Mise à jour de la COVID-19
«Il y a bien une évidence : le monde ne doit plus jamais être le même» - le directeur général de l'OMS
Assemblée de l'Organisation mondiale de la santé
le 18 mai 2020
L'Assemblée mondiale de la santé (AMS), l'organe
décisionnel de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) s'est tenue les 18 et 19 mai. Lors
de la réunion, un projet de résolution intitulé «
Riposte à la COVID-19 » a été déposé dans lequel
il y a un appel à examiner de manière «
impartiale » et « indépendante »
les actions de l'OMS par rapport à la pandémie. Il
était parrainé par 62 pays, dont le Canada,
mais notamment il ne l'était pas par les
États-Unis. Dans son allocution lors de
l'ouverture de l'Assemblée, le directeur général
de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est
exprimé, entre autres, sur la résolution proposée,
tout en déclarant :
« Chaque pays, chaque organisation doit examiner
son action et tirer les enseignements de
l'expérience.
« L'OMS s'est engagée en faveur de la
transparence, de la responsabilisation et de
l'amélioration continue. Pour nous, le changement
est une constante. De fait, les mécanismes
indépendants de responsabilisation existants sont
mis en oeuvre depuis le début de la pandémie.
« Le Comité consultatif de surveillance
indépendant a publié aujourd'hui son premier
rapport sur la pandémie, qui présente plusieurs
recommandations au Secrétariat et aux États
membres. Dans cet esprit, nous saluons le projet
de résolution soumis à l'Assemblée, qui appelle à
lancer un processus d'évaluation impartiale,
indépendante et complète par étapes.
« Pour être complète, une telle évaluation doit
porter sur l'intégralité des interventions
engagées par l'ensemble des acteurs. Elle doit
aussi être menée de bonne foi. C'est pourquoi je
lancerai dans les meilleurs délais une évaluation
indépendante afin de passer en revue l'expérience
acquise et les leçons tirées et de formuler des
recommandations pour améliorer la préparation et
la riposte aux pandémies aux niveaux national et
mondial.
« Cependant, il y a bien une évidence : le
monde ne doit plus jamais être le même. Nul besoin
d'un examen concluant que nous devons faire notre
possible pour ne plus jamais vivre une telle
situation.
« Quelles que soient les leçons de cette
pandémie, la plus grave erreur serait de ne pas en
tirer les conséquences et de laisser le monde
aussi vulnérable qu'auparavant. Si cette pandémie
devait avoir une conséquence positive, ce devrait
être un monde plus sûr et plus résilient.
« Ce message n'a rien de nouveau. Les examens
menés après l'épidémie de syndrome respiratoire
aigu sévère (SRAS), la pandémie de grippe A(H1N1)
et l'épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique
de l'Ouest ont mis en évidence des failles dans la
sécurité sanitaire mondiale et ont donné lieu à de
nombreuses recommandations à l'intention des pays
afin d'y remédier.
« Certaines ont été appliquées, d'autres ont été
ignorées.
« La flambée de SRAS a entraîné la révision du
Règlement sanitaire international, en 2005.
La pandémie de grippe A(H1N1) a vu la création du
Cadre de préparation en cas de grippe pandémique.
Enfin, la flambée de maladie à virus Ebola
de 2014 et 2015 a conduit à la mise en
place du dispositif de financement d'urgence en
cas de pandémie, du Programme OMS de gestion des
situations d'urgence sanitaire et du Comité
consultatif de surveillance indépendant.
« Le monde n'a pas besoin d'un autre plan, d'un
autre système, d'un autre mécanisme, d'un autre
comité ou d'une autre organisation. Il a besoin de
consolider, de faire fonctionner et de financer
les systèmes et les organisations qui existent, y
compris l'OMS. Beaucoup, parmi les dirigeants qui
ont pris la parole aujourd'hui, ont évoqué ces
questions : faire fonctionner, soutenir et
financer l'OMS.
« Le monde ne peut plus se permettre l'amnésie à
court terme qui, pendant trop longtemps, a été le
trait marquant de sa façon d'aborder la sécurité
sanitaire. L'heure est venue de nouer ensemble les
fils épars de la sécurité sanitaire mondiale et
d'en faire un filin que nul ne pourra
briser : un cadre global de préparation aux
épidémies et aux pandémies.
« Le monde ne manque ni des outils, ni des
connaissances scientifiques, ni des ressources
nécessaires pour être plus sûr face aux pandémies.
Ce qui lui manque, c'est un engagement sans faille
à employer les outils, les connaissances
scientifiques et les ressources dont il dispose.
« Cela doit changer et cela doit changer
aujourd'hui.
« J'en appelle aujourd'hui à l'ensemble des
nations afin qu'elles prennent la ferme résolution
de tout mettre en oeuvre pour que la pandémie de
coronavirus de 2020 ne se reproduise jamais.
J'en appelle à toutes les nations afin qu'elles
investissent dans le renforcement et la mise en
oeuvre des multiples outils dont nous disposons,
et plus particulièrement le traité international
qui sous-tend la sécurité sanitaire
mondiale : le Règlement sanitaire
international (2005).
« Pour réussir, nous devons tous nous engager à
adhérer à ce projet commun et à nous rendre
mutuellement des comptes. L'année dernière, le
Groupe africain a proposé une solution passant par
un système d'examen périodique universel qui
verrait chaque pays accepter un examen ordinaire
et transparent de son état de préparation. »
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 35 - 23 mai 2020
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