Bannière du Marxiste-Léniniste

Numéro 10

5 septembre 2021


Vingt ans après la tragédie du 11 septembre 2001

Les pertes que nous pleurons et les défis que nous acceptons

L'esprit de revanche frustrée des États-Unis est
plus meurtrier que jamais


La défaite humiliante des États-Unis et
de l'OTAN en Afghanistan

Un autre empire mord la poussière

L'humiliation de l'«armée la plus puissante du monde»

- Kathleen Chandler -

Sortons le Canada de la machine de guerre des États-Unis et faisons du Canada une zone de paix!

- Margaret Villamizar -

Biden recourt aux menaces pour tenter de surmonter l'humiliation subie par les États-Unis

Le peuple de l'Afghanistan a joué un rôle décisif
dans la défaite des États-Unis

Les dépenses massives américaines alimentent la corruption et les conditions rétrogrades en Afghanistan


États-Unis

Vivre dans une période de la réaction la plus sombre


Saluons le jour de la Fête nationale du Vietnam!

76 années d'indépendance nationale


73e anniversaire de la fondation de la République
populaire démocratique de Corée

Tous avec le peuple coréen dans la réalisation de la paix
et de la réunification nationale


Des assauts violents de l'État indien contre
des agriculteurs pacifiques

La violence d'État ne sauvera pas l'Inde

- J. Singh -


Séisme dévastateur en Haïti le 14 août

Tout en oeuvre pour appuyer les efforts du peuple haïtien
pour se remettre du séisme

Il faut soutenir les organisations locales d'Haïti

- Solidarité Québec-Haïti -

Sur la situation à laquelle l'héroïque peuple haïtien fait face

- Entrevue avec Frantz André, Solidarité Québec-Haïti -



Vingt ans après la tragédie du 11 septembre 2001

Les pertes que nous pleurons et les défis
que nous acceptons

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Le 11 septembre prochain sera le 20e anniversaire des attentats terroristes perpétrés contre les tours jumelles à New York, le Pentagone à Washington et d'autres cibles ailleurs.

Le 11 septembre est également le jour où, en 1973, les États-Unis ont orchestré un coup d'État au Chili qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu du président Salvador Allende et instauré la dictature brutale d'Augusto Pinochet, qui a commis des crimes innombrables contre le peuple chilien. Ce coup d'État a donné le coup d'envoi d'un terrorisme d'État soutenu contre les peuples d'Argentine et d'Amérique du Sud avec l'opération Condor de la CIA, et des sales guerres menées par les États-Unis partout en Amérique centrale et dans les Caraïbes.

Nous pleurons les pertes de vie liées à ces deux événements, notamment les nombreux Canadiens qui ont péri dans les tours jumelles et les autres attentats. Nous pleurons profondément ceux qui sont morts dans la guerre de vengeance lancée avec une sauvagerie militaire inouïe après le 11 septembre par les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN – dont le Canada – et  dans les autres guerres de ce même type visant un changement de régime dans d'autres pays sous le prétexte inventé qu'ils abritaient des terroristes.

La soif de vengeance des États-Unis et leur désespoir d'étendre leur hégémonie mondiale n'ont ni excuse ni justification. Comme des milliers de Canadiens, nous sommes profondément préoccupés par la perte des libertés civiles. Nous sommes également préoccupés par le fait que la division de la société sur la base de la race, de l'origine nationale, de la religion, des opinions politiques ou d'autres considérations est devenue la nouvelle normalité après 20 ans d'opérations occultes et de camps de torture et la mort de millions de personnes en conséquence des guerres d'agression et d'occupation, des invasions, des assassinats par drone et des sanctions économiques des États-Unis, les attentats du 11 septembre et la « guerre contre la terreur » servant d'outils de propagande.

Le gouvernement du Canada et d'autres qui aiment débiter des sornettes au sujet de grands idéaux ne font pas le deuil de ces pertes, qu'ils ne reconnaissent même pas. Au nom de la sécurité nationale, de l'intérêt national et d'un soi-disant ordre international basé sur des règles, ils bafouent les principes de la Charte des Nations unies et forment des gouvernements de guerre au service de l'activité criminelle des États-Unis.

En outre, au nom de la préservation des institutions démocratiques libérales, ces gouvernements justifient le recours toujours plus fréquent aux pouvoirs de police que l'on retrouve dans le fondement des constitutions de ce que l'on appelle les démocraties occidentales. Ces constitutions permettent d'imposer ce que l'on appelle l'état de droit au service d'intérêts privés, étrangers et supranationaux, et non au service des intérêts du peuple. Cet « état de droit » est contraire à une conception moderne du droit qui sert la cause de la justice en défendant les droits et les intérêts du peuple, et qui punit ceux qui violent les droits du peuple ou portent atteinte à son bien-être. L'état de droit et les pouvoirs de police fondés sur ces constitutions occidentales ne sont pas en phase avec les besoins de l'époque, car leur raison d'être est de tenir le peuple à l'écart du pouvoir afin que les dirigeants puissent agir en toute impunité.

Les Canadiens, dans l'ensemble, ont fait savoir qu'ils ne voulaient pas participer à l'agression et à la guerre des États-Unis, ni à leur politique étrangère fondée sur la domination d'autres pays aux dépens des peuples et travailleurs du monde entier. Or, le gouvernement du Canada et les partis cartellisés des riches qui ambitionnent de former le prochain gouvernement à la suite de la 44e élection générale, n'ont aucun mot de regret pour les pertes subies à la suite des attentats du 11 septembre.

Ceux qui ont usurpé les pouvoirs du gouvernement aujourd'hui sont à la fois antisociaux et amoraux, ce qui signifie qu'ils sont inaptes à gouverner. C'est sous leur gouverne et contre la conscience anti-guerre exprimée par la majorité des Canadiens que le Canada a été pleinement intégré à la machine de guerre, à la Sécurité intérieure et aux lois des États-Unis. Cela ne doit pas passer !

Malgré ce que disent les impérialistes américains et leurs apaiseurs, ce qui a suivi les événements du 11 septembre 2001 a été le début d'un nouveau cycle de terrorisme d'État, d'anarchie et de violence d'État, comme l'a été le 11 septembre 1973 pour les peuples du Chili et de l'Amérique du Sud, de l'Amérique centrale et des Caraïbes. De même, le 20e anniversaire des attentats du 11 septembre est le début d'un nouveau cycle de même nature, comme le montrent les événements en cours en Afghanistan.

À cette occasion, le Parti marxiste-léniniste du Canada exprime sa solidarité avec les peuples des États-Unis et du Chili qui luttent pour que justice soit rendue dans les conditions actuelles. Nous exprimons également notre solidarité avec les peuples de tous les pays qui ont été et continuent d'être soumis à la destruction par les forces des États-Unis et de l'OTAN, y compris du Canada. Nous saluons tous ceux qui luttent pour la paix, la démocratie et la liberté dans les conditions d'aujourd'hui. Unissons-nous pour défendre les droits de tous et relevons les défis qui nous attendent.

Tous ensemble pour faire du Canada une zone de paix et
sortir le Canada de l'OTAN et de NORAD !

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L'esprit de revanche frustrée des États-Unis
est plus meurtrier que jamais

L'anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 est pour les peuples du monde une occasion de réflexion, notamment sur la promesse des États-Unis de rendre le monde plus sécuritaire suivant la doctrine George W. Bush : « Ou vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous » et « nous vous traquerons ».

« Les États-Unis sont allés en Afghanistan pour se venger et bombarder des civils. Vingt ans plus tard, ils quittent l'Afghanistan pour se venger et bombarder des civils. » - Medea Benjamin

Or, face à la perte de crédibilité des États-Unis à la suite de leur défaite humiliante en Afghanistan, le président Joe Biden tente d'unir sous sa gouverne la bureaucratie militaire nationale et les alliés de l'OTAN. La bureaucratie militaire américaine est profondément divisée, tout comme l'OTAN, sur les façons de donner aux États-Unis le statut de « nation indispensable » et l'autorité sur le monde. Ils n'ont pas non plus le soutien de leurs peuples, que ce soit aux États-Unis ou ailleurs dans le monde, car aujourd'hui l'histoire appelle les peuples à réaliser leurs aspirations à la paix, à la liberté et à une démocratie à leur service.

Or, la réalisation de la paix n'est pas la préoccupation du président américain, comme il l'a exprimé clairement en conférence de presse du 31 août sur l'après-guerre en Afghanistan.

« Nous sommes entrés dans une compétition sérieuse avec la Chine, a déclaré Joe Biden. Nous sommes face à des défis sur plusieurs fronts concernant la Russie. Nous sommes confrontés à des cyberattaques et à la prolifération nucléaire. Nous devons consolider la compétitivité américaine pour répondre à ces nouveaux défis dans la compétition pour le XXe siècle. »

« Alors que nous tournons la page sur la politique étrangère qui a guidé notre nation pendant les deux dernières décennies, nous devons tirer des enseignements de nos erreurs. Selon moi, deux d'entre elles sont fondamentales. Premièrement, nous devons établir des missions avec des objectifs clairs et atteignables, non pas des objectifs que nous n'atteindrons jamais. Deuxièmement, nous devons rester pleinement concentrés sur l'intérêt de sécurité nationale fondamental des États-Unis d'Amérique.

« Cette décision sur l'Afghanistan ne concerne pas uniquement l'Afghanistan. Il s'agit de mettre fin à une ère d'opérations militaires majeures visant à remodeler d'autres pays. Nous avons vu une mission de lutte contre le terrorisme en Afghanistan visant à neutraliser les terroristes et arrêter les attaques se transformer en mission de contre-insurrection et de construction d'une nation pour essayer de créer un Afghanistan démocratique, cohésif et uni, ce qui n'avait jamais été accompli au cours des nombreux siècles de l'histoire de l'Afghanistan.

« Tourner la page sur cet état d'esprit et sur ce genre de déploiements militaires à grande échelle nous rendra plus forts et plus efficaces et nous apportera plus de sécurité chez nous. »

Dans la perspective pragmatique selon laquelle « rien ne réussit comme le succès », la défaite et l'humiliation ont à nouveau réveillé l'esprit de vengeance. C'est pourquoi le président Biden menace le monde d'une brutalité et d'une agressivité encore plus grandes et promet de traquer et d'éliminer tous ceux qui s'opposent à la volonté de domination des États-Unis.

« Pour ceux qui pourraient mal interpréter mes propos, dit-il, je vais parler clairement. À ceux qui cherchent à nuire aux États-Unis, à ceux qui s'engagent dans des activités terroristes contre nous et nos alliés, sachez ceci : les États-Unis ne connaîtront pas de repos. Nous ne pardonnerons pas. Nous n'oublierons pas. Nous vous poursuivrons jusqu'au bout du monde et vous payerez de votre vie. »

Loin d'obtenir « plus de sécurité chez nous », ou ailleurs dans le monde, la situation demeure dangereuse. Elle appelle les peuples du monde à la vigilance et à un redoublement d'efforts pour faire échouer les plans meurtriers des impérialistes américains.

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La défaite humiliante des États-Unis et de l'OTAN en Afghanistan

Un autre empire mord la poussière

Alors que les dernières troupes américaines quittaient l'aéroport de Kaboul, des soldats talibans ont symboliquement traversé la piste de l'aéroport pour marquer la déroute d'un autre empire qui a été enterré en Afghanistan. Avec cela, le peuple afghan est entré dans une autre étape de sa lutte pour l'indépendance, la paix, la liberté, la dignité, la justice et l'égalité. Il consacrera une fois de plus son courage, sa patience, sa sagesse et sa volonté d'être à l'édification d'un nouvel Afghanistan dans lequel les droits de tous seront affirmés.

Il s'agit d'une tâche monumentale d'édification nationale pour les peuples de tous les pays sans exception. C'est une tâche historique qui doit être accomplie afin d'humaniser l'environnement naturel et social dans le monde entier pour conjurer les dangers qui planent. L'édification de la nation doit favoriser le peuple, le mettre au centre d'un processus de prise de décisions qui le favorise au lieu de favoriser des intérêts privés étroits et des intérêts étrangers qui cherchent à tout contrôler en leur faveur.

Les peuples du monde ont soutenu la lutte du peuple afghan pour chasser les agresseurs américains et leurs alliés et collaborateurs de l'OTAN. La guerre a été déclenchée pour se venger de ceux qui n'étaient pourtant pas responsables des crimes commis le 11 septembre, il y a vingt ans ce mois-ci. Elle a consolidé le recours à la force pour parvenir à résoudre les problèmes d'une manière qui favorise les intérêts des impérialistes américains en Asie. Ces derniers ont semé la destruction et le chaos, commis des crimes contre l'humanité sans précédent et, en fin de compte, ils ne sont parvenus à rien si ce n'est une défaite humiliante.

L'impérialisme américain, rejoint par le Canada et d'autres pays de l'OTAN, a commis d'innombrables crimes en Afghanistan au cours des vingt dernières années. Après vingt ans de guerre dans ce pays et une défaite lamentable, les impérialistes américains et leurs alliés de l'OTAN, y compris le Canada, ont laissé le pays dans une situation désastreuse, son économie en ruines, ses infrastructures détruites, sa population civile dévastée. Nombreux sont ceux qui, aux États-Unis et dans d'autres pays, exigent des réparations pour les crimes commis contre le peuple pendant cette sale guerre. C'est une position juste.

C'est un nouveau départ pour le peuple afghan. Les personnes éprises de liberté et de justice au Canada et dans le monde entier continueront de le soutenir dans sa lutte pour une société émancipatrice qui n'aura rien à envier aux autres. Puisse ce peuple ancien triompher dans sa lutte pour la paix, la liberté et une démocratie moderne qui reconnaît les droits qui appartiennent à tous du fait d'être humain.

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L'humiliation de l'«armée la plus
puissante du monde»

La force militaire ne fera jamais droit. Aucun problème ne peut être résolu par le recours à la force. Les problèmes requièrent des solutions à leur mesure. Ils requièrent des politiques qui donnent au peuple le pouvoir de décider ce qui peut être fait dans toutes les conditions et toutes les circonstances.

Depuis que le monde a été témoin en direct de la défaite des États-Unis en Afghanistan, les élus et les médias font tous les efforts pour diriger l'attention sur le prétendu « devoir moral » des États-Unis de sauver leurs collaborateurs en Afghanistan. Cela est fait pour détourner l'attention de la nécessité d'exiger des comptes des États-Unis pour les crimes de guerre d'agression et de punition collective du peuple afghan. Et c'est la même chose pour le Canada. Il doit lui aussi rendre des comptes, mais au lieu de cela, ce qui est mis au premier plan c'est son devoir moral de sauver ses collaborateurs.

De fait, pendant plusieurs jours, de nombreux reportages et éditoriaux des médias ainsi que ceux de diverses organisations non gouvernementales ont concentré toute l'attention sur le respect de ce « devoir moral » et ont débattu de la question de savoir si l'évacuation avait été mal gérée, aurait pu avoir lieu plus tôt, si elle devait se poursuivre, etc. Tout cela sert à détourner l'attention des crimes des États-Unis et de l'humiliation des États-Unis et de leurs forces armées aux mains du peuple afghan.

Le fait est que cette guerre n'avait aucun but politique, elle était une guerre de destruction des forces productives humaines, dont plus de 240 000 personnes prises sous le feu des forces armées des États-Unis en Afghanistan et au Pakistan.

Rien n'est dit du devoir moral de payer des réparations pour les crimes des États-Unis et de l'OTAN ou d'exiger que les responsables rendent des comptes, surtout les présidents et les chefs militaires américains ou les commandants canadiens et de l'OTAN, ni de mettre fin à toutes les guerres et agressions des États-Unis à l'étranger. Une mère de famille de l'organisation Military Families Speak Out l'a exprimé ainsi : « En tant que mère dont le fils a effectué trois missions après les attentats du 11 septembre, je me réjouis d'apprendre que nos troupes rentrent d'Afghanistan après 20 ans. J'espère que ce n'est que le début des retraits de troupes de partout où nous avons participé à des guerres injustes. Je connais de première main les dommages que cette guerre a causés, non seulement aux proches des anciens combattants, mais aussi à ceux qui sont touchés par la perte de milliers de vies innocentes en Afghanistan. »

L'humiliation des forces armées des États-Unis est telle que les hauts gradés de l'armée de terre, de la marine militaire, des forces aériennes et du corps des Marines ont tous envoyé des lettres à leurs troupes pour leur dire que les soldats américains ne sont pas morts en vain. Le chef d'État-Major des armées des États-Unis, le général Mark Milley, a déclaré : « Une chose dont je suis certain : pour tout soldat, marin, marine et sa famille, votre service a compté, et il n'a pas été vain. » Même Joe Biden a admis : « Nous n'avions plus d'objectif clair dans cette mission indéfinie en Afghanistan. Après 20 ans de guerre en Afghanistan, j'ai refusé d'envoyer une autre génération de fils et de filles des États-Unis à une guerre qui aurait dû se terminer il y a longtemps. »

À quoi donc a servi la mort de tant de personnes, si ce n'est à la destruction ? Les soldats ont raison de dire que la guerre n'aurait jamais dû commencer et que beaucoup sont morts en vain. Pour ceux qui rentrent chez eux, les crimes commis et dont ils ont été témoins font qu'en moyenne, 18 anciens combattants – dix-huit – se suicident chaque jour aux États-Unis. C'est une véritable tragédie.

De nombreux soldats ont dénoncé la guerre, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par les États-Unis et les forces de l'OTAN, ainsi que les mensonges et la désinformation que répandent les forces armées. Un commandant des Marines en service actif, le lieutenant-colonel Stuart Scheller, a déclaré : « Potentiellement, toutes ces personnes sont mortes en vain... Les gens sont contrariés parce que leurs hauts dirigeants les ont laissés tomber, et aucun d'entre eux ne lève la main et n'accepte la responsabilité de dire que nous avons tout gâché. » À la honte des autorités responsables, il a été immédiatement relevé de ses fonctions.

Cette humiliation appartient au gouvernement des États-Unis et à ses forces armées parce que la défaite leur appartient. Aucune déclaration contraire ne changera cette réalité et ne réparera la perte de prestige et de crédibilité, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, et ne fera cesser le mécontentement croissant et la position anti-guerre des peuples.

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Sortons le Canada de la machine de guerre des États-Unis et faisons du Canada une zone de paix !


Le peuple canadien s'est toujours opposé à la participation à la « guerre contre
le terrorisme » menée par les États-Unis en Afghanistan. Ci-dessus une manifestation contre la guerre à Windsor en 2012.

Quelle que soit la façon dont le premier ministre Justin Trudeau essaie de la présenter, la défaite des agresseurs américains et de l'OTAN en Afghanistan aux mains des talibans est une défaite pour le gouvernement Trudeau et la politique des gouvernements successifs. C'est la défaite de la politique d'apaisement envers les fauteurs de guerre américains en se joignant à leurs sales guerres ou en les soutenant contre des nations et des peuples qui n'ont fait aucun tort au Canada et aux Canadiens. Ces guerres d'agression illégales ont toujours été fondées sur des mensonges, tout comme d'autres actes de guerre, notamment les « sanctions » économiques contre les pays qui ne se soumettent pas au diktat des États-Unis et de l'OTAN. La guerre en Afghanistan n'a pas fait exception.

Le Canada, comme d'autres membres de l'OTAN, a été entraîné dans la « guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis en Afghanistan sur la base du mensonge que les États-Unis agissaient en légitime défense. Le Conseil de l'Atlantique Nord de l'OTAN a affirmé, sans preuve, le lendemain de l'attaque terroriste contre les tours jumelles et le Pentagone, que le gouvernement afghan dirigé par les talibans était responsable et devait être éliminé par la force. L'article 5 de l'OTAN, qui stipule qu'une attaque contre l'un de ses membres est une attaque dirigée contre tous les membres et nécessite par conséquent une défense collective, a été rapidement invoqué pour amener les autres membres de l'alliance à se joindre à l'intervention des États-Unis en Afghanistan. La même prétention de légitime défense a été utilisée pour amener le Conseil de sécurité des Nations unies à accepter la violation par l'OTAN de la Charte des Nations unies, que le Conseil de sécurité a le devoir de faire respecter, concernant ce qui constitue ou non de la légitime défense.

C'est « l'ordre international fondé sur des règles » en action que prônent les États-Unis et le Canada contre l'état de droit et la Charte des Nations unies. Les États-Unis établissent les règles, décident qui les enfreint et comment les punir.

Les pertes de la guerre pour ce qui est des vies perdues et ruinées et des destructions causées par des années de bombardements impitoyables et aveugles par la coalition États-Unis/OTAN démentent tout ce que l'on a dit aux Canadiens au sujet de cette guerre : que c'était pour apporter la liberté, les droits humains, la démocratie et l'état de droit, la sécurité et le développement en Afghanistan, et le respect des droits des femmes et des filles.

Le projet « Cost of War » de l'Université Brown estime qu'en date d'avril 2021, plus de 71 000 civils afghans et pakistanais sont morts en conséquence directe de cette guerre. Ce chiffre s'ajoute au décompte officiel de 125 000 combattants, travailleurs humanitaires et journalistes. Ce chiffre n'inclut pas tous les blessés et ceux qui ont gardé des séquelles permanentes, les millions de personnes déplacées de leur foyer et transformées en réfugiés, les personnes torturées et détenues pendant des années sans procès dans l'enfer des prisons américaines comme celle de Guantanamo, et d'autres condamnées à la mort civile en vertu de lois « antiterroristes » draconiennes et, au Canada, de certificats de sécurité. Cent soixante-cinq Canadiens, dont sept civils, sont morts pendant la guerre. Parmi les 40 000 soldats déployés en Afghanistan, beaucoup ont également été blessés, tant physiquement que psychologiquement, et de nombreux anciens combattants se sont suicidés.

L'expérience de l'Afghanistan doit servir de leçon sur la folie de la pensée magique selon laquelle l'intégration du Canada à la machine de guerre des États-Unis est avantageuse pour le Canada. En quoi l'ingérence du gouvernement du Canada dans les affaires de peuples souverains du monde entier et ses mesures coercitives de tous types pour provoquer un changement de régime dans ces pays servent-elles les Canadiens ? Comment les Canadiens bénéficient-ils des interventions militaires contre ceux qui sont ciblés comme des ennemis des États-Unis et du « monde libre » qu'ils prétendent diriger ?

Les peuples des États-Unis, du Canada et des autres pays ne sont jamais consultés et n'ont pas leur mot à dire lorsque les gouvernements qui prétendent les représenter décident d'engager leurs pays dans une guerre dans le cadre de l'OTAN ou d'une autre coalition montée par les États-Unis. Comment les peuples vénézuélien, haïtien ou nicaraguayen ont-ils été aidés par le fait que le Canada joue le rôle de gendarme ou de bon flic pour le méchant flic américain, dans le but de les empêcher d'exercer leur volonté démocratique en élisant les gouvernements de leur choix ? Le Canada n'obtient pas les résultats qu'il recherche dans ces endroits parce que les peuples agissent pour défendre leur indépendance et leurs propres projets d'édification nationale. Si le Canada reste engagé sur cette voie de l'apaisement des États-Unis et de leurs guerres illégitimes, il continuera d'échouer, comme il l'a fait en Afghanistan, que Justin Trudeau ou l'un de ceux qui cherchent à le remplacer comme premier ministre veuille l'admettre ou non.

La politique étrangère du Canada est un enjeu électoral

Il est maintenant temps d'intensifier le travail pour exiger que le Canada sorte de l'OTAN et de la machine de guerre des États-Unis afin qu'au lieu de s'ingérer dans les affaires des pays et des peuples souverains, le Canada puisse devenir un véritable facteur de paix. Quel meilleur moment que celui d'une élection fédérale, et compte tenu des événements en Afghanistan, pour que les Canadiens discutent de la nécessité d'une nouvelle direction pour la politique étrangère du Canada et d'un gouvernement qui renonce à la guerre et à l'agression comme outils de sa politique étrangère, et de la manière dont un tel gouvernement peut être mis en place.

Inscrivons à notre ordre du jour les moyens de concrétiser les aspirations des Canadiens à la paix et à des relations entre les peuples du monde fondées sur l'égalité, le respect mutuel et l'avantage réciproque !

(Sources : CBC, App, Al Jasera, The Dire, Polatouche)

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Biden recourt aux menaces pour tenter de surmonter l'humiliation subie par les États-Unis

Dans une allocution à la Maison-Blanche le 31 août, pendant que les dernières troupes américaines ont été forcées de quitter l'Afghanistan, le président américain Joe Biden a eu recours aux menaces pour tenter de surmonter l'humiliation essuyée par les États-Unis suite à leur défaite dans ce pays. Il a tenté lamentablement de dissimuler leur déroute en Afghanistan, les talibans prenant d'assaut une ville après l'autre et, finalement, Kaboul. Le retrait des troupes, des ressortissants américains et de leur entourage dans un climat de panique, de désordre et d'indiscipline surpasse de loin celui dont le monde entier a directement été témoin à Saïgon le 30 avril 1975. Joe Biden, dans le déni, a prétendu que l'évacuation a été un « succès extraordinaire ».  Il l'a appelée une « mission de miséricorde », attribuant son succès « aux compétences, à la bravoure et au courage altruiste incroyables de l'armée américaine et de nos diplomates et professionnels des renseignements ».

S'il croit pouvoir ainsi cacher la réalité, il se trompe royalement. Les peuples du monde entier ont observé ce qui s'est passé, y compris l'incapacité de ses « professionnels du renseignement » de prédire le retour au pouvoir des talibans et la rapidité de leur déploiement. Ils ont aussi vu de leurs yeux l'agent des États-Unis qui avait assumé le rôle de président de ce pays prendre la poudre d'escampette avec tellement d'argent que, faute de place, il a dû en laisser sur le tarmac. Peut-être prétendra-t-il qu'il a agi pour le bien des femmes et des filles, car la vérité est qu'après avoir justifié pendant vingt ans les crimes des États-Unis au nom d'établir l'État de droit et d'embrasser la cause des droits des femmes et des filles, il n'en reste absolument rien, si ce n'est un pays dévasté que Biden continue de menacer, affirmant que l'agression américaine va se poursuivre, y compris par le biais de guerres illégales par drones et d'assassinats décidés par le président.


Des enfants tués dans l'attaque au drone des États-Unis en août 2021

« Nous continuerons le combat contre le terrorisme en Afghanistan et dans d'autres pays, a dit Joe Biden. Mais nous n'avons pas besoin d'une guerre sur le terrain pour cela. Nous avons la capacité de frapper à distance : nous pouvons attaquer les terroristes et atteindre des cibles sans la présence de soldats américains à terre, ou avec très peu, si besoin. Nous avons démontré cette capacité au cours de la dernière semaine. »

Il a parlé de la frappe par drone qui devait cibler le Daech-K, mais a en fait tué plusieurs civils, y compris au moins six enfants. Le Canada reste silencieux, comme d'habitude, tout en s'engageant à appuyer la commission de tels crimes.

Dans un étalage de l'arrogance typique de l'impérialisme américain, Joe Biden a ajouté :

« En tant que commandant en chef, je suis intimement convaincu que le meilleur moyen de préserver notre sécurité est à travers une stratégie robuste, sans pitié, ciblée et précise qui vise la terreur là où elle sévit aujourd'hui, non pas là où elle sévissait il y a deux décennies. »

Il a malgré tout fait comme George W. Bush il y a dix ans, en disant : « Pour ceux qui pourraient mal interpréter mes propos, je vais parler clairement. À ceux qui cherchent à nuire aux États-Unis, à ceux qui s'engagent dans des activités terroristes contre nous et nos alliés, sachez ceci : les États-Unis ne connaîtront pas de repos. Nous ne pardonnerons pas. Nous n'oublierons pas. Nous vous poursuivrons jusqu'au bout du monde et vous payerez de votre vie. »

Le chef de l'état-major, le général Mark Milley, a fait écho aux propos du président :

« Notre mission est de veiller à ce que nos efforts de renseignement se poursuivent, à ce que nos efforts de contre-terrorisme se poursuivent, ainsi que nos efforts militaires pour protéger le peuple américain au cours des vingt prochaines années. »

Le secrétaire de la Défense Lloyd Austin a ajouté :

« Il est de notre devoir de défendre cette nation, et nous n'allons pas nous laisser déconcentrer. Ce qui veut dire qu'il faut déployer sans relâche nos efforts de contre-terrorisme contre toute menace envers le peuple américain où que ce soit. »

Ces efforts pour rehausser la crédibilité des États-Unis ont comme but d'unir la bureaucratie militaire derrière cette direction belliciste qui est essentiellement celle qu'avaient déclarée George Bush et Donald Rumsfield, qui avaient soutenu que l'approche « choc et stupeur » ferait en sorte que le peuple irakien accueillerait à bras ouverts les libérateurs américains. Cela ne s'est pas produit à ce moment-là, et ne se produira pas plus aujourd'hui.

Rien ne permet de croire au succès de la doctrine Biden. Les peuples du monde ne l'acceptent pas, le peuple américain ne l'accepte pas, les peuples des pays alliés aux États-Unis ne l'acceptent pas. La Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Canada et les autres pays de l'OTAN qui ont fourni financement et troupes pour conquérir l'Afghanistan en ont aussi subi les contrecoups. Après les grandes déclarations à l'effet de former une seule force à la défense de la liberté, ils ont tous été abandonnés à eux-mêmes dans l'évacuation chaotique et brutale. Joe Biden a rejeté leur demande de plus de temps pour préparer leur retrait.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a dit que la défaite était « un échec du monde occidental et que cela change la donne des relations internationales ».

Le Canada a alors engagé des forces spéciales ukrainiennes formées par le Canada pour terminer l'évacuation des Afghans qui ont servi le Canada et ont travaillé pour le Globe and Mail pendant l'occupation. Le gouvernement Trudeau s'est engagé à accueillir 20 000 Afghans au Canada. Le secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis a dit qu'au moins 50 000 réfugiés afghans seront admis aux États-Unis. Au total, près de 300 000 Afghans ont participé aux opérations militaires des États-Unis et pourraient être victimes de représailles.

Depuis qu'il est président, Biden tente de composer avec la perte de prestige et de crédibilité des États-Unis, à la fois au pays même, parmi ses alliés et parmi les peuples du monde. Ses prétentions que « l'Amérique est de retour » sonneront faux tant que les États-Unis ne réussiront pas à convaincre les peuples d'accepter leur autorité. Quiconque refuse de se plier aux quatre volontés de la puissance impérialiste américaine risque la destruction, les sanctions et le recours à la force. Comme l'a dit Joe Biden, les États-Unis vont « vous pourchasser jusqu'au bout du monde » et « vous payerez de votre vie ».

Le plus gros problème auquel les États-Unis font face est leur échec à tout coup à prédire la suite des choses et qu'ils subissent défaite après défaite en conséquence. Leur défaite en Afghanistan montre que les actions et les politiques des États-Unis sont bourrées de contradictions, parce que les factions au sein de l'oligarchie dirigeante se multiplient et que les peuples du monde et des États-Unis mêmes fixent leur propre ordre du jour pour que se concrétisent leurs aspirations à la paix, à la liberté et à la démocratie.

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Le peuple de l'Afghanistan a joué un rôle décisif dans la défaite des États-Unis


Manifestation au Pakistan, septembre 2001 contre l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis

Le peuple afghan, qui a une longue histoire de victoire contre les envahisseurs, a une fois de plus remporté la victoire en chassant les États-Unis du pays. C'est le peuple et sa lutte contre l'intervention étrangère qui ont été décisifs, et non la puissance et la force militaire des États-Unis. En effet, la force du peuple afghan est telle qu'au cours des 30 dernières années, il a vaincu deux grandes puissances, d'abord l'ancienne Union soviétique et maintenant les États-Unis.

Les États-Unis ont tenté de cacher cette réalité en prétendant que la faute en revenait à l'armée et aux forces de sécurité afghanes. Malgré le financement, les armes et l'entraînement massifs des États-Unis, on dit que l'armée et les forces de sécurité afghanes « ne voulaient pas se battre ». Joe Biden est allé jusqu'à les traiter de lâches.

Comme c'est souvent le cas, les États-Unis ne peuvent jamais prévoir l'enthousiasme du peuple à se battre pour son droit de décider de ses propres affaires, sans intervention étrangère. Ils refusent de voir que les Afghans ont leur propre façon de régler les problèmes et de se gouverner pour ne pas se battre entre eux tout en s'opposant systématiquement aux invasions étrangères. Ils ne pouvaient pas croire que les gens qu'ils ont réussi à acheter et à responsabiliser allaient fuir. Ils ne s'attendaient pas à ce que le peuple afghan persiste pendant 20 ans et ne s'attendaient pas non plus à ce qu'eux et leurs collaborateurs soient contraints de fuir d'une manière aussi humiliante.

Le président Biden affirme que les États-Unis doivent « tirer des enseignements de nos erreurs », mais il est clair qu'ils ne veulent pas apprendre cette leçon fondamentale. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, en passant par la Corée, le Vietnam, la Grèce, l'Asie du Sud-Est, l'Amérique latine et les Caraïbes, et jusqu'à aujourd'hui avec l'Afghanistan, le Yémen, la Syrie, la Corée, l'Iran, Cuba et le Venezuela, entre autres, ce sont les peuples qui sont décisifs pour remporter la victoire, et non la puissance militaire américaine. L'ignorance et l'arrogance de l'impérialisme américain l'amènent à se convaincre que ce sont les États-Unis qui sont indispensables et non les peuples. Plus les États-Unis traitent les peuples, dans leur pays et à l'étranger, comme des éléments jetables, plus les peuples leur donneront tort.

Les États-Unis sont connus pour leurs mensonges et leur désinformation concernant les peuples à l'étranger, qu'il s'agisse de l'Irak, de l'Iran, de la Libye, de la Syrie ou du Yémen, tout cela pour justifier l'agression américaine. À cet égard, les dires sur ce que sont ou ne sont pas les talibans, sur ce qu'ils représentent et sur ce qu'ils font doivent être vus pour ce qu'ils sont, tout comme nous avons vu ce qui se disait sur les armes de destruction massive en Irak ou sur le fait que le peuple afghan mérite une punition collective à cause des attentats du 11 septembre 2001.

Le peuple afghan a une longue et héroïque histoire de résistance aux invasions et a maintenant le droit de déterminer ses propres affaires sans ingérence étrangère, y compris sans les frappes à distance des drones américains. Dans tout son discours du 31 août, Joe Biden ne s'adresse pas une seule fois au peuple afghan, ne présente pas d'excuses pour les crimes des États-Unis et ne reconnaît pas sa victoire. Au lieu de cela, après avoir menacé d'élimination tous ceux qui, selon lui, « cherchent à nuire aux États-Unis », il déclare que les États-Unis continueront « à soutenir le peuple afghan à travers la diplomatie, l'influence internationale et l'aide humanitaire ».

Tout en affirmant que les États-Unis soutiendront le peuple afghan, Joe Biden a gelé la quasi-totalité des 9,4 milliards de dollars de réserves en devises étrangères de la Banque centrale afghane, privant ainsi le nouveau gouvernement et le peuple afghan des fonds nécessaires à l'alimentation et aux services de base. Biden a également obtenu du Fonds monétaire international qu'il ne débloque pas les 450 millions de dollars de fonds qui devaient être envoyés en Afghanistan pour faire face à la pandémie du coronavirus. Les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont également interrompu leur aide humanitaire à l'Afghanistan. Comme l'a dit le premier ministre britannique Boris Johnson, le refus d'accorder de l'aide leur a donné « un pouvoir considérable — économique, diplomatique et politique ».

Tout comme les États-Unis échouent dans leurs sanctions contre Cuba, la République populaire démocratique de Corée, l'Iran, le Venezuela et d'autres pays dans le but de les mettre à genoux, ils échoueront sans aucun doute en Afghanistan. Encore une fois, ce sont les peuples et leur juste combat pour déterminer leurs propres affaires qui sont décisifs, et non les sanctions et la puissance militaire des États-Unis.

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Les dépenses massives américaines
alimentent la corruption et les conditions rétrogrades en Afghanistan

L'organisation antiguerre Code Pink souligne : « Les États-Unis ont dépensé 2,26 billions de dollars pour leur guerre en Afghanistan. Dépenser autant d'argent dans n'importe quel pays aurait dû permettre à la plupart des gens de sortir de la pauvreté. Mais la grande majorité de ces fonds, environ 1,5 billion de dollars, a été consacrée à des dépenses militaires absurdes et stratosphériques pour maintenir l'occupation militaire américaine, larguer plus de 80 000 bombes et missiles sur les Afghans, payer des entrepreneurs privés et transporter aller-retour des troupes, des armes et du matériel militaire pendant 20 ans. »

L'extrait suivant du rapport de Code Pink traite des dépenses massives des États-Unis et de la corruption qu'elles ont générée en Afghanistan[1].

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« Puisque les États-Unis ont mené cette guerre avec de l'argent emprunté, elle a également coûté un demi billion de dollars rien qu'en paiements d'intérêts, qui se poursuivront longtemps dans le futur. Les coûts médicaux et d'invalidité pour les soldats américains blessés en Afghanistan s'élèvent déjà à plus de 175 milliards de dollars, et ils continueront également à augmenter avec le vieillissement des soldats. Les frais médicaux et d'invalidité liés aux guerres américaines en Irak et en Afghanistan pourraient à terme dépasser le billion de dollars.

« Qu'en est-il de la ‘reconstruction de l'Afghanistan' ? Le Congrès a affecté 144 milliards de dollars à la reconstruction de l'Afghanistan depuis 2001, mais 88 milliards de dollars ont été dépensés pour recruter, armer, former et payer les ‘forces de sécurité' afghanes qui se sont maintenant désintégrées, les soldats retournant dans leurs villages ou rejoignant les talibans. Un autre montant de 15,5 milliards de dollars dépensé entre 2008 et 2017 a été documenté comme ‘gaspillage, fraude et abus' par l'inspecteur général spécial américain pour la reconstruction de l'Afghanistan.

« Les miettes restantes, moins de 2 % des dépenses totales des États-Unis en Afghanistan, s'élèvent à environ 40 milliards de dollars, qui auraient dû profiter au peuple afghan en matière de développement économique, de soins de santé, d'éducation, d'infrastructures et d'aide humanitaire.

« Mais, comme en Irak, le gouvernement que les États-Unis ont mis en place en Afghanistan était notoirement corrompu, et sa corruption n'a fait que s'enraciner et devenir systémique au fil du temps. Transparency International (TI) a toujours classé l'Afghanistan occupé par les États-Unis parmi les pays les plus corrompus au monde.

« Les lecteurs occidentaux peuvent penser que cette corruption est un problème de longue date en Afghanistan, par opposition à une caractéristique particulière de l'occupation américaine, mais ce n'est pas le cas. TI note qu'il est largement reconnu que l'ampleur de la corruption dans la période après 2001 a augmenté par rapport aux niveaux précédents. Un rapport de 2009 de l'Organisation de coopération et de développement économiques avertit que ‘la corruption est montée en flèche pour atteindre des niveaux jamais vus dans les administrations précédentes'.

« Ces administrations incluraient le gouvernement taliban que les forces d'invasion américaines ont chassé du pouvoir en 2001, et les gouvernements socialistes alliés de l'Union soviétique qui ont été renversés par les précurseurs d'Al-Qaïda et des talibans déployés par les États-Unis dans les années 1980, détruisant les progrès substantiels qu'ils avaient réalisés en matière d'éducation, de soins de santé et de droits des femmes.

« Un rapport de 2010 de l'ancien fonctionnaire du Pentagone de Reagan, Anthony H. Cordesman, intitulé Comment l'Amérique a corrompu l'Afghanistan, fustige le gouvernement américain pour avoir jeté des masses d'argent dans ce pays sans pratiquement rendre de comptes.

« Le New York Times a rapporté en 2013 que, chaque mois depuis une décennie, la CIA laissait des valises, des sacs à dos et même des sacs à provisions en plastique bourrés de dollars américains pour que le président afghan puisse soudoyer les seigneurs de la guerre et les politiciens.

« La corruption a également miné les domaines mêmes que les politiciens occidentaux présentent aujourd'hui comme les succès de l'occupation, comme l'éducation et les soins de santé. Le système d'éducation a été caractérisé par des écoles, des enseignants et des étudiants qui n'existaient que sur papier. Les pharmacies afghanes sont remplies de médicaments contrefaits, périmés ou de mauvaise qualité, souvent importés clandestinement du Pakistan voisin. Au niveau personnel, la corruption est alimentée par le fait que les fonctionnaires comme les enseignants ne gagnent qu'un dixième du salaire des Afghans ayant de meilleurs liens et travaillant pour des ONG et des entrepreneurs étrangers.

« L'éradication de la corruption et l'amélioration de la vie des Afghans ont toujours été secondaires par rapport à l'objectif principal des États-Unis, qui est de combattre les talibans et de maintenir ou d'étendre le contrôle de leur gouvernement fantoche. Comme le rapporte TI, ‘les États-Unis ont intentionnellement payé différents groupes armés et fonctionnaires afghans pour s'assurer de leur coopération et/ou de leurs informations, et ont coopéré avec les gouverneurs, quel que soit leur degré de corruption. La corruption a sapé la mission américaine en Afghanistan en alimentant les griefs contre le gouvernement afghan et en canalisant le soutien matériel aux forces insurgées. »

« La violence sans fin de l'occupation américaine et la corruption du gouvernement soutenu par les États-Unis ont stimulé le soutien populaire aux talibans, en particulier dans les zones rurales où vivent les trois quarts des Afghans. La pauvreté insoluble de l'Afghanistan occupé a également contribué à la victoire des talibans, car les gens se sont naturellement demandé comment leur occupation par des pays riches comme les États-Unis et leurs alliés occidentaux pouvait les laisser dans une pauvreté aussi abjecte.

« Bien avant la crise actuelle, le nombre d'Afghans qui ont déclaré avoir du mal à vivre avec leur revenu actuel est passé de 60 % en 2008 à 90 % en 2018. Un sondage Gallup de 2018 a révélé les plus bas niveaux de ‘bien-être' autodéclaré que Gallup ait jamais enregistrés dans le monde. Les Afghans ont non seulement signalé des niveaux records de misère mais aussi un désespoir sans précédent quant à leur avenir.

« Malgré certains progrès dans l'éducation des filles, seulement un tiers des filles afghanes ont fréquenté l'école primaire en 2019 et seulement 37 % des adolescentes afghanes étaient alphabétisées. L'une des raisons pour lesquelles si peu d'enfants vont à l'école en Afghanistan est que plus de deux millions d'enfants âgés de 6 à 14 ans doivent travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles frappées par la pauvreté.

« Pourtant, au lieu d'expier le rôle que nous avons joué dans le maintien de la plupart des Afghans dans la pauvreté, les dirigeants occidentaux coupent maintenant l'aide économique et humanitaire dont le pays a désespérément besoin et qui finançait les trois quarts du secteur public afghan et représentait 40 % de son PIB total.

« En fait, les États-Unis et leurs alliés réagissent au fait qu'ils ont perdu la guerre en menaçant les talibans et le peuple afghan d'une deuxième guerre économique. Si le nouveau gouvernement afghan ne cède pas à leur 'influence' et ne répond pas à leurs exigences, nos dirigeants affameront leur peuple et accuseront ensuite les talibans de la famine et de la crise humanitaire qui s'ensuivront, tout comme ils diabolisent et accusent les autres victimes de la guerre économique américaine, de Cuba à l'Iran. [...] »

Note

1. « Afghan Crisis Must End America's Empire of War, Corruption and Poverty », Medea Benjamin et Nicoles Davies, codepink.org, 30 août 2021

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États-Unis

Vivre dans une période de la réaction
la plus sombre

La Cour suprême des États-Unis a suspendu le moratoire de 60 jours sur les évictions dues à la COVID-19 annoncé par les Centres de contrôle et de prévention des maladies le 3 août. Des millions de locataires et de détenteurs d'hypothèques en retard dans leurs paiements sont menacés d'expulsion. Dans de nombreuses villes du pays, des protestations et des manifestations ont eu lieu pour s'opposer aux évictions impitoyables pratiquées par les requins de l'immobilier et les banques pour cause de loyers et d'hypothèques non payés, car les gens ont perdu leur emploi à cause de la COVID-19. Le pays le plus « riche » du monde est en train d'être vidé et pillé par une poignée d'oligarques financiers.

La Cour suprême des États-Unis a également décidé que la loi texane qui interdit l'avortement peut entrer en vigueur tant que les recours juridiques se poursuivent. Ce revers pour les droits des femmes est une preuve de plus, avec les lois privant diverses sections de la population de leur droit de vote et la poursuite des morts aux mains de la police à motivation raciale et autres violences d'État, que nous vivons une période de réaction des plus sombres.

Nous sommes également de tout coeur avec les résidents de la Louisiane qui ont été durement touchés par l'ouragan Ida, alors que les effets de l'ouragan Katrina de 2005 ne sont pas encore surmontés et que son souvenir est encore frais dans l'esprit de tout le monde. Les images d'eau dans les rues, d'inondations, d'évacuations, rappellent les souvenirs de l'abandon de la population lors de Katrina. Plus d'un million de personnes sont privées d'électricité. Un rapport de l'ONU publié récemment souligne que les « conditions météorologiques désastreuses » sont quatre fois pires que dans les années 1970 en raison de la crise climatique.

C'est grâce au peuple qui parle en son propre nom et exprime sa solidarité sociale que tous ceux qui sont laissés à eux-mêmes trouvent le courage d'avancer. Tout cela souligne que les peuples sont le facteur décisif pour provoquer le changement qui fait tourner les choses en leur faveur.

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Saluons le jour de la Fête nationale du Vietnam !

76 années d'indépendance nationale

Oncle Ho lisant la Déclaration d'indépendance, par Nguyen Duong (1979), tableau en poudres de couleurs. (Courtoisie du Musée national des beaux-arts du Vietnam)

Il y a 76 ans, la Révolution historique d'août du peuple vietnamien était victorieuse et le Vietnam devenait un pays indépendant souverain, mettant fin à des milliers d'années de domination chinoise et à près de 100 ans d'oppression coloniale française et d'occupation fasciste japonaise. Le 2 septembre 1945, le président Ho Chi Minh lisait la Déclaration d'indépendance du Vietnam sur la place Ba Dinh, à Hanoï.

Devant une assemblée en liesse de près d'un million de ses compatriotes, Ho Chi Minh déclarait : « [Nous], membres du Gouvernement provisoire de la République démocratique du Vietnam, proclamons solennellement au monde entier : le Vietnam a le droit d'être libre et indépendant et, en fait, est devenu un pays libre et indépendant. Tout le peuple du Vietnam est décidé à mobiliser toutes ses forces spirituelles et matérielles, à sacrifier sa vie et ses biens pour garder son droit à la liberté et à l'indépendance. »

Le jour de la Fête nationale du Vietnam est depuis devenu une occasion joyeuse pour les Vietnamiens, au pays et à l'étranger, de faire le bilan de ses succès et de manifester leur fierté pour la tradition héroïque et indomptable de leur nation sous la direction du Parti communiste du Vietnam. La Fête nationale est célébrée avec beaucoup de chaleur et d'affection par près de 100 millions de Vietnamiens dans leur patrie, par la diaspora patriotique et par les amis du Vietnam dans le monde entier.

Le secrétaire général du Parti communiste du Vietnam Nguyen Phu Trong rend hommage à Ho Chi Minh le jour de la Fête nationale (à gauche). Un buste de Ho Chi Minh est dévoilé à New Delhi à l'occasion du jour de la Fête nationale (à droite).

À cette occasion, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) adresse ses plus chaleureuses salutations révolutionnaires au Parti communiste du Vietnam, au gouvernement de la République socialiste du Vietnam et aux Vietnamiens partout dans le monde.

S'exprimant le 2 septembre lors de la célébration virtuelle du 76e jour de la Fête nationale du Vietnam, le premier ministre Pham Minh Chinh a déclaré qu'au cours des 76 dernières années, le Parti, l'État et le peuple vietnamiens se sont inlassablement efforcés de défendre l'indépendance, la souveraineté, l'unité, l'intégrité territoriale, l'autodétermination nationale, ainsi que la liberté et le bonheur du peuple, dans l'esprit de « rien n'est plus précieux que l'indépendance et la liberté ».

Il a déclaré qu'après 35 ans de Doi Moi (renouveau), d'ouverture et d'intégration, et après avoir surmonté d'innombrables défis et difficultés, et grâce également à l'aide inestimable et efficace d'amis partout dans le monde, le Vietnam a remporté des triomphes immenses et historiques dans tous les domaines. La taille et la puissance de l'économie vietnamienne sont en plein essor. D'un pays pauvre et peu développé, le Vietnam est devenu un pays en développement à revenu intermédiaire. Les Nations unies ont reconnu le Vietnam comme l'un des pays les plus avancés dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, notamment en matière de réduction de la pauvreté, d'égalité des sexes, de soins de santé et d'éducation. « Plus important encore, a-t-il dit, nous identifions les êtres humains comme le centre, le sujet, l'objectif le plus élevé et le moteur le plus important du développement. »

Le premier ministre Pham Minh Chinh a exprimé la reconnaissance du Vietnam « aux autres pays et aux organisations internationales pour la grande attention et les conditions favorables accordées aux ressortissants et à la communauté vietnamienne d'outre-mer dans vos pays ». Il a également lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle poursuive son assistance et son partage de technologies, d'expériences, de financements, de fournitures médicales, d'équipements et de bioproduits, de médicaments de traitement et surtout de vaccins. « Le meilleur vaccin, a-t-il dit, est celui qui est administré le plus tôt. »

Le Vietnam, a-t-il dit, poursuivra ses efforts pour sauvegarder l'intérêt de l'État-nation sur la base des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies et du droit international.

La République socialiste du Vietnam se tient debout et forte parmi la communauté des nations en tant que championne de la paix, de la liberté, de la souveraineté et de l'indépendance. Dans un monde dominé par les grandes puissances, le Vietnam trouve sa voie pour assurer le bien-être et défendre les principes les plus chers au peuple. Les succès du Vietnam soulignent la nécessité pour les peuples d'assumer leur propre destin et de mettre tous les atouts humains et matériels de leur société à la disposition de solutions favorisant le bien-être de la population.

Vive la République socialiste du Vietnam !

(Photos : Dan Cong San)

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73e anniversaire de la fondation de la République
populaire démocratique de Corée

Tous avec le peuple coréen dans la réalisation
de la paix et de la réunification nationale


La célébration du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire démocratique de Corée en 2018

Le 9 septembre est le 73e anniversaire de la fondation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) envoie ses salutations à Kim Jong Un, président du Parti du travail de Corée, au Parti du travail de Corée, ainsi qu'au gouvernement et au peuple de la RPDC en cette joyeuse occasion. Le PCC(M-L) souhaite à la RPDC tout le succès possible dans son engagement à réaliser la paix et la prospérité de sa nation et à mettre fin à plus de 70 ans de division, de tension et de conflit provoqués par les États-Unis dans la péninsule coréenne.

Le peuple coréen, sous la direction du général Kim Il Sung et de l'Armée populaire de Corée, a libéré sa nation le 15 août 1945 après des décennies de lutte contre l'occupant japonais (1910-1945). Sur les ruines de la guerre, il a commencé à construire un État démocratique moderne. Dans tout le pays, des comités populaires ont été formés et, en août-septembre 1945, le peuple coréen a élu ses représentants à une assemblée populaire, qui a proclamé la « République populaire de Corée » le 6 septembre 1945.

Toutefois, la République a été de courte durée. Bien que le peuple coréen se soit libéré des occupants japonais sans la présence de troupes américaines, les États-Unis ont inclus dans la capitulation signée par le Japon le 2 septembre 1945 une clause selon laquelle la péninsule coréenne serait divisée le long du 38e parallèle et que les militaires japonais vaincus en Corée se rendraient aux forces américaines au sud, et non aux libérateurs coréens. Le 8 septembre 1945, deux jours après la déclaration de la République, des milliers de soldats américains ont commencé à arriver en Corée. Les nouveaux occupants ont déclaré la République populaire de Corée illégale et ont commencé à détruire les comités populaires par la force. Selon les mots du général américain Douglas MacArthur, la Corée devait être un « rempart contre le communiste ».

Au cours des trois années sanglantes qui ont suivi, par une grande campagne de terreur contre la population, le gouvernement militaire illégal des États-Unis et ses agents locaux ont criminalisé, rassemblé, torturé, emprisonné et assassiné des centaines de milliers de personnes soupçonnées d'être des communistes, des gauchistes et d'autres patriotes qui refusaient de se soumettre au diktat américain.

Les États-Unis ont organisé une élection frauduleuse « libre et équitable » en mai 1948, qui a été boycottée en masse par le peuple coréen. Ils ont installé Syngman Rhee à la présidence de la République de Corée par la force des armes en juillet 1948.

En réponse à ce crime des États-Unis contre la volonté d'indépendance et de réunification du peuple coréen, Kim Il Sung a déclaré la fondation de la RPDC le 9 septembre 1948 à Pyongyang lors d'un rassemblement de plus d'un million de personnes. La fondation de la RPDC a garanti au peuple coréen une base révolutionnaire à partir de laquelle sa lutte pour la réunification et l'autodétermination se poursuivrait.

Le régime anticommuniste de Syngman Rhee, fantoche des États-Unis, s'est accroché au pouvoir par la terreur et la brutalité. Il a subi des pertes irréversibles lors des élections dans la partie sud en mai 1950. Les États-Unis ont alors lancé la guerre de Corée pour s'emparer de la péninsule coréenne et l'utiliser pour menacer d'agression la Chine et l'Union soviétique. Plus de 4 millions de civils coréens ont été tués et l'économie et les infrastructures ont subi des destructions massives. Les États-Unis et 17 autres pays, dont le Canada, ont pris part à cette guerre d'agression contre la nation coréenne sous le couvert du drapeau de l'ONU, sous prétexte de l'autodéfense collective contre une attaque du Nord contre le Sud.

Les agresseurs américains ont commis des crimes contre la paix, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, y compris des massacres répandus de civils, l'utilisation d'armes biologiques et chimiques, des bombardements avec des bombes incendiaires de différentes villes du nord, sans égard pour les victimes parmi les civils. La RPDC, même si elle venait juste de naître, avec l'aide des forces de volontaires chinois, a organisé le peuple coréen et défait les États-Unis, et les a forcés à signer l'Accord d'armistice coréen, défendant ainsi la souveraineté et l'honneur de la nation coréenne.

Le président de la RPDC Kim Il Sung a dit à l'époque : « La victoire de notre peuple lors de la Guerre de Corée a été une victoire du peuple révolutionnaire contre les forces impérialistes, une victoire de l'armée révolutionnaire contre les forces agressives impérialistes. Elle prouve que le peuple qui se dresse pour la liberté, l'indépendance et le progrès, prenant en main sa destinée sous la direction d'un parti marxiste-léniniste, ne sera jamais conquis par quelque force impérialiste que ce soit. Elle montre aussi la vulnérabilité et la corruption de l'impérialisme américain, et montre aux nations opprimées du monde que l'impérialisme américain n'est pas un ennemi impossible à conquérir et qu'elles aussi peuvent le combattre et le défaire. »

Il est important de souligner que la RPDC n'a commis aucun acte d'agression contre un autre pays. Toute la péninsule coréenne a été entraînée dans la guerre de Corée provoquée par les États-Unis et leur régime fantoche dans le sud. Prenant une position ferme contre la puissance de l'empire militaire américain – connu pour son utilisation d'armes nucléaires, chimiques et biologiques à l'échelle mondiale – la RPDC continue aujourd'hui d'affirmer non seulement son droit d'être, mais aussi le droit de toutes les nations et de tous les peuples à l'autodétermination et à la paix. À cause de cet esprit internationaliste, la RPDC est admirée à juste titre par toutes les personnes éprises de justice et de paix au Canada et dans le monde.

Aujourd'hui, la RPDC est aux premiers rangs de la famille des nations. Malgré les sanctions brutales, racistes et illégales que les États-Unis ont imposées à la RPDC pendant la guerre de Corée et qui ont augmenté en intensité avec les administrations impérialistes américaines successives, la RPDC n'a pas été mise à genoux. Elle continue de prospérer malgré les conditions les plus difficiles et les plus éprouvantes.

Sous la direction de Kim Jong Un et du Parti du travail de Corée, l'ensemble du peuple de la RPDC s'est mobilisé pour renforcer son économie socialiste indépendante et défendre l'indépendance et le droit d'exister de la RPDC. Comme un seul homme, les Coréens travaillent collectivement à améliorer le niveau de vie du peuple, approfondir et élargir sa culture populaire et défendre sa dignité.

La RPDC a également développé sa capacité de défense pour sauvegarder son indépendance face aux menaces militaires constantes et au chantage nucléaire des impérialistes américains. Alors que la RPDC entretient aujourd'hui des relations diplomatiques et commerciales avec plus de 165 pays dans le monde, le Canada, intégré au programme de guerre impérialiste américain, a refusé de reconnaître les lettres de créance de l'ambassadeur de la RPDC au Canada malgré l'établissement de liens officiels avec la RPDC en 2001. Cette attitude est inacceptable. Les Canadiens veulent que le Canada soit une force de paix dans le monde et la normalisation des relations avec la RPDC renforcerait la paix dans la péninsule coréenne et contribuerait à la paix dans le monde.

Le PCC(M-L) se réjouit de la rencontre entre son fondateur et dirigeant, le camarade Hardial Bains, et le président Kim Il Sung. Les communistes canadiens seront toujours aux côtés du peuple de la RPDC et du Parti du travail de Corée et soutiendront leurs efforts pour assurer la paix dans la péninsule coréenne, la justice, la prospérité et la réunification de la nation coréenne par ses propres efforts.

À l'occasion du 73e anniversaire de la fondation de la RPDC, le PCC(M-L) appelle les Canadiens à se tenir aux côtés du peuple de la RPDC pour défendre son droit à l'existence. L'État canadien et ses gouvernements doivent abandonner leurs politiques anticommunistes hostiles à l'égard de la RPDC et normaliser les relations avec ce pays pour l'avantage réciproque et pour la paix.

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Des assauts violents de l'État indien contre des agriculteurs pacifiques

La violence d'État ne sauvera pas l'Inde


Un mahapanchayat (grand rassemblement) le 5 septembre 2021 à Mazzafarnagar,
en Uttar Pradesh, tenu pour discuter des attaques brutales des forces policères de l'État
contre les agriculteurs

Les attaques brutales de la police et des forces paramilitaires de l'État indien contre les agriculteurs indiens pacifiques ont fait le tour des médias sociaux. Malgré les images de têtes fêlées, de bras et de jambes cassés et d'une mort brutale, les agriculteurs ont montré leur détermination et juré de rester fermes dans la lutte contre la tyrannie et la terreur d'État. Par la force morale d'un mouvement de masse, même si le sang coule des blessures infligées par la violence policière, la détermination des agriculteurs et de leurs partisans dans toute l'Inde et dans le monde entier est plus grande que jamais.

Les agriculteurs agissent dans la tradition des nombreux héros du peuple qui ont sacrifié leur vie, n'abandonnant jamais leur désir de liberté ou leur dignité. Ya jit ke jawange ya sadiyan lashan jangiyangi, disent les fermiers (« soit que nous gagnerons, soit qu'on rapportera nos cadavres »). LML s'unit aux peuples partout dans le monde qui saluent cet esprit. Nous nous unissons à eux pour saluer ces jeunes qui ont couvert de leur corps les agriculteurs plus âgés pour les protéger alors qu'ils étaient brutalement battus par la police et les paramilitaires. Leur bravoure inspirera les chants et les poèmes du peuple pour les années à venir.

Les agriculteurs ont dit : honte à ce gouvernement et à tous les représentants des monopoles qui ont toujours soutenu devant le monde entier que l'Inde était « la plus grande démocratie au monde ». Loin d'avoir réalisé l'indépendance du Raj britannique, sa « plus grande réalisation », les 75 dernières années ont démontré que ce n'est pas le loktantra (le pouvoir du peuple) mais bien le chhaltantra (le pouvoir de la supercherie et de la fraude) ainsi que le goondatantra (le pouvoir des fiers-à-bras).

Un mahapanchayat (rassemblement de masse) est prévu pour le 5 septembre, à Muzzafarnagar, à Uttar Pradesh, pour discuter de la Mission UP et de l'Uttarakhand. Les organisateurs exigent que l'officier de Karnal qui a ordonné à la police de fracturer le crâne des agriculteurs soit accusé de meurtre. Des milliers d'agriculteurs de chaque État de l'Inde vont participer à ce mahapanchayat. Ce sera le plus grand rassemblement au monde de l'histoire récente. Les agriculteurs ont mis les gens en garde contre la possibilité de provocations, par exemple la possibilité que l'élite dirigeante assassine un des principaux chefs religieux de l'UP pour inciter des divisions et la violence communales. C'est le modus operandi préféré de l'élite dirigeante depuis 1947 et les agriculteurs sont déterminés à ne pas permettre que leur lutte soit détournée dans un bain de sang communal.

Les fermiers font valoir que les organes législatifs, exécutifs et judiciaires et les soi-disant partis politiques et leurs médias sont en fait des mafiosi au service d'une petite poignée de puissantes sociétés qui n'arrêteront devant rien pour contrôler les forces productives et les ressources de l'Inde et du monde. La crise de légitimité et de crédibilité du système s'est exacerbée et les fermiers ouvrent présentement une nouvelle voie en investissant le peuple du pouvoir.

Des rassemblements et des réunions ont lieu dans des communautés partout dans le monde. Des résolutions sont adoptées condamnant la violence contre les fermiers par la police à Karnal et appuyant les revendications que les lois anti-agriculteurs soient abrogées.

Des agriculteurs participant à une manifestation contre le ministre en chef de l'Haryana sont brutalement attaqués par la police, le 28 août 2021.


Mahapanchayat, le 5 septembre 2021, à Muzzafarnagar, Uttar Pradesh.

(Photos : Kisan Ekta Morcha, D. Bajwa)

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Séisme dévastateur en Haïti le 14 août

Tout en oeuvre pour appuyer les efforts du peuple haïtien pour se remettre du séisme

Le peuple haïtien déploie des efforts héroïques en ce moment pour se remettre du séisme de magnitude 7,2 qui a dévasté la région au sud-ouest du pays le matin du 14 août. L'épicentre du séisme était à environ 12 km. de la ville de Saint-Louis du Sud et était d'une profondeur de 10 km. Plusieurs secousses ont été ressenties dans la région, dont certaines ont presque atteint la magnitude 6. Au moins deux villes de la région, Les Cayes et Jérémie, rapportent d'importantes dévastations, et des gens ont été emprisonnés sous les décombres alors que des édifices se sont effondrés. La secousse a été ressentie dans la capitale densément peuplée de Port-au-Prince, à une distance de 125 km., ainsi que dans des pays avoisinants. On estime que 2 000 personnes ont perdu la vie dans le séisme et que plus de 12 000 ont été blessées. On estime aussi que 600 000 personnes ont été directement affectées par le désastre et ont un urgent besoin d'aide humanitaire.

Les efforts du peuple haïtien pour se remettre de ce séisme sont entravés par des décennies de destruction commise par l'oligarchie et ses maîtres impérialistes, qui ont laissé le système de santé et l'infrastructure dont le peuple a besoin dans un état de délabrement total. On rapporte aussi que l'aide est bloquée et volée par des gangs armés liés aux différentes élites et à leurs représentants politiques. Le peuple haïtien fait également face à une insécurité accrue depuis l'assassinat, le 7 juillet, du président Jovenel Moïse.

Dans ce contexte, alors que tous doivent faire en sorte que le peuple reçoive de l'aide, que ses besoins de base soient satisfaits et que le pays soit reconstruit, le Core Group (composé des ambassadeurs du Brésil, du Canada, de l'Union européenne, de la France, de l'Allemagne, de l'Espagne et des États-Unis et de représentants de l'ONU et de l'Organisation des États américains), en violation de la volonté des organisations populaires haïtiennes, a insisté pour qu'il y ait des élections présidentielles et législatives au beau milieu de cette tragédie. Le Core Group agit ainsi au nom d'obtenir un gouvernement légitime, c'est-à-dire un gouvernement qui fera les quatre volontés des puissances étrangères, sur lesquelles les États-Unis essaient d'exercer leur domination, y compris par l'intervention militaire. La première ronde des élections présidentielles et législatives ainsi que le référendum constitutionnel se tiendront le 7 novembre. La deuxième ronde des élections présidentielles et législatives aura lieu le 23 janvier 2022.

Le Parti marxiste-léniniste du Canada réitère ses plus sincères condoléances au peuple haïtien affecté par ce séisme dévastateur et appuie fermement sa lutte pour ses droits et l'affirmation du droit d'être d'Haïti.

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Il faut soutenir les organisations locales d'Haïti

Le 14 août dernier, un puissant séisme causa des dégâts majeurs en Haïti. Solidarité Québec-Haïti encourage ses membres et sympathisant.e.s à apporter leur contribution aux efforts de relève des communautés les plus affectées, dans les départements du Sud, de la Grande-Anse et des Nippes. Il est essentiel de prioriser les organismes qui ont une présence active dans les communautés et sont dirigés par des Haïtiens et des Haïtiennes.

Cette résolution de prioriser les organisations locales haïtiennes fait quasi-unanimité auprès des analystes de la situation en raison des nombreux scandales de fraude liés à la gestion internationale désastreuse des fonds de reconstruction d'Haïti par le CIRH (Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti) dirigé par Bill Clinton et Jean-Max Bellerive, après le séisme de janvier 2010.

Il est évident que le peuple haïtien demeure extrêmement vulnérable. L'occupation étrangère du territoire se poursuit par l'entremise du Core Group qui ne cesse de nommer des gouvernements fantoches composés de membres du régime néo-Duvaliériste décrié, le PHTK (Parti haïtien Tèt Kale).

Tandis que SQH continue d'exiger que le Canada se retire du Core Group néocolonial et laisse le peuple haïtien choisir en paix ses dirigeant.e.s, en toute souveraineté, nous encourageons les habitant.e.s du Québec et du Canada à multiplier les gestes de solidarité sincère avec nos frères et soeurs en Haïti.

Afin de faciliter votre action solidaire, nous offrons ici une liste non-exhaustive permettant de soutenir des organisations locales haïtiennes avec lesquelles nos membres ont témoigné une expérience positive tout récemment.

Ayiti Ini
Canada : Transfert Interac ayitiini@gmail.com Mot de passe : Haiti
États-Unis : Cash app $LafontantC
Venmo- @Christine-Lafontant
Zelle- christinelafontant@hotmail.com
Personne responsable : Marita Mariasine (ayitiini@gmail.com)

Fondation Julia & Jade
Personne Responsable : Gabrielle Paul (georgesgpaul@gmail.com)

Konbit Pou Potapiman (KPP)
Personne Responsable : Frantz Jean (konbitkpp@gmail.com)

Konbit Resistance
Personne responsable : Samia Salomon (samsalomon27@gmail.com)

Oganizasyon pour Byennèt Kaprouj
Personne responsable : Nadine Dominique (ti_landeng@yahoo.com)

Solidarité avec St-Louis-du-Sud
Personne responsable : Fritzna Blaise Malebranche (bfritzna@gmail.com)

Pour communiquer avec Solidarité Québec-Haiti, veuillez contacter :
Frantz André 514-898-5465
Facebook et Twitter : Solidarité Québec-Haiti
Courriel : solidaritekebakayiti@gmail.com

(Le 20 août 2021)

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Sur la situation à laquelle l'héroïque
peuple haïtien fait face


Une équipe médicale cubaine en train d'aider la population de Corail en Haïti, le 24 août 2021, après le tremblement de terre

Le Marxiste-Léniniste : Tout d'abord Frantz, nos plus sincères condoléances au peuple haïtien pour les terribles pertes de vie, blessures et dévastations matérielles causées par le tremblement de terre du 14 août.

Frantz André : Merci beaucoup, de la part de nous tous.

LML : Comment évalues-tu la situation à laquelle le peuple haïtien fait face dans le contexte de cette tragédie et des récents développements dans la situation politique du pays ?

FA : L'assassinat récent de Jovenel Moïse avait déjà été un tremblement de terre politiquement pour les Haïtiens. Il y a eu ce qu'on pourrait appeler des répliques sismiques, avec le fait qu'on avait un premier ministre qui s'autoproclamait pratiquement président dans ses fonctions bien que théoriquement, le jour de l'assassinat de Jovenel Moise, il n'était plus premier ministre. On avait déjà un gouvernement dysfonctionnel. On avait déjà les problèmes d'insécurité qui étaient loin de s'améliorer.

L'assassinat de Jovenel Moïse a aussi été un tremblement de terre au niveau social, On s'est retrouvé avec une population encore une fois prise en otage quand elle a vu que la personne qui aurait du être la mieux protégée dans le pays, le président, a été assassinée de cette manière. Cela n'a fait qu'amplifier ce tremblement de terre politique et les répliques sismiques. La perception de l'insécurité est devenue plus grande, la dysfonctionnalité étatique est devenue plus grande. Et avec toutes les attentes et les promesses qui ont été faites de trouver rapidement qui étaient les commanditaires de cet assassinat, le message a été lancé encore une fois à la population que rien n'a changé en Haïti et qu'on reste dans le même système de corruption et d'insécurité. Et ceci malgré qu'il y a eu une coalition de différents groupes de l'opposition et de la société civile où ils ont formé un consensus qu'il ne devrait pas y avoir d'élections dans de telles circonstances et qu'il fallait une période pour préparer des élections qui seraient honnêtes, démocratiques et légitimes.

Et voilà que s'est produit le tremblement de terre du 14 août.

Selon nous, c'est une raison de plus qu'il ne devrait pas y avoir d'élections en ce moment. Le fait que le Core Group a insisté pour la tenue d'élections maintenant, qui ont été décrétées pour le mois de novembre, démontre sa mauvaise volonté. Cela démontre son insensibilité à la condition humaine en Haïti.

Ce qui s'est produit le 14 août s'est produit au plus mauvais moment. On sait qu' Haïti s'asseoit sur différentes failles sismiques qui bougent régulièrement. Ce n'est pas la première fois qu'il y a des tremblements de terre. Il y en a eu plusieurs. Port-au-Prince a été détruit deux fois avant l'indépendance On savait qu'on pourrait éventuellement revivre le tremblement de terre de 2010 mais jamais dans de telles conditions, dans les conditions du chaos total qui existe avec les gangs qui sont actives dans le pays.

Comment peut-on imaginer que ce pays continue de vivre des catastrophes naturelles, et plus encore les catastrophes imposées par l'impérialisme et le néocolonialisme, alimentées par une situation d'insécurité qui nous oblige à considérer la possibilité qu'on va avoir encore une occupation américaine ou onusiennne. D'ailleurs, quelques jours après le tremblement de terre, 7 000 marines américains ont été dépêchés sur le territoire.

La douleur est très grande. J'ai moi-même des parents à Jérémie. Les villes connues les plus touchées sont Jérémie et Les Cayes et j'ai des parents dans cette région qui s'est effondrée. On dénombre plus de 2000 morts et plus de 12 000 blessés dans une situation où les hôpitaux, dans beaucoup de cas, ne peuvent pas les recevoir. Ils n'ont pas suffisamment de personnel de soins, médecins et autres. On amène les gens dans les hôpitaux mais cela ne veut pas dire qu'ils seront soignés. Heureusement que sur le territoire nous avons des médecins cubains qui sont présents et offrent des services bénévoles à la population.

Dans cette situation, la question qui se pose c'est est-ce que nous allons répéter les mêmes erreurs que nous avons faites en 2010, où, à la suite du séisme, on s'est retrouvé avec des millions sinon des milliards de dollars qui ont été donnés pour la reconstruction qui malheureusement ont été dilapidés, principalement par des ONG (Organisations non gouvernementales), dont la Croix-Rouge. Haïti était devenu la capitale du monde où toutes les ONG imaginables venaient s'installer pour aller chercher les millions de dollars pour la reconstruction. Notre souhait est que cela ne va pas se répéter.

La Croix-Rouge est maintenant l'organisme que le gouvernement canadien et un comité de crise formé à Montréal favorisent comme le premier intervenant en urgence, de concert avec Médecins du monde et Médecins sans frontières.

Dès les premiers jours du séisme, des pays se sont portés à la rescousse d'Haïti, notamment Cuba, le Venezuela et la République dominicaine. Ils ont envoyé des produits de base, des tentes, des sacs de couchage et d'autres produits. On n'a pas réellement vu que le gouvernement haïtien, l'État haïtien, a un plan de gestion de crise qui est clair. On n'a pas ressenti que l'État gérait la distribution des produits. Il doit y avoir une répartition égale et directe aux Haïtiens, C'est un problème de la déficience de l'État. Il faut centraliser cette gestion de crise tant au niveau de la réception des aides qui nous sont envoyées, que ce soit monétaires ou des produits, qu'au niveau de la distribution. Ce que j'entends de la part de gens sur le terrain, c'est exactement cela, Ils ne ressentent pas qu'il y a une coordination, un plan de gestion de la crise par l'État haïtien.


Le Venezuela envoie de l'aide en Haïti, le 15 août 2021, à la suite du tremblement de terre.

C'est une conséquence directe de ce qui s'est passé depuis le 7 juillet, quand Jovenel Moïse a été assassiné, mais ce problème existait bien avant cela. Je dirais qu'au moins depuis 2010, suite au séisme, que l'État haïtien n'a jamais réellement mis en place un système ou un programme d'après-séisme afin que cette situation ne se répète pas. Rien n'a été fait par le gouvernement de Michel Martelly qui aurait dû apprendre de la situation et mettre en place une institution de gestion de séisme. On l'a vécu en 2010 avec le séisme, on l'a vécu aussi en 2016 avec l'ouragan Matthew qui avait détruit le grand sud encore une fois. Là encore l'État a été complètement dysfonctionnel.

LML : Quel travail fait Solidarité Québec-Haïti dans l'organisation de l'aide au peuple haïtien ?

FA : Solidarité-Québec, et d'autres groupes de la diaspora, nous sommes en train de travailler avec des groupes qui sont sur le terrain en Haïti, qui ont déjà démontré qu'ils sont organisés et qui sont efficaces et intègres, qui ont déjà bâti des hôpitaux, des écoles, des systèmes d'irrigation, qui font de la permaculture. Ce sont des groupes organisés de la société civile que nous aimerions privilégier en ce qui concerne les aides qui viennent de la diaspora.

Ici, à Montréal, il y a aussi entre 26 et 40 différentes associations régionales qui représentent différentes localités dont Les Cayes et Jérémie. Dans certains cas cela fait plus de 40 ans qu'elles organisent des collectes de fonds elles-mêmes, qu'elles vont directement sur le terrain.

Elles apportent des ressources là-bas et s'assurent que les ressources sont utilisées dans un but local.

En 2016, en réponse à l'ouragan Matthew, ces associations se sont regroupées sous le nom de GISROMH, Groupe inter-régional de soutien en réponse aux organisations municipales d'Haïti. Le niveau d'activité de chaque association dans le groupe a été très différent, le groupe a été assez actif de 2016 à 2019, et après cela n'a pas eu de continuité. Chaque association a continué d'organiser des activités individuelles. Nous voulons redémarrer les activités de GISROMH en tant que groupe, le redémarrer parce que les besoins qu'on avait identifiés en 2016 restent toujours aussi valables pour acheminer l'aide sur le terrain. On parle dans ce cas-ci du moyen et long terme.

Dans le court terme, nous soutenons l'initiative du comité de crise qui a été formé à Montréal, Je suis prêt à donner crédit aux deux organismes, Médecins du monde et Médecins sans frontières, mais nous n'avons pas confiance en ce qui concerne la Croix-Rouge sur la base de ce qu'elle a fait en 2010.

D'autre part, je demande au Canada, qui se déclare ami des Haïtiens et ami d'Haïti de mettre en place un programme de réunification familiale, comme il y en a eu un de 2004 jusqu'à 2014. Le programme avait été mis en place à la suite de l'enlèvement du président Jean-Bertrand Aristide, qui avait causé beaucoup de violence, et on avait permis à des gens qui avaient de la famille ici de venir les rejoindre. Aujourd'hui, dans le contexte des demandeurs d'asile qui ont été approuvés, qui sont considérés des personnes protégées ou à être protégées, la grande majorité ont de la famille qu'ils veulent faire venir ici et dont les noms sont inscrits dans leur dossier. Cela veut dire que lorsqu'ils obtiendront leur résidence permanente ils vont pouvoir les faire venir ici. On demande qu'au lieu de passer par cette bureaucratie très lourde, le gouvernement accélère la réunification familiale, ce qu'ils ont fait en 2004, en 2010 et jusqu'en 2014.

Nous allons aussi continuer à réclamer que le Canada se retire du Core Group. Le Canada fait partie du problème. Le Canada pendant des années a soutenu des gouvernements fantoches. Le Core Group a choisi les présidents qui n'ont pas produit de résultats pour le peuple haïtien, et qui font en sorte que ce qui arrive en Haïti continue à se perpétuer. Il faut que le Canada se retire du Core Group et que le Core Group laisse les Haïtiens régler eux-mêmes les problèmes haïtiens.

LML : Tu veux nous dire quelque chose en conclusion ?

FA : Je tiens à remercier les Québécois et les Canadiens qui sont sensibles à ce qui s'est produit en Haïti. Nous avons des valeurs de solidarité bien ancrées dans l'ADN des Québécois et des Canadiens. C'est le niveau politique malheureusement qui n'est pas à la hauteur de ces valeurs-là.

Je remercie le peuple québécois et canadien et je l'appelle à demander au gouvernement de respecter nos valeurs, qu'il est censé représenter, en accélérant la réunion familiale et en se retirant du Core Group.

(Photos : Workers' World, C. Melendez)

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