Numéro 27 - 10 novembre 2019
Pas de port pour la guerre!
Tous contre la Conférence de guerre
à Halifax !
Une élection générale est
appelée en Grande-Bretagne
• Les
travailleurs donnent une foix à leur propre
ordre du jour
• Votez
Non à la guerre!
- Déclaration de la
coalition Stop the War -
Vive Cuba révolutionnaire!
• Rejet
massif du blocus américain à l'ONU
• Célébration
à Ottawa de la Journée nationale de la culture
cubaine
Brésil
• Lula
est libéré!
Bolivie
• Dénonçons
le coup d'État d'inspiration étrangère
Tous avec le peuple chilien
• Des
actions militantes en appui au peuple chilien et
pour l'arrêt de la répression brutale par l'État
néolibéral
Des organisations et des
individus condamnent la violence du gouvernement
Piñera contre le peuple chilien
• Texte
collectif de 40 organisations
• Artistes
pour la paix
• Déclaration
émise par des organisations et individus de la
région de Québec
• Nous
sommes avec le peuple chilien - Marche mondiale
des femmes
Honduras
• Les
manifestations au point d'ébullition
- Emile Schepers -
Pas de port pour la guerre!
Opposons-nous
au Forum de Halifax sur
la sécurité
internationale
Rassemblement, réunion et
panel
Samedi 23
novembre
Rassemblement - 13 h
Parc
Paix et Liberté de Halifax
(auparavant parc
Cornwallis)
À l'angle des rues Hollis et
Souths
Réunion et panel - 18 h
30
Salle 302, Dalhousie Student
Union Building
6136 University Ave.
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De retour pour la 11e année consécutive à
Halifax, le Forum d'Halifax sur la sécurité
international se tiendra du 22 au 24
novembre prochain. La notion de sécurité
préconisée par le Forum est intrinsèquement liée à
l'OTAN, à son ordre du jour agressif et à sa
demande que le Canada augmente ses dépenses
militaires de plusieurs dizaines de milliards de
dollars. Cela fait également partie de la
poursuite de l'intégration du Canada à la Sécurité
intérieure des États-Unis mettant son peuple, ses
terres, ses eaux et ses ports à la disposition des
visées mondiales des impérialistes américains. Il
est lié à l'appareil politique de l'OTAN, le
Conseil de l'Atlantique (et son chapitre canadien,
l'Association canadienne pour l'OTAN), qui
soutient que l'opposition à l'OTAN constitue une «
ingérence étrangère » dans les affaires du
Canada.
Les Haligoniens
considèrent le Forum de Halifax un anathème car
ils ont longtemps déclaré que leur ville n'est «
pas un port pour la guerre ! » et ils
n'acceptent pas que leur ville soit un lieu de
rencontre pour les fauteurs de guerre, les
criminels de guerre et leurs serviteurs qui
viennent ourdir de nouvelles agressions contre les
peuples du monde. Ils n'acceptent pas non plus que
le gouvernement canadien finance cette
organisation basée aux États-Unis avec des
dizaines de millions de dollars tirés des fonds
publics.
Quelques 300 participants venant de 90
pays sont attendus à cette conférence de la
guerre. Dans un communiqué émis le 24
octobre, le président du Forum, Peter Van Praagh,
affirme que la conférence de cette année «
soulignera la nécessité d'une réponse stratégique
coordonnée parmi les alliés démocratiques au défi
posé par la Chine, au problème de plus en plus
urgent des changements climatiques, à la
sécurisation de nos systèmes démocratiques contre
les ingérences étrangères, de la primauté du droit
international et de la sécurité inclusive et de
comment le monde réagit au leadership
américain ». Le communiqué montre que le
Forum de Halifax se voit comme une plate-forme
d'où les États-Unis émettent leur diktat : «
Comme à l'accoutumée, la conférence réunira une
délégation du Congrès des États-Unis, ainsi que
des dirigeants des forces armées des États-Unis et
de la communauté de la sécurité au sens large. À
l'échelle internationale, plus de 75
ministres, experts, chefs d'état-major de la
défense et personnalités des médias se joindront à
eux. »
Ce que les Canadiens considèrent comme étranger,
c'est le concept de sécurité promu par le Forum de
Halifax qui provient des États-Unis et des
fauteurs de guerre de l'OTAN et non leurs propres
revendications. Ils veulent une sécurité qui vient
du fait qu'ils exercent un contrôle sur
l'économie, leurs conditions de travail et toutes
les questions qui affectent leur vie. Les jeunes
veulent un avenir, les aînés veulent la sécurité
et la dignité à la retraite, les femmes et les
peuples autochtones luttent pour la sécurité qui
découle de la reconnaissance des droits qui nous
appartiennent en tant qu'êtres humains. Le concept
de sécurité du Forum de Halifax ne reflète pas non
plus le désir des Haligoniens d'établir des
relations amicales avec d'autres pays, comme en
témoigne la récente conférence dont Halifax a été
l'hôte, intitulée « La révolution cubaine, 60
ans après », qui souligne l'amitié entre la
Nouvelle-Écosse et Cuba depuis un siècle.
LML lance
l'appel à participer au rassemblement contre le
Forum de Halifax sur la sécurité internationale
à 13 heures le 23 novembre et aux autres
activités qui auront lieu et à revendiquer que
Halifax et le Canada soient une zone de paix. En
plus du rassemblement, il y aura le 23
novembre à 18 h 30 une table ronde à
l'édifice de l'Association étudiante de Dalhousie
sur le Forum de Halifax et la visite d'Obama à
Halifax le 13 novembre. Le panel de
discussion inclura Margaret Kimberly, rédactrice
en chef de Black Agenda Report. C'est une
excellente occasion pour tous de parler en leur
propre nom contre les préparatifs de guerre et du
rôle joué par le Canada dans la promotion de
l'agression et la guerre.
Une élection générale est appelée
en Grande-Bretagne
Le jeudi 12
décembre, une élection générale aura lieu dans
tout l'État portant le nom de Royaume-Uni. Les
élections ont été déclenchées à la suite de
l'adoption de la Loi sur une élection générale
anticipée 2019 par le parlement
britannique. L'appel à la tenue d'une élection
générale survient après une longue liste de
tentatives infructueuses pour résoudre les
contradictions au sein de la classe dirigeante
britannique sur la direction de l'économie
britannique afin de satisfaire le plus possible
les revendications de l'oligarchie financière, et
la lutte des États-Unis pour la domination
mondiale et leurs préparatifs de guerre. Ces
contradictions se sont exprimées sous la forme de
rester ou non membre de l'Union européenne. Ni le
référendum sur le Brexit, ni les élections
générales suivantes qui ont été déclenchées pour
obtenir une solide majorité en faveur des
pourparlers sur le Brexit, ni une série de votes
infructueux à la Chambre des communes pour obtenir
l'approbation d'un accord ou d'un autre n'ont
réglé le problème. Au contraire, les divisions au
sein du gouvernement, entre les factions appelées
partis politiques et au sein des partis politiques
eux-mêmes n'ont jamais été aussi tranchées que
maintenant. Parallèlement à cela, la crise de
crédibilité et de légitimité dans laquelle sont
plongées les soi-disant institutions démocratiques
libérales est plus profonde que jamais. Cette
crise concerne aussi la forme de gouvernement et
la forme de prise de décision. La confiance dans
le gouvernement, les partis qui forment un système
de partis cartel et la Chambre des communes est à
son plus bas et la confiance en une élection pour
régler les problèmes fait également défaut.
Le Parti communiste révolutionnaire de
Grande-Bretagne (marxiste-léniniste) explique
ainsi cette situation : « En définitive,
l'élection ne réglera rien pour les cercles
dirigeants qui sont enlisés dans leur propre
guerre civile. Le vieux système parlementaire et
ses mécanismes électoraux ont fait leur temps. Ils
ne permettent plus le passage du pouvoir d'un
parti au pouvoir à un parti de l'opposition qui
représente lui aussi le statu quo. L'élite
dirigeante ne réussit plus à trouver un champion
qui puisse lui offrir la moindre stabilité. »
Les travailleurs britanniques veulent un parti
des travailleurs qui ne fasse pas partie du statu
quo. Cela nécessite de bloquer les factions au
sein même du Parti travailliste qui soutiennent un
ordre du jour néolibéral et le statu quo de
pouvoir et de privilèges qui ont causé des ravages
à l'économie britannique au cours de cette
période. En détruisant l'État-providence, la
classe dirigeante a privatisé les systèmes de
soins de santé, d'éducation et les services
publics, ainsi que les transports, et a transféré
d'autres secteurs de l'économie à la production de
guerre et aux oligopoles qui font du maraudage
dans tous les pays du monde.
Le PCRGB(M-L) écrit : « La classe ouvrière
et le peuple peuvent faire une différence en
refusant de voter pour l'establishment, en
empêchant à tout le moins les conservateurs de
former un gouvernement majoritaire, seuls, en
alliance ou en coalition avec tout autre parti, et
en affirmant puissamment leurs propres
préoccupations et leur propre ordre du jour, sans
abandonner la lutte pour leurs droits et
intérêts. »
« Le dysfonctionnement du vieux système
parlementaire de 'démocratie représentative' met
en lumière la nécessité que le peuple utilise
cette élection pour parler en son propre nom, et
en ce sens, prendre ses affaires en main. Il ne
s'agit pas seulement de mener une campagne dont le
peuple est le moteur, mais de répondre à la
nécessité de l'heure qui veut que le peuple
s'investisse lui-même du pouvoir. »
Le PCRGB(M-L) appelle le peuple à rejeter l'ordre
du jour pour ou contre le Brexit, que les cercles
dirigeants veulent lui imposer. Il l'appelle à
prendre en main l'ordre du jour des préoccupations
populaires.
« Cette élection fournit l'occasion à la classe
ouvrière et au peuple de parler en leur propre
nom. Elle leur fournit l'occasion de se mobiliser
pleinement pour le renouveau démocratique »,
dit le Parti.
Se servir de l'élection pour discuter et donner
une voix
aux préoccupations du peuple
« La convocation d'une élection n'est qu'une
vaine tentative de mettre fin à l'impasse dans
laquelle est embourbé le parlement et de résoudre
les contradictions au sein des cercles dirigeants
sur la question du Brexit. L'élection n'a pas été
convoquée par l'establishment pour investir le
peuple du pouvoir de décider de la direction à
venir de la société, mais pour imposer un ordre du
jour et tenter de justifier le statu quo et de
prétendre que le peuple lui a accordé un mandat.
La classe ouvrière et le peuple n'accepteront pas
cette situation remplie de cynisme et sont
déterminés à tout mettre en oeuvre pour faire
valoir leur propre ordre du jour », écrit le
Parti.
« Cette élection a été marquée dès le début par
ses manigances et ses magouilles. Elle est à peine
déclenchée que déjà les spéculations vont bon
train sur les alliances et les jeux de coulisse
possibles, ce qui est devenu la norme du système
de partis cartels rongé par la crise et un exemple
de l'incapacité chronique de prédire les
résultats.
« Suite à l'interrègne du gouvernement May, qui
avait tenté de représenter tant bien que mal une
stabilité par le biais d'un gouvernement de
pouvoirs de police et qui a subi un échec dans sa
tentative de remporter une majorité de sièges sur
cette base, l'avènement de Boris Johnson a sonné
le glas d'une situation stable et fonctionnelle
pour la politique britannique.
« De plus, la façon de présenter les problèmes
vise à priver le peuple d'une conception qui lui
permet de bien apprécier la situation de guerre
civile qui sévit au sein des factions dominantes
et d'établir son propre ordre du jour. La
désinformation présente le peuple comme étant
divisé en camps opposés. Il faut tout faire pour
défendre l'unité du peuple et rejeter cette
division.
« Au moyen de cette polarisation du corps
politique, le discours et la présentation des
choses visent à ce que tous les yeux soient
tournés vers les dirigeants des partis cartels et
à faire croire que le problème en est un de
personnalités.
« Les manoeuvres, la division et la
catégorisation liées aux 'valeurs', par exemple,
ont comme objectif d'empêcher le peuple de penser
par lui-même et de parler en son propre nom, comme
le font les sondages et les commentaires
incessants des soi-disant experts. Le fait de tout
réduire à une question de nombres et de tactiques
sert à obscurcir les relations humaines qui
existent réellement ainsi que les problèmes réels
issus de ces relations.
« Dans ces conditions qui font en sorte que le
peuple ne décide pas du processus électoral, des
candidats ou de leurs programmes, et ne détermine
pas ce qu'on appelle les enjeux électoraux, et en
dépit de toutes les entraves et tentatives de
préserver les vieux arrangements, le peuple doit
créer les conditions qui permettront l'émergence
d'une nouvelle personnalité démocratique.
« Dans cette élection, il faut organiser la
discussion, une discussion qui permet à tout le
monde de présenter sa propre pensée. Plutôt que de
succomber aux pressions de mener les campagnes
traditionnelles et les débats avec période de
questions, nous pouvons mettre fin à la division
entre candidats et électeurs en trouvant de
nouvelles formes par lesquelles aucun participant
n'est réduit à faire partie d'un panel ou à
simplement poser des questions et tous sont plutôt
encouragés à exprimer leurs expériences et
présenter leurs points de vue.
« Le Parti communiste révolutionnaire de
Grande-Bretagne (marxiste-léniniste) et ses
activistes s'engagent formellement à intervenir en
ce sens dans les jours et les semaines qui
suivent. »
- Déclaration de la coalition Stop
the War -
Stop the War exhorte les électeurs à réfléchir à
la signification de cette élection pour notre
politique étrangère et la situation internationale
de plus en plus dangereuse.
Les guerres auxquelles les récents gouvernements
britanniques ont participé en Afghanistan, en
Irak, en Libye, en Syrie et ailleurs dans le monde
sont responsables de la mort et du déplacement de
millions de personnes ont déstabilisé des régions
entières du globe et gaspillé une quantité
inimaginable de ressources.
La Grande-Bretagne est depuis longtemps le
soutien principal des États-Unis dans le monde
occidental. Récemment, notre gouvernement a appuyé
la position de confrontation de Trump face à
l'Iran. Il a armé l'Arabie saoudite et donné son
plein appui politique et militaire à ce pays qui
provoque en ce moment la pire crise humanitaire
dans sa guerre contre le Yémen. La Grande-Bretagne
a aussi coopéré à des opérations continues en
Syrie et en Irak.
La Grande-Bretagne a également appuyé la position
de plus en plus agressive des États-Unis face à la
Russie et à la Chine, évoquant ainsi pour la
première fois depuis des décennies la perspective
d'une confrontation entre grandes puissances.
La politique étrangère belliqueuse qui est partie
intégrante de cette relation spéciale transforme
le monde en une place de plus en plus terrifiante
et dangereuse. Elle est une des sources du racisme
et de l'islamophobie et a donné lieu à des
attaques contre les libertés civiles ici au pays.
Trump a déjà été invité deux fois en
Grande-Bretagne par les conservateurs. Boris
Johnson a l'intention de l'accueillir à nouveau
lors du sommet de l'OTAN qui est prévu le 3
décembre en Grande-Bretagne. Stop the War
manifestera à l'occasion de ce sommet.
Nous invitons les gens à utiliser leur vote de
manière à contribuer à briser le cycle de violence
et d'instabilité engendré par les guerres de
l'occident depuis les deux dernières décennies. Un
changement de cap fondamental s'impose.
Vive Cuba révolutionnaire!
Le 7 novembre 2019, pour la 28e
année consécutive, l'Assemblée générale des
Nations unies a rejeté de façon retentissante le
blocus criminel des États-Unis contre Cuba
révolutionnaire. Cent quatre-vingt-sept pays ont
voté en faveur de la résolution de rejeter le
blocus, trois contre et 2 abstentions. Seuls
Israël et le Brésil se sont joints aux États-Unis
pour appuyer le blocus. La résolution, intitulée «
Nécessité de lever le blocus économique,
commercial et financier imposé par les États-Unis
d'Amérique à Cuba », explique les dommages
infligés à l'économie et au peuple cubains par la
guerre économique menée par les États-Unis contre
Cuba et qui se poursuit sans relâche, et dont
l'objectif est de nier et d'éteindre le droit de
Cuba à l'autodétermination et à l'indépendance. En
outre, Washington poursuit sa campagne de
subversion en cours et maintient la base navale
des États-Unis située sur le territoire cubain de
la Baie de Guantanamo occupé illégalement.
Tous les
gouvernements américains ont poursuivi cette
tentative illégale et immorale d'étouffer Cuba
pour la soumettre à leur volonté. L'administration
du président Donald Trump trouve de nouveaux
moyens d'escalader l'hostilité et l'agression
contre Cuba sur une base quotidienne. Les
États-Unis poursuivent avec zèle et appliquent la
vaste série de sanctions économiques, notamment
l'activation du titre III de la Loi
Helms-Burton, qui permet aux entreprises et
aux citoyens américains d'intenter des poursuites
devant les tribunaux américains, non seulement
contre les entreprises cubaines, mais également
les entreprises exerçant des activités
commerciales et d'autres activités économiques à
Cuba, quel que soit le pays d'origine.
La réponse du peuple cubain est de renforcer sa
résistance et de créer de plus en plus de moyens
de le surmonter. Il ne survit pas en s'adaptant
aux conditions que lui impose le blocus. À la
grande consternation de l'administration Trump, le
peuple cubain vit pleinement sa vie dans toutes
les conditions, en humanisant son environnement
social et naturel et en s'épanouissant en tant que
peuple malgré les actes hostiles commis à son
encontre.
À l'occasion du vote à l'ONU, le Réseau canadien
pour Cuba a déclaré : « Le peuple cubain peut
être certain de pouvoir compter sur l'appui et
l'amitié sans faille des Canadiens. Ce soutien et
cette amitié sont enracinés dans le respect
écrasant des Canadiens pour les droits,
l'indépendance et l'autodétermination de Cuba et
une profonde admiration pour ce que le peuple
cubain a accompli malgré l'agression incessante
des États-Unis, qui ont forgé des liens
indissociables d'amitié entre les peuples canadien
et cubain. »
Le 30 octobre, l'ambassade de Cuba au Canada
a invité des résidents cubains, des représentants
du gouvernement du Canada, des membres du corps
diplomatique et des groupes de solidarité à une
célébration de la Journée nationale de la culture
cubaine qui, cette année, était dédiée plus
particulièrement au 500e anniversaire de la
fondation de la ville de La Havane.
Lors de
l'événement, le professeur émérite de l'Université
de Toronto, Keith Ellis, s'est vu décerner la
médaille Haydée Santamaria par le Conseil d'État
de la République de Cuba pour sa contribution
exceptionnelle à la littérature latino-américaine
et caribéenne. Ellis est l'auteur de nombreux
livres et essais. Il a aussi le grand mérite
d'avoir traduit et rendu accessible au public
anglophone les oeuvres du poète national cubain
Nicolas Guillen et les Vers libres du
héros national cubain José Marti.
L'ambassadrice de Cuba au Canada, Josefina Vidal,
a personnellement reconnu l'oeuvre inestimable du
professeur Ellis et a dit que le 20 octobre
serait désormais la Journée nationale de la
culture cubaine et du 500e anniversaire de La
Havane.
Les personnes présentes ont pu savourer plusieurs
pièces musicales interprétées par le pianiste
cubain Miguel de Armas et par la jeune Amanda
Moreno, qui étudie le violon. Elles ont aussi
apprécié l'exposition de photos « Habaneros »
du photographe John Pinel, aussi présent à
l'événement. Il y a également eu l'exposition « La
Havane » des photographes uruguayens Albino
Moldes et Marcelo Romano.
Brésil
Lula est accueilli par un rassemblement du
syndicat des métallos ABC à Sao Bernardo de Campo,
le 9 novembre 2019, le jour de sa libération.
Vendredi le 8 novembre, le populaire ancien
président du Brésil, Luiz Inacio « Lula » da
Silva, a été libéré de prison à Curitiba dans
l'État méridional de Parana où il avait été
incarcéré en isolement cellulaire depuis un an et
sept mois. Il a été libéré suite à une décision
de 6 contre 5 de la Cour suprême la nuit
précédente selon laquelle une personne ne peut
être emprisonnée que lorsque tous les recours
d'appel devant les tribunaux supérieurs ont été
épuisés. Lula conteste toujours le jugement qui a
mené à son incarcération après avoir perdu son
premier appel. Les accusateurs de Lula n'ont
jamais fourni aucun élément de preuve pour établir
sa culpabilité pour quelque crime que ce soit.
Par contre, des
preuves accablantes se font jour contre le juge et
procureur comme quoi il aurait comploté pour
veiller à ce que Lula soit emprisonné afin de
l'empêcher de participer à l'élection
présidentielle de l'année dernière en tant que
candidat du Parti des travailleurs, élection qu'il
était à peu près certain de remporter. Ce juge
occupe aujourd'hui la fonction de ministre de la
Justice et de la Sécurité publique pour le
président Jair Bolsonaro.[1]
La nouvelle de la libération de Lula a été
accueillie avec joie par ses nombreux camarades,
amis et partisans. Une foule l'attendait
impatiemment à la porte de la prison pour
l'accueillir dès sa sortie. Lorsqu'il est sorti
avec le poing levé, Lula a été accueilli par une
foule brandissant les drapeaux rouges du Parti des
travailleurs et des bannières où on pouvait lire «
Libérez Lula ». Celui-ci s'est rendu
directement à la vigile pour la libération de
Lula, un campement érigé dès le premier jour de
son arrestation devant le quartier général de la
police à Curitiba où il était incarcéré. Une fois
sur place, il a livré un discours pour remercier
ses avocats de la défense, sa famille et les
nombreux individus et organisations qui l'ont
appuyé, mené des campagnes et combattu sans
relâche pour qu'il soit libéré.
« Vous ne pouvez imaginer à quel point je suis
heureux d'être ici avec vous tous », leur a
dit Lula. « Toute ma vie, j'ai parlé au peuple
brésilien, et je n'ai jamais imaginé qu'un jour je
serais en train de parler aux hommes et aux femmes
qui pendant 580 jours m'ont crié ‘bonjour,
Lula', ‘bon après-midi, Lula', ‘bonne soirée
Lula'. Et cela, malgré la pluie, les chaleurs
de 40 degrés ou le froid. À chaque jour, vous
avez été la force vive de la démocratie qui m'a
permis de résister aux atrocités commises contre
moi et contre la justice brésilienne »,
a-t-il dit. « Je veux que le ministère public et
le juge Sergio Moro sachent qu'ils n'ont pas
emprisonné un homme, ils ont tenté de tuer une
idée, mais les idées ne meurent pas, elles ne
disparaissent pas. »
Lula a déclaré qu'à sa sortie de prison il se
sentait plus courageux que jamais et prêt à lutter
pour le peuple brésilien et qu'il ne permettrait
jamais à Bolsonaro de céder le pays à des
puissances étrangères.
Le samedi, il est allé à sa ville natale de Sao
Bernardo do Campo, une ville ouvrière près de Sao
Paulo, où il a participé à un rassemblement devant
le Syndicat des métallos ABC dont il était le
dirigeant avant de devenir président et qui a
toujours été sa base. Il a dit à la mer de
partisans venus célébrer sa libération que ceux-ci
allaient devoir se battre sans merci, que la lutte
ne peut être menée sporadiquement, qu'on ne
pouvait lutter un jour, arrêter pendant trois
mois, et commencer à nouveau. La lutte est une
affaire quotidienne.
L'équipe d'avocats de Lula a dit que la bataille
juridique se poursuivrait et que l'objectif est de
faire infirmer sa condamnation.
Note
1. «
Six failles dans la nouvelle guerre judiciaire
menée contre Lula », Brien Mier, LML,
9 février 2019
Bolivie
Le 10 novembre, après une série d'attaques
brutales de la part de l'opposition d'inspiration
étrangère, le président bolivien, Evo Morales, et
son vice-président, ont annoncé leur démission et
la passation des rênes du gouvernement à
l'Assemblée nationale. LML dénonce les
actes graves de violence, d'incendie criminel, de
détournement de fonds et d'autres activités contre
les ministres du gouvernement Evo Morales, sa
famille et les familles de ministres, ainsi que
contre les dirigeants d'organisations de masse des
de travailleurs et de citoyens. Toute cette
tentative de coup d'État est incitée par les
États-Unis, le Canada et d'autres pays qui
commettent des attaques injustifiées contre les
institutions démocratiques au nom de la
démocratie, des droits humains et autres
prétentions. LML dénonce la position
totalement raciste du gouvernement du Canada qui
prétend défendre les droits des peuples
autochtones, mais fait tout pour saper le premier
président autochtone, qui a su restituer la
dignité des Premières Nations et de tous les
opprimés. Cela montre que ces représentants de
l'oligarchie financière internationale et des
intérêts miniers privés étroits ne toléreront pas
que les peuples se donnent le pouvoir de décider
de leurs affaires et que leur discours sur l'état
de droit et la défense de l'ordre démocratique est
purement démagogique et contre-révolutionnaire.
Plus tôt dans la journée, le président Evo
Morales a annoncé qu'il appelait une nouvelle
élection présidentielle après une nuit de
vandalisme et de violences dans différentes
régions du pays, perpétrés par les forces de
l'opposition de droite dans ce que le gouvernement
bolivien a qualifié de tentative de coup d'État.
Les maisons de deux gouverneurs, ainsi que celle
du ministre des Mines et celle de la soeur du
président Morales, ont été incendiées et des
personnes associées au parti au pouvoir, le
Mouvement pour le socialisme (MAS), ont été
agressées. Des manifestants de l'opposition
violente ont également pris le contrôle de deux
médias d'État et menacé leur personnel. Le signal
de Bolivia TV a été interrompu pendant plus de
huit heures. Pendant ce temps, des mouvements
sociaux et d'autres partisans du président Morales
sont descendus dans les rues de différentes villes
pour défendre les processus démocratiques du pays
et la constitution contre la destruction par les
forces du coup d'État.
Evo Morales a déclaré en conférence de presse à
La Paz qu'il remplacerait également le Tribunal
électoral suprême du pays par un nouveau tribunal
composé de membres élus par l'Assemblée
législative. Il a appelé au calme et au respect de
la propriété privée, des autorités et des
familles. « Nous avons tous l'obligation de rendre
la Bolivie pacifique », a-t-il dit.
Aux côtés de Juan Carlos Guarachi, dirigeant de
la Fédération des travailleurs de Bolivie, et de
Segundina Flores, secrétaire exécutive de la
Fédération nationale des femmes autochtones de
Bartolina Sisa, Evo a déclaré que sa décision
avait été prise après avoir consulté différents
mouvements sociaux du pays.
Cette annonce fait suite à la publication le 9
novembre par l'Organisation des États Américains
(OÉA) du rapport de son audit des élections du 20
octobre dans lequel elle recommandait la tenue
d'une nouvelle élection « dès que les conditions
sont réunies, y compris un corps électoral
nouvellement composé ».
Carlos Mesa, chef du parti de l'opposition,
parti des citoyens, est arrivé deuxième derrière
Evo et avait déclaré avant même l'élection que les
forces de l'opposition lanceraient un coup d'État
si Evo l'emportait, et a déclaré que Evo et son
vice-président Alvaro García Linera ne devraiemt
pas se présenter à la nouvelle élection.
Résultats de l'élection du 20 octobre
Manifestations saluant la réélection d'Evo
Morales, le 29 octobre 2019
La loi électorale bolivienne exige qu'un
candidat obtienne 50 % des voix plus un, soit 40 %
et un avantage de 10 points sur son rival le plus
proche, pour être déclaré vainqueur au premier
tour. Sinon, un second tour est requis. Lorsque le
Tribunal électoral suprême a annoncé les résultats
définitifs des élections, Evo a été déclaré
vainqueur avec 47,07 % des suffrages, contre 36,51
% pour Mesa. Chi Hyun Chung, du Parti
démocrate-chrétien, occupe la troisième place avec
8,78 %.
Or, bien avant que tous les résultats aient été
reçus et compilés, la mission d'observation des
élections de l'OÉA rapportait des « irrégularités
» dans le décompte des voix, sans aucune preuve
crédible à l'appui, sans tenir compte non plus des
différences connues dans les tendances du vote et
de la lenteur avec laquelle les résultats sont
généralement transmis des zones urbaines et des
zones rurales les plus reculées du pays où le
soutien à Morales est traditionnellement fort.
Evo Morales a déclaré en entrevue le 24 octobre
qu'historiquement, à l'époque coloniale, les
mouvements indigènes étaient menacés
d'extermination, et que « lorsque les élections
reviennent, ils ne reconnaissent plus les
mouvements indigènes comme par le passé, alors
nous voyons l'histoire se répéter ». Il a dénoncé
le fait que Mesa et d'autres responsables
politiques d'extrême droite étaient à l'origine de
la haine, du mépris et de la discrimination en
présumant ignorer le vote en milieu rural et en
appelant la population à se mobiliser contre les
résultats favorables au MAS. Indien aymara
originaire des hauts plateaux boliviens, en 2006
Evo est devenu le premier président autochtone du
pays et a remporté deux autres élections après
cela. Son objectif dans un quatrième mandat était
d'approfondir les transformations sociales et
économiques entamées depuis son entrée en
fonction.
Avant et après l'annonce des résultats, le chef
de l'opposition, Carlos Mesa, et d'autres membres
de l'oligarchie bolivienne et de riches hommes
d'affaires, basés pour la plupart dans la région
de Santa Cruz, ont tenté de concrétiser leur coup
d'État. Suivant le modèle établi par d'autres
forces de soutenues par de l'étranger au Venezuela
et au Nicaragua, ils ont incendié sept bureaux
électoraux régionaux, se sont livrés à d'autres
actes de vandalisme et de violence à différents
endroits au pays et ont appelé les forces
militaires et policières à se mutiner.
Pour déjouer les forces du coup d'État et éviter
les effusions de sang, Evo et le MAS ont
finalement accepté que l'OÉA effectue un examen
technique des résultats et s'engagent à respecter
ses recommandations, y compris l'appel à un second
tour de scrutin fondé sur ses résultats si
nécessaire.
L'ingérence du Canada
Bien avant que l'OÉA n'ait effectué son examen,
le 29 octobre, le Canada a cité les « graves
irrégularités » évoquées dans les « conclusions
préliminaires » de la mission d'observation de
l'OÉA, notamment « que le processus électoral
n'était pas conforme aux normes internationales ».
Il déclarait un « sérieux doute sur la légitimité
des résultats » qui rendait impossible
l'acceptation du vote dans les circonstances
données. Il a ensuite rejoint les États-Unis et
une poignée d'autres gouvernements du Groupe de
Lima et de l'Union européenne en appelant
illégitimement à un second tour d'élections, alors
que les autorités électorales boliviennes avait
déclaré Evo élu conformément à la loi électorale
du pays. Le Groupe de Lima apportait ainsi un
soutien à l'ingérence électorale de l'OÉA, qui
avait déclaré précédemment que même si, après la
comptabilisation de 100 % des suffrages et une
marge dépassant le seuil de 10 points, il était
toujours souhaitable de convoquer une deuxième
tour de scrutin en raison du « contexte et des
problèmes mis en évidence dans ce processus
électoral ».
Ainsi, le Canada, le parangon autoproclamé de la
« démocratie » et de l'« ordre international fondé
sur des règles », montre à nouveau son hypocrisie
en participant avec les États-Unis et d'autres
gouvernements serviles du Groupe de Lima à
l'ingérence de l'OÉA contre des gouvernements à
l'esprit indépendant, sujets à la déstabilisation
et au changement de régime par l'impérialisme
américain.
En revanche, lors d'une séance du Conseil
permanent de l'OÉA réunie le 24 octobre pour
examiner la situation en Bolivie, la représentante
du Mexique, Luz Elena Baños, a évoqué le manque
évident d'impartialité de la mission électorale de
l'OÉA : « Nous demandons le respect des processus
souverains et condamnons les affirmations
fallacieuses de certains États membres de cette
organisation qui, bien que leur pays soit en proie
à de grands bouleversements sociaux et politiques,
veulent être les juges et les observateurs de la
démocratie dans les autres pays de la région. Nous
appelons au respect de la souveraineté et de
l'institutionnalité de l'État plurinational [de la
Bolivie] et demandons que l'OÉA ne devienne pas un
organisme d'accréditation des processus politiques
et des gouvernements. » Elle a ajouté que le
Mexique souhaitait que les élections en Bolivie se
déroulent conformément aux lois en vigueur, sans
ingérence extérieure.
(TeleSUR, ABI, Orinoco
Tribune, Al Jazeera. Photos : ABI, AVN)
Tous avec le peuple chilien
Montréal
Montréal, 2 novembre 2019
Depuis le 28 octobre, la communauté
chilienne de Montréal et ses alliés ont organisé
quatre actions en cinq jours en appui au peuple du
Chili qui lutte contre les conditions de vie et de
travail intenables qui lui sont imposées par
l'ordre du jour néolibéral de l'élite dirigeante
du Chili. Les participants aux actions ont aussi
dénoncé et demandé l'arrêt de la violence
sanglante qu'exerce l'État chilien contre un
peuple vaillant qui lutte pour ses droits et son
bien-être. Le président Sebastian Piñera, lui-même
un homme d'affaires milliardaire et un des hommes
les plus riches du Chili, utilise les forces
policières et militaires du pays pour criminaliser
et réprimer l'opposition à ses mesures
néolibérales antisociales.
Les manifestations
ont eu lieu devant le consulat du Chili et, le
samedi 2 novembre, au Parc Émilie-Gamelin au
centre-ville de Montréal, où plus de 200
personnes de tous âges et horizons se sont
rassemblées pour ne faire qu'un avec le peuple
chilien et les peuples des Amériques qui
revendiquent leurs droits et une direction
prosociale de l'économie déterminée par eux. De
nombreux participants aux actions ont déclaré que
plus jamais les Amériques ne vont être la chasse
gardée des impérialistes américains et d'une
oligarchie qui n'a que la répression à offrir,
lorsque le peuple revendique ses droits
fondamentaux, afin de préserver ses privilèges et
son pouvoir.
Le samedi 2 novembre, de 13 h à 17
h, des chants de résistance, des slogans et des
danses ont créé l'animation autour de la
revendication que Piñera soit destitué et qu'une
nouvelle constitution soit écrite qui règle ses
comptes avec le passé de dictature. Les crimes
commis par le gouvernement Piñera contre le peuple
chilien ne peuvent rester impunis, ont déclaré les
participants.
En date du 8 novembre, la répression du
gouvernement Piñera a fait au moins 23 morts (et
possiblement des dizaines d'autres selon certaines
sources). Les reportages établissent à 1659 le
nombre de blessés et à 7000 le nombre de personnes
détenues, dont 475 mineurs. Le 6 novembre,
l'Institut avait entamé 181 poursuites contre
les forces de répression de l'État pour homicide,
torture et agression sexuelle. L'esprit qui
animait les participants est la conviction que
c'est la résistance des Chiliens et la solidarité
des peuples qui permet de mettre fin à la violence
de l'État contre le peuple.
Montréal, 30 octobre 2019
Le gouvernement de Justin Trudeau a été
directement interpelé pour son refus de condamner
la répression de Piñera. Les participants ont
souligné le fait que le premier ministre Trudeau a
publié un communiqué provocateur le 29
octobre où il disait avoir partagé avec ce dernier
« ses préoccupations au sujet des irrégularités
électorales en Bolivie », puis salué « la
collaboration entre le Canada et le Chili dans
divers dossiers prioritaires communs, notamment
les efforts visant à résoudre la crise au
Venezuela ». Cela ne fait que rappeler à tous
que l'appui organisé au peuple chilien et aux
autres peuples combattants des Amériques est
intrinsèquement lié à la lutte ici même pour
dénoncer l'hypocrisie libérale et le bellicisme
contre les peuples et pour faire du Canada une
zone de paix. Plusieurs participants ont indiqué
que la lutte du peuple chilien et la lutte de tous
les peuples pour leurs droits et leur dignité est
une et que c'est notre devoir à tous de
l'intensifier.
Calgary
À Calgary, plus de 200 personnes se sont
rassemblées à Olympic Plaza pour manifester leur
appui aux actions de masse en cours au Chili et
pour s'opposer à la répression policière et
militaire. Du début à la fin, les manifestants ont
tenu un rassemblement animé et énergique avec de
la musique et beaucoup de bruit. De nombreux
véhicules qui passaient ont klaxonné en signe
d'appui.
Windsor
Le 24 octobre, un rassemblement a eu lieu à
Windsor, en solidarité avec les Chiliens qui
luttent pour leurs droits et contre la répression
brutale des forces de sécurité de l'État. C'était
à l'Université de Windsor, face à l'entrée du pont
Ambassador qui mène aux États-Unis, où les
participants ont frappé sur des pots et des
casseroles et ont été informés par les
intervenants des événements récents et des
conditions de vie au Chili qui ont provoqué le
soulèvement de la population.
Des
organisations et des individus condamnent la
violence
du gouvernement Piñera contre le peuple chilien
Montréal, 6 novembre 2019
Par la présente, nous, les organisations
signataires, souhaitons exprimer notre profonde
indignation face à la violente répression qui
sévit au Chili et qui vise à faire taire la forte
vague de contestation sociale qui secoue le pays
depuis la semaine dernière. La déclaration d'état
d'urgence, l'imposition d'un couvre-feu et le
déploiement massif des forces militaires et
policières bafouent les droits fondamentaux du
peuple chilien. Cette répression rappelle
dramatiquement les méthodes utilisées par la
funeste dictature de Pinochet.
L'accroissement du
mécontentement populaire face aux insoutenables
conditions de vie qui accablent le pays fut
catalysé par une action générale de désobéissance
civile des étudiants et étudiantes du secondaire
qui ont refusé de payer le métro afin de protester
contre la hausse des tarifs décrétée par le
gouvernement de Sebastian Piñera. Ceci a été
l'élément déclencheur d'une vaste mobilisation
sociale partout au pays. Face à l'irruption de
contestations et du grabuge qui s'est produit en
parallèle, le gouvernement a répondu, le 18
octobre dernier, par une forte répression et a
décrété l'état d'urgence et un couvre-feu,
activant ainsi la loi martiale. Ces mesures ont
été étendues aux principales villes de cinq
régions du Chili. Le recours à la criminalisation
des manifestations ainsi qu'à la militarisation
des forces de l'ordre laisse un bilan alarmant.
Selon les données émises le 21 octobre
dernier par l'Institut national de droits humains
(INDH), qui a déjà entamé plusieurs poursuites
afin de dénoncer des actes de torture, on compte
au bas mot 2 643 personnes
détenues, 15 personnes assassinées, 8
personnes atteintes par balles, des centaines de
personnes blessées et 4 personnes frappées
par des véhicules des forces répressives. [En
date du 8 novembre, selon les reportages 23
personnes ont été tuées, 1659 blessées et plus
de 7000 ont été détenues - note de la rédaction]
La vaste majorité du peuple chilien, par le biais
des organisations sociales, syndicales et
étudiantes, ainsi que les travailleur.euse.s de la
santé, les travailleurs portuaires, les
professeur.e.s, les retraité.e.s et les artistes,
soulignent clairement l'urgence de trouver des
solutions aux graves problèmes associés à la
détérioration alarmante des services sociaux
essentiels ainsi qu'à la corruption de la classe
politique et du patronat. À ces revendications
s'ajoute une dénonciation de la privatisation des
cours d'eau et des terres, ainsi que de
l'application de la loi antiterroriste contre les
autochtones qui défendent leurs territoires.
Dans ce contexte, et considérant l'extrême
gravité de la situation et de son évolution
critique de celle-ci, les organisations
signataires appuient les revendications de
nombreuses organisations internationales et
chiliennes
en déclarant ce qui suit :
- Nous accusons le président Piñera de tenir un
discours violent et haineux par sa stigmatisation
de la contestation sociale qu'il associe à la
délinquance ;
- Nous répudions le blocus médiatique, la
désinformation et la manipulation de l'information
qui occultent la réelle ampleur de la contestation
sociale, de ses demandes et de la répression
brutale qui sévit partout au pays ;
- Nous dénonçons catégoriquement les violations
aux droits humains de la part des forces
policières et militaires (détentions illégales,
enlèvements, tortures, assassinats et agressions
sexuelles) qui constituent une véritable
déclaration de guerre contre le peuple
chilien ;
- Nous répudions l'utilisation de la répression
comme forme de gouvernance (violation au droit de
circulation, droit d'association et droit de
manifestation) et la violation de l'État de droit
et exigeons le retrait immédiat des forces
militaires ;
- Nous exigeons la restitution de démocratie par
la levée de l'état d'urgence et du couvre-feu qui
s'attaquent à ses fondements ;
- Nous lançons un appel criant et urgent au
gouvernement chilien afin qu'il écoute et trouve
des solutions aux demandes sociales à la base de
la crise actuelle.
Voir la liste
complète des signataires
(30 octobre 2019)
Nous suivons avec attention le développement de
la révolte populaire et de la répression exercée
par l'armée et la police nationale.
La violence exercée contre la population nous
préoccupe au plus haut point et nous souhaitons le
respect des droits des personnes et la fin de
l'utilisation de la violence armée.
En soutien à vos organismes, nous demandons une
sortie de crise pacifique et des négociations
démocratiques par rapport aux enjeux en cause dans
la société chilienne.
(25 octobre 2019)
Alors que le Chili est depuis plus d'une
semaine, le théâtre de manifestations populaires
grandissantes pour dénoncer la hausse du coût de
la vie et des transports ;
Alors que les jeunes étudiants du secondaire se
sont organisés collectivement pour occuper le
métro de Santiago et ne plus le payer ;
Alors que de
gigantesques concerts de casseroles dans les
quartiers populaires et de classes moyennes ont
commencé à se faire entendre à l'échelle nationale
pour dénoncer les coupures dans l'éducation et la
santé, les misérables retraites ainsi que les
transferts de ressources publiques vers de grands
consortiums toujours plus riches ;
Alors donc que le peuple chilien fait partout
entendre son mécontentement, le gouvernement
conservateur et néolibéral de Sebastian Piñera n'a
rien trouvé de mieux que d'opter pour la
répression et la criminalisation de ces
mobilisations et manifestations ;
Il a déclaré pour 15 jours l'État d'urgence
pour la région métropolitaine de Santiago et
plusieurs grandes villes du Chili. Il a décrété le
couvre-feu entre 19 heures et 7 heures
du matin. Et fait descendre la police et l'armée
dans la rue, responsable désormais du maintien de
l'ordre sous la gouverne du général Iturriaga del
Campo, un homme réputé pour sa dureté et sa
fidélité au régime du général Pinochet. De quoi
évoquer, pour beaucoup de Chiliens les tragiques
souvenirs de la dictature militaire de 73. Et
exacerber toutes les tensions et gestes
désespérés.
Depuis Québec, où nous suivons avec inquiétude
ces événements (alors que 10 000
militaires occupent Santiago, 42 personnes
sont mortes, 121 personnes disparues, 12
femmes violées par les forces armées, 84
personnes blessées par arme à feu et 1465
personnes ont été arrêtées), nous dénonçons le
silence ou la désinformation d'une grande partie
des médias.
Nous demandons la cessation immédiate de l'État
d'urgence, nous exigeons le retrait de l'armée de
l'espace public et la fin des violences
policières. Nous appelons à la solidarité avec le
peuple chilien.
Voir la liste
complète des signataires
(22 octobre 2019)
- 28 octobre 2019 -
La Marche Mondiale des Femmes salue la rébellion
de la jeunesse chilienne qui a donné l'exemple de
son courage depuis jeudi 17 octobre dernier.
Nous sommes solidaires du peuple chilien qui,
fatigué des politiques néolibérales qui lui
enlèvent ses droits, se joint aux protestations
des étudiants et étudiantes du secondaire.
Nous embrassons
solidairement toutes les femmes chiliennes qui se
joignent aux manifestations d'insatisfaction avec
leurs chaudrons. Elles témoignent de façon claire
de leur engagement pour la vie.
Le peuple chilien vit une perte continue de ses
droits sociaux, économiques et culturels. Sa rage
est née de la hausse des prix de l'eau et des
restrictions à son accès, de la loi sur la
migration, de l'approbation du TTPP11 et de ses
conséquences pour les petits producteurs dans le
pillage de leurs territoires aux mains de
l'extractivisme, de la non-reconnaissance du droit
des femmes de choisir leur corps et de la violence
systémique à l'égard des femmes, du peuple
Mapuche, des migrants, des étudiants et des
travailleurs et travailleuses.
Les protestations et manifestations sont
l'expression accablante du rejet des Chiliens de
l'État néolibéral qui impose sa démocratie sous la
médiation des ressources et des intérêts
capitalistes et de leurs grandes entreprises de
communication. Les gens dans la rue ont clairement
fait savoir qu'ils ne voulaient pas laisser les
capitalistes continuer à transformer leur vie en
marchandises, qu'ils ne voulaient plus que l'État
subventionne le secteur privé et les entreprises
au prix de la précarité de la vie des femmes, de
la classe ouvrière, de l'éducation et de la santé
publique aux dépens de la vie elle-même.
Nous sommes plus que jamais au Chili avec la
Marche mondiale des femmes. Notre étreinte atteint
particulièrement les familles attristées par la
réaction excessive du gouvernement et de la
police.
Nous répudions fermement le gouvernement Piñera
qui utilise les stratégies de Pinochet pour tenter
de réprimer les manifestations.
Nous répudions la criminalisation et la
banalisation des manifestations. Nous rejetons
fermement l'application de la Loi sur la
sécurité intérieure de l'État laquelle
constitue une atteinte manifeste aux droits
démocratiques les plus fondamentaux et rappelle
les pires moments de la dictature. Nous exigeons
la démilitarisation des rues et la reconnaissance
du droit de protestation que possède le peuple.
Nous faisons un appel aux membres de l'armée
chilienne pour leur rappeler qu'ils et elles font
partie du peuple, que leurs familles et leurs
communautés sont dans la rue et qu'aucun ordre ne
peut être respecté à l'encontre du devoir de
protéger le peuple.
En Amérique et partout dans le monde, continuons
à marcher contre le néolibéralisme et
l'autoritarisme jusqu'à que toutes et tous soyons
libres !
Nous résistons pour vivre, nous marchons pour
transformer.
(28 octobre 2019)
Honduras
- Emile Schepers -
Grandes manifestations à San Pedro Sula, au
Honduras, le 19 juin 2019
Depuis la réélection en 2017 du président
hondurien Juan Orlando Hernandez du Parti national
de droite, des manifestations de masse ont eu lieu
sans relâche dans les rues des villes
honduriennes. Plusieurs ont jugé que cette
élection était une fraude, mais maintenant la
décision d'un tribunal aux États-Unis a jeté le
feu aux poudres, alimentant la colère contre
Hernandez, un proche allié de l'administration
Trump.
Le 18 octobre, un tribunal fédéral des
États-Unis à New York a déclaré le frère du
président, Tony Hernandez, coupable de graves
accusations liées au narcotrafic. Et bien que Juan
Orlando Hernandez ait antérieurement affirmé que
son frère était l'unique responsable de ses actes,
les preuves retenues contre Tony sont
compromettantes pour Juan Orlando et son
prédécesseur, l'ancien président hondurien
Porfirio Lobo.
Un des principaux témoins au procès, le gangster
Devis Rivera Madriaga, a attesté avoir soudoyé les
présidents Hernandez et Lobo afin que le cartel de
narcotrafic Cachiros puisse librement transporter
des stupéfiants par le Honduras en route pour la
vente aux États-Unis. Aussi, des preuves sont
venues confirmer que la première campagne
électorale du président Hernandez en 2013
avait bénéficié de l'appui d'un financement
provenant du trafic de drogue.
L'avènement de Lobo et des frères Hernandez au
pouvoir au Honduras a été rendu possible par le
coup d'État militaire de 2009 qui a renversé
le président de gauche Manuel Zelaya. À ce
moment-là, les États-Unis avaient manoeuvré pour
empêcher Zelaya de retourner au pouvoir, ce qui a
mené à l'élection de Lobo en novembre 2009,
dans un contexte où les forces de sécurité
réprimait l'opposition, dont une section avait
décidé de boycotter les élections.
Le régime Hernandez a été particulièrement
violent. La police a été militarisée, les
manifestations ont été réprimées, et il y a eu
l'assassinat de personnalités de l'opposition
proches du peuple, y compris l'illustre
défenderesse environnementaliste autochtone Berta
Caceres, assassinée en mars 2016 en raison de
son activisme en opposition à un projet de barrage
néfaste pour l'environnement.
Les gens appauvris des villes et des campagnes
ont été les premiers à subir la répression, alors
que des grandes entreprises voraces ont travaillé
main dans la main avec les forces de sécurité pour
réprimer leurs efforts pour défendre leur moyen de
subsistance. Par exemple, dans le sud d'Aguan, il
y a eu de nombreux décès d'agriculteurs qui
résistent aux empiètements des propriétaires
fonciers qui cherchent à élargir la culture de
palme africain destinée aux marchés internationaux
de biocombustibles. Sur la côte caribéenne, la
population afro-autochtone de Garifuna est la
cible d'énormes pressions de puissants intérêts
qui veulent les repousser pour ouvrir la porte à
de lucratifs projets touristiques.
C'est donc sans surprise que le vendredi 18
octobre, à la suite de la condamnation de Tony
Hernandez et dans le contexte des révélations au
sujet de son frère le président, les Honduriens
soient descendus dans la rue pour manifester à
nouveau. L'ancien président Zelaya, qui est
maintenant chef du parti politique de gauche
LIBRE, a participé aux manifestations dans la
capitale hondurienne Tegucigalpa. Le lundi 21
octobre, d'autres manifestations ont eu lieu dans
la capitale et dans d'autres villes, où les
manifestants ont dressé des barricades et brûlé
des pneus dans la rue et ont été violemment
réprimés par les forces de l'ordre. Des gaz
lacrymogènes projetés par la police ont rempli le
campus de l'Université pédagogique Francisco
Morazan, près du site d'une des principales
manifestations dans la capitale.
La longue suite de manifestations et
d'affrontements avec les forces de l'ordre ont
causé des morts et des blessures et de nombreux
Honduriens ont été incarcérés pour leur opposition
active au régime corrompu de Hernandez. Bien qu'en
ce moment la principale revendication des
manifestants et d'une grande partie de
l'opposition est la démission de Juan Orlando
Hernandez, de longues luttes se préparent pour
réparer les dommages imposés à cette nation
extrêmement pauvre de 9,3 millions de
personnes depuis le coup de 2009.
Jusqu'à récemment, l'administration Trump a
fermement appuyé le régime violent de Tegucigalpa.
Le fait que le gouvernement de Juan Orlando
Hernandez ait été élu de façon malhonnête, qu'il
soit corrompu et antidémocratique, a laissé Trump
et ses acolytes indifférents, tout comme son
implication dans les affaires de drogue.
Cependant, plus tôt cette année, l'aide au
Honduras a été coupée en raison de l'hystérie
anti-immigrants de Trump. Le président des
États-Unis et ses acolytes ne s'inquiètent pas
outre mesure de voir que le gouvernement Hernandez
pille et réprime les travailleurs et les
agriculteurs pauvres. Ce qui l'inquiète, c'est
lorsque les victimes de cette violence tentent de
s'en échapper en prenant la route des États-Unis.
Non sans ironie, depuis un certain nombre
d'années, plusieurs personnes au sein du Congrès
tentent de mettre fin à l'appui financier des
États-Unis à la répression au Honduras. En ce
moment, un projet de loi a été déposé au Congrès
qui va dans ce sens : la Loi sur Berta
Caceres et les droits humains, H.R. 1945.
Le principal parrain du projet de loi est le
représentant démocrate de Géorgie Hank Johnson, et
il a gagné l'appui de 73 autres partenaires,
tous des démocrates. Le projet de loi mettrait fin
à la presque totalité de l'appui financier des
États-Unis aux forces de l'ordre honduriennes.
Cependant, pour que cette loi soit adoptée, les
gens préoccupés par la situation au Honduras vont
devoir agir et demander à leurs représentants au
Congrès de la soutenir.
Les organisations des droits humains font tout
leur possible en ce moment pour exiger que la
pression soit exercée en appui au peuple hondurien
en ce moment critique. Le Réseau de solidarité
avec le Honduras, avec l'appui de l'Alliance pour
la Justice mondiale et d'autres organisations,
souligne qu'un grand nombre de Honduriens ont déjà
été incarcérés ou sont menacés d'incarcération
pour leurs courageuses manifestations contre le
gouvernement illégal de Juan Orlando Hernandez.
Ces organisations exigent que les États-Unis
exercent immédiatement une pression pour forcer
les autorités honduriennes à libérer tous les
prisonniers politiques.
Emile Schepers est un activiste chevronné pour
la défense des droits civils et des immigrants.
Il est né en Afrique du Sud et est titulaire
d'un doctorat en anthropologie culturelle de la
Northwestern University. Il travaille comme
chercheur et militant dans des communautés
urbaines de la classe ouvrière à Chicago
depuis 1966. Il est actif dans la lutte
pour les droits des immigrants, en solidarité
avec la révolution cubaine et sur plusieurs
autres fronts. Il écrit maintenant du nord de la
Virginie.
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
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