Le peuple de l'Afghanistan a joué un rôle décisif dans la défaite des États-Unis


Manifestation au Pakistan, septembre 2001 contre l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis

Le peuple afghan, qui a une longue histoire de victoire contre les envahisseurs, a une fois de plus remporté la victoire en chassant les États-Unis du pays. C'est le peuple et sa lutte contre l'intervention étrangère qui ont été décisifs, et non la puissance et la force militaire des États-Unis. En effet, la force du peuple afghan est telle qu'au cours des 30 dernières années, il a vaincu deux grandes puissances, d'abord l'ancienne Union soviétique et maintenant les États-Unis.

Les États-Unis ont tenté de cacher cette réalité en prétendant que la faute en revenait à l'armée et aux forces de sécurité afghanes. Malgré le financement, les armes et l'entraînement massifs des États-Unis, on dit que l'armée et les forces de sécurité afghanes « ne voulaient pas se battre ». Joe Biden est allé jusqu'à les traiter de lâches.

Comme c'est souvent le cas, les États-Unis ne peuvent jamais prévoir l'enthousiasme du peuple à se battre pour son droit de décider de ses propres affaires, sans intervention étrangère. Ils refusent de voir que les Afghans ont leur propre façon de régler les problèmes et de se gouverner pour ne pas se battre entre eux tout en s'opposant systématiquement aux invasions étrangères. Ils ne pouvaient pas croire que les gens qu'ils ont réussi à acheter et à responsabiliser allaient fuir. Ils ne s'attendaient pas à ce que le peuple afghan persiste pendant 20 ans et ne s'attendaient pas non plus à ce qu'eux et leurs collaborateurs soient contraints de fuir d'une manière aussi humiliante.

Le président Biden affirme que les États-Unis doivent « tirer des enseignements de nos erreurs », mais il est clair qu'ils ne veulent pas apprendre cette leçon fondamentale. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, en passant par la Corée, le Vietnam, la Grèce, l'Asie du Sud-Est, l'Amérique latine et les Caraïbes, et jusqu'à aujourd'hui avec l'Afghanistan, le Yémen, la Syrie, la Corée, l'Iran, Cuba et le Venezuela, entre autres, ce sont les peuples qui sont décisifs pour remporter la victoire, et non la puissance militaire américaine. L'ignorance et l'arrogance de l'impérialisme américain l'amènent à se convaincre que ce sont les États-Unis qui sont indispensables et non les peuples. Plus les États-Unis traitent les peuples, dans leur pays et à l'étranger, comme des éléments jetables, plus les peuples leur donneront tort.

Les États-Unis sont connus pour leurs mensonges et leur désinformation concernant les peuples à l'étranger, qu'il s'agisse de l'Irak, de l'Iran, de la Libye, de la Syrie ou du Yémen, tout cela pour justifier l'agression américaine. À cet égard, les dires sur ce que sont ou ne sont pas les talibans, sur ce qu'ils représentent et sur ce qu'ils font doivent être vus pour ce qu'ils sont, tout comme nous avons vu ce qui se disait sur les armes de destruction massive en Irak ou sur le fait que le peuple afghan mérite une punition collective à cause des attentats du 11 septembre 2001.

Le peuple afghan a une longue et héroïque histoire de résistance aux invasions et a maintenant le droit de déterminer ses propres affaires sans ingérence étrangère, y compris sans les frappes à distance des drones américains. Dans tout son discours du 31 août, Joe Biden ne s'adresse pas une seule fois au peuple afghan, ne présente pas d'excuses pour les crimes des États-Unis et ne reconnaît pas sa victoire. Au lieu de cela, après avoir menacé d'élimination tous ceux qui, selon lui, « cherchent à nuire aux États-Unis », il déclare que les États-Unis continueront « à soutenir le peuple afghan à travers la diplomatie, l'influence internationale et l'aide humanitaire ».

Tout en affirmant que les États-Unis soutiendront le peuple afghan, Joe Biden a gelé la quasi-totalité des 9,4 milliards de dollars de réserves en devises étrangères de la Banque centrale afghane, privant ainsi le nouveau gouvernement et le peuple afghan des fonds nécessaires à l'alimentation et aux services de base. Biden a également obtenu du Fonds monétaire international qu'il ne débloque pas les 450 millions de dollars de fonds qui devaient être envoyés en Afghanistan pour faire face à la pandémie du coronavirus. Les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont également interrompu leur aide humanitaire à l'Afghanistan. Comme l'a dit le premier ministre britannique Boris Johnson, le refus d'accorder de l'aide leur a donné « un pouvoir considérable — économique, diplomatique et politique ».

Tout comme les États-Unis échouent dans leurs sanctions contre Cuba, la République populaire démocratique de Corée, l'Iran, le Venezuela et d'autres pays dans le but de les mettre à genoux, ils échoueront sans aucun doute en Afghanistan. Encore une fois, ce sont les peuples et leur juste combat pour déterminer leurs propres affaires qui sont décisifs, et non les sanctions et la puissance militaire des États-Unis.


Cet article est paru dans

Volume 51 Numéro 10 - 6 septembre 2021

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