Sortons le Canada de la machine de guerre des États-Unis et faisons du Canada une zone de paix !
- Margaret Villamizar -
Le peuple canadien s'est toujours opposé à la participation à la «
guerre contre
le terrorisme » menée par les États-Unis en Afghanistan.
Ci-dessus une manifestation contre la guerre à Windsor en 2012.
Quelle que soit la façon dont le premier ministre Justin Trudeau
essaie de la présenter, la défaite des agresseurs américains et de
l'OTAN en Afghanistan aux mains des talibans est une défaite pour le
gouvernement Trudeau et la politique des gouvernements successifs. C'est
la défaite de la
politique d'apaisement envers les fauteurs de guerre américains en se
joignant à leurs sales guerres ou en les soutenant contre des nations et
des peuples qui n'ont fait aucun tort au Canada et aux Canadiens. Ces
guerres d'agression illégales ont toujours été fondées sur des
mensonges, tout comme
d'autres actes de guerre, notamment les « sanctions » économiques contre
les pays qui ne se soumettent pas au diktat des États-Unis et de
l'OTAN. La guerre en Afghanistan n'a pas fait exception.
Le
Canada, comme d'autres membres de l'OTAN, a été entraîné dans la «
guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis en Afghanistan
sur la base du mensonge que les États-Unis agissaient en légitime
défense. Le Conseil de l'Atlantique Nord de l'OTAN a affirmé, sans
preuve, le lendemain de
l'attaque terroriste contre les tours jumelles et le Pentagone, que le
gouvernement afghan dirigé par les talibans était responsable et devait
être éliminé par la force. L'article 5 de l'OTAN, qui stipule qu'une
attaque contre l'un de ses membres est une attaque dirigée contre tous
les membres et
nécessite par conséquent une défense collective, a été rapidement
invoqué pour amener les autres membres de l'alliance à se joindre à
l'intervention des États-Unis en Afghanistan. La même prétention de
légitime défense a été utilisée pour amener le Conseil de sécurité des
Nations unies à accepter la
violation par l'OTAN de la Charte des Nations unies, que le Conseil de
sécurité a le devoir de faire respecter, concernant ce qui constitue ou
non de la légitime défense.
C'est « l'ordre international fondé sur des règles » en action que
prônent les États-Unis et le Canada contre l'état de droit et la Charte
des Nations unies. Les États-Unis établissent les règles, décident qui
les enfreint et comment les punir.
Les pertes de la guerre pour ce qui est des vies perdues et ruinées
et des destructions causées par des années de bombardements impitoyables
et aveugles par la coalition États-Unis/OTAN démentent tout ce que l'on
a dit aux Canadiens au sujet de cette guerre : que c'était pour
apporter la liberté,
les droits humains, la démocratie et l'état de droit, la sécurité et le
développement en Afghanistan, et le respect des droits des femmes et des
filles.
Le projet « Cost of War » de l'Université Brown estime qu'en date
d'avril 2021, plus de 71 000 civils afghans et pakistanais sont morts en
conséquence directe de cette guerre. Ce chiffre s'ajoute au décompte
officiel de 125 000 combattants, travailleurs humanitaires et
journalistes. Ce chiffre
n'inclut pas tous les blessés et ceux qui ont gardé des séquelles
permanentes, les millions de personnes déplacées de leur foyer et
transformées en réfugiés, les personnes torturées et détenues pendant
des années sans procès dans l'enfer des prisons américaines comme celle
de Guantanamo, et d'autres
condamnées à la mort civile en vertu de lois « antiterroristes »
draconiennes et, au Canada, de certificats de sécurité. Cent
soixante-cinq Canadiens, dont sept civils, sont morts pendant la guerre.
Parmi les 40 000 soldats déployés en Afghanistan, beaucoup ont
également été blessés, tant
physiquement que psychologiquement, et de nombreux anciens combattants
se sont suicidés.
L'expérience
de l'Afghanistan doit servir de leçon sur la folie de la pensée magique
selon laquelle l'intégration du Canada à la machine de guerre des
États-Unis est avantageuse pour le Canada. En quoi l'ingérence du
gouvernement du Canada dans les affaires de peuples souverains du monde
entier
et ses mesures coercitives de tous types pour provoquer un changement de
régime dans ces pays servent-elles les Canadiens ? Comment les
Canadiens bénéficient-ils des interventions militaires contre ceux qui
sont ciblés comme des ennemis des États-Unis et du « monde libre »
qu'ils prétendent diriger
?
Les peuples des États-Unis, du Canada et des autres pays ne sont
jamais consultés et n'ont pas leur mot à dire lorsque les gouvernements
qui prétendent les représenter décident d'engager leurs pays dans une
guerre dans le cadre de l'OTAN ou d'une autre coalition montée par les
États-Unis. Comment
les peuples vénézuélien, haïtien ou nicaraguayen ont-ils été aidés par
le fait que le Canada joue le rôle de gendarme ou de bon flic pour le
méchant flic américain, dans le but de les empêcher d'exercer leur
volonté démocratique en élisant les gouvernements de leur choix ? Le
Canada n'obtient pas
les résultats qu'il recherche dans ces endroits parce que les peuples
agissent pour défendre leur indépendance et leurs propres projets
d'édification nationale. Si le Canada reste engagé sur cette voie de
l'apaisement des États-Unis et de leurs guerres illégitimes, il
continuera d'échouer, comme il
l'a fait en Afghanistan, que Justin Trudeau ou l'un de ceux qui
cherchent à le remplacer comme premier ministre veuille l'admettre ou
non.
La politique étrangère du Canada est un enjeu électoral
Il
est maintenant temps d'intensifier le travail pour exiger que le Canada
sorte de l'OTAN et de la machine de guerre des États-Unis afin qu'au
lieu de s'ingérer dans les affaires des pays et des peuples souverains,
le Canada puisse devenir un véritable facteur de paix. Quel meilleur
moment que
celui d'une élection fédérale, et compte tenu des événements en
Afghanistan, pour que les Canadiens discutent de la nécessité d'une
nouvelle direction pour la politique étrangère du Canada et d'un
gouvernement qui renonce à la guerre et à l'agression comme outils de sa
politique étrangère, et de la
manière dont un tel gouvernement peut être mis en place.
Inscrivons à notre ordre du jour les moyens de concrétiser les
aspirations des Canadiens à la paix et à des relations entre les peuples
du monde fondées sur l'égalité, le respect mutuel et l'avantage
réciproque !
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 10 - 6 septembre 2021
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