Agir pour que les peuples autochtones soient informés, protégés et priorisés pendant la pandémie mondiale de COVID-19
- Anne Nuorgam, présidente, Forum
permanent sur les questions autochtones -
Des artistes autochtones de Mutijulu, en
Australie, produisent des messages de santé
publique sur la COVID-19 avec des formes d'art
traditionnel.
Les peuples autochtones vivent à la fois dans des
zones urbaines et rurales et comptent aujourd'hui
plus de 476 millions d'individus répartis
dans 90 pays dans le monde, ce qui
représente 6,2 % de la population
mondiale. Néanmoins, nos communautés sont près de
trois fois plus susceptibles de vivre dans une
pauvreté extrême, et donc plus sujettes aux
maladies infectieuses. De nombreuses communautés
autochtones souffrent déjà de malnutrition et de
déficits immunitaires, ce qui peut accroître la
vulnérabilité aux maladies infectieuses.
L'étendue de la
nature dévastatrice et du potentiel de COVID-19
est inconnue. Les États membres doivent protéger
les plus vulnérables de notre société mondiale. Je
vous exhorte à prendre des mesures immédiates pour
veiller à ce que les peuples autochtones soient
informés, protégés et priorisés pendant la
pandémie de santé mondiale de COVID-19. À cet
égard, les renseignements dans les langues
autochtones sont importants pour garantir qu'ils
soient accessibles et suivis. La situation des
personnes chroniquement vulnérables, des personnes
en situation de fragilité médicale et des sages
autochtones est particulièrement préoccupante. Les
sages autochtones sont une priorité pour nos
communautés en tant que gardiens de l'histoire,
des traditions et des cultures. Nous demandons
également aux États membres d'assurer que les
peuples autochtones en isolement volontaire et en
contact initial exercent leurs droits à
l'autodétermination et que leurs décisions d'être
isolés soient respectées. En outre, les États
doivent empêcher les personnes étrangères d'entrer
sur leurs territoires. Tout plan ou mesure de
protection visant les peuples autochtones en
isolement volontaire et en premier contact doit
être multidisciplinaire et suivre les protocoles
convenus et les recommandations internationales
telles que les recommandations de la Commission
interaméricaine des droits de l'homme.
Ces temps-ci sont incertains et les membres du
PFII examinent différentes options pour faire
avancer leur mandat de conseiller sur les
questions autochtones. L'instance permanente s'est
engagée et travaillera pour l'avenir afin de
s'assurer que les peuples autochtones soient
impliqués et inclus dans les interventions liées à
la santé publique. Nous exhortons les États
membres et la communauté internationale à inclure
les besoins et priorités spécifiques des peuples
autochtones dans la lutte contre l'épidémie
mondiale de COVID-19.
Les peuples autochtones peuvent contribuer à
chercher des solutions. Leurs bonnes pratiques de
guérison et de savoir traditionnel, telles que
l'isolement des communautés pour empêcher la
propagation des maladies et l'isolement
volontaire, sont suivies aujourd'hui dans le monde
entier.
Les autochtones bloquent l'entrée de leur
territoire en Colombie-Britannique pour protéger
leur communauté contre la COVID-19.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 35 - 23 mai 2020
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Agir pour que les peuples autochtones soient informés, protégés et priorisés pendant la pandémie mondiale de COVID-19 - Anne Nuorgam, présidente, Forum
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