Sortons le Canada de la machine de guerre des États-Unis et faisons du Canada une zone de paix !


Le peuple canadien s'est toujours opposé à la participation à la « guerre contre
le terrorisme » menée par les États-Unis en Afghanistan. Ci-dessus une manifestation contre la guerre à Windsor en 2012.

Quelle que soit la façon dont le premier ministre Justin Trudeau essaie de la présenter, la défaite des agresseurs américains et de l'OTAN en Afghanistan aux mains des talibans est une défaite pour le gouvernement Trudeau et la politique des gouvernements successifs. C'est la défaite de la politique d'apaisement envers les fauteurs de guerre américains en se joignant à leurs sales guerres ou en les soutenant contre des nations et des peuples qui n'ont fait aucun tort au Canada et aux Canadiens. Ces guerres d'agression illégales ont toujours été fondées sur des mensonges, tout comme d'autres actes de guerre, notamment les « sanctions » économiques contre les pays qui ne se soumettent pas au diktat des États-Unis et de l'OTAN. La guerre en Afghanistan n'a pas fait exception.

Le Canada, comme d'autres membres de l'OTAN, a été entraîné dans la « guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis en Afghanistan sur la base du mensonge que les États-Unis agissaient en légitime défense. Le Conseil de l'Atlantique Nord de l'OTAN a affirmé, sans preuve, le lendemain de l'attaque terroriste contre les tours jumelles et le Pentagone, que le gouvernement afghan dirigé par les talibans était responsable et devait être éliminé par la force. L'article 5 de l'OTAN, qui stipule qu'une attaque contre l'un de ses membres est une attaque dirigée contre tous les membres et nécessite par conséquent une défense collective, a été rapidement invoqué pour amener les autres membres de l'alliance à se joindre à l'intervention des États-Unis en Afghanistan. La même prétention de légitime défense a été utilisée pour amener le Conseil de sécurité des Nations unies à accepter la violation par l'OTAN de la Charte des Nations unies, que le Conseil de sécurité a le devoir de faire respecter, concernant ce qui constitue ou non de la légitime défense.

C'est « l'ordre international fondé sur des règles » en action que prônent les États-Unis et le Canada contre l'état de droit et la Charte des Nations unies. Les États-Unis établissent les règles, décident qui les enfreint et comment les punir.

Les pertes de la guerre pour ce qui est des vies perdues et ruinées et des destructions causées par des années de bombardements impitoyables et aveugles par la coalition États-Unis/OTAN démentent tout ce que l'on a dit aux Canadiens au sujet de cette guerre : que c'était pour apporter la liberté, les droits humains, la démocratie et l'état de droit, la sécurité et le développement en Afghanistan, et le respect des droits des femmes et des filles.

Le projet « Cost of War » de l'Université Brown estime qu'en date d'avril 2021, plus de 71 000 civils afghans et pakistanais sont morts en conséquence directe de cette guerre. Ce chiffre s'ajoute au décompte officiel de 125 000 combattants, travailleurs humanitaires et journalistes. Ce chiffre n'inclut pas tous les blessés et ceux qui ont gardé des séquelles permanentes, les millions de personnes déplacées de leur foyer et transformées en réfugiés, les personnes torturées et détenues pendant des années sans procès dans l'enfer des prisons américaines comme celle de Guantanamo, et d'autres condamnées à la mort civile en vertu de lois « antiterroristes » draconiennes et, au Canada, de certificats de sécurité. Cent soixante-cinq Canadiens, dont sept civils, sont morts pendant la guerre. Parmi les 40 000 soldats déployés en Afghanistan, beaucoup ont également été blessés, tant physiquement que psychologiquement, et de nombreux anciens combattants se sont suicidés.

L'expérience de l'Afghanistan doit servir de leçon sur la folie de la pensée magique selon laquelle l'intégration du Canada à la machine de guerre des États-Unis est avantageuse pour le Canada. En quoi l'ingérence du gouvernement du Canada dans les affaires de peuples souverains du monde entier et ses mesures coercitives de tous types pour provoquer un changement de régime dans ces pays servent-elles les Canadiens ? Comment les Canadiens bénéficient-ils des interventions militaires contre ceux qui sont ciblés comme des ennemis des États-Unis et du « monde libre » qu'ils prétendent diriger ?

Les peuples des États-Unis, du Canada et des autres pays ne sont jamais consultés et n'ont pas leur mot à dire lorsque les gouvernements qui prétendent les représenter décident d'engager leurs pays dans une guerre dans le cadre de l'OTAN ou d'une autre coalition montée par les États-Unis. Comment les peuples vénézuélien, haïtien ou nicaraguayen ont-ils été aidés par le fait que le Canada joue le rôle de gendarme ou de bon flic pour le méchant flic américain, dans le but de les empêcher d'exercer leur volonté démocratique en élisant les gouvernements de leur choix ? Le Canada n'obtient pas les résultats qu'il recherche dans ces endroits parce que les peuples agissent pour défendre leur indépendance et leurs propres projets d'édification nationale. Si le Canada reste engagé sur cette voie de l'apaisement des États-Unis et de leurs guerres illégitimes, il continuera d'échouer, comme il l'a fait en Afghanistan, que Justin Trudeau ou l'un de ceux qui cherchent à le remplacer comme premier ministre veuille l'admettre ou non.

La politique étrangère du Canada est un enjeu électoral

Il est maintenant temps d'intensifier le travail pour exiger que le Canada sorte de l'OTAN et de la machine de guerre des États-Unis afin qu'au lieu de s'ingérer dans les affaires des pays et des peuples souverains, le Canada puisse devenir un véritable facteur de paix. Quel meilleur moment que celui d'une élection fédérale, et compte tenu des événements en Afghanistan, pour que les Canadiens discutent de la nécessité d'une nouvelle direction pour la politique étrangère du Canada et d'un gouvernement qui renonce à la guerre et à l'agression comme outils de sa politique étrangère, et de la manière dont un tel gouvernement peut être mis en place.

Inscrivons à notre ordre du jour les moyens de concrétiser les aspirations des Canadiens à la paix et à des relations entre les peuples du monde fondées sur l'égalité, le respect mutuel et l'avantage réciproque !

(Sources : CBC, App, Al Jasera, The Dire, Polatouche)


Cet article est paru dans

Volume 51 Numéro 10 - 6 septembre 2021

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