentes et la souffrance des
travailleurs qui perdent leur emploi.
Sous l'impérialisme, où l'oligarchie financière
domine toutes les affaires politiques, économiques
et sociales, l'élite dirigeante a ajusté la
mythologie pour servir ses intérêts privés. Elle
soutient que la concurrence sur les marchés ne
suffit plus à départager les gagnants et les
perdants et que ce rôle revient maintenant à ceux
qui contrôlent l'État. Ceux-ci devraient décider
quelles grandes entreprises sont vitales pour
l'économie et viables et devraient donc recevoir
des fonds de l'État lorsqu'elles sont en
difficulté ou même simplement pour se développer
et rester compétitives dans le cadre de l'économie
impérialiste mondiale. Les entreprises privées
choisies sont souvent qualifiées d'« entreprises
d'importance systémique », comme si cela
rendait la chose plus acceptable et juste et
n'était pas que de la corruption grossière et de
la envers les riches et les puissants.
Que doivent penser les travailleurs de cette
mythologie impérialiste ? Si l'État doit
financer ces « entreprises privées d'importance
systémique », le peuple ne devrait-il pas
avoir son mot à dire sur le but ultérieur et
également exercer un contrôle sur leurs activités
et sur la manière dont est distribuée la valeur
que les travailleurs produisent ? Ne
faudrait-il pas mettre en place des mécanismes et
créer les formes nécessaires pour que ces «
entreprises privées d'importance systémique »
servent l'édification nationale et le peuple, et
soient tenues responsables de leurs
activités ? Ou faut-il simplement continuer
comme avant, laisser les riches s'enrichir et les
pauvres s'appauvrir, laisser l'économie en proie à
des crises récurrentes, laisser les graves
problèmes sociaux sans solution et les
travailleurs dépourvus de pouvoir politique ?
Pourquoi les
travailleurs, qui sont le facteur humain dans la
création du produit social, devraient-ils accepter
de financer ces « entreprises privées d'importance
systémique » avec la valeur publique qu'ils
ont produite et qui est censée être sous contrôle
public/gouvernemental ? Pourquoi
devraient-ils l'accepter si le but de ces
entreprises reste la réalisation d'un profit privé
maximum pour quelques privilégiés qui vivent
n'importe où dans le système impérialiste d'États
et utilisent l'argent du profit dans leur propre
intérêt ? Cela n'a aucun sens. Une fois leurs
entreprises sauvées ou agrandies grâce à des fonds
d'État, ces entreprises privées et leurs
propriétaires mondiaux ne changent pas. Leur
nature et leur conception du monde ne changeront
pas. Ils ne renoncent pas à leur conception du
monde et à leurs visées impérialistes pour
soudainement s'intéresser au bien-être du peuple
et à l'édification nationale. Ils veulent toujours
exproprier la valeur nouvelle produite par les
travailleurs et ne permettront pas qu'elle soit
utilisée pour financer les programmes sociaux et
les services et entreprises qui favorisent le
peuple.
D'autre part, ces entreprises privées et leurs
propriétaires déclarent que cette expropriation de
la valeur est légale et juste et qu'ils peuvent
l'utiliser comme bon leur semble, que ce soit pour
leur plaisir privé ou pour servir leur concurrence
avec d'autres oligarques et d'autres entreprises
du système impérialiste d'États. Partant de cette
position de force conférée par la propriété privée
des forces productives et de la valeur que les
travailleurs produisent, ces entreprises privées
et leurs propriétaires mondiaux reçoivent le
soutien total des partis politiques cartellisés au
pouvoir, des institutions gouvernementales, de la
police et des forces militaires de l'État
impérialiste.
De plus, les travailleurs se font dire que le
rapport social unilatéral qui existe entre les
oligarques impérialistes qui achètent la capacité
de travail et ceux qui la vendent est là pour de
bon. Pourquoi ce rapport injuste doit-il
rester ? Si c'est l'État qui paie pour sauver
ces entreprises privées « d'importance
systémique » et d'autres entreprises, les
travailleurs s'attendent au moins à un changement
d'équilibre dans le rapport social qu'ils ont avec
ceux qui achètent leur capacité de travail et non
à la continuation de l'injustice unilatérale
soutenue par l'État qu'ils subissent actuellement.
L'argent pour payer les riches par des sauvetages
financiers, des prêts et d'autres moyens provient
de la valeur nouvelle que les travailleurs
produisent. Il peut sembler provenir des impôts,
mais c'est une illusion. La valeur provient de ce
que les travailleurs produisent. Il n'existe pas
d'autre source de valeur dans l'économie moderne.
Qu'elle soit saisie par les impôts ou par d'autres
moyens ne change rien au fait que les travailleurs
ont produit la valeur qui est remise à ces «
entreprises privées d'importance systémique »
et à d'autres entreprises.
La classe ouvrière s'attend à ce que la valeur
qu'elle a produite, qui va aux gouvernements, ait
une fonction publique positive plutôt que d'être
utilisée dans le but privé étroit de maintenir les
privilèges de classe des riches oligarques
mondiaux. Les gouvernements camouflent cet aspect
et ne mettent pas en place des formes et des
mécanismes permettant de garantir le bon usage des
fonds d'État.
L'augmentation des
investissements dans les programmes sociaux et les
services et entreprises publics au service des
citoyens et de l'économie est essentielle. La
pandémie l'a clairement montré. Grâce à leur
position sociale qui leur donne le contrôle des
entreprises privées qui reçoivent un financement
d'État, les propriétaires conservent leur capacité
d'exproprier la valeur nouvelle que les
travailleurs produisent et de l'utiliser partout
dans le monde selon leurs intérêts privés étroits.
Ce n'est pas normal !
Si l'État doit financer ces entreprises privées «
d'importance systémique » et d'autres
entreprises, les résultats et le but doivent
favoriser le public, dont la majorité est
constituée des producteurs et des travailleurs qui
produisent la valeur nouvelle, et non la minorité
privilégiée qui ne produit pas. Si ceux qui ont le
contrôle refusent d'accepter un arrangement qui
favorise le peuple, l'édification nationale et
l'équilibre entre ceux qui vendent leur capacité
de travail et ceux qui l'achètent, alors ces
entreprises privées ne devraient pas recevoir de
financement de l'État et devraient survivre par
leurs propres moyens ou disparaître.
Des fonds sont nécessaires pour augmenter les
investissements dans les programmes sociaux et les
services et entreprises publics. Ils le sont pour
répondre aux besoins des travailleurs mis à pied,
leur trouver un emploi dans l'entreprise publique
et renforcer une tendance au sein de l'économie
vers un but nouveau qui est de servir le bien-être
de tous et qui contribue à l'édification nationale
par le développement d'une économie planifiée et
diversifiée qui deviendra un rempart contre les
crises économiques et les autres crises.
- K.C. Adams -
Les oligarques impérialistes font la promotion
d'un autre terme encore pour expliquer leur
pillage des recettes de l'État pour payer les
riches. Lors de la dernière crise économique
en 2008, ils ont proclamé qu'il était
nécessaire de canaliser l'argent public/étatique
vers les monopoles industriels et financiers
privés parce qu'ils étaient « trop gros pour
tomber ». Si leurs empires industriels et
financiers mondiaux devaient sombrer, le monde tel
que nous le connaissons s'effondrerait et serait
remplacé par quelque chose d'impensable.
L'impensable pour les oligarques impérialistes,
c'est perdre le contrôle et le privilège
d'exploiter la classe ouvrière. C'est aussi une
possible résurgence d'un mouvement de masse des
travailleurs réclamant une direction et un but
prosociaux pour l'économie.
Au fil des années,
les stratagèmes pour payer les riches qui
consistaient à distribuer des fonds publics aux
entités jugées « trop grosses pour tomber »
et à d'autres entreprises ont eu pour effet de
consolider encore plus le pouvoir et le contrôle
des oligarques mondiaux, entraînant une plus
grande concentration de la richesse, une pauvreté
croissante et une prolifération de problèmes
sociaux non résolus. Le détournement des fonds
d'État au profit de GM, des banques et d'autres
puissances industrielles et financières mondiales
au cours des dernières décennies a affamé les
programmes sociaux, notamment dans les secteurs de
la santé et des soins de longue durée. Dans le
monde entier, les riches sont devenus plus riches,
les pauvres plus pauvres et plus vulnérables et
l'anarchie de la production et l'exploitation des
travailleurs se sont intensifiées.
Avec une concentration plus poussée de la
richesse entre leurs mains, les oligarques sont
devenus encore plus audacieux et leur concurrence
pour le pillage du monde plus violente, celle-ci
s'accompagnant de préparatifs de guerre, de
sanctions, de boycottages, de blocus,
d'ingérences, de changements de régime, de guerres
régionales et de menaces de guerre toujours plus
graves dans leur lutte pour la domination. Le
monde impérialiste est devenu plus exposé et
vulnérable à la crise sanitaire mondiale pour
laquelle il n'était pas préparé ; cette crise
a mis en évidence la contradiction économique
sous-jacente entre le caractère socialisé de
l'économie moderne et le caractère privé et désuet
de son contrôle par des bandes rivales
d'oligarques impérialistes principalement
intéressés à accroître leurs richesses et leur
pouvoir privés.
Dans tout le système impérialiste d'États durant
la pandémie, dans un pays après l'autre, les
secteurs de la santé et des soins de longue durée
exposent leur incapacité à faire face à la crise
de santé publique. En plus, une crise économique a
éclaté et les entreprises impérialistes jugées «
trop grosses pour tomber » et qui ont été
soutenues par les fonds de l'État en 2008
reviennent quémander plus d'argent public pour
encore une fois sauver leurs empires privés, mais
cette fois elles sont qualifiées d'« entreprises
d'importance systémique et viables ».
Le groupe de réflexion impérialiste l'Institut
C.D. Howe écrit dans son communiqué #5 sur la
pandémie intitulé « Les entreprises viables
doivent avoir accès au capital »[1] :
« Lors de la réunion, le groupe s'est concentré
sur la phase de reprise et sur la manière de
garantir que les entreprises dotées de modèles
d'entreprise viables puissent réaliser les types
d'investissements nécessaires pour s'adapter à la
structure changeante de l'économie, éviter les
dettes insoutenables et reconstituer leur fonds de
roulement.
« Il y a des mesures que les gouvernements
peuvent prendre pour faciliter l'accès des
entreprises aux fonds de roulement à court terme
et aux nouvelles sources de capitaux patients sans
pour autant soutenir des entreprises qui se
seraient effondrées de toute façon ou dont les
modèles ne fonctionneront pas après la pandémie.
[...]
« Sur ce front, la Banque du Canada a soutenu les
institutions financières avec beaucoup de
liquidités tout au long de la pandémie. Par
conséquent, tant que les entreprises ont des
modèles d'affaires viables, elles devraient
pouvoir compter sur les institutions financières
pour les aider à rétablir leur fonds de roulement.
[...]
« Les membres ont estimé que certaines
entreprises sont probablement trop importantes sur
le plan systémique, à en juger par leurs
répercussions sur le reste de l'économie, pour
pouvoir passer par le processus de faillite et
d'insolvabilité. Le défi consiste à déterminer
quelles entreprises sont vraiment importantes sur
le plan systémique.
« Les gouvernements doivent être clairs sur les
critères qu'ils utiliseront pour prendre cette
décision. [...]
« Une intervention réelle du gouvernement
pourrait être nécessaire dans l'immédiat. Une
option d'intervention gouvernementale consiste en
des prêts incitatifs, où le gouvernement offre des
conditions favorables aux entreprises en échange
de la réalisation d'investissements spécifiques.
[...]
« [Une autre option serait] que le gouvernement
ou les prêteurs de l'État contractent une dette
mezzanine ou de capitaux propres privilégiés, ce
qui permettrait aux entreprises de déterminer
elles-mêmes l'investissement approprié. [...] Bien
qu'il n'existe pas d'option parfaite, les membres
ont favorisé l'approche des capitaux propres
privilégiés. Le groupe a noté que le gouvernement
pourrait vouloir envisager des mesures fiscales
qui facilitent le flux de capitaux propres
patients. [...]
« Les décideurs et les régulateurs devraient
prendre les mesures suivantes pour garantir que
les capitaux circulent efficacement vers les
entreprises les mieux placées pour stimuler la
croissance économique pendant la reprise :
réduire les obstacles réglementaires à la
circulation des capitaux, inciter à investir
davantage dans les entreprises et les projets
d'infrastructure qui ne bénéficient pas d'une
notation de crédit publique, encourager les
entreprises à tirer parti des programmes canadiens
de faillite et d'insolvabilité, qui donnent aux
entreprises dotées de modèles d'entreprise viables
une seconde chance par des négociations avec les
créanciers, faire preuve de transparence quant aux
critères qui détermineront les entreprises
canadiennes d'importance systémique. Si le
gouvernement est obligé d'investir, penchez vers
des actions privilégiées. »
Les oligarques
impérialistes camouflent leurs stratagèmes pour
payer les riches en « entreprises d'importance
systémique et viables » et autres en
invoquant le grand idéal de soutenir les emplois
des travailleurs ordinaires et de sauver
l'économie de l'effondrement. Les entreprises ont
besoin de travailleurs pour fonctionner, que ce
soit des « entreprises d'importance
systémique » ou non, et si les plus grandes
entreprises s'effondrent, cela annonce
l'effondrement de l'économie au sens large et la
nécessité d'entreprises publiques avec une
direction et un but nouveaux, une direction et un
but prosociaux.
Les impérialistes veulent que les travailleurs ne
s'intéressent pas au but des entreprises
d'importance systémique, qui reçoivent de l'argent
public, et des investisseurs privés qui profitent
de la valeur produite par les travailleurs. Le but
des « entreprises d'importance systémique »
n'est pas l'édification nationale ni la sécurité
et le bien-être du peuple ; leur but est
d'exproprier autant de valeur que possible pour
ceux qui en ont le contrôle et les détiennent.
Ceux qui contrôlent ou détiennent des «
entreprises d'importance systémique » au
Canada ne sont sans doute même pas des résidents
du pays. Ce peut être des propriétaires d'actions
qui vivent sur leur île privée ou de puissants
actionnaires de New York, Londres, Francfort ou
peut-être Toronto. Ils sont obsédés par le retour
sur leur investissement privé des « entreprises
d'importance systémique » dont ils sont
propriétaires.
Les travailleurs doivent se poser la
question : pourquoi les fonds publics et les
institutions gouvernementales sont-ils utilisés
pour soutenir ce but et cette soif de profit
privé ? C'est précisément ce « retour à la
normale » qu'il faut éviter si l'on veut
ouvrir la voie du progrès de la société. Cette
recherche obsessive du profit privé s'oppose à
l'édification nationale, elle s'oppose à ce que le
pays avance dans une nouvelle direction pour
résoudre les problèmes et les rapports sociaux de
l'économie moderne socialisée de la grande
production industrielle pour répondre aux besoins
du peuple et humaniser l'environnement social et
naturel.
Pour les oligarques impérialistes, les «
entreprises d'importance systémique » sont
essentielles du point de vue de leurs intérêts
privés, car ce sont eux qui en sont les
propriétaires et qui les contrôlent. Elles ne sont
pas considérées comme essentielles pour l'intérêt
public au sens large ou pour l'édification
nationale. La structure et le but des entreprises
privées, les rapports sociaux avec leurs
travailleurs et les institutions étatiques qui
soutiennent l'ensemble sont ce qu'ils ne veulent
pas changer. Ils sont terrifiés à l'idée que
soient créées des « entreprises d'importance
systémique et viables » nouvelles qui auront
un but nouveau et une nouvelle direction au
service du peuple et de l'édification nationale.
Ils sont terrifiés par toute remise en cause par
les travailleurs du rapport social unilatéral et
injuste qu'ils leur imposent. Ce rapport social
repose sur l'achat de la capacité de travail qui
fait fonctionner leurs « entreprises d'importance
systémique » et perpétue le système
impérialiste d'exploitation de la valeur que les
travailleurs produisent. Il bloque toute
résolution des contradictions internes de ce
système qui ouvrirait la voie vers l'avenir.
Rappelons que l'Institut C.D. Howe souligne
l'importance d'« encourager les entreprises à
tirer parti des programmes canadiens de faillite
et d'insolvabilité ». Ces programmes
inhumains attaquent la classe ouvrière, ses
emplois, ses économies et ses pensions. Les
travailleurs au Canada ont une expérience amère
des « programmes canadiens de faillite et
d'insolvabilité », en particulier avec la Loi
sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies qui a été utilisée pour
préserver les investissements des riches
oligarques et voler ce qui appartient de droit aux
travailleurs.
La classe ouvrière ne peut pas permettre à
l'oligarchie impérialiste de se sortir de cette
crise sans remettre en cause son autorité. Il est
évident que l'élite au pouvoir ne va pas changer
un système qui lui donne le pouvoir de faire des
profits privés et qui lui donne les privilèges et
le pouvoir d'exploiter. Cette classe est
déterminée à maintenir le statu quo, à continuer
comme avant et à refuser que la classe ouvrière
s'avance et prenne le contrôle. C'est en
s'appuyant sur ses propres efforts et ses actions
organisées que la classe ouvrière apportera le
changement, par ses luttes résolues pour
revendiquer ce qui lui appartient de droit, ce qui
comprend le droit de décider de la direction des
affaires économiques et politiques qui
l'affectent.
Les « entreprises d'importance systémique »
doivent servir le peuple et l'édification
nationale et non les intérêts privés étroits des
riches du monde entier. Cela doit être clairement
établi et appliqué. Le Canada et le reste du monde
impérialiste ont besoin d'un but nouveau et d'une
direction nouvelle et les travailleurs organisés
ont la responsabilité sociale de répondre à ce
besoin.
Note
1. Le Groupe de travail sur
les mesures monétaires et fiscales de l'Institut
C.D. Howe est composé de :
- David Dodge, coprésident, ancien directeur de
la Banque du Canada
- Mark Zelmer, coprésident, ancien surintendant
adjoint du Bureau du surintendant des institutions
financières (BSIF), un organisme indépendant du
gouvernement du Canada qui fait rapport au
ministre des Finances
- Riaz Ahmed, Groupe Banque TD
- Steve Ambler, Université du Québec à Montréal
- Dwight Duncan, McMillan LLP (McMillan LLP est un
cabinet d'avocats d'affaires international
avec 400 avocats sous contrat.)
- Paul Jenkins, ancien premier sous-gouverneur de
la Banque du Canada
- Phil Howell, ancien directeur général et
surintendant de la Commission des services
financiers de l'Ontario
- Thor Koeppl, Université Queen's
- Andrew Moor, Banque EQB Canada
- Tamara Vrooman, PDG de Vancity Credit Union,
ancienne sous-ministre des Finances de la
Colombie-Britannique, chef de la direction de
l'aéroport international de Vancouver, à compter
du 1er juillet
- Jeremy Kronick, Institut C.D. Howe
- Duncan Munn, Institut C.D. Howe
L'aide financière de l'État aux
compagnies aériennes privées
Le gouvernement va de l'avant pour déclarer Air
Canada et WestJet « des entreprises d'importance
systémique » qui vont recevoir d'une façon ou
d'une autre plus de fonds publics.
Les deux sociétés ont annoncé depuis mars une
réduction massive de leur personnel. Air Canada a
déjà profité de la subvention salariale fédérale
de 75 % avec la réembauche de 16
000 employés mis à pied. Malgré cette aide, Air
Canada a annoncé qu'elle mettra à pied à partir
du 7 juin plus de la moitié de
ses 38 000 employés. Les licenciements
toucheront un minimum de 19 000 employés
et pourraient atteindre 22 800. Air
Canada a déclaré que ces travailleurs en congé ne
recevront plus la subvention salariale, mais
devront plutôt demander une autre aide fédérale
même si le gouvernement a prolongé la Subvention
salariale d'urgence du Canada d'urgence du Canada
jusqu'à la fin août. Air Canada a cloué au sol
quelque 225 avions et réduit sa capacité de
vol de 95 %. WestJet a pris des mesures
similaires.
Le premier
ministre Justin Trudeau a déclaré qu'il avait des
discussions avec les compagnies aériennes
concernant une nouvelle aide financière publique.
M. Trudeau a déclaré : « Nous aurons des
conversations avec Air Canada comme nous le ferons
avec les compagnies aériennes de tout le secteur
pour essayer de voir la meilleure façon de
surmonter cette pandémie particulière. »
Trudeau n'a pas donné plus de détails sur la
forme de l'aide, s'il s'agissait d'un sauvetage,
d'une participation fédérale au capital de
l'entreprise ou si Ottawa était disposé à
contribuer aux obligations de l'entreprise en
matière de pensions et de prestations de santé.
Trudeau a rappelé que les compagnies aériennes et
d'autres gros employeurs peuvent également accéder
au programme de financement provisoire
nouvellement annoncé qui est mis à la disposition
des entreprises avec au moins 300 millions de
dollars de revenus afin qu'elles puissent rester
ouvertes, garder les employés sur leur liste de
paie et éviter les faillites.
Comment les travailleurs aériens actifs,
licenciés et retraités devraient-ils réagir face à
cette situation ? Que voudraient-ils que le
gouvernement fasse ?
Devraient-ils accepter un sauvetage public d'Air
Canada et de WestJet, même s'il s'agit
d'entreprises privées qui répondent à leurs
propriétaires et servent leurs intérêts
privés ? Le cartel d'investissement
impérialiste ONEX est le propriétaire majoritaire
de WestJet.
Si les compagnies aériennes sont « des
entreprises d'importance systémique » pour
l'économie et le pays, ne devraient-elles pas être
placées sous le contrôle d'une autorité publique
redevable au peuple ? Est-ce que cela ne
nécessite pas un changement d'objectif de
l'autorité actuelle par lequel la prise en charge
par des intérêts privés étroits est remplacée par
une prise en charge par le peuple qui a le pouvoir
de décision ? Est-ce que cela ne nécessite
pas de donner la priorité aux entreprises que les
travailleurs définissent comme « systématiquement
importantes et viables » ? De telles
entreprises n'auraient pas comme raison d'être le
profit privé pour des propriétaires privés, mais
seraient guidées par un objectif de servir le
pays, le peuple et l'édification nationale. Cela
nécessiterait à son tour un changement dans la
façon dont l'opinion publique est créée et sur qui
contrôle le processus de prise de décision. La
façon d'y arriver est de se faire entendre sur les
développements en fonction de ce qui sert le
peuple, non pas ce qui paie les riches. Dans la
situation actuelle, les travailleurs des
compagnies aériennes et les autres sont appelés à
mettre de l'avant leurs propres réclamations sur
ce qui est requis en ce moment.
- Garnet Colly -
Après deux mois d'incertitude et d'instabilité,
Air Canada a annoncé la semaine dernière des
licenciements massifs pouvant aller
jusqu'à 60 % de ses effectifs, soit
jusqu'à 20 000 employés.
Avec la propagation de la COVID-19, le transport
aérien a été l'un des secteurs de l'économie qui a
été sérieusement et rapidement touché. Le
transport des passagers vers diverses destinations
a diminué immédiatement, suivi par les fermetures
par les pays de leurs frontières aux vols
internationaux. On en est arrivé au point où les
compagnies aériennes au Canada déclarent qu'elles
fonctionnent à 5 % de la capacité
qu'elles avaient l'an dernier. Ceci, conjugué à
l'annulation d'une multitude de vols, a conduit à
une insécurité croissante des employés des
compagnies aériennes dans tous les services.
En mars, Air Canada a déjà mis à
pied 16 500 agents de bord, mécaniciens
et agents du service à la clientèle qu'ils ont
réembauchés en avril dans le cadre de la
Subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC),
le gouvernement payant 75 % du salaire
jusqu'à un maximum de 847 dollars par
semaine, ce qui ne s'appliquait qu'aux personnes
situées au sommet de l'échelle salariale qui ont
travaillé le maximum d'heures. Les nouveaux
employés et ceux qui se situent au bas de
l'échelle des salaires ont déjà du mal à joindre
les deux bouts même avec 100 % de leur
salaire lorsqu'ils travaillent à plein temps.
Les entreprises étaient « libres » de verser
leur part en sus du SSUC (oui, cela s'appelle un «
supplément » pour le 25 % restant,
mais, bien sûr, elles ont toutes déclaré qu'elles
ne pouvaient pas se permettre de le faire). Alors
même que ce programme a maintenant été prolongé
jusqu'au 29 août, Air Canada semble avoir
jusqu'à présent décidé de ne pas poursuivre le
programme au-delà du 6 juin.
Non seulement Air Canada n'a pas encore annoncé
ses horaires des vols pour le mois de juin, mais
elle n'a pas fait d'annonce définitive quant aux
éventuelles mesures d'atténuation qu'elle mettra
en place au-delà des protections de base de la
convention collective. Pour le service en vol,
celles-ci comprennent un « programme de
démission » avec des privilèges de voyage
continus, mais de moindre priorité ; un
programme de congé spécial sans perte d'ancienneté
ou de service accumulé en ce qui a trait aux
retraites et avec des congés offerts pour des
périodes de 6, 12, 18 et 24
mois ; et un programme réduit du nombre de
vols, permettant aux agents de bord de travailler
environ la moitié du nombre normal d'heures, tout
en conservant leurs avantages sociaux, mais devant
fournir un montant à la pension et à l'assurance
pour compenser la perte de salaire en cas
d'invalidité de longue durée.
La composante Air Canada du SCFP, qui représente
les agents de bord, avait également présenté
l'idée de forfaits de séparation volontaire, de
mesures provisoires pour les pensions et
d'incitatifs financiers de séparation comparables
à ce que la haute direction et les pilotes avaient
reçus. L'entreprise a indiqué que ce n'était pas
quelque chose qui serait réalisable, « en raison
de la crise financière et des passifs actuels de
la compagnie ». Curieusement, ce problème ne
semble pas avoir affecté leur décision quant à la
réduction des effectifs au sein de la haute
direction.
Les
syndicats qui représentent les travailleurs des
différents services ont sollicité l'entreprise
pour réduire le nombre de licenciements - y
compris la poursuite de la participation à la SSUC
jusqu'à son expiration - mais c'est évident que la
compagnie est déterminée à maintenir l'ancienne
manière de faire des choses, intéressée uniquement
à trouver un moyen pour les principaux
actionnaires de continuer à faire du profit plutôt
que de veiller au bien-être de ceux qui créent la
richesse. Tout en admettant publiquement que cela
ne représente pas une grande somme d'argent,
l'entreprise a choisi d'abandonner le programme
afin de ne pas avoir à cotiser aux pensions,
assurances et autres avantages sociaux marginaux
qui relevaient de sa responsabilité dans le cadre
de la SSUC.
Cette situation a touché les travailleurs de
toutes les compagnies aériennes canadiennes.
Sunwing et Air Transat ont suspendu leurs
activités, sauf en ce qui concerne une poignée
d'employés de la haute direction qui reçoivent la
SSUC. WestJet, qui a été récemment acheté par
ONEX, a également annoncé des réductions massives
en avril, en plus de celles qu'il avait déjà
annoncées en mars. WestJet a prolongé le programme
de la SSUC jusqu'en août, mais ne compte plus
que 35 agents de bord.
Il est bien connu que les compagnies aériennes
travaillent ensemble pour faire pression sur le
gouvernement fédéral pour une forme de «
sauvetage ». Cette déclaration d'Air Canada
de licencier plus de la moitié de son personnel,
malgré le programme d'aide fédéral en place, fait
l'objet de fortes spéculations selon lesquelles
c'est un effort pour « faire monter les
enchères » et accroître la pression sur le
gouvernement fédéral.
Cette situation crée de l'insécurité et de
l'anxiété chez les employés quant à leur avenir.
Sans connaître le nombre d'employés qui seront
réellement nécessaires ni le nombre de ceux qui
profiteront des programmes d'atténuation offerts,
des milliers de personnes se demandent en fait
quels seront les défis auxquels elles seront
confrontées au cours des semaines, des mois et des
années à venir. Bien sûr, tel est le sort des
travailleurs des compagnies aériennes depuis des
décennies en raison des cycles d'expansion et de
contraction de l'économie non planifiée sur
laquelle nous n'avons aucun contrôle. Rien n'a
jamais été fait pour que les travailleurs puissent
faire face aux tempêtes. Cela doit changer. Il n'y
a pas de meilleur moment que maintenant pour
exiger une nouvelle direction de l'économie.
Les conséquences évitables des
inondations printanières
dans le nord de l'Alberta
- Peggy Askin -
Inondation du centre-ville de Fort McMurray
Les travailleurs de Fort McMurray et de la région
de Wood Buffalo ont été abandonnés et forcés
d'endurer à nouveau les conséquences des
inondations printanières à cause du refus des
intérêts privés qui contrôlent les gouvernements
de renforcer le facteur humain pour qu'il puisse
contenir les inondations printanières et éviter
une autre catastrophe. Ces inondations
printanières surviennent alors que beaucoup de
résidents de Fort McMurray n'ont pas encore
surmonté les dommages causés par l'incendie de
forêt de 2016 qui a forcé l'évacuation de
toute la ville, détruit 2 400 résidences
et édifices et obligé plus de 2 000
résidents à abandonner leur domicile devenu non
sécuritaire. Depuis la chute des prix du pétrole
en 2014, près d'un emploi sur dix dans
l'industrie des sables bitumineux a été supprimé
malgré l'augmentation de la production. La
pandémie a maintenant considérablement réduit la
demande de pétrole à un moment où la rivalité
entre les impérialistes du secteur de l'énergie
est devenue de plus en plus forte. Maintenant, les
travailleurs et les petites entreprises de Fort
McMurray doivent à nouveau faire face aux
destructions causées par une inondation
dévastatrice.
Les travailleurs devraient se tenir aux côtés des
travailleurs de Fort McMurray et de la région, qui
ont encore une fois été laissés à eux-mêmes par
des gouvernements qui servent des intérêts privés.
Fort
McMurray est situé à la confluence des rivières
Athabasca et Clearwater. Le 26 avril, un
immense embâcle de glace sur la rivière Athabasca
a inversé le cours de la rivière Clearwater qui
est sortie de son lit et a inondé le centre-ville
de Fort McMurray et plusieurs quartiers
environnants. Plus de 13 000 personnes
ont été immédiatement évacuées de leur domicile.
Quatre cent cinquante personnes ont été évacuées
des Premières Nations de Fort Vermillion et de
Tall Cree en raison des inondations provoquées par
la rivière de la Paix dans le comté de Mackenzie.
Malheureusement, un membre de la Première Nation
de Fort McKay, située à 55 kilomètres au nord
de Fort McMurray, est décédé des suites de
blessures subies alors qu'il luttait pour sa
survie sur la rivière Athabasca. Des milliers de
personnes ont été contraintes de quitter leur
domicile et environ 2 500 continuent
toujours de vivre dans des camps de travail, des
hôtels et d'autres logements temporaires.
C'est la deuxième fois que de nombreux résidents
de Fort McMurray doivent faire face à leur maison
gravement endommagée ou détruite. Les rapports
indiquent qu'environ 1 230 structures
ont été endommagées par les inondations. Beaucoup
de gens venaient de terminer la construction de
nouvelles maisons pour remplacer les maisons
détruites par les incendies de forêt de 2016.
Avec la saison des incendies de forêt qui
approche, l'inquiétude grandit quant à ce que cela
pourrait entraîner.
Une semaine après l'inondation, le maire Don
Scott a déclaré à la CBC que sans aide financière
à long terme, de nombreuses personnes seront
ruinées financièrement. Il a dit que la plupart
des évacués n'ont pas d'assurance contre les
inondations, qui n'est pas incluse dans les
polices d'assurance habitation habituelles. Les
propriétaires peuvent ne pas être admissibles en
raison d'un risque élevé d'inondation et, s'ils le
sont, le coût est prohibitif,
environ 10 000 $ par année. Le
maire a demandé aux gouvernements fédéral et
provincial d'étendre les fonds de secours aux
sinistrés à près de 13 000 personnes qui
ont été forcées de quitter leur domicile. À ce
jour, le gouvernement de l'Alberta a effectué un
paiement unique de 1 250 $ par
adulte et 500 $ par enfant pour couvrir
certaines dépenses des personnes touchées par
l'inondation.
Le centre-ville de Fort McMurray, y compris
l'hôpital et les principaux magasins
d'alimentation, est construit sur une plaine
inondable, tout comme les collectivités voisines.
Bien que de nombreux Albertains ont maintenant une
assurance contre les inondations et que les
assureurs ont lancé d'autres produits au cours des
cinq dernières années, une porte-parole du Bureau
d'assurance du Canada a déclaré que l'assurance
contre les inondations est relativement nouvelle
et que cette option est compliquée pour les
personnes qui vivent sur des plaines inondables ou
dans une zone à haut risque.
« L'assurance contre les inondations est
généralement beaucoup plus limitée ou restreinte,
car la probabilité d'inondation est beaucoup plus
élevée. La police d'assurance serait
inabordable », a-t-elle déclaré.
Tout cela soulève la question qu'au XXIe siècle,
il est possible de protéger les villes et les
communautés contre les inondations et les
incendies de forêt si l'on prête l'attention
nécessaire à l'endroit et à la manière dont les
constructions sont effectuées. Mais maintenant,
encore une fois, comme ce fut le cas durant les
incendies de forêt qui ont détruit leur maison
en 2016 lorsque les propriétaires ont dû
mener de longues batailles avec leurs compagnies
d'assurance, les personnes touchées aujourd'hui
vont devoir se battre pour obtenir des
dédommagements tandis que leurs dépenses et leurs
dettes augmenteront. Pourquoi une telle
répétition ? Pourquoi cette catastrophe
est-elle considérée comme la responsabilité de
chaque propriétaire ?
Le gouvernement provincial a annoncé qu'il rendra
disponible 147 millions de dollars dans le cadre
du Programme de reprise après sinistre. Il s'agit
d'une supercherie, car le programme exclut
explicitement les dommages causés par les
inondations terrestres parce que les propriétaires
peuvent désormais obtenir une assurance pour
couvrir ces dommages. Dans cet arrangement commode
entre les compagnies d'assurance et le
gouvernement, les compagnies d'assurance offrent
un produit que les gens ne peuvent pas se
permettre et les gouvernements se lavent ensuite
les mains de toute responsabilité, affirmant que
les gens « ont choisi » de ne pas se procurer
de couverture d'assurance.
Le gouvernement de l'Alberta a la responsabilité
de libérer des terres dans la région des sables
bitumineux pour le développement de logements. Les
travailleurs de la région n'ont pas eu leur mot à
dire sur la façon dont Fort McMurray a été
développé ni sur la décision de construire des
logements en plaine inondable, sans aucune
considération pour des mesures d'atténuation des
inondations ou pour protéger la communauté contre
les incendies de forêt. Les gouvernements servent
des intérêts privés étroits et déclarent que les
conséquences de leurs décisions ne sont pas leur
problème. Cela révèle au grand jour la véritable
signification des louanges du premier ministre
Jason Kenney envers les habitants de Fort McMurray
et d'autres collectivités qui font preuve de «
résilience nordique », comme si se
débrouiller soi-même était un rite de passage pour
se déclarer albertain.
Les embâcles sont fréquents, ce qui soulève la
question légitime de savoir pourquoi on ne fait
pas davantage pour réduire les dommages qu'ils
causent. Ils se forment principalement à des
endroits où les rivières deviennent étroites,
telles que des coudes serrés, des sections
étroites, des îles, des endroits peu profonds,
sous les ponts ou lors de un changement dans la
forme du lit de la rivière. La mise en oeuvre de
mesures préventives est une science connue.
Cependant, le but de l'économie n'est pas de
prendre la responsabilité de s'occuper des gens et
de mettre en place des mesures d'atténuation pour
éviter les inondations. Avec les compagnies
d'assurance, le gouvernement de l'Alberta se lave
les mains en déclarant que de telles calamités
sont des « cas de force majeure ».
De la même manière, les gouvernements ne prennent
aucune responsabilité pour les immenses
difficultés auxquelles sont confrontés les
travailleurs, dont ceux de Fort McMurray, pour les
conséquences d'une économie dépendante de
l'approvisionnement en ressources énergétiques de
l'impérialisme américain et sa machine de guerre.
Les gouvernements refusent de reconnaître la
nécessité d'une nouvelle direction à l'économie,
au lieu de s'en prendre par des paroles
bellicistes à la Chine et la Russie, à l'Iran, au
Venezuela et à d'autres afin de détourner
l'attention que le problème réside dans leur
défense du règne et du contrôle par les oligarques
mondiaux de l'énergie.
La majorité des habitants de Fort McMurray et de
la région travaillent dans les sables bitumineux
et dans l'industrie pétrolière et gazière. Leur
travail acharné ajoute une valeur considérable à
l'économie. Ce sont les compagnies qui possèdent
et contrôlent les sables bitumineux et les
gouvernements provinciaux et fédéral qui les
assistent qui devraient fournir des frais de
subsistance immédiats et adéquats aux évacués et
les dédommager immédiatement et entièrement afin
de nettoyer, réparer et reconstruire leurs
maisons. Que nous soyons confrontés à des
inondations, à des incendies ou à des catastrophes
économiques causées par la mainmise de
l'oligarchie financière à la poursuite de son
propre intérêt étroit, la question la plus
importante est de savoir comment nous allons nous
attaquer à un pouvoir de décision qui n'est pas
sous notre contrôle.
(Sources : sources
locales, archives du LML, CBC News, Fort
McMurray Today et Oil Sands Magazine)
La situation des peuples
autochtones au Canada
Le 22 mai, Services aux Autochtones Canada
a écrit : « En date du 22 mai et dans
les réserves des Premières Nations des provinces,
SAC a reçu la confirmation de : 209
tests positifs à la COVID-19 ; 18
hospitalisations ; 4 décès. » Selon
SAC, le nombre de cas par province est le
suivant :
Colombie-Britannique : 41 ;
Alberta : 38 ;
Saskatchewan : 49 ;
Ontario : 46 ; Québec : 35.
Ce que SAC ne dit pas est qu'en ce qui concerne
la COVID-19, les personnes qui ont des problèmes
de santé connaissent un taux de mortalité beaucoup
plus élevé lorsqu'elles sont infectées. Les
conditions sociales terribles qui ont été créées
par l'État canadien dans de nombreuses réserves,
comme les logements insalubres, la pollution
industrielle, le manque d'accès à de l'eau potable
et à des aliments nutritifs de même que l'absence
d'un avenir brillant qui mène à l'abus de drogues
et d'alcool ont causé des problèmes de santé à de
nombreux autochtones qui vivent dans les réserves,
ce qui les rend particulièrement vulnérables à la
COVID-19.
En ce qui concerne les autochtones qui ne font
pas partie du système des réserves, le Congrès des
peuples autochtones (CPA), qui représente les
intérêts de tous les Indiens inscrits, les Indiens
non-inscrits, les Métis et les Inuits du Sud, a
déposé le 13 mai 2020 un recours urgent
en justice devant la Cour fédérale portant sur un
« financement inadéquat et discriminatoire »
du gouvernement fédéral au cours de la COVID-19,
comparé aux autres groupes. Au milieu du mois de
mars, le gouvernement a créé le Fonds de soutien
aux communautés autochtones de 305 millions
de dollars, dont 15 millions ont été alloués
à l'appui de groupes qui travaillent avec les
communautés autochtones qui ne font pas partie du
système des réserves, bien qu'elles représentent
plus de la moitié des autochtones vivant au
Canada.
Dans son communiqué de presse qui traite du
recours en justice, le CAP écrit :
« Le Congrès des peuples autochtones (CPA) et ses
organisations provinciales et territoriales (OPT)
ont déposé aujourd'hui un recours urgent en
justice portant sur un financement inadéquat et
discriminatoire du gouvernement fédéral au cours
de la crise de la COVID-19. La discrimination
marquée par l'absence frappante de financement
affecte les autochtones les plus vulnérables et
les plus démunis du Canada.
« 'Le Congrès des peuples autochtones et nos
partenaires provinciaux et territoriaux offrent du
support et des services critiques à plusieurs
Canadiens en situation de précarité. Le
gouvernement fédéral a abandonné sa responsabilité
de fiduciaire face à de nombreux membres de la
communauté autochtone pendant cette pandémie', a
déclaré le chef national du Congrès des peuples
autochtones, M. Robert Bertrand.
« Le recours urgent déposé aujourd'hui devant la
Cour fédérale du Canada porte sur le financement
alloué en vertu de la Charte canadienne des droits
et libertés (la 'Charte'). Le recours en
justice vise à démontrer qu'en dépit des objectifs
louables du gouvernement fédéral, le financement
alloué est déterminé de façon discriminatoire et
pénalise les populations autochtones doublement
désavantagées que sert le CPA.
« Conséquemment, il n'est tout simplement pas
possible pour le CPA et ses OPT d'offrir du
soulagement significatif aux souffrances vécues
par les plusieurs milliers d'autochtones hors
réserve qu'ils soutiennent activement, ainsi
qu'aux centaines de milliers d'autochtones hors
réserve dont le CPA défend les intérêts. Ceux-ci
sont inclus sous la responsabilité fédérale en
vertu de la décision Daniels de la Cour suprême du
Canada.[1]
Ce soutient urgent doit nécessairement inclure du
soutien aux anciens et à d'autres, du soutien aux
enfants dont pédagogique, des soins de santé
mentale et de la préparation d'urgence face à la
COVID-19.
« Ce recours en justice est déposé après que le
gouvernement fédéral a ignoré les efforts répétés
et la préférence du CPA de travailler avec
Services aux Autochtones Canada (SAC) afin de
rectifier la situation sans avoir recours aux
tribunaux. La grande majorité des autochtones du
Canada habite hors réserve et ce recours en
justice vise à défendre les besoins de cette
population.
« Il y a un long historique de services
insuffisants, de négligence et parfois même de
discrimination patente envers les autochtones hors
réserve. La Cour suprême reconnaît cette situation
et, maintenant, le gouvernement fédéral discrimine
les Canadiens les plus vulnérables au pire moment
possible. Nous n'avons eu aucun autre choix que de
nous adresser aux tribunaux pour sauver des vies',
d'ajouter la cheffe et présidente du Native
Council of Nova Scotia, Mme Lorraine
Augustine. »
En réponse à la lutte déterminée du Congrès des
peuples autochtones et d'autres organisations,
Trudeau a annoncé, le 21 mai l'allocation de « 75
millions de dollars de nouveaux fonds pour les
organisations qui répondent aux besoins critiques
de plus d'un million d'autochtones vivant dans les
centres urbains et hors réserve ». Dans un
communiqué publié le même jour par le Congrès des
peuples autochtones, le chef national Robert
Bertrand a déclaré: « Ce financement est une nette
amélioration par rapport à l'enveloppe budgétaire
inadéquate qui avait été initialement annoncée. À titre de chef
national, je suis heureux que le gouvernement
fédéral reconnaisse qu'il a une obligation de
soutien vis-à-vis les autochtones hors réserve du
Canada. »
Note
1. Le 14
avril 2016, la Cour suprême du Canada a
conclu dans l'affaire Daniels c. Canada que le
gouvernement fédéral, et non les gouvernements
provinciaux, détient la responsabilité de
légiférer sur les questions relatives aux Métis et
aux Indiens non-inscrits. Dans un jugement
unanime, la Cour a confirmé que les Métis et les
Indiens non-inscrits sont considérés comme des
Indiens visés par l'article 91(24) de la Loi
constitutionnelle de 1867, un article
qui régit les pouvoirs législatifs exclusifs du
gouvernement fédéral. (Encyclopédie canadienne)
- Barbara Biley -
Le 21 mai 2020, la nation crie
Tataskweyak continue de bloquer la route
provinciale 280 pour protéger la communauté
contre l'exposition à la COVID-19.
Les quatre Premières Nations manitobaines
partenaires d'Hydro Manitoba dans le Partenariat
de l'hydroélectricité Keeyask Limitée (PHKL)
appuient les actions prises par la nation crie de
Tataskweyak le 14 mai pour barrer la route
provinciale 280 et la principale barrière et
le point d'accès nord de Keeyask. Keeyask est une
centrale hydroélectrique de 695 mégawatts qui
est en voie de construction sur la rivière Nelson
à 725 kilomètres au nord de Winnipeg et qui
doit être complétée en 2021. Les quatre
Premières Nations membres du partenariat avec
Hydro Manitoba sont la nation crie de Tataskweyak,
la nation crie du lac Fox, la Première Nation du
lac War, et la nation crie de York Factory.
La barricade a été dressée pour arrêter la
propagation du virus de la COVID-19 dans leur
communauté. Le 18 mai, Hydro Manitoba a servi
une injonction de dix jours à la nation crie de
Tatskweyak de la Cour du Banc de la Reine du
Manitoba pour démanteler la barricade. Le
lendemain, Manitoba Keewatinowi Okimakanak (MKO)
Inc., qui représente 26 Premières Nations
signataires des traités 4, 5, 6 et
10, a publié une déclaration d'appui au barrage
routier. Aussi le 19 mai, la nation crie du
lac Fox a déclaré un état d'urgence et a mis sa
communauté en confinement tout en dressant une
autre barricade au niveau de l'accès sud du site
de construction. Le 20 mai, plus de cent
personnes se sont rassemblées sur les lieux de la
législature manitobaine pour contester
l'injonction, se joignant aux activistes qui
étaient campés sur les lieux depuis le 14 mai
en solidarité avec le barrage routier.
L'action de la
nation crie de Tataskweyak est une réponse à la
décision d'Hydro Manitoba de faire
entrer 1 200 nouveaux travailleurs sur
le site au cours des prochains mois, y compris des
travailleurs des quatre coins du Canada et
d'autres des États-Unis. L'arrivée de ces
travailleurs permettra aux 600 à 700
travailleurs qui sont sur le site depuis le mois
de mars de partir. Ces derniers se sont portés
volontaires pour rester sur le site pour arrêter
la rotation normale des travailleurs et le
va-et-vient au site dans les conditions de la
pandémie de la COVID-19. Maintenant, avec
l'approbation du médecin-hygiéniste en chef du
Manitoba, Hydro Manitoba compte restaurer les
rotations régulières de travail, malgré le fait
que le nord du Manitoba soit fermé aux
déplacements non essentiels.
Les Premières Nations partenaires du PHKL n'ont
jamais été d'accord avec la décision de poursuivre
la construction. Elles ont proposé que Keeyask
soit mis en mode « entretien et maintenance »
avec environ 250 travailleurs. Le chef de la
Première Nation de York Factory, Leroy Constant,
dans un reportage d'APTN du 19 mai,
affirme : « Nous discutons de ces questions
depuis plusieurs semaines, mais il semble que nos
partenaires d'Hydro Manitoba ne sont pas
intéressés à entendre nos préoccupations. Ce n'est
pas comme ça que fonctionne un partenariat... Si
Hydro Manitoba devait réduire le nombre de gens
travaillant au projet en attendant que nous
venions à bout de cette pandémie, ce serait une
expression de respect envers les préoccupations
que nous avons pour la santé et le bien-être de
nos peuples. »
Les Premières Nations du nord du Manitoba sont
passées à l'action pour protéger leurs communautés
en gérant l'accès dans le but de prévenir
l'introduction et la propagation de la COVID-19.
Elles devraient être épaulées par les
gouvernements fédéral et provinciaux et les
autorités de la santé, mais au Manitoba, comme
dans d'autres provinces, les grands projets de
construction ont été exemptés des restrictions aux
déplacements et seraient donc « essentiels ».
Les inquiétudes engendrées par cette décision ont
été confirmées par la transmission de la COVID-19
en raison des déplacements provenant du projet de
sables bitumineux de Kearl Lake près de Fort
McMurray en Alberta. Selon les Services de la
santé de l'Alberta en date du 20 mai,
l'éclosion sur le site de Kearl Lake est liée
à 84 cas en Alberta, 19 en
Colombie-Britannique et un en Nouvelle-Écosse,
Terre-Neuve et au Labrador respectivement.
Tout au cours de la
pandémie et des mesures d'urgence qui ont été
prises par les gouvernements provinciaux pour
restreindre les déplacements et fermer tout sauf
les services et la production essentiels, les
Premières Nations et les communautés éloignées ont
agi conformément à leurs propres circonstances,
tenant compte du niveau des services de santé et
des conditions qui augmentent la vulnérabilité des
gens de ces communautés. Les préoccupations liées
à la classification des camps industriels en tant
qu'« essentiels » avec des centaines de
travailleurs sur les projets comme Kearl Lake et
d'autres en Alberta, Keesyask, le site C, LNG
Canada et Coastal GasLink en Colombie-Britannique,
Muskrat Falls au Labrador et d'autres ont été
soulevées par les organisations autochtones, les
professionnels de la santé et les syndicats, y
compris des syndicats des métiers de la
construction qui représentent certains des
travailleurs dans les camps.
Le 29 avril, l'Union des
chefs indiens de la Colombie-Britannique a
publié une déclaration portant le titre : «
Les gouvernements doivent respecter les
compétences des Premières nations
», dans laquelle le Conseil des leaders
des Premières nations exhorte « tous les ordres
de gouvernement, fédéral, provincial et
municipal, à reconnaître et à respecter les
compétences et les décisions des Premières
Nations lorsqu'ils prennent des mesures pour
protéger leurs collectivités pendant la pandémie
de la COVID-19. Il est essentiel que tous les
ordres de gouvernement incluent et collaborent
avec les Premières Nations voisines dans leurs
efforts collectifs de lutte contre la COVID-19.
»
Rassemblement au blocus, nation crie Tataskweyak,
le 21 mai 2020
Manitoba Keewatinowi Okimakanak (MKO) Inc. publie
cette déclaration en collaboration avec les quatre
nations cries qui se sont jointes au partenariat
avec Hydro Manitoba pour la construction et
l'opération de la centrale hydroélectrique de
Keeyask dans le nord du Manitoba. Les quatre
Premières Nations sont : la nation crie
Tataskweyak, la nation crie du lac Fox, la nation
crie du lac War et la nation crie de York Factory.
Les Premières Nations de MKO ont fait part de
leurs préoccupations face aux plans d'Hydro
Manitoba pour le site de construction de Keeyask
depuis mars 2020. Hydro Manitoba projette de
mettre en oeuvre une transition de quart de
travail dès aujourd'hui, le 19 mai, alors que
les 700 employés présents à Keeyask seront
autorisés à quitter le site et à retourner chez
eux. Hydro Manitoba a commencé à faire entrer près
de 1 200 nouveaux travailleurs au site.
Ce personnel viendra de diverses régions du Canada
et des États-Unis, y compris des régions durement
frappées par la COVID-19 telles que le Québec,
l'Ontario et la Colombie-Britannique.
La nation crie de Tatasweyak, une communauté
de 2 500 personnes, a annoncé le 14
mai qu'elle s'apprêtait à fermer la route
provinciale 280 et à imposer un confinement
dans le but de stopper la propagation du virus de
la COVID-19 dans sa communauté. La Première Nation
bloque aussi la barrière principale et le point
d'accès nord de Keeyask. Le 18 mai, Hydro
Manitoba a servi une injonction à la nation crie
de Tataskeweyak pour mettre fin au barrage routier
de la communauté sur la route
provinciale 280.
La nation crie du lac Fox a aussi déclaré un état
d'urgence et imposé un confinement à la
communauté. La nation crie du lac Fox limite
l'accès à Keeyask au point d'accès sud jusqu'à ce
qu'Hydro Manitoba se penche comme il se doit sur
la sécurité de son peuple pendant la pandémie de
la COVID-19.
Citations
« Les intérêts des entreprises ne l'emportent pas
sur la sécurité des peuples des Premières Nations
du nord du Manitoba », a partagé le Grand
Chef de MKO Garrison Settee. « En tant que
dirigeants, notre rôle est de protéger notre
peuple, c'est là notre préoccupation première. Le
gouvernement provincial prétend que la
construction du Keeyask est une infrastructure
essentielle et critique et pourtant ce site de
construction ne fournit aucun pouvoir
hydroélectrique en ce moment. Comment peut-il
alors être considéré essentiel ? MKO affirme
que le projet de Keeyask doit être classé comme
infrastructure non essentielle en ce
moment. »
« D'autres juridictions ont mis des projets de
développement des ressources en pause jusqu'à ce
que le risque de la COVID-19 s'atténue. Nous
exhortons le gouvernement du Manitoba de mettre ce
site de construction en mode 'entretien et
maintenance'. Les Premières Nations ont entrepris
plusieurs actions pour restreindre la transmission
de la COVID-19, y compris fermer nos frontières
pour veiller à ce que nos communautés soient
sécuritaires. Nous exhortons le gouvernement
provincial à faire tout ce qu'il peut pour lui
aussi protéger notre peuple », a dit la chef
Doreen Spence de la nation crie de Tataskweyak.
« En permettant à plus
d'un millier de personnes de voyager dans le nord
du Manitoba, les actions prises par Hydro Manitoba
sont incohérentes et contraires aux ordres de la
santé publique partagés par la province du
Manitoba », a affirmé la chef Betsy Kennedy
de la Première Nation du lac War. « Les 1000
personnes et plus viennent du Manitoba, ainsi que
de nombreuses juridictions partout au Canada et
aux États-Unis. On nous dit que les travailleurs
venant dans le nord du Manitoba devront se
confiner volontairement pendant 14 jours dans
leur province d'origine avant de voyager. Il est
impossible de vraiment savoir de quoi il relève
puisqu'Hydro Manitoba n'a pas partagé
l'information sur comment le confinement
volontaire sera contrôlé, s'il l'est tout court.
Aussi, les travailleurs des autres provinces
seront testés pour la COVID-19 dès leur arrivée à
Winnipeg et, s'ils sont déclarés négatifs, seront
immédiatement autorisés à voyager au nord pour
commencer à travailler. Si un travailleur a été
infecté en chemin vers Winnipeg, le test pour
dépister la COVID-19 n'est pas assez sensible pour
permettre de déceler une infection après une si
courte période d'incubation. Notamment,
contrairement aux travailleurs des autres
provinces, tous les Manitobains revenant de
l'extérieur de la province devront s'isoler ici
pendant 14 jours suite à leur voyage. »
« En tant que dirigeants des Premières Nations,
nous sommes extrêmement frustrés », a dit le
chef Leroy Constant de la Première Nation de York
Factory. « Nous discutons de ces problèmes depuis
des semaines, mais il semblerait que nos
partenaires d'Hydro Manitoba démontrent peu
d'intérêt à nous écouter. Ce n'est pas comme cela
qu'un partenariat doit fonctionner. Nous avons
soulevé la question de mettre Keeyask
en 'mode d'entretien et de maintenance', ce
qui réduirait l'opération à 250 travailleurs
sans avancer la construction. Si Hydro Manitoba
devait réduire le nombre de personnes travaillant
au projet tandis que nous réglons le problème de
cette pandémie, ce serait un gage de respect
envers les préoccupations que nous avons pour la
santé et le bien-être de notre peuple.
« Nous appelons le PDG d'Hydro Manitoba à
rencontrer les quatre Premières Nations qui sont
censés être des partenaires du projet de
construction de Keeyask », a partagé le chef
Billy Beardy de la nation crie du lac Fox. « En
dépit d'appels à l'action nombreux et répétés,
Hydro Manitoba continue d'ignorer les
préoccupations exprimées par les Premières
Nations. C'est une violation flagrante de comment
l'entreprise doit agir au sein d'un partenariat
respectueux et coopératif. Nous devons absolument
travailler ensemble dans les meilleurs intérêts du
peuple pour qui le nord du Manitoba est leur
demeure depuis le début des temps. »
- La nation tsilhqot'in -
Manifestation contre le projet de mine de Taseko
Mines
devant l'édifice de la Cour fédérale en 2014
La nation des Tsilhqot'in célèbre le rejet par la
Cour suprême du Canada de la demande de Taseko
Mines ltée. (TML) de faire appel du rejet du
projet de la mine New Prosperity par le
gouvernement du Canada en 2014. La mine New
Prosperity menaçait un site sacré d'une grande
importance culturelle pour les Tsilhqot'in en
Colombie-Britannique avec l'ouverture d'une mine
d'or et de cuivre à ciel ouvert destructrice qui
n'avait pas le consentement de la nation des
Tsilhqot'in.
En
octobre 2013, une commission d'experts
fédéraux indépendants a conclu, dans son rapport
d'évaluation environnementale, que la mine New
Prosperity aurait des impacts importants et
impossibles à atténuer sur la qualité de l'eau, la
pêche et le patrimoine culturel, les droits et les
pratiques traditionnelles des Tsilhqot'in. La
commission d'examen sur la mine New Prosperity a
reconnu l'importance de la région de Teztan Biny
(lac Fish) et de Y'anah Biny (petit lac Fish)
comme étant « unique et d'une importance
particulière » pour les Tsilhqot'in. La
commission fédérale a noté que TML n'a même pas
été en mesure de faire une « preuve de
concept » pour sa proposition sans précédent,
non prouvée, de recirculation de l'ensemble du lac
et que le Teztan Biny serait quand même contaminé
au fil du temps malgré les efforts d'atténuation.
En février 2014, le gouvernement du Canada a
accepté les conclusions du rapport de la
commission fédérale et a rejeté le projet de la
mine New Prosperity. En réponse, TML a déposé des
recours juridiques contre le rapport de la
commission fédérale et la décision du gouvernement
du Canada de rejeter la mine New Prosperity. La
Cour fédérale a rejeté les deux contestations
judiciaires de TML en décembre 2017 et la
Cour d'appel fédérale a rejeté les appels de TML
en décembre 2019. Les deux niveaux de
tribunal ont confirmé la position de la nation des
Tsilhqot'in selon laquelle le gouvernement du
Canada a pris la décision parfaitement raisonnable
et juste de rejeter ce projet destructeur.
Aujourd'hui [le 14 mai 2020], la Cour
suprême du Canada a rejeté la demande de Taseko
d'entendre un nouvel appel. Cela signifie que
Taseko n'a aucune autre voie légale pour faire
appel du rejet de la mine New Prosperity. Le
projet est maintenant mort — la mine ne peut pas
être construite légalement.
Chef Joe Alphonse, président tribal,
gouvernement de la nation des Tsilhqot'in :
« Cette décision était attendue depuis longtemps.
Nous célébrons aujourd'hui la décision de la Cour
suprême du Canada et prenons le temps de réfléchir
aux immenses sacrifices faits par nos communautés
et nos membres pour que leur voix soit enfin
entendue et respectée. Nous demandons maintenant à
TML d'accepter que ce soit pour eux la fin du
parcours. Il est temps de passer à autre chose et
de protéger cette zone sacrée pour la survie de
notre mode de vie. Nous sommes impatients de
consacrer notre attention et notre énergie à
soutenir des projets économiques responsables dans
les aires appropriées de notre territoire, alors
que nous nous dirigeons vers la construction d'une
économie régionale qui respecte notre culture,
notre spiritualité et nos droits et nos titres
autochtones. La Colombie-Britannique devrait enfin
reconnaître l'importance de cette région pour les
Tsilhqot'in et soutenir la Dasiqox Nexwagwezan. La
nation ne devrait plus jamais avoir à faire face
au fardeau d'une menace industrielle sur cette
aire sacrée. »
Chef Russell Myers Ross, vice-président
tribal, gouvernement de la nation des
Tsilhqot'in :
« Nous sommes soulagés et nous nous réjouissons
de cette nouvelle. Les 30 dernières années
ont été difficiles et coûteuses pour nos
collectivités et notre peuple. La décision
d'aujourd'hui est une nouvelle étape dans notre
cheminement pour réimaginer une relation plus
respectueuse avec la Couronne, fondée sur la
reconnaissance de nos droits et de nos titres
ancestraux. Nous continuons à investir notre
énergie dans un tel avenir, et dans le cas de
Teztan Biny et de Y'anah Biny, nous poursuivons
une vision alternative appelée Dasiqox Nexwagwezan
('Là pour nous'). Nous espérons que nous pourrons
enfin aller de l'avant avec ces plans et
concrétiser cette vision. »
Chef Jimmy Lulua, gouvernement de la Première
Nation Xeni Gwet'in :
« Aujourd'hui, nous célébrons la reconnaissance
par les tribunaux des droits et des titres
ancestraux. De plus, nous célébrons la résilience
et la persévérance de notre peuple. Oui, les
tribunaux ont rendu justice, mais cela a exigé de
nos communautés qu'elles restent vigilantes et
fortes tout au long de ce processus, au prix d'un
immense gaspillage de temps et de ressources. Sans
le leadership dont ont fait preuve nos communautés
et notre nation, nous aurions perdu l'intégrité
d'un lieu sacré de notre territoire, et nos
terres, notre eau et notre faune seraient encore
plus menacées. Le gouvernement et les tribunaux
ont dû être sensibilisés aux droits et aux titres
des autochtones pour parvenir à cette décision.
Nous continuerons à protéger notre culture et nos
lieux sacrés contre des menaces comme celle de TML
et nous ne cesserons jamais de nous défendre, de
défendre nos droits et de défendre les générations
futures. »
Mise à jour de la COVID-19
Assemblée de l'Organisation mondiale de la santé
le 18 mai 2020
L'Assemblée mondiale de la santé (AMS), l'organe
décisionnel de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) s'est tenue les 18 et 19 mai. Lors
de la réunion, un projet de résolution intitulé «
Riposte à la COVID-19 » a été déposé dans lequel
il y a un appel à examiner de manière «
impartiale » et « indépendante »
les actions de l'OMS par rapport à la pandémie. Il
était parrainé par 62 pays, dont le Canada,
mais notamment il ne l'était pas par les
États-Unis. Dans son allocution lors de
l'ouverture de l'Assemblée, le directeur général
de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est
exprimé, entre autres, sur la résolution proposée,
tout en déclarant :
« Chaque pays, chaque organisation doit examiner
son action et tirer les enseignements de
l'expérience.
« L'OMS s'est engagée en faveur de la
transparence, de la responsabilisation et de
l'amélioration continue. Pour nous, le changement
est une constante. De fait, les mécanismes
indépendants de responsabilisation existants sont
mis en oeuvre depuis le début de la pandémie.
« Le Comité consultatif de surveillance
indépendant a publié aujourd'hui son premier
rapport sur la pandémie, qui présente plusieurs
recommandations au Secrétariat et aux États
membres. Dans cet esprit, nous saluons le projet
de résolution soumis à l'Assemblée, qui appelle à
lancer un processus d'évaluation impartiale,
indépendante et complète par étapes.
« Pour être complète, une telle évaluation doit
porter sur l'intégralité des interventions
engagées par l'ensemble des acteurs. Elle doit
aussi être menée de bonne foi. C'est pourquoi je
lancerai dans les meilleurs délais une évaluation
indépendante afin de passer en revue l'expérience
acquise et les leçons tirées et de formuler des
recommandations pour améliorer la préparation et
la riposte aux pandémies aux niveaux national et
mondial.
« Cependant, il y a bien une évidence : le
monde ne doit plus jamais être le même. Nul besoin
d'un examen concluant que nous devons faire notre
possible pour ne plus jamais vivre une telle
situation.
« Quelles que soient les leçons de cette
pandémie, la plus grave erreur serait de ne pas en
tirer les conséquences et de laisser le monde
aussi vulnérable qu'auparavant. Si cette pandémie
devait avoir une conséquence positive, ce devrait
être un monde plus sûr et plus résilient.
« Ce message n'a rien de nouveau. Les examens
menés après l'épidémie de syndrome respiratoire
aigu sévère (SRAS), la pandémie de grippe A(H1N1)
et l'épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique
de l'Ouest ont mis en évidence des failles dans la
sécurité sanitaire mondiale et ont donné lieu à de
nombreuses recommandations à l'intention des pays
afin d'y remédier.
« Certaines ont été appliquées, d'autres ont été
ignorées.
« La flambée de SRAS a entraîné la révision du
Règlement sanitaire international, en 2005.
La pandémie de grippe A(H1N1) a vu la création du
Cadre de préparation en cas de grippe pandémique.
Enfin, la flambée de maladie à virus Ebola
de 2014 et 2015 a conduit à la mise en
place du dispositif de financement d'urgence en
cas de pandémie, du Programme OMS de gestion des
situations d'urgence sanitaire et du Comité
consultatif de surveillance indépendant.
« Le monde n'a pas besoin d'un autre plan, d'un
autre système, d'un autre mécanisme, d'un autre
comité ou d'une autre organisation. Il a besoin de
consolider, de faire fonctionner et de financer
les systèmes et les organisations qui existent, y
compris l'OMS. Beaucoup, parmi les dirigeants qui
ont pris la parole aujourd'hui, ont évoqué ces
questions : faire fonctionner, soutenir et
financer l'OMS.
« Le monde ne peut plus se permettre l'amnésie à
court terme qui, pendant trop longtemps, a été le
trait marquant de sa façon d'aborder la sécurité
sanitaire. L'heure est venue de nouer ensemble les
fils épars de la sécurité sanitaire mondiale et
d'en faire un filin que nul ne pourra
briser : un cadre global de préparation aux
épidémies et aux pandémies.
« Le monde ne manque ni des outils, ni des
connaissances scientifiques, ni des ressources
nécessaires pour être plus sûr face aux pandémies.
Ce qui lui manque, c'est un engagement sans faille
à employer les outils, les connaissances
scientifiques et les ressources dont il dispose.
« Cela doit changer et cela doit changer
aujourd'hui.
« J'en appelle aujourd'hui à l'ensemble des
nations afin qu'elles prennent la ferme résolution
de tout mettre en oeuvre pour que la pandémie de
coronavirus de 2020 ne se reproduise jamais.
J'en appelle à toutes les nations afin qu'elles
investissent dans le renforcement et la mise en
oeuvre des multiples outils dont nous disposons,
et plus particulièrement le traité international
qui sous-tend la sécurité sanitaire
mondiale : le Règlement sanitaire
international (2005).
« Pour réussir, nous devons tous nous engager à
adhérer à ce projet commun et à nous rendre
mutuellement des comptes. L'année dernière, le
Groupe africain a proposé une solution passant par
un système d'examen périodique universel qui
verrait chaque pays accepter un examen ordinaire
et transparent de son état de préparation. »
L'Assemblée mondiale de la santé (AMS), l'organe
décisionnel de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) s'est réunie les 18 et 19 mai.
Dans les conditions normales, l'AMS se rencontre
aux trois semaines et « compte sur la
participation de délégations de tous les États
membres de l'Organisation et examine un ordre du
jour spécifique consacré à la santé et établi par
le Conseil exécutif. Ses principales fonctions
consistent à arrêter la politique de
l'Organisation, à nommer le directeur général, à
contrôler la politique financière et à examiner et
approuver le projet de budget programme.
L'Assemblée mondiale de la Santé se tient chaque
année à Genève, Suisse ». À cause de la
pandémie de la COVID-19, l'assemblée se tiendra
sous la forme d'une réunion virtuelle sur deux
jours.
L'ordre du jour provisoire tel que publié
le 6 avril comprend ceci :
1. Ouverture de l'Assemblée de la Santé
1.1 Constitution de la Commission de
vérification des pouvoirs
1.2 Élection du président
1.3 Élection des cinq vice-présidents, des
présidents des commissions principales et
constitution du Bureau
1.4 Adoption de l'ordre du jour et répartition
des points entre les commissions principales
2. Rapport du Conseil exécutif sur ses cent
quarante-cinquième et cent quarante-sixième
sessions.
3. Allocution du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus,
directeur général
4. Intervenant(s) invité(s)
5. Admission de nouveaux membres et de membres
associés [s'il y a lieu]
6. Conseil exécutif : élection
7. Distinctions
8. Rapports des commissions principales
9. Clôture de l'Assemblée de la Santé
À cet ordre du jour s'est ajouté un projet
de résolution intitulé « Riposte à la
COVID-19 » qui appelle à un processus
d'évaluation « impartiale », «
indépendante » de l'OMS par rapport à la
pandémie. Il était parrainé par 62 pays, dont
le Canada, mais notamment ne l'était pas par les
États-Unis. Un point additionnel à l'ordre du jour
proposé par un certain nombre de pays a été celui
d'inviter Taiwan à participer à l'AMS en tant
qu'observateur, un statut qu'il avait de 2009
à 2016.
Le 19 mai, le projet de résolution a été
présenté par l'Union ueopéenne (UE) et proposé par
plus de 100 pays et approuvé par l'OMS. Il ne
cible aucun pays, mais réitère les responsabilités
de l'OMS envers ses pays membres et la nécessité
pour tous les gouvernements nationaux de rendre
des comptes à leurs citoyens et résidents en
fournissant les moyens d'assurer la santé et la
sécurité publiques, ainsi que la nécessité de
coopération internationale pour surmonter la
pandémie. En ce qui concerne l'origine du nouveau
coronavirus, une question que les États-Unis, le
Canada et d'autres ont tenté d'utiliser pour faire
de la Chine le bouc émissaire, la résolution
appelle le directeur général de l'OMS à continuer
« à collaborer étroitement avec l'Organisation
mondiale de la santé animale (OIE), l'Organisation
des Nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO) et les pays, dans le cadre de
l'approche ' n monde, une santé' en vue
d'identifier la source zoonotique du virus et de
déterminer par quelle voie il s'est introduit dans
la population humaine, y compris en examinant le
rôle potentiel d'hôtes intermédiaires, notamment
moyennant des missions scientifiques et des
missions de collaboration sur le terrain qui
permettront de cibler les interventions et
d'établir un programme de recherche visant à
réduire le risque d'apparition d'incidents
similaires et à fournir des orientations sur les
moyens à mettre en oeuvre pour prévenir les
infections par lecoronavirus 2 du syndrome
respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) chez l'homme
et chez l'animal et éviter l'apparition de
nouveaux réservoirs zoonotiques, et à réduire
encore les risques d'émergence et de transmission
des zoonoses ».
Le projet de résolution lance de plus l'appel au
directeur général de l'OMS à « lancer, au moment
approprié le plus proche et en consultation avec
les États Membres, un processus d'évaluation
impartiale, indépendante et complète par étape,
notamment en utilisant les mécanismes existants,
selon qu'il conviendra, pour examiner l'expérience
acquise et les leçons tirées de la riposte
sanitaire internationale coordonnée par l'OMS face
à la COVID-19 ».
Dans son allocution de clôture à l'Assemblée, le
Dr Tedros a remercié les États membres pour «
avoir adopté la résolution, qui appelle à une
évaluation indépendante et globale de la riposte
internationale – y compris, mais non seulement, de
l'action de l'OMS.
« Comme je l'ai dit hier, j'entreprendrai une
telle évaluation au plus tôt dès que le moment
sera approprié.
« Nous sommes favorables à toute initiative
visant à renforcer la sécurité sanitaire mondiale,
et à renforcer l'OMS, et à mieux nous protéger.
« Comme toujours, l'OMS reste pleinement engagée
en faveur de la transparence, de la
responsabilisation et d'une amélioration
constante. Nous voulons, plus que quiconque, de la
responsabilisation. »
Il a déclaré que l'OMS continuerait de travailler
avec tous les pays et remplirait son mandat de
fournir à tous les pays l'assistance requise
pendant la pandémie.
En avril, le président Trump a retiré sous
condition le financement américain de l'OMS, de
l'ordre de 500 millions de dollars par an,
l'accusant d'avoir manqué à son devoir de base
dans sa réponse au coronavirus, dans le cadre des
tentatives américaines de rejeter sur d'autres la
faute de la crise de la COVID-19 aux États-Unis.
Trump a réitéré ce chantage dans une lettre
envoyée au Dr Tedros le 18 mai, dans laquelle
il menace de suspendre définitivement le
financement de l'OMS, en déclarant :
« Mon administration a déjà entamé des
discussions avec vous sur la façon de réformer
l'organisation. Mais une action est nécessaire
rapidement. Nous n'avons pas de temps à perdre.
C'est pourquoi il est de mon devoir, en tant que
président des États-Unis, de vous informer que, si
l'Organisation mondiale de la santé ne s'engage
pas à apporter des améliorations substantielles
importantes dans les 30 prochains jours, je
rendrai permanent mon gel temporaire du
financement américain à l'Organisation mondiale de
la santé et reconsidérerai notre appartenance à
l'organisation. Je ne peux pas permettre aux
contribuables américains de continuer de financer
une organisation qui, dans son état actuel, ne
sert manifestement pas les intérêts de
l'Amérique. »
En revanche, alors que Trump n'a pas daigné
s'adresser en personne à l'AMS, le président
chinois Xi Jinping l'a fait par vidéoconférence
le 18 mai. Dans ses remarques, Xi a appuyé
les efforts mondiaux pour surmonter la pandémie et
le rôle de leadership de l'OMS. Il a déclaré que «
la Chine porte depuis toujours la vision de la
communauté d'avenir partagé pour l'humanité. Elle
assume ses responsabilités pour protéger la vie et
la santé de son peuple et remplit son devoir pour
préserver la santé publique mondiale. Pour
promouvoir la coopération internationale contre le
COVID-19, j'annonce ce qui suit :
« - La Chine accordera d'ici deux ans une aide de
deux milliards de dollars US pour soutenir les
pays touchés, notamment les pays en développement,
dans leur lutte contre le COVID-19 et la reprise
de leur développement économique et social.
- La Chine créera, en collaboration avec les
Nations unies, un dépôt et une plaque tournante de
réponse humanitaire globale pour assurer les
chaînes d'approvisionnement en matériel destiné à
la lutte contre les épidémies, et mettra en place
des corridors verts de transport et de
dédouanement.
- La Chine mettra en place un mécanisme de
coopération entre des hôpitaux chinois et 30
hôpitaux africains et accélérera la construction
du siège du CDC africain, pour accompagner
l'Afrique dans le renforcement de ses capacités de
prévention et de contrôle des maladies.
- Quand le développement et le déploiement d'un
vaccin contre le COVID-19 seront disponibles en
Chine, ce sera un bien public mondial. Il s'agira
de la contribution chinoise à l'accessibilité et
l'abordabilité du vaccin dans les pays en
développement.
- La Chine oeuvrera avec les autres membres du
G20 à concrétiser l'initiative sur la suspension
du service de la dette pour les pays les plus
pauvres, et travaillera avec la communauté
internationale pour accroître le soutien aux pays
durement touchés et soumis à une forte pression en
vue de les aider à surmonter les difficultés
actuelles. »
Des membres de l'équipe médicale chinoise en
Italie le 17 mars 2020
Le département des
Affaires économiques et sociales Peuples
autochtones des Nations unies souligne la
situation à laquelle sont confrontés les peuples
autochtones partout dans le monde pendant la
pandémie de la COVID-19. On peut lire sur son site
web :
« La pandémie du coronavirus (COVID-19)
représente un grave danger pour les peuples
autochtones partout dans le monde. Les communautés
autochtones n'ont déjà pas ou peu accès aux soins
de santé, ont des taux relativement plus élevés de
maladies transmissibles et non transmissibles, et
ont peu accès aux services essentiels, à un
système sanitaire et à d'autres mesures de
prévention telles que l'eau potable, le savon, le
désinfectant, etc. Aussi, la plupart des
établissements médicaux locaux, s'il y en a, sont
souvent en manque d'équipement et de personnel.
Même lorsque les peuples autochtones ont accès à
des services de santé, ils peuvent être
stigmatisés et victimes de discrimination. Un
facteur clé est de veiller à ce que les langues
autochtones soient accessibles dans ces services
et établissements et que ceux-ci répondent aux
besoins spécifiques des peuples autochtones.
« Le mode de vie traditionnel des peuples
autochtones est à la base de leur résilience, mais
peut aussi constituer une menace en ce moment dans
la prévention de la propagation du virus. Par
exemple, la plupart des communautés autochtones
organisent régulièrement de grands rassemblements
traditionnels pour célébrer des événements
spéciaux comme les récoltes, les cérémonies de
passage à l'âge adulte, etc. Aussi, certaines
communautés autochtones vivent dans des logements
multigénérationnels, ce qui accroît les risques
pour les autochtones et leurs familles, en
particulier les aînés.
« Alors que le nombre d'infections dues à la
COVID-19 augmente partout dans le monde, ainsi que
le taux élevé de mortalité au sein de certains
groupes vulnérables ayant des problèmes chroniques
de santé, les données sur le taux d'infection
parmi les peuples autochtones ne sont pas encore
disponibles (même dans les endroits où les
rapports et les dépistages sont disponibles), ou
elles ne sont pas notées en fonction de
l'ethnicité. L'information pertinente au sujet des
maladies infectieuses et des mesures préventives
n'est pas non plus disponible dans les langues
autochtones.
« Les peuples
autochtones vivent un niveau élevé de
marginalisation socio-économique et sont à risque
de façon disproportionnée face aux urgences de la
santé publique, devenant ainsi encore plus
vulnérables en ce temps de pandémie mondiale, dû à
des facteurs tels que le manque d'accès à un
dépistage systématique et à des systèmes de
prévention, et au manque de services sociaux et de
santé adéquats.
« Au moment où les mesures de confinement se
poursuivent dans de nombreux pays, sans échéancier
en vue, les peuples autochtones qui vivent déjà
l'insécurité alimentaire en raison de la perte de
leurs terres et territoires ancestraux font face à
une situation encore plus difficile pour
s'alimenter. Ayant perdu leurs moyens de
subsistance traditionnels, qui sont souvent liés à
la terre, de nombreux autochtones qui travaillent
dans des occupations traditionnelles ou des
économies de subsistance ou dans le secteur
informel vivront durement les répercussions de la
pandémie. La situation des femmes autochtones, qui
sont souvent les principales pourvoyeuses
d'aliments et de nutrition de leurs familles, est
encore plus difficile.
« Malgré tout, les peuples autochtones sont à la
recherche de leurs propres solutions à cette
pandémie. Ils se mettent en action, se servant de
leurs pratiques et connaissances traditionnelles
telles que le confinement volontaire, la fermeture
de leurs territoires ou les mesures préventives —
et ce, dans leurs propres langues. »
- Anne Nuorgam, présidente, Forum
permanent sur les questions autochtones -
Des artistes autochtones de Mutijulu, en
Australie, produisent des messages de santé
publique sur la COVID-19 avec des formes d'art
traditionnel.
Les peuples autochtones vivent à la fois dans des
zones urbaines et rurales et comptent aujourd'hui
plus de 476 millions d'individus répartis
dans 90 pays dans le monde, ce qui
représente 6,2 % de la population
mondiale. Néanmoins, nos communautés sont près de
trois fois plus susceptibles de vivre dans une
pauvreté extrême, et donc plus sujettes aux
maladies infectieuses. De nombreuses communautés
autochtones souffrent déjà de malnutrition et de
déficits immunitaires, ce qui peut accroître la
vulnérabilité aux maladies infectieuses.
L'étendue de la
nature dévastatrice et du potentiel de COVID-19
est inconnue. Les États membres doivent protéger
les plus vulnérables de notre société mondiale. Je
vous exhorte à prendre des mesures immédiates pour
veiller à ce que les peuples autochtones soient
informés, protégés et priorisés pendant la
pandémie de santé mondiale de COVID-19. À cet
égard, les renseignements dans les langues
autochtones sont importants pour garantir qu'ils
soient accessibles et suivis. La situation des
personnes chroniquement vulnérables, des personnes
en situation de fragilité médicale et des sages
autochtones est particulièrement préoccupante. Les
sages autochtones sont une priorité pour nos
communautés en tant que gardiens de l'histoire,
des traditions et des cultures. Nous demandons
également aux États membres d'assurer que les
peuples autochtones en isolement volontaire et en
contact initial exercent leurs droits à
l'autodétermination et que leurs décisions d'être
isolés soient respectées. En outre, les États
doivent empêcher les personnes étrangères d'entrer
sur leurs territoires. Tout plan ou mesure de
protection visant les peuples autochtones en
isolement volontaire et en premier contact doit
être multidisciplinaire et suivre les protocoles
convenus et les recommandations internationales
telles que les recommandations de la Commission
interaméricaine des droits de l'homme.
Ces temps-ci sont incertains et les membres du
PFII examinent différentes options pour faire
avancer leur mandat de conseiller sur les
questions autochtones. L'instance permanente s'est
engagée et travaillera pour l'avenir afin de
s'assurer que les peuples autochtones soient
impliqués et inclus dans les interventions liées à
la santé publique. Nous exhortons les États
membres et la communauté internationale à inclure
les besoins et priorités spécifiques des peuples
autochtones dans la lutte contre l'épidémie
mondiale de COVID-19.
Les peuples autochtones peuvent contribuer à
chercher des solutions. Leurs bonnes pratiques de
guérison et de savoir traditionnel, telles que
l'isolement des communautés pour empêcher la
propagation des maladies et l'isolement
volontaire, sont suivies aujourd'hui dans le monde
entier.
Les autochtones bloquent l'entrée de leur
territoire en Colombie-Britannique pour protéger
leur communauté contre la COVID-19.
- Bureau du haut-commissariat des
droits de l'homme des Nations unies -
Alors que les pays commencent à assouplir les
restrictions dues à la pandémie de COVID-19, un
groupe d'experts des droits de l'homme des Nations
unies appelle les gouvernements et les entreprises
à veiller à ce que tous les travailleurs soient
protégés contre l'exposition au coronavirus.
« On ne peut se passer d'aucun travailleur.
Chaque travailleur est essentiel, quelle que soit
la catégorie qui lui est appliquée par les États
ou les entreprises. Chaque travailleur a le droit
d'être protégé contre l'exposition aux dangers sur
le lieu de travail, y compris le coronavirus. »
« Nous sommes préoccupés par le nombre de
travailleurs en première ligne qui n'ont pas reçu
une protection adéquate pendant les phases aigües
de la contagion dans divers pays et secteurs
économiques. Et tandis que les gouvernements
continuent de réduire les restrictions et que les
travailleurs commencent à retourner au travail,
nous exhortons tous les États et toutes les
entreprises à veiller à ce que des mesures
préventives et de précaution soient en place pour
protéger chaque travailleur.
« Nous sommes également profondément préoccupés
par le risque disproportionné présenté aux
travailleurs à faible revenu, aux minorités, aux
migrants, aux personnes âgées et à ceux qui ont
des problèmes de santé préexistants, aux femmes,
ainsi qu'au secteur informel et à ceux de
l'économie des spectacles.
« Nous exhortons les États et les entreprises à
travailler avec les syndicats et les autres
représentants des travailleurs pour garantir la
mise en place des garanties nécessaires. »
« Nous nous félicitons des discussions en cours
sur l'inclusion du droit à un travail sûr et sain
en tant que droit et principe fondamental de
l'Organisation internationale du Travail (OIT), à
la suite de leur appel à la Conférence
internationale du Travail en 2019. Cependant, ils
exhortent l'organe directeur de l'agence onusienne
à reconnaître ce droit sans plus attendre, ainsi
que d'autres droits de l'homme internationalement
reconnus.
« Pour l'OIT, forcer les travailleurs
vulnérables n'ayant d'autre choix que de supporter
des conditions qui les mettent en danger,
notamment en démantelant les droits du travail
précédemment établis, peut constituer une forme de
travail forcé.
« Nous exprimons notre respect et notre
admiration aux travailleurs en première ligne de
cette pandémie, fournissant des soins de santé, de
la nourriture, de l'eau, des installations
sanitaires et d'autres biens et services
nécessaires, et nos condoléances aux familles de
ceux qui ont perdu des êtres chers dans un tel
service.
« Notre message d'aujourd'hui est simple, mais
crucial : chaque travailleur doit être protégé,
quoi qu'il arrive. »
(Le 18 mai 2020. Photo :
Power of Many)
Le 12 mai, la compagnie américaine Big
Pharma Geliad Sciences Inc. a annoncé qu'elle
avait signé un contrat de licence avec plusieurs
fabricants de médicaments pour la production du
Remdesivir pour traiter la COVID-19 dans ce qu'on
décrit comme étant « des pays à faible revenu ou à
revenu intermédiaire ». Gilead a aussi
annoncé que des discussions étaient déjà en cours
avec l'UNICEF « pour que sa grande expérience dans
la fourniture de médicaments à des pays à faible
revenu et à revenu intermédiaire dans des
situations d'urgence et de crises humanitaires
serve à la livraison du Remdesivir via ses réseaux
de distribution déjà bien établis ». Les
compagnies de fabrication qui ont signé l'entente
avec Gilead sont Cipla, Jubilant Lifesciences et
Hetero Labs de l'Inde ; Mylan, une société
enregistrée en Hollande, dont la maison-mère est à
Canonsburg, en Pennsylvanie et dont les membres du
conseil d'administration se réunissent en
Grande-Bretagne ; et Ferozsons Labs du
Pakistan. À l'annonce de l'entente, le cours des
actions de Cipla et Jubilant a connu une hausse.
La liste de pays auxquels les licenciés doivent
fournir le Remdesivir comprend tous les pays
membres de l'Union africaine.
Gilead Sciences Inc. est l'une des plus grandes
sociétés pharmaceutiques aux États-Unis. Il
embauche près de 12 000 employés,
détient des actifs de plus de 60 milliards de
dollars US et réalise des ventes annuelles de plus
de 20 milliards de dollars US. Donald
Rumsfeld, le fauteur de guerre notoire et membre
de l'administration de George Bush, était
président de la compagnie à partir de 1997
jusqu'à ce qu'il se joigne au gouvernement Bush.
Il détiendrait, d'ailleurs, toujours des parts
dans la compagnie. Aussi, George Schultz, qui
était secrétaire d'État des États-Unis sous Ronald
Reagan, continue d'être membre de son conseil
d'administration. La société a réalisé
d'importants profits à la suite de son contrat de
licence avec Roche, le fabricant de médicaments
suisse, pour la production de Tamiflu comme
traitement pour la grippe porcine H1N1. Les
recettes de cette source de revenus ont alors
grimpé en flèche de 16 millions de dollars US
au troisième trimestre de 2008 à 194
millions de dollars US au quatrième trimestre.
L'utilisation de Tamiflu pour la grippe porcine
H1N1 a créé tout un scandale lorsque de nombreux
gouvernements ont dénoncé le gaspillage d'argent
dépensé pour l'approvisionnement de ce médicament,
dont un grand nombre de doses n'ont pas servi. Le
médicament a aussi soulevé de vives inquiétudes en
raison de ses effets secondaires plus dangereux.
Le Remdesivir de Gilead a d'abord été développé
comme traitement pour l'hépatite C, mais s'est
avéré inefficace. Il a ensuite été recyclé contre
l'Ebola et la maladie virale de Marburg, mais
s'est à nouveau avéré inefficace dans le
traitement de ces maladies. Récemment, Gilead
s'est tourné vers l'utilisation du Remdesivir pour
le traitement de la COVID-19. Entre février et
mars de cette année, des essais cliniques du
médicament ont été réalisés dans la province de
Hubei en Chine. Dans cette étude, le médicament a
été testé sur 237 patients en double aveugle
et contrôlé par placebo et le résultat a été
soumis à l'examen des pairs et publié dans The
Lancet le 29 avril. La conclusion
saillante était que le Remdesivir « n'est associé
à aucune différence dans le temps dans une
amélioration clinique ». L'examen souligne
aussi que « les traitements de Remdesivir ont été
arrêtés tôt en raison des effets adverses chez 18
(12 %) patients versus 4 (5 %)
patients qui ont arrêté le placebo avant le
temps ». Malgré cela, le 29 avril, se
référant à un essai clinique incomplet aux
États-Unis et à un rapport qui n'a pas été soumis
à l'examen des pairs, le docteur Anthony Fauci,
dirigeant de l'Institut national des allergies et
des maladies infectieuses des États-Unis, a
déclaré que le Remdesivir comme traitement contre
la COVID-19 était « une assez bonne
nouvelle » et qu'il établissait de nouvelles
normes en termes de soins aux patients de la
COVID-19. Ensuite, le 1er mai à la
Maison-Blanche, Trump rencontrait le PDG de Gilead
avant d'annoncer que le Food and Drug
Administration du gouvernement américain avait
autorisé l'utilisation urgente du médicament
Remdesivir de Gilead pour traiter la COVID-19.
Compte tenu de ces développements, le médicament
sera fabriqué pour son utilisation en Afrique.
Il est ironique que ceux qui exigent des essais
cliniques pour un remède à base de plantes
préconisé par le Madagascar pour la COVID-19, et
qui dénigrent les efforts de ce pays, sont muets
face aux efforts de Gilead de lancer un traitement
pharmacologique pour la COVID-19 qui n'a pas fait
ses preuves et est potentiellement dangereux pour
les peuples d'Afrique.
(www.stopforeigninterventioninafrica.org)
Nombre de cas dans le monde
Au 23 mai, les statistiques mondiales sur la
pandémie de la COVID-19, telles que rapportées par
Worldometer, étaient les suivantes :
- Nombre total de cas signalés :
5 320 834. C'est 676 364 de
plus que le total déclaré le 16 mai
de 4 647 961. L'augmentation du
nombre de cas par rapport à la semaine précédente
était de 642 306.
- Total des cas
actifs : 2 811 294.
C'est 243 311 de plus que le nombre
annoncé le 16 mai
de 2 567 983. L'augmentation du
nombre total de cas actifs par rapport à la
semaine précédente était de 214 088.
- Total des dossiers
fermés : 2 513 031.
C'est 433 053 de plus que le nombre
annoncé le 16 mai
de 2 079 978. Cela se compare à une
augmentation de 428 218 par rapport à la
semaine précédente.
- Total des décès : 340 261. Cela
représente 31 276 décès de plus que
le 16 mai, alors que le bilan était
de 308 985. Cela se compare à une
augmentation de 33 316 la semaine
précédente.
- Total des cas
rétablis : 2 172 707. Cela
représente une hausse de 401 714 par
rapport au chiffre de 1 770 993
du 16 mai et se compare à une augmentation
de 394 902 rétablissements par rapport à
la semaine précédente.
Il y a eu 107 716 nouveaux cas
du 21 au 22 mai. Il s'agit de la plus
forte augmentation quotidienne jamais enregistrée,
ce qui souligne le caractère sérieux continu de la
situation mondiale, malgré le fait que certains
pays ont surmonté la pandémie et que d'autres ont
sensiblement aplati la courbe. Cela se compare à
l'augmentation d'une journée du 14 au 15
mai de 99 405 nouveaux cas.
La maladie était présente dans 213 pays et
territoires, le même nombre que la semaine
précédente. Parmi ceux-ci, 48 pays avaient
moins de 100 cas, par rapport au 16 mai
où il y avait 52 pays avec moins de 100
cas. Il y a 22 pays ou territoires sans cas
actifs cette semaine, contre 15 la semaine
précédente. Il s'agit de Maurice (332
cas ; 322 rétablis ; 10
décès) ; Îles Féroé (187 cas, tous
rétablis) ; Trinité-et-Tobago (116
cas ; 108 rétablis ; 8
décès) ; Polynésie française (60 cas, tous
rétablis) ; Macao (45 cas ; tous
rétablis) ; Érythrée (39 cas, tous
rétablis) ; Timor-Leste (24 cas, tous
rétablis) ; Belize (18 cas ; 16
rétablis ; 2 décès) ;
Nouvelle-Calédonie (18 cas, tous rétablis) ;
Sainte-Lucie (18 cas, tous rétablis) ;
Dominique (16 cas ; tous rétablis) ;
Saint-Kitts-et-Nevis (15 cas, tous
rétablis) ; les Malouines(13 cas, tous
rétablis) ; Montserrat (11 cas, 10
rétablis ; Groenland (11 cas ; tous
rétablis) ; les Seychelles (11 cas, tous
rétablis ; Papouasie-Nouvelle-Guinée (8
cas ; tous rétablis) ; les Antilles
néerlandaises (6 cas ; tous rétablis) ;
Saint-Barth (6 cas, tous rétablis) ; Sahara
occidental (6 cas, tous rétablis) ; Anguilla
(3 cas, tous rétablis) ; Saint-Pierre et
Miquelon (1 cas, rétabli).
Les cinq pays avec le plus grand nombre de cas
au 23 mai sont indiqués ci-dessous,
accompagnés du nombre de cas et de décès par
million d'habitants :
États-Unis : 1 645 353
(1 144 470
actifs ; 403 228
rétablis ; 97 655 décès)
et 4 974 cas par million ; 295
décès par million
- 16 mai : 1 484 287
(1 068 029
actifs ; 327 751
rétablis ; 88 507 décès)
et 4 488 cas par million ; 268
décès par million
Russie : 335 882
(224 558 actifs ; 107 936
rétablis ; 3 388 décès)
et 2 302 cas par million ; 23
décès par million
- 16 mai : 272 043
(206 340 actifs ; 63 166
rétablis ; 2 537 décès)
et 1 801 cas par million ; 17 décès
par million
Brésil : 332 382
(175 836 actifs ; 135 430
rétablis ; 21 116 décès)
et 1 565 cas par million ; 99
décès par million
- 16 mai : 220 291
(120 359 actifs ; 84 970
rétablis ; 14 962 décès)
et 1 037 cas par million ; 70 décès
par million
Espagne : 281 904
(56 318 actifs ; 196 958
rétablis ; 28 628 décès)
et 6 030 cas par million ; 612
décès par million
- 16 mai : 274 367
(57 941 actifs ; 188 967
rétablis ; 27 459 décès)
et 5 868 cas par million ; 587
décès par million
Royaume-Uni : 254 195
(actif et rétabli ND ; 36 393
décès) et 3 747 cas par
million ; 536 décès par million
- 16 mai : 236 711 (ND
actif ; ND rétabli ; 33 998
décès) et 3 489 cas par
million ; 501 décès par million
Le taux de nouveaux cas quotidiens aux États-Unis
s'est quelque peu stabilisé à environ 20 000,
bien qu'il y ait eu 28 179 nouveaux cas
le 21 mai. La Russie et surtout le Brésil ont
connu une forte augmentation du taux du nombre de
nouveaux cas quotidiens. La Russie a ajouté
environ 9 000 nouveaux cas par jour
depuis le 16 mai. Le 20 mai, le Brésil a
connu sa plus forte augmentation en une journée,
avec 21 472 nouveaux cas, et au cours de
la semaine dernière il est passé du cinquième pays
avec le plus grand nombre de cas au troisième
pays. Ces trois pays représentent à eux seuls
environ la moitié du nombre total de nouveaux cas
par jour au cours de la semaine écoulée.
Cas dans les cinq premiers pays par région
En Europe, le 23 mai, les trois autres pays
européens avec le plus grand nombre de cas
déclarés après l'Espagne et le Royaume-Uni
énumérés ci-dessus sont l'Italie, la France et
l'Allemagne :
Italie : 228 658
(59 322 actifs ; 136 720
rétablis ; 32 616 décès)
et 3 781 cas par million ; 539
décès par million
- 16 mai : 223 885
(72 070 actifs ; 120 205
rétablis ; 31 610 décès)
et 3 702 cas par million ; 523
décès par million
France : 182 219
(89 721 actifs ; 64 209
rétablis ; 28 289 décès)
et 2 792 cas par million ; 433
décès par million
- 16 mai : 179 506
(91 529 actifs ; 60 448
rétablis ; 27 529 décès)
et 2 751 cas par million ; 422
décès par million
Allemagne : 179 713
(12 361 actifs ; 159 000
rétablis ; 8 352 décès)
et 2 146 cas par million ; 100
décès par million
- 16 mai : 175 699
(15 998 actifs ; 151 700
rétablis ; 8 001 décès)
et 2 098 cas par million ; 96 décès
par million
L'Italie a continué de connaître une tendance à
la baisse des nouvelles infections à coronavirus
au 22 mai, près de trois semaines après la
fin de son confinement national. Les chiffres sont
« encourageants », a gazouillé le ministre de
la Santé Roberto Speranza le 22 mai. « Ils
nous disent que le pays a bien encaissé le
déconfinement initial du 4 mai. »
Cependant, il a averti que les Italiens « ne
doivent pas imaginer que nous avons gagné. Une
prudence maximale est nécessaire. Il faut très peu
pour annuler les sacrifices consentis jusqu'à
présent. »
Plus tôt dans la journée, le président de
l'Institut national italien de la santé (ISS),
Silvio Brusaferro, a tenu une conférence de
presse, où il a déclaré que « la courbe
épidémiologique ... montre clairement qu'elle
diminue » et que « le nombre de cas
asymptomatiques est en augmentation ». Cela
signifie que de plus en plus d'écouvillons et
d'activités de recherche de contacts sont en
cours, a-t-il expliqué. Brusaferro a également
déclaré que les 20 régions d'Italie peuvent
être divisées en « trois vitesses »
d'infection, car certaines ont très peu de cas et
d'autres en ont « un nombre important » mais
« toutes diminuent ».
Le Dr Giovanni Rezza, ancien directeur du
Département des maladies infectieuses de l'ISS,
qui est maintenant directeur général des soins de
santé préventifs au ministère de la Santé, a
déclaré « qu'il y a deux préoccupations
majeures » en passant de la phase un
(confinement) à la phase deux
(l'après-confinement) : que les gens ne
respectent pas les protocoles antivirus, tels que
le port de masques et la distanciation sociale, et
que les autorités sanitaires ne parviennent pas à
« identifier et contenir » rapidement toute
nouvelle éclosion de la COVID-19.
En Grande-Bretagne, le gouvernement introduit
enfin une quarantaine de 14 jours pour
presque tous les voyageurs internationaux, à
compter du 8 juin, toute personne enfreignant
les règles s'expose à une amende
de 1 218 dollars (1 000 livres). La
mesure intervient après des centaines de milliers
d'infections, des dizaines de milliers de décès et
l'admission du gouvernement selon laquelle il a
permis à des centaines de milliers de passagers
aériens d'entrer dans le pays sans dépistage.
En Espagne, le nombre de morts par jour du
nouveau coronavirus était de 56, a annoncé
son ministère de la Santé le 22 mai, le
sixième jour consécutif de moins de 100
décès. Le gouvernement a annoncé le 22 mai
que les mesures de confinement commenceraient à
être assouplies dans toutes les régions à partir
du 25 mai. Actuellement, Madrid, Barcelone et
certaines parties de la Castille et de León, qui
ont été particulièrement touchées par la COVID-19,
sont les seuls endroits en Espagne qui restent
soumis à des confinements stricts. Dans ces
régions, qui représentent 53 % de la
population espagnole, les gens pourront s'asseoir
aux terrasses de bars et de restaurants en plein
air, assister à des rassemblements de 10 personnes
et se rendre dans des lieux de culte. Le reste du
pays fonctionnera avec des mesures encore plus
assouplies, alors que les cinémas, les restaurants
intérieurs et les centres commerciaux pourront
ouvrir avec une capacité limitée.
En France, des élections locales auront lieu
le 28 juin, lors d'un second tour reporté
depuis le 22 mars, à condition qu'il n'y ait pas
de pic d'infections entre-temps, a annoncé le
gouvernement. « Après avoir pesé le pour et le
contre, nous pensons que notre vie démocratique
doit reprendre », a déclaré le premier
ministre Edouard Philippe lors d'une conférence de
presse. Les masques seront obligatoires, et les
citoyens qui visitent les bureaux de vote seront
également invités à apporter leurs propres stylos
pour signer les registres.
En Eurasie, le 23 mai, la Russie arrive en
tête de la liste des cinq pays avec le nombre le
plus élevé de cas de la région, avec les chiffres
indiqués ci-dessus, suivi par :
Turquie : 154 500
(34 113 actifs ; 116 111
rétablis ; 4 276 décès)
et 1 834 cas par million ; 51
décès par million
- 16 mai : 146 457
(36 269 actifs ; 106 133
rétablis ; 4 055 décès)
et 1 739 cas par million ; 48 décès
par million
Kazakhstan : 7 919
(3 788 actifs ; 4 096
rétablis ; 35 décès) et 422 cas par
million ; 2 décès par million
- 16 mai : 5 850 (3 109
actifs ; 2 707
rétablis ; 34 décès) et 312 cas par
million ; 2 décès par million
Arménie : 6 302 (3 289
actifs ; 2 936
rétablis ; 77 décès) et 2 127
cas par million ; 26 décès par million
- 16 mai : 4 283 (2 437
actifs ; 1 791
rétablis ; 55 décès) et 1 446 cas
par million ; 19 décès par million
Azerbaïdjan : 3 855
(1 410 actifs ; 2 399
rétablis ; 46 décès) et 381 cas par
million ; 5 décès par million
- 16 mai : 2 980 (1 058
actifs ; 1 886
rétablis ; 36 décès) et 294 cas par
million ; 4 décès par million
Avec un nombre croissant d'infections, la Russie
devrait s'attendre à une augmentation
significative du taux de mortalité pour les
chiffres publiés ce mois-ci, ont déclaré
le 22 mai des responsables. Lors d'une
réunion du gouvernement avec le président Vladimir
Poutine, la vice-première ministre Tatiana
Golikova a déclaré que « la maladie et les
maladies chroniques n'ont pas toujours un
dénouement favorable ». Le maire de Moscou,
Sergei Sobyanin, a également déclaré que le nombre
de morts dans la capitale en mai serait «
considérablement plus élevé qu'en avril ».
Son adjointe Anastasia Rakova a expliqué plus tard
que « le pic de mortalité est généralement retardé
de deux à trois semaines après le pic des
hospitalisations » pour la COVID-19. Des
déclarations officielles et des reportages dans
plus de 70 régions de la Russie montrent
qu'au moins 9 479 travailleurs médicaux
ont été infectés par le virus au cours du dernier
mois et plus de 70 sont décédés. Comme dans
d'autres pays, les statistiques sont probablement
sous-estimées, car aucun critère et méthodologie
cohérents pour attribuer les décès à la COVID-19
n'ont été mis en oeuvre. Comme dans d'autres pays
comme les États-Unis et le Canada, les agences de
presse rapportent que les travailleurs de la santé
russes manquent d'équipement de protection
individuelle et s'exposent à des représailles pour
avoir dénoncé leurs conditions de travail
dangereuses.
Malgré le taux quotidien toujours élevé
d'environ 9 000 nouvelles infections, le
président Vladimir Poutine a déclaré le 22
mai que l'épidémie de coronavirus en Russie avait
commencé à diminuer, créant un environnement
positif pour assouplir les restrictions. Le taux
quotidien de nouveaux cas a culminé
à 11 656 le 11 mai et le 21
mai il était à 8 849. S'exprimant lors
d'une vidéoconférence avec de hauts responsables,
Poutine a cité un nombre décroissant de nouvelles
infections à Moscou et dans d'autres régions. « La
dynamique positive n'est pas aussi rapide que nous
le souhaiterions, parfois même instable, mais elle
existe », a-t-il déclaré. Il a déclaré qu'une
baisse régulière du nombre de nouveaux cas ouvre
la voie à une nouvelle levée des restrictions,
mais il a également souligné la nécessité de
préserver la capacité des hôpitaux en cas d'une
nouvelle vague de contagion. Les responsables ont
signalé que l'afflux de patients atteints de la
COVID-19, en particulier ceux dans un état grave,
a diminué. Poutine a noté que les hôpitaux du pays
sont capables d'accueillir plus de 165 000
patients atteints du coronavirus et qu'ils sont
actuellement occupés aux deux tiers.
En Asie occidentale le 23 mai :
Iran : 133 521 (22 090
actifs ; 104 072
rétablis ; 7 359 décès)
et 1 592 cas par million ; 88
décès par million
- 16 mai : 118 392
(18 308 actifs ; 93 147
rétablis ; 6 937 décès)
et 1 412 cas par million ; 83 décès
par million
Arabie saoudite : 67 719
(28 352 actifs ; 39 003
rétablis ; 364 décès) et 1 949 cas
par million ; 10 décès par million
- 16 mai : 52 016 (28 048
actifs ; 23 666
rétablis ; 302 décès) et 1 497
cas par million ; 9 décès par million
Qatar : 40 481 (32 569
actifs ; 7 893
rétablis ; 19 décès) et 14 078
cas par million ; 7 décès par million
- 16 mai : 30 972 (27 169
actifs ; 3 788
rétablis ; 15 décès) et 10 774 cas
par million ; 5 décès par million
Émirats arabes unis : 27 892
(13 853 actifs ; 13 798
rétablis ; 241 décès) et 2 824
cas par million ; 24 décès par million
- 16 mai : 21 831 (14 293
actifs ; 7 328
rétablis ; 210 décès) et 2 211 cas
par million ; 21 décès par million
Koweït : 19 564
(13 911 actifs ; 5 515
rétablis ; 138 décès) et 4 589
cas par million ; 32 décès par million
- 16 mai : 13 802 (9 852
actifs ; 3 843
rétablis ; 107 décès) et 3 237 cas
par million ; 25 décès par million
Le coronavirus se propagerait dans tout le Yémen,
où le système de santé « s'est en fait
effondré », ont déclaré le 22 mai les
Nations unies qui ont appelé à un financement
urgent. Se référant aux agences d'aide, Jens
Laerke, le porte-parole du Bureau de la
coordination des affaires humanitaires des Nations
unies (OCHA), a déclaré lors d'une réunion
d'information à Genève : « Nous entendons
beaucoup d'entre elles dire que le Yémen est
vraiment au bord du gouffre en ce moment. La
situation est extrêmement alarmante. Ils parlent
de l'effondrement du système de santé. » Ils
parlent de devoir renvoyer les gens chez eux parce
qu'ils n'ont pas assez d'oxygène (médical), ils
n'ont pas assez d'équipement de protection
individuelle », a-t-il déclaré. Le 22
mai, le Yémen avait signalé 184 cas
et 30 décès. « L'incidence réelle est presque
certainement beaucoup plus élevée », a
déclaré Laerke.
En Asie du Sud le 23 mai :
Inde : 126 308 (70 296
actifs ; 52 258
rétablis ; 3 754 décès) et 92
cas par million ; 3 décès par million
- 16 mai : 86 595 (53 049
actifs ; 30 786
rétablis ; 2 760 décès) et 63
cas par million ; 2 décès par million
Pakistan : 52 437 (34 683
actifs ; 16 653
rétablis ; 1 101 décès) et 238
cas par million ; 5 décès par million
- 16 mai : 38 799 (27 085
actifs ; 10 880
rétablis ; 834 décès) et 176 cas
par million ; 4 décès par million
Bangladesh : 32 078
(25 140 actifs ; 6 486
rétablis ; 452 décès) et 195 cas
par million ; 3 décès par million
- 16 mai : 20 995 (16 564
actifs ; 4 117
rétablis ; 314 décès) et 128 cas par
million ; 2 décès par million
Afghanistan : 9 998
(8 742 actifs ; 1 040
rétablis ; 216 décès) et 258 cas
par million ; 6 décès par million
- 16 mai : 6 402 (5 489
actifs ; 745 rétablis ; 168
décès) et 165 cas par million ; 4
décès par million
Sri Lanka : 1 068 (399
actifs ; 660 rétablis ; 9
décès) et 50 cas par million ; 0,4 décès
par million
- 16 mai : 936 (407
actifs ; 520 rétablis ; 9
décès) et 44 cas par million ; 0,4
décès par million
L'Inde a enregistré quelque 6 568
nouveaux cas du nouveau coronavirus le 22
mai, sa plus forte augmentation en une journée. Le
premier ministre Narendra Modi a prolongé jusqu'au
31 mai le confinement qui a commencé le 25
mars, mais les restrictions ont été assouplies
dans les zones où le nombre de cas est inférieur
tandis que les gouvernements des États ont été
autorisés à publier leurs propres lignes
directrices sur certaines questions.
L'État du Kerala est une de ces régions où les
cas ont été faibles. Il compte 691 cas, trois
décès et le taux de récupération le plus élevé de
près de 90 % en Inde, rapporte Al
Jazeera. Al Jazeera a interviewé Pinarayi Vijayan,
le ministre en chef du Kerala, pour savoir comment
le gouvernement du parti communiste de l'État est
parvenu à ce résultat. Vijayan a dit que :
« D'abord et avant tout, c'est le soutien résolu
apporté par la population du Kerala à la lutte
contre la COVID-19 qui a aidé l'État à sortir de
la situation. Le plan de préparation précoce de
l'État, les interventions en soins de santé
ciblées sous la direction de notre système de
santé publique, des mesures de confinement
efficaces assistées par des organismes chargés de
l'application des lois, un ensemble de mesures
économiques spéciales bien à l'avance, une aide en
temps opportun pour les travailleurs migrants, des
initiatives décentralisées par le biais des
autorités locales, en particulier pour prendre
soin des personnes en quarantaine et de la
coordination interministérielle, etc., ont été les
piliers du modèle mis en place au Kerala contre
cette pandémie.
« La mise en quarantaine à domicile des cas
suspects, la recherche des contacts des cas
positifs, des tests de dépistage adéquats et un
traitement spécialisé ont tous assuré que les cas
positifs ont été traités efficacement et guéris.
En résumé, tous ces éléments ont ouvert la voie à
notre succès à juguler le virus. [...]
« Le Kerala a été en mesure de faire à l'urgence
sanitaire de manière efficace grâce à notre solide
système de santé publique. La COVID-19 a prouvé au
monde que les systèmes de santé publique sont
absolument essentiels. La synergie entre nos
services de santé, nos forces et les gouvernements
locaux a assuré que les mesures de prévention et
de guérison sont allées de pair. Tous ces éléments
réunis garantissent qu'au moment où nous
aplatissons la courbe, le Kerala a le taux de
rétablissement le plus élevé et l'un des taux de
mortalité les plus bas du monde. »
Concernant les mesures prises au Kerala pour
atténuer la crise des migrants précipitée par le
confinement imposé par le gouvernement central,
Vijayan a expliqué :
« Le confinement est un moyen de limiter
l'interaction entre les personnes afin que la
transmission du virus puisse être réduite.
Cependant, ce n'est pas une baguette magique qui
peut être agitée pour répondre à l'urgence
sanitaire actuelle. Nous devrons la compléter en
identifiant les cas suspects, les mettre en
quarantaine, effectuer des tests de dépistage en
nombre suffisant, traiter les cas positifs et
rechercher leurs contacts. Il s'agit d'un exercice
cyclique qui doit être poursuivi jusqu'à ce que
tous ceux qui sont sous traitement soient guéris
et que tous ceux qui sont en quarantaine soient
jugés négatifs.
« Dans le cadre d'un confinement, les gens sont
obligés de renoncer à leurs moyens de subsistance
et les plus durement touchés seraient les
travailleurs salariés. Presque tous les
travailleurs invités au Kerala sont des
journaliers. Pour garantir qu'ils respectent
strictement les protocoles de confinement, leurs
besoins doivent être satisfaits. Il est du devoir
de l'État de veiller à ce que leurs besoins soient
satisfaits. Le Kerala l'a fait. Nous avons
organisé des camps de secours pour eux, avec un
soutien médical adéquat et des fournitures pour
l'hygiène personnelle. En fonction de leurs
préférences, nous avons fourni de la nourriture
préparée ou les aliments essentiels pour cuisiner.
Lorsque le gouvernement central a autorisé les
voyages, nous avons même organisé leur retour dans
leur pays d'origine. Plus de 300 000
travailleurs invités ont reçu de l'aide dans
environ 20 000 camps au cours de cette
période. »
En Asie du Sud-Est le 23 mai :
Singapour : 31 068
(18 050 actifs ; 12 995
rétablis ; 23 décès) et 5 315
cas par million ; 4 décès par million
- 16 mai : 27 356 (20 087
actifs ; 7 248
rétablis ; 21 décès) et 4 681 cas
par million ; 4 décès par million
Indonésie : 21 745
(15 145 actifs ; 5 249
rétablis ; 1 351 décès) et 80
cas par million ; 5 décès par million
- 16 mai : 17 025 (12 025
actifs ; 3 911
rétablis ; 1 089 décès) et 62
cas par million ; 4 décès par million
Philippines : 13 777
(9 737 actifs ; 3 177
rétablis ; 863 décès) et 126 cas
par million ; 8 décès par million
- 16 mai : 12 305 (8 927
actifs ; 2 561
rétablis ; 817 décès) et 112 cas par
million ; 7 décès par million
Malaisie : 7 185
(1 158 actifs ; 5 912
rétablis ; 115 décès) et 222 cas
par million ; 4 décès par million
- 16 mai : 6 872 (1 247
actifs ; 5 512
rétablis ; 113 décès) et 213 cas par
million ; 3 décès par million
Thaïlande : 3 040 (68
actifs ; 2 916
rétablis ; 56 décès) et 44 cas par
million ; 0,8 décès par million
- 16 mai : 3 025 (114
actifs ; 2 855
rétablis ; 56 décès) et 43 cas par
million ; 0,8 décès par million
En Asie de l'Est le 23 mai :
Chine : 82 971 (79
actifs ; 78 258
rétablis ; 4 634 décès) et 58
cas par million ; 3 décès par million
- 16 mai : 82 941 (89
actifs ; 78 219
rétablis ; 4 633 décès) et 58 cas
par million ; 3 décès par million
Japon : 16 513 (2 712
actifs ; 13 005
rétablis ; 796 décès) et 131 cas
par million ; 6 décès par million
- 16 mai : 16 203 (5 152
actifs ; 10 338
rétablis ; 713 décès) et 128 cas par
million ; 6 décès par million
Corée du Sud : 11 165 (705
actifs ; 10 194
rétablis ; 266 décès) et 218 cas
par million ; 5 décès par million
- 16 mai : 11 037 (924
actifs ; 9 851
rétablis ; 262 décès) et 215 cas par
million ; 5 décès par million
Taïwan : 441 (23
actifs ; 411 rétablis ; 7
décès) et 19 cas par million ; 0,3
décès par million
- 16 mai : 440 (44
actifs ; 389 rétablis ; 7
décès) 18 cas par million ; 0,3
décès par million
Le 18 mai, la ville chinoise de Shulan, une
municipalité de 700 000 habitants dans la
province de Jilin dans le nord-est du pays, a été
placée sous haute surveillance après que 19
nouveaux cas de la COVID-19 ont été détectés
depuis le 7 mai, selon un rapport de China
Daily. Les zones résidentielles de Shulan
avec des cas positifs ou suspectés du virus ont
été mises en quarantaine, avec du personnel
affecté pour empêcher les gens d'entrer ou de
sortir de ces zones, a rapporté le China Daily.
Citant une annonce de responsables locaux de la
lutte contre les maladies, le China Daily
a déclaré que les supermarchés fourniraient des «
nécessités quotidiennes » aux communautés
isolées. Dans les zones où aucun cas de nouveau
coronavirus n'a été identifié, les restrictions
étendues émises le 18 mai permettent à un
membre de chaque ménage d'acheter de la nourriture
ou d'autres produits tous les deux jours. Les
autorités sanitaires de Shulan pensent que les
récentes transmissions de virus sont liées à une
femme de 45 ans atteinte de la COVID-19. Des
enquêtes sont en cours sur la manière dont elle a
contracté la maladie, compte tenu de son absence
d'historique de voyage ou d'une exposition connue
au virus.
En Amérique du Nord le 23 mai :
États-Unis : 1 645 353
(1 144 470
actifs ; 403 228
rétablis ; 97 655 décès)
et 4 974 cas par million ; 295
décès par million
- 16 mai : 1 484 287
(1 068 029
actifs ; 327 751
rétablis ; 88 507 décès)
et 4 488 cas par million ; 268
décès par million
Canada : 82 480
(33 636 actifs ; 42 594
rétablis ; 6 250 décès)
et 2 187 cas par million ; 166
décès par million
- 16 mai : 74 613 (32 156
actifs ; 36 895
rétablis ; 5 562 décès)
et 1 979 cas par million ; 148
décès par million
Mexique : 62 527
(12 813 actifs ; 42 725
rétablis ; 6 989 décès) et 486
cas par million ; 54 décès par million
- 16 mai : 45 032 (9 814
actifs ; 30 451
rétablis ; 4 767 décès) et 350
cas par million ; 37 décès par million
Aux États-Unis, où la situation demeure
dramatique sur le plan politique et du point de
vue de la santé, diverses restrictions liées à la
pandémie sont néanmoins levées alors que les
conditions pour le faire en toute sécurité n'ont
pas été remplies, avec le résultat prévisible que
de nouvelles éclosions se produisent, ce qui
pourrait prolonger la crise à laquelle fait face
le pays. Le Washington Post a rapporté
le 22 mai :
« Tous les États et territoires américains ont
assoupli les restrictions pour les entreprises et
les activités sociales, essayant de redémarrer les
économies frappées par la nouvelle pandémie du
coronavirus et par des semaines d'ordonnances de
demeurer à la maison, qui ont touché
quelque 315 millions d'Américains.
« Des experts en santé publique avertissent que
cette augmentation de l'activité est susceptible
de provoquer une flambée de nouvelles infections.
‘Il existe un risque réel de déclencher une
éclosion que vous ne pourrez peut-être pas
contrôler' en rouvrant trop rapidement, a déclaré
l'expert en maladies infectieuses, Anthony S.
Fauci, dans son témoignage devant le Sénat le 12
mai, 'ce qui va mener à des souffrances et des
décès qui pourraient être évités '.
« Les cas continuent d'augmenter dans certains
des États où les gouverneurs ont été les plus
agressifs pour ouvrir des espaces publics et des
entreprises qui dépendent de contacts personnels
étroits, tels que les salons et les salles
d'entraînement. Aucun n'a satisfait à la
recommandation principale du gouvernement fédéral
d'une baisse de deux semaines consécutives de cas
signalés. »
En ce qui concerne le fait que les autorités
américaines n'ont pas tenu compte des directives
de l'OMS et de l'expérience d'autres pays, dont la
Chine, en prenant des mesures en temps opportun,
une étude récente de chercheurs de l'Université de
Columbia a déclaré que si de vastes mesures de
confinement et de distanciation sociale avaient
été imposées, une semaine plus tôt, « les
États-Unis auraient pu prévenir 36 000
décès dès le début de mai - environ 40 % des
décès signalés à ce jour », a rapporté le Washington
Post.
Au Canada, le nombre total de cas a maintenant
atteint pratiquement le même nombre qu'en Chine,
avec un nombre de décès plus élevé, malgré la
population beaucoup plus petite du Canada. Pour
mettre les choses en perspective, dans les
Amériques, le Canada a le quatrième plus grand
nombre de cas, le cinquième plus grand nombre de
cas par million d'habitants et le troisième plus
grand nombre de décès par million d'habitants. Le
taux de nouveaux cas quotidiens a été supérieur
à 1 000 depuis le 30 mars, avec un
record historique atteint le 3 mai
sur 2 760 cas. Au 22 mai, le Québec
comptait le plus grand nombre de cas,
soit 46 141 ; suivi de l'Ontario
avec 24 628 ; l'Alberta
avec 6 800 ; la
Colombie-Britannique avec 2 507 ;
la Nouvelle-Écosse avec 1 048 ; la
Saskatchewan avec 627 ; le Manitoba
avec 292 ; Terre-Neuve-et-Labrador
avec 260 ; le Nouveau-Brunswick
avec 121 ; l'Île-du-Prince-Édouard
avec 27 ; le Yukon avec 11 ;
et les Territoires du Nord-Ouest avec cinq. Le
Nunavut n'a aucun cas.
En Amérique centrale et dans les Caraïbes
le 23 mai :
République dominicaine : 13 989
(5 961 actifs ; 7 572
rétablis ; 456 décès)
et 1 291 cas par million ; 42
décès par million
- 16 mai : 11 739 (7 758
actifs ; 3 557
rétablis ; 424 décès) et 1 084 cas
par million ; 39 décès par million
Panama : 10 267 (3 697
actifs ; 6 275
rétablis ; 295 décès) et 2 384
cas par million ; 68 décès par million
- 16 mai : 9 268 (2 922
actifs ; 6 080
rétablis ; 266 actifs) et 2 152 cas
par million ; 62 décès par million
Honduras : 3 477
(2 871 actifs ; 439
rétablis ; 167 décès) et 352 cas
par million ; 17 décès par million
- 16 mai : 2 460 (2 062
actifs ; 264 rétablis ; 134
décès) et 249 cas par million ; 14
décès par million
Guatemala : 2 743
(2 470 actifs ; 222
rétablis ; 51 décès) et 153 cas par
million ; 3 décès par million
- 16 mai : 1 643 (1 478
actifs ; 135 rétablis ; 30
décès) et 92 cas par million ; 2
décès par million
Cuba : 1 916 (204
actifs ; 1 631
rétablis ; 81 décès) et 169 cas par
million ; 7 décès par million
- 16 mai : 1 840 (336
actifs ; 1 425
rétablis ; 79 décès) et 162 cas par
million ; 7 décès par million
En Amérique du Sud le 23 mai :
Brésil : 332 382
(175 836 actifs ; 135 430
rétablis ; 21 116 décès)
et 1 565 cas par million ; 99
décès par million
- 16 mai : 220 291
(120 359 actifs ; 84 970
rétablis ; 14 962 décès)
et 1 037 cas par million ; 70 décès
par million
Pérou : 111 698
(63 606 actifs ; 44 848
rétablis ; 3 244 décès)
et 3 393 cas par million ; 99
décès par million
- 16 mai : 84 495 (54 956
actifs ; 27 147
rétablis ; 2 392 décès)
et 2 567 cas par million ; 73
décès par million
Chili : 61 857 (35 885
actifs ; 25 342
rétablis ; 630 décès) et 3 239
cas par million ; 33
- 16 mai : 39 542 (22 534
actifs ; 16 614
rétablis ; 394 décès) et 2 071
cas par million ; 21 décès par million
Équateur : 35 828
(29 215 actifs ; 3 557
rétablis ; 3 056 décès)
et 2 034 cas par million ; 174
décès par million
- 16 mai : 31 467 (25 440
actifs ; 3 433
rétablis ; 2 594 décès)
et 1 787 cas par million ; 147
décès par million
Colombie : 19 131
(13 874 actifs ; 4 575
rétablis ; 682 décès) et 376 cas
par million ; 13 décès par million
- 16 mai : 14 216 (10 210
actifs ; 3 460
rétablis ; 546 décès) et 280 cas par
million ; 11 décès par million
L'Amérique du Sud est devenue un «
épicentre » de la pandémie de la COVID-19, le
Brésil étant le pays le plus durement touché, a
déclaré le 22 mai Mike Ryan de l'Organisation
mondiale de la santé. Le 21 mai, le Brésil a
dépassé 20 000 décès, avec un record
de 1188 décès par jour. Le 22 mai, il y
a eu 966 décès quotidiens, mais dans
l'ensemble, le taux de mortalité a tendance à
augmenter. Selon les données du ministère
brésilien de la Santé, le nombre de décès a doublé
en 11 jours. En dépit de cette situation, le
président Jair Bolsonaro a continué le 21 mai
à demander la levée des mesures de confinement
imposées par les gouvernements des États et des
municipalités.
« L'État de Sao Paulo, la capitale économique et
culturelle du Brésil, est de loin le plus touché,
avec environ un quart des décès et des infections
du pays », a écrit l'agence France Presse
le 22 mai. « Les réseaux hospitaliers de Sao
Paulo, Rio de Janeiro et divers États du nord et
du nord-est du Brésil sont sur le point de
s'effondrer.
« Les autorités se sont précipitées pour créer
des hôpitaux de campagne avec plus de lits mais
ont du mal à les construire assez
rapidement. »
En Afrique le 23 mai :
Afrique du Sud : 20 125
(9 624 actifs ; 10 104
rétablis ; 397 décès) et 340 cas par
million ; 7 décès par million
- 16 mai : 13 524 (7 194
actifs ; 6 083
rétablis ; 247 décès) et 228 cas par
million ; 4 décès par million
Égypte : 15 786
(10 705 actifs ; 4 374
rétablis ; 707 décès) et 155 cas
par million ; 7 décès par million
- 16 mai : 11 228 (7 837
actifs ; 2 799
rétablis ; 592 décès) et 110 cas par
million ; 6 décès par million
Algérie : 7 918 (3 080
actifs ; 4 256
rétablis ; 582 décès) et 181 cas
par million ; 13 décès par million
- 16 mai : 6 629 (2 822
actifs ; 3 271
rétablis ; 536 décès) et 152 cas par
million ; 12 décès par million
Maroc : 7 375 (2 605
actifs ; 4 573
rétablis ; 197 décès) et 200 cas
par million ; 5 décès par million
- 16 mai : 6 681 (3 014
actifs ; 3 475
rétablis ; 192 décès) et 181 cas par
million ; 5 décès par million
Nigéria : 7 261 (5 033
actifs ; 2 007
rétablis ; 221 décès) et 35 cas par
million ; 1 décès par million
- 16 mai : 5 621 (3 973
actifs ; 1 172
rétablis ; 176 décès) et 27 cas par
million ; 0,9 décès par million
Le nombre de cas du coronavirus en Afrique a
surpassé 100 000, selon l'OMS, et il y a
des infections dans chaque pays de ce continent,
une augmentation de 80 171 cas en date
du 16 mai. Dans un communiqué de presse
du 22 mai, OMS Afrique affirme :
« Bien qu'elle ait franchi ce seuil, la pandémie,
qui a frappé avec une force dévastatrice une
grande partie du monde, semble prendre une voie
différente en Afrique. Le nombre de cas n'a pas
augmenté au même rythme exponentiel que dans
d'autres régions et, jusqu'à présent, l'Afrique
n'a pas connu la forte mortalité observée dans
certaines parties du monde. Aujourd'hui, il y
a 3 100 décès confirmés sur le
continent.
« Par comparaison, lorsque les cas ont
atteint 100 000 dans la région
européenne de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS), les décès se sont élevés à plus
de 4 900. Les premières analyses de
l'OMS suggèrent que le faible taux de mortalité en
Afrique pourrait être le résultat de la
démographie et d'autres facteurs possibles.
L'Afrique est le continent le plus jeune sur le
plan démographique, avec plus de 60 % de
la population âgée de moins de 25 ans. Les adultes
plus âgés ont un risque nettement plus élevé de
développer une maladie grave. En Europe, près
de 95 % des décès surviennent chez les
personnes de plus de 60 ans.
« Les gouvernements africains ont pris des
décisions difficiles et n'ont pas tardé à imposer
des mesures d'endiguement, y compris la
distanciation physique et sociale, qui auront un
coût socio-économique important. Ces mesures, qui,
avec la recherche des contacts et l'isolement,
l'extension et l'augmentation du lavage des mains,
ont contribué à ralentir la propagation du virus.
« ‘Pour l'instant, le continent a été épargné par
le nombre élevé de décès qui ont dévasté d'autres
régions du monde', a déclaré Dr Matshidiso Moeti,
directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. ‘Il
est possible que le dividende de notre jeunesse
porte ses fruits et entraîne moins de décès. Mais
nous devons éviter le piège de la complaisance car
nos systèmes de santé sont fragiles et sont moins
capables de faire face à une augmentation soudaine
du nombre de cas.'
« Le continent a fait des progrès significatifs
en matière de tests avec environ 1,5 million
de tests de COVID-19 effectués jusqu'à présent.
Toutefois, les taux de dépistage restent faibles
et de nombreux pays continuent à avoir besoin d'un
soutien pour intensifier le dépistage. Il est
nécessaire d'étendre la capacité de dépistage dans
les zones urbaines, semi-urbaines et rurales, et
de fournir des kits de test supplémentaires.
« Les cas continuent d'augmenter en Afrique et
alors qu'il a fallu globalement 52 jours pour
atteindre les 10 000 premiers cas, il
n'a fallu que 11 jours pour passer
de 30 000 à 50 000 cas.
Environ la moitié des pays en Afrique connaissent
une transmission communautaire. Plus
de 3 400 professionnels de la santé ont
été infectés par le COVID-19. Il est important que
les autorités sanitaires donnent la priorité à la
protection du personnel de santé contre
l'infection par COVID-19 dans les structures
médicales et les communautés. Il est également
nécessaire de fournir suffisamment d'équipements
de protection individuelle aux professionnels de
la santé et de les sensibiliser, ainsi que de
renforcer la prévention et le contrôle des
infections dans les structures de santé.
« ‘Tester le plus grand nombre de personnes
possible et protéger les professionnels de la
santé qui entrent en contact avec des cas suspects
et confirmés sont des aspects cruciaux de cette
réponse. Malgré les pénuries mondiales, nous nous
efforçons de donner la priorité à la livraison de
kits de test et d'équipements de protection
individuelle aux pays à revenu faible et
intermédiaire qui ont les populations les plus
vulnérables, en fonction du nombre de cas
signalés' , a déclaré Dr Ahmed Al Mandhari,
directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée
orientale.
« Malgré le nombre relativement moins élevé de
cas de COVID-19 en Afrique, la pandémie demeure
une menace majeure pour les systèmes de santé du
continent. Une nouvelle étude de modélisation de
l'OMS prévoit que si les mesures d'endiguement
échouent, même avec un nombre de cas nécessitant
une hospitalisation plus faible qu'ailleurs, la
capacité médicale dans une grande partie de
l'Afrique serait dépassée.
« Maintenant que les pays commencent à assouplir
leurs mesures d'endiguement, il est possible que
le nombre de cas augmente considérablement. Il est
essentiel que les gouvernements restent vigilants
et soient prêts à ajuster les mesures en fonction
des données épidémiologiques et d'une évaluation
appropriée des risques. »
En Océanie le 23 mai :
Australie : 7 111 (515
actifs ; 6 494
rétablis ; 102 décès) et 279 cas
par million ; 4 décès par million
- 16 mai : 7 036 (576
actifs ; 6 362
rétablis ; 98 décès) et 276 cas par
million ; 4 décès par million
Nouvelle-Zélande : 1 504
(28 actifs ; 1 455
rétablis ; 21 décès) et 312 cas par
million ; 4 décès par million
- 16 mai : 1 498 (49
actifs ; 1 428
rétablis ; 21 décès) et 311 cas par
million ; 4 décès par million
Guam : 160 cas (5 décès)
- 16 mai : 149 (5 décès)
Polynésie française : 60 (tous
rétablis) et 214
- 16 mai : 60 (1
actif ; 59 rétablis) et 214 cas par
million
Nouvelle-Calédonie : 18 (tous
rétablis)
- 16 mai : 18 (tous rétablis)
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